J'ai franchement bien aimé cette histoire se passant dans le Paris de l'Occupation. Dans un contexte de guerre, je trouve que c'est bien de montrer que l'amour entre deux êtres n'a pas forcément de frontière.
Certes, les mauvaises langues pourront objecter qu'aimer un officier nazi peut parfois poser problème mais nous savons tous que tous les soldats allemands n'étaient pas forcément des membres de la Gestapo recherchant activement tous les juifs de France. Il y avait des nuances que les auteurs ont déployé en dépassant tous les clichés et en évitant le manichéisme. Cette idée m'a fortement séduite.
J'ai alors eu un regard plutôt attendrissant sur cette oeuvre au demeurant fort bien dessinée et avec une certaine grâce. Certaines femmes tondues devraient obtenir réparation morale car elles ont permit quelque fois d'éviter le pire à leur entourage grâce à la collaboration horizontale. Cependant, comme montrer dans la bd à travers une scène assez poignante, c'est vite oublié dans l'euphorie de la victoire. La gratitude n'est parfois pas une qualité chez les humains.
Eh bien, voilà un album original, qui mise plus sur l’ambiance que sur l’action, plus sur de petits détails que sur l’esbroufe, mais qui réussit à nous distraire – et parfois à nous amuser !
Deux histoires sont développées en parallèle.
D’abord, les deux personnages principaux. La Terre étant mise en vente, un agent immobilier assez loufoque et bonhomme, la fait visiter à un extra-terrestre (sorte de nain baragouinant notre langue – sans que cela ne pose de difficulté à son guide !). Cette partie mêle agréablement poésie et absurde, au milieu de planches très belles : dialogues absurdes et/ou loufoques, errance exaltant lenteur et poésie, c’est une chouette balade (et la partie la plus intéressante de l’album).
En parallèle, nous suivons la vie quotidienne et les réactions de quelques personnages secondaires, qui écoutent et réagissent aux aventures des deux voyageurs susnommés, diffusées à la radio. Car oui, c’est une émission de radio !
Et, au bout d’un moment, on se prend à penser à Orson Welles, qui, après avoir annoncé au public qu’il jouait une pièce, avait diffusé une adaptation du « Meilleur des mondes » de Welles à la radio, et créé une panique aux Etats-Unis, les gens croyant entendre un vrai reportage. Le fait est qu’ici, au bout d’un moment, et rien n’est fait pour dissiper un éventuel malentendu, on ne sait plus trop si cette visite et vente de la Terre est réelle ou « jouée », si la double narration est artificielle ou pas : où est l’illusion, où la réalité ?
J’ajoute que le dessin de Kokor est très réussi, avec une belle utilisation du Noir et Blanc (et dégradés de gris, un peu traités comme au lavis je trouve).
Toujours est-il que cet album est vraiment chouette, et très recommandable !
Ayroles est un habitué des jeux sur le médium bande dessinée, à l’Association ou plus précisément au sein de l’Oubapo. Comme d’autres, il joue souvent sur le langage, sur les mots. Ici, tout cela est affiné, puisqu’il joue essentiellement sur les lettres.
Il y a de toute évidence un peu (beaucoup ?) du Philémon de Fred dans cet univers et dans ce personnage principal, livreur de lettres, débarquant dans un village où les 26 signes qui constituent notre alphabet sont mis à toutes les sauces, pour constituer une macédoine très rafraîchissante.
Le village en question regroupe des hommes et femmes de lettres (dans tous les sens de ce terme), et Ayroles s’en donne à cœur joie, multipliant les exercices de styles. Le tout enrobant une enquête policière, menée par un inspecteur très « Maigret » et peu ouvert aux mystères des mots et aux loufoqueries verbales (mais aussi comportementales) des personnages. Tout ceci donnant tout son sens au titre…
Le tout passe très bien, avec pas mal de jubilation pour l’auteur, de la poésie, même si j’ai trouvé un peu trop poussés les dialogues entre les personnages n’utilisant qu’une voyelle : cela faisait trop « forcé » parfois.
J’ai beaucoup aimé, aussi, le côté graphique, un peu désuet, avec des couleurs comme passées, dans des tons verdâtres.
Ambitieux, mais pas du tout élitiste, voilà un album à découvrir absolument !
J’apprécie les strips de Fabcaro (même si j’ai pas tout lu de lui) tout comme l’auteur lui-même, ce grand timide qui se soigne en illustrant ses maux et phobies dans des cases de bd (quelle bonne thérapie !).
Avec cet album, Fabcaro aborde le douloureux passage à l’âge adulte. Finies l’insouciance et la liberté … les responsabilités d’un jeune père de famille le ramènent les pieds sur terre. L’humour sous forme d’autodérision est bien au rendez-vous. J’aime assez les ellipses graphiques usitées par Fabcaro pour illustrer une situation en la gonflant à l’extrême. Cela accentue le côté comique et affirme l’empreinte unique de l’auteur sur ses productions.
L’épilogue est plutôt bien vu (même si désespéré). Je pense qu’en chacun de nous sommeille une partie de Fabcaro, de sorte qu’on se retrouve à un moment ou à un autre dans les situations présentées. Petit bémol, la lecture s’oublie bien vite, de sorte que j’ai dû relire l’album pour en faire la critique (ce qui, en soi, était loin d’être dérangeant). :)
Un bon cru !
On n'est pas là pour réussir, voilà le titre d’un des premiers albums de Fabcaro publiés chez La Cafetière. Eh bien, que de chemin parcouru ! Outre des reprises de classiques (Achille Talon ; Gai-Luron), le récent – et très mérité – succès de Zaï Zaï Zaï Zaï s’est vu au-delà de ce titre : une bonne partie de la production de Fabcaro chez des « petits » éditeurs a été rééditée (mais Dargaud et Fluide en font de même, en format à l’italienne des succès de l’auteur), et La Cafetière lui offre ici une couverture rigide, plus « luxe » que celles des précédents opus du même genre chez le même éditeur.
« Pause » est donc pour Fabcaro une manière de jouer sur cette nouvelle notoriété, le succès public, mais aussi l’attente de ce même public : on retrouve donc dans cet opus le même ton autobiographique et d’autodérision, déjà présent dans ses autres publications chez La Cafetière.
Toujours la même chose, peut-être, mais Fabcaro se renouvèle assez pour que j’y trouve une nouvelle fois mon compte (je suis très amateur de tout ce qu’il fait !). Par petites touches, la répétition de quelques idées (remarques de ses parents, dialogues coincés avec un livreur de paille, etc.), il amène le running gag jusqu’au moment où le quotidien, l’anecdotique deviennent drôles.
Du Fabcaro classique donc, une sorte de retour aux sources, de l’humour tranquille (mais efficace), après le feu d’artifice de ZZZZ.
Note réelle 3,5/5.
Tiens ! Une bd sur les nénés, c’est rare !!! C’est surtout rare d’en trouver une qui s’adresse aux très jeunes filles, celles qui s’apprêtent à sortir de l’enfance pour explorer le monde étrange de l’adolescence.
Le pari était osé et je m’incline respectueusement devant les deux auteures qui ont su le relever avec talent et humour.
Car on s’amuse beaucoup à la lecture des aventures de la petite Lila et de ses amies. On s’amuse beaucoup et on en sort sans aucun doute moins cons (remarque valable pour tous les lecteurs indépendamment de leur âge et de leur sexe) et très certainement moins complexées (en ce qui concerne les jeunes lectrices dans la même tranche d’âge que notre héroïne). Le ton est tellement naturel, les choses sont dites avec simplicité mais sans bêtifier. C’est vraiment une excellente bd jeunesse !
Le dessin plaira par son dynamisme et sa grande lisibilité.
Vraiment, que vous ayez 10 ans ou 50, que vous soyez ou ayez été complexée par vos seins ou non, je ne peux que vous inciter à découvrir cette série (et je me demande bien de quoi il sera question dans le prochain tome).
Claude Seignolle est un écrivain français spécialisé dans les histoires fantastiques inspirées des croyances populaires. Cet album sort pour fêter ses 100 ans (et oui, il est toujours de ce monde quand j’écris ces lignes), et propose 5 histoires mises en image par Laurent Lefeuvre (Fox-Boy, Tom et William).
Les histoires sont variées, et toutes ne m’ont pas autant marqué. J’ai beaucoup aimé la première, « Celui qui avait toujours froid », qui est terriblement humaine, et « L'homme qui savait d'avance », que j’ai trouvée touchante et originale. Les autres sont un peu trop classiques pour moi (le loup garou, le vampire etc.), mais de manière générale j’ai passé un excellent moment de lecture. L’adaptation est réussie, malgré des textes un poil trop présents (problème récurrent de ce genre d’adaptation roman/BD).
Et puis il faut dire que ces histoires sont transcendées par le dessin de Laurent. Le noir et blanc est absolument magnifique, très détaillé, un peu dans le style des grands maitres italiens que Mosquito publie régulièrement.
Un album à recommander aux amateurs de fantastique/horreur.
J'adore.
J'ai les 2 tomes et je ne m'en lasse pas. J'attends chaque caricature lâchée sur les réseaux sociaux avec impatience.
J'aime l'oeuvre, car Salch tape sur tous ceux qui me dégoûtent. C'est une sorte d'exutoire pour moi de le voir se taper toutes ces têtes de cons: Pénicaud, Enora Malagré, Nadine Morano, Hanouna... et j'en passe.
Les petits commentaires écrits autour de chaque dessin viennent parfaire ces portraits au vitriol, tels des piques sur le dos d'un taureau lâché dans l’arène publique.
Je suis totalement fan.
C'est au cours d'un petit mais costaud festival cher à mon cœur que j'ai fait la connaissance de Nago l'auteur de cette BD. Petit un, ce mec est charmant et possède une culture bédéphile fort intéressante. Deuxièmement il sait ce qu'il doit évidemment pour son dessin fortement inspiré par des auteurs comme Andréas et P. Druillet. Le bougre a plus que retenu la leçon de ces maîtres dans l'art de dessiner des architectures fabuleuses.
Si je devais résumer l'histoire disons qu'un petit groupe venu des confins du grand extérieur arrive à la dernière citadelle à la recherche d'un médicament rare. Cette citadelle est habitée par une faune plus que bigarrée.
D'emblée ce qui frappe à la lecture c'est l'immense virtuosité de l'auteur ; le scénario finalement assez simple fourmille cependant de bonnes idées. Lewis Carroll n'est jamais très loin et notre curiosité est aiguisée par les découvertes que nous allons faire au détour d'un escalier. Un coup d’œil à la galerie devrait vous convaincre d'aller faire un tour dans cette citadelle même si la chose n'est peut être pas très facile du fait du tirage limité (1000 exemplaires) de cette œuvre. Coup de cœur évident pour moi.
Hey, Hey!!!
Mais dites moi que voilà une très bonne surprise, enfin une super héroïne qui n'est pas gaulée comme un mannequin anorexique, qui assume ses rondeurs. Et puis petit détail jouissif comme Faith le dit elle même ses parents ne sont pas morts dans un tragique accident, ils ne lui ont pas légué des milliards, un sabre laser ou une liste de noms ou encore une lettre d'acceptation à Poudlard. Une fille ordinaire quoi, qui ne nous assomme pas à longueur de cases avec ses problème existentiels, généralement politiquement corrects, chiants. Évoluant dans un univers familier, journaliste le jour, mais pas la reine du scoop à sensation, Faith fréquente les conventions BD, une star forcément idiote, bref des aventures pas prise de tête, pleines de rythme. Des dialogues pas idiots, une voix off pas trop envahissante, cette série est rafraîchissante. Le dessin est lumineux s'éloignant un poil des conventions du comics pas trop de pages et de cases explosées qui offrent donc une lecture aisée.
Notons pour les aficionados la présence de "Archer" autre super héros des éditions Valiant.
En résumé une série bien fichue qui casse un peu les codes, j'en fait mon coup de cœur dans le genre. Bien sûr j'irai voir la suite.
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Collaboration horizontale
J'ai franchement bien aimé cette histoire se passant dans le Paris de l'Occupation. Dans un contexte de guerre, je trouve que c'est bien de montrer que l'amour entre deux êtres n'a pas forcément de frontière. Certes, les mauvaises langues pourront objecter qu'aimer un officier nazi peut parfois poser problème mais nous savons tous que tous les soldats allemands n'étaient pas forcément des membres de la Gestapo recherchant activement tous les juifs de France. Il y avait des nuances que les auteurs ont déployé en dépassant tous les clichés et en évitant le manichéisme. Cette idée m'a fortement séduite. J'ai alors eu un regard plutôt attendrissant sur cette oeuvre au demeurant fort bien dessinée et avec une certaine grâce. Certaines femmes tondues devraient obtenir réparation morale car elles ont permit quelque fois d'éviter le pire à leur entourage grâce à la collaboration horizontale. Cependant, comme montrer dans la bd à travers une scène assez poignante, c'est vite oublié dans l'euphorie de la victoire. La gratitude n'est parfois pas une qualité chez les humains.
Balade Balade
Eh bien, voilà un album original, qui mise plus sur l’ambiance que sur l’action, plus sur de petits détails que sur l’esbroufe, mais qui réussit à nous distraire – et parfois à nous amuser ! Deux histoires sont développées en parallèle. D’abord, les deux personnages principaux. La Terre étant mise en vente, un agent immobilier assez loufoque et bonhomme, la fait visiter à un extra-terrestre (sorte de nain baragouinant notre langue – sans que cela ne pose de difficulté à son guide !). Cette partie mêle agréablement poésie et absurde, au milieu de planches très belles : dialogues absurdes et/ou loufoques, errance exaltant lenteur et poésie, c’est une chouette balade (et la partie la plus intéressante de l’album). En parallèle, nous suivons la vie quotidienne et les réactions de quelques personnages secondaires, qui écoutent et réagissent aux aventures des deux voyageurs susnommés, diffusées à la radio. Car oui, c’est une émission de radio ! Et, au bout d’un moment, on se prend à penser à Orson Welles, qui, après avoir annoncé au public qu’il jouait une pièce, avait diffusé une adaptation du « Meilleur des mondes » de Welles à la radio, et créé une panique aux Etats-Unis, les gens croyant entendre un vrai reportage. Le fait est qu’ici, au bout d’un moment, et rien n’est fait pour dissiper un éventuel malentendu, on ne sait plus trop si cette visite et vente de la Terre est réelle ou « jouée », si la double narration est artificielle ou pas : où est l’illusion, où la réalité ? J’ajoute que le dessin de Kokor est très réussi, avec une belle utilisation du Noir et Blanc (et dégradés de gris, un peu traités comme au lavis je trouve). Toujours est-il que cet album est vraiment chouette, et très recommandable !
Une affaire de caractères
Ayroles est un habitué des jeux sur le médium bande dessinée, à l’Association ou plus précisément au sein de l’Oubapo. Comme d’autres, il joue souvent sur le langage, sur les mots. Ici, tout cela est affiné, puisqu’il joue essentiellement sur les lettres. Il y a de toute évidence un peu (beaucoup ?) du Philémon de Fred dans cet univers et dans ce personnage principal, livreur de lettres, débarquant dans un village où les 26 signes qui constituent notre alphabet sont mis à toutes les sauces, pour constituer une macédoine très rafraîchissante. Le village en question regroupe des hommes et femmes de lettres (dans tous les sens de ce terme), et Ayroles s’en donne à cœur joie, multipliant les exercices de styles. Le tout enrobant une enquête policière, menée par un inspecteur très « Maigret » et peu ouvert aux mystères des mots et aux loufoqueries verbales (mais aussi comportementales) des personnages. Tout ceci donnant tout son sens au titre… Le tout passe très bien, avec pas mal de jubilation pour l’auteur, de la poésie, même si j’ai trouvé un peu trop poussés les dialogues entre les personnages n’utilisant qu’une voyelle : cela faisait trop « forcé » parfois. J’ai beaucoup aimé, aussi, le côté graphique, un peu désuet, avec des couleurs comme passées, dans des tons verdâtres. Ambitieux, mais pas du tout élitiste, voilà un album à découvrir absolument !
Droit dans le mûr
J’apprécie les strips de Fabcaro (même si j’ai pas tout lu de lui) tout comme l’auteur lui-même, ce grand timide qui se soigne en illustrant ses maux et phobies dans des cases de bd (quelle bonne thérapie !). Avec cet album, Fabcaro aborde le douloureux passage à l’âge adulte. Finies l’insouciance et la liberté … les responsabilités d’un jeune père de famille le ramènent les pieds sur terre. L’humour sous forme d’autodérision est bien au rendez-vous. J’aime assez les ellipses graphiques usitées par Fabcaro pour illustrer une situation en la gonflant à l’extrême. Cela accentue le côté comique et affirme l’empreinte unique de l’auteur sur ses productions. L’épilogue est plutôt bien vu (même si désespéré). Je pense qu’en chacun de nous sommeille une partie de Fabcaro, de sorte qu’on se retrouve à un moment ou à un autre dans les situations présentées. Petit bémol, la lecture s’oublie bien vite, de sorte que j’ai dû relire l’album pour en faire la critique (ce qui, en soi, était loin d’être dérangeant). :) Un bon cru !
Pause
On n'est pas là pour réussir, voilà le titre d’un des premiers albums de Fabcaro publiés chez La Cafetière. Eh bien, que de chemin parcouru ! Outre des reprises de classiques (Achille Talon ; Gai-Luron), le récent – et très mérité – succès de Zaï Zaï Zaï Zaï s’est vu au-delà de ce titre : une bonne partie de la production de Fabcaro chez des « petits » éditeurs a été rééditée (mais Dargaud et Fluide en font de même, en format à l’italienne des succès de l’auteur), et La Cafetière lui offre ici une couverture rigide, plus « luxe » que celles des précédents opus du même genre chez le même éditeur. « Pause » est donc pour Fabcaro une manière de jouer sur cette nouvelle notoriété, le succès public, mais aussi l’attente de ce même public : on retrouve donc dans cet opus le même ton autobiographique et d’autodérision, déjà présent dans ses autres publications chez La Cafetière. Toujours la même chose, peut-être, mais Fabcaro se renouvèle assez pour que j’y trouve une nouvelle fois mon compte (je suis très amateur de tout ce qu’il fait !). Par petites touches, la répétition de quelques idées (remarques de ses parents, dialogues coincés avec un livreur de paille, etc.), il amène le running gag jusqu’au moment où le quotidien, l’anecdotique deviennent drôles. Du Fabcaro classique donc, une sorte de retour aux sources, de l’humour tranquille (mais efficace), après le feu d’artifice de ZZZZ. Note réelle 3,5/5.
Lila
Tiens ! Une bd sur les nénés, c’est rare !!! C’est surtout rare d’en trouver une qui s’adresse aux très jeunes filles, celles qui s’apprêtent à sortir de l’enfance pour explorer le monde étrange de l’adolescence. Le pari était osé et je m’incline respectueusement devant les deux auteures qui ont su le relever avec talent et humour. Car on s’amuse beaucoup à la lecture des aventures de la petite Lila et de ses amies. On s’amuse beaucoup et on en sort sans aucun doute moins cons (remarque valable pour tous les lecteurs indépendamment de leur âge et de leur sexe) et très certainement moins complexées (en ce qui concerne les jeunes lectrices dans la même tranche d’âge que notre héroïne). Le ton est tellement naturel, les choses sont dites avec simplicité mais sans bêtifier. C’est vraiment une excellente bd jeunesse ! Le dessin plaira par son dynamisme et sa grande lisibilité. Vraiment, que vous ayez 10 ans ou 50, que vous soyez ou ayez été complexée par vos seins ou non, je ne peux que vous inciter à découvrir cette série (et je me demande bien de quoi il sera question dans le prochain tome).
Comme une odeur de Diable
Claude Seignolle est un écrivain français spécialisé dans les histoires fantastiques inspirées des croyances populaires. Cet album sort pour fêter ses 100 ans (et oui, il est toujours de ce monde quand j’écris ces lignes), et propose 5 histoires mises en image par Laurent Lefeuvre (Fox-Boy, Tom et William). Les histoires sont variées, et toutes ne m’ont pas autant marqué. J’ai beaucoup aimé la première, « Celui qui avait toujours froid », qui est terriblement humaine, et « L'homme qui savait d'avance », que j’ai trouvée touchante et originale. Les autres sont un peu trop classiques pour moi (le loup garou, le vampire etc.), mais de manière générale j’ai passé un excellent moment de lecture. L’adaptation est réussie, malgré des textes un poil trop présents (problème récurrent de ce genre d’adaptation roman/BD). Et puis il faut dire que ces histoires sont transcendées par le dessin de Laurent. Le noir et blanc est absolument magnifique, très détaillé, un peu dans le style des grands maitres italiens que Mosquito publie régulièrement. Un album à recommander aux amateurs de fantastique/horreur.
Lookbook
J'adore. J'ai les 2 tomes et je ne m'en lasse pas. J'attends chaque caricature lâchée sur les réseaux sociaux avec impatience. J'aime l'oeuvre, car Salch tape sur tous ceux qui me dégoûtent. C'est une sorte d'exutoire pour moi de le voir se taper toutes ces têtes de cons: Pénicaud, Enora Malagré, Nadine Morano, Hanouna... et j'en passe. Les petits commentaires écrits autour de chaque dessin viennent parfaire ces portraits au vitriol, tels des piques sur le dos d'un taureau lâché dans l’arène publique. Je suis totalement fan.
Au Queur des citadelles
C'est au cours d'un petit mais costaud festival cher à mon cœur que j'ai fait la connaissance de Nago l'auteur de cette BD. Petit un, ce mec est charmant et possède une culture bédéphile fort intéressante. Deuxièmement il sait ce qu'il doit évidemment pour son dessin fortement inspiré par des auteurs comme Andréas et P. Druillet. Le bougre a plus que retenu la leçon de ces maîtres dans l'art de dessiner des architectures fabuleuses. Si je devais résumer l'histoire disons qu'un petit groupe venu des confins du grand extérieur arrive à la dernière citadelle à la recherche d'un médicament rare. Cette citadelle est habitée par une faune plus que bigarrée. D'emblée ce qui frappe à la lecture c'est l'immense virtuosité de l'auteur ; le scénario finalement assez simple fourmille cependant de bonnes idées. Lewis Carroll n'est jamais très loin et notre curiosité est aiguisée par les découvertes que nous allons faire au détour d'un escalier. Un coup d’œil à la galerie devrait vous convaincre d'aller faire un tour dans cette citadelle même si la chose n'est peut être pas très facile du fait du tirage limité (1000 exemplaires) de cette œuvre. Coup de cœur évident pour moi.
Faith
Hey, Hey!!! Mais dites moi que voilà une très bonne surprise, enfin une super héroïne qui n'est pas gaulée comme un mannequin anorexique, qui assume ses rondeurs. Et puis petit détail jouissif comme Faith le dit elle même ses parents ne sont pas morts dans un tragique accident, ils ne lui ont pas légué des milliards, un sabre laser ou une liste de noms ou encore une lettre d'acceptation à Poudlard. Une fille ordinaire quoi, qui ne nous assomme pas à longueur de cases avec ses problème existentiels, généralement politiquement corrects, chiants. Évoluant dans un univers familier, journaliste le jour, mais pas la reine du scoop à sensation, Faith fréquente les conventions BD, une star forcément idiote, bref des aventures pas prise de tête, pleines de rythme. Des dialogues pas idiots, une voix off pas trop envahissante, cette série est rafraîchissante. Le dessin est lumineux s'éloignant un poil des conventions du comics pas trop de pages et de cases explosées qui offrent donc une lecture aisée. Notons pour les aficionados la présence de "Archer" autre super héros des éditions Valiant. En résumé une série bien fichue qui casse un peu les codes, j'en fait mon coup de cœur dans le genre. Bien sûr j'irai voir la suite.