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Couverture de la série Charlotte Impératrice
Charlotte Impératrice

Cet album se propose de revisiter le destin de Charlotte de Belgique, fille de Léopold 1er (le premier roi des Belges) et épouse de Maximilien d’Autriche (le frère cadet de François-Joseph). Revisiter car, les auteurs l’annoncent d’emblée, certains faits ont été remaniés et d’autres inventés. Je ne sais que penser de ce type de procédé, le problème étant de pouvoir distinguer le vrai du faux. La fiction ne me dérange pas, la réalité historique non plus mais mélanger les deux, c’est prendre le risque de propager des mensonges à propos de personnages réels (même si morts depuis longtemps) et donc de désinformer. A titre personnel, même si je connais un peu l’histoire de la famille royale belge, je suis loin d’être calé en la matière. Du coup, je fais partie de ces lecteurs qui seront incapables de faire le tri dans les multiples informations livrées par cet album. Et, pour être tout à fait franc, de ce que je connais et au vu du caractère extrêmement crédible de cet excellent récit… et bien, je le trouve tout à fait réaliste. Et donc je ne peux m’empêcher de me demander à partir de quand je me fais manipuler. Ceci dit ! Ceci dit, j’ai adoré cet album. La Charlotte de Belgique version Fabien Nury est un personnage extrêmement attachant. Adolescente romantique et pragmatique en même temps, épouse trahie et fragilisée, femme de caractère : elle est tout ça à la fois, et bien plus encore ! C’est un personnage historique incroyablement moderne que nous proposent de découvrir les auteurs. Et à ses côtés Maximilien, le faible, s’en prend plein la tronche. Lui qui voudrait être mais qui n’est pas offre un personnage tout aussi fascinant que Charlotte. Le récit débute, après une rapide évocation de la mort de sa mère, lorsqu’à 16 ans Charlotte doit penser à se marier. Mariage plus ou moins arrangé, orienté en fonction des intérêts politiques du moment (son père n’avait-il pas lui-même consenti à prendre pour épouse Louise d’Orléans afin de ne pas se mettre à dos des Français pas spécialement ravis de la naissance de la Belgique ?) Et nous sommes directement plongés au cœur de cet univers où les intérêts personnels doivent s’effacer devant les devoirs et ambitions politiques des uns et des autres. Le tour de force des auteurs est de rendre cela extrêmement prenant et profondément humain. Loin d’être un récit historique bourré de dates, de faits et de personnages, cette histoire est avant tout celle d’êtres humains, avec leurs forces et leurs faiblesses. Avec un sens de la famille ou du devoir plus ou moins fort selon les personnages, leur éducation et l’amour qu’on leur porte. Et puis comment ne pas se régaler devant une Sissi odieuse et à mille lieux de l’image policée que Romy Schneider lui a offerte le temps de quelques films ? Mais ce récit n’aurait jamais eu pareil effet sur moi sans le dessin de Matthieu Bonhomme ! Ces grandes cases épurées, cette simplicité dans le trait, à l’opposé du dessin historique lambda, apportent une dimension supplémentaire à l’album. Peut-être justement parce que l’attention est portée sur l’émotion, sur le ressenti plutôt que sur la reproduction fidèle d’images figées. Et pourtant les décors ne sont pas oubliés, les cadrages sont soignés, mais ces éléments indispensables sont là pour mettre l’humain en avant plutôt que le contexte historique. De ce point de vue la mise en garde des auteurs en début d’album prend tout son sens : nous sommes devant une re-création plutôt que devant une reproduction. Au final, ce premier tome m’a conquis, malgré les réserves émises au début de cet avis, et je me réjouis de lire la suite ! Un must-have, selon moi, qui devrait plaire tant aux amateurs de récits historiques qu’aux lecteurs de romans graphiques ou de récits d’aventure.

27/07/2018 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Ayako
Ayako

Voilà un moment que je n'avais pas replongé dans l'univers de Tezuka, et c'est la réédition en intégrale d'"Ayako" avec cette fin inédite en France qui m'en a donné l'occasion. Et c'est une nouvelle fois une très bonne surprise. J'ai aimé retrouver son savoir faire pour construire des histoires très riches, bien développées et contrastées. Si c'est effectivement sa marque de fabrique, je suis toujours étonné de ce contraste existant entre ce dessin tout en rondeur, voire une certaine "douceur", des personnages et le fond du récit souvent dramatique. Tezuka bâtit encore ici une véritable tragédie que n'aurait pas renié Shakespeare. Dans l'immédiate après-guerre de 39-45, le Japon vaincu doit se plier à la main mise américaine. Son système sociétal toujours plus ou moins resté engoncé dans un modèle médiéval va exploser petit à petit à coup de réformes, notamment en ce qui concerne les grands propriétaires terriens. Fini le monopole de la terre, ceux-ci vont devoir en donner une grande partie aux paysans locaux. C'est ce que va prendre pour base Tezuka avec la famille Tengé qui depuis 500 ans règne sur un domaine terrien dans le nord du Japon et où grandit la toute jeune Ayako. C'est par ce biais que Tezuka nous plonge petit à petit dans ce Japon peu connu tout en nous dépeignant l'âme humaine de façon bien sombre, comme il sait si bien le faire. Ce petit monde resté relativement clos pendant des siècles ne va pas résister à cette transition historique, et l'immondice sur la quelle elle s'est bâtit au fil du temps va exploser au fil de la série. Malgré ce dessin daté mais tellement maîtrisé, j'ai rapidement été pris par le talent narratif de l'auteur et j'ai dévoré cette intégrale de 700 pages en un rien de temps. Tezuka mérite pleinement le piédestal sur lequel il a été installé et la lectures de cette série ne fait que confirmer mon appréciation de cet auteur.

26/07/2018 (modifier)
Couverture de la série Moriarty
Moriarty

L’ennemi juré de Sherlock Holmes bénéficie de son propre manga. Ce récit, sombre et violent (mais d'une violence clinique, froide et posée), lui offre la parole pour ainsi nous permettre de comprendre ses actes. C’est, je trouve une très bonne idée. D’autant plus que nous suivons le personnage depuis son enfance et avant qu’il ne rencontre le fameux détective. Ce qui offre un double avantage. Le premier est de pouvoir suivre pas à pas l’évolution morale de Moriarty. Le second est de le libérer de l’ombre de Sherlock, le voilà ainsi exposé en pleine lumière, sans rival charismatique possible. Moriarty dans toute sa splendeur, dans toute sa complexité. Dans toute sa complexité… C’est bien l’objectif affiché de ce manga. Montrer l’humanité du personnage sans occulter son machiavélisme ni sa violence. Et le pari est plutôt réussi. Les auteurs parviennent à rendre le personnage attachant, intriguant et inquiétant. Peut-être est-il un peu trop gentil à mon goût, mais cet aspect est compensé par son côté implacable lorsqu’il s’agit de punir les profiteurs. Au niveau du dessin, le trait est fin et soigné. Pas spécialement différent de style mainstream dans lequel nage le manga depuis plusieurs années mais sa lisibilité couplée à une mise en page bien pensée font de ce manga une œuvre facile à lire. La structure se décompose en plusieurs chapitres qui suivent chronologiquement l’évolution de Moriarty. Chaque chapitre se referme sur un crime commis par notre héros, des crimes impunis car indétectables. Leur mise en œuvre n’est pas ultra-complexe mais sans crier au génie, j’ai plutôt apprécié ma lecture. Au final, voilà un manga qui devrait ravir les amateurs du genre et même attirer un autre lectorat. Une réussite, en somme (en espérant que Sherlock Holmes n’apparaisse pas trop vite voire pas du tout, ce qui serait encore mieux, à mes yeux).

26/07/2018 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Super sons
Super sons

C'est une des rares séries DC Rebirth que j'étais impatient de lire. Après avoir découvert l'existence du fils de Superman, j'ai tout de suite adoré ce personnage et sa relation avec Damien, le fils de Batman. J'ai donc voulu lire la série les mettant en vedette. Je ne fus pas déçu après la lecture du premier tome. Superboy et Robin sont des personnages attachants (même si ce Robin-ci agit souvent comme un connard) et l'opposition de leurs deux personnalités est bien utilisée. Il y a un bon mélange d'action, d'aventure et d'humour et le scénario est palpitant à lire. Le dessin est dynamique et ne parait pas sans vie comme dans plein de comics modernes (quoique plus je lis des comics récents, plus je me demande si ce n'est pas un style qu'on voyait surtout dans les années 2000). Bref, du bon comics de divertissement. C'est le genre de série qui est parfait pour faire connaitre les comics de super-héros à ses enfants quoique je préviens que parfois Damien fait de l'humour noir.

25/07/2018 (modifier)
Couverture de la série Vacances au bled
Vacances au bled

Encore un album très intéressant dans cette collection Sociorama. Il traite du rapport étrange qui lie les maghrébins français à leurs racines. Idéalisée, cette terre des origines n’est plus la leur. Attirés par elle mais se sentant trop différents des valeurs qu’elle défend, ils perdent tout repère. Ce sont les déracinés… Et cet album est le premier à m’avoir fait comprendre toute la complexité de cette situation. En multipliant les profils, les auteurs établissent un large spectre des situations les plus fréquemment croisées, avec comme personnage de référence une jeune femme « dans la moyenne » à laquelle il est facile de s’attacher. Le résultat est plaisant à lire et très instructif. Au niveau du dessin, le trait simple et direct permet une immersion directe dans le propos… et c’est tout ce qu’on lui demande. Un des bons crus de cette collection, qui n’en manque pas.

25/07/2018 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Traqueurs
Les Traqueurs

De la belle et bonne aventure comme j'aimerais en lire plus souvent. Et bien, et bien qu'il est rafraîchissant de retrouver le souffle de la grande aventure. Certains esprits chagrins pourraient me rétorquer que tous les poncifs sont au rendez-vous. Et alors ? Que l'on en juge : En ce milieu du XVIIème siècle, la guerre fait rage entre l'Angleterre et la Hollande pour le contrôle des routes maritimes. Depuis la mort de son père le jeune Jonas vit avec son oncle et s'adonne aux joies de la botanique. Quand son oncle lui demande de le suivre pour une expédition au Yucatán, le jeune homme y voit une occasion de vivre enfin une grande aventure. Il y a la belle Mara qu'il ne pourra jamais aimer car mariée au capitaine Toledano. Le but de la quête du petit groupe ? Capturer une bête mythique créée par les divinités mayas et gage d’invincibilité pour ceux qui pourront la conquérir. Une griffe de la bête a été ramenée par un homme mystérieusement assassiné, le "cerbère des Dieux" est cependant convoité par d'autres groupes. Au chapitre des poncifs vous voyez donc que nous sommes gâtés : un jeune premier un peu naïf, une belle inaccessible aux yeux de braises, un capitaine pirate à cheval sur les principes et fortement jaloux, des vaisseaux, un abordage, une jungle moite et hostile et bien sûr des indiens farouches et vindicatifs. Moi je dis génial, j'en redemande même. David Muñoz au scénario et Tirso Cons au dessin -déjà rencontrés sur Le Manoir des Murmures- franchissent ici un cap ! Feuilletant le susdit album je ne peux qu'applaudir ici au fantastique travail de ces deux auteurs. Concernant le scénario celui-ci lorgne franchement vers le fantastique mais il n'est pas prégnant, il faut attendre une dernière planche hallucinante de maîtrise et de beauté qui laisse présager du grandiose pour la suite. Certes tout cela reste assez classique mais dépaysant, de l'Angleterre au Yucatán en passant par les Indes, la narration n'en reste pas moins fluide émaillée de flash-backs. Ce premier tome place l'intrigue sur ses rails, l'approfondissement des personnages reste à venir, (l'oncle présente des cicatrices qui, si elles sont du plus bel effet, n'en cachent pas moins un soupçon de mystère). Le dessin de Tirso Cons est particulier dans ce sens où il a tendance à allonger les visages. Cela n'est pas gênant, les fonds de cases sont travaillés avec un découpage virevoltant et original. A mon sens l’intérêt principal réside dans la colorisation de Felideus juste parfaite qui donne à l'ensemble une atmosphère en adéquation totale avec le récit. Un scénario pas le plus original du monde mais où souffle le parfum de l'aventure avec un grand A, que demander de plus ? Quand s'y ajoute un trait plus que virtuose l'on s'approche de la note maximale. Ah, cette dernière planche ! Elle promet du lourd. Majoration après la sortie du tome 2 : Avec la sortie de ce deuxième tome ma note ne varie pas. Je persiste et signe : c'est de la bonne aventure. C'est sympa, divertissant, rondement mené et le dessin mais particulièrement la colorisation sont au top. Moi, je suis preneur de ce genre d'histoire qui certes reprend certains poncifs vus ici ou là mais dès l'instant où l'ensemble est bien tricoté pourquoi bouder notre plaisir ? L'autre point que je mets en avant, ce sont ces "Clifhangers". Déjà à la fin du premier tome je disais tout le bien que je pensais de cette dernière planche qui promettait du lourd. Que dire ici aussi sur la dernière planche qui pourrait laisser supposer une autre histoire sous d'autres cieux ? Mais ne soyons pas trop gourmands et faisons bosser notre imaginaire. Et une histoire en diptyque c'est plutôt bien non ? Pas de changement de note donc et une grosse incitation à ce que le plus grand nombre aille y jeter un œil.

15/09/2017 (MAJ le 22/07/2018) (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Jésus de Nazareth (Madsen)
Jésus de Nazareth (Madsen)

Je ne suis pas très versé dans les bds religieuses en raison du mal profond que cela provoque sur la planète sur des choses invisibles à l'oeil nu. Cependant, je dois reconnaître que celle-ci est fort bien construite et qu'il se dégage une sorte de puissance. Je connais son auteur le peu prolifique auteur danois Peter Madsen qui m'avait fort séduit par L'Histoire d'une mère. Je précise que je viens de lire une version plus actualisée que celle de Delcourt en 1995. Il s'agit d'une version de 2016 aux Editions Scriptura avec une couverture beaucoup plus belle car moins sombre. On remarque tout de suite une belle richesse dans l'écriture et dans le dessin. L'originalité est que le narrateur est l'apôtre Pierre. Cette bd sera sans doute le moyen d'évangéliser certaines personnes. Pour ma part, j'estime qu'il n'y a sans doute rien de mal dans les valeurs chrétiennes qui ont bâti notre civilisation occidentale pour peu que l'utilisation soit conforme et non exploitable.

22/07/2018 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Carnet de voyage (Un américain en balade)
Carnet de voyage (Un américain en balade)

Quand Craig Thompson a publié Blankets - Manteau de neige en 2004, il était encore un génie qui s’ignorait, du moins c’est ce qui ressort de ce « Carnet de voyage », publié dans une version augmentée de quelques pages par rapport à la version originale de 2005, intitulée « Un Américain en balade ». C’est donc l’occasion de revenir sur cet ouvrage au charme immense. L’auteur y relate sa tournée européenne pour la sortie de "Blankets", ce qui lui a permis, entre une interview et une séance de dédicaces, de revoir de vieux amis croisés ici et là dans les festivals de bande dessinée, notamment Blutch, Benoit Peeters et Lewis Trondheim. Il raconte aussi comment il traversé le Maroc, un pays qu’il ne connaissait qu’à travers la littérature ou le cinéma, un pays à mille lieues de sa personnalité introvertie d’Américain élevé dans la religion baptiste la plus stricte. Sans aucun doute, ce voyage a inspiré Habibi, son autre œuvre majeure, quelques années plus tard. Et cet Américain-là, il serait difficile de ne pas le trouver singulièrement attachant. D’une humilité rare pour un citoyen issu de la « Great America », Craig Thompson se met véritablement à nu dans ce récit, se livrant avec sincérité, sans faux semblants. Il ne joue pas, ne triche pas, ne se fait pas de cadeau à lui-même, énonce ce qu’il aime et ce qu’il n’aime pas, de façon factuelle, sans aucune trace de mépris même quand il est au Maroc. Car le petit « péquenaud » de Traverse City reste un homme curieux du monde qui l’entoure, même si parfois certaines expériences s’avéraient pénibles à vivre en Afrique du nord. Se confronter à d’autres cultures, seul qui plus est, relevait pour lui du défi, celui de sortir de sa coquille de préjugés familiaux et castrateurs pour s’ouvrir au monde extérieur, ailleurs qu’aux seuls USA. La rupture douloureuse avec sa petite amie, juste avant son voyage en Europe, n’arrangeait rien à l’affaire, mais Thompson, a pris son courage et ses pinceaux à deux mains, en allant jusqu’au bout de son « exil ». Cet artiste hypersensible, qui ne semble jamais se sentir vraiment à sa place, n’est d’ailleurs même pas né là où il aurait dû. En contemplant ses dessins si délicats, pourrait-on imaginer qu’il a grandi dans un trou perdu du Michigan, conduisant des tracteurs et nourrissant du bétail ? Craig Thompson est un dessinateur extrêmement doué, doublé d’un conteur hors-pair, mais sa timidité et son « background » ont longtemps obturé la prise de conscience de son talent. La particularité de ce récit est qu’il révèle davantage l’homme avec ses faiblesses qu’avec ses forces, empreint d’une autodérision freinant toute velléité d’auto-apitoiement. Le dessin l’accompagne à merveille, rendant hommage avec finesse à la beauté du monde, ainsi qu'à la gente féminine avec de jolis portraits. Son pinceau fluide et gracieux est un plaisir des yeux, exprimant toujours le mouvement même dans des représentations figées, avec un sens du détail révélant chez son auteur une curiosité innée. Ce « Carnet de voyage » reste un must du genre, Thompson réussissant à nous embarquer dans son périple sans forcer, sans promesses de découvertes extraordinaires ou de paysages splendides. A ce titre, le choix du noir et blanc est on ne peut plus adapté. Au final, aucun événement exceptionnel n’y est relaté, seulement le quotidien d’un homme peu enclin au voyage, lunaire et timoré, donc un peu à côté de ses pompes, davantage spectateur qu’acteur (il se plie à contrecœur à la tournée européenne d’interviews et de dédicaces), mais cet auteur attachant reste aussi ouvert aux rencontres et semble avoir le don de s’attirer des amis, ce qui nous le rend d’autant plus proche en tant que lecteur.

21/07/2018 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série La Cour des Miracles
La Cour des Miracles

Là encore, c'est une réussite pour un récit post-médiéval qui nous conte l'histoire d'un roi pas comme les autres au temps du Roi Soleil. Il n'est point question de Versailles mais plutôt de la fameuse Cour des Miracles que l'on pouvait apercevoir étant jeune dans un épisode de la série des Angéliques ou encore dans l'oeuvre de Victor Hugo à savoir le Bossu de Notre-Dame. On se demande si le grand Coësre (ou le roi des Gueux) a réellement existé. Ce récit commence très bien et il est plutôt passionnant à souhait. J'avoue avoir eu peur de cette descente dans les enfers de Paris avec un vocabulaire assez vieille France et plutôt du genre fripon et canaille. Mais non, on n'aura pas droit au langage de la cité de cette époque. Il y a également des jeux de pouvoirs pour assurer une succession. Cependant, il ne peut y avoir qu'un seul roi en France. La police est également assez corrompue. Bref, il y aura du grabuge et on ne s'ennuiera pas à cette lecture.

21/07/2018 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Nos embellies
Nos embellies

L'embellie me fait penser à un titre musical chanté par Calogero de l'album qui porte le même nom. C'est également le titre au pluriel de cette chronique un peu sentimentale. L'embellie vient généralement après de durs moments passés dans la vie. Cela peut arriver à tout le monde. C'est généralement une phase où les choses commencent à aller mieux mais pour cela, il faut prendre un peu l'air. C'est ce que va faire cette parisienne Lily qui apprend qu'elle est enceinte alors que son compagnon part en tournée en la laissant toute seule pour s'occuper d'un petit neveu Balthazar qu'elle ne connait pas et qui vient du Québec. Ils vont aller en Auvergne dans les montagnes afin d'avoir un peu de neige car c'est bientôt Noël. Ils vont alors faire la connaissance d'un jeune marginal et d'un vieux berger par la suite. C'est la croisée de ces 5 personnages qui va nous offrir une bd qui remonte un peu le moral avec des personnages sympathiques assez solidaires dans un monde qui en manque cruellement. Oui, cela fait parfois du bien. Cette oeuvre m'a fait penser à la bd Le Jour où... Pour trouver sa voie, il faut parfois faire un détour. Jean de la Fontaine le disait dans une célèbre maxime: "On rencontre sa destinée souvent par les chemins que l'on prend pour l'éviter". c'est certes une oeuvre gentillette pleine de bons sentiments mais il en faut parfois et je le troque volontiers contre toute la violence ambiante dans les oeuvres actuelles. Au niveau du dessin, une véritable réussite pour la dessinatrice dont c'est seulement la première oeuvre. Je tenais à le souligner.

21/07/2018 (modifier)