Les derniers avis (39355 avis)

Par montane
Note: 4/5
Couverture de la série Congo 1905 - Le Rapport Brazza
Congo 1905 - Le Rapport Brazza

Le sous-titre de ce "one shot " est "le premier scandale de la France Afrique". Je ne suis par certain que cela corresponde véritablement à la réalité historique ce cette histoire. La France - Afrique ca reste selon moi, la mainmise conservée par la France sur ses anciennes colonies après que celles ci eurent recouvré leur indépendance. Or, cette histoire se déroule alors que la France reste le seul maître à bord au Congo. On découvre en 1905 que certaines entreprises exploiteraient de manière éhontée les populations indigènes avec la complicité ouverte de l'Administration Française. On s'aperçoit que ce qui existait au Congo Belge s'est alors propagé dans la partie française du Congo. Le parlement décide alors de nommer une Commission présidée par un certain Brazza afin d'éclaircir tout cela. Une fois sur place la Commission ne peut que constater que les populations locales sont réduites en esclavage, que les femmes et les enfants sont prises en otage afin que les maris se soumettent aux compagnies exploitant le caoutchouc. En réalité l'Administration Française se trouve en sous effectif, et les Compagnies à qui ont a concédé des pans entiers de territoires afin qu'elles réalisent des infrastructures ( ce qu'elles ne feront jamais ou peu), font la pluie et le beau temps sur place. Mais l'Administration coloniale n'est pas seulement passive, elle est également complice, ses agents corrompus. Le scandale est tellement énorme que des condamnations interviendront. Mais a minima, les principaux responsable étant déplacés. D'ailleurs tout est fait pour que la mission ne puisse mener l'enquête. Au final, un rapport circonstancié sera bien rédigé. Mais comme à l'époque contemporaine, celui ci finira dans un placard. Autre temps, même mœurs chez notre classe politique. Cette histoire tirée d'un livre récent est une véritable réussite, bien écrite, bien charpentée et le dessin de Bailly est toujours aussi agréable. Je remarque toutefois qu'avec le temps il devient moins précis qu'à l'époque de Coupures irlandaises ou d'Un sac de billes, virant souvent à la simple esquisse. Cela n'enlève rien à la qualité de ce récit que les passionnés d'histoire contemporaine apprécieront à sa juste valeur.

21/07/2018 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Dédale
Dédale

3.5 Un bon survival qui mets en vedette deux joueuses de jeux vidéos qui se retrouvent prisonniers dans un monde qui ressemble à un jeu vidéo. Le manga est prenant avec une bonne intrigue quoique certains lecteurs risquent de trouver que ça tombe parfois dans le n'importe quoi, surtout dans le deuxième tome. Le mystère autour de ce mystérieux monde est intéressant et bien maîtrisé. Personnellement, je pense que j'ai surtout aimé cette série à cause des deux héroïnes qui sont attachantes. J'ai bien aimé leurs interactions et comment elles utilisaient leurs cerveaux pour ce sortir des pires situations. C'est peut-être pas le manga le plus crédible de tous les temps, mais j'ai passé un bon moment de lecture.

19/07/2018 (modifier)
Par Pierig
Note: 4/5
Couverture de la série Intempérie
Intempérie

L’histoire de la fuite en avant de ce garçon qui va croiser le chemin d’un vieux berger solitaire est prégnante. Les dialogues sont effacés pour laisser parler le trait de Javi Ray. Un trait simple, précis et incroyablement vivant. On peut d’ailleurs y déceler quelques similitudes avec celui de Mathieu Bonhomme. Le récit met donc bien en évidence la peur et les tourments qui tenaillent ce jeune fugueur dans l’aridité des plaines espagnoles. Pas beaucoup d’endroits pour se cacher et la quête de l’eau devient vite vitale. Tout cela, on le ressent, tout comme la pression mise par ses poursuivants. Un récit dur et implacable.

16/07/2018 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Strasbourg - Clé de l'Europe
Strasbourg - Clé de l'Europe

Mélanger l'Alsace au Grand Est est une véritable hérésie assez mal vécu par les citoyens (67% veulent quitter cette région selon un récent sondage ifop). Il est d'ailleurs question de faire marche arrière avec la création d'un grand département nommé Alsace. Il faut dire que l'Alsace a une histoire bien à elle qui est différente de la Lorraine voisine. C'est d'abord le Rhin qui coule depuis des millénaires reliant la Suisse à la mer du Nord. Les romains ont choisi de bâtir une ville au bord du Rhin afin de prévenir les invasions barbares. Ce fut Argentoratum. Le castrum attire tout de suite pas mal de monde et notamment des marchands venus de toute l'Europe. Elle gagne en importance militaire, administrative et économique au point de devenir une charnière de la frontière. Elle va le rester au cours des siècles. Certes, il y a eu les invasions des Alamans qui s'imposent en l'an 407. Par la suite, les mérovingiens et les carolingiens. En 640, naquit le duché qui se nomme Alesacius. Ainsi, l'Alsace est née avant la Champagne ou la Lorraine. Les évêques vont s'emparer de cette ville mais ils seront obligés avec le temps de partager leur pouvoir avec les notables puis les bourgeois et les artisans dans une espèce de statut municipal. Va naître une sorte de République corporatiste qui va durer au moins 4 siècles. Il y aura la construction de la Cathédrale qui du haut de ses 142 mètres va demeurer pendant mille an le plus haut édifice jamais construit dans le monde. Qui peut se targuer d'un tel record à une époque où les records sont éphémères ? En 1388, il y aura également la construction du premier pont enjambant le Rhin ce qui en fera le lieu obligé de passage. Parmi les malheurs de cette région: la peste, les guerres de religion notamment et les prises de pouvoir successive de deux pays à savoir la France et l'Allemagne dans un conflit sans merci. A noter que les débuts de l'imprimerie et de la réforme sont nés à Strasbourg. Ainsi à la fin du XVème siècle, Strasbourg avait une production de 80000 livres qui vont inonder le marché européen. Bref, avec tout cela, on ne pourra pas dire que Strasbourg n'est pas la clé de l'Europe ce qu'a bien compris Winston Churchill quand il a choisi Strasbourg pour y établir le siège du Conseil de l'Europe. En 1633, le dicton local qui dit "méfiez vous des Lorrains" ne sera jamais aussi vrai puisque des prisonniers lorrains de la bataille de Pfaffenhoffen amène la peste à Strasbourg ce qui fera près de 10000 morts. Je précise tout de suite que je suis alsacien et j'ai quand même épousé une Lorraine. Ce que je relate ne sont que des faits historiques traités dans cette oeuvre qui livre pas mal d'informations mais de manière assez ludique ce que j'ai bien aimé. Maintenant, il est vrai que je suis un grand admirateur de Strasbourg puisque j'y vis depuis de nombreuses années. Cette bd régionale est certainement l'une des plus réussie que j'ai lu jusqu'à présent. Cette bd souhaite rappeler que Strasbourg est la capitale des valeurs européennes et que son histoire n’est pas le résultat des conflits, mais de la lutte pour une certaine idée de la liberté. Oui, il fait bon vivre de nos jours à Strasbourg qui a un patrimoine exceptionnel sans compter son excellente gastronomie. Ses traditions sont résumées en 5 C: Cathédrale, Coiffe, Colombage, Cigogne et Choucroute.

15/07/2018 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Batman - The Dark Prince Charming
Batman - The Dark Prince Charming

Voici mon auteur italien préféré qui livre sa version de Batman. Je dois dire que c'est très intéressant par divers aspects. Il y a une bonne dose d'humour un peu noir par rapport à la relation qu'entretienne Batman ou le Joker avec leur compagne respective. Il y a également cette histoire de mise en cause liée à la paternité du célèbre milliardaire de Gotham City. Pour autant, on ne tombe pas dans le burlesque. C'est intelligemment construit dans le scénario. L'histoire en effet n'est point farfelue. Elle tient debout. C'est toujours intéressant de voir un auteur là où l'on ne l'attendait pas. Pour le reste, il a la maîtrise du graphisme toujours excellent et de la mise en page. Point de problème de compréhension dans la lisibilité avec lui. C'est le gage d'un grand auteur qui va droit au but.

15/07/2018 (modifier)
Par Kanibal
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série L'Or de Morrison
L'Or de Morrison

Prenez une bande de détrousseurs Us Army, des indiens, une milice, secouez le tout et vous obtenez un récit vraiment palpitant. L'action se déroule sans encombre et la solidarité qui semblait inébranlable au début de cette aventure s’étiole au fil des pages. L'Or De Morisson est un récit dense, pas forcément riche en rebondissements mais qui nous tiens en haleine durant les 2 tomes. Pour moi c'est un gros coup de cœur. Le dessin m'a paru étrange de prime abord mais en avançant dans ce périple je l'ai trouvé plutôt bon et tout cela m'a donné envie de lire Death Mountains du même dessinateur.

14/07/2018 (modifier)
Couverture de la série Kochka
Kochka

Tiens, voilà une série western pas trop connue, mais qui mérite plutôt le détour, et qui possède de réelles qualités. D’abord le dessin de Duhamel est vraiment très chouette, très dynamique, avec un style semi-réaliste qui m’a bien plu. C’est en particulier visible dans la version que je possède, c’est-à-dire avec une version des albums en simple crayonné. Pas mal du tout ! J'ai pris beaucoup de plaisir avec ce coup de crayon. Quant au scénario de Brrémaud, il est lui aussi intéressant. L’histoire se déroule au cœur de la guerre de Sécession, en Louisiane, au cœur du Bayou (le culte du vaudou, les espoirs des Noirs émancipés complètent le décor). La guerre, même si elle est omniprésente, en dramatisant certaines scènes (et l’un des principaux protagonistes est un déserteur), n’est elle-même qu’une partie du décor. Car l’essentiel est ailleurs. Dans les échanges entre les personnages, assez truculents, quelques bons mots fusent, les échanges de bons mots s’accompagnant d’échanges de coups de feu et de coups foireux, qui éclaircissent les rangs des personnages que nous suivons. Le seul petit bémol que je relèverais dans cette intrigue, c’est que je n’ai pas complètement compris les liens qui unissent le photographe avec Michka. Le scénario jouant sur le bordel, la confusion totale de la région après les combats de la guerre de sécession, n'est pas non plus exempt de confusion parfois. En tout cas, ce diptyque offre vraiment un bon moment de lecture, et je vous recommande d’y jeter plus qu’un coup d’œil. Note réelle 3,5/5.

13/07/2018 (modifier)
Par Erik
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Chant des Stryges
Le Chant des Stryges

Cette BD rappelle la série X-Files dont j’étais un grand fan entre le polar et le fantastique teinté d’ésotérisme. J’ai aimé d’emblée cet univers. Comment ne pas frémir devant les terribles Stryges? C’est angoissant et très bien ficelé au niveau de l’intrigue. Très vite, cette série s’est imposée parmi mes préférées et je n’ai pas eu de mal à acquérir toutes les autres séries dérivées émanant de l’univers des Stryges à l'exception d'Asphodèle. Encore aujourd’hui, j’éprouve beaucoup de plaisir à la lecture. Il y a tout ce que j’aime dans la bande dessinée. Je dois être certainement le cœur de la cible visée parmi les lecteurs. Cependant, il est très dommage qu’en cours de série, le format de la BD a évolué au mépris des fidèles acheteurs qui avaient commencé par un format plus petit. Delcourt ne respecte pas ses fidèles lecteurs ! C’est vraiment caractéristique de cet éditeur ! De plus, les couvertures originales sont bien moins attractives que les nouvelles. Que dire également des tranches qui ont complètement évolué ! Nous avons ici « la totale » de ce qui peut être désagréable pour un collectionneur de bd. Mais il est vrai que selon Delcourt, qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse avec comme leitmotiv "il faut respecter l’œuvre de l’auteur". J'ai éprouvé un peu de regret mais je ne pouvais me permettre de tout racheter à nouveau. Cette BD demeure toutefois indispensable dans toute collection de BD qui se respecte. Je considère le scénariste Corbeyran comme le meilleur de sa génération. C'est véritablement du grand art ! J'ai toutefois attendu la fin de la saison 2 pour décerner la note maximale à cette série. C'est tout simplement magistral dans le dénouement. Alors que les séries dérivées ont véritablement eu du mal à se conclure, voilà que le Chant des Stryges parvient à se bonifier. Une très belle réussite qui parvient à nous tenir en haleine ! La saison 3 se déroule 7 ans après les faits du remarquable tome 12 qui nous dévoile l'identité du fameux Sandor Weltman. Il était difficile d'assurer la relève pour relancer l'intrigue. Pourtant, le 13ème tome y parvient en introduisant une nouvelle problématique ainsi qu'un nouveau personnage assez psychopathe. Le 14ème tome va encore aller plus loin avec des scènes qui font froid dans le dos. On sent bien que c'est la dernière ligne droite avant le final général de toute une saga fantastique qui a réussi le pari de la cohérence. Au 15ème tome, on se rend compte qu'un personnage féminin introduit à la fin du précédent a totalement disparu des écrans sans en connaître la raison. Cela m'a chiffonné sur toute la lecture de cet album qui marque des retrouvailles mais qui est surtout l'occasion de faire une petite pause dans l'intrigue. Le 16ème tome voit la disparition d'un personnage central qu'on avait plaisir à suivre notamment dans les séries dérivées de cet univers. Le 17ème tome se termine de manière un peu abrupte. On se demande comment le scénariste va faire pour le dernier tome de la série qui va clôturer cette saga des Stryges. C'est un défi colossal à relever. S'il y parvient, la note culte sera bien justifiée. Le dernier tome confirme le talent de l'auteur qui met un terme à cette saga commencée il y a près de 20 ans. Nul doute qu'elle aura un peu marqué le monde de la bande dessinée moderne c'est à dire celle du XXIème siècle. Il y a certes eu des hauts et des bas mais au final une belle aventure. Note Dessin : 4.25/5 – Note Scénario : 4.75/5 – Note Globale : 4.5/5

14/02/2007 (MAJ le 13/07/2018) (modifier)
Couverture de la série Peter Pan
Peter Pan

La version de Disney – que tout le monde a sans doute en tête (et qui n’est clairement pas la pire adaptation réalisée par ces studios) a été en grande partie recouverte dans mon esprit après que j'aie eu l'occasion de lire cette série de Loisel, au fur et à mesure de la sortie des albums, il y a maintenant pas mal de temps. On a là une version un peu plus « adulte », en tout cas une belle réussite. J’ai bien aimé cette histoire, dans laquelle certains aspects plutôt « gentils », à la limite parfois de la mièvrerie (mais sans jamais l’atteindre) sont contrebalancés par d’autres plus durs (tous les passages sordides dans le Londres de Jack l’Eventreur, les relations entre Peter et sa mère, la mort de Rose, etc.). Le personnage du capitaine des pirates – et ses échanges avec Mouche ou ses relations avec le crocodile ajoutent une touche d’humour : c’est un faux dur assez réussi. Je regrette juste quelques longueurs, quelques passages inutiles ou trop dilués, entre les gamins et les nouveaux amis de Peter sur l’île. Loisel aurait sans doute gagné à raccourcir d’un tome l’ensemble. Quant au dessin de Loisel, il est lui aussi réussi, avec une colorisation un peu datée (proche de celle de La Quête de l'Oiseau du Temps). C’est une série que j’ai plaisir à relire.

13/07/2018 (modifier)
Couverture de la série Les Compagnons du Crépuscule
Les Compagnons du Crépuscule

Bourgeon a réalisé en solo trois séries superbes, que j’adore, et que j’ai relues de multiples fois. Et ce dans des univers très différents, avec la SF pour Le Cycle de Cyann, l’aventure maritime du XVIIIème siècle avec Les Passagers du vent, et donc du médiéval fantastique avec « Les compagnons du crépuscule ». De ces trois séries, « Les compagnons du crépuscule » est sans conteste celle qui est la moins facile à appréhender, qui nécessite le plus d’efforts pour entrer – et rester ! – dedans. D’abord parce que le texte est très abondant, très riche et dense, mais aussi parce que certaines parties de l’intrigue sont un peu plus obscures : c’est avant tout le cas du deuxième album, clairement le plus complexe, avec certains passages peut-être moins fluides – et jouant davantage sur le fantastique, la poésie, l’imaginaire. Mais, si vous vous accrochez, vous découvrirez une histoire à la fois riche et belle, prenante, que j’aime en tout cas beaucoup. Comme pour toutes ses productions, Bourgeon s’est documenté, et cela se voit. Dans les dialogues d’abord, abondants et riches, comme signalé plus haut, mais aussi remplis de termes moyenâgeux (cette force est aussi une des difficultés déjà signalées). En plus des dialogues, ce sont les décors qui font « que l’on s’y croit ». En effet, que ce soit les habits, les habitations (ville et châteaux), mais aussi les paysages, le dessin de Bourgeon est très bon et très beau, et en plus est très crédible. C’est une belle reconstitution de l’Europe de ces temps troublés. En cela le dernier tome (deux fois plus épais que les précédents avec près de 130 pages !) est vraiment superbe, alliant un scénario aux petits oignons à un dessin franchement très bon. Ajoutons que, fidèle à son habitude, Bourgeon a su créer des personnages féminins très forts - et très beaux (dans tous les sens du terme d'ailleurs), comme Mariotte. C'est une série exigeante, mais que je vous encourage à découvrir si ce n’est pas déjà fait !

12/07/2018 (modifier)