Les derniers avis (38691 avis)

Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Presque
Presque

Probablement le meilleur album 'sérieux' de Larcenet et aussi un album que je voulais lire depuis longtemps. Larcenet parle de ce qu'il a vécu durant son service militaire et cela fait tellement peur que je suis content de faire parti d'un pays sans service militaire obligatoire et que cela a été aboli en France ! J'ai été ému par cet album et le propos de Larcenet est intelligent. Il dénonce l'armée sans tomber dans des clichés ou des trucs superficiels et son propos est sincère. J'ai bien aimé l'utilisation de dessin réaliste (enfin pour du Larcenet) avec plein de noir durant une bonne partie de l'album et que les scènes plus 'comiques' (enfin c'est marrant si comme moi on aime l'humour noir) sont dans un style humoristique. Je trouve que cela fait un bon contraste. Ces passages permettent aussi de s'amuser un peu dans un album au ton assez dur.

02/10/2017 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Dark Museum
Dark Museum

En voilà une bonne surprise que cette nouvelle série chez Delcourt ! Ce premier tome de "Dark Museum" m'aura en tout cas pleinement convaincu ! Moi qui affectionne l'art et les illustrations, cette idée d'imaginer l'histoire qui se cache derrière un tableau est tout simplement géniale. Et je ne pouvais être mieux servi que par ce premier opus basé sur la tableau "American gothic" de Grant Wood, qui m'a toujours impressionné depuis que je l'ai découvert lors de mes lointaines études d'histoire de l'art. L'autre point fort de cette série c'est que chaque tome propose une histoire complète et peut donc se lire indépendamment. Gihef et Didier Alcante ont tout simplement trouvé LA bonne idée, LA bonne histoire, avec toute la noirceur et la rancœur que m'ont toujours inspiré les deux personnages de ce tableau. Et le coup de crayon de Stephane Perger ainsi que sa magnifique mise en couleur à l'aquarelle donnent toute la force et le saignant imaginé par notre duo de scénariste. Certaines planches sont tout bonnement magnifiques malgré l'horreur représentée... Alors j'en re-veux, et du même tonneau ! Avec une telle version, l'histoire de l'art n'aura bientôt plus de secrets pour personne :p *** Tome 2 *** Après le premier album tiré du tableau « American Gothic » qui m’avait vraiment botté et qui était pour moi une vraie réussite, voici venir « Le cri » d’Edvard Munch. On retrouve Alcante & Gihef au scénario, mais c’est Luc Brahy qui se colle cette fois au dessin. Si le premier opus s’était « limité » à imaginer l’envers du tableau « American Gothic », Alcante et Gihef impliquent dans cet album le peintre en tant que personnage central. Après le décès de son père, Edvard Munch déjà fragile est interné pour des accès de rages incontrôlés. Une de ses amies intervient pour essayer de remédier à son mal en faisant intervenir un jeune médecin ouvert aux nouvelles théories psychanalytiques naissantes. Après avoir semble-t-il percé l’origine du traumatisme, ils décident d’embarquer tout le monde pour l’Indonésie afin de confronter Edvard Munch à la source de son cauchemar… Le récit est plutôt bien amené et mené, surtout que le dessin réaliste de Luc Brahy est du genre efficace et tend parfaitement à rendre l’ambiance de cette fin XIXe. C’est juste l’extravagance de ce voyage en Indonésie qui m’a fait tiquer… Voilà une personne enfermée plus ou moins secrètement pour son comportement violent et dangereux et qu’on embarque faire un p’tit tour à l’autre bout du monde… Ok c’est pour le soigner, et il est encadré mais vu les connaissances psychanalytiques de l’époque, le temps que représente un tel voyage et son coût, tout cela m’a semblé peu probable… et je ne vous parle pas de l’explication du mal qui ronge notre cher Munch pour ne pas spoiler, mais dans le genre capilotracté, là on va chercher loin. Autant je suis amateur de fantastique et de science-fiction, ce n’est donc pas le genre qui me rebute et je suis ouvert à toute proposition malhonnête pour peu qu’elle soit bien amenée et me fasse triper, autant là j’ai vraiment eu du mal à rentrer dans l’explication et ce voyage. Du coup forcément, mon appréciation s’en ressent, et même si l’album se laisse lire tranquillement et peut faire passer un agréable moment de lecture, on est loin de la qualité du premier album qui m’avait vraiment scotché.

24/02/2017 (MAJ le 02/10/2017) (modifier)
Par PAco
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Doggybags présente
Doggybags présente

*** Tome 1 South Central Stories *** C'est bien du Ankama, c'est bien du Label 619, même format et codes graphiques que le Doggybags... mais ce n'est pas du Doggybags. C'est du "Doggybags présente", ok ?! Tout le monde suit ?! "South Central Stories", entièrement réalisé par Neyef, avait tout pour rentrer dans un Doggybags classique, si ce n'était la très bonne trame scénaristique qui demandait plus qu'un bon tiers d'album que propose le concept habituel. Qu'à cela ne tienne, RUN emballé par le projet lance cette déclinaison du concept pour permettre à Neyef de nous proposer un récit complet et plus que réussi ! C'est comme si habitués à une excellente collection de courts métrages, vous passiez au format long. "Enlarge your Comics !" sic. Avec "South Central stories" on plonge dans le L.A. des street gangs. Une fashion week assez peu recherchée sur les codes couleurs, des conflits de voisinages récurrents pour des bouts de trottoirs, des pharmacies particulières aux normes hygiéniques déplorables et des mômes très bruyants : South Central, c'est pas particulièrement "Ze Place 2 Be" si t'es pas né là-bas, que t'es un peu pâle de peau ou simplement si tu ne rentres pas dans le dichotomique code couleur local : rouge ou blanc ; 66 ou slain. Vouloir échapper à cette sordide réalité tient plus du miracle ou du vœu pieux et se paie chaque jour comptant comme le vérifiera Jacob, l'un des personnages centraux du récit. Je ne rentrerais pas plus dans les détails de l'intrigue pour vous en préserver les bonnes surprises qui jalonnent ce récit. Je dirais juste que Neyef a su très malicieusement mêler ce bouillonnant univers du street gang avec un des ressorts classiques de la littérature, le tout de la plus belle des façons... On est dans le drame en trois actes rondement mené et digéré. Graphiquement, Neyef s'en donne aussi à cœur joie ! Son style bien particulier, très inspiré par Guillaume Singelin ou Run quand même, a de la gueule et de la tenue. Il prend de l'assurance par rapport au dernier Doggybags auquel il avait contribué. Il sait donner à son histoire toute l'énergie que requiert la violence et l'horreur qu'il nous balance. Un trait faussement simpliste et hyper expressif au niveau des personnages, rehaussé d’onomatopées et de codes graphiques souvent très bien trouvés lui permettent de nous faire claquer ses planches pleine poire ! Ajoutez à cela une mise en couleur que j'ai adoré. Il sait parfaitement jouer sur les palettes qu'il propose pour gérer les ambiances en fonction des séquences de son récit : juste parfait ! Alors, plus d'excuses pour les amateurs du Label 619 qui n'auraient pas encore plongé dans ce "Doggybags présente" ! "South Central Stories" c'est du tout bon ! A acheter les yeux fermés pour les amateurs de la collection et une très belle manière de rentrer dans l'univers de Doggybags pour ceux qui ne connaitraient pas encore. *** Tome 2 Heart Breaker *** 2e opus de la série « Doggy bags présente », « Heart Breaker » s’inscrit dans la suite du 6e opus de « Doggy Bags ». Reprenant le personnage de Celyna, alias Heart Breaker, l’album composé de trois nouveaux récits s’ouvre sur la suite directe du tome 6 qui nous avait fait la découvrir. Petite déception à mon gout déjà, car ce que j’avais apprécié avec le premier « Doggy Bags présente » c’était justement de ne proposer qu’UN récit mais plus long et approfondit par rapport au format classique des courtes histoires cinglantes et sanglantes de « Doggy bags » tout court. D’autant que là, pas de chance, aucun des trois graphismes des auteurs qui ont participé à l’aventure ne m’a vraiment transcendé. Si le premier de Hasteda et Sourya est celui qui m’a le moins déplu, je trouve qu’il manque quand même d’assise. Pour un dessin s’inspirant du manga, je comprends cette volonté de mettre en avant le mouvement pour souligner l’action ; mais le reste manque de précision et donne au tout un petit côté flottant qui ne sert pas forcément le récit. Le second scénarisé par Run avec Chariospirale au dessin m’a encore moins convaincu. Ok, le trait a de la personnalité, j’aime ce qui sort du cadre et me faire surprendre, mais là, bof, vraiment pas accroché, d’autant que l’histoire en elle-même ne casse pas des briques et n’apporte pas grand-chose à la trame scénaristique qu’on suivait jusque-là. Le dernier volet enfin scénarisé par Céline Tran avec Maria Llovet au dessin reprend la trame scénaristique principale : Celyna veut retrouver celui qui l’a transformé en ce qu’elle est devenue. L’encrage est très épais et le trait minimaliste pour un rendu pourtant réaliste ; là, c’est l’ancrage et la colorisation qui ne sont pas ma tasse de thé. Autant en peinture je peux aimer la matière, là, le rendu est assez étrange et un brin grossier. Et si j’arrive parfois à passer par-dessus mes réticences question graphisme, il faut que le scénario soit raccord avec ce qu’on me propose et qu’il m’accroche vraiment. Là, on est loin de tout ça. Moi qui suis plutôt fan du genre et du concept, j’avoue que là c’est une réelle déception. Je vous renvoie plutôt au 1er tome de « Doggy Bags présente », « South Central Stories », qui lui tient toutes ses promesses.

07/04/2014 (MAJ le 02/10/2017) (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Mon Papa
Mon Papa

Cynique, méchant et grince dent, Reiser est un auteur qui sait appuyer là où ça fait mal, et avec une belle pointe humoristique. L'auteur nous livre une critique acerbe d'une partie de la population, ces pauvres alcooliques et chômeurs qu'on se plait à détester. C'est des gags efficaces, qui font mouche autant dans l'humour que dans la dénonciation, et j'ai adoré cette méchanceté très loin du bienpensant, et qui dénonce de manière efficace la bétise crasse de l'humain. Reiser ne se prive pas, pour notre plus grand plaisir. A noter que malgré l'âge de cette BD, la critique reste totalement d'actualité, et ça fait plaisir de voir qu'on peut faire de l'humour d'actualité aussi intemporel ! Bref, si vous ne connaissez pas Reiser, c'est sans doute la meilleure manière de l'aborder.

01/10/2017 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série L'Araignée de Mashhad
L'Araignée de Mashhad

3.5 Le meilleur album de cet auteur iranien que j'ai lu jusqu'à présent ! L'histoire met en scène un fait divers iranien que je ne connaissais pas : dans une ville très conservatrice, un homme a tué plusieurs prostituées pour des prétextes religieux. Il a fait des interviews filmées avec deux journalistes et ces interviews sont retranscrits en bande dessinée dans cet album. Il y a aussi des passages fictifs comme lorsque l'auteur imagine la vie d'une des victimes de ce tueur en série. Moi qui aime bien les affaires criminelles, j'ai trouvé celle-ci passionnante. J'ai bien aimé comment l'auteur montre les problèmes de la société iranienne à travers ce tueur qui ne voit pas ce qu'il a fait de mal et dont une partie de la population appuyait ce qu'il faisait vu qu'il tuait des prostituées. Le dessin est d'un style réaliste qui, je trouve, va bien pour une BD documentaire.

01/10/2017 (modifier)
Par herve
Note: 4/5
Couverture de la série Face au mur
Face au mur

Pourtant tiré d'une histoire vraie (celle inspirée par l'histoire de JC Pautot, braqueur "de profession", cette bande dessinée débute comme dans la série "Prison Break", par un projet d'évasion. J'ai vraiment dévoré cet album, qui se lit d'une traite malgré un fil non chronologique (d'ailleurs ce parti pris est assez déroutant dans la lecture). On finit presque à s'attacher à Jean Claude Pautot,individu pourtant jugé particulièrement dangereux, à tel point qu'une fois la dernière page du livre tournée, on se demande : et puis? la suite ? qu'est-il devenu? C'est la deuxième fois (avec Comment faire fortune en juin 40) que je découvre le style de Laurent Astier. A chaque chapitre correspond une couleur dominante,et son dessin colle parfaitement à ce polar qui pourrait facilement s'apparenter à une fiction américaine tant le rythme est soutenu. Un très bon moment de lecture, et une collaboration efficace entre l'ex taulard et le dessinateur

30/09/2017 (modifier)
Couverture de la série Les Carottes sont cuites
Les Carottes sont cuites

Tiens, étonnamment, cet album assez ancien de Pétillon n’est pas encore référencé sur le site !? C’est d’autant plus dommage qu’il est plutôt de bonne qualité. Il regroupe 9 histoires plus ou moins longues, publiées auparavant en revue (L’Echo des Savanes ; Fluide glacial ; Pilote ; etc.). Sans être le moins du monde daté, l’album est typique de certaines productions des années 1970 (voir certains albums de Bilal, Moebius), du moins dans les revues déjà citées. On retrouve d’ailleurs dans la première Giscard (dans une posture surprenante), Chirac, Barre… Le dessin en Noir et Blanc, jouant sur les hachures, est bon, clair, dans un style semi réaliste jouant aussi sur le burlesque (quelques accointances avec le trait d’Alexis parfois). C’est que l’ambiance générale est à l’humour, souvent grotesque, voire nonsensique, souvent noir (et con) aussi. Certaines cases sont remplies de gags (détails, textes loufoques, décalages). Sans doute moins trash que Le Chien des Basketville, paru l’année précédente, mais la plupart des histoires adoptent un ton qui en est proche. L’ensemble est inégal, mais globalement de très bonne facture. Seule la dernière histoire (très courte), m’a un peu déçu. Ma préférée reste celle ou un type écrit à sa douce et tendre en se remémorant les bons moments qu’ils ont passés en amoureux à Venise : les dessins qui accompagnent le laïus, en complet décalage (avec en plus plein de détails absurdes dans les cases) rendent assez jouissive cette lecture. Bref, pas courant à rencontrer, mais si vous tombez dessus, jetez-y un coup d’œil, cet album mérite largement de sortir de l’oubli !

30/09/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Dans la nuit
Dans la nuit

Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu quelque chose de si bien. Il faut dire que le scénariste m’a rarement déçu. On entre tout de suite dans l’histoire pour ne jamais décrocher à la manière d’un bon thriller. C’est tout l’art de savoir bien raconter. Dans la nuit, ce sont trois histoires totalement différentes à la manière d’un one-shot. Il y a cependant une espèce de fil conducteur à savoir une émission de radio où les auditeurs racontent leur malheur et leur désespoir à un animateur faisant office de bon samaritain. Ces récits ne laisseront pas indifférents. Il y en a qui remuent vraiment. Certes, il n’y a rien de vraiment révolutionnaire. On se croirait dans certains épisodes des X-Files. Cependant, encore une fois, c’est la manière de réaliser et de coordonner le scénario qui fait étincelle. Cependant, il n'y a jamais eu de réédition de cette série malgré les années qui passent et l'intérêt du public. J'ai réussi cependant à retrouver les deux premiers exemplaires lors d'une vente exceptionnelle de ma médiathèque. Une relecture près de 10 ans après confirme tout le bien que je pense de cette série. Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5

25/01/2011 (MAJ le 30/09/2017) (modifier)
Par Pierig
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série L'Ombre de l'aigle
L'Ombre de l'aigle

Mon coup de cœur de l’année ! De tous les récits traitant des batailles de Napoléon, celui-ci est pour ma part le plus surprenant car il relate une action que l’empereur lui-même n’aurait jamais pu imaginer. En effet, l'auteur espagnol s’attache à nous faire découvrir un fait historique méconnu : la tentative d’évasion d’un régiment ibérique en entier au nez et à la barbe de l’empereur. La construction narrative est exemplaire. Seul un natif, à mon sens, pouvait donner une telle intensité à ce récit où toute l’inimitié des Espagnols envers le nain corse sue à grosses gouttes. Cette BD est aussi un formidable témoignage sur le déroulement des batailles napoléoniennes vu de l’intérieur (et pas des élites). La marche sur Moscou en 1812 a beau être triomphale, il plane sur la retraite des troupes françaises comme un parfum de défaite. Cette BD éveille donc les sens et donne la pleine mesure de toute la démesure des desseins expansionnistes de Napoléon. Un must have.

29/09/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Un océan d'amour
Un océan d'amour

Plus je relis cette BD et plus j'aurais envie de lui mettre la note maximale. Car faire une telle œuvre en se contraignant à ne pas écrire le moindre texte, c'est quelque chose. Et bon dieu, que cette BD est plaisante ! C'est tout autant le dessin, qui a quelque chose d'humoristique dans sa façon d'être et dans les expressions, mais qui sait aussi se faire grand pour mettre en image ce qu'il faut. Et puis, l'auteur arrive à faire des gueules connues dans un style de dessin qui n'hésite pas à déformer les proportions, et le tout sans qu'on ne se rende compte de rien. C'est fort ! Mais surtout, qu'est-ce que ce scénario est drôle et bien écrit ! J'ai adoré ces deux petits vieux bretons, partis pour un improbable voyage chacun de leurs côtés, entourés d'un peu tout et n'importe quoi. Le récit se prend le temps de poser quelques considérations (un peu de politique, un brin d'écologie, un rien de critique) et pour le reste, il nous fait vivre une aventure formidablement drôle et touchante autour de cet océan atlantique. C'est typiquement le genre de BD que j'adore relire parce qu'elle me met le sourire aux lèvres, que je la finis avec une grande bouffée d'optimisme et que j'en ris encore après plusieurs lectures. Les auteurs ont réussi, formidablement réussi. Lecture et achat chaudement conseillés !

28/09/2017 (modifier)