Après la lecture des 8 premiers tomes.
J’avais rapidement lu le premier tome il y a des lustres et je gardais l’envie d’aller plus loin dans la série. C’est rare que je critique une saga encore inachevée mais je pense en avoir assez lu pour pouvoir émettre un avis en toute connaissance de cause.
Lincoln est un vraiment western à part avec son ton décalé, son humour féroce, ses quelques réflexions métaphysiques et surtout les interventions répétées de Dieu et du Diable dans la vie de Lincoln.
C’est ce dernier élément qui est le ciment et le sel de cette série. Lincoln est un cowboy grincheux, misanthrope, alcoolique et terriblement cynique qui n’a ni principe, ni idéal et qui va devenir l’enjeu de la compétition entre Dieu et le Diable, vus ici comme deux avortons immatures et joueurs. L’idée, plutôt originale et séduisante, est parfaitement exploitée par les auteurs qui évitent l’écueil du manichéisme tout en développant un humour sarcastique visant évidemment souvent la religion.
Beaucoup jugent les dessins médiocres mais je serais plus magnanime. Certes, le trait est loin d’être le plus incroyable que j’ai vu, mais ce style moderne et minimaliste, privilégiant la clarté, la fluidité et l’expression, va très bien avec l’ambiance de la série. Rien de honteux de ce côté-là !
Par contre, je suis d’accord avec certains posteurs sur le fait que Lincoln n’arrive pas à se renouveler. Les ressorts comiques et les situations finissent malheureusement par se ressembler et j’ai lu les derniers albums avec moins de plaisir. Les auteurs vont devoir faire évoluer leur bébé au risque de lasser le lecteur.
Néanmoins, Lincoln est une série passionnante et furieusement drôle.
C'est un bien curieux bouquin que voilà, qu'une amie m'a chaudement recommandé en me prêtant son exemplaire et qui a du patienter plus d'un an avant de le récupérer.
Quelle grave erreur ! Car si j'avais eu connaissance de son contenu, surement n'aurais-je pas repoussé autant cette lecture aussi surprenante que divertissante sur un sujet rarement abordé et grave de conséquences : la maltraitance des enfants.
Pourtant il est fortement recommandé d'en savoir le moins possible afin d'en garder tout l'intérêt de la découverte.
Constance, une gamine de 10 ans vit reclue dans une grand chateau isolé avec ses grand-parents, une riche famille de notables à l'aube des années 70 en Champagne. La grand mère stricte et sévère punit régulièrement l'enfant et lui assène une éducation scolaire à domicile loin de tout autre contact humain. Le Grand Père se contente d'acquiescer lâchement aux requètes farfelues de son épouse pour conserver ses activités oisives entre regrets, alcool et musique classique.
Le récit est vu par les yeux de l'enfant qui cherche un peu d'humanité et de réconfort à travers les jeux que lui offre les animaux et la nature. Privé de tout autre contact avec le monde extérieur, un espoir renait avec l'arrivée d'une famille portugaise au service des grand parents et surtout de leurs deux enfants.
En dire davantage serait dommage, Matthias Lehmann brouille les pistes dès le départ par une narration simple mais enrichie par les possibilités du support bd avec une insertion de doubles pages, de strips ou de petits épisodes entrelacés dans la trame générale.
La lecture devient ainsi rythmée par le quotidien de Constance qui subit diverses brimades et humiliations de ses aïeuls comme de ses voisins dans un noir et blanc hachuré façon carte à gratter de toute beauté.
Les révélations se font de façon progressive et presque naturellement, sans jugement. Le premier choc narratif arrive très vite, délivrant suffisamment de clés pour la poursuite de la lecture jusqu'aux dernières pages sous forme de flashbacks si riches en détails qu'on pourrait presque croire à une histoire vraie.
La force de ce récit hors norme est bien de raconter un triste fait divers mais Lehmann évite facilement la carte du glauque et de la morosité par petites touches d'humour très enlevées allant des réflexions d'enfants à l'apparition surprise et fantasmée d'un célèbre Président français :)
La Favorite dont le titre prend également son sens après lecture est un ouvrage hautement recommandable, une adaptation contemporaine de Vipère au Poing de Hervé Bazin avec un soupçon de poésie, d'humour et de séquences chocs qui amènent une belle réflexion sans se vouloir traumatisantes. Vraiment très recommandé.
Jean Torton dit Jéronaton est un auteur qui c'est fait une spécialité de raconter des histoires sur les Mayas et les peuples Amérindiens. Gonzalo Guerrero avait déjà eu droit à une BD il y a quelque dizaine d'années.
Cette fois, c'est un dyptique qui lui est consacré. Derrière une couverture magnifique puis après avoir feuilleté un dossier explicatif très utile, nous plongeons dans la vie de ce conquistador qui adoptera la vie des Mayas et qui combattra ses anciens compatriotes à leur côté. L'histoire est prenante, on suit l'arrivée et l'apprentissage de la culture maya par Guerrero lors de la première moitié de l'album puis on découvre comment il est devenu El Nakom (général) chez les Mayas.
Le dessin est magnifique même si les personnages sont parfois un peu figés et que les scènes d'actions rappellent les BD des années 70-80 par moment (en même temps c'est la période où Jean Torton a débuté).
Un superbe album j'attends la suite avec impatience (fin 2018 normalement).
J’ai un peu hésité (pas longtemps il est vrai) à classer cette série comme culte, mais j’ai aussi pensé un moment à ne lui mettre que trois étoiles et ne pas en conseiller l’achat. J’ai finalement opté pour cette cote mal taillée, en retenant avant tout les bons moments de lecture – que j’ai ensuite un temps partagé avec mon fils.
J’ai découvert cette série à la fin des années 1980 et, à l’époque, j’ai été captivé, au point d’attendre avec impatience la suite, et d’acheter les albums dès leur sortie. Il faut dire que Van Hamme a sorti ici son meilleur scénario du genre, et que les premiers albums commencent très fort, l’intrigue est captivante.
L’histoire est servie par un très bon dessin de Vance, ici au meilleur de sa forme. Son dessin est méticuleux – parfois même trop léché. Il est en particulier impressionnant pour ses rendus de paysages ou décors sous les intempéries (neige et surtout pluie), c’est souvent bluffant. Les personnages sont aussi bien traités, les femmes très belles – même si un peu toutes sur le même moule.
Hélas, comme souvent dans ce genre et en particulier pour Van Hamme, les auteurs n’ont pas su ou voulu s’arrêter à temps (j’imagine que l’éditeur, étant donné l’énorme succès de la série, a dû pousser à l’étirement). Les renouvellements sont devenus un peu plus poussifs, moins surprenants, la qualité baissait un chouia. Le treizième album – et pas seulement pour la symbolique – aurait dû être le dernier, il aurait fallu conclure beaucoup plus tôt, pour éviter d’inutiles rallonges commerciales.
Après le tome 13, j’ai cessé de les acheter, et ne m’y suis replongé, en empruntant la suite, qu’au moment de la sortie simultanée des tomes 18 et 19 (pour connaître la « fin », et pour savoir ce que Giraud pouvait bien faire sur cette série). Je n’ai par contre pas eu envie de voir ce que donnait la reprise, je ne connais donc pas les derniers tomes (pas de curiosité à leur égard).
Resserrée sur une grosse dizaine d’albums, cette série aurait pu rester culte. Mais elle s’est trop étirée, en s’étiolant, et en maintenant en survie artificielle l’intrigue. Mais la tête de série vaut vraiment le coup, l’histoire de cet homme, dont on ne sait rien, et dont on découvre (en même temps que lui) quelques bribes de biographie, un homme qui cherche à connaître son passé, tout en tentant d’échapper aux nombreux tueurs lancés à sa suite, tout cela est bien fichu, c’est clair.
Du culte au passable, mais une grande réussite du genre pour les premiers albums (ma note et mon conseil d'achat sont surtout valables pour le début de la série).
Note réelle : 3,5/5.
Allez, j'arrondis au degré supérieur (note réelle 3,5/5), car ce premier tome m'a donné envie de lire la suite et, malgré des défauts, m'a quand même bien plu.
L'arrivée du personnage principal au milieu d'une société intrigante (où, pour le moment, même si des tensions existent, on ne nous sert pas la sempiternelle dictature qu'un grain de sable vient perturber) est surprenante, et Rodolphe ne nous livre pas trop d'indications sur cette cité, semble-t-il coupée de tout, dans un lieu et un temps mal précisés - avant la dernière page en tout cas (même si cela semble être dans le futur, après une quelconque catastrophe). C'est aussi un des défauts - pas forcément pour moi d'ailleurs - que cette lenteur dans le scénario, qui avance tranquillement.
Toujours est-il que l'intrigue se met en place, autour de ce nouveau venu, des quelques habitants de la ville basse devenus ses amis, mais aussi de ces personnages des collèges de la ville haute (dont une femme, qui sait jouer de ses charmes). La fin de ce tome inaugural relance sacrément le suspens...
Le dessin de Dubois est franchement bon, avec un choix judicieux des tons pastels, cela ressemble au dessin de Schuiten dans "Les Terres creuses". Enfin, les décors, à la fois sobres et originaux, les personnages (peut-être un chouia statiques, mais je chipote), tout est bien fichu pour rendre la lecture fluide et agréable. Ajoutons qu'un copieux cahier graphique (mais c'est publié chez l'éditeur/galeriste Daniel Maghen, qui met toujours cet aspect là en avant) confirme le très bon coup de crayon de Christophe Dubois.
Un bon premier tome. J'attends maintenant que l'essai soit transformé par la suite.
*******************
MAJ après lecture du tome 2
Si le début de ce deuxième album est quelque peu nonchalant, Rodolphe relance rapidement l'intrigue, en lui donnant des perspectives élargies au space opera. Je ne sais pas où il va partir, mais c'est très ouvert, tout en retournant vers quelque chose de classique: il faudra être original par la suite.
Je trouve par contre que les conflits entre les dirigeants des collèges ont été trop rapidement et facilement résolus, au profit d'un conflit d'une autre ampleur et avec de nouveaux protagonistes, certes, mais il y a là quelques facilités dommageables.
Toujours est-il que la série mérite encore d'être suivie, ce que je ferai certainement.
Iron Fist est le genre de super-héros de seconde zone selon mes critères. Il est connu des amateurs de fans de super-héros américains, mais le grand public ne le connait pas contrairement à Spider-Man ou Hulk par exemple.
Personnellement, je n'avais vu Iron Fist que dans quelques histoires de la période où il faisait équipe avec Luke Cage. Comme je n'avais lu d'histoires le mettant en solo et comme c'était un personnage qui ne m'avais pas trop marqué jusqu'à présent, je ne savais pas trop ce que j'allais pensé de cette intégrale.
J'ai vite été surpris parce que j'ai bien accroché alors que je ne suis pas trop fans d'arts martiaux et de plus il y a eu plusieurs changement dans l'équipe de création jusqu'à ce que Chris Claremont et ensuite John Byrne arrivent et restent jusqu'à ce que la première série d'Iron Fist soit annulée et qu'on fusionne son titre avec celui de Luke Cage.
Le personnage a commencé sa vie dans les pages de Marvel Premiere, un titre Marvel qui servait à présenter de nouveaux super-héros et Iron Fist va rester dans ce titre durant 11 numéros avant d'avoir enfin son titre solo !
Cela commence avec la première histoire signée par Roy Thomas qui va être aidé dans la seconde histoire par Len Wein et puis ensuite les scénaristes Dough Moench et Tony Isabella vont chacun écrire 3 épisodes avant que Claremont reprenne le scénario. Le truc incroyable c'est que malgré ces nombreux changements, la période d'avant-Claremont peut se lire comme une histoire complète étirée sur plusieurs numéros qui batissent de manière cohérente l'univers d'Iron Fist. Il n'y a que la conclusion qui m'a semblé un peu faible, mais j'ai déjà vu pire !
Puis vient la période de Claremont qui sera vite rejoint par le dessinateur John Byrne et cela sera le début de leur collaboration qui durera plusieurs années. Ensemble ils produisent le dernier épisode paru dans Marvel Premiere puis vont produire tous les 15 épisodes de la première série d'Iron Fist (il n'y a que les deux premiers numéros dans la première intégrale et j'imagine qu'on va avoir tout le reste dans la seconde). Les scénarios sont prenants et le dessin de Byrne est excellent.
Iron Fist est donc une série plus intéressante que je pensais et globalement j'ai passé un bon moment. Les scénaristes sont bons et au niveau du dessin il n'y a que celui d'Arvell Jones qui m'a paru moins bons que les autres. J'ai bien envie de lire la suite vu que le duo Byrne-Claremont fonctionne très bien.
Bon, c'est un peu de la gourmandise, mais cet auteur arrive décidément à faire des BD tellement drôles que je ne peux m'empêcher de les aimer. Parce que c'est encore une fois une idée très bien exploitée : refaire le conte de fée en version érotique, avec en prime des personnages complètement différents.
J'avais déjà beaucoup apprécié ce que l'auteur avait fait sur son Cendrillon, et là c'est au même niveau : ni mieux, ni moins bien. On a encore un détournement du conte de fée de A à Z (le pire étant sans doute qu'il arrive à mettre tous les éléments du conte tel qu'on le connait) et des personnages encore plus méchants (si, si, c'est possible). Entre la marâtre qui est une croqueuse d'hommes, des nains naïfs (et ignorants) et un prince tout sauf charmant, une Blanche-Neige et une Raiponce bien moins ingénues qu'on ne les connait, c'est tous les personnages qui sont revisités.
Et avec de l'érotisme, s'il vous plait ! L'auteur arrive à tourner tout ceci en dérision dans un cadre érotique où les filles ont tendance à se dénuder très facilement, mais sans que ça ne vire jamais au pornographique, alors même que c'était facilement faisable. On reste sur du soft, et pourtant agréable à l’œil (bon, les femmes sont un peu toutes bien fichues, mais bon, c'est le genre ...).
En bref, une agréable série, qui arrive à me faire exploser de rire en gardant ce côté érotique et en usant (et abusant) des codes du conte de fée (on y retrouve même le baiser d'amour, mais pas entre les mêmes protagonistes). Cet auteur est vraiment très doué pour le genre, et je me demande s'il compte s'arrêter là ! En tout cas, je serais ravi de découvrir d'autres BD du même genre.
J'ai eu un gros moment de surprise une fois la BD refermée. Parce qu'elle m'avait plongée bien plus que je ne le pensais dans une ambiance très forte, et qu'au sortir de la lecture, je me suis retrouvé brutalement dans le monde réel.
Et pourtant cette plongée saisissante est la moindre de ses qualités.
Pedrosa est un auteur dont j'apprécie les œuvres même si je ne suis pas un très grand fan, mais là il devient quelqu'un à suivre selon moi. Ça fait longtemps que je n'ai pas eu un tel scénario devant les yeux ! De la bonne science-fiction de type anticipation politique, assaisonnée de considération sur l'humain. Un bon mélange, qui surprend par la finesse de son dosage. C'est typiquement le genre de scénario qu'il faut relire deux ou trois fois pour saisir toutes les subtilités que l'auteur distille au fur et à mesure. La BD est en finesse, et c'est très surprenant à quel point rien n'est expliqué de façon évidente. Pour autant, toutes les clés de compréhension sont délivrés dans ce récit, ce qui en fait un scénario intelligent et subtil. Je ne suis d'ailleurs pas sûr d'avoir déjà tout compris.
En revanche, le dessinateur m'était complètement inconnu. Et pourtant il a un trait qui fait mouche, surtout avec l'ambiance viscérale qu'il a réussi à développer. C'est sombre et glauque, on est happé dans ce Paris dystopique, encadré de militaires et de policiers, sous contrôle permanent. Et il y a quelque chose qui passe dans les personnages, leur attitudes, les cadrages ... C'est entrainant, sans qu'on ne se rende compte. Le dessin nous saute au visage pour nous entrainer dans cet univers sombre. Vraiment, pour un auteur que je découvre, je suis très enthousiaste !
Le régal final vient sans doute de ce mélange bien dosé de scénario intelligent et de dessin prenant : quelques considérations sur l'environnement et l'énergie, la politique, un futur de la France à la fois cohérent et parfaitement réaliste... C'est une BD qui résonne bien plus sur l'actualité qu'on ne pourrait s'y attendre (ça m'a fait immédiatement penser à l'état d'urgence notamment). C'est rempli de petits riens qui donnent un ensemble cohérent à cette France bien changée. Tellement bien fait qu'on aurait presque l'impression de s'y diriger gentiment.
J'ai suivi l'avis de mon libraire, et je ne suis vraiment pas déçu. Une série bien noire, mais qui fait réfléchir, intelligente et servie par un dessin parfaitement en adéquation. J'ai vraiment un coup de cœur pour cette BD, que je vous recommande fortement.
Formidable petit album jeunesse que nous avons là !
En effet Ben Hatke, auteur américain, propose une sorte de conte à destination des plus jeunes lecteurs, une amitié improbable et pourtant terriblement crédible entre une eptite fille espiègle et un robot qui semble avoir un coeur...
C'ets frais, inattendu, c'est même un peu échevelé avec l'histoire de ce récupérateur robotique qui tente de récupérer par tous les moyens la petite casserole...
Le dessin de Hatke est rond, dynamique, puissant. J'aime beaucoup.
Belle découverte.
Sur les cinq albums parus, j’ai lu les trois premiers, qui se révèlent d’une valeur égale, et méritent tous un achat.
Tous les gags sont bâtis sur le même mode : à savoir une seule case, peu de texte (qui est soit placé en commentaire off sous la case, soit l’objet d’un court échange dans des bulles). Gary Larson utilise indifféremment des humains, des animaux, mélangeant parfois les deux, ce qui ajoute alors un côté parfois amusant, parfois noir et absurde (à la Kafka) à ses petites saynètes. Les personnages, animaux ou humains, ont souvent des corps allongés, le trait est relativement fin : les cases auraient presque un rendu de dessin de presse, vu de loin, si les situations et les dialogues ne les envoyaient pas loin de tout réalisme.
On est clairement dans un univers anglo-saxon – presque plus anglais qu’américain d’ailleurs dans le style d’humour. Celui-ci est souvent absurde, parfois con (mais ces deux tons un peu en retrait, il n’y a rien ici de rentre dedans, de trash). Le côté nonsensique, qui relève certains gags, apporte cette touche anglaise déjà évoquée. Pas de franche rigolade à la lecture de ces albums, certes, mais je les ai tous bien aimés, je les ai trouvés drôles et inspirés, avec un bon renouvellement des gags.
C’est une découverte relativement récente me concernant, et je vous encourage à y jeter un œil, si vous ne connaissez pas cet univers.
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Lincoln
Après la lecture des 8 premiers tomes. J’avais rapidement lu le premier tome il y a des lustres et je gardais l’envie d’aller plus loin dans la série. C’est rare que je critique une saga encore inachevée mais je pense en avoir assez lu pour pouvoir émettre un avis en toute connaissance de cause. Lincoln est un vraiment western à part avec son ton décalé, son humour féroce, ses quelques réflexions métaphysiques et surtout les interventions répétées de Dieu et du Diable dans la vie de Lincoln. C’est ce dernier élément qui est le ciment et le sel de cette série. Lincoln est un cowboy grincheux, misanthrope, alcoolique et terriblement cynique qui n’a ni principe, ni idéal et qui va devenir l’enjeu de la compétition entre Dieu et le Diable, vus ici comme deux avortons immatures et joueurs. L’idée, plutôt originale et séduisante, est parfaitement exploitée par les auteurs qui évitent l’écueil du manichéisme tout en développant un humour sarcastique visant évidemment souvent la religion. Beaucoup jugent les dessins médiocres mais je serais plus magnanime. Certes, le trait est loin d’être le plus incroyable que j’ai vu, mais ce style moderne et minimaliste, privilégiant la clarté, la fluidité et l’expression, va très bien avec l’ambiance de la série. Rien de honteux de ce côté-là ! Par contre, je suis d’accord avec certains posteurs sur le fait que Lincoln n’arrive pas à se renouveler. Les ressorts comiques et les situations finissent malheureusement par se ressembler et j’ai lu les derniers albums avec moins de plaisir. Les auteurs vont devoir faire évoluer leur bébé au risque de lasser le lecteur. Néanmoins, Lincoln est une série passionnante et furieusement drôle.
La Favorite
C'est un bien curieux bouquin que voilà, qu'une amie m'a chaudement recommandé en me prêtant son exemplaire et qui a du patienter plus d'un an avant de le récupérer. Quelle grave erreur ! Car si j'avais eu connaissance de son contenu, surement n'aurais-je pas repoussé autant cette lecture aussi surprenante que divertissante sur un sujet rarement abordé et grave de conséquences : la maltraitance des enfants. Pourtant il est fortement recommandé d'en savoir le moins possible afin d'en garder tout l'intérêt de la découverte. Constance, une gamine de 10 ans vit reclue dans une grand chateau isolé avec ses grand-parents, une riche famille de notables à l'aube des années 70 en Champagne. La grand mère stricte et sévère punit régulièrement l'enfant et lui assène une éducation scolaire à domicile loin de tout autre contact humain. Le Grand Père se contente d'acquiescer lâchement aux requètes farfelues de son épouse pour conserver ses activités oisives entre regrets, alcool et musique classique. Le récit est vu par les yeux de l'enfant qui cherche un peu d'humanité et de réconfort à travers les jeux que lui offre les animaux et la nature. Privé de tout autre contact avec le monde extérieur, un espoir renait avec l'arrivée d'une famille portugaise au service des grand parents et surtout de leurs deux enfants. En dire davantage serait dommage, Matthias Lehmann brouille les pistes dès le départ par une narration simple mais enrichie par les possibilités du support bd avec une insertion de doubles pages, de strips ou de petits épisodes entrelacés dans la trame générale. La lecture devient ainsi rythmée par le quotidien de Constance qui subit diverses brimades et humiliations de ses aïeuls comme de ses voisins dans un noir et blanc hachuré façon carte à gratter de toute beauté. Les révélations se font de façon progressive et presque naturellement, sans jugement. Le premier choc narratif arrive très vite, délivrant suffisamment de clés pour la poursuite de la lecture jusqu'aux dernières pages sous forme de flashbacks si riches en détails qu'on pourrait presque croire à une histoire vraie. La force de ce récit hors norme est bien de raconter un triste fait divers mais Lehmann évite facilement la carte du glauque et de la morosité par petites touches d'humour très enlevées allant des réflexions d'enfants à l'apparition surprise et fantasmée d'un célèbre Président français :) La Favorite dont le titre prend également son sens après lecture est un ouvrage hautement recommandable, une adaptation contemporaine de Vipère au Poing de Hervé Bazin avec un soupçon de poésie, d'humour et de séquences chocs qui amènent une belle réflexion sans se vouloir traumatisantes. Vraiment très recommandé.
El Nakom
Jean Torton dit Jéronaton est un auteur qui c'est fait une spécialité de raconter des histoires sur les Mayas et les peuples Amérindiens. Gonzalo Guerrero avait déjà eu droit à une BD il y a quelque dizaine d'années. Cette fois, c'est un dyptique qui lui est consacré. Derrière une couverture magnifique puis après avoir feuilleté un dossier explicatif très utile, nous plongeons dans la vie de ce conquistador qui adoptera la vie des Mayas et qui combattra ses anciens compatriotes à leur côté. L'histoire est prenante, on suit l'arrivée et l'apprentissage de la culture maya par Guerrero lors de la première moitié de l'album puis on découvre comment il est devenu El Nakom (général) chez les Mayas. Le dessin est magnifique même si les personnages sont parfois un peu figés et que les scènes d'actions rappellent les BD des années 70-80 par moment (en même temps c'est la période où Jean Torton a débuté). Un superbe album j'attends la suite avec impatience (fin 2018 normalement).
XIII
J’ai un peu hésité (pas longtemps il est vrai) à classer cette série comme culte, mais j’ai aussi pensé un moment à ne lui mettre que trois étoiles et ne pas en conseiller l’achat. J’ai finalement opté pour cette cote mal taillée, en retenant avant tout les bons moments de lecture – que j’ai ensuite un temps partagé avec mon fils. J’ai découvert cette série à la fin des années 1980 et, à l’époque, j’ai été captivé, au point d’attendre avec impatience la suite, et d’acheter les albums dès leur sortie. Il faut dire que Van Hamme a sorti ici son meilleur scénario du genre, et que les premiers albums commencent très fort, l’intrigue est captivante. L’histoire est servie par un très bon dessin de Vance, ici au meilleur de sa forme. Son dessin est méticuleux – parfois même trop léché. Il est en particulier impressionnant pour ses rendus de paysages ou décors sous les intempéries (neige et surtout pluie), c’est souvent bluffant. Les personnages sont aussi bien traités, les femmes très belles – même si un peu toutes sur le même moule. Hélas, comme souvent dans ce genre et en particulier pour Van Hamme, les auteurs n’ont pas su ou voulu s’arrêter à temps (j’imagine que l’éditeur, étant donné l’énorme succès de la série, a dû pousser à l’étirement). Les renouvellements sont devenus un peu plus poussifs, moins surprenants, la qualité baissait un chouia. Le treizième album – et pas seulement pour la symbolique – aurait dû être le dernier, il aurait fallu conclure beaucoup plus tôt, pour éviter d’inutiles rallonges commerciales. Après le tome 13, j’ai cessé de les acheter, et ne m’y suis replongé, en empruntant la suite, qu’au moment de la sortie simultanée des tomes 18 et 19 (pour connaître la « fin », et pour savoir ce que Giraud pouvait bien faire sur cette série). Je n’ai par contre pas eu envie de voir ce que donnait la reprise, je ne connais donc pas les derniers tomes (pas de curiosité à leur égard). Resserrée sur une grosse dizaine d’albums, cette série aurait pu rester culte. Mais elle s’est trop étirée, en s’étiolant, et en maintenant en survie artificielle l’intrigue. Mais la tête de série vaut vraiment le coup, l’histoire de cet homme, dont on ne sait rien, et dont on découvre (en même temps que lui) quelques bribes de biographie, un homme qui cherche à connaître son passé, tout en tentant d’échapper aux nombreux tueurs lancés à sa suite, tout cela est bien fichu, c’est clair. Du culte au passable, mais une grande réussite du genre pour les premiers albums (ma note et mon conseil d'achat sont surtout valables pour le début de la série). Note réelle : 3,5/5.
TER
Allez, j'arrondis au degré supérieur (note réelle 3,5/5), car ce premier tome m'a donné envie de lire la suite et, malgré des défauts, m'a quand même bien plu. L'arrivée du personnage principal au milieu d'une société intrigante (où, pour le moment, même si des tensions existent, on ne nous sert pas la sempiternelle dictature qu'un grain de sable vient perturber) est surprenante, et Rodolphe ne nous livre pas trop d'indications sur cette cité, semble-t-il coupée de tout, dans un lieu et un temps mal précisés - avant la dernière page en tout cas (même si cela semble être dans le futur, après une quelconque catastrophe). C'est aussi un des défauts - pas forcément pour moi d'ailleurs - que cette lenteur dans le scénario, qui avance tranquillement. Toujours est-il que l'intrigue se met en place, autour de ce nouveau venu, des quelques habitants de la ville basse devenus ses amis, mais aussi de ces personnages des collèges de la ville haute (dont une femme, qui sait jouer de ses charmes). La fin de ce tome inaugural relance sacrément le suspens... Le dessin de Dubois est franchement bon, avec un choix judicieux des tons pastels, cela ressemble au dessin de Schuiten dans "Les Terres creuses". Enfin, les décors, à la fois sobres et originaux, les personnages (peut-être un chouia statiques, mais je chipote), tout est bien fichu pour rendre la lecture fluide et agréable. Ajoutons qu'un copieux cahier graphique (mais c'est publié chez l'éditeur/galeriste Daniel Maghen, qui met toujours cet aspect là en avant) confirme le très bon coup de crayon de Christophe Dubois. Un bon premier tome. J'attends maintenant que l'essai soit transformé par la suite. ******************* MAJ après lecture du tome 2 Si le début de ce deuxième album est quelque peu nonchalant, Rodolphe relance rapidement l'intrigue, en lui donnant des perspectives élargies au space opera. Je ne sais pas où il va partir, mais c'est très ouvert, tout en retournant vers quelque chose de classique: il faudra être original par la suite. Je trouve par contre que les conflits entre les dirigeants des collèges ont été trop rapidement et facilement résolus, au profit d'un conflit d'une autre ampleur et avec de nouveaux protagonistes, certes, mais il y a là quelques facilités dommageables. Toujours est-il que la série mérite encore d'être suivie, ce que je ferai certainement.
Iron Fist - L'intégrale
Iron Fist est le genre de super-héros de seconde zone selon mes critères. Il est connu des amateurs de fans de super-héros américains, mais le grand public ne le connait pas contrairement à Spider-Man ou Hulk par exemple. Personnellement, je n'avais vu Iron Fist que dans quelques histoires de la période où il faisait équipe avec Luke Cage. Comme je n'avais lu d'histoires le mettant en solo et comme c'était un personnage qui ne m'avais pas trop marqué jusqu'à présent, je ne savais pas trop ce que j'allais pensé de cette intégrale. J'ai vite été surpris parce que j'ai bien accroché alors que je ne suis pas trop fans d'arts martiaux et de plus il y a eu plusieurs changement dans l'équipe de création jusqu'à ce que Chris Claremont et ensuite John Byrne arrivent et restent jusqu'à ce que la première série d'Iron Fist soit annulée et qu'on fusionne son titre avec celui de Luke Cage. Le personnage a commencé sa vie dans les pages de Marvel Premiere, un titre Marvel qui servait à présenter de nouveaux super-héros et Iron Fist va rester dans ce titre durant 11 numéros avant d'avoir enfin son titre solo ! Cela commence avec la première histoire signée par Roy Thomas qui va être aidé dans la seconde histoire par Len Wein et puis ensuite les scénaristes Dough Moench et Tony Isabella vont chacun écrire 3 épisodes avant que Claremont reprenne le scénario. Le truc incroyable c'est que malgré ces nombreux changements, la période d'avant-Claremont peut se lire comme une histoire complète étirée sur plusieurs numéros qui batissent de manière cohérente l'univers d'Iron Fist. Il n'y a que la conclusion qui m'a semblé un peu faible, mais j'ai déjà vu pire ! Puis vient la période de Claremont qui sera vite rejoint par le dessinateur John Byrne et cela sera le début de leur collaboration qui durera plusieurs années. Ensemble ils produisent le dernier épisode paru dans Marvel Premiere puis vont produire tous les 15 épisodes de la première série d'Iron Fist (il n'y a que les deux premiers numéros dans la première intégrale et j'imagine qu'on va avoir tout le reste dans la seconde). Les scénarios sont prenants et le dessin de Byrne est excellent. Iron Fist est donc une série plus intéressante que je pensais et globalement j'ai passé un bon moment. Les scénaristes sont bons et au niveau du dessin il n'y a que celui d'Arvell Jones qui m'a paru moins bons que les autres. J'ai bien envie de lire la suite vu que le duo Byrne-Claremont fonctionne très bien.
Blanche-Neige (Tabou)
Bon, c'est un peu de la gourmandise, mais cet auteur arrive décidément à faire des BD tellement drôles que je ne peux m'empêcher de les aimer. Parce que c'est encore une fois une idée très bien exploitée : refaire le conte de fée en version érotique, avec en prime des personnages complètement différents. J'avais déjà beaucoup apprécié ce que l'auteur avait fait sur son Cendrillon, et là c'est au même niveau : ni mieux, ni moins bien. On a encore un détournement du conte de fée de A à Z (le pire étant sans doute qu'il arrive à mettre tous les éléments du conte tel qu'on le connait) et des personnages encore plus méchants (si, si, c'est possible). Entre la marâtre qui est une croqueuse d'hommes, des nains naïfs (et ignorants) et un prince tout sauf charmant, une Blanche-Neige et une Raiponce bien moins ingénues qu'on ne les connait, c'est tous les personnages qui sont revisités. Et avec de l'érotisme, s'il vous plait ! L'auteur arrive à tourner tout ceci en dérision dans un cadre érotique où les filles ont tendance à se dénuder très facilement, mais sans que ça ne vire jamais au pornographique, alors même que c'était facilement faisable. On reste sur du soft, et pourtant agréable à l’œil (bon, les femmes sont un peu toutes bien fichues, mais bon, c'est le genre ...). En bref, une agréable série, qui arrive à me faire exploser de rire en gardant ce côté érotique et en usant (et abusant) des codes du conte de fée (on y retrouve même le baiser d'amour, mais pas entre les mêmes protagonistes). Cet auteur est vraiment très doué pour le genre, et je me demande s'il compte s'arrêter là ! En tout cas, je serais ravi de découvrir d'autres BD du même genre.
Serum
J'ai eu un gros moment de surprise une fois la BD refermée. Parce qu'elle m'avait plongée bien plus que je ne le pensais dans une ambiance très forte, et qu'au sortir de la lecture, je me suis retrouvé brutalement dans le monde réel. Et pourtant cette plongée saisissante est la moindre de ses qualités. Pedrosa est un auteur dont j'apprécie les œuvres même si je ne suis pas un très grand fan, mais là il devient quelqu'un à suivre selon moi. Ça fait longtemps que je n'ai pas eu un tel scénario devant les yeux ! De la bonne science-fiction de type anticipation politique, assaisonnée de considération sur l'humain. Un bon mélange, qui surprend par la finesse de son dosage. C'est typiquement le genre de scénario qu'il faut relire deux ou trois fois pour saisir toutes les subtilités que l'auteur distille au fur et à mesure. La BD est en finesse, et c'est très surprenant à quel point rien n'est expliqué de façon évidente. Pour autant, toutes les clés de compréhension sont délivrés dans ce récit, ce qui en fait un scénario intelligent et subtil. Je ne suis d'ailleurs pas sûr d'avoir déjà tout compris. En revanche, le dessinateur m'était complètement inconnu. Et pourtant il a un trait qui fait mouche, surtout avec l'ambiance viscérale qu'il a réussi à développer. C'est sombre et glauque, on est happé dans ce Paris dystopique, encadré de militaires et de policiers, sous contrôle permanent. Et il y a quelque chose qui passe dans les personnages, leur attitudes, les cadrages ... C'est entrainant, sans qu'on ne se rende compte. Le dessin nous saute au visage pour nous entrainer dans cet univers sombre. Vraiment, pour un auteur que je découvre, je suis très enthousiaste ! Le régal final vient sans doute de ce mélange bien dosé de scénario intelligent et de dessin prenant : quelques considérations sur l'environnement et l'énergie, la politique, un futur de la France à la fois cohérent et parfaitement réaliste... C'est une BD qui résonne bien plus sur l'actualité qu'on ne pourrait s'y attendre (ça m'a fait immédiatement penser à l'état d'urgence notamment). C'est rempli de petits riens qui donnent un ensemble cohérent à cette France bien changée. Tellement bien fait qu'on aurait presque l'impression de s'y diriger gentiment. J'ai suivi l'avis de mon libraire, et je ne suis vraiment pas déçu. Une série bien noire, mais qui fait réfléchir, intelligente et servie par un dessin parfaitement en adéquation. J'ai vraiment un coup de cœur pour cette BD, que je vous recommande fortement.
Petit robot
Formidable petit album jeunesse que nous avons là ! En effet Ben Hatke, auteur américain, propose une sorte de conte à destination des plus jeunes lecteurs, une amitié improbable et pourtant terriblement crédible entre une eptite fille espiègle et un robot qui semble avoir un coeur... C'ets frais, inattendu, c'est même un peu échevelé avec l'histoire de ce récupérateur robotique qui tente de récupérer par tous les moyens la petite casserole... Le dessin de Hatke est rond, dynamique, puissant. J'aime beaucoup. Belle découverte.
Gary Larson
Sur les cinq albums parus, j’ai lu les trois premiers, qui se révèlent d’une valeur égale, et méritent tous un achat. Tous les gags sont bâtis sur le même mode : à savoir une seule case, peu de texte (qui est soit placé en commentaire off sous la case, soit l’objet d’un court échange dans des bulles). Gary Larson utilise indifféremment des humains, des animaux, mélangeant parfois les deux, ce qui ajoute alors un côté parfois amusant, parfois noir et absurde (à la Kafka) à ses petites saynètes. Les personnages, animaux ou humains, ont souvent des corps allongés, le trait est relativement fin : les cases auraient presque un rendu de dessin de presse, vu de loin, si les situations et les dialogues ne les envoyaient pas loin de tout réalisme. On est clairement dans un univers anglo-saxon – presque plus anglais qu’américain d’ailleurs dans le style d’humour. Celui-ci est souvent absurde, parfois con (mais ces deux tons un peu en retrait, il n’y a rien ici de rentre dedans, de trash). Le côté nonsensique, qui relève certains gags, apporte cette touche anglaise déjà évoquée. Pas de franche rigolade à la lecture de ces albums, certes, mais je les ai tous bien aimés, je les ai trouvés drôles et inspirés, avec un bon renouvellement des gags. C’est une découverte relativement récente me concernant, et je vous encourage à y jeter un œil, si vous ne connaissez pas cet univers.