Il est toujours difficile de juger l’adaptation d’une œuvre que l’on n’a pas lue, mais à en juger par la qualité de cette bande dessinée, le materiau "Sostiene Pereira" a quelques atouts pour y contribuer. L’écrivain italien Antonio Tabucchi, dont le Portugal était la seconde patrie, évoque à travers ce roman l’engagement politique et la responsabilité de chacun face à un contexte politique particulier, en l’occurrence ici la dictature qui a sévi près de quarante années dans la péninsule ibérique. Le livre et son principal protagoniste, le Pereira du titre, sont d’ailleurs devenus une référence pour les opposants à Berlusconi dans l’Italie des années 90. Tabucchi y cite une théorie à la fois séduisante et troublante, celle des « médecins-philosophes » selon laquelle il y a plusieurs âmes cohabitant en l’Homme. Celles-ci délibèrent pour imposer un moi hégémonique qui définira le contour de sa personnalité, jusqu’à ce qu’un autre moi prenne sa place...
Pierre-Henri Gomont, dessinateur et accessoirement scénariste, a non seulement donné corps au personnage de Pereira avec un certain brio, mais s’est complètement approprié ce livre d’un auteur engagé, démontrant indubitablement son admiration pour ce dernier. Gomont reprend les codes du neuvième art avec originalité et humour en se gardant de tout académisme. Il possède un trait semi réaliste flamboyant et dynamique, restituant avec bonheur, grâce à une colorisation très bien sentie, l’ambiance chaude et lumineuse de la « ville aux sept collines » avec son tram sillonnant le quartier pittoresque de l’Alfama. De façon nuancée, il a su rendre le personnage pataud de Pereira attachant dans ses questionnements existentiels et son obsession pour la mort.
Avec « Pereira prétend », ce bédéaste au style très affirmé n’en est pas à son coup d’essai (il s’agit de son sixième album depuis 2011) et n’est pas très loin du coup de maître… Cette adaptation réussie n’est d’ailleurs pas passée inaperçue lors de sa sortie en 2016, récompensée notamment par le Grand prix RTL de la bande dessinée. Un auteur que l’on va donc forcément suivre avec intérêt…
Fabuleusement déroutant.
Ce dessin mes aïeux! mais ce dessin! OK j'arrive un peu après la bataille puisque cette série date de 1995 et des brouettes. Quel univers que ce bateau monde, cela m'a fait penser à certains romans de Silverberg même si la référence assumée est celle de Loisel et sa quête de l'oiseau du temps. Ces trognes mes amis!, chez les pirates et également ces messieurs de l'amirauté.
Un univers onirique dont se dégage une force peu commune. Alors oui il est un peu compliqué de s'immerger dans le truc mais au bout du compte c'est gentiment foutraque, cela donne l'impression que l'auteur Fabrice Meddour s'est laissé prendre au piège de son récit, se faisant déborder par ses personnages et son récit. Les quelques fois où j'avais du mal à raccrocher les wagons, car c'est arrivé, c'est le dessin qui m'a permis de me retrouver dans cet univers oh combien bigarré.
De l'aventure de ce genre j'en redemande, je suis d'ailleurs surpris que cette série soit classée en SF j'aurais pour elle inventé une autre thématique à savoir BD d'aventure picaresque où j'aurais aussi mis le fameux Gagner la Guerre dessiné par Frédéric Genêt.
Bon la sortie de cette BD est un peu ancienne mais si vous avez l'occasion de tomber dessus en bibliothèque, n'hésitez pas. Notons aussi que c'est un bel hommage à L'Ile au trésor de Stevenson. Et ce bateau...
3.5
Une série qui se lit bien du moment qu'on accepte le coté peu réaliste du scénario (je doute fort que les autorités au Japon vont un jour libérer une tueuse en série pour qu'elle leur rende des services). C'est encore un manga qui va très loin dans le caricatural et les gens qui n'aiment pas les excès doivent passer leurs chemin !
On retrouve de l'action, de la violence, de l'humour et du fanservice vu que la tueuse est une lesbienne perverse. Bon, j'ai déjà vu pire au niveau de la violence et du fanservice donc rien ne m'a choqué. Il faut dire que l'humour noir passe bien et c'est tellement exagéré par moments qu'on dirait presque un cartoon.Le scénario est prenant. Une des raisons pour lesquelles j'ai bien accroché est que je trouve les héroïnes attachantes et que la plupart des personnages sont tellement hauts en couleurs qu'ils sont mémorables. Le dessin est dynamique et expressif.
Un bon manga de divertissement.
Les éditions du LONG BEC adoptent un peu la même ligne éditoriale que les éditions MOSQUITO en rééditant les œuvres de grands dessinateurs étrangers, qu'elles soient épuisées ou inédites.
Après Manos Kelly et Le Cid, voila la légende de Roland de Ronceveaux qui nous est contée par Palacios, mais du coté Espagnol; cette fois. Inutile de dire que la version de la bataille est sensiblement différente de la chanson de geste que nous connaissons tous qui rend hommage au courage héroique des troupes françaises face aux barbares qui leur ont tendu un piège sur le chemin du retour.
Charlemagne se voit proposé par le sultan Souleiman de prendre possession de la ville de Saragosse, tenue par un de ses rivaux; mais arrivé sur place, il trouve porte close et comprend qu'il a été trahi. Les populations locales seront victimes de son courroux.
Tout n'est que massacres, pillages, pendant cette campagne avec notamment le saccage de la ville de Pampelune. Grassement payées pour quitter le pays, les troupes des Francs s'en retournent finalement dans leurs contrées. Mais les Basques, avides de revanches leur tendent un piège à Ronceveaux et avec l'aide des Maures (les Ben Asi), ils massacrent une partie des troupes de Charlemagne.
Le dessin de PALACIOS est d'un réalisme rare, avec un découpage superbe, très "cinématographique", et bien loin de ce que la bd Franco-Belge nous a longtemps proposé. On pourra toujours regretter la colorisation imposée par l'éditeur puisque le trait de Palacios était destiné à rester en noir et blanc.
L'album comprend aussi un second récit d'un preux chevalier qui était resté inédit jusque
là que les afficionados du grand dessinateur Madrilène apprécieront également.
Je n'étais pas vraiment emballé au début par ce nouveau spin-off d'une série aussi emblématique que XIII. Cela ne finira donc jamais ?... me suis-je dit avec un petit soupir.
Le scénario étant signé par Xavier Dorison, ma curiosité a été plus forte. Ce qui va être intéressant dans cette nouvelle série, c’est qu’il y aura à chaque fois des auteurs différents qui exploiteront à leur manière un personnage clé de la série mère. J’attends par exemple avec impatience celui que reprendra par exemple Luc Brunschwig. Le résultat pourrait s’avérer audacieux. En attendant, faisons le point sur les tomes déjà sortis:
Tome 1: La Mangouste
Xavier Dorison signe là l'une de meilleures prestations de sa carrière. La mangouste, ce tueur froid sans cesse à la recherche de XIII, nous est totalement dévoilé. Cela apporte même quelques éclairages assez intéressants sur la série-mère. Bref, nous voici avec un spin-off très utile et que vont apprécier très certainement les fans. Un dessin sobre et réaliste toujours aussi accessible signé Ralph Meyer connu pour son Berceuse assassine. On va voir ce que donnera le second tome tout en espérant comme l’indique Van Hamme dans la préface qu'il soit au même niveau.
Tome 2: Irina
Je confirme, après lecture de ce second tome signé par Eric Corbeyran au scénario où l'on s'interresse au personnage de la tueuse Irina, que la qualité est encore au rendez-vous. Pour l'instant, c'est un sans faute ! Cependant, il est dommage d'enchaîner encore sur un personnage de tueur de sang froid. Une alternance aurait été sans doute souhaitable. On va donc s'intéresser à la motivation d'Irina afin de comprendre sa psychologie profondément inhumaniste ! Philippe Berthet nous dessine d'ailleurs une Irina très proche de son personnage de Poison Ivy de la série des Pin-up.
Tome 3: Little Jones
L'auteur Yann va se focaliser sur la jeunesse du major Jones, l'héroïne black de la série XIII. C'est l'occasion d'en remettre une couche sur l'amérique ségrégationniste des années 60. On évolue au milieu des Black Panthers. On va croiser également des personnages de la série mère. Il y aura de nombreuses références historiques. Cependant, on voit mal ce que le meurtre de Sharon Tate, l'ex-épouse de Roman Polanski, vient faire là. On s'éloigne un peu de l'univers de XIII. L'intrigue de cet opus est un peu décousue. Par contre, rien à redire du dessin d'Henninot qui est très convaincant et qui colle bien à l'ambiance de la série.
Tome 4: Colonel Amos
C'est l'un de mes auteurs préférés qui prend en main de maître le scénario de ce 4ème volet consacré au fameux Colonel Amos. On va avoir droit à un véritable thriller d'espionnage qui nous fait découvrir le passé du directeur anti-terroriste américain. J'ai bien aimé car c'est judicieusement bien amené. Je n'en n'attendais pas moins d'Alcante qui confirme encore une fois tout son talent ! Un mot également pour Boucq pour dire qu'il a fait également du bon travail avec sa griffe résolument réaliste. Il donne véritablement vie au personnage du Colonel Amos.
Tome 5: Steve Rowland
Au début, j’ai trouvé curieux de s’intéresser à un personnage dont notre fameux héros XIII avait copié l’identité. Après lecture, je trouve que ce n’était pas une si mauvaise idée que cela car nous remontons réellement dans la partie clé de la saga. On découvre la réelle personnalité de Steve Rowland qu’il n’est pas aussi facile de cataloguer. Il aura été victime d’une enfance dominée par un père aux idées haineuses et par certains évènements tragiques qui le feront dévier du droit chemin. Bref, c’est l’un des titres les plus révélateurs de cette série dérivée. Pari réussi pour Fabien Nury.
Tome 6: Billy Stockton
C'était un pari audacieux que de mettre en lumière un personnage aussi secondaire que Billy Stockton. Notre héros XIII le croise dans la prison de Plain Rock et ce personnage meurt aussitôt après l'évasion. Bref, il ne va jouer aucun rôle dans la saga et il n'apparaît que sur quelques planches du fameux tome 3 : toutes les larmes de l'enfer. Et pourtant, les auteurs Laurent- Frédéric Bollée et Steve Cuzor ont réussi quelque chose d'intéressant. On entre dans la psychologie assez élaboré de ce personnage qui va disjoncter à cause d'une vie trop marqué par des événements tragiques. C'est un récit de qualité avec un travail de fond important et un scénario cohérent avec la série principale. LF.Bollée est pour moi l'auteur de l'année après Terra Australis et Deadline. Il signe là l'un des meilleurs spin-off.
Tome 7: Betty Barnowsky
C’est l’autre figure féminine de la série XIII avec le colonel Jones en premier lieu. Cette personnalité tranche un peu. On la découvre beaucoup plus vulnérable qu’il n’y parait. Dans la série, elle joue un rôle un peu léger qui confère toujours au sourire notamment sa relation privilégiée avec le maquis français.
Cette histoire intervient tout de suite après le cinquième tome de la série mère qu’il faudra se remémorer pour entrer dans le bain. Le président Wally n’est pas encore le conjuré que l’on connait mais un charmant président au service de son peuple. La surprise de ce tome sera de prêter un futur bébé Betty dont le père sera quelqu’un que l’on connait bien. Il y a de l’audace dans le scénario.
Au niveau des péripéties, cela se passera en pleine jungle où le général Carrington a encore des comptes à régler. On retrouvera par conséquent certains méchants de rouge total. J’ai également beaucoup apprécié le dessin. Il reste que l’intrigue sera plutôt mince en péripéties. Cela reste assez linéaire. Cela a quand même le mérite de nous faire découvrir plus en profondeur un personnage jusqu’ici assez léger.
Tome 8: Martha Shoebridge
Voici le tour d’un personnage réellement secondaire de faire la couverture. Il s’agit de la femme qui a soigné notre héros dans le premier tome lui révélant son amnésie avant d’être liquidée. Bientôt, nous aurons droit à toute l’histoire de celui qui lui a servi un verre sur une terrasse. Ceci dit, Frank Giroud prouve qu’il est l’un des meilleurs scénaristes car il arrive à lui donner une toute autre dimension grâce à sa love story avec l’un des frères Sheridan. Le personnage a une véritable épaisseur car complexe et au passé douloureux. On la plaint véritablement lors de sa descente aux enfers. On découvre les causes qui l’ont plongée dans l’alcoolisme. Cela fait un véritable lien avec le premier tome. Par ailleurs, le dessin dans le style de Vance s’inscrit parfaitement dans cette saga. Bref, mission réussie pour les deux auteurs.
Tome 9: Felicity Brown
On poursuit encore avec un personnage féminin qui ne m’a pas laissé une marque indélébile dans la série mère. Je ne me rappelle plus vraiment de son implication dans la trame générale. Qu’importe ! Il me fallait juger sur pièce. Je trouve que ce récit est en-deça des autres de cette série dérivée. En effet, il y a deux temps : la fuite et la poursuite à travers les Etats américain puis son séjour mouvementé au Costa Verde. Il y aura même un flash-back remontant sur 10 ans mais qui n’apporte pas grand-chose. On sent une femme vénale qui n’a rien à cirer de son prochain (voir l’épisode avec les paysans ou celui de la station-essence). On n’arrive même pas à éprouver un peu de compassion pour cette traînée tueuse. Non, on n’y arrive pas avec la plus belle volonté du monde. Même le dessin manque de charme. Je suis un peu déçu par cette vraie commande commerciale assez linéaire dans sa trame. Il manque singulièrement de punch et d’originalité au niveau du scénario.
Tome 10: Calvin Wax
Ce tome se concentre surtout sur la manipulation que le n°2 de la Conjuration avait sur le frère du président défunt. Il nous permet de comprendre comment ce dernier est devenu le fameux n°1 de la liste. C'est également une critique assez acerbe du pouvoir politique américain. Les frères et surtout le clan Kennedy semblent faire modèles de référence. On comprend également que Calvin déteste tout autant la mauvaise graine de démocrate que les républicains qui sont de faux durs. Il aimerait restaurer une Amérique suprême blanche en sortant du bipartisme traditionnel et de l'establishment. Quelquefois, les bds me font peur car elles rejoignent la réalité. Un scénario honnête mais sans réelle surprise qui réussit tout de même à apporter une pierre centrale à l'édifice général. A noter tout de même un beau travail graphique complété par un cahier en fin d'ouvrage.
Tome 11: Jonathan Fly
Les événements racontés dans ce récit sont ceux qui précédent la fameuse nuit du 3 août dont il est vrai je ne me rappelle plus trop ce qui s’est passé. Un petit rappel aurait été sans doute opportun pour me rafraîchir la mémoire. Il est bon de revoir notre héros à savoir XIII en petit garçon avec son meilleur ami de l’époque qu’on retrouvera au début de la seconde saison de la série mère. Les liens avec la saga sont véritablement bien assurés tout en respectant l’esprit.
Au niveau du scénario, le cahier de route est rempli convenablement. Il est question des droits civiques dans un contexte d’Amérique plus divisée que jamais et en proie au racisme. Il est également question de la probité du métier de journaliste. On voit ainsi par exemple comment le pouvoir fabrique de toutes pièces certaines légendes de manière tout à fait éhontée. Le FBI en prendra encore pour son grade.
On passe un agréable moment de lecture avec cet opus qui se situe dans la bonne moyenne de cette collection reprise par de grands noms de la bd actuelle. Même au niveau du dessin, c’est plutôt bien assuré également. Bref, la qualité est au rendez-vous.
Tome 12: Alan Smith
C'est l'un de mes titres les moins réussis de cette collection consacrée à des personnages secondaires de la galaxie XIII. Il faut dire que celui-là était à peine évoqué à savoir le fils disparu de Sally et Abe Smith qui ont recueilli notre XIII. Je n'ai pas aimé le fait qu'il va voyager sur la planète pour finalement se retrouver confronté à un méchant de la conspiration car c'est à peine croyable. C'est assez linéaire dans le récit et presque une compilation d'événements extraordinaires. La subtilité du scénario fait défaut car cela ne tient absolument pas la route. On passe tout de même un bon moment de lecture mais c'est vrai que c'est loin du niveau d'autres titres de la collection.
Tome 13: Judith Garner
Je dois bien avouer que je m’étais réjoui trop vite en voyant que c’est Van Hamme lui-même qui signait le scénario pour clôturer cette série parallèle à l’agent XIII. Cela n’a pas suffi pour terminer en beauté après un démarrage en fanfare. Cet épisode est tout de même un peu mièvre. On retrouve les mêmes travers de l’auteur avec des événements tarabiscotés et de belles femmes tombant amoureuses l’une de l’autre après avoir connu le même homme. On aura même droit à un happy end qui n’a pas été de rigueur dans cet univers bien sombre composé de tueurs à gage. Il fallait que cela se termine et c’est chose faite.
Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5
Oh la très belle BD que voici. Adaptation d'un roman dont je ne connais rien, je me suis plongé dans cette oeuvre qui va nous dépeindre une femme forte dans un environnement et une époque où elles étaient plus reléguées à la portion congrue.
Pemberton est le propriétaire d'une concession de bûcheronnage dans les Smoky Mountains, Caroline du Nord au début des années 30. Il va faire débarquer dans cet îlot de sueur, de sang et de mecs son épouse, Serena. Et loin de l'image d'Epinal de la femme précieuse, celle ci va d'abord se révéler une redoutable manager avant, progressivement, d'avaler ce cher Pemberton dans son ambition démesurée, en laissant ici puis là les cadavres des gens qui la dérangent. Ce qui est prégnant avec Serena, c'est qu'elle n'a aucun scrupule, aucun remord. Une personne est utile ou pas. Et si elle devient inutile, elle est mieux morte. A l'image de sa façon de gérer le cas de Galloway qui perd sa main, elle se révèle redoutable dans la lecture de l'âme humaine, elle qui semble en être dépourvue.
Pemberton va d'abord suivre cette soif d'ambition et de pouvoir, avant lui aussi finalement de lâcher.
La force du récit, outre la peinture de cette femme incroyable (belle, blessée, redoutable et froide), est aussi de souligner, par touches ténues mais subtiles, la grande dépression et ses conséquences sur l'emploi et les conditions sociales de l'époque, renforcée par une Amérique encore marquée par la violence où les explorateurs économiques remplacent progressivement les cowboys. De même, nous y découvrons l'absence totale d'équilibre pour l'homme blanc entre dollars et gestion maîtrisée de l'environnement. Ici, une forêt est rasée puis on se déplace, à l'instar de crickets à 2 pattes.
Le dessin n'est pas très joli de prime abord. Pour autant il n'est pas non plus désagréable et il va finalement s'avérer excellemment choisi pour "optimiser" les éléments climatiques, pour démonter cette massive déforestation, pour amplifier les comportements et caractères des protagonistes.
Vraiment du très très bon.
Là oui cela vaut le coup. L'objet est déjà très bien édité. Une couverture magnifiquement illustrée, renforcé d'une couverture à rabat, de fac similés (photo et billet d'embarquement) font de ce livre un bel album que l'on apprécie d'ouvrir.
Sur une centaine de pages, le dessin fait d'encrage pointu et vif, sec et fin, se mêle et danse avec une mise en couleurs de type aquarelles qui fait parfaitement écho à l'histoire, à la période et aux personnages. C'est très joli, vraiment un superbe travail.
L'histoire nous fait suivre Emma, fille cadette d'une famille de petite aristocratie anglaise au début du 20e, période de conventions et de convenances, où la femme se marie et se doit d'être là pour son homme, profiter du temps qui passe dans une oisiveté inutile pour celles de bonne condition bien sûr, en ne remettant surtout pas en cause ce patriarcat étouffant. Emma est l'herbe folle, la femme poète qui rêve plus d'aventures que d'inaction. Elle va partir à la recherche de son fiancé, descendant d'explorateurs parti lui aussi vers le pôle nord et porté disparu. Nous allons donc la suivre d'abord dans son combat des conventions, puis dans celui des éléments naturels avant d'affronter celui des révélations.
Comme le trait, l'histoire est vive, enlevée. La narration et le rythme sont parfaitement exécutés.
C'est une très belle lecture.
Très belle lecture que celle ci. D'abord un très bel album, format assez grand, 134 pages avec un carnet de dessins final, un chapitrage, bref un bien bel objet.
L'histoire est assez surprenante. comme il a déjà été dit, on part d'abord sur du Germinal années 20, une mine où le capital bourgeois conçoit la main d'oeuvre comme un mal nécessaire et où l'accident est coutumier. Henri et Lucien sont beaux frères. Le premier, délégué syndical, se montre virulent et toujours à l'affût des signes avant coureurs des combats à mener. Frêle, son personnage est dessiné assez anguleux collant parfaitement au caractère. Lucien, lui, semble une force de la nature. Il est calme, fort, semble suffisamment digne de confiance pour être apprécié de tous. Pour lui, c'est la famille qui prime et il accepte sa condition pour offrir le meilleur à sa fille. Henri semble d'abord se présenter comme le personnage central mais il va disparaitre et c'est bien Lucien qui prend le relais et devient primordial.
La première méandre de l'histoire nous amène ensuite sur des bribes de steampunk, avec l'intronisation de la machine (et quelle machine) dans les galeries minières. On pense alors se diriger vers une lecture qui va opposer la machine et l'homme, revenir vers la lutte des classes.
Et c'est là que l'auteur va encore tout brouiller et nous amener sur un fantastique teinté d'Heroic Fantasy.
Je vais rester évasif sur l'histoire, les différents protagonistes et peuples, les virages que prend celle ci pour ne pas dénaturer la lecture future des autres passionnés.
On passe de page en page très rapidement, c'est frais, vif, dynamique. Tout est parfaitement ordonné. C'est un petit travail d'orfèvre qui nous est livré ici.
Le dessin, à la fois réaliste et caractéristique est superbe. Les personnages sont bien croqués, leurs traits collent parfaitement à l'image que l'on pourrait avoir d'eux si on lisait sans image et permettent de passer de l'un à l'autre facilement. La colorisation permet de surligner les différents niveaux de ce sous sol, passant du rouge pour les galeries au vert/bleu pour les sous sols suivants. Le niveau de détails, que ce soit dans les runes, le bestiaire, les décors début 20e, est excellent et on se prend à ralentir sa lecture pour fouiller les cases.
Une très belle oeuvre, une belle surprise, à conseiller vivement dès 12 ans.
Eh bien je ne partage l'avis d'Erik que sur les seuls points du graphisme et du dessin, qui sont également à mon sens réussis.
A noter le choix des couleurs, dont les tons me semblent particulièrement adaptés à l'environnement artistique de l'époque, dans les limites de mes humbles connaissances.
Pour ma part je ne me suis pas du tout ennuyé, et l'entrée des personnages célèbres dans le déroulé de l'histoire, m'a semblé bien menée et pas trop académique, ou excessivement caricaturale.
Le côté sécuritaire de l'intrigue, est à mon sens cohérent avec le contexte politique et social de l'époque.
De plus, si l'on fait preuve d'un peu de curiosité intellectuelle, on peut visualiser gratuitement le film dont il est question dans l'histoire, sur le très connu "site d'hébergement de vidéos et de média social", et se rendre compte du rejet qu'a pu générer en son temps, l'oeuvre dont il est question.
J 'achèterai le deuxième tome.
Geronimo est un bel album qui se veut réaliste dans sa retranscription historique du parcours d’un des derniers grands chefs indiens.
Cet album se lit comme un western. Les indiens y ont le beau rôle, ce qui est on ne peut plus logique au vu du sujet. La narration est fluide et efficace, Matz évite parfaitement le piège de la biographie scolaire dans laquelle dates et faits historiques se suivent dans une longue énumération sans âme au profit d’une œuvre humaniste où l’accent est mis sur les personnages, leurs pensées et leur évolution au fil des épreuves qu’ils traversent. Le découpage en chapitres est bien pensé, chacun d'entre eux correspondant finalement plus à un stade d'évolution du personnage qu'à tel ou tel événement précis.
Le côté « désespéré » de la résistance indienne touche forcément, mais les auteurs ont vraiment réussi leur coup avec des personnages au charisme certain.
Le dessin est lui aussi de belle facture, renforçant encore un peu plus ce sentiment d’être face à un western de la grande époque. Ce trait réaliste fin et soigné est vraiment beau à voir.
Au final, voilà un bien bel album que je recommande aux amateurs de western comme aux amateurs de récits historiques. En fait, je pense que tout amateur de bande dessinée est susceptible d’y trouver son bonheur… Donc foncez !
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Pereira prétend
Il est toujours difficile de juger l’adaptation d’une œuvre que l’on n’a pas lue, mais à en juger par la qualité de cette bande dessinée, le materiau "Sostiene Pereira" a quelques atouts pour y contribuer. L’écrivain italien Antonio Tabucchi, dont le Portugal était la seconde patrie, évoque à travers ce roman l’engagement politique et la responsabilité de chacun face à un contexte politique particulier, en l’occurrence ici la dictature qui a sévi près de quarante années dans la péninsule ibérique. Le livre et son principal protagoniste, le Pereira du titre, sont d’ailleurs devenus une référence pour les opposants à Berlusconi dans l’Italie des années 90. Tabucchi y cite une théorie à la fois séduisante et troublante, celle des « médecins-philosophes » selon laquelle il y a plusieurs âmes cohabitant en l’Homme. Celles-ci délibèrent pour imposer un moi hégémonique qui définira le contour de sa personnalité, jusqu’à ce qu’un autre moi prenne sa place... Pierre-Henri Gomont, dessinateur et accessoirement scénariste, a non seulement donné corps au personnage de Pereira avec un certain brio, mais s’est complètement approprié ce livre d’un auteur engagé, démontrant indubitablement son admiration pour ce dernier. Gomont reprend les codes du neuvième art avec originalité et humour en se gardant de tout académisme. Il possède un trait semi réaliste flamboyant et dynamique, restituant avec bonheur, grâce à une colorisation très bien sentie, l’ambiance chaude et lumineuse de la « ville aux sept collines » avec son tram sillonnant le quartier pittoresque de l’Alfama. De façon nuancée, il a su rendre le personnage pataud de Pereira attachant dans ses questionnements existentiels et son obsession pour la mort. Avec « Pereira prétend », ce bédéaste au style très affirmé n’en est pas à son coup d’essai (il s’agit de son sixième album depuis 2011) et n’est pas très loin du coup de maître… Cette adaptation réussie n’est d’ailleurs pas passée inaperçue lors de sa sortie en 2016, récompensée notamment par le Grand prix RTL de la bande dessinée. Un auteur que l’on va donc forcément suivre avec intérêt…
Hispañola
Fabuleusement déroutant. Ce dessin mes aïeux! mais ce dessin! OK j'arrive un peu après la bataille puisque cette série date de 1995 et des brouettes. Quel univers que ce bateau monde, cela m'a fait penser à certains romans de Silverberg même si la référence assumée est celle de Loisel et sa quête de l'oiseau du temps. Ces trognes mes amis!, chez les pirates et également ces messieurs de l'amirauté. Un univers onirique dont se dégage une force peu commune. Alors oui il est un peu compliqué de s'immerger dans le truc mais au bout du compte c'est gentiment foutraque, cela donne l'impression que l'auteur Fabrice Meddour s'est laissé prendre au piège de son récit, se faisant déborder par ses personnages et son récit. Les quelques fois où j'avais du mal à raccrocher les wagons, car c'est arrivé, c'est le dessin qui m'a permis de me retrouver dans cet univers oh combien bigarré. De l'aventure de ce genre j'en redemande, je suis d'ailleurs surpris que cette série soit classée en SF j'aurais pour elle inventé une autre thématique à savoir BD d'aventure picaresque où j'aurais aussi mis le fameux Gagner la Guerre dessiné par Frédéric Genêt. Bon la sortie de cette BD est un peu ancienne mais si vous avez l'occasion de tomber dessus en bibliothèque, n'hésitez pas. Notons aussi que c'est un bel hommage à L'Ile au trésor de Stevenson. Et ce bateau...
Murciélago
3.5 Une série qui se lit bien du moment qu'on accepte le coté peu réaliste du scénario (je doute fort que les autorités au Japon vont un jour libérer une tueuse en série pour qu'elle leur rende des services). C'est encore un manga qui va très loin dans le caricatural et les gens qui n'aiment pas les excès doivent passer leurs chemin ! On retrouve de l'action, de la violence, de l'humour et du fanservice vu que la tueuse est une lesbienne perverse. Bon, j'ai déjà vu pire au niveau de la violence et du fanservice donc rien ne m'a choqué. Il faut dire que l'humour noir passe bien et c'est tellement exagéré par moments qu'on dirait presque un cartoon.Le scénario est prenant. Une des raisons pour lesquelles j'ai bien accroché est que je trouve les héroïnes attachantes et que la plupart des personnages sont tellement hauts en couleurs qu'ils sont mémorables. Le dessin est dynamique et expressif. Un bon manga de divertissement.
Roncevaux (Roland à Roncevaux)
Les éditions du LONG BEC adoptent un peu la même ligne éditoriale que les éditions MOSQUITO en rééditant les œuvres de grands dessinateurs étrangers, qu'elles soient épuisées ou inédites. Après Manos Kelly et Le Cid, voila la légende de Roland de Ronceveaux qui nous est contée par Palacios, mais du coté Espagnol; cette fois. Inutile de dire que la version de la bataille est sensiblement différente de la chanson de geste que nous connaissons tous qui rend hommage au courage héroique des troupes françaises face aux barbares qui leur ont tendu un piège sur le chemin du retour. Charlemagne se voit proposé par le sultan Souleiman de prendre possession de la ville de Saragosse, tenue par un de ses rivaux; mais arrivé sur place, il trouve porte close et comprend qu'il a été trahi. Les populations locales seront victimes de son courroux. Tout n'est que massacres, pillages, pendant cette campagne avec notamment le saccage de la ville de Pampelune. Grassement payées pour quitter le pays, les troupes des Francs s'en retournent finalement dans leurs contrées. Mais les Basques, avides de revanches leur tendent un piège à Ronceveaux et avec l'aide des Maures (les Ben Asi), ils massacrent une partie des troupes de Charlemagne. Le dessin de PALACIOS est d'un réalisme rare, avec un découpage superbe, très "cinématographique", et bien loin de ce que la bd Franco-Belge nous a longtemps proposé. On pourra toujours regretter la colorisation imposée par l'éditeur puisque le trait de Palacios était destiné à rester en noir et blanc. L'album comprend aussi un second récit d'un preux chevalier qui était resté inédit jusque là que les afficionados du grand dessinateur Madrilène apprécieront également.
XIII mystery
Je n'étais pas vraiment emballé au début par ce nouveau spin-off d'une série aussi emblématique que XIII. Cela ne finira donc jamais ?... me suis-je dit avec un petit soupir. Le scénario étant signé par Xavier Dorison, ma curiosité a été plus forte. Ce qui va être intéressant dans cette nouvelle série, c’est qu’il y aura à chaque fois des auteurs différents qui exploiteront à leur manière un personnage clé de la série mère. J’attends par exemple avec impatience celui que reprendra par exemple Luc Brunschwig. Le résultat pourrait s’avérer audacieux. En attendant, faisons le point sur les tomes déjà sortis: Tome 1: La Mangouste
Xavier Dorison signe là l'une de meilleures prestations de sa carrière. La mangouste, ce tueur froid sans cesse à la recherche de XIII, nous est totalement dévoilé. Cela apporte même quelques éclairages assez intéressants sur la série-mère. Bref, nous voici avec un spin-off très utile et que vont apprécier très certainement les fans. Un dessin sobre et réaliste toujours aussi accessible signé Ralph Meyer connu pour son Berceuse assassine. On va voir ce que donnera le second tome tout en espérant comme l’indique Van Hamme dans la préface qu'il soit au même niveau.
Tome 2: Irina
Je confirme, après lecture de ce second tome signé par Eric Corbeyran au scénario où l'on s'interresse au personnage de la tueuse Irina, que la qualité est encore au rendez-vous. Pour l'instant, c'est un sans faute ! Cependant, il est dommage d'enchaîner encore sur un personnage de tueur de sang froid. Une alternance aurait été sans doute souhaitable. On va donc s'intéresser à la motivation d'Irina afin de comprendre sa psychologie profondément inhumaniste ! Philippe Berthet nous dessine d'ailleurs une Irina très proche de son personnage de Poison Ivy de la série des Pin-up.
Tome 3: Little Jones
L'auteur Yann va se focaliser sur la jeunesse du major Jones, l'héroïne black de la série XIII. C'est l'occasion d'en remettre une couche sur l'amérique ségrégationniste des années 60. On évolue au milieu des Black Panthers. On va croiser également des personnages de la série mère. Il y aura de nombreuses références historiques. Cependant, on voit mal ce que le meurtre de Sharon Tate, l'ex-épouse de Roman Polanski, vient faire là. On s'éloigne un peu de l'univers de XIII. L'intrigue de cet opus est un peu décousue. Par contre, rien à redire du dessin d'Henninot qui est très convaincant et qui colle bien à l'ambiance de la série.
Tome 4: Colonel Amos
C'est l'un de mes auteurs préférés qui prend en main de maître le scénario de ce 4ème volet consacré au fameux Colonel Amos. On va avoir droit à un véritable thriller d'espionnage qui nous fait découvrir le passé du directeur anti-terroriste américain. J'ai bien aimé car c'est judicieusement bien amené. Je n'en n'attendais pas moins d'Alcante qui confirme encore une fois tout son talent ! Un mot également pour Boucq pour dire qu'il a fait également du bon travail avec sa griffe résolument réaliste. Il donne véritablement vie au personnage du Colonel Amos.
Tome 5: Steve Rowland
Au début, j’ai trouvé curieux de s’intéresser à un personnage dont notre fameux héros XIII avait copié l’identité. Après lecture, je trouve que ce n’était pas une si mauvaise idée que cela car nous remontons réellement dans la partie clé de la saga. On découvre la réelle personnalité de Steve Rowland qu’il n’est pas aussi facile de cataloguer. Il aura été victime d’une enfance dominée par un père aux idées haineuses et par certains évènements tragiques qui le feront dévier du droit chemin. Bref, c’est l’un des titres les plus révélateurs de cette série dérivée. Pari réussi pour Fabien Nury.
Tome 6: Billy Stockton
C'était un pari audacieux que de mettre en lumière un personnage aussi secondaire que Billy Stockton. Notre héros XIII le croise dans la prison de Plain Rock et ce personnage meurt aussitôt après l'évasion. Bref, il ne va jouer aucun rôle dans la saga et il n'apparaît que sur quelques planches du fameux tome 3 : toutes les larmes de l'enfer. Et pourtant, les auteurs Laurent- Frédéric Bollée et Steve Cuzor ont réussi quelque chose d'intéressant. On entre dans la psychologie assez élaboré de ce personnage qui va disjoncter à cause d'une vie trop marqué par des événements tragiques. C'est un récit de qualité avec un travail de fond important et un scénario cohérent avec la série principale. LF.Bollée est pour moi l'auteur de l'année après Terra Australis et Deadline. Il signe là l'un des meilleurs spin-off.
Tome 7: Betty Barnowsky
C’est l’autre figure féminine de la série XIII avec le colonel Jones en premier lieu. Cette personnalité tranche un peu. On la découvre beaucoup plus vulnérable qu’il n’y parait. Dans la série, elle joue un rôle un peu léger qui confère toujours au sourire notamment sa relation privilégiée avec le maquis français.
Cette histoire intervient tout de suite après le cinquième tome de la série mère qu’il faudra se remémorer pour entrer dans le bain. Le président Wally n’est pas encore le conjuré que l’on connait mais un charmant président au service de son peuple. La surprise de ce tome sera de prêter un futur bébé Betty dont le père sera quelqu’un que l’on connait bien. Il y a de l’audace dans le scénario.
Au niveau des péripéties, cela se passera en pleine jungle où le général Carrington a encore des comptes à régler. On retrouvera par conséquent certains méchants de rouge total. J’ai également beaucoup apprécié le dessin. Il reste que l’intrigue sera plutôt mince en péripéties. Cela reste assez linéaire. Cela a quand même le mérite de nous faire découvrir plus en profondeur un personnage jusqu’ici assez léger.
Tome 8: Martha Shoebridge
Voici le tour d’un personnage réellement secondaire de faire la couverture. Il s’agit de la femme qui a soigné notre héros dans le premier tome lui révélant son amnésie avant d’être liquidée. Bientôt, nous aurons droit à toute l’histoire de celui qui lui a servi un verre sur une terrasse. Ceci dit, Frank Giroud prouve qu’il est l’un des meilleurs scénaristes car il arrive à lui donner une toute autre dimension grâce à sa love story avec l’un des frères Sheridan. Le personnage a une véritable épaisseur car complexe et au passé douloureux. On la plaint véritablement lors de sa descente aux enfers. On découvre les causes qui l’ont plongée dans l’alcoolisme. Cela fait un véritable lien avec le premier tome. Par ailleurs, le dessin dans le style de Vance s’inscrit parfaitement dans cette saga. Bref, mission réussie pour les deux auteurs.
Tome 9: Felicity Brown
On poursuit encore avec un personnage féminin qui ne m’a pas laissé une marque indélébile dans la série mère. Je ne me rappelle plus vraiment de son implication dans la trame générale. Qu’importe ! Il me fallait juger sur pièce. Je trouve que ce récit est en-deça des autres de cette série dérivée. En effet, il y a deux temps : la fuite et la poursuite à travers les Etats américain puis son séjour mouvementé au Costa Verde. Il y aura même un flash-back remontant sur 10 ans mais qui n’apporte pas grand-chose. On sent une femme vénale qui n’a rien à cirer de son prochain (voir l’épisode avec les paysans ou celui de la station-essence). On n’arrive même pas à éprouver un peu de compassion pour cette traînée tueuse. Non, on n’y arrive pas avec la plus belle volonté du monde. Même le dessin manque de charme. Je suis un peu déçu par cette vraie commande commerciale assez linéaire dans sa trame. Il manque singulièrement de punch et d’originalité au niveau du scénario.
Tome 10: Calvin Wax
Ce tome se concentre surtout sur la manipulation que le n°2 de la Conjuration avait sur le frère du président défunt. Il nous permet de comprendre comment ce dernier est devenu le fameux n°1 de la liste. C'est également une critique assez acerbe du pouvoir politique américain. Les frères et surtout le clan Kennedy semblent faire modèles de référence. On comprend également que Calvin déteste tout autant la mauvaise graine de démocrate que les républicains qui sont de faux durs. Il aimerait restaurer une Amérique suprême blanche en sortant du bipartisme traditionnel et de l'establishment. Quelquefois, les bds me font peur car elles rejoignent la réalité. Un scénario honnête mais sans réelle surprise qui réussit tout de même à apporter une pierre centrale à l'édifice général. A noter tout de même un beau travail graphique complété par un cahier en fin d'ouvrage.
Tome 11: Jonathan Fly
Les événements racontés dans ce récit sont ceux qui précédent la fameuse nuit du 3 août dont il est vrai je ne me rappelle plus trop ce qui s’est passé. Un petit rappel aurait été sans doute opportun pour me rafraîchir la mémoire. Il est bon de revoir notre héros à savoir XIII en petit garçon avec son meilleur ami de l’époque qu’on retrouvera au début de la seconde saison de la série mère. Les liens avec la saga sont véritablement bien assurés tout en respectant l’esprit.
Au niveau du scénario, le cahier de route est rempli convenablement. Il est question des droits civiques dans un contexte d’Amérique plus divisée que jamais et en proie au racisme. Il est également question de la probité du métier de journaliste. On voit ainsi par exemple comment le pouvoir fabrique de toutes pièces certaines légendes de manière tout à fait éhontée. Le FBI en prendra encore pour son grade.
On passe un agréable moment de lecture avec cet opus qui se situe dans la bonne moyenne de cette collection reprise par de grands noms de la bd actuelle. Même au niveau du dessin, c’est plutôt bien assuré également. Bref, la qualité est au rendez-vous.
Tome 12: Alan Smith
C'est l'un de mes titres les moins réussis de cette collection consacrée à des personnages secondaires de la galaxie XIII. Il faut dire que celui-là était à peine évoqué à savoir le fils disparu de Sally et Abe Smith qui ont recueilli notre XIII. Je n'ai pas aimé le fait qu'il va voyager sur la planète pour finalement se retrouver confronté à un méchant de la conspiration car c'est à peine croyable. C'est assez linéaire dans le récit et presque une compilation d'événements extraordinaires. La subtilité du scénario fait défaut car cela ne tient absolument pas la route. On passe tout de même un bon moment de lecture mais c'est vrai que c'est loin du niveau d'autres titres de la collection.
Tome 13: Judith Garner
Je dois bien avouer que je m’étais réjoui trop vite en voyant que c’est Van Hamme lui-même qui signait le scénario pour clôturer cette série parallèle à l’agent XIII. Cela n’a pas suffi pour terminer en beauté après un démarrage en fanfare. Cet épisode est tout de même un peu mièvre. On retrouve les mêmes travers de l’auteur avec des événements tarabiscotés et de belles femmes tombant amoureuses l’une de l’autre après avoir connu le même homme. On aura même droit à un happy end qui n’a pas été de rigueur dans cet univers bien sombre composé de tueurs à gage. Il fallait que cela se termine et c’est chose faite.
Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5
Serena
Oh la très belle BD que voici. Adaptation d'un roman dont je ne connais rien, je me suis plongé dans cette oeuvre qui va nous dépeindre une femme forte dans un environnement et une époque où elles étaient plus reléguées à la portion congrue. Pemberton est le propriétaire d'une concession de bûcheronnage dans les Smoky Mountains, Caroline du Nord au début des années 30. Il va faire débarquer dans cet îlot de sueur, de sang et de mecs son épouse, Serena. Et loin de l'image d'Epinal de la femme précieuse, celle ci va d'abord se révéler une redoutable manager avant, progressivement, d'avaler ce cher Pemberton dans son ambition démesurée, en laissant ici puis là les cadavres des gens qui la dérangent. Ce qui est prégnant avec Serena, c'est qu'elle n'a aucun scrupule, aucun remord. Une personne est utile ou pas. Et si elle devient inutile, elle est mieux morte. A l'image de sa façon de gérer le cas de Galloway qui perd sa main, elle se révèle redoutable dans la lecture de l'âme humaine, elle qui semble en être dépourvue. Pemberton va d'abord suivre cette soif d'ambition et de pouvoir, avant lui aussi finalement de lâcher. La force du récit, outre la peinture de cette femme incroyable (belle, blessée, redoutable et froide), est aussi de souligner, par touches ténues mais subtiles, la grande dépression et ses conséquences sur l'emploi et les conditions sociales de l'époque, renforcée par une Amérique encore marquée par la violence où les explorateurs économiques remplacent progressivement les cowboys. De même, nous y découvrons l'absence totale d'équilibre pour l'homme blanc entre dollars et gestion maîtrisée de l'environnement. Ici, une forêt est rasée puis on se déplace, à l'instar de crickets à 2 pattes. Le dessin n'est pas très joli de prime abord. Pour autant il n'est pas non plus désagréable et il va finalement s'avérer excellemment choisi pour "optimiser" les éléments climatiques, pour démonter cette massive déforestation, pour amplifier les comportements et caractères des protagonistes. Vraiment du très très bon.
Emma G. Wildford
Là oui cela vaut le coup. L'objet est déjà très bien édité. Une couverture magnifiquement illustrée, renforcé d'une couverture à rabat, de fac similés (photo et billet d'embarquement) font de ce livre un bel album que l'on apprécie d'ouvrir. Sur une centaine de pages, le dessin fait d'encrage pointu et vif, sec et fin, se mêle et danse avec une mise en couleurs de type aquarelles qui fait parfaitement écho à l'histoire, à la période et aux personnages. C'est très joli, vraiment un superbe travail. L'histoire nous fait suivre Emma, fille cadette d'une famille de petite aristocratie anglaise au début du 20e, période de conventions et de convenances, où la femme se marie et se doit d'être là pour son homme, profiter du temps qui passe dans une oisiveté inutile pour celles de bonne condition bien sûr, en ne remettant surtout pas en cause ce patriarcat étouffant. Emma est l'herbe folle, la femme poète qui rêve plus d'aventures que d'inaction. Elle va partir à la recherche de son fiancé, descendant d'explorateurs parti lui aussi vers le pôle nord et porté disparu. Nous allons donc la suivre d'abord dans son combat des conventions, puis dans celui des éléments naturels avant d'affronter celui des révélations. Comme le trait, l'histoire est vive, enlevée. La narration et le rythme sont parfaitement exécutés. C'est une très belle lecture.
Souterrains
Très belle lecture que celle ci. D'abord un très bel album, format assez grand, 134 pages avec un carnet de dessins final, un chapitrage, bref un bien bel objet. L'histoire est assez surprenante. comme il a déjà été dit, on part d'abord sur du Germinal années 20, une mine où le capital bourgeois conçoit la main d'oeuvre comme un mal nécessaire et où l'accident est coutumier. Henri et Lucien sont beaux frères. Le premier, délégué syndical, se montre virulent et toujours à l'affût des signes avant coureurs des combats à mener. Frêle, son personnage est dessiné assez anguleux collant parfaitement au caractère. Lucien, lui, semble une force de la nature. Il est calme, fort, semble suffisamment digne de confiance pour être apprécié de tous. Pour lui, c'est la famille qui prime et il accepte sa condition pour offrir le meilleur à sa fille. Henri semble d'abord se présenter comme le personnage central mais il va disparaitre et c'est bien Lucien qui prend le relais et devient primordial. La première méandre de l'histoire nous amène ensuite sur des bribes de steampunk, avec l'intronisation de la machine (et quelle machine) dans les galeries minières. On pense alors se diriger vers une lecture qui va opposer la machine et l'homme, revenir vers la lutte des classes. Et c'est là que l'auteur va encore tout brouiller et nous amener sur un fantastique teinté d'Heroic Fantasy. Je vais rester évasif sur l'histoire, les différents protagonistes et peuples, les virages que prend celle ci pour ne pas dénaturer la lecture future des autres passionnés. On passe de page en page très rapidement, c'est frais, vif, dynamique. Tout est parfaitement ordonné. C'est un petit travail d'orfèvre qui nous est livré ici. Le dessin, à la fois réaliste et caractéristique est superbe. Les personnages sont bien croqués, leurs traits collent parfaitement à l'image que l'on pourrait avoir d'eux si on lisait sans image et permettent de passer de l'un à l'autre facilement. La colorisation permet de surligner les différents niveaux de ce sous sol, passant du rouge pour les galeries au vert/bleu pour les sous sols suivants. Le niveau de détails, que ce soit dans les runes, le bestiaire, les décors début 20e, est excellent et on se prend à ralentir sa lecture pour fouiller les cases. Une très belle oeuvre, une belle surprise, à conseiller vivement dès 12 ans.
Dans les eaux glacées du calcul égoïste
Eh bien je ne partage l'avis d'Erik que sur les seuls points du graphisme et du dessin, qui sont également à mon sens réussis. A noter le choix des couleurs, dont les tons me semblent particulièrement adaptés à l'environnement artistique de l'époque, dans les limites de mes humbles connaissances. Pour ma part je ne me suis pas du tout ennuyé, et l'entrée des personnages célèbres dans le déroulé de l'histoire, m'a semblé bien menée et pas trop académique, ou excessivement caricaturale. Le côté sécuritaire de l'intrigue, est à mon sens cohérent avec le contexte politique et social de l'époque. De plus, si l'on fait preuve d'un peu de curiosité intellectuelle, on peut visualiser gratuitement le film dont il est question dans l'histoire, sur le très connu "site d'hébergement de vidéos et de média social", et se rendre compte du rejet qu'a pu générer en son temps, l'oeuvre dont il est question. J 'achèterai le deuxième tome.
Geronimo (Matz/Jef)
Geronimo est un bel album qui se veut réaliste dans sa retranscription historique du parcours d’un des derniers grands chefs indiens. Cet album se lit comme un western. Les indiens y ont le beau rôle, ce qui est on ne peut plus logique au vu du sujet. La narration est fluide et efficace, Matz évite parfaitement le piège de la biographie scolaire dans laquelle dates et faits historiques se suivent dans une longue énumération sans âme au profit d’une œuvre humaniste où l’accent est mis sur les personnages, leurs pensées et leur évolution au fil des épreuves qu’ils traversent. Le découpage en chapitres est bien pensé, chacun d'entre eux correspondant finalement plus à un stade d'évolution du personnage qu'à tel ou tel événement précis. Le côté « désespéré » de la résistance indienne touche forcément, mais les auteurs ont vraiment réussi leur coup avec des personnages au charisme certain. Le dessin est lui aussi de belle facture, renforçant encore un peu plus ce sentiment d’être face à un western de la grande époque. Ce trait réaliste fin et soigné est vraiment beau à voir. Au final, voilà un bien bel album que je recommande aux amateurs de western comme aux amateurs de récits historiques. En fait, je pense que tout amateur de bande dessinée est susceptible d’y trouver son bonheur… Donc foncez !