Parfait cet album pour mon 1000e avis ! :)
Ou comment allier plaisir personnel et plaisir de partager.
Car par certains aspects c’est un peu tout l’objet de cet album de Jean-Louis Tripp qui à travers un récit des plus personnels (sa vie sexuelle), s’interroge sur la notion de plaisir et sur la façon de le partager. Car s’il est bien un sujet universel par excellence, c’est bien la sexualité ! Mais s’il concerne chacun d’entre nous, aborder et traiter ce sujet sans tabous de façon intelligente et sans verser dans le vulgaire n’est pas à la portée de tout un chacun ; Jean-Louis Tripp s’en sort quant à lui à merveille !
Reprenant tout depuis le début, des simples émois amoureux du petit garçon qu’il fût, à la partouze entre amis, Jean-Louis Tripp n’occulte rien de ses expériences et de ce qu’elles ont provoqué chez lui. Car en effet, quel plus grand choc que celui de la découverte du plaisir lié à l’orgasme et par la suite sur la façon d’y conduire sa partenaire. Il nous parle avec simplicité, humour et sans pudeur de toutes ces découvertes qui jalonnent tout compte fait l’existence de chacun d’entre nous. C’est frais, sincère drôle et efficace, tout ce que devrait être la sexualité en somme !
Son dessin tout en noir et blanc, à la limite du crayonné par moment, gardant le trait de Magasin général sied parfaitement à cet album, qui malgré ses 272 pages se dévore d’une traite. Voilà un album que je donnerais d’ici peu à lire à mon fils histoire de palier à ce que nous avons appris de nos froids et scientifiques cours d’éducation sexuelle, à savoir pas grand-chose !
Merci Jean-Louis, et bonne bourre à tous ! :P
Les séries de Brunschwig que j’ai lues sont généralement intéressantes, mais pêchent souvent par une surenchère de rebondissements. Pourtant, si ici aussi on imagine aisément un blockbuster hollywoodien pour adapter cette histoire, je trouve l’ensemble plus équilibré, moins dans l’esbroufe : c’est la série de Brunschwig que je préfère, nettement.
D’abord, avant de revenir au scénario de Brunschwig, je voudrais dire tout le bien que je pense du dessin de Ricci, que j’ai vraiment bien aimé, à la fois précis (sauf quelques visages, surtout dans le premier tome) et très dense, rempli de détails. Idem pour la colorisation. Ce côté graphique est déjà captivant.
Pour ce qui est de l’histoire, si l’univers brasse quelques influences (« Blade Runner » par exemple), c’est quand même original.
Dans un futur pas si éloigné (même si en 50 ans la science a fait des progrès ! – seul bémol concernant la crédibilité de cette histoire, que j’aurais plus située un siècle plus tard), « Monplaisir » fait office de nouvel opium du peuple, sorte de super parc d’attractions hyper digitalisé. Et en fait, on ne fait plus trop la différence entre le réel et le virtuel, puisque tout est mêlé, y compris lorsque des vies sont en jeu.
Le personnage principal, Zach, gros balourd intégrant les forces de l’ordre, est plutôt attachant, et atypique dans cet univers froid. Avec Ishrat, il sont les seules lueurs d’humanité dans un monde qui tend à la déhumanisation.
Le troisième album semble vouloir donner une nouvelle accélération à l’intrigue, avec plusieurs interrogations laissées en suspens (sur les terroristes, Ishrat, la famille de Zach, et le petit garçon tué par Ebrahimi). Ce troisième tome, qui semblait commencer trop calmement, et dont le début m'avait déçu, se révèle en fait sur la durée très intéressant (après deux premiers albums d'exposition de l'intrigue). Il faut maintenant que Brunschwig commence à nous livrer quelques clés !
Le quatrième album commence à livrer les clés de l'intrigue, de la personnalité de Springy Foll et de Monplaisir, avec des flash-back éclairant le passé plus ou moins lointain: Zach cherche à comprendre.
Le suspense, toujours au rendez-vous, est habilement relancé, le cadre posé est vraiment bien fichu : je suis très impatient de découvrir la conclusion dans le cinquième et dernier tome !
Zidrou est actuellement l'auteur à la mode et ce qui se fait de mieux pour certaines aventures tendre, hilarante et cosmopolite. Il s'agit de voyager au quatre coins de l'Europe et même de la Libye. Certes, il y a beaucoup d'humour mais également la description du combat que mène les clandestins pour trouver un peu de réconfort loin de la guerre et de la famine. L'auteur reprend en fait un roman à succès de Romain Puertolas en 2013 qui avait enflammé la critique.
On aura également une triste pensée pour les commodes et armoires IKEA qui ont fait tant de victimes parmi nos bambins au quatre coins du monde. On les surnomme à juste titre les armoires tueuses. Cependant, il n'en sera pas question dans cette bd malgré ce titre qui ne fera pas rire les parents de ces enfants innocents. Certes, il fallait les accrocher au mur avec des clous mais encore faut-il que les murs les acceptent...
Pour en revenir au récit plutôt dynamique, il est plutôt bien construit. On ne s'ennuie pas à la lecture. Le dessin assez coloré de Kyung Eun Park colle à merveille à ce type d'histoire un peu fofolle. En effet, je pense que ce fakir n'avait pas besoin de quitter son Inde natale pour venir acheter du mobilier chez IKEA à moins que cette enseigne planétaire soit absente de ce pays.
Comme à chaque fois, derrière l'humour se cache des situations plus pénibles comme le sort des immigrants ou le vol par les taxis ou encore notre consumérisme qui semble déranger. Il y a également l'introduction de certains personnages du show-biz comme Sophie Marceau. Bref, c'est un joyeux melting pot pour une aventure rocambolesque pleine de surprise.
GTO, c’est bien. GTO, c’est hilarant et violent en même temps. GTO, c’est une œuvre providentielle pour toute une génération. GTO, c’est un guide pour la vie.
Eikichi Onizuka est un jeune homme de 22 ans ancien voyou chef de gang de bikers, qui cherche à se reconvertir mais comme il ne sait pas trop quoi foutre, il décide de devenir enseignant de lycée parce qu’il y a la sécurité de l’emploi, que c’est un job « tranquille », et l’idéal pour secrètement se taper des petites jeunes. Parce que oui, Onizuka a beau être le type bad ass gros dur à cuir, il est néanmoins puceau. Pas de bol, il se retrouve à devoir enseigner à de jeunes merdeux de collège. Une classe sur les sentiers de la perdition composée de gosses mal à l’aise dans leurs pompes même s’ils le nient et qui en font voir de toutes les couleurs à leurs profs (dans un esprit cruel et non pas bon enfant). Mais faut-pas-faire-chier Onizuka qui a des méthodes pas très… « académique ».
GTO ça raconte plein de trucs : du social avec des histoires touchantes sur ces jeunes ados qui manquent surtout de repères ou qui se sentent inadaptés au système scolaire (japonais mais le problème se pose aussi bien en France) qui cherche à les faire rentrer dans des petites cases ; un peu de philosophie sur l’expérimentation de la vie ; beaucoup d’humour en-dessous de la ceinture ; de la bagarre décomplexée ; un esprit très encré dans la mentalité japonaise où il est mal vu de pleurer sur son sort et de montrer ses émotions, etc.
Comme beaucoup j’ai d’abord découvert GTO par la série animé, c’était un truc énorme à l’époque. Je crois que c’était diffusé pour la première fois en France en 2004. J’avais à peu près le même âge que les personnages de la série et ce qu’ils vivaient me touchait donc d’autant plus, même si les histoires étaient pour la plupart invraisemblables, ce n’est pas le propos. Il y avait aussi cette VF magique avec des acteurs qui usaient d’un langage argotique qui rendait la série mémorable : « Toi quand je t’appellerai pot-de-chambre, tu sortiras de sous le lit » (et monsieur le Directeur avec sa Cresta… qu’est-ce que je me suis fendu la poire avec ses malheurs). Et cette musique très jazzy bien dans les années 2000 était tout aussi culte.
C’est vrai qu’on ne retrouve bien évidemment pas ces choses-là dans le manga mais l’air de rien l’anime lui est très fidèle. L’humour libidineux-3ème degré est le même, les tronches des personnages sont les mêmes également, l’histoire ne bouge quasiment pas d’un iota, en tout cas pas dans les grandes lignes (cette fin en points de suspensions est néanmoins regrettable). Et puis le dessin de Toru Fujisawa est vraiment bon quoi. Souvent entre manga et adaptation il y en a souvent un des deux qui morfle, là les deux sont au top. Je recommande aussi bien les deux médias (avec une préférence pour l’anime).
Franchement on pourrait en parler sur des pages et des pages, mais à quoi bon ? Si vous avez entre 27 et 33 ans (grosso modo), il n’y a pas besoin d’expliquer en long-en large pourquoi GTO est archi-cultissime. Pour les ados, il faut lire le Great Teacher Onizuka ! Pour les plus vieux, ce n’est pas de votre génération, mais qui sait, ça pourrait vous surprendre.
Contrairement à ce que le personnage en couverture pourrait laisser croire, cet album n'est pas une histoire de Spirou mais celle, basée sur une histoire vraie, du garçon qui a inspiré Rob-vel, le créateur de Spirou.
Le récit se présente comme une belle histoire que l'oncle Paul raconte à ses neveux un jour de réveillon de Noël 1959. L'histoire se passe en 1929 et met en scène deux parcours qui vont se croiser. Il y a d'un côté le patron de la Compagnie Générale Transatlantique, confronté à un mouvement social car ses actionnaires lui imposent de licencier, et qui doit voyager vers New York à bord de l'un de ses paquebots avec sa fille, jolie mais fragile car malade du coeur. De l'autre côté, il y a le jeune Ptirou, enfant acrobate dont la mère vient de mourir, qui veut se faire engager comme mousse sur le même paquebot pour aller en Amérique. Et à bord de ce dernier, il y a le steward Robert Velter qui va être témoin de l'héroïsme dramatique de ce dernier.
Le dessin est de Laurent Verron et il est superbe. En digne héritier de l'école de Marcinelle, son style multiplie les influences, dont Roba, Franquin et Walthéry, pour un résultat parfait d'efficacité narrative et de beauté manifeste. Ses planches sont toutes soignées, esthétiques et elles offrent un récit dense et intense au long des 76 pages de cet album.
Le cadre historique est mis en scène de belle manière, avec un réel soin apporté à la documentation. On ressent l'atmosphère de cette fin d'année 1929, avec les restes vacillants des années folles et sa déco Art Nouveau confrontés à la dureté de la crise économique et aux prémices des dangers du nazisme. Le jeune Ptirou fait le lien entre les différentes classes en lutte à bord de ce paquebot dont les occupants vont des jeunes crasseux travaillant à fond de cale jusqu'aux plus riches bourgeois en première classe. Il y a forcément un rappel au film Titanic dans cette brève idylle naissante entre Ptirou et la jolie Juliette.
Les protagonistes sont variés et très intéressants sur le plan de leurs personnalités. L'intrigue est complexe mais prenante et dotée d'un vrai sens de l'aventure classique tout en étant parfaitement réaliste. Et puis il y a la fin dramatique, qui dégage une véritable émotion et qui rend à la fois un bel hommage au personnage de BD de Spirou et à ce jeune garçon qui l'a inspiré, Ptirou.
Un bel album !
Fan du travail de Pedrosa, j’étais curieux de voir ce qu’il allait résulter de cet album, qui loin des terres de prédilections intimistes de ses derniers albums, nous emmène du côté de la dystopie. Il lâche aussi le dessin pour l’occasion et c’est un inconnu, Nicolas Gaignard, qui s’y colle et de façon très réussie.
Nos deux auteurs nous embarquent dans le Paris de 2050, dans une France dirigée d’une main de fer par une présidente qui a sorti son pays de la Fédération Européenne… Oui, on n’en est pas passé loin pour ce qui nous concerne, et c’est tout l’intérêt de cet album, qui sur fond de thriller dystopique nous fait réfléchir sur notre apathie et ce laisser-faire ambiant face à tout ce qui petit à petit se met en place et permettrait entre les mains d’un dirigeant malveillant de mettre notre pays au pas et de l’enfoncer dans une forme de totalitarisme.
C’est d’emblée l’ambiance imposée par le dessin et la mise en couleur de Nicolas Gaignard qui m’ont marqués. Son graphisme qui m’a rappelé par certains aspects celui de Frederik Peeters nous plonge dans une noirceur appropriée qui sert parfaitement le récit de Cyril Pedrosa. C’est en suivant Kader, personnage taciturne et secret que va évoluer l’intrigue. Soumis au Sérum, produit psycho-actif administré à tous les justiciables dans le cadre du programme Sécurité-Vérité, celui-ci est dans l’impossibilité de mentir… On comprend mieux son mal-être, surtout qu’il vient de divorcer…
Petit à petit, on découvre ce qu’est devenu notre pays à travers ce personnage et son quotidien. Et tout cela monte doucement en puissance et en tension, car derrière cette façade qu’il impose Kader a beaucoup de choses à cacher…
Un album fort et efficace qui met en lumière le savoir-faire de ces deux auteurs : à lire !
Wilfrid Lupano a décidément le talent de me surprendre et toujours de la meilleure des manières !
Avec « Quand le cirque est venu », Lupano propose aux enfants un album drôle et intelligent (mais que les adultes prendront grand plaisir à lire aussi !), servi par un graphisme atypique. En effet, la pâte de Stéphane Fert que je découvre avec ce titre, rappelle l’illustration jeunesse qu’on retrouve plus facilement dans les albums pour enfant ; passé la surprise des premières pages, son style est un régal et fait des merveilles avec le sujet abordé ici.
Car derrière l’humour et la farce des situations imposées par cette confrontation d’un cirque et d’un dictateur, nos auteurs distillent tranquillement mais surement des messages sur la tolérance, la différence, la démocratie et la force de la création artistique.
A faire lire et à lire de toute urgence !
Après un gros succès (mérité) avec son Zaï Zaï Zaï Zaï et un retour à l’autodérision soft et humoristique chez La Cafetière avec Pause, voilà de nouveau Fabcaro chez 6 Pieds avec une histoire d’humour crétin, voire totalement débile.
On y retrouve le dessin et la bichromie déjà utilisés sur son génial Zaï Zaï Zaï Zaï, et certains types de dialogues farfelus, où l’absurde, le non-sens font souvent mouche. Ici, il est question de caricaturer les histoires à l’eau de rose, les romans photos débiles, avec textes au kilomètre et dialogues abscons, erreurs de traduction et autre délicieuse exaltation du néant intellectuel (déjà, rien que le titre…).
J’avoue avoir bien ri à plusieurs réparties, surprenantes, débiles. Par contre, si j’ai globalement bien aimé cet album, je l’ai trouvé un tout petit cran en deçà de ZZZZ. Plus inégal, avec une panoplie d’humour moins large, même si le même ton absurde prédomine. Mais moins bien que génial, cela reste quand même très bien !
Nan, mais il faudrait quand même qu’il arrête, Fabcaro, il commence à me coûter cher, hein !?
Plus je relis les albums de Red Ketchup, plus j'aime cette série. Même les histoires qui me paraissaient moyen il y a quelques années me semblent excellent aujourd'hui. À l'occasion de la sortie du dernier album, je réécris mon avis.
Red Ketchup est un spin-off de la série Michel Risque. En effet, c'était un personnage secondaire qui est devenu tellement populaire qu'il éclipsa Michel Risque. Il connut d'abord des aventures en une dizaine de pages avant de connaitre 8 grandes aventures en 44 pages. La dernière fut subitement interrompu lorsque le magazine qui le publiait (Croc) ferma ses portes et il a fallut attendre 22 ans pour voir la suite et la fin de cette histoire !
Cette série a plusieurs qualités a commencé par le dessin en ligne clair très personnel de Réal Godbout que j'aime bien. Red Ketchup est un des meilleurs anti-héros que je connaisses et il est une très bonne parodie de la violence que l'on retrouve dans la société américaine. L'humour de cette série me fait bien rire, mais il faut aimer l'humour noir.
Les scénarios sont bien construits et prenant et je pense que mon affection pour les scénarios du duo Fournier-Godbout. Chaque mois il devait fournir pour Croc quatre pages de Michel Risque et puis par la suite 4 pages de Red Ketchup et chaque mois ils déballaient toutes les idées qu'ils avaient en tête ce qui explique sans doute pourquoi cette série (ainsi que Michel Risque) est remplit de personnages mémorables, du personnage le plus important au simple figurant.
Le dernier album dont plus de la moitié a été conçu deux décennies après le commencement du récit est remarquable car il est aussi bon que les autres albums ! Le dessin de Godbout n'a pas prit une ride. Les seuls trucs que je peux reprocher c'est que les têtes m'ont semblés un peu bizarre parfois et il me semble que la coloration sur les nouvelles pages me semble différente que le reste de l'oeuvre, mais c'est pas trop grave. La fin de cette aventure laisse une porte ouverte pour de nouvelles aventures de Red Ketchup et si cela arrive j'espère que les auteurs ont encore pleines de bonnes idées dans leurs têtes !
Après la lecture des 8 premiers tomes.
J’avais rapidement lu le premier tome il y a des lustres et je gardais l’envie d’aller plus loin dans la série. C’est rare que je critique une saga encore inachevée mais je pense en avoir assez lu pour pouvoir émettre un avis en toute connaissance de cause.
Lincoln est un vraiment western à part avec son ton décalé, son humour féroce, ses quelques réflexions métaphysiques et surtout les interventions répétées de Dieu et du Diable dans la vie de Lincoln.
C’est ce dernier élément qui est le ciment et le sel de cette série. Lincoln est un cowboy grincheux, misanthrope, alcoolique et terriblement cynique qui n’a ni principe, ni idéal et qui va devenir l’enjeu de la compétition entre Dieu et le Diable, vus ici comme deux avortons immatures et joueurs. L’idée, plutôt originale et séduisante, est parfaitement exploitée par les auteurs qui évitent l’écueil du manichéisme tout en développant un humour sarcastique visant évidemment souvent la religion.
Beaucoup jugent les dessins médiocres mais je serais plus magnanime. Certes, le trait est loin d’être le plus incroyable que j’ai vu, mais ce style moderne et minimaliste, privilégiant la clarté, la fluidité et l’expression, va très bien avec l’ambiance de la série. Rien de honteux de ce côté-là !
Par contre, je suis d’accord avec certains posteurs sur le fait que Lincoln n’arrive pas à se renouveler. Les ressorts comiques et les situations finissent malheureusement par se ressembler et j’ai lu les derniers albums avec moins de plaisir. Les auteurs vont devoir faire évoluer leur bébé au risque de lasser le lecteur.
Néanmoins, Lincoln est une série passionnante et furieusement drôle.
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Extases
Parfait cet album pour mon 1000e avis ! :) Ou comment allier plaisir personnel et plaisir de partager. Car par certains aspects c’est un peu tout l’objet de cet album de Jean-Louis Tripp qui à travers un récit des plus personnels (sa vie sexuelle), s’interroge sur la notion de plaisir et sur la façon de le partager. Car s’il est bien un sujet universel par excellence, c’est bien la sexualité ! Mais s’il concerne chacun d’entre nous, aborder et traiter ce sujet sans tabous de façon intelligente et sans verser dans le vulgaire n’est pas à la portée de tout un chacun ; Jean-Louis Tripp s’en sort quant à lui à merveille ! Reprenant tout depuis le début, des simples émois amoureux du petit garçon qu’il fût, à la partouze entre amis, Jean-Louis Tripp n’occulte rien de ses expériences et de ce qu’elles ont provoqué chez lui. Car en effet, quel plus grand choc que celui de la découverte du plaisir lié à l’orgasme et par la suite sur la façon d’y conduire sa partenaire. Il nous parle avec simplicité, humour et sans pudeur de toutes ces découvertes qui jalonnent tout compte fait l’existence de chacun d’entre nous. C’est frais, sincère drôle et efficace, tout ce que devrait être la sexualité en somme ! Son dessin tout en noir et blanc, à la limite du crayonné par moment, gardant le trait de Magasin général sied parfaitement à cet album, qui malgré ses 272 pages se dévore d’une traite. Voilà un album que je donnerais d’ici peu à lire à mon fils histoire de palier à ce que nous avons appris de nos froids et scientifiques cours d’éducation sexuelle, à savoir pas grand-chose ! Merci Jean-Louis, et bonne bourre à tous ! :P
Urban
Les séries de Brunschwig que j’ai lues sont généralement intéressantes, mais pêchent souvent par une surenchère de rebondissements. Pourtant, si ici aussi on imagine aisément un blockbuster hollywoodien pour adapter cette histoire, je trouve l’ensemble plus équilibré, moins dans l’esbroufe : c’est la série de Brunschwig que je préfère, nettement. D’abord, avant de revenir au scénario de Brunschwig, je voudrais dire tout le bien que je pense du dessin de Ricci, que j’ai vraiment bien aimé, à la fois précis (sauf quelques visages, surtout dans le premier tome) et très dense, rempli de détails. Idem pour la colorisation. Ce côté graphique est déjà captivant. Pour ce qui est de l’histoire, si l’univers brasse quelques influences (« Blade Runner » par exemple), c’est quand même original. Dans un futur pas si éloigné (même si en 50 ans la science a fait des progrès ! – seul bémol concernant la crédibilité de cette histoire, que j’aurais plus située un siècle plus tard), « Monplaisir » fait office de nouvel opium du peuple, sorte de super parc d’attractions hyper digitalisé. Et en fait, on ne fait plus trop la différence entre le réel et le virtuel, puisque tout est mêlé, y compris lorsque des vies sont en jeu. Le personnage principal, Zach, gros balourd intégrant les forces de l’ordre, est plutôt attachant, et atypique dans cet univers froid. Avec Ishrat, il sont les seules lueurs d’humanité dans un monde qui tend à la déhumanisation. Le troisième album semble vouloir donner une nouvelle accélération à l’intrigue, avec plusieurs interrogations laissées en suspens (sur les terroristes, Ishrat, la famille de Zach, et le petit garçon tué par Ebrahimi). Ce troisième tome, qui semblait commencer trop calmement, et dont le début m'avait déçu, se révèle en fait sur la durée très intéressant (après deux premiers albums d'exposition de l'intrigue). Il faut maintenant que Brunschwig commence à nous livrer quelques clés ! Le quatrième album commence à livrer les clés de l'intrigue, de la personnalité de Springy Foll et de Monplaisir, avec des flash-back éclairant le passé plus ou moins lointain: Zach cherche à comprendre. Le suspense, toujours au rendez-vous, est habilement relancé, le cadre posé est vraiment bien fichu : je suis très impatient de découvrir la conclusion dans le cinquième et dernier tome !
L'Extraordinaire Voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire IKEA
Zidrou est actuellement l'auteur à la mode et ce qui se fait de mieux pour certaines aventures tendre, hilarante et cosmopolite. Il s'agit de voyager au quatre coins de l'Europe et même de la Libye. Certes, il y a beaucoup d'humour mais également la description du combat que mène les clandestins pour trouver un peu de réconfort loin de la guerre et de la famine. L'auteur reprend en fait un roman à succès de Romain Puertolas en 2013 qui avait enflammé la critique. On aura également une triste pensée pour les commodes et armoires IKEA qui ont fait tant de victimes parmi nos bambins au quatre coins du monde. On les surnomme à juste titre les armoires tueuses. Cependant, il n'en sera pas question dans cette bd malgré ce titre qui ne fera pas rire les parents de ces enfants innocents. Certes, il fallait les accrocher au mur avec des clous mais encore faut-il que les murs les acceptent... Pour en revenir au récit plutôt dynamique, il est plutôt bien construit. On ne s'ennuie pas à la lecture. Le dessin assez coloré de Kyung Eun Park colle à merveille à ce type d'histoire un peu fofolle. En effet, je pense que ce fakir n'avait pas besoin de quitter son Inde natale pour venir acheter du mobilier chez IKEA à moins que cette enseigne planétaire soit absente de ce pays. Comme à chaque fois, derrière l'humour se cache des situations plus pénibles comme le sort des immigrants ou le vol par les taxis ou encore notre consumérisme qui semble déranger. Il y a également l'introduction de certains personnages du show-biz comme Sophie Marceau. Bref, c'est un joyeux melting pot pour une aventure rocambolesque pleine de surprise.
GTO - Great Teacher Onizuka
GTO, c’est bien. GTO, c’est hilarant et violent en même temps. GTO, c’est une œuvre providentielle pour toute une génération. GTO, c’est un guide pour la vie. Eikichi Onizuka est un jeune homme de 22 ans ancien voyou chef de gang de bikers, qui cherche à se reconvertir mais comme il ne sait pas trop quoi foutre, il décide de devenir enseignant de lycée parce qu’il y a la sécurité de l’emploi, que c’est un job « tranquille », et l’idéal pour secrètement se taper des petites jeunes. Parce que oui, Onizuka a beau être le type bad ass gros dur à cuir, il est néanmoins puceau. Pas de bol, il se retrouve à devoir enseigner à de jeunes merdeux de collège. Une classe sur les sentiers de la perdition composée de gosses mal à l’aise dans leurs pompes même s’ils le nient et qui en font voir de toutes les couleurs à leurs profs (dans un esprit cruel et non pas bon enfant). Mais faut-pas-faire-chier Onizuka qui a des méthodes pas très… « académique ». GTO ça raconte plein de trucs : du social avec des histoires touchantes sur ces jeunes ados qui manquent surtout de repères ou qui se sentent inadaptés au système scolaire (japonais mais le problème se pose aussi bien en France) qui cherche à les faire rentrer dans des petites cases ; un peu de philosophie sur l’expérimentation de la vie ; beaucoup d’humour en-dessous de la ceinture ; de la bagarre décomplexée ; un esprit très encré dans la mentalité japonaise où il est mal vu de pleurer sur son sort et de montrer ses émotions, etc. Comme beaucoup j’ai d’abord découvert GTO par la série animé, c’était un truc énorme à l’époque. Je crois que c’était diffusé pour la première fois en France en 2004. J’avais à peu près le même âge que les personnages de la série et ce qu’ils vivaient me touchait donc d’autant plus, même si les histoires étaient pour la plupart invraisemblables, ce n’est pas le propos. Il y avait aussi cette VF magique avec des acteurs qui usaient d’un langage argotique qui rendait la série mémorable : « Toi quand je t’appellerai pot-de-chambre, tu sortiras de sous le lit » (et monsieur le Directeur avec sa Cresta… qu’est-ce que je me suis fendu la poire avec ses malheurs). Et cette musique très jazzy bien dans les années 2000 était tout aussi culte. C’est vrai qu’on ne retrouve bien évidemment pas ces choses-là dans le manga mais l’air de rien l’anime lui est très fidèle. L’humour libidineux-3ème degré est le même, les tronches des personnages sont les mêmes également, l’histoire ne bouge quasiment pas d’un iota, en tout cas pas dans les grandes lignes (cette fin en points de suspensions est néanmoins regrettable). Et puis le dessin de Toru Fujisawa est vraiment bon quoi. Souvent entre manga et adaptation il y en a souvent un des deux qui morfle, là les deux sont au top. Je recommande aussi bien les deux médias (avec une préférence pour l’anime). Franchement on pourrait en parler sur des pages et des pages, mais à quoi bon ? Si vous avez entre 27 et 33 ans (grosso modo), il n’y a pas besoin d’expliquer en long-en large pourquoi GTO est archi-cultissime. Pour les ados, il faut lire le Great Teacher Onizuka ! Pour les plus vieux, ce n’est pas de votre génération, mais qui sait, ça pourrait vous surprendre.
Mademoiselle J. (Il s'appelait Ptirou)
Contrairement à ce que le personnage en couverture pourrait laisser croire, cet album n'est pas une histoire de Spirou mais celle, basée sur une histoire vraie, du garçon qui a inspiré Rob-vel, le créateur de Spirou. Le récit se présente comme une belle histoire que l'oncle Paul raconte à ses neveux un jour de réveillon de Noël 1959. L'histoire se passe en 1929 et met en scène deux parcours qui vont se croiser. Il y a d'un côté le patron de la Compagnie Générale Transatlantique, confronté à un mouvement social car ses actionnaires lui imposent de licencier, et qui doit voyager vers New York à bord de l'un de ses paquebots avec sa fille, jolie mais fragile car malade du coeur. De l'autre côté, il y a le jeune Ptirou, enfant acrobate dont la mère vient de mourir, qui veut se faire engager comme mousse sur le même paquebot pour aller en Amérique. Et à bord de ce dernier, il y a le steward Robert Velter qui va être témoin de l'héroïsme dramatique de ce dernier. Le dessin est de Laurent Verron et il est superbe. En digne héritier de l'école de Marcinelle, son style multiplie les influences, dont Roba, Franquin et Walthéry, pour un résultat parfait d'efficacité narrative et de beauté manifeste. Ses planches sont toutes soignées, esthétiques et elles offrent un récit dense et intense au long des 76 pages de cet album. Le cadre historique est mis en scène de belle manière, avec un réel soin apporté à la documentation. On ressent l'atmosphère de cette fin d'année 1929, avec les restes vacillants des années folles et sa déco Art Nouveau confrontés à la dureté de la crise économique et aux prémices des dangers du nazisme. Le jeune Ptirou fait le lien entre les différentes classes en lutte à bord de ce paquebot dont les occupants vont des jeunes crasseux travaillant à fond de cale jusqu'aux plus riches bourgeois en première classe. Il y a forcément un rappel au film Titanic dans cette brève idylle naissante entre Ptirou et la jolie Juliette. Les protagonistes sont variés et très intéressants sur le plan de leurs personnalités. L'intrigue est complexe mais prenante et dotée d'un vrai sens de l'aventure classique tout en étant parfaitement réaliste. Et puis il y a la fin dramatique, qui dégage une véritable émotion et qui rend à la fois un bel hommage au personnage de BD de Spirou et à ce jeune garçon qui l'a inspiré, Ptirou. Un bel album !
Serum
Fan du travail de Pedrosa, j’étais curieux de voir ce qu’il allait résulter de cet album, qui loin des terres de prédilections intimistes de ses derniers albums, nous emmène du côté de la dystopie. Il lâche aussi le dessin pour l’occasion et c’est un inconnu, Nicolas Gaignard, qui s’y colle et de façon très réussie. Nos deux auteurs nous embarquent dans le Paris de 2050, dans une France dirigée d’une main de fer par une présidente qui a sorti son pays de la Fédération Européenne… Oui, on n’en est pas passé loin pour ce qui nous concerne, et c’est tout l’intérêt de cet album, qui sur fond de thriller dystopique nous fait réfléchir sur notre apathie et ce laisser-faire ambiant face à tout ce qui petit à petit se met en place et permettrait entre les mains d’un dirigeant malveillant de mettre notre pays au pas et de l’enfoncer dans une forme de totalitarisme. C’est d’emblée l’ambiance imposée par le dessin et la mise en couleur de Nicolas Gaignard qui m’ont marqués. Son graphisme qui m’a rappelé par certains aspects celui de Frederik Peeters nous plonge dans une noirceur appropriée qui sert parfaitement le récit de Cyril Pedrosa. C’est en suivant Kader, personnage taciturne et secret que va évoluer l’intrigue. Soumis au Sérum, produit psycho-actif administré à tous les justiciables dans le cadre du programme Sécurité-Vérité, celui-ci est dans l’impossibilité de mentir… On comprend mieux son mal-être, surtout qu’il vient de divorcer… Petit à petit, on découvre ce qu’est devenu notre pays à travers ce personnage et son quotidien. Et tout cela monte doucement en puissance et en tension, car derrière cette façade qu’il impose Kader a beaucoup de choses à cacher… Un album fort et efficace qui met en lumière le savoir-faire de ces deux auteurs : à lire !
Quand le cirque est venu
Wilfrid Lupano a décidément le talent de me surprendre et toujours de la meilleure des manières ! Avec « Quand le cirque est venu », Lupano propose aux enfants un album drôle et intelligent (mais que les adultes prendront grand plaisir à lire aussi !), servi par un graphisme atypique. En effet, la pâte de Stéphane Fert que je découvre avec ce titre, rappelle l’illustration jeunesse qu’on retrouve plus facilement dans les albums pour enfant ; passé la surprise des premières pages, son style est un régal et fait des merveilles avec le sujet abordé ici. Car derrière l’humour et la farce des situations imposées par cette confrontation d’un cirque et d’un dictateur, nos auteurs distillent tranquillement mais surement des messages sur la tolérance, la différence, la démocratie et la force de la création artistique. A faire lire et à lire de toute urgence !
Et si l'amour c'était aimer ?
Après un gros succès (mérité) avec son Zaï Zaï Zaï Zaï et un retour à l’autodérision soft et humoristique chez La Cafetière avec Pause, voilà de nouveau Fabcaro chez 6 Pieds avec une histoire d’humour crétin, voire totalement débile. On y retrouve le dessin et la bichromie déjà utilisés sur son génial Zaï Zaï Zaï Zaï, et certains types de dialogues farfelus, où l’absurde, le non-sens font souvent mouche. Ici, il est question de caricaturer les histoires à l’eau de rose, les romans photos débiles, avec textes au kilomètre et dialogues abscons, erreurs de traduction et autre délicieuse exaltation du néant intellectuel (déjà, rien que le titre…). J’avoue avoir bien ri à plusieurs réparties, surprenantes, débiles. Par contre, si j’ai globalement bien aimé cet album, je l’ai trouvé un tout petit cran en deçà de ZZZZ. Plus inégal, avec une panoplie d’humour moins large, même si le même ton absurde prédomine. Mais moins bien que génial, cela reste quand même très bien ! Nan, mais il faudrait quand même qu’il arrête, Fabcaro, il commence à me coûter cher, hein !?
Red Ketchup
Plus je relis les albums de Red Ketchup, plus j'aime cette série. Même les histoires qui me paraissaient moyen il y a quelques années me semblent excellent aujourd'hui. À l'occasion de la sortie du dernier album, je réécris mon avis. Red Ketchup est un spin-off de la série Michel Risque. En effet, c'était un personnage secondaire qui est devenu tellement populaire qu'il éclipsa Michel Risque. Il connut d'abord des aventures en une dizaine de pages avant de connaitre 8 grandes aventures en 44 pages. La dernière fut subitement interrompu lorsque le magazine qui le publiait (Croc) ferma ses portes et il a fallut attendre 22 ans pour voir la suite et la fin de cette histoire ! Cette série a plusieurs qualités a commencé par le dessin en ligne clair très personnel de Réal Godbout que j'aime bien. Red Ketchup est un des meilleurs anti-héros que je connaisses et il est une très bonne parodie de la violence que l'on retrouve dans la société américaine. L'humour de cette série me fait bien rire, mais il faut aimer l'humour noir. Les scénarios sont bien construits et prenant et je pense que mon affection pour les scénarios du duo Fournier-Godbout. Chaque mois il devait fournir pour Croc quatre pages de Michel Risque et puis par la suite 4 pages de Red Ketchup et chaque mois ils déballaient toutes les idées qu'ils avaient en tête ce qui explique sans doute pourquoi cette série (ainsi que Michel Risque) est remplit de personnages mémorables, du personnage le plus important au simple figurant. Le dernier album dont plus de la moitié a été conçu deux décennies après le commencement du récit est remarquable car il est aussi bon que les autres albums ! Le dessin de Godbout n'a pas prit une ride. Les seuls trucs que je peux reprocher c'est que les têtes m'ont semblés un peu bizarre parfois et il me semble que la coloration sur les nouvelles pages me semble différente que le reste de l'oeuvre, mais c'est pas trop grave. La fin de cette aventure laisse une porte ouverte pour de nouvelles aventures de Red Ketchup et si cela arrive j'espère que les auteurs ont encore pleines de bonnes idées dans leurs têtes !
Lincoln
Après la lecture des 8 premiers tomes. J’avais rapidement lu le premier tome il y a des lustres et je gardais l’envie d’aller plus loin dans la série. C’est rare que je critique une saga encore inachevée mais je pense en avoir assez lu pour pouvoir émettre un avis en toute connaissance de cause. Lincoln est un vraiment western à part avec son ton décalé, son humour féroce, ses quelques réflexions métaphysiques et surtout les interventions répétées de Dieu et du Diable dans la vie de Lincoln. C’est ce dernier élément qui est le ciment et le sel de cette série. Lincoln est un cowboy grincheux, misanthrope, alcoolique et terriblement cynique qui n’a ni principe, ni idéal et qui va devenir l’enjeu de la compétition entre Dieu et le Diable, vus ici comme deux avortons immatures et joueurs. L’idée, plutôt originale et séduisante, est parfaitement exploitée par les auteurs qui évitent l’écueil du manichéisme tout en développant un humour sarcastique visant évidemment souvent la religion. Beaucoup jugent les dessins médiocres mais je serais plus magnanime. Certes, le trait est loin d’être le plus incroyable que j’ai vu, mais ce style moderne et minimaliste, privilégiant la clarté, la fluidité et l’expression, va très bien avec l’ambiance de la série. Rien de honteux de ce côté-là ! Par contre, je suis d’accord avec certains posteurs sur le fait que Lincoln n’arrive pas à se renouveler. Les ressorts comiques et les situations finissent malheureusement par se ressembler et j’ai lu les derniers albums avec moins de plaisir. Les auteurs vont devoir faire évoluer leur bébé au risque de lasser le lecteur. Néanmoins, Lincoln est une série passionnante et furieusement drôle.