Sur les cinq albums parus, j’ai lu les trois premiers, qui se révèlent d’une valeur égale, et méritent tous un achat.
Tous les gags sont bâtis sur le même mode : à savoir une seule case, peu de texte (qui est soit placé en commentaire off sous la case, soit l’objet d’un court échange dans des bulles). Gary Larson utilise indifféremment des humains, des animaux, mélangeant parfois les deux, ce qui ajoute alors un côté parfois amusant, parfois noir et absurde (à la Kafka) à ses petites saynètes. Les personnages, animaux ou humains, ont souvent des corps allongés, le trait est relativement fin : les cases auraient presque un rendu de dessin de presse, vu de loin, si les situations et les dialogues ne les envoyaient pas loin de tout réalisme.
On est clairement dans un univers anglo-saxon – presque plus anglais qu’américain d’ailleurs dans le style d’humour. Celui-ci est souvent absurde, parfois con (mais ces deux tons un peu en retrait, il n’y a rien ici de rentre dedans, de trash). Le côté nonsensique, qui relève certains gags, apporte cette touche anglaise déjà évoquée. Pas de franche rigolade à la lecture de ces albums, certes, mais je les ai tous bien aimés, je les ai trouvés drôles et inspirés, avec un bon renouvellement des gags.
C’est une découverte relativement récente me concernant, et je vous encourage à y jeter un œil, si vous ne connaissez pas cet univers.
Matz et Jef se retrouvent une nouvelle fois pour un nouveau one shot réussi et efficace.
La vie de Geronimo a été extrêmement riche et longue, chose très rare pour l'époque et vu les dangers rencontrés par ce personnage emblématique.
Le récit linéaire est à la fois clair et prenant, il est assez facile de se ranger du côté des indiens sans que cela soit manichéen. Je ne connaissais pas tous les passage de la vie de Géronimo, et à ce titre ce tome s'est avéré instructif.
Du côté des bémols, j'aurai aimé que certains passages soient plus développés, certaines scènes ont expédiés en 2 pages, alors que ce sont des moments cultes pour cette période.
Le dessin, avec une très belle couverture onirique à mon sens, est assez réussi, même si je rejoins une remarque sur les visages un peu raides.
Ce one shot est une réussite.
Tout d'abord l'ambiance est très bien retranscrite, le personnage principal attachant et son évolution est très bien expliquée.
Les flashback sont clairs, pas besoin de revenir en arrière pour comprendre l'histoire. Le contexte historique est lui aussi fidèlement reproduit, sans être pompeux loin de là.
Le fait de présenter l'ensemble de la vie d'Alexandre Jacob permet d'aborder différents moments de l'histoire.
Ce tome se dévore d'une traite, avec quelques ascenseurs émotionnels.
Le dessin dans un style crayonné est très agréable, les villes sont notamment formidablement illustrées.
En voila une BD de vulgarisation qu'elle est bonne ! C'est certain que j'ai un apriori positif sur l'auteur tant j'apprécie le travail de vulgarisation fait par Leo Grasset, mais j'estime que cette BD est vraiment bien faite, tout à fait dans la veine des vidéos de DirtyBiology.
Il faut dire que le dessin ne m'a pas enchanté outre mesure, mais j'ai remarqué au fil de ma lecture que c'est un dessin purement fonctionnel, ayant pour but de pouvoir expliquer facilement, avec une lisibilité et une grande marge pour les gags (qui sont nombreux et parsèment l'ouvrage). C'est pourtant bien fait lorsqu'il s'agit de représenter des animaux spécifiques, qu'on reconnait immédiatement.
L'idée est d'enfin expliquer le mystère que tout le monde veut connaitre : pourquoi le sexe ? Et c'est extrêmement bien mis en scène, avec des explications au fur et à mesure, du détail scientifique entrecoupé d'anecdotes très amusantes, mais aussi instructives sur ce que la nature a fait de la sexualité.
Si vous aimez l'humour de la chaine, je peux vous recommander la lecture, et si vous ne connaissez pas, ça reste une BD bien sympathique sur la beauté de la nature et de son évolution. On découvre beaucoup de choses, et au final c'est autant amusant que intéressant. Je vous recommande la lecture, qui ne sera sans doute jamais un immanquable de la documentation, mais qui fait rudement plaisir !
Les parutions en western sont suffisamment rares pour les apprécier, même si la production s'est un peu étoffée ces 2 dernières années.
J'ai bien aimé ce Marshall Bass au niveau du scénario : c'est original de par le personnage principal, efficace car on ne s'ennuie pas et l'action est bien présente, les codes du western sont respectés, et c'est plutôt violent par rapport aux autres séries du même type.
En bémol les personnages ne sont pas très recherchés et l'aspect historique pas assez poussé.
Côté dessin, je suis moins emballé : c'est un peu caricatural et les visages sont trop carrés, mais rien de rebutant.
2 tomes sont déjà parus à un rythme assez rapide, c'est plutôt bon signe
C'est la première oeuvre de la mangaka qui réussit son entrée en la matière sur un sujet très sensible. Il s'agit de la vie amoureuse de personne handicapée. Notre beau héros n'a par exemple plus l'usage de ses jambes suite à un accident de voiture. Le thème est celui d'une certaine forme de sensibilisation sur les personnes handicapée et les obstacles qu'elles doivent rencontrer dans une société qui les ignorent ou pire qui a pitié d'eux.
Je n'ai pas trop aimé l'entrée en matière de ce récit où l'héroïne retrouve son premier amour lors d'une soirée professionnelle. Fort heureusement, la suite sera fortement intéressante. La qualité graphique ne sera pas la première qualité de cette oeuvre bouleversante, poétique et sociale. Cependant, le dessin reste correct même s'il manque de précision notamment dans les décors. J'ai par contre bien apprécié le réalisme des situations car rien n'est occulté ou enjolivé.
En effet, on se prend réellement d'amitié pour le couple qui devra traversé bien des épreuves pour pouvoir vivre leur relation pleinement et sereinement. La belle héroïne qui travaille dans une société de décoration intérieure va t'elle sortir avec un handicapé ? Aura t'elle la force d'affronter avec lui le regard des autres et de la famille ? Pourra t'elle fonder une famille ? Va t'elle le regretter en vieillissant? Bref, de douloureuses questions qui se posent dans cette romance...
En conclusion, une belle série qui va en se bonifiant de tomes en tomes. Cependant, il faudra sortir les mouchoirs. Le public du livre et film Nos étoiles contraires apprécieront. Je voudrais également dédié cet avis à un collègue très sympa qui a malheureusement perdu également l'usage de ses deux jambes. C'est avec de telle lecture qu'on peut retrouver la force de se battre contre les préjugés sur le handicap.
J'aime le genre du western spaghetti dont semble s'inspirer ce titre. Il y a déjà une grande maîtrise du scénariste qui nous présente des personnages aux caractères bien trempés et donc différentiables.
On se souvient tous de la magnifique série culte Alim le tanneur. J'ai été agréablement surpris de voir le même auteur abordé un genre différent. Un petit mot également pour le dessinateur Paul Salomone dont c'est la première réalisation à ce niveau pour dire qu'il dessine très bien. La colorisation est également parfaitement réussie. Bref, la qualité est incontestablement au rendez-vous. Maintenant, il reste à savoir si cette aventure va continuer sur cette lancée. On l'espère en attendant le second tome.
Je n’avais pas trop compris la résonnance de ce titre car on voit un homme Byron Peck qui semble prendre son pied avec les armes à feu bien qu’il dit les détester. Le second tome va être une véritable révélation à défaut de révolution mexicaine. On va se pencher sur le passé récent de nos trois protagonistes et surtout découvrir le traumatisme de notre héros qui ne sera pas forcément aussi sympathique qu’on le croyait. J’ai beaucoup aimé le changement progressif de ce personnage avocat de métier. Bref, la psychologie sera de mise après l’humour dévastateur du premier volume.
Et puis, et surtout, il y a l’objet de la quête que l’on comprend. Il s’agit d’une interprétation de l’un des articles les plus litigieux de la Constitution des Etats-Unis d’Amérique. On aperçoit clairement quels sont les enjeux de ce petit bout de papier qui fut volé malencontreusement. De nos jours encore, le port d’arme est l’objet d’un vif débat dans ce pays pas comme les autres. Les récentes tueries n’ont pas eu raison des marchands d’armes représenté par le puissant lobby la National Rifle Association dont le but est de promouvoir les armes à feu sous couvert de protection des droits civiques. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé la boutade de l’auteur au niveau des dédicaces sur la page de garde.
En conclusion, ce second tome aura réussi l’exploit à faire mieux que le premier en prenant un virage inattendu. En effet, on avait été plongé au cœur d’une action tonitruante. Le second a une portée plus philosophique au risque d’un long flashback. Résultat : l’aventure s’éclaire. Pari réussi. Et puis, ce dessin est d’une incroyable vitalité. J’adore véritablement !
Le troisième tome nous offre la suite des aventures de Byron, Tim et Hoggart qui courent toujours après la méchante Margot détentrice des fameux documents pouvant changer la face de l'Amérique et sa législation sur les armes à feu. C'est une véritable course-poursuite avec ses nombreux rebondissements. On est au coeur de l'action sous le soleil de plomb du désert de l'Arizona. A noter que les dialogues sont plus rares pour laisser place à l'action.
Le quatrième et dernier tome marque la conclusion de cette sympathique série. A noter que l'humour sera beaucoup moins présente pour laisser place à une terrible tragédie. Cela ne se terminera pas forcément bien alors que l'on aurait sans doute attendu le contraire. Du coup, cela laisse un goût un peu amer. A chaque tuerie aux Etats-Unis, on ne peut s'empêcher de penser à ce fameux second amendement...
Juste un dernier mot pour dire que j'aimerais bien voir plus de titres dans le genre « western ». Cela me manque de ne plus voir de western à la télé comme dans le temps. Le genre a disparu même si régulièrement on trouve quelques œuvres ici et là.
Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5
C'est vrai qu'on se dit qu'il est bien bête ce fier Mattéo de partir à la grande guerre pour épater sa Juliette qui a le coeur qui balance pour un autre homme issu d'une famille bourgeoise. Pourtant, avec un père antimilitariste et anarchiste qui a dû fuir l'Espagne, cela aurait dû le conduire à y réfléchir à deux fois. Même son ami qui revient estropié du front ne le fera pas changer d'avis. Il va vite déchanter notre Mattéo au fin fond des tranchées qui enterrent ses dernières illusions ! On nous promet une épopée époustouflante sur fond de passion romantique.
Ce 1er tome réussit parfaitement à faire son effet car nous avons deux personnages qui d'un premier abord ne sont pas fait pour s'aimer mutuellement. En effet, le beau et vulnérable Mattéo vit seul avec sa mère après la mort de son père braconnier disparu en mer. Juliette est une ravissante jeune fille issue d'un milieu plus aisée qui est vêtue de belles robes jetant un érotisme troublant.
L'auteur Jean-Pierre Gibrat possède une auréole particulière dans le monde de la bande dessinée depuis ses deux chefs d'oeuvre que sont Le Sursis et Le Vol du Corbeau. Ce n'est pas un auteur très prolifique. Du coup, ses productions sont très attendues par les nombreux fans. Graphiquement, c'est que du bonheur ! Une parfaite maîtrise des aquarelles ! Une colorisation qui sublime nos émotions. Il y a de la spontanéité dans son trait qui en fait oublier les petits défauts. Ce dessin est quasi-magnifique ! L'auteur parvient à conférer à ses personnages une véritable force tourmentée.
Je suivrai avec délectation les aventures guerrières de ce coeur perdu. La fin de ce premier tome nous promet une suite bien mouvementée. Et cette suite se produit dans un cadre qu'on n'attendait pas à savoir celui de la Révolution Rouge qui s'abat sur la Russie tsariste alors que l'Occident est toujours en proie à une horrible guerre de tranchée. On est totalement pris par l'ambiance de cette révolution jusque dans son idéologie et ses premières contradictions.
Dans le 2ème tome, Mattéo est en effet devenu un déserteur anarchiste. Il va côtoyer à nouveau l'amour et la mort. On commence à se dire que ce sympathique personnage se fourre toujours dans des conflits qui lui sont étrangers par dépit amoureux. Entre romantisme et échanges idéologiques, cette série offre bien des surprises. Personnellement, ce qui m'a intéressé était de découvrir le conflit qu'il y avait entre les néo-communistes et les anarchistes pour la prise du pouvoir. C'était quelque chose que j'ignorais jusqu'ici car on a souvent évoqué ce qui opposait les blancs aux rouges mais pas les noirs. Le travail de recherche historique apporte une dimension réaliste au récit avec également des personnages plutôt crédibles. Le trait est toujours aussi exceptionnel dans son réalisme grâce à une colorisation qui colle à merveille. Ce second tome est une réussite qui confirme le talent de l'auteur comme un des plus grands maîtres de la bande dessinée.
Le 3ème tome fait un bond dans le temps. On passe à l'année 1936, celle du front populaire alors que l'Allemagne et l'Italie se prépare à la guerre. L'écriture demeure toujours aussi riche. On regrettera cependant de ne pas savoir ce qui s'est passé pendant ces 18 dernières années où notre héros a dû purger sa peine d'emprisonnement dans les bagnes de Cayenne. Il ne semble pas avoir subi le poids des années malgré sans doute de dures conditions. C'est également le temps des ballades sur la plage après avoir traversé la révolution russe et la première guerre mondiale dans les tranchées. Bref, c'est l'album d'une pause sans doute nécessaire.
Dans le 4ème tome, Mattéo combat aux côtés des Républicains contre les Nationalistes lors de la guerre d'Espagne. Il a enfin un peu vieilli car on se retrouve tout de même en 1936 soit 20 ans de plus qu'au commencement du premier tome. Cependant, il est toujours aussi actif au côté d'Amélie, la belle infirmière. Rien à redire sur le dessin toujours aussi sublime de Gibrat. Les couleurs des paysages de la Catalogne (pour ne pas dire l'Espagne) sont très belles et assez marquantes. Au niveau du scénario, cela sera un tome assez lent où le récit prend son temps. D'un autre côté, il y a la qualité des dialogues ainsi qu'une certaine crédibilité de l'histoire.
Au final, une belle saga romantique sur fond de tragédie historique à découvrir de toute urgence !
Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4.25/5
Murena est produit par un scénariste très talentueux à savoir Dufaux et un dessinateur hors-paire: Delaby. Murena est un somptueux péplum riche en rebondissement tragiques. L'une de ses grandes forces est de coller scrupuleusement à la réalité historique et de la rendre palpable et émouvante.
Le premier cycle "celui de la mère" raconte l'histoire de la jeunesse de l’empereur Néron dans la Rome antique. L'empereur Claude est tombé amoureux d'une jeune femme, délaissant ainsi la terrible Agrippine et son fils adoptif, le futur empereur Néron. Agrippine n'aura de cesse que de faire reconnaître son fils comme unique héritier de l'empire et s'opposer à Brittannicus. Elle sera prête à tout même à tuer ceux qui barrent la route au chemin du trône.
Néron est un jeune homme écrasé par le poids de sa mère, il se soumet à tout ce qu'elle prévoit pour lui, jusqu'à être complice du plus terrible des actes. Devenu empereur, ce dernier prend conscience des véritables motivations de sa mère au point d'ordonner son assassinat. Mais avant de disparaître, Agrippine élabore une dernière machination: placer Néron entre les griffes de l'inquiétante Poppée.
Le second cycle "celui de l'épouse" explore les années où Néron est enfin parvenu à se soustraire de l'emprise de sa mère et où il règne sans partage sur l'Empire mais où il a succombé aux charmes vénéneux d'une femme encore pire que sa défunte mère. Son meilleur ami Murena apprendra à ses dépens qu'il n'est pas bon de rester près du pouvoir. Néron va sombrer petit à petit dans la folie que lui connaissons attisée par son épouse Popée.
Pour autant, l'auteur ne le considère pas comme un personnage tout noir. Il y a comme une espèce de réhabilitation à un moindre degré que l'on ressent par exemple dans le tome 7 où l'on découvre qu'il a véritablement de la peine après la mort de sa fille unique. On voit également qu'il n'a pas allumer le feu dans Rome ce que je croyais véritablement d'après ce qui en avait été dit jusqu'à présent. Oui, le récit de sa vie réserve quelques surprises de taille !
Le troisième cycle est "celui de la mort" et commence véritablement avec le tome 9 à savoir les épines qui sera le dernier dessiné par le regretté Philippe Delaby. On le regrettera beaucoup car il a porté cette série sur des sommets historiques.
Autant dire que le tome 10 était particulièrement attendu 4 ans après le dernier. Il fallait prendre la relève de l'excellent dessinateur Philippe Delaby. Pas facile vu le niveau graphique de ce dernier qui frisait avec la perfection. Je n'ai pas été déçu par Théo qui a repris le flambeau avec honneur. C'est la série qui en dépendait véritablement. Il apporte une autre touche tout aussi intéressante. Son dessin est certes un peu plus anguleux et sans doute un peu moins perfectionniste. Cependant, il y a une parfaite maîtrise des corps et des décors tout en assurant un cadrage digne de ce nom à cette production. Une bonne idée que cette tête de cochon pour un banquet assez prometteur. Le récit est relancé par la perte de mémoire de Murena qui va se retrouver mêler à un complot visant à tuer l'empereur.
Je considère cette série comme un réel chef d’œuvre tant par le dessin qui frise la perfection que par la psychologie de ses personnages. Les luttes intestines sont montrées dans toute leur dureté. Tous les coups sont permis pour des personnages dévorés par la passion du pouvoir, ce dernier les poussant à accumuler trahisons et crimes!
Une BD « culte » même si le personnage du héros portant le nom de la série pourrait être plus étoffé. Il est vrai que c'est le seul personnage principal de la série à être fictif. Murena est tout à tour témoin et acteur de l'existence mouvementée de Néron.
C’est du grand art! De loin, une des meilleurs BD historique avec un souci du réalisme qui imprègne chaque case des albums jusque dans ses moindres détails. Bref, Murena restitue dans toute sa splendeur, sa violence et son horreur le règne de Néron. Une captivante et prodigieuse leçon d'histoire! :) ::
Note Dessin : 5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.75/5
Thorgal est MA série préférée, celle par qui tout a commencé dans ma passion pour la bande dessinée. C'est donc avec un grand intérêt que j'ai acheté le jour même de sa parution ce spin-off qui va faire la lumière sur différents personnages de la saga Thorgal de la même manière que Jean Van Hamme a procédé sur la série XIII.
On commence tout d'abord par l'un des personnages les plus charismatiques de la bande dessinée, celle qu'on adore détester à savoir la fameuse Kriss de Valnor. Il faut dire qu'on l'avait quittée en une bien mauvaise posture dans la série mère. Elle sacrifiait sa vie pour sauver toute la famille de Thorgal. C'était beau et presque incroyable. Au fond, on devinait que se cachaient de biens lourdes épreuves durant sa jeunesse. Devant le tribunal des Walkyries, nous allons enfin avoir des révélations. Au passage, on remarquera un raccord tout à fait remarquable entre les deux séries.
Je trouve que ce début est plutôt une réussite car nous retrouvons l'esprit même des mondes de Thorgal. Certes, le scénariste Yves Sente n'évite pas certains clichés. Cependant, l'essentiel y est, c'est à dire un scénario efficace, une mise en page intelligente et un dessin respectueux de Rosinski qui intègre ses codes graphiques. Que demander de plus ? Une suite du même acabit !
La seconde partie de ce diptyque est plutôt intéressante car il fait directement le lien avec le tome 9 de la série mère Thorgal à savoir l'album des archers où ce personnage emblématique apparaît pour la première fois. Il y a là une habilité scénaristique qu'on ne pourra que souligner. Pour autant, la fin se devine assez aisément. Qu'importe car les fans seront tout de même ravi !
La troisième partie est celle que je n'attendais pas car je pensais au début que nous avions un diptyque. Celle-ci se révèle très vite de très haut niveau. Le scénario est prenant et fait directement le lien avec le bateau-sabre (tome 33 de Thorgal). On a l'impression que cette série parallèle avance de concert avec la série mère ce qui renforce la cohérence ainsi que l'univers crée. Le dessin est réellement fidèle à l'esprit de Rosinski. L'évolution de Kriss devient assez intéressante car c'est un personnage qui passe du côté du bien et on apprécie qu'elle soit une véritable héroïne. Il est vrai que les puristes pourront crier au scandale. Par ailleurs, j'ai apprécié les méandres du pouvoir ainsi que le jeu politique auxquels se livrent certains protagonistes. On dévore cette aventure avec plaisir. C'est l'un des meilleurs tomes !
Le 4ème tome sera celui des alliances où Kriss tente de s’imposer dans un monde d’homme et de guerre. J’ai bien aimé la surprise de taille qui nous attend. L’intrigue est toujours classique mais parfaitement bien maîtrisée. On en redemande toujours ! Ces intrigues de trône renvoient à la désormais très célèbre série.
On va néanmoins assister à une baisse de régime dans les épisodes 5 et 6 qui ne sont au fond que des aventures transitoires pour allonger la sauce. Pourtant, changement dans l’équipe des scénaristes avec le tome 6. Quant au dessin, rien à redire car il reste conforme à l’univers graphique de Rosinski.
Le tome 7 est assez étrange car il commence en effet avec cette fameuse montagne du temps où les épreuves s'accumulent pour Kriss de Valnor qui souhaite sauver également son fils. La dernière partie de l'album est entièrement consacrée à Jolan qui est confronté à l'empereur Magnus qui ressemble étrangement à Charlemagne. Son intrigue est également assez intéressante mais on se rend compte que cela aurait pu faire l'objet d'une autre série dans les mondes de Thorgal qui lui serait consacré. En l'occurrence, il partage l'affiche avec Kriss pour deux récits totalement différents.
Au final, une bonne utilisation de l’univers des Thorgal.
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
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Gary Larson
Sur les cinq albums parus, j’ai lu les trois premiers, qui se révèlent d’une valeur égale, et méritent tous un achat. Tous les gags sont bâtis sur le même mode : à savoir une seule case, peu de texte (qui est soit placé en commentaire off sous la case, soit l’objet d’un court échange dans des bulles). Gary Larson utilise indifféremment des humains, des animaux, mélangeant parfois les deux, ce qui ajoute alors un côté parfois amusant, parfois noir et absurde (à la Kafka) à ses petites saynètes. Les personnages, animaux ou humains, ont souvent des corps allongés, le trait est relativement fin : les cases auraient presque un rendu de dessin de presse, vu de loin, si les situations et les dialogues ne les envoyaient pas loin de tout réalisme. On est clairement dans un univers anglo-saxon – presque plus anglais qu’américain d’ailleurs dans le style d’humour. Celui-ci est souvent absurde, parfois con (mais ces deux tons un peu en retrait, il n’y a rien ici de rentre dedans, de trash). Le côté nonsensique, qui relève certains gags, apporte cette touche anglaise déjà évoquée. Pas de franche rigolade à la lecture de ces albums, certes, mais je les ai tous bien aimés, je les ai trouvés drôles et inspirés, avec un bon renouvellement des gags. C’est une découverte relativement récente me concernant, et je vous encourage à y jeter un œil, si vous ne connaissez pas cet univers.
Geronimo (Matz/Jef)
Matz et Jef se retrouvent une nouvelle fois pour un nouveau one shot réussi et efficace. La vie de Geronimo a été extrêmement riche et longue, chose très rare pour l'époque et vu les dangers rencontrés par ce personnage emblématique. Le récit linéaire est à la fois clair et prenant, il est assez facile de se ranger du côté des indiens sans que cela soit manichéen. Je ne connaissais pas tous les passage de la vie de Géronimo, et à ce titre ce tome s'est avéré instructif. Du côté des bémols, j'aurai aimé que certains passages soient plus développés, certaines scènes ont expédiés en 2 pages, alors que ce sont des moments cultes pour cette période. Le dessin, avec une très belle couverture onirique à mon sens, est assez réussi, même si je rejoins une remarque sur les visages un peu raides.
Le Travailleur de la nuit
Ce one shot est une réussite. Tout d'abord l'ambiance est très bien retranscrite, le personnage principal attachant et son évolution est très bien expliquée. Les flashback sont clairs, pas besoin de revenir en arrière pour comprendre l'histoire. Le contexte historique est lui aussi fidèlement reproduit, sans être pompeux loin de là. Le fait de présenter l'ensemble de la vie d'Alexandre Jacob permet d'aborder différents moments de l'histoire. Ce tome se dévore d'une traite, avec quelques ascenseurs émotionnels. Le dessin dans un style crayonné est très agréable, les villes sont notamment formidablement illustrées.
DirtyBiology - La grande aventure du sexe
En voila une BD de vulgarisation qu'elle est bonne ! C'est certain que j'ai un apriori positif sur l'auteur tant j'apprécie le travail de vulgarisation fait par Leo Grasset, mais j'estime que cette BD est vraiment bien faite, tout à fait dans la veine des vidéos de DirtyBiology. Il faut dire que le dessin ne m'a pas enchanté outre mesure, mais j'ai remarqué au fil de ma lecture que c'est un dessin purement fonctionnel, ayant pour but de pouvoir expliquer facilement, avec une lisibilité et une grande marge pour les gags (qui sont nombreux et parsèment l'ouvrage). C'est pourtant bien fait lorsqu'il s'agit de représenter des animaux spécifiques, qu'on reconnait immédiatement. L'idée est d'enfin expliquer le mystère que tout le monde veut connaitre : pourquoi le sexe ? Et c'est extrêmement bien mis en scène, avec des explications au fur et à mesure, du détail scientifique entrecoupé d'anecdotes très amusantes, mais aussi instructives sur ce que la nature a fait de la sexualité. Si vous aimez l'humour de la chaine, je peux vous recommander la lecture, et si vous ne connaissez pas, ça reste une BD bien sympathique sur la beauté de la nature et de son évolution. On découvre beaucoup de choses, et au final c'est autant amusant que intéressant. Je vous recommande la lecture, qui ne sera sans doute jamais un immanquable de la documentation, mais qui fait rudement plaisir !
Marshal Bass
Les parutions en western sont suffisamment rares pour les apprécier, même si la production s'est un peu étoffée ces 2 dernières années. J'ai bien aimé ce Marshall Bass au niveau du scénario : c'est original de par le personnage principal, efficace car on ne s'ennuie pas et l'action est bien présente, les codes du western sont respectés, et c'est plutôt violent par rapport aux autres séries du même type. En bémol les personnages ne sont pas très recherchés et l'aspect historique pas assez poussé. Côté dessin, je suis moins emballé : c'est un peu caricatural et les visages sont trop carrés, mais rien de rebutant. 2 tomes sont déjà parus à un rythme assez rapide, c'est plutôt bon signe
Perfect World
C'est la première oeuvre de la mangaka qui réussit son entrée en la matière sur un sujet très sensible. Il s'agit de la vie amoureuse de personne handicapée. Notre beau héros n'a par exemple plus l'usage de ses jambes suite à un accident de voiture. Le thème est celui d'une certaine forme de sensibilisation sur les personnes handicapée et les obstacles qu'elles doivent rencontrer dans une société qui les ignorent ou pire qui a pitié d'eux. Je n'ai pas trop aimé l'entrée en matière de ce récit où l'héroïne retrouve son premier amour lors d'une soirée professionnelle. Fort heureusement, la suite sera fortement intéressante. La qualité graphique ne sera pas la première qualité de cette oeuvre bouleversante, poétique et sociale. Cependant, le dessin reste correct même s'il manque de précision notamment dans les décors. J'ai par contre bien apprécié le réalisme des situations car rien n'est occulté ou enjolivé. En effet, on se prend réellement d'amitié pour le couple qui devra traversé bien des épreuves pour pouvoir vivre leur relation pleinement et sereinement. La belle héroïne qui travaille dans une société de décoration intérieure va t'elle sortir avec un handicapé ? Aura t'elle la force d'affronter avec lui le regard des autres et de la famille ? Pourra t'elle fonder une famille ? Va t'elle le regretter en vieillissant? Bref, de douloureuses questions qui se posent dans cette romance... En conclusion, une belle série qui va en se bonifiant de tomes en tomes. Cependant, il faudra sortir les mouchoirs. Le public du livre et film Nos étoiles contraires apprécieront. Je voudrais également dédié cet avis à un collègue très sympa qui a malheureusement perdu également l'usage de ses deux jambes. C'est avec de telle lecture qu'on peut retrouver la force de se battre contre les préjugés sur le handicap.
L'Homme qui n'aimait pas les armes à feu
J'aime le genre du western spaghetti dont semble s'inspirer ce titre. Il y a déjà une grande maîtrise du scénariste qui nous présente des personnages aux caractères bien trempés et donc différentiables. On se souvient tous de la magnifique série culte Alim le tanneur. J'ai été agréablement surpris de voir le même auteur abordé un genre différent. Un petit mot également pour le dessinateur Paul Salomone dont c'est la première réalisation à ce niveau pour dire qu'il dessine très bien. La colorisation est également parfaitement réussie. Bref, la qualité est incontestablement au rendez-vous. Maintenant, il reste à savoir si cette aventure va continuer sur cette lancée. On l'espère en attendant le second tome. Je n’avais pas trop compris la résonnance de ce titre car on voit un homme Byron Peck qui semble prendre son pied avec les armes à feu bien qu’il dit les détester. Le second tome va être une véritable révélation à défaut de révolution mexicaine. On va se pencher sur le passé récent de nos trois protagonistes et surtout découvrir le traumatisme de notre héros qui ne sera pas forcément aussi sympathique qu’on le croyait. J’ai beaucoup aimé le changement progressif de ce personnage avocat de métier. Bref, la psychologie sera de mise après l’humour dévastateur du premier volume. Et puis, et surtout, il y a l’objet de la quête que l’on comprend. Il s’agit d’une interprétation de l’un des articles les plus litigieux de la Constitution des Etats-Unis d’Amérique. On aperçoit clairement quels sont les enjeux de ce petit bout de papier qui fut volé malencontreusement. De nos jours encore, le port d’arme est l’objet d’un vif débat dans ce pays pas comme les autres. Les récentes tueries n’ont pas eu raison des marchands d’armes représenté par le puissant lobby la National Rifle Association dont le but est de promouvoir les armes à feu sous couvert de protection des droits civiques. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé la boutade de l’auteur au niveau des dédicaces sur la page de garde. En conclusion, ce second tome aura réussi l’exploit à faire mieux que le premier en prenant un virage inattendu. En effet, on avait été plongé au cœur d’une action tonitruante. Le second a une portée plus philosophique au risque d’un long flashback. Résultat : l’aventure s’éclaire. Pari réussi. Et puis, ce dessin est d’une incroyable vitalité. J’adore véritablement ! Le troisième tome nous offre la suite des aventures de Byron, Tim et Hoggart qui courent toujours après la méchante Margot détentrice des fameux documents pouvant changer la face de l'Amérique et sa législation sur les armes à feu. C'est une véritable course-poursuite avec ses nombreux rebondissements. On est au coeur de l'action sous le soleil de plomb du désert de l'Arizona. A noter que les dialogues sont plus rares pour laisser place à l'action. Le quatrième et dernier tome marque la conclusion de cette sympathique série. A noter que l'humour sera beaucoup moins présente pour laisser place à une terrible tragédie. Cela ne se terminera pas forcément bien alors que l'on aurait sans doute attendu le contraire. Du coup, cela laisse un goût un peu amer. A chaque tuerie aux Etats-Unis, on ne peut s'empêcher de penser à ce fameux second amendement... Juste un dernier mot pour dire que j'aimerais bien voir plus de titres dans le genre « western ». Cela me manque de ne plus voir de western à la télé comme dans le temps. Le genre a disparu même si régulièrement on trouve quelques œuvres ici et là. Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5
Mattéo
C'est vrai qu'on se dit qu'il est bien bête ce fier Mattéo de partir à la grande guerre pour épater sa Juliette qui a le coeur qui balance pour un autre homme issu d'une famille bourgeoise. Pourtant, avec un père antimilitariste et anarchiste qui a dû fuir l'Espagne, cela aurait dû le conduire à y réfléchir à deux fois. Même son ami qui revient estropié du front ne le fera pas changer d'avis. Il va vite déchanter notre Mattéo au fin fond des tranchées qui enterrent ses dernières illusions ! On nous promet une épopée époustouflante sur fond de passion romantique. Ce 1er tome réussit parfaitement à faire son effet car nous avons deux personnages qui d'un premier abord ne sont pas fait pour s'aimer mutuellement. En effet, le beau et vulnérable Mattéo vit seul avec sa mère après la mort de son père braconnier disparu en mer. Juliette est une ravissante jeune fille issue d'un milieu plus aisée qui est vêtue de belles robes jetant un érotisme troublant. L'auteur Jean-Pierre Gibrat possède une auréole particulière dans le monde de la bande dessinée depuis ses deux chefs d'oeuvre que sont Le Sursis et Le Vol du Corbeau. Ce n'est pas un auteur très prolifique. Du coup, ses productions sont très attendues par les nombreux fans. Graphiquement, c'est que du bonheur ! Une parfaite maîtrise des aquarelles ! Une colorisation qui sublime nos émotions. Il y a de la spontanéité dans son trait qui en fait oublier les petits défauts. Ce dessin est quasi-magnifique ! L'auteur parvient à conférer à ses personnages une véritable force tourmentée. Je suivrai avec délectation les aventures guerrières de ce coeur perdu. La fin de ce premier tome nous promet une suite bien mouvementée. Et cette suite se produit dans un cadre qu'on n'attendait pas à savoir celui de la Révolution Rouge qui s'abat sur la Russie tsariste alors que l'Occident est toujours en proie à une horrible guerre de tranchée. On est totalement pris par l'ambiance de cette révolution jusque dans son idéologie et ses premières contradictions. Dans le 2ème tome, Mattéo est en effet devenu un déserteur anarchiste. Il va côtoyer à nouveau l'amour et la mort. On commence à se dire que ce sympathique personnage se fourre toujours dans des conflits qui lui sont étrangers par dépit amoureux. Entre romantisme et échanges idéologiques, cette série offre bien des surprises. Personnellement, ce qui m'a intéressé était de découvrir le conflit qu'il y avait entre les néo-communistes et les anarchistes pour la prise du pouvoir. C'était quelque chose que j'ignorais jusqu'ici car on a souvent évoqué ce qui opposait les blancs aux rouges mais pas les noirs. Le travail de recherche historique apporte une dimension réaliste au récit avec également des personnages plutôt crédibles. Le trait est toujours aussi exceptionnel dans son réalisme grâce à une colorisation qui colle à merveille. Ce second tome est une réussite qui confirme le talent de l'auteur comme un des plus grands maîtres de la bande dessinée. Le 3ème tome fait un bond dans le temps. On passe à l'année 1936, celle du front populaire alors que l'Allemagne et l'Italie se prépare à la guerre. L'écriture demeure toujours aussi riche. On regrettera cependant de ne pas savoir ce qui s'est passé pendant ces 18 dernières années où notre héros a dû purger sa peine d'emprisonnement dans les bagnes de Cayenne. Il ne semble pas avoir subi le poids des années malgré sans doute de dures conditions. C'est également le temps des ballades sur la plage après avoir traversé la révolution russe et la première guerre mondiale dans les tranchées. Bref, c'est l'album d'une pause sans doute nécessaire. Dans le 4ème tome, Mattéo combat aux côtés des Républicains contre les Nationalistes lors de la guerre d'Espagne. Il a enfin un peu vieilli car on se retrouve tout de même en 1936 soit 20 ans de plus qu'au commencement du premier tome. Cependant, il est toujours aussi actif au côté d'Amélie, la belle infirmière. Rien à redire sur le dessin toujours aussi sublime de Gibrat. Les couleurs des paysages de la Catalogne (pour ne pas dire l'Espagne) sont très belles et assez marquantes. Au niveau du scénario, cela sera un tome assez lent où le récit prend son temps. D'un autre côté, il y a la qualité des dialogues ainsi qu'une certaine crédibilité de l'histoire. Au final, une belle saga romantique sur fond de tragédie historique à découvrir de toute urgence ! Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4.25/5
Murena
Murena est produit par un scénariste très talentueux à savoir Dufaux et un dessinateur hors-paire: Delaby. Murena est un somptueux péplum riche en rebondissement tragiques. L'une de ses grandes forces est de coller scrupuleusement à la réalité historique et de la rendre palpable et émouvante. Le premier cycle "celui de la mère" raconte l'histoire de la jeunesse de l’empereur Néron dans la Rome antique. L'empereur Claude est tombé amoureux d'une jeune femme, délaissant ainsi la terrible Agrippine et son fils adoptif, le futur empereur Néron. Agrippine n'aura de cesse que de faire reconnaître son fils comme unique héritier de l'empire et s'opposer à Brittannicus. Elle sera prête à tout même à tuer ceux qui barrent la route au chemin du trône. Néron est un jeune homme écrasé par le poids de sa mère, il se soumet à tout ce qu'elle prévoit pour lui, jusqu'à être complice du plus terrible des actes. Devenu empereur, ce dernier prend conscience des véritables motivations de sa mère au point d'ordonner son assassinat. Mais avant de disparaître, Agrippine élabore une dernière machination: placer Néron entre les griffes de l'inquiétante Poppée. Le second cycle "celui de l'épouse" explore les années où Néron est enfin parvenu à se soustraire de l'emprise de sa mère et où il règne sans partage sur l'Empire mais où il a succombé aux charmes vénéneux d'une femme encore pire que sa défunte mère. Son meilleur ami Murena apprendra à ses dépens qu'il n'est pas bon de rester près du pouvoir. Néron va sombrer petit à petit dans la folie que lui connaissons attisée par son épouse Popée. Pour autant, l'auteur ne le considère pas comme un personnage tout noir. Il y a comme une espèce de réhabilitation à un moindre degré que l'on ressent par exemple dans le tome 7 où l'on découvre qu'il a véritablement de la peine après la mort de sa fille unique. On voit également qu'il n'a pas allumer le feu dans Rome ce que je croyais véritablement d'après ce qui en avait été dit jusqu'à présent. Oui, le récit de sa vie réserve quelques surprises de taille ! Le troisième cycle est "celui de la mort" et commence véritablement avec le tome 9 à savoir les épines qui sera le dernier dessiné par le regretté Philippe Delaby. On le regrettera beaucoup car il a porté cette série sur des sommets historiques. Autant dire que le tome 10 était particulièrement attendu 4 ans après le dernier. Il fallait prendre la relève de l'excellent dessinateur Philippe Delaby. Pas facile vu le niveau graphique de ce dernier qui frisait avec la perfection. Je n'ai pas été déçu par Théo qui a repris le flambeau avec honneur. C'est la série qui en dépendait véritablement. Il apporte une autre touche tout aussi intéressante. Son dessin est certes un peu plus anguleux et sans doute un peu moins perfectionniste. Cependant, il y a une parfaite maîtrise des corps et des décors tout en assurant un cadrage digne de ce nom à cette production. Une bonne idée que cette tête de cochon pour un banquet assez prometteur. Le récit est relancé par la perte de mémoire de Murena qui va se retrouver mêler à un complot visant à tuer l'empereur. Je considère cette série comme un réel chef d’œuvre tant par le dessin qui frise la perfection que par la psychologie de ses personnages. Les luttes intestines sont montrées dans toute leur dureté. Tous les coups sont permis pour des personnages dévorés par la passion du pouvoir, ce dernier les poussant à accumuler trahisons et crimes! Une BD « culte » même si le personnage du héros portant le nom de la série pourrait être plus étoffé. Il est vrai que c'est le seul personnage principal de la série à être fictif. Murena est tout à tour témoin et acteur de l'existence mouvementée de Néron. C’est du grand art! De loin, une des meilleurs BD historique avec un souci du réalisme qui imprègne chaque case des albums jusque dans ses moindres détails. Bref, Murena restitue dans toute sa splendeur, sa violence et son horreur le règne de Néron. Une captivante et prodigieuse leçon d'histoire! :) :: Note Dessin : 5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.75/5
Les Mondes de Thorgal - Kriss de Valnor
Thorgal est MA série préférée, celle par qui tout a commencé dans ma passion pour la bande dessinée. C'est donc avec un grand intérêt que j'ai acheté le jour même de sa parution ce spin-off qui va faire la lumière sur différents personnages de la saga Thorgal de la même manière que Jean Van Hamme a procédé sur la série XIII. On commence tout d'abord par l'un des personnages les plus charismatiques de la bande dessinée, celle qu'on adore détester à savoir la fameuse Kriss de Valnor. Il faut dire qu'on l'avait quittée en une bien mauvaise posture dans la série mère. Elle sacrifiait sa vie pour sauver toute la famille de Thorgal. C'était beau et presque incroyable. Au fond, on devinait que se cachaient de biens lourdes épreuves durant sa jeunesse. Devant le tribunal des Walkyries, nous allons enfin avoir des révélations. Au passage, on remarquera un raccord tout à fait remarquable entre les deux séries. Je trouve que ce début est plutôt une réussite car nous retrouvons l'esprit même des mondes de Thorgal. Certes, le scénariste Yves Sente n'évite pas certains clichés. Cependant, l'essentiel y est, c'est à dire un scénario efficace, une mise en page intelligente et un dessin respectueux de Rosinski qui intègre ses codes graphiques. Que demander de plus ? Une suite du même acabit ! La seconde partie de ce diptyque est plutôt intéressante car il fait directement le lien avec le tome 9 de la série mère Thorgal à savoir l'album des archers où ce personnage emblématique apparaît pour la première fois. Il y a là une habilité scénaristique qu'on ne pourra que souligner. Pour autant, la fin se devine assez aisément. Qu'importe car les fans seront tout de même ravi ! La troisième partie est celle que je n'attendais pas car je pensais au début que nous avions un diptyque. Celle-ci se révèle très vite de très haut niveau. Le scénario est prenant et fait directement le lien avec le bateau-sabre (tome 33 de Thorgal). On a l'impression que cette série parallèle avance de concert avec la série mère ce qui renforce la cohérence ainsi que l'univers crée. Le dessin est réellement fidèle à l'esprit de Rosinski. L'évolution de Kriss devient assez intéressante car c'est un personnage qui passe du côté du bien et on apprécie qu'elle soit une véritable héroïne. Il est vrai que les puristes pourront crier au scandale. Par ailleurs, j'ai apprécié les méandres du pouvoir ainsi que le jeu politique auxquels se livrent certains protagonistes. On dévore cette aventure avec plaisir. C'est l'un des meilleurs tomes ! Le 4ème tome sera celui des alliances où Kriss tente de s’imposer dans un monde d’homme et de guerre. J’ai bien aimé la surprise de taille qui nous attend. L’intrigue est toujours classique mais parfaitement bien maîtrisée. On en redemande toujours ! Ces intrigues de trône renvoient à la désormais très célèbre série. On va néanmoins assister à une baisse de régime dans les épisodes 5 et 6 qui ne sont au fond que des aventures transitoires pour allonger la sauce. Pourtant, changement dans l’équipe des scénaristes avec le tome 6. Quant au dessin, rien à redire car il reste conforme à l’univers graphique de Rosinski. Le tome 7 est assez étrange car il commence en effet avec cette fameuse montagne du temps où les épreuves s'accumulent pour Kriss de Valnor qui souhaite sauver également son fils. La dernière partie de l'album est entièrement consacrée à Jolan qui est confronté à l'empereur Magnus qui ressemble étrangement à Charlemagne. Son intrigue est également assez intéressante mais on se rend compte que cela aurait pu faire l'objet d'une autre série dans les mondes de Thorgal qui lui serait consacré. En l'occurrence, il partage l'affiche avec Kriss pour deux récits totalement différents. Au final, une bonne utilisation de l’univers des Thorgal. Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5