Roncevaux (Roland à Roncevaux)

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)

La bataille de Roncevaux vue du côté Espagnol.


476 - 986 : Moyen-Âge, Francs, Mérovingiens, Carolingiens... Auteurs espagnols Charlemagne Editions du Long Bec Espagne

Charlemagne et ses troupes traversent les Pyrénées, pensant conquérir l'Espagne et agrandir son territoire. Mais les choses ne se passent pas comme espéré, et les armées de l'empereur rencontrent une forte résistance. L'épilogue de cette campagne Espagnole se termine par une cinglante défaite.

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 05 Juin 1981
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Roncevaux (Roland à Roncevaux) © Editions du Long Bec 1981
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)
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26/10/2018 | montane
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L'avatar du posteur Noirdésir

La chanson de Roland a été composée très longtemps après les événements relatés, et elle n’avait pas pour but d’imposer une vision de l’Histoire. C’était, au moyen-âge, surtout pour exalter les valeurs de la chevalerie, comme souvent en cette période, le symbole l’emportait sur la réalité, devenait la réalité. Du coup, je ne peux en vouloir à Palacios de s’en inspirer sans lui non plus être forcément fidèle à la réalité historique – que de toute façon nous ne connaitrons sans doute jamais précisément. Il aurait par contre pu éviter de parler d’Empire, et d’empereur pour Charlemagne, en 777 et 778 (celui-ci n’étant à l’époque que roi des Francs, et ce jusqu’en 800). En fait, s’il faut donner un sens historique au travail de Palacios, c’est plus dans une exaltation de la révolte face à un pouvoir violent (réminiscence de la lutte contre Franco ?), une exaltation de la résistance espagnole face à un envahisseur (ici les Vascons/Basques contre les Francs). En tout cas rien d’étonnant à l’époque de voir des Chrétiens au côté de Musulmans pour combattre d’autres Chrétiens ou Musulmans. Particulièrement dans ces régions troublées des Marches. Alors du coup, la tranche d’histoire relatée ici met l’accent sur la guerre, la violence (combats, villes mises à sac – comme Pampelune, etc.). Cette violence omniprésente n’est sans doute pas anachronique, mais en plus elle s’adapte très bien au style graphique de cet auteur espagnol. Car là réside pour moi l’intérêt essentiel de cet album (plus que sur la narration elle-même, pas forcément hyper moderne). Palacios use d’un trait très gras, donnant à certaines parties de décors, aux visages, une impression de gonflement, d’exubérance, de profusion. Et la colorisation ajoute à l’aspect fortement baroque de l’ensemble, comme il pouvait le faire sur Mac Coy. J’aime vraiment beaucoup son style, typique et sans doute daté, mais racé. J’ai lu cet album dans la belle Collection Noire des Humanos, et ne sais pas ce que Le long Bec a pu modifier dans sa réédition (semble-t-il une histoire courte y a été ajoutée – mais je ne la connais pas). Note réelle 3,5/5.

15/03/2022 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

2.5 Je n'ai pas été trop convaincu par ce récit qui montre le côté peu glorieux de la chanson de Roland. Le dessin est du bon réalisme quoique je trouve que cela manque un peu de dynamisme sur certaines cases. Quant au scénario, il est intéressant parce que je connais rien des événements décrits dans la chanson de Roland hormis que Roland meurt au champ de bataille face aux musulmans et qu'on a le manichéen de l'époque. Je ne sais pas si l'auteur montre la vérité historique ou non, mais en tout cas je le trouve plus plausible que ce qui est décrit dans la chanson de Roland. L'ennui est que c'est typiquement le genre de récit historique qui manque d'émotions à mon goût. L'auteur présente les différents événements qui ont conduit au massacre de l'armée de Charlemagne et il y a plein de narration du genre 'X est en colère' ou 'Y a fait ça et cela a enclenché l'événement Z'. Les personnages historiques sont juste là pour jouer leurs rôles et je n'ai ressenti aucun attachement. C'est limite si je me foutais de ce qui allait leur arriver. Bref, c'est le traitement vieillot qui me fait penser aux histoires courtes de l'Oncle Paul et aux récits historiques similaires qui paraissaient chez Tintin sauf que c'était des histoires de 4 pages alors qu'ici c'est une longue histoire qui m'a paru presque ennuyeuse par moment. L'histoire courte en bonus est limite mieux parce que les personnages sont des vrais personnages et pas juste des figures historiques dont on raconte platement la vie. Le récit se laisse lire sans plus, et le point fort est le dessin qui est superbe par moment. Pour les gros fans de récits historiques à l'ancienne !

06/07/2020 (modifier)
Par montane
Note: 4/5
L'avatar du posteur montane

Les éditions du LONG BEC adoptent un peu la même ligne éditoriale que les éditions MOSQUITO en rééditant les œuvres de grands dessinateurs étrangers, qu'elles soient épuisées ou inédites. Après Manos Kelly et Le Cid, voila la légende de Roland de Ronceveaux qui nous est contée par Palacios, mais du coté Espagnol; cette fois. Inutile de dire que la version de la bataille est sensiblement différente de la chanson de geste que nous connaissons tous qui rend hommage au courage héroique des troupes françaises face aux barbares qui leur ont tendu un piège sur le chemin du retour. Charlemagne se voit proposé par le sultan Souleiman de prendre possession de la ville de Saragosse, tenue par un de ses rivaux; mais arrivé sur place, il trouve porte close et comprend qu'il a été trahi. Les populations locales seront victimes de son courroux. Tout n'est que massacres, pillages, pendant cette campagne avec notamment le saccage de la ville de Pampelune. Grassement payées pour quitter le pays, les troupes des Francs s'en retournent finalement dans leurs contrées. Mais les Basques, avides de revanches leur tendent un piège à Ronceveaux et avec l'aide des Maures (les Ben Asi), ils massacrent une partie des troupes de Charlemagne. Le dessin de PALACIOS est d'un réalisme rare, avec un découpage superbe, très "cinématographique", et bien loin de ce que la bd Franco-Belge nous a longtemps proposé. On pourra toujours regretter la colorisation imposée par l'éditeur puisque le trait de Palacios était destiné à rester en noir et blanc. L'album comprend aussi un second récit d'un preux chevalier qui était resté inédit jusque là que les afficionados du grand dessinateur Madrilène apprécieront également.

26/10/2018 (modifier)