Les derniers avis (38681 avis)

Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Golden City
Golden City

Golden City est l’histoire d’une ville flottante peuplée de gens riches se protégeant contre la masse du peuple vivant sur un continent exsangue. De tel concept ont déjà été imaginé de nos jours par des promoteurs et autres architectes. On met les riches d’un côté et les pauvres de l’autre accentuant encore les disparités sociales. Le dessin net et précis peut paraître froid voir « glacé » au niveau des couleurs très « flashy » (teinte de dominante bleue et jaune) mais j’adore le concept. Cette colorisation informatique est parfaitement maîtrisée. Cependant, je dois bien avouer que quelques problèmes de perspectives demeurent. C’est ultramoderne dans l’approche car les auteurs nous livrent un univers futuriste intéressant. L’histoire est bien enlevée car il y a de multiples rebondissements. Un tome 4 cependant un peu décevant car un peu invraisemblable. Le tome 5 relève toutefois le niveau au niveau de l'intrigue qui souffre d'un déficit d'éclaircissements logiques. Il est cependant dommage que les auteurs ne font pas une analyse plus poussée des problèmes et des inégalités qu’une telle société pourrait engendrer. Cela reste encore très gentil. Au final, j’ai bien aimé car j’ai passé un réel bon moment de lecture au rythme d’un scénario enlevé au rythme endiablé. Les couvertures sont certes accrocheuses..., et alors ? Le second cycle commence avec le 7ème tome qui se passe chronologiquement pas moins d'une journée après les faits tragiques à la fin du 6ème chapitre ce qui n'est guère crédible. Le cadre du récit se situe un peu plus sur les enfants perdus où l'on explore en profondeur leur passé. Vont démarrer deux intrigues en même temps que l'on va avoir un peu de mal à suivre en raison de nombreux flash-back qui concerne l'une et l'autre des aventures. Le procédé n'est pas génial quand on développe une telle dualité. Notre héros Harrisson va avoir un rôle amoindri au point de ne presque plus apparaître. Pour autant, on ne sera pas au bout de nos surprises car il y aura un retentissement de taille dans le 9ème tome qui est presque invraisemblable. Je n'ai pas non plus aimé la redondance de certaines situations dans ce cycle. On sait pourquoi il y a un zoo sur Golden City : inutile de nous bassiner les mêmes explications écologiques. Et puis, chaque scène d'action n'a pas besoin d'être revécue une seconde fois par le lecteur façon dialogue peu naturel : voir la scène finale sur le bateau qui est assez éloquente sur ce que je viens d'expliquer. Les derniers tomes peinent un peu à convaincre. Pourtant, le contexte géopolitique a beaucoup changé car le monde est touché par des guerres civiles. Partout dans le monde, les pauvres se sont rebellés contre le pouvoir de l’argent. Le tome 11 nous fait voyager dans l’espace et notamment sur la Lune puis au fond de l’océan sur notre planète pour retrouver les vestiges. L’aventure reste toujours présente mais de manière assez artificielle. Cela se ressent d'ailleurs dans le 12ème tome où l'action est omniprésente au détriment de la psychologie des personnages. Du coup, la crédibilité n'est plus de mise avec une série qui traine en longueur. Golden City reste toujours une série d'anticipation élégante graphiquement et certes intéressante pour peu qu'on ferme les yeux sur certaines maladresses scénaristiques et ses dialogues qui sonnent parfois très creux. Aujourd’hui, je ne peux m’empêcher de penser que c’est la première série que j’ai posté sur ce site. Depuis, il a coulé beaucoup d’eau sous les ponts. Malgré toutes mes lectures ultérieures, est-ce que je remettrais les mêmes appréciations ? Presque car mon regard est sans doute moins naïf. Note Dessin : 3.75/5 – Note Scénario : 3.75/5 – Note Globale : 3.75/5

08/06/2006 (MAJ le 04/12/2017) (modifier)
Par Erik
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Chat du Rabbin
Le Chat du Rabbin

Que du bonheur! J'étais pourtant très réticent à lire cette bd, je ne sais pas pourquoi... Il est vrai que le dessin de cette Ecole simpliste ne m'attire guère. Mais quel talent dans la narration ! C'est un chef d'oeuvre ! Je comprends pourquoi cet auteur est si apprécié dans le milieu au point de se lancer également dans le cinéma. :: Vous avez certainement dû remarquer que mes avis sur les bd d'humour sont souvent très négatifs (Ratafia, Les Bidochon, Le Chat ...) et pour cause, peu provoquent en moi le rire. Or ici, rien qu'en voyant ce chat, j'ai envie de me marrer. Ses réflexions sont intelligentes et subtiles. Voilà, j'ai trouvé ma référence en matière de bd d'humour. Je finissais par croire que j'étais blasé. Nous suivons les tribulations d'un chat théologue au milieu de la communauté juive d'Alger au début du XXème siècle. Cet étrange animal est têtu, pas toujours avenant mais capable de tendresses renversantes notamment auprès de son maître le rabbin ou de sa fille Zlabya. Et puis, il fallait avoir du cran pour aborder un sujet aussi sensible, presque tabou qu'est la religion. J'adhère totalement à la manière de voir les choses de l'auteur. Je trouve ses interrogations tout à fait légitimes. En tout cas, le message philosophique est passé. Le chat du rabbin est un véritable conte initiatique d'une force rare brassant philosophie et théologie dans un cocktail d'intelligence, d'humour et d'humanité! Les 5 premiers tomes ont été réalisés au début des années 2000. Puis, pendant presque 10 ans: plus rien avant de revenir avec un 6ème tome plus marqué au niveau de la religion. Le 7ème tome est exceptionnellement plus long que les autres avec des réflexions toujours aussi savoureuses sur la religion et ce qui devrait rapprocher les hommes au lieu de les éloigner dans la haine et la violence. Note Dessin: 3.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4/5

28/09/2007 (MAJ le 04/12/2017) (modifier)
Par Jetjet
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Petit Nicolas
Le Petit Nicolas

Annoncé à grands renfort de publicités et vendu comme un scoop avec le stick un brin pompeux "Un trésor retrouvé", c'est entre le nouveau Astérix et Corto Maltese qu'on peut piocher cet album. Après avoir déterré tout ce qui pouvait se trouver en histoires inédites sur le Petit Nicolas et ses réjouissantes histoires courtes sur l'enfance d'une France insouciante des défuntes 30 Glorieuses, voici la bd jamais publiée à ce jour, tiens donc... Car malgré l'intérêt que je porte aux livres qui ont bercé ma jeunesse et se cachent encore fièrement dans ma collection, non je n'étais pas au courant que le projet initial avait vu le jour sous forme d'une bande dessinée publié dans le périodique Moustique, on en apprend donc encore tous les jours. Goscinny de par ses multiples contrats utilise le pseudo "Agostini" durant cette petite trentaine de strips illustré par un Jean-Jacques Sempé encore débutant. Le succès ne sera pas au rendez-vous, Sempé n'étant pas trop à l'aise pour la Bd et on oublia le Petit Nicolas avant de le réadapter dans les histoires que tout le monde connait. Et la bd au final ? Et bien contre toutes attentes et sans aucune ironie de ma part, c'est une jolie Madeleine de Proust qui n'aurait comme seul défaut que de se lire bien trop rapidement. En effet, toutes les bases de la série illustrée sont déjà bien rodées par un Goscinny facétieux qui reprend le principe du gag en une page dont le dindon de la farce sera inévitablement le père de l'enfant. Le dessin a un charme fou (alors qu'on est encore loin du trait précis que l'on se fait de Sempé) et les histoires sont désuètes ? Et alors ? Goscinny maitrise parfaitement son sujet et expérimente timidement mais avec un bon sens du rythme ce qui fera la saveur de toutes ses créations cultes suivantes. Le Petit Nicolas n'est donc pas un trésor retrouvé mais une bd légère à lire avec beaucoup de plaisir tout en assistant à la naissance de deux monstres sacrés en devenir. Goscinny est un génie et Sempé un dieu de l'illustration. La bd du Petit Nicolas est un formidable laboratoire expérimental mais avant tout une œuvre légère et amusante. A noter la très belle édition au contenu sympathique malgré la brièveté de l’œuvre (moins de 30 gags) et une couverture pas des plus jolies.

04/12/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Nailbiter
Nailbiter

Les comics, c’est comme les mangas : il y en a des bons et des mauvais. En l’espèce, nous avons un titre qui semble sortir du lot avec toutes mes faveurs. Ce n’était pourtant pas aussi évident au vu du synopsis. Nous avons une petite bourgade perdue des Etats-Unis qui a la particularité d‘avoir vu naître pas moins de 16 serial-killers à travers les siècles. Il y a comme une espèce de malédiction si bien que chaque habitant peut avoir une parenté avec l’homme qui a tué telle victime parce qu’elle se rongeait les ongles. Le titre nailbiter ne trompera pas sur la marchandise (nail veut dire ongle en anglais pour ceux qui n’auraient toujours pas compris). Il est clair qu'après cette lecture, l'envie de se ronger les ongles va vous passer. Pour le reste, on aura droit au duo de choc entre la shérif qui s’est un peu laissé aller durant sa jeunesse avec de mauvaises fréquentations et le flic accusé de meurtre. Rien que cela. Evidemment, on ne va pas s’ennuyer au gré de cette enquête qui va se révéler assez passionnante car des rebondissements sont à prévoir. C’est assez bien agencé et le dessin n’est pas vilain. Pour le reste, il fallait y penser à ce village au tourisme un peu macabre. C’est cela où les faux miracles ! Bref, c'est à s'en mordre les doigts !

04/12/2017 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
Couverture de la série Mémoires de Viet kieu (Quitter Saïgon)
Mémoires de Viet kieu (Quitter Saïgon)

Je me permets d’écrire un avis par tome, ces derniers étant relativement indépendants. Tome 1 - Quitter Saïgon Un de mes bons amis ici en Angleterre est un immigré vietnamien. Lui et sa famille ont fui leur pays natal pour l’Angleterre, la France, les USA… J’ai essayé d’aborder le sujet plusieurs fois, mais sans succès, de toute évidence ça n’a pas du être joyeux comme expérience. Et justement dans ce bouquin, j’ai retrouvé des témoignages de gens dans la même situation délicate : être forcé de quitter son pays natal, sa culture, ses amis, en espérant trouver une vie meilleure ailleurs. Le sujet m’intéresse, et il est bien traité par Clément Baloup. C’est touchant, bien raconté, avec assez de détails mais sans trop en faire… En plus le dessin est superbe. J’ai vraiment passé un excellent moment de lecture… Tome 2 - Little Saïgon Ce deuxième tome est magistral… et je pèse mes mots : 250 pages grand format de témoignages plus touchants les uns que les autres. L’auteur a cette fois-ci eu la place pour s'étendre, que ce soit graphiquement ou narrativement, et nous parle non seulement des difficultés qu’ont eues les protagonistes à fuir le Vietnam, mais aussi de leur intégration douloureuse dans leur terre d’accueil, du fonctionnement de ces quartiers presque autarciques que l’on nomme « Little Saïgon»… Le ton est très humain, très juste, et la narration est fluide et parfaitement maitrisée. J’irai jusqu’à dire que ce recueil de témoignages n’a rien à envier aux meilleurs reportages de Joe Sacco, selon moi le pape du genre. Un album remarquable, qui m’a beaucoup intéressé et touché, et que je recommande à tous les amateurs du genre. Tome 3 - Les Mariées de Taiwan Dans ce 3eme tome, l’auteur s’intéresse aux jeunes Vietnamiennes victimes d’un phénomène qui commença à la fin des années 90, lorsque plusieurs agences matrimoniales virent le jour au Vietnam pour organiser des rencontres avec des hommes taiwanais. Le sujet est un peu lugubre, avec ces femmes issues de familles pauvres (souvent paysannes) parachutées dans un pays inconnu et mariées à des hommes pas toujours très recommandables. Ceci dit, le ton est très juste et évite de tomber dans les clichés : certaines femmes souffrent de ce trafic, alors que d’autres refont leur vie à Taiwan, sont heureuses et épanouies, et permettent à leur famille de mieux vivre. Un album un peu dérangeant, mais fascinant, et une nouvelle fois superbement mis en image ! Tome 4 - Les linh tho, immigrés de force Clément Baloup continue son travail de recherche considérable sur le Vietnam et sa relation compliqué avec la France, en adaptant le roman du journaliste Pierre Daum « Immigrés de force, les travailleurs indochinois en France (1939-1952), Actes Sud, 2012 ». Au programme : les 20.000 travailleurs indochinois embauchés de force dans les années 1940, pour venir travailler en métropole pour “participer à l'effort de guerre”… Le propos est captivant, et la mise en image sublime, mais signalons quand même des textes très (trop) présents, la faute au format (témoignages textuels, publication originale en roman).

25/02/2007 (MAJ le 04/12/2017) (modifier)
Par Canarde
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Traquemage
Traquemage

Tome 1 Je ne peux qu'appuyer mes prédécesseurs, c'est on ne peut plus sympathique, et il faut absolument l'avoir sous la main pour se redonner la pêche si l'on en manque tout-à-coup. On s'identifie tout de suite à ce Pistolin, berger lambda qui est violemment secoué par l'arbitraire de mages omnipotents et ignorants des destinées qu'ils anéantissent. On transpose facilement cette exaspération devant l'incurie des puissants à n'importe quelle époque et pourquoi pas la nôtre... Les visages, les dialogues, les réflexions des personnages (premiers comme seconds couteaux) sont très attachants et proches de nous. Le rôle muet de la brebis Myrtille, avec ses mimiques et ses postures, les ressorts dramatiques qu'elle fait sauter, son dessin tout simplement, est très réussi. J'ai gardé les brebis avec ma grand-mère pendant toutes mes vacances auvergnates et le caractère extrêmement peureux et difficile à suivre de la race ovine convient parfaitement au rôle. Un bémol : Le coté rural du vocabulaire ne m'a pas paru très réussi, (genre le parisien qui s'imagine la campagne) mais heureusement ce n'est qu'un tic au début de l'album qui s'estompe au fur et à mesure que les personnages sont happés par leurs mésaventures. Tome 2 Enchantée aussi, même si, bien-sûr, on n'a plus la surprise devant le caractère du héros. Le Pistolin a finalement la chance de se trouver face-à-face avec un mage... et il manque de se faire retourner comme une crêpe, il s'attendrit devant les malheurs du méchant, l'ennemi lui fait miroiter monts et merveilles, bref, on est sur les dents : comment va-t-il pouvoir arriver à ses fins et ne pas se faire soudoyer bêtement ? Grâce à la fée, bien-sûr, qui toute alcoolique qu'elle soit, garde de la suite dans les idées... Comment allier merveilleux et syndicalisme, humour et sentiment, appelez Pistolin, il a de la ressource !

14/09/2015 (MAJ le 03/12/2017) (modifier)
Par herve
Note: 4/5
Couverture de la série The Time Before
The Time Before

Le thème abordé ici, le voyage dans le temps, n'est pas traité de manière théâtrale. Au contraire, Cyril Bonin nous offre dans ce one shot parfaitement maîtrisé, une application presque "domestique" de ce pouvoir que découvre le héros, Walter Benedict. Avec ce pendentif qu'on lui a donné, il ne cherche pas à bouleverser l'Histoire, mais juste à améliorer sa vie quotidienne par touches successives. Ne recherchez pas d'effets spéciaux dans cette bande dessinée, mais la description de la vie d'un petit photographe de la fin des années 50 aux USA. Je ne me suis pas ennuyé une seconde en lisant cette centaine de pages. En outre, le dessin et les couleurs donnent une certaine douceur à cette histoire , qui sans en avoir l'air, reste tout de même une histoire fantastique.

03/12/2017 (modifier)
Par herve
Note: 4/5
Couverture de la série Sangre
Sangre

T1: Sangre la survivante Cela faisait des années que je n'avais pas ouvert un album édité par "Soleil" et à fortiori, une bande dessinée d'héroïc-fantasy. Et bien, je dois dire que la lecture fut une bonne surprise. Sans pour autant renouveler le genre, Arleston apporte un vent de fraicheur à ce genre avec Sangre, et ses difficultés d’élocutions et son pouvoir d'arrêter le temps . (ce pouvoir avait déjà été traité dans l'inégale série Phenomenum, en 2002) Cette vengeance, qui s'étirera sur 8 volumes (cela fait peut-être beaucoup) est très bien construite, et évite tout l'humour un peu lourd que l'on pouvait trouver dans les habituels album d'Arleston. Une très bonne surprise donc, avec un dessin de Floch qui ne souffre d'aucun défaut. T2; Fesolggio l'inexorable facheux Pour ma part, j'ai trouvé ce deuxième tome encore plus réussi que le précédent. Sans s'éloigner complètement des canons de l'héroïc-fantaisy, Arleston nous offre un scénario très bien ficelé. L'incipit remarquable au demeurant, nous entraine quelques années en arrière, dans la vie de Fesolggio, la future cible de Sangre. On pourrait presque lire cet opus de manière indépendante tant Arleston a tissé de manière adroite les mécanismes d'une vengeance à la "Monte-Cristo". On en oublierai presque que l'on évolue dans l'univers de l'héroïc-fantaisy. Le dessin d'Adrien Floch est parfait pour cet univers. Cet opus me réconcilie (définitivement?) avec les productions d'Arleston, et du coup je remonte aussi ma note à 4 étoiles.

15/05/2017 (MAJ le 03/12/2017) (modifier)
Par herve
Note: 4/5
Couverture de la série Plus près de toi
Plus près de toi

Très agréablement surpris par la lecture de ce premier volume. Kris nous raconte, une fois encore, une histoire toute empreinte d'humanité, sur un fonds tragique, l'occupation allemande en Bretagne. Je ne sais pas si ce récit repose sur une vérité historique ou non (apparemment il est inspiré "en partie de faits réels") mais la description d'un village breton abritant un camp de prisonniers sénégalais, est tout à fait saisissante, et la générosité de ses habitants est très loin des clichés que l'on peut se faire de cette sombre période. Beaucoup plus habitué au style de Jean Claude Fournier (que l'on retrouve sous les traits du père missionnaire, page 9) dans sa reprise de Spirou et Fantasio, il s'éloigne ici du pur franco-belge pour un univers un peu plus réaliste. Une très belle surprise donc. Vivement le tome 2.

02/12/2017 (modifier)
Par herve
Note: 4/5
Couverture de la série La Terre des fils
La Terre des fils

Je crois que je n'avais pas ouvert un livre de Gipi depuis Notes pour une histoire de guerre. C'est en écoutant l'auteur à la radio, à l'occasion du prix RTL de la bd de l'année 2017, qu'il m'a donné envie de me procurer cette bande dessinée. Ce pavé de près de 300 pages (non numérotées, au passage) se lit pourtant assez vite. Nous sommes plongés, dès le début, dans un univers glauque où deux jeunes garçons sauvages tuent un chien. Sans connaître les raisons du monde post-apocalyptique dans lequel ils vivent, nous sommes happés par leur histoire. Le récit, très cinématographique au demeurant, peut faire songer à l'univers du roman de Cormac Mc Carthy, "La route", bien que l'ensemble de l'histoire se déroule autour d'un seul lieu, un lac. Gipi aborde ici beaucoup de thèmes sans en avoir l'air : de l'éducation à l'amour filial, en passant par le fanatisme, nous suivons une véritable quête du Graal - avec le livre de leur père - entreprise par ces deux ados, livrés à eux-mêmes. Mais cette histoire est véritablement sombre, cruelle, même sous le trait en noir et blanc, adroitement brouillon, de Gipi. L'auteur ne laisse que très peu de place à l'espoir dans cette histoire, laissant le lecteur imaginer une fin. Un livre très fort, que j'ai dévoré d'une traite et qui mérite amplement son prix et sa place dans la sélection du festival d'Angoulême cette année.

02/12/2017 (modifier)