Les derniers avis (39359 avis)

Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Negalyod
Negalyod

C'est vrai que lorsqu'on enchaîne avec La Mort vivante, un autre récit de science-fiction, on se dit que là, il n'y a pas photo. Comme quoi, ce n'est certainement pas moi qui suis un lecteur difficile mais hypothèse n°2, il y a des oeuvres qui sont véritablement à laisser tomber. Negalyod est une bd très intelligente dans sa conception et d'une particulière originalité quant à son univers composé de ville à l'envers post-apocalyptique et de dinosaures herbivores et carnivores. Il y a également comme un vieux parfum de la bd d'antan mais avec une certaine réactualisation assez salutaire. C'est graphiquement très beau et on a plaisir à suivre ce récit. Comme quoi, il faut s'accrocher pour trouver du potable et parfois quelque chose qui sort de l'ordinaire. Maintenant, et je reprends cet avis un an plus tard pour indiquer que cette bd a terminé avant-dernière d'une sélection d'un concours au prix Cezam Grand-Est 2019. Visiblement, elle n'a pas trop plu au public. Je l'avais moi-même assez bien noté mais cela n'a pas suffit.

17/12/2018 (modifier)
Couverture de la série La Cavale du Dr Destouches
La Cavale du Dr Destouches

Céline est un personnage repoussant. Du moins m’avait-il repoussé longtemps, avant que je ne lise son « Voyage au bout de la nuit », que j’avais trouvé excellent. Mais je n’ai rien voulu lire d’autre de lui, toujours bridé par l’aspect répulsif d’un homme très clivant. Je n’ai donc pas lu les livres dont s’est inspiré Malavoy pour bâtir son scénario. Mais dans cet album, je reconnais très bien le bonhomme, ses saillies, son aigreur, mais aussi son humour, parfois grand-guignolesque. Et il faut dire que la débâcle nazie – et celle liée des nazillons français autour de Pétain, Laval et autres tristes sires, est un décor qui convient parfaitement à Céline, toujours border line lorsqu’il s’agit de traverser la fange. Histoire amusante – du moins racontée sur un ton drôle et pathétique. Et le dessin des frères Brizzi est tout à fait adapté, raccord avec ce ton et cette histoire, en jouant sur des tons de gris, avec un rendu proche parfois d’esquisses, de crayonnés, tout en étant très bon et dynamique. C’est un album recommandable, y compris pour ceux qui, comme moi, ne sont pas fans du personnage – voire même pour ceux qui ne le connaissent pas du tout.

15/12/2018 (modifier)
Couverture de la série Les Petites Victoires
Les Petites Victoires

Yvon Roy, qui raconte ici son expérience personnelle (dans tous les sens du terme d’ailleurs) de parent d’enfant autiste, a réussi son pari. D’abord, à force d’innovation, de sacrifices et d’amour pour son fils, à lui faire dépasser son handicap, et à faire en sorte qu’il puisse trouver sa voie dans la vie et la société. Mais aussi en nous racontant cela sur un ton qui évite le pathos, la mièvrerie, mais aussi qui n’ « ennuie » pas le lecteur éloigné de ces préoccupations. Le récit – mais le dessin, très simple et efficace y est aussi pour beaucoup – est très fluide, se lit agréablement. Et l’on est embarqué avec Yvon dans ce long combat, plutôt ces centaines de petites escarmouches – de petites victoires donc – qui permettent de construire son enfant. Il est aussi intéressant de voir que Roy et son ex (ils se sont séparés en partie à cause des conséquences de la découverte de l’autisme de leur fils) ont su garder une réelle complicité, et ont, chacun de leur côté, agi en complémentarité pour aider leur enfant. C’est un récit plein d’espoir, qui met en lumière la force de l’amour et qui doit probablement (j’emploie le conditionnel, car ne connaissant pas assez l’autisme et pensant que tous les cas ne se ressemblent pas) redonner de l’espoir et du courage aux parents d’enfants touchés par ce handicap.

12/12/2018 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série The Promised Neverland
The Promised Neverland

Le premier arc narratif de ce manga se termine au milieu du tome 5 qui vient de paraître en France et force est de constater que c'est une série de très bon niveau. Pourtant, au départ, je n'ai pas été très convaincu. L'idée de base et le cadre du récit paraissaient trop artificiels. Cela ressemblait à un pitch donné par un jeune mangaka à son éditeur : et si on imaginait cette situation, les héros seraient comme ça et comme ça, et ils devraient faire ça, ça et ça ! Ça en jette non ? C'est vendeur, hein ? Oui, c'est un orphelinat mystérieux où tout semble aller très bien si ce n'est les étranges tests intellectuels que les enfants passent régulièrement. Et oh, en fait, cela cache un secret monstrueux. Comment les enfants vont-ils s'en sortir ? Rien de bien passionnant dit comme ça, ça ressemble à pas mal de déjà vu. Mais en fait, c'est très bien fait, et la qualité va croissante plus le récit progresse. Déjà il y a le très bon dessin de Posuka Demizu. Il est impeccable, les personnages sont bien reconnaissables et expressifs, les scènes d'action bien compréhensibles, la mise en scène très lisible. Seuls les décors un peu simples et vides pourraient éventuellement décevoir, mais ce n'est qu'un reproche mineur et pas dérangeant du tout. Mais surtout, c'est le scénario qui est très intelligent. Passé les révélations un peu basiques du début, c'est un véritable jeu d'esprit qui se met en place entre les enfants surdoués et ceux qui les entourent, en réalité presque aussi intelligents voire plus rusés qu'eux. Et tandis que l'histoire dévoile peu à peu les clés des différents mystères, ce sont surtout les rebondissements et péripéties qui ont la force de l'intrigue. Car comme les héros le disent à un moment donné, autant ils sont doués dans leur partie de jeu d'échecs, autant leur adversaire les connait si bien qu'il a toujours au moins un coup d'avance sur eux et par extension sur le lecteur. Et pour ne rien arranger, les auteurs n'hésitent pas à mettre en scène des événements marquants qui viennent bouleverser la donne et briser le compromis. Un peu à la manière d'un Game of Thrones, rien ne permet de garantir qu'un héros aussi attachant soit-il restera en vie au chapitre suivant. Et ceux (ou celles) qu'on pourrait croire lisses et méchants révèlent parfois des origines et motivations détruisant la vision manichéenne qu'on pouvait s'en être fait. Bref, une lecture qu'on lit avec une réelle curiosité et l'envie de savoir ce qu'il va se passer ensuite. Maintenant que le second arc narratif s'entame, son contexte étant différent, j'espère qu'il sera aussi bien. J'ai quelques craintes pour le moment, mais n'en avais-je pas en entamant le premier tome après tout ?

12/12/2018 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Malédiction finale
Malédiction finale

Je ne suis pas un adepte de la série au cinéma de la franchise Destination finale pourtant, j'ai aimé ce titre qui se situe dans la même veine. Il est question d'un monstre mythologique japonais qui était capable de prédire des choses pas toujours très bonnes. Sept étudiants vont en faire l'amère expérience après avoir mal réagi à un stupide accident de voiture sur une route isolée de montagne. L'efficacité est réellement de mise. On ne perd pas au passage une seule miette de cases. On est véritablement dedans. C'est plutôt rare quand cela m'arrive pour un manga d'où cette note un peu élevée. Je dois dire que c'est plutôt bien construit avec quelques surprises de taille dans le déroulé des événements. Au final, on aura droit à un bon divertissement dans le genre thriller fantastique.

11/12/2018 (modifier)
Couverture de la série Vingt mille vieux sous la Terre
Vingt mille vieux sous la Terre

Mon avis est peut-être à relativiser, tant je suis fan du travail de Foester – en particulier dans ses nombreux albums, publiés chez Fluide Glacial, dans lesquels il regroupe ses histoires fantastiques. Mais j’ai quand même encore bien aimé. Même si la première histoire (très décevante je trouve) a failli me faire momentanément changer d’avis. Mais les huit autres m’ont confirmé dans mon appréciation globale de cet auteur. Qui semble raconter toujours le même genre d’histoire, certes, mais qui d’une part le fait très bien, et d’autre part y glisse à chaque fois une touche, un quelque chose de différent, de surprenant, qui fait qu’on ne se lasse pas de lire ces albums. Les personnages sont toujours décalés, avec des noms alliant désuet et ridicule, dans des décors distordus (même si c’est moins le cas ici que dans d’autres albums). Les histoires, usant très bien d’un noir et blanc tranché, jouent sur une ambiance intrigante, dérangeante, insistant sur le fantastique bien sûr, mais n’hésitant pas à y ajouter une touche d’humour noir bienvenue. C’est un album qui se situe dans la très bonne moyenne de ce genre, dans lequel Foerster excelle vraiment.

11/12/2018 (modifier)
Par PAco
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Ogres-Dieux
Les Ogres-Dieux

Se lancer dans la lecture des "Ogres-Dieux" c'est retrouver le plaisir ambigu des contes cruels de notre enfance. Et quel plaisir ici, tant l'univers proposé est riche, tant dans le contenu que dans la forme ! En effet, la collection "Métamorphose" de chez Soleil cultive l'art du bel objet, et cette série ne fait pas exception à la règle. Il n'est qu'à voir le format de ces albums ! Rien ne semble assez grand pour faire rentrer ces ogres-dieux dans les cases. Ensuite, le trait remarquable de Bertrand Gatignol et sa somptueuse gestion des noirs donne à cette série toute la force et la noirceur nécessaire pour parfaire ces sombres histoires. Enfin, le découpage narratif en chapitres entrecoupés de courts récits écrits nous relatant l'histoire ancienne de personnages ayant eu un rôle important dans cet univers apporte encore un plus à cette série en étoffant de manière originale l'histoire de ces ogres tout puissants. A ce jour deux tomes constituent cette saga dantesque. "Petit", le premier tome, piochait allègrement du côté du Petit Poucet avec l'histoire de ce fils d'ogre qui nait "tout petit" et dont le père veut se débarrasser. Tous les ingrédients sont déjà là, du graphisme soigné aux décors majestueux où s'égayent ces ogres-dieux consanguins tous plus ou moins dégénérés à la cruauté sans pareil. Après un tel premier tome, la suite se faisait forcément attendre au tournant, et "Demi-sang" relève allègrement le pari de faire encore plus fort que "Petit". En effet, on retrouve ces décors démesurés alliant baroque et gothique qui confère à cet univers toute la noirceur et la grandeur, tout en attachant encore plus d'importance à la psychologie des personnages que l'on découvre ici, notamment celle de Yori, le personnage principal. Si le scénario est à mon sens encore plus affuté que le premier, le dessin n'est pas en reste et gagne lui aussi en puissance. Tout cela conjugué nous donne au final une série d’une rare richesse et puissance graphique comme on en lit trop peu souvent à mon goût. Un "must have" qui frise à mes yeux la perfection ; si la suite prévue est du même tenant, cette série basculera sans aucun doute dans mon petit panthéon des séries cultes. *** tome 3 *** Et bien voilà ! L'attente fût longue mais en valait vraiment la peine ! Quelle claque encore mes amis ! Avec ce troisième tome "Le Grand Homme", Hubert et Gatignol confortent pour ma part l'immense talent qui est le leur. Construit sur le même principe que les deux tomes précédents en alternant des chapitres de planches introduits par quelques pages de texte à la façon d'un conte, ils nous emmènent cette fois sur traces de Lours, un personnage qui n'a pas été sans me rappeler sans trop savoir pourquoi le Grands-Pas du Seigneur des Anneaux. Coutelier itinérant à la tête d'un groupe de résistants, il s'impose par son abnégation et son sens de la stratégie. La chute de la dynastie des Ogres va bouleverser tout ce petit univers et obliger Lours à faire face aux démons de son passé et soumettre sa résilience à rude épreuve. J'ai littéralement été happé par cet album qui monte progressivement en puissance. A chaque chapitre l'intrigue révèle un nouveau pan de l'histoire qui prend une profondeur impressionnante et d'une rare richesse. Wow !!! Quel background ! Quelle claque ! Bertrand Gatignol est quant à lui au dessin de plus en plus à l'aise avec cet univers et nous régale de planches toujours aussi sublimes dans un noir et blanc d'une rare élégance. Voilà un duo qui maîtrise parfaitement son sujet et nous régale d'un troisième album des plus aboutit ! Une cinquième étoile des plus méritée ! Bravo messieurs ! (Et vivement la suite !!!)

07/11/2016 (MAJ le 10/12/2018) (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Fairy Tail - Zero
Fairy Tail - Zero

Même si elle emprunte beaucoup à d'autres séries à succès, j'ai de l'affection pour la série Fairy tail que je trouve de très belle facture et divertissante. Ce spin-of, lui, raconte les origines de la guilde du même nom. Rien qui attisait véritablement ma curiosité à priori. Mais en réalité, c'est une histoire en un tome très bien faite, prenante et dotée de quelques bonnes idées. Elle se lit donc très bien comme un one-shot, même sans connaitre la série d'origine. L'album est de Hiro Mashima lui-même, l'auteur de Fairy tail. On a donc droit à son dessin très maîtrisé et appréciable. La mise en page et la narration sont impeccables. Je note en outre qu'avec les années, il s'est éloigné de l'influence flagrante du style de One Piece qui marquait les premiers chapitres de sa série et qu'il a su trouver son propre style. Le scénario est relativement simple mais il capte tout à fait bien le lecteur. J'ai aimé les solutions stratégiques intelligentes de la jeune héroïne. Toute la première moitié de l'album m'a vraiment enthousiasmé. J'ai un peu moins apprécié le combat dans la cité vers les deux tiers du récit. Mais j'ai par contre beaucoup apprécié le retournement de situation et la révélation à laquelle on a droit vers la fin de l'album. D'autant plus que c'est quelque chose dont on aurait pu se douter si on avait suivi les indices pourtant clairement affichés par l'auteur. Ce passage dégage en outre une assez jolie émotion. Bref, voilà une lecture bien agréable, qui reste du pur divertissement mais de qualité.

10/12/2018 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Yûna de la pension Yuragi
Yûna de la pension Yuragi

3.5 Je refais mon avis après lecture de tous les tomes parus en français jusqu'à présent. Un manga typiquement pour lecteurs masculins. Un ado a des pouvoirs psychiques et un jour il doit exorciser un fantôme qui se révèle être une gentille fille mignonne et du coup il ne la tue pas et commence une relation avec elle. Ah oui il vit dans une pension avec une source d'eau chaude et les autres pensionnaires sont toutes des filles spéciales souvent issues du folklore japonais, mais pas que (il y a aussi des ninjas). C'est donc un harem avec tous les clichés du genre. Les filles sont souvent déshabillées, le gars les voit souvent nues ou dans des positions embarrassantes et il y a des quiproquos qui font passer le gars pour un pervers. Il va se retrouver petit à petit avec plusieurs filles qui l'aiment. Les histoires font généralement un ou plusieurs chapitres. J'ai trouvé le scénario pas mal, les personnages attachants et le dessin agréable à lire. Évidemment, la situation des personnages avance un peu lentement, mais il y a tout de même quelques changements dans le statu quo comme le fait que tous les élèves de la classe vont se rendre compte que les fantômes existent vraiment (c'est bien il y aura pas 200 tomes où ils vont accuser le héros de faire des trucs de magie). En gros, c'est sympa à lire si on n'est pas allergique au genre (les harems c'est un peu mon plaisir coupable). C'est clair que si vous n'aimez pas les mangas du genre Love Hina, vous allez détester.

07/02/2018 (MAJ le 10/12/2018) (modifier)
Couverture de la série Un monde en pièces
Un monde en pièces

J’ai eu du mal au début à entrer dans cette histoire. La faute à un dessin, usant uniquement d’un Noir et Blanc très tranché, jouant sur les ombres, et imposant d’entrée une ambiance très froide à cette histoire. Qui elle aussi ne se laisse pas apprivoiser facilement, le départ m’a paru un chouia obscur. Mais si vous avez le même ressenti que moi, je vous encourage vraiment à passer outre vos réticences, car cela en vaut la peine. Un peu pour l’histoire. Mais celle-ci n’est pas forcément des plus originales, avec cette société sclérosée, parfois étouffante, dans laquelle les libertés sont menacées. Mais un grain de sable vient gripper la machine… Du déjà vu donc, mais le traitement fait plus que dynamiser le canevas de départ. D’abord le dessin d’Ulysse Gry, dont j’avais dit qu’il pouvait dérouter. Il se révèle rapidement très beau et surtout idéal pour habiller cette histoire. Car Gaspard Gry a choisi de traiter son thriller uniquement au travers du jeu d’échecs. Ainsi les noms des personnages font références à des emplacements sur l’échiquier, des Grands Maîtres irriguent de leurs citations les aventures, de nombreux jeux de mots font des clins d’œil à ce jeu et tous les personnages sont des pièces du jeu d’échecs. Tous sauf les « dames », jouant le rôle d’immigrées (elles viennent d’un « autre plateau »), rejetées par la société, boucs émissaires (avec les pions, sacrifiés par le jeu politique des leaders). Vous l’avez compris, le scénario fait de nombreux emprunts à l’actualité, aux questions de société, tout en gardant le tout centré sur les échecs. Je précise qu’il n’est pas nécessaire d’être un GMI pour apprécier cette histoire ! Mais je reconnais tout de même que pour l’apprécier entièrement (à la fois comprendre certaines allusions, et aussi mesurer le tour de force du récit), c’est quand même préférable d’avoir quelques notions de ce jeu, de ses règles et de son vocabulaire. On a en tous les cas ici une œuvre très originale, que je vous encourage à découvrir !

09/12/2018 (modifier)