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Par Salèn
Note: 4/5
Couverture de la série Billy the cat
Billy the cat

Billy The Cat est une série créée par Colman et Desberg dans les années 80, puis véritablement lancée à l'aube des années 90. Au premier abord, on peut penser qu'il s'agit d'une énième série de BD d'humour comme celles qui pullulent dans le journal Spirou. Pourtant, si vous connaissez ce journal et son histoire vous savez qu'il a abrité de véritables joyaux dans ses pages, et Billy The Cat en fait partie. J'ai découvert la série en 2006 lorsque j'avais dix ans, avec la publication du tome 10 (qui a été réalisé par Peral et Janssens, qui ont remplacé les premiers auteurs à partir du tome 7). j'avais trouvé ça lisible mais sans plus. Puis j'ai emprunté le tome 3 de la série, et là, grosse claque ! Mais... le dessin est beaucoup plus joli et nerveux ! Le scénario est bien ficelé, triste et noir ! Car derrière la façade humoristique, j'avais trouvé à l'époque la série vraiment déchirante. Billy est devenu un chat, il a été séparé de sa famille, sa nouvelle condition l'empêche de pouvoir retrouver sa vie d'avant. À l'époque j'avais pleuré en lisant les tomes 3 et 6 par exemple. Les six premiers tomes sont vraiment exceptionnels, alternant les moments drôles et tristes, montrant la dureté du monde, sa cruauté, sa cruauté envers les animaux (et aux personnes différentes au sens large), à travers un dessin très expressif. Certaines cases de nuit, dans des ambiances inquiétantes, sont tout bonnement impressionnantes. Les décors fourmillent de détails et c'est un plaisir de se plonger (ou se replonger dans les albums, comme je l'ai fait avec l'intégrale parue il y a quelques temps). Cette BD a été l'une des plus marquantes de mes lectures de jeunesse, par cet habile mélange d'émotions, cette double lecture possible lorsque l'on lit la série adulte, et ce très joli dessin. Mes tomes préférés sont probablement le troisième, axé sur l'émotion, et le cinquième, qui se passe totalement de nuit avec une intrigue presque effrayante pour une BD jeunesse. J'aime aussi le deuxième, qui est très drôle et met en place un road trip entre animaux qui est une vraie invitation au voyage. Le quatrième tome jongle entre le côté humoristique et doux-amer, par une confrontation entre une ancienne victime de Billy dans sa vie de garçon, qui devient ensuite bourreau de Billy le chaton. La tendance s'inverse et Billy doit se repentir pour ses mauvaises actions passées. Après Le Choix de Billy, le sixième tome, les premiers auteurs s'éclipsent peu à peu pour laisser place à Peral et Janssens. Et c'est pour moi le début de la fin pour cette série. L'ambiance entre les six premiers tomes et les cinq derniers est totalement différente, mis à part pour le tome 9 que j'ai bien aimé car il « boucle » l'intrigue principale de la série, sur demande de Desberg. Dans les tomes 7 (qui comprend deux histoires des anciens auteurs, que j'ai bien aimées tout de même) à 11, il n'y a plus d'enjeux, plus de mystère, plus d'émotions, le dessin est générique et ennuyeux et manque de caractère. Où est passée la profondeur, le côté noir qui me plaisait tant dans les premiers tomes ? Le tome 8 s'essaie même à réécrire ce qu'il s'est passé dans le tome 1, mais en version ennuyeuse, sans l'onirisme de l'au delà, et sans les ambiances de Décembre oppressantes. Donc, comme vous le voyez j'ai découvert la série avec un tome « tardif » mais j'ai ensuite bien vite choisi mon camp. La série est arrêtée depuis 2008, et c'est probablement pour le mieux, les deux derniers tomes n'ayant plus aucun lien avec le début de la série. Billy semble se plaire dans sa condition de chat, il n'y a plus de dilemme existentiel, plus de dysphorie liée à sa nouvelle enveloppe de chat, plus de tension, même l'humour ne fait plus mouche. En conclusion, si vous voulez découvrir la série, je vous conseille les six premiers tomes plus le tome 9, qui constituent une sorte d'histoire à suivre sur le dilemme de Billy, qui apprend à vivre comme un chat, se fait des amis et vit de grandes aventures, en gardant l'espoir infime de redevenir un garçon un jour. Oubliez le reste (c'est également ce qu'à fait Dupuis, car seuls les tomes de Colman et Desberg sont parus en intégrale). L'instant couvertures: la couverture du tome 1 de l'intégrale est incroyable, et retranscrit très bien l'aspect oppressant de la ville pour le jeune Billy, garçon dans la peau d'un chat.

29/12/2018 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Celle que...
Celle que...

Voila une série que je ne m'attendais pas à autant aimer ! Je suis peut-être un peu généreux dans ma note, mais après plusieurs lectures faites par des ami(e)s et des relectures plus tardives, je me dit que cette BD a quand même beaucoup à apporter aux gens. Surtout aux jeunes filles, mais ça ne peut pas faire de mal aux autres. Cette série part d'un postulat qui semble revu, et pourtant elle a réussi à me faire tenir jusqu'au bout par un traitement fin et pas manichéen pour un sou de ses personnages. A commencer par l'héroïne, bien évidemment, mais tout ceux qui gravitent autour sont intéressants et m'ont bien plu. L'histoire prend son temps, et l'intrigue peut paraître plan-plan, mais c'est pour mieux nous immerger dans la vie de cette jeune lycéenne tout à fait ordinaire. Et ce qui est drôlement plaisant, c'est que pour une fois il s'agit en effet d'une jeune lycéenne tout à fait ordinaire. Rien d'exceptionnel n'arrivera, pas de twist surprenant. C'est la vie comme elle est, regardé par le point de vue d'une jeune lycéenne. Niveau graphisme j'ai bien apprécié, même si je dois reconnaitre que ce n'est pas du tout ma tasse de thé. Le dessin est très typé manga mais fonctionne très bien. C'est plutôt immersif et je n'ai pas du tout fait attention à lui au cours de ma lecture. Au final c'est plutôt un bon point ! Bref, une série à mettre entre les mains des adolescentes mais aussi des autres, pour peu qu'une nouvelle part de la vie de quelqu'un vous intéresse. C'est assez bien fait pour qu'on puisse avoir envie d'y gouter une nouvelle fois.

28/12/2018 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Pourquoi j'ai tué Pierre
Pourquoi j'ai tué Pierre

Hum ... Je ne peut qu'ajouter une nouvelle à la longue liste des critiques positives sur cette BD. Que dire qui n'a pas déjà été dit ? Cette BD a fait beaucoup parler d'elle à sa sortie, mais elle le mérite. C'est un témoignage poignant et violent sur une douleur intime. C'est le récit d'un homme qui a souffert sans le savoir d'un attouchement sexuel subit dans son enfance. Et c'est dramatiquement bien mis en scène. La BD n'en a pas l'air, mais elle est particulièrement dense. On suivra toute les étapes de la vie de Olivier Ka, jusqu'à la libération de cet événement traumatisant. Je me suis rendu compte à la fin de la lecture exceptionnellement fluide qui nous est proposé. Jamais je n'ai eu envie de m'interrompre ou de bouger de mon siège. J'étais immergé dans cette histoire jusqu'au bout. Et je n'ai ressenti à aucun moment une quelconque sensation de malaise. Bien que plusieurs fois très marquant par le traumatisme exposée, la BD sait se faire dynamique et intéressante. Le dessin aide beaucoup, avec cette lisibilité parfaite qui est donné. Non, en vrai je ne saurais dire beaucoup de choses sur cette BD si ce n'est qu'il s'agit là d'une excellente BD et que je comprend l'engouement qu'elle a suscité à sa sortie, et qui continue encore. C'est une histoire qui ne laisse pas indifférent. J'aurais aimé, en fermant la BD, penser que ce serait une histoire inventée. Mais non, la réalité sordide et crue frappe toujours et c'est encore une fois un excellent exemple qui est donné ici. Ne vous privez pas de la lire si jamais vous mettez la main dessus.

28/12/2018 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Moi en double
Moi en double

C'est une bd dont l'auteure m'a beaucoup touché. Elle lutte de toute ses forces contre son obésité morbide. Elle se crée un double pour lutter contre toutes ses angoisses. C'est touchant et bouleversant par moment. C'est une souffrance partagée. J'avoue que c'est un combat très difficile pour perdre des kilos et pour se maintenir sans céder à la tentation. C'est une bd dans l'air du temps et surtout très bien écrite. C'est vrai qu'on peut vite s'ennuyer pour ce type de témoignage mais là, c'est réalisé avec brio si bien qu'on la dévore. Je pense que cette oeuvre peut aider des gens qui ont la volonté de se battre pour ne pas se laisser aller. Le 4 étoiles est franchement mérité. Les conséquences psychologiques et sociales de la prise et de la perte de poids ne seront pas éclipsées. Le sujet est en tout cas très intéressant.

26/12/2018 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Quelque chose nous a échappé
Quelque chose nous a échappé

Qui n’a pas croisé par hasard, au coin de la rue, le copain oublié qui, grossi, vieilli, aigri, s’est perdu en chemin ? Tout part de ce simple constat. Il est vrai que la vie ne fait pas de cadeau quand on tombe aussi bas. Pour autant, j'ai envie de dire que quand on est un fils de riches, on a déjà droit à la sécurité matérielle d'avoir un appart ou même une maison tout frais payée par maman et papa. Et puis, quand on est beau à faire tomber toutes les filles, on a vraiment la vie devant nous. Qu'est-ce qui cloche alors ? La drogue et l'alcool tout simplement qui sous des dehors d'amusement peuvent faire basculer des êtres faibles qui n'ont jamais fait d'effort dans leur vie pour obtenir des choses. J'aurais envie de dire à l'auteur de ne jamais culpabiliser car on aura beau tout faire, cela ne sera jamais assez efficace. Une oeuvre qui pousse sans doute à la réflexion sur ce genre de situation qu'on peut tous rencontrer dans notre entourage.

26/12/2018 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série Spirou et Fantasio
Spirou et Fantasio

Le problème avec ce genre de série c'est quand on arrive pour poster le 67 ème avis, et là ma fois comment faire pour être un brin original. Quoi qu'il en soit je crois bien que "4 aventures de Spirou et Fantasio" est la première BD que j'ai possédée et donc lue et relue. J'ai tout de suite accroché. Sur ce premier titre le trait de Franquin est encore -comment dire- "apprêté", tout en retenue et il faudra attendre un peu pour voir son trait prendre son véritable envol et reconnaissable entre mille par la suite. Alors oui vive Spirou et Fantasio et Seccotine et Champignac et Zorglub, sans oublier bien sur le Marsupilami. Je n'ai rien à reprocher à la période Franquin et il est vrai qu'après mon intérêt s'est délité car ben il y avait quand même d'autres trucs à découvrir. Bon je vais faire court, tout ayant été dit par mes petits camarades, vive Spirou et Fantasio, c'est quand même de la bombe; à lire; à lire et à lire encore et toujours.

26/12/2018 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Le Sculpteur
Le Sculpteur

Après son remarqué (et remarquable) L'Art Invisible, il faut dire que Scott McCloud était attendu au tournant. Et ce n'est pas facile de revenir d'un ouvrage théorique sur la bande-dessinée aussi complet. On attend forcément quelque chose de grandiose après. Curieusement, je crois qu'on retrouve dans cette BD plusieurs interrogations que l'auteur avait soulevées dans L'Art Invisible, quant à l'art et à l'artiste. C'est aussi une belle histoire sur la volonté de transmettre, de parler par l'art et de ce que l'on a dire. Bref, finalement cela semble être une continuité des interrogations et des réflexions que Scott McCloud se faisait dans son autre œuvre phare. Mais qu'en est-il de celle-ci ? Eh bien, je dois dire que je suis vraiment impressionné par le pavé qu'il nous a pondu. Le dessin n'est pas le point le plus fort (j'ai notamment eu du mal avec la façon dont il a représenté le visage du personnage principal), mais il a une façon de faire les cadrages et les planches qui m'a paru très bonne. Mais pour ce qui est du scénario ... J'ai adoré ! C'est une excellente façon de revisiter le mythe de Faust : ce que l'on est prêt à sacrifier à sa passion, à sa folie. Et pourtant, l'auteur arrive à rendre le tout intéressant et crédible. Le personnage de David ne saura pas tout de suite quoi faire de ce fabuleux don qu'il a échangé contre sa vie, il comprendra progressivement ce qu'il doit en faire et en dire. C'est aussi une histoire d'amitié, d'amour et de fraternité. Le personnage de Meg est extraordinaire d'ailleurs, touchant de réalisme et d'humanité. J'ai également adoré la façon dont David continuera de voir son "ange" (ou son démon ?) qui lui a fait passer un tel marché. Une relation touchante s'installe entre les deux également. L'auteur a pris son temps pour développer l'histoire, et je crois bien que c'est ce qui fait toute sa force. Étalée sur autant de pages, elle prend le temps de parler d'un peu de tout, de nous faire des personnages réalistes et concrets, mais surtout de développer tous les aspects d'un marché tel que celui que David a passé. Une belle leçon de vie, pas si manichéenne que ça, et qui se conclut d'une façon très optimiste et différente de ce que j'imaginais. C'est une belle histoire, le genre que je prends plaisir à relire de temps en temps alors même que je la connais. Peut-être parce que je suis touché encore et toujours par l'humanité qui ressort de celle-ci après tant de lectures ?

24/12/2018 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Tout le plaisir est pour moi
Tout le plaisir est pour moi

C'est un western très âpre ayant pour thème le massacre de la civilisation des indiens. On a oublié que l'Amérique s'est conquise par l'extermination des populations résidentes. Les atrocités vont laisser beaucoup de traces. Il est ici question d'une vengeance de l'un d'eux après la mort d'un des derniers chefs combattants. Il ne fera pas dans la dentelle. Le dessin assez dynamique est en noir et blanc. C'est une pure merveille de lisibilité et je ne demandais pas plus. Le scénario sera sombre tout au long jusqu'à cette réplique finale assez cinglante. J'ai rarement lu un western aussi dur car il est question de haine et de violence. C'est à découvrir mais pas à mettre dans toutes les mains. On est loin de la naïveté d'un Lucky Luke par exemple.

23/12/2018 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Bleu pétrole
Bleu pétrole

C'est le récit d'une catastrophe écologique au large de la Bretagne qui m'a beaucoup marqué durant mon enfance. 220 000 tonnes de pétrole brut défigurent près de 400 km de côtes bretonnes. Malheureusement, il y en a eu d'autres depuis et toujours au large de cette belle région qu'est la Bretagne. Oui, il faudrait faire payer plus sévèrement les pollueurs qui engendrent des millions de dollars sans se soucier des conséquences et des risques sur la nature. C'est surtout le récit d'une petite famille de paysans dont le père va se tourner vers la politique pour améliorer le sort des bretons et dont le fils aîné va faire de l'action humanitaire en Bretagne. On va assister au massacre écologique par les yeux de la fille surnommé Bleu. Il y aura aussi le tout dernier malheureusement victime d'un handicap mais qui surmontera avec courage. Bref, j'ai bien aimé cet aspect familial qui met la catastrophe en arrière-plan. Il y a beaucoup d'humanité et de tendresse dans ce récit habilement mené. Un graphisme assez réaliste qui est également parfaitement adapté à cette histoire qui se lit assez agréablement. Maintenant, le bleu pétrole n'est pas forcément ma couleur favorite.

21/12/2018 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Momo
Momo

Une série sur la jeunesse pleine de poésie, d'un peu d'humour et de beaux sentiments. Elle est prévue pour être structurée en diptyques, pour peu qu'elle ait assez de succès pour aller au-delà des 2 tomes actuellement parus. Ceux-ci se suffisent à eux-mêmes car ils forment une histoire bien complète, mais c'est avec plaisir que je lirais d'autres albums du même tonneau. C'est donc l'histoire d'une petite fille qui vit avec sa grand-mère dans un village côtier Normand. Son père est marin et absent car en mer pendant des semaines. De sa mère, on apprendra dans le tome 2 qu'elle les a abandonnés. La fillette, assez dévergondée et un peu rebelle quoique encore très jeune, s'aventure souvent dans les campagnes et rues de son village et use de son caractère très affirmé dans ses relations avec les adultes et autres jeunes des environs. Et ceux-ci forment peu à peu une petite communauté variée mais attachante. C'est mignon, assez futé et plein de sentiments nostalgiques des années 80 ou 90 où se déroule l'action. Le graphisme fait un peu penser à celui de Miyazaki pour Ponyo sur la falaise tout en gardant un ton résolument européen. Il est doté d'une jolie personnalité et très agréable à lire. L'histoire n'est pas toute rose et il y a un peu de tristesse à la fin du premier tome, mais celle-ci est surmonté par le caractère chaleureux des protagonistes et une fin de cycle pleine de charme.

19/09/2017 (MAJ le 18/12/2018) (modifier)