Underwater - le village immergé (Suiiki)

Note: 3.88/5
(3.88/5 pour 8 avis)

Voyage dans le temps dans un petit village tranquille...


Futurs immanquables Kodansha La BD au féminin : le manga Le meilleur du Manga Les Meilleurs Diptyques Les meilleurs mangas courts Les prix lecteurs BDTheque 2016 Petits villages perdus Seinen Voyages dans le temps

Par un été étouffant, alors que d’importantes restrictions d’eau frappent le Japon, la jeune Chinami s’évanouit pendant un entraînement d’athlétisme. Mais lorsque la collégienne se réveille, elle se trouve sur les berges idylliques d’une rivière aux eaux cristallines. Autour d’elle, un village paisible, où seuls vivent encore un vieil homme et un petit garçon. Ce lieu mystérieux, qui lui semble étrangement familier, va petit à petit lui livrer ses nombreux secrets… (texte : Ki-oon)

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 14 Janvier 2016
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Underwater - le village immergé © Ki-oon 2016
Les notes
Note: 3.88/5
(3.88/5 pour 8 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

14/01/2016 | Spooky
Modifier


L'avatar du posteur Mac Arthur

J’ai beaucoup aimé le premier tome, un peu moins le second mais sans que cette lecture ne devienne ennuyante. Underwater mélange la chronique sociale et le récit fantastique asiatique. J’ai bien apprécié ce mélange car la dimension fantastique vient se greffer d’une manière très naturelle sur ce roman graphique. Il est beaucoup question de fantômes et d’une légende dans laquelle intervient un dragon. Avec ces deux éléments, le récit aurait pu basculer dans la naïveté la plus totale. C’est pourtant tout l’inverse. Ce récit est sensible. Il parle du besoin d’avoir des racines. Il parle du temps qui passe. Il parle de dérèglement climatique et de la création de grands barrages aussi, comme ça, l’air de rien… En fait, il parle de beaucoup de choses et il aurait pu en parler sans avoir recours à cette dimension fantastique. Mais qu’est-ce que cela aurait été plat sans, justement, cette dimension, sans ce focaliseur qui nous permet de mieux appréhender le poids du passé, de mieux saisir les raisons de cet ancrage des habitants pour leur village condamné à disparaître. Le premier volume est vraiment prenant. Le deuxième donne plus la parole à la dimension fantastique du scénario. J'ai alors eu le sentiment que certaines séquences ne servaient à rien, qu'elles rallongeaient la sauce sans rien apporter d'essentiel. Heureusement, la fin du récit parvient à nouveau à très bien faire cohabiter les deux aspects (fantastique et roman graphique) pour offrir un final sensible et touchant. … Et en plus, j’ai bien aimé le dessin que j’ai trouvé supérieur au niveau moyen des mangas actuels. Plus fin, plus soigné dans ses décors, plus réaliste aussi… il est finalement plus proche du trait de Jiro Taniguchi que de celui des mangaka traditionnels. Franchement bien ! C’est exactement le genre de série courte qui permet à un amateur de bandes dessinées d’appréhender l’univers du manga sans être trop dérouté par ses codes spécifiques.

04/12/2018 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
L'avatar du posteur gruizzli

Curieusement, j'ai eu le sentiment récemment que plusieurs mangas que je lisais parlaient en fin de compte, de la même histoire : celle du basculement du monde dans l'ère actuelle. Historiquement, je pense qu'on peut même parler d'une ère post-contemporaine (période historique qui commence aux alentours de la révolution). Et ce manga s'accorde avec des mangas comme Tajikarao, l'esprit de mon village ou encore Ayako, avec ce passage d'un Japon plus traditionnel et campagnard à une modernité "forcée". Pour un peu, on retrouverait des idées qu'on retrouve par chez nous, lors de l'exode rural massif. Et ce manga en est la bonne illustration, où les traditions d'un pays se perdent dans une modernité, qui efface (physiquement) des villages et des lieux de vies après la guerre. On sent toute la tendresse qui se dégage pour une façon de vivre qui a aujourd'hui disparue, et qui pourtant faisait peut-être encore envie à certains. Le Japon, comme bien des pays occidentaux, à effacé son passé pour plonger de plein pieds dans la modernité, et ce n'est pas les quelques touches de "folklore" local qui vont permettre de comprendre tout ce qui a été perdu en moins d'un siècle. Cependant, bien que le sujet soit traité avec un intérêt certain et un dessin efficace, je n'ai pas été transporté à un point faramineux dans ce récit, qui m'a semblé un peu trop classique. Les personnages sont bons, l'intrigue est bien faite, tout est en place, mais c'est pas le genre transcendant. Et je ne saurais expliquer pourquoi, peut-être une histoire de quelques airs de déjà-vu avec d'autres ouvrages. Mais je laisse tout de même le conseil d'achat, parce que c'est bien fait et très beau, rempli de bonnes idées et d'une vraie émotion. On ressent tout ce que le Japon a perdu, et ça touche quand même. C'est le genre de lecture complémentaire à plusieurs autres mangas ou BD, pour appréhender toute cette période de bouleversement culturel et social, une nouvelle ère dans le monde.

29/11/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Quelque fois, dans la masse des mangas, je me demande pourquoi un titre retient plus l'attention du public qu'un autre. Etant un grand lecteur de manga, je peux affirmer que celui-ci n'est pas réellement différent de ceux que je lis habituellement pour être qualifié de chef d'oeuvre. L'attention sur un titre tient à peu de choses ou à une bonne publicité. En tout cas, je ne vous manipulerais point en vous disant que nous avons là le meilleur. Alors, oui, c'est bien dessiné. Une certaine douceur se dégage de ce conte onirique mi-fantastique avec ce voyage dans le temps entre rêve et réalité sur des thèmes maintes fois exploités. On peut même parfois se tromper dans les personnages tant les visages se ressemblent. Il faudra être particulièrement attentif. Avouez que ce sont des choses qu'on ne vous dira pas forcément pour vous inciter à cette lecture et peut-être à un achat. Comme dit, ce n'est pas à un singe qu'il faut apprendre à faire la grimace.

16/02/2017 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Les notes m'ont donné envie de lire cette série. Après lecture, je trouve que c'est pas mal, mais je ne trouve pas que c'est un chef d'oeuvre. En tout cas, j'ai mieux accroché ici qu'avec 'Mushishi' de la même mangaka. J'ai mieux aimé le tome 2 que le premier tome. Il est un peu plus passionnant à lire et il faut dire que durant une partie du tome 1 j'étais un peu perdu. Je n'arrivais pas à différencier la fille qui se projette dans le passé via les rêves et sa mère lorsqu'elle est jeune. Puis lorsque j'ai pu me repérer, j'ai vite réalisé que l'intrigue était bien maîtrisée. Toutefois, je ne fus pas très touché lorsqu'il y a des moments remplis d'émotions. Le dessin est pas mal. En gros, c'est une bonne série, mais qui m'a pas trop marqué.

28/10/2016 (modifier)
Par klechko
Note: 5/5

Voici une bien belle découverte, une histoire en deux tomes que l’on débute comme tant d’autres avec l’espoir de passer au moins un bon moment de divertissement et puis, au fur et à mesure on se laisse immerger dans le récit à la fois réel et onirique. Le rythme est lent, on se laisse guider par la douce quiétude qui se dégage qui contraste pourtant avec l’histoire dramatique qui y est contée. Au fil des pages, et à ma grande surprise, les émotions surviennent çà et là pour atteindre leur pic d’intensité lorsque l’on referme chaque volume. Un point négatif toutefois concernant le dessin et notamment certains visages difficiles à différencier. J’ai dû effectuer quelques retours en arrière en première lecture afin d’identifier clairement les personnages. Ceci m’a fait hésiter mais bon, je mets quand même 5/5 tant il est rare que je ressente autant d’émotions à la lecture d’une histoire. Au risque de me répéter, c’est une bien belle découverte.

12/10/2016 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
L'avatar du posteur Spooky

Après le remarqué Mushishi, qui n'a pas laissé indifférent ses lecteurs, Yuki Urushibara revient avec une histoire aux allures de conte, un récit que ne renierait pas Miyazaki, qui est d'ailleurs explicitement évoqué par l'éditeur. Il faut dire que certains éléments sont typiques : la campagne nipponne, l'arrivée de la modernité qui oblige les habitants d'un village paisible à partir, un personnage insaisissable qui se montre insouciant et intemporel, une créature mythique qui est aussi insaisissable... L'autre influence manifeste est Quartier lointain, puisque Chinami voyage dans le temps et l'histoire de sa famille, étroitement liée à cet endroit au calme troublant... Et bien sûr un cadre rural enchanteur comme Taniguchi sait tellement bien les peindre. On est dans une histoire troublante, pleine de faux-semblants, entre onirisme et naturalisme, et on se fait bercer, tout à fait comme ces gamins qui se laissent flotter dans la rivière après avoir sauté du vieux pont... Le charme agit indéniablement, et on se surprend à regretter que ce manga ne soit pas en couleurs pour profiter pleinement des jolis paysages composés par l'auteure... La fin, qui survient avec le tome 2, ne réserve pas vraiment de surprise, mais conserve ce charme si particulier, lié à la nture (et ses divinités) aussi bien qu'aux personnages, tous frappés de nostalgie mais aussi d'un certain bonheur de vivre. Je ne suis pas près d'oublier Sumio dans son village, et eux non plus...

14/01/2016 (MAJ le 26/05/2016) (modifier)
Par Pasukare
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Pasukare

J'attendais avec impatience la sortie de cette nouvelle série de Yuki Urushibara, dont j'ai déjà lu et très apprécié la série Mushishi. Pour rendre hommage au style incomparable de l'auteur, Ki-oon a eu la très bonne idée d'éditer cette série (qui comporte deux tomes) dans sa prestigieuse édition "Latitudes" et c'est une excellente initiative : rien que la couverture et les premières pages en couleur sont une invitation irrépressible à plonger sous l'eau et à suivre Chinami dans son voyage extraordinaire. Chinami, notre héroïne donc, est une collégienne qui, lors d'un entrainement d'athlétisme en pleine canicule, perd connaissance et se réveille sur les berges d'une rivière inconnue. Il s'avèrera au fil des pages que cette rivière coule à proximité du village natal de ses parents, village immergé depuis des années suite à la construction d'un barrage. J'ai trouvé le T2 encore plus touchant, poétique et émouvant : il s'agit là de couper le lien avec un être cher disparu trop tôt et ce n'est pas facile. Entre mystère, traditions, légendes et voyage dans les souvenirs de plusieurs générations de villageois, on découvre l'histoire de ce village et de certains de ses habitants. J'adore le style graphique de l'auteur, il se dégage quelque chose de zen et de reposant de ces pages, il y a de la poésie et du mystère, mais aussi des émotions fortes (joyeuses ou tristes voire les deux à la fois) : je suis fan et ça mérite un 5/5. A lire et posséder sans hésitation !

18/01/2016 (MAJ le 25/05/2016) (modifier)
Par Canarde
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Canarde

Une si belle histoire! Comme c'est l'histoire elle-même qui est très réussie, je ne vous gâcherai pas le plaisir en vous la racontant. L'influence de Myasaki se fait sentir: on y voit la confrontation entre une modernité japonaise particulièrement violente et des symboles traditionnels sous-jacents qui continuent de faire leurs chemins dans la tête des enfants. Ces deux ingrédients sont enrichis par un troisième qui met en scène l'histoire d'une famille, avec des liens entre passé, présent et rêve qui se télescopent de manière variée, au fil de la narration. Cette incursion de l'étrange peut aussi faire penser aux romans de Murakami (Kafka sur le rivage, par exemple) Ces trois mondes sont représentés par des météorologies différentes et donc des rendus qui glissent du surexposé (la sècheresse du temps présent), vers la nuance de gris (la pluie incessante du temps indéfini). La première page intrigante, lumineuse et légère donne à elle seule l'envie de lire ce petit bijou qui pourrait presque rester un one shot tant il est équilibré.

20/03/2016 (modifier)