On aime ou on n’aime pas.
Attention nous sommes dans un genre très particulier, en plus d'être une BD pornographique (n'ayons pas peur des mots même si je n'aime pas trop ce terme), c'est une BD ultra spécialisée, ce n'est pas juste "une BD de cul" qui se lit d'une main.
Xavier Duvet nous amène dans le milieu SM, mais surtout nous amène dans les méandres du fétichisme. Ici il s'agit d'évoquer le fétichisme des bas, des collants et autres articles qui mettent en général si bien en valeur les formes féminines. Mais là encore Duvet pousse le paroxysme de la féminisation en l'appliquant à l'homme. Osé me dire vous? Oui mais l'artiste s'en sort avec brio. La maitrise graphique de Duvet est telle qu'il parvient à transformer un homme en une créature si sensuelle qu'on en oublie barrière des sexes.
Lorsqu'on arrive à la fin de la BD, on ne peut que constater que l'auteur à atteint son but tant le dessin est troublant. Les planches généreuses et superbement illustrées font mouche à chaque fois. On ne peut rester insensible à la lecture de cette BD.
Enfin, il n'y a, à mon sens, rien de plus difficile que de dessiner des personnages de façon réaliste sans faire d'erreur de perspective ou de proportion. Là encore Duvet nous ébloui de son talent qui touche à la perfection (seuls Luis Royo ou Sorayama arrivent dans un registre plus érotique à une telle maitrise).
En résumé une BD pour les amateurs éclairés qui sauront prendre la pleine mesure de l'univers développé par le Maître.
6/5 pour le dessin.
4/5 pour le scénario.
On pourrait s'arrêter à une première impression et déclarer qu'il s'agit d'une sympathique oeuvre pour ado, à la limite de la parodie et dont le scénario avance laborieusement.
Dire que ce premier tome est un bon moyen de s'amuser en mettant en veilleuse son cerveau.
On pourrait aussi reprocher au dessin, même s'il est techniquement excellent, de manquer un brin de personnalité, bien que le travail sur les ombres et les lumières ainsi que la narration soient très soignés.
C'est à la relecture qu'on découvre les petites subtilités disséminées un peu partout dans l'épais volume. Les prises de position militante de l'auteur. L'empathie pour chacun de ses personnages du plus vilain au plus insignifiant. La méticulosité apportée à chaque détail de la vie de ces étudiants apprentis héros. La représentation loufoque de la guerre des sexes.
Et cet amour immodéré pour un genre en mal de reconnaissance: le bis.
Après lecture du deuxième opus qui va bien au delà du premier tome, je vais sauter le pas et attribuer un 5 bien mérité à cette série !
Juste une petite mise en garde pour commencer :
la série n'est pas finie et fort malheureusement, elle ne se terminera probablement jamais pour le plus grand malheur des amateurs tel que je suis.
D'ailleurs, j'ai du mal à comprendre pourquoi aucun éditeur n'est tombé sur le dos de Lidwine pour le forcer à finir son œuvre coûte que coûte ? On aurait sûrement assisté à la naissance d'un immense chef d'œuvre...
Mais que font les éditeurs ?
Tout y est : dessins, coup de crayon, couleurs, scénario, mise en scène, personnages principaux et secondaires, ambiance, monde imaginaire fantastique, cadre onirique, imagination bucolique et j'en passe... Tout est calé au millimètre près. Y a du très grand génie là dessous !
C'est tout simplement incroyable, et tellement incroyable qu'on a parfois du mal à y croire. Et oui, les génies ne sont pas toujours compris de leurs contemporains (n'a-t-il pas été reproché à Mozart de mettre "trop de notes" dans sa musique).
Lidwine nous emmène dans un conte féérique qu'il nous fait découvrir avec une poésie généreuse doublée d'une mélancolie lancinante particulièrement chiadée. J'ai été subjugué par cet album !
L'histoire se pose avec une finesse sans égale. Le lecteur rentre dans un monde torturé de mille sévices et l'auteur nous le fait découvrir avec simplicité. il y a même une certaine candeur dans la narration. Elle est presque détachée des évènements, ce qui permet au lecteur de prendre du recul et d'avoir un regard quasi objectif sur ce qu'il lit.
Laisser le lecteur à sa libre interprétation, c'est aussi prendre le risque qu'il ne comprenne pas.
Lidwine est et s'impose comme un chercheur dans l'art de la BD. La complexité qui en ressort n'est qu'une fausse image de ce qu'il veut nous faire transparaître. Avec une extraordinaire sobriété, il décrit magnifiquement les convulsions d'un monde à l'agonie. Humblement, il pose un décor digne des plus grandes légendes de notre monde.
Ce travail a été réalisé avec une énorme passion et une grande conviction. Lidwine a du beaucoup donner de lui même dans cette œuvre : il aurait fallu le reconnaître et le soutenir dans son travail.
Du génie, du génie, et encore du génie.
Évidemment, ce n'est pas un livre qui se lit en 1/4h : il faut prendre le temps de l'apprécier. Tourner les planches, revenir en arrière, admirer, fouiller les dessins du regard, trouver les détails et les indices laissés de ci de là ; petit à petit on comprend l'ampleur de l'ouvrage et franchement : on s'extasie.
J'espère que nombreux seront ceux qui partageront mon sentiment, pour qu'une nouvelle ère de la BD s'épanouisse en marge de la "mangaïsation" du livre à image de l'Europe occidentale (ceci dit certains manga sont excellents !).
Un incommensurable regret à la hauteur de la mélancolie onirique de cette série toujours en cours...
LIDWINE !!!!!!!!!! HEEELLLLLPPP !!!!!!!! :)
Il fallait faire un choix, il fallait trancher entre 4 et 5 étoiles… Je me lâche donc pour cette série hors norme…
Magnifique est le premier mot qui me vient à l'esprit après avoir lu cette BD.
Un vrai bonheur.
Herenguel renoue par cette série avec une passion de jeunesse, matérialisée par une ceinture de Cow-boy fabriquée par son père alors qu'il avait huit ans. Il y ajoute une touche de fantastique et de gros monstres hirsutes sorte d'exutoire tel qu'Herenguel le fait beaucoup plus lourdement dans Krän le Barbare, l'autre série qu'il scénarise. Mais contrairement à sa première série, ici, Herenguel fait dans le subtil, dans le crédible. L'histoire nous propulse en 1880 à Providence, dans le Rhode Island, état du nord Est de Etats-Unis. Le scénario n'est en lui-même peut être pas exceptionnellement original, mais il fait appelle à bon nombre de références littéraires dont il ne se cache pas (dont la moindre est de placer son histoire à Providence, ville où naquit et décéda HP Lovecraft ;)).
Nous y rencontrons Miss Cathy Gattine, fraîchement arrivée de Washington pour inspecter et évaluer la maison d'un défunt. Mais rapidement, on découvre que la mort est tout sauf naturelle et normale… On décolle alors dans un univers Western mâtiné de fantastique d'ésotérique et d'horreur. Un mélange détonant parfaitement maitrisé par son auteur et dont les ficelles sont loin d'être simples à dénouer. Herenguel nous livre un scénario au cordeau, dynamique, vivant, trituré. Nous retrouvons tous les personnages que nous sommes en droit d'attendre dans tout bon Western, et je comprends la critique de certains qui les disent trop caricaturaux. Mais les personnages ont de vrais caractères, de vraies personnalités et au fil de la lecture (et surtout des 2 tomes) les personnalités deviennent beaucoup moins évidente et les lourds secrets se dévoilent.
Et comme si cela ne suffisait pas, Herenguel nous livre des dessins d'une beauté incroyable.
Déjà, regardez cette couverture, digne des affiches des plus grands films d'Hollywood à la belle époque. Un charme, un mystère et ce contraste clair obscur de toute beauté.
Son trait fin, fait preuve d'une recherche des détails qui prouve un fort travail de recherche et de documentation. Les personnages ont des vraies gueules, les expressions sont tout en subtilité. Cela nous change de Krän et de son trait caricatural !
Les positions, les postures des personnages et des monstres sont sans reproche, les mise en scène, les découpages, les cadrages offre des tableaux vraiment puissant.
Ce trait est appuyé et renforcé par une colorisation unique, certainement audacieuse utilisant certainement diverses techniques dont la plus visible est l'utilisation de peinture très diluée (je suis nul en technique) qui donne à la lumière une vraie beauté et puissance. On a l'impression d'être constamment dans ces fins d'après midi d'automne où le soleil abondant n'est cependant plus très chaud, avec des lumières rasantes et une impression omniprésente de brume oppressante. Herenguel dans cet album, et c'est surement sa plus grande force, joue avec les lumières et les ombres de manière sublime, un vrai régal pour les yeux.
Je pourrai être plutôt dithyrambique avec ce dessin qui m'a scotché.
Et comme un bonheur ne vient jamais seul, cela dur sur plus de 69 pages ! Pour le prix d'un album normal, pratiquement 1,5 fois plus de plaisir de lecture, prolongeant constamment le scénario et permettant un vrai développement de l'histoire.
Et enfin pour ma part, cerise sur le gâteau, ayant acheté la première édition, je l'ai eu sous enveloppe protectrice avec un Ex Libris offert…
Herenguel conclut son diptyque avec brio. Le scénario, Les personnages se livrent un peu plus et de nous personnages prennent une importance nouvelle même si pas inattendue. Plus que l'importance de chacun, il s'agit bien de leur rôle sur lequel il convient de s'attarder, car certains personnages au final sont vraiment surprenant. Et jusqu'à la dernière seconde, je me serai laissé emporter par ce flot d'adrénaline, par ce flot d'action bestiale. Cette aventure au fond des bois la nuit comporte tous les éléments du genre, mais parfaitement revisités, parfaitement mixé. Le scénario qui nous est offert s'il ne présente rien de nouveau a cette force de tout reprendre sans tomber dans la banalité. Le mélange des genres est extrêmement bien maitrisé. J'ai tout simplement adoré ce qu'Hérenguel nous a livré ici. La vision personnelle d'Hérenguel est vraiment agréable. J'espère que son père lui a fabriqué dans son enfance un autre jouet qui saura l'inspirer autant pour un nouveau scénario de cet acabit !
Le scénario va crescendo, offrant une intensité de tous les instants. Difficile de respirer et même tourner les pages nous fait retenir notre souffle plutôt que de le reprendre.
Enfin, les 64 pages de ce tome 2 permettent une fois encore à l'auteur de rebondir maintes fois et d'offrir un final qui n'en finit pas. A chaque fois que l'on pense enfin le calme revenu, hop on nous en rajoute une petite couche pour notre grand bonheur.
Voilà, c'est terminé. C'est la classe. Une série comme j'en ai vraiment rarement lu. Une série qui cristallise tout les genres que j'aime dans un scénario musclé, dynamique et associé à un dessin hors concours.
Merci M. Herenguel.
Après la lecture du premier tome.
Quelle frustration à la fermeture de ce premier volet, vivement la suite du tome 2.
Cette BD est difficile à définir. Le scénario part un peu dans tous les sens et pourtant l'ensemble reste cohérent et passionnant. Les personnages ne font pas de la figuration et sont intrigants.
Pour il ne s'agit que d'un tome introductif, mais déjà la curiosité prend le dessus, où cette histoire va nous mener ? Qui sont réellement tous ces personnages ?
Le dessin est original et apporte une ambiance correspondant à merveille au récit.
J'ai vraiment adoré cette BD et j'attends beaucoup de la suite.
Je ne chercherai pas à apporter un résumé rationnel sur ce one-shot.
Le scénario est rempli de sens mais laisse avant tout au lecteur sa propre appréciation selon son humeur et sa sensibilité.
Cela est possible grâce au dessin hors norme de Supiot : une véritable oeuvre d'art, avec des couleurs qui en mettent plein les mirettes.
Graphiquement c'est une des plus belles BD que j'ai eu l'occasion de lire.
Avec un scénario moins abstrait, je serai peut être monté à la note maximale.
A découvrir de toute urgence, cette BD atypique sur tous les points de vue offre une expérience surprenante.
Cette espèce de conte relativement noir marque les esprits grâce à ses superbes cases allant jusqu'à la page entière.
Histoire sans Héros :
Première constatation cette BD n’a pas vraiment vieilli, vu son côté presque intemporel il est important de le souligner.
Evidemment les dessins de Dany ont évolué avec le temps depuis mais restent vraiment très bons dans ce premier one shot qui est vivant, dynamique, oppressant dans ce huis clos végétal.
L’histoire est presque redevenue à la mode à l’apogée de la série "Lost", mais elle a toujours été pour moi spéciale et cela même 15 ans après ma première lecture.
Je crois vraiment que cette histoire est traitée de façon remarquable ! Elle part d’un postulat assez simple : Un avion s’écrase dans la jungle et les survivants s’organisent. Van Hamme nous montre qu’il était déjà à cette époque le grand narrateur que nous connaissons aujourd'hui et qu'il était avec son histoire sans héros en très grande forme. Ses anti-héros sont tout simplement humains, avec leurs bons et mauvais cotés, ils sont finement imaginés et plusieurs sont même vraiment passionnants, ce qui n’est pas chose aisé pour une BD en un tome.
Une rencontre remarquable entre deux grands noms de la BD.
20 ans après :
Ou comment faire une suite d’une histoire qui n’en avait pas besoin et qui était difficile à concevoir. Et bien on redemande à Mister Van Hamme, et le pire c’est qu’il s’en tire encore une fois très bien.
Bien sûr l’histoire est différente de la BD d’aventure d’origine, on sent l’influence Largo Winch l’aventure est donc accompagnée d’une sorte de thriller presque financier. Pour abréger il y a quelques ingrédients rajoutés après ces 20 ans d’absence.
Mais pour moi le vrai plaisir, même si l’histoire est très intéressante, ce sont les retrouvailles avec cette grande famille que l’on n'avait pas vue depuis un bout de temps. Ils ont évolué, pris des chemins de traverse différents, on ne les retrouve pas forcement là où on les attendait. L’auteur arrive encore une fois à nous surprendre avec ses presque héros.
Dany aussi a évolué et ses dessins sont vraiment bons et il nous gratifie même de quelques planches en couleur directe assez novatrice pour l’époque. Il y avait bien sûr Hermann et quelques-uns qui avaient commencé, mais pas encore grand monde.
Il m'a confié, lors d’une séance de dédicace que d’ici quelques temps sa couleur directe sera au rendez-vous pour ses futurs albums comme se fut le cas avec Sur les traces de Dracula dont il a dessiné une des BD tout en couleur directe, tous simplement magnifique.
Une suite différente mais très appréciable. Les deux histoires pouvant presque se lire indépendamment.
moyenne ( 17/20 )
Excellente surprise que ce premier album qui nous entraine dans un monde médiéval où le fantastique pointe le bout de son nez. Adapté d’un roman allemand que je ne connaissais pas du tout, ce début de série est diablement efficace.
L’histoire n’est pas des plus originales : un homme qui part se venger des assassins de son fils, mais le tout est vraiment bien mené. L’histoire semble couler naturellement, on est vite prit dans les évènements et il devient dur de lâcher le bouquin. L’origine du héro est très floue, il dispose d’un certain pouvoir, nous en apprendrons certainement plus dans le deuxième et dernier tome, qui promet d’être riche et dynamique, tout comme le premier. Les scènes d’actions sont très efficaces, on comprend bien ce qui se passe. Efficacité est vraiment le mot qui pour moi résume très bien « La Chronique des Immortels » : sur une base assez classique, les auteurs ont fait un album excellent qui tient en haleine et dont on veut à tout prix connaitre la fin.
Les dessins sont très bons eux aussi. Les décors et les personnages sont dessinés, ou du moins coloriés, d’une manière différente. Le contraste entre les deux fait penser à du dessin-animé, c’est du plus bel effet. Les décors en particulier sont superbes, on prend plaisir à s’immerger dans ce monde. Les personnages ont tous des trognes de durs-à-cuire, ce qui renforce l’atmosphère guerrière de la série. Vraiment un bel objet en tout cas, j’ai été séduit par le graphisme.
On a donc ici un début de série du tonnerre, diablement efficace et doté de beaux dessins qui sortent un peu de l’ordinaire. Le tome 2 apportera déjà la conclusion de l’histoire, j’espère que ce sera aussi bon et justifiera définitivement l’achat de la série. A lire en tout cas.
Une série qui parle d'I.A. dominant l'espèce humaine pour son bien ?
Pas nouveau comme thème... Il faut dire qu'avec les romans d'Asimov et ses adaptations, on a eu l'occasion d'en rencontrer des I.A. !
Alors là, bon, je lis le résumé et rien de bien nouveau : un tyran informatique qui opprime les gentils humains pour leur bien.
Mais en feuilletant la BD, je tombe sur une scène où les I.A. n'hésitent pas à sacrifier des humains...
Ahhh, intéressant ! On n’a donc pas les trois lois de la robotique ! Ca doit valoir le coup d'essayer !
Finalement, l'histoire passe bien. Il y a pas mal de planches (68) et pourtant l'histoire ne m'est pas apparue trop longue. Effet manga peut être, une BD avec plus de planches et un style de dessin japonais ?
Mon seul regret est de voir mourir si vite l'historien... Comme si, à cette époque, 2136, les historiens corrects courent les rues pour les faire disparaitre...
Sinon la pirouette des singes comme hauts représentants est sympa : l'auteur nous dit que c'est pour garder la mémoire des espèces disparues mais on peut aussi y voir le cliché Planète des singes... Peut être que les I.A. ont lu ce livre !
Dessin : bah, j'aime les mangas et le style s'en rapproche (gros yeux de la ptite I.A., larmes à foison pour signifier les pleurs, etc.) assez sans être choquant dans une BD : 4/5
Bref, impatient de lire le tome 2 pour voir vers où va nous emmener le scénariste...
Les personnages vont-ils se croiser comme on pourrait s'y attendre ?
Edit après lecture tome 2 :
Finalement assez plaisant : l'intrigue avance somme toute peu mais les pieces se mettent en place petit à petit. Les personnages commencent à se regrouper comme "prévu". La petite fille va-t-elle passer du coté obscur de la force ? A voir dans le tome 3.
Une chose est sûre : l'auteur nous montre bel et bien que les IA ont aussi hérité des pires maux humains : esprit de supériorité, goûts pervers ou meurtriers, esprit perverti et corrompu...
Cette BD autobiographique retrace l’histoire de l’auteur depuis son enfance passée à Téhéran, son exil forcé par l’arrivée au pouvoir des Ayatollahs, ses études en Autriche puis son retour dans sa ville natale. Mille anecdotes parsèment le récit, amusantes, émouvantes ou tragiques, de ses premiers rêves (devenir prophète !) à ses déboires amoureux, en passant par ses accès de révolte récurrents vis-à-vis d’un monde souvent hostile.
Surtout ne pas se fier au style naïf et « malhabile » du dessin, car l’auteur est quant à elle d’une lucidité redoutable que seules l’autodérision et la cocasserie des situations viennent tempérer. C’est un véritable parcours initiatique que nous propose Marjane Statrapi, une véritable épopée racontée en BD à la manière d’un Candide iranien au féminin des temps modernes… mais qui se lit – ou plutôt se dévore - comme un roman. Et le lecteur de se laisser entraîner sans réticence dans cette autobiographie qui sent décidément le vécu, une « galère » pleine de rebondissements, d’humour et de tendresse – que par ailleurs le film a parfaitement reproduit. C’est aussi une charge sans ambiguïté- mais pas pour autant agressive, plutôt désabusée et ironique - contre la bêtise, le pouvoir et la religion – TOUTES les religions. Car Satrapi, y ayant été confrontée plus souvent que n’importe quel Occidental moyen – à travers les gardiens de la révolution islamique bien sûr - a maintes raisons de les détester. Ce que l’auteur réussit ici de manière extraordinaire et sans forcer, c’est à transcender les cultures occidentales et musulmanes, qualité sans doute permise par ses quelques séjours en Europe. Comme un pont entre les cultures. Et l’on réalise à la fin du livre qu’il y a beaucoup plus de choses qui rassemblent les peuples que de choses qui les divisent. Une œuvre sans aucun doute universelle, de par son message de tolérance et son humanité, en toute simplicité.
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On aime ou on n’aime pas. Attention nous sommes dans un genre très particulier, en plus d'être une BD pornographique (n'ayons pas peur des mots même si je n'aime pas trop ce terme), c'est une BD ultra spécialisée, ce n'est pas juste "une BD de cul" qui se lit d'une main. Xavier Duvet nous amène dans le milieu SM, mais surtout nous amène dans les méandres du fétichisme. Ici il s'agit d'évoquer le fétichisme des bas, des collants et autres articles qui mettent en général si bien en valeur les formes féminines. Mais là encore Duvet pousse le paroxysme de la féminisation en l'appliquant à l'homme. Osé me dire vous? Oui mais l'artiste s'en sort avec brio. La maitrise graphique de Duvet est telle qu'il parvient à transformer un homme en une créature si sensuelle qu'on en oublie barrière des sexes. Lorsqu'on arrive à la fin de la BD, on ne peut que constater que l'auteur à atteint son but tant le dessin est troublant. Les planches généreuses et superbement illustrées font mouche à chaque fois. On ne peut rester insensible à la lecture de cette BD. Enfin, il n'y a, à mon sens, rien de plus difficile que de dessiner des personnages de façon réaliste sans faire d'erreur de perspective ou de proportion. Là encore Duvet nous ébloui de son talent qui touche à la perfection (seuls Luis Royo ou Sorayama arrivent dans un registre plus érotique à une telle maitrise). En résumé une BD pour les amateurs éclairés qui sauront prendre la pleine mesure de l'univers développé par le Maître. 6/5 pour le dessin. 4/5 pour le scénario.
Freaks' Squeele
On pourrait s'arrêter à une première impression et déclarer qu'il s'agit d'une sympathique oeuvre pour ado, à la limite de la parodie et dont le scénario avance laborieusement. Dire que ce premier tome est un bon moyen de s'amuser en mettant en veilleuse son cerveau. On pourrait aussi reprocher au dessin, même s'il est techniquement excellent, de manquer un brin de personnalité, bien que le travail sur les ombres et les lumières ainsi que la narration soient très soignés. C'est à la relecture qu'on découvre les petites subtilités disséminées un peu partout dans l'épais volume. Les prises de position militante de l'auteur. L'empathie pour chacun de ses personnages du plus vilain au plus insignifiant. La méticulosité apportée à chaque détail de la vie de ces étudiants apprentis héros. La représentation loufoque de la guerre des sexes. Et cet amour immodéré pour un genre en mal de reconnaissance: le bis. Après lecture du deuxième opus qui va bien au delà du premier tome, je vais sauter le pas et attribuer un 5 bien mérité à cette série !
Le dernier loup d'Oz
Juste une petite mise en garde pour commencer : la série n'est pas finie et fort malheureusement, elle ne se terminera probablement jamais pour le plus grand malheur des amateurs tel que je suis. D'ailleurs, j'ai du mal à comprendre pourquoi aucun éditeur n'est tombé sur le dos de Lidwine pour le forcer à finir son œuvre coûte que coûte ? On aurait sûrement assisté à la naissance d'un immense chef d'œuvre... Mais que font les éditeurs ? Tout y est : dessins, coup de crayon, couleurs, scénario, mise en scène, personnages principaux et secondaires, ambiance, monde imaginaire fantastique, cadre onirique, imagination bucolique et j'en passe... Tout est calé au millimètre près. Y a du très grand génie là dessous ! C'est tout simplement incroyable, et tellement incroyable qu'on a parfois du mal à y croire. Et oui, les génies ne sont pas toujours compris de leurs contemporains (n'a-t-il pas été reproché à Mozart de mettre "trop de notes" dans sa musique). Lidwine nous emmène dans un conte féérique qu'il nous fait découvrir avec une poésie généreuse doublée d'une mélancolie lancinante particulièrement chiadée. J'ai été subjugué par cet album ! L'histoire se pose avec une finesse sans égale. Le lecteur rentre dans un monde torturé de mille sévices et l'auteur nous le fait découvrir avec simplicité. il y a même une certaine candeur dans la narration. Elle est presque détachée des évènements, ce qui permet au lecteur de prendre du recul et d'avoir un regard quasi objectif sur ce qu'il lit. Laisser le lecteur à sa libre interprétation, c'est aussi prendre le risque qu'il ne comprenne pas. Lidwine est et s'impose comme un chercheur dans l'art de la BD. La complexité qui en ressort n'est qu'une fausse image de ce qu'il veut nous faire transparaître. Avec une extraordinaire sobriété, il décrit magnifiquement les convulsions d'un monde à l'agonie. Humblement, il pose un décor digne des plus grandes légendes de notre monde. Ce travail a été réalisé avec une énorme passion et une grande conviction. Lidwine a du beaucoup donner de lui même dans cette œuvre : il aurait fallu le reconnaître et le soutenir dans son travail. Du génie, du génie, et encore du génie. Évidemment, ce n'est pas un livre qui se lit en 1/4h : il faut prendre le temps de l'apprécier. Tourner les planches, revenir en arrière, admirer, fouiller les dessins du regard, trouver les détails et les indices laissés de ci de là ; petit à petit on comprend l'ampleur de l'ouvrage et franchement : on s'extasie. J'espère que nombreux seront ceux qui partageront mon sentiment, pour qu'une nouvelle ère de la BD s'épanouisse en marge de la "mangaïsation" du livre à image de l'Europe occidentale (ceci dit certains manga sont excellents !). Un incommensurable regret à la hauteur de la mélancolie onirique de cette série toujours en cours... LIDWINE !!!!!!!!!! HEEELLLLLPPP !!!!!!!! :)
Lune d'argent sur Providence
Il fallait faire un choix, il fallait trancher entre 4 et 5 étoiles… Je me lâche donc pour cette série hors norme… Magnifique est le premier mot qui me vient à l'esprit après avoir lu cette BD. Un vrai bonheur. Herenguel renoue par cette série avec une passion de jeunesse, matérialisée par une ceinture de Cow-boy fabriquée par son père alors qu'il avait huit ans. Il y ajoute une touche de fantastique et de gros monstres hirsutes sorte d'exutoire tel qu'Herenguel le fait beaucoup plus lourdement dans Krän le Barbare, l'autre série qu'il scénarise. Mais contrairement à sa première série, ici, Herenguel fait dans le subtil, dans le crédible. L'histoire nous propulse en 1880 à Providence, dans le Rhode Island, état du nord Est de Etats-Unis. Le scénario n'est en lui-même peut être pas exceptionnellement original, mais il fait appelle à bon nombre de références littéraires dont il ne se cache pas (dont la moindre est de placer son histoire à Providence, ville où naquit et décéda HP Lovecraft ;)). Nous y rencontrons Miss Cathy Gattine, fraîchement arrivée de Washington pour inspecter et évaluer la maison d'un défunt. Mais rapidement, on découvre que la mort est tout sauf naturelle et normale… On décolle alors dans un univers Western mâtiné de fantastique d'ésotérique et d'horreur. Un mélange détonant parfaitement maitrisé par son auteur et dont les ficelles sont loin d'être simples à dénouer. Herenguel nous livre un scénario au cordeau, dynamique, vivant, trituré. Nous retrouvons tous les personnages que nous sommes en droit d'attendre dans tout bon Western, et je comprends la critique de certains qui les disent trop caricaturaux. Mais les personnages ont de vrais caractères, de vraies personnalités et au fil de la lecture (et surtout des 2 tomes) les personnalités deviennent beaucoup moins évidente et les lourds secrets se dévoilent. Et comme si cela ne suffisait pas, Herenguel nous livre des dessins d'une beauté incroyable. Déjà, regardez cette couverture, digne des affiches des plus grands films d'Hollywood à la belle époque. Un charme, un mystère et ce contraste clair obscur de toute beauté. Son trait fin, fait preuve d'une recherche des détails qui prouve un fort travail de recherche et de documentation. Les personnages ont des vraies gueules, les expressions sont tout en subtilité. Cela nous change de Krän et de son trait caricatural ! Les positions, les postures des personnages et des monstres sont sans reproche, les mise en scène, les découpages, les cadrages offre des tableaux vraiment puissant. Ce trait est appuyé et renforcé par une colorisation unique, certainement audacieuse utilisant certainement diverses techniques dont la plus visible est l'utilisation de peinture très diluée (je suis nul en technique) qui donne à la lumière une vraie beauté et puissance. On a l'impression d'être constamment dans ces fins d'après midi d'automne où le soleil abondant n'est cependant plus très chaud, avec des lumières rasantes et une impression omniprésente de brume oppressante. Herenguel dans cet album, et c'est surement sa plus grande force, joue avec les lumières et les ombres de manière sublime, un vrai régal pour les yeux. Je pourrai être plutôt dithyrambique avec ce dessin qui m'a scotché. Et comme un bonheur ne vient jamais seul, cela dur sur plus de 69 pages ! Pour le prix d'un album normal, pratiquement 1,5 fois plus de plaisir de lecture, prolongeant constamment le scénario et permettant un vrai développement de l'histoire. Et enfin pour ma part, cerise sur le gâteau, ayant acheté la première édition, je l'ai eu sous enveloppe protectrice avec un Ex Libris offert… Herenguel conclut son diptyque avec brio. Le scénario, Les personnages se livrent un peu plus et de nous personnages prennent une importance nouvelle même si pas inattendue. Plus que l'importance de chacun, il s'agit bien de leur rôle sur lequel il convient de s'attarder, car certains personnages au final sont vraiment surprenant. Et jusqu'à la dernière seconde, je me serai laissé emporter par ce flot d'adrénaline, par ce flot d'action bestiale. Cette aventure au fond des bois la nuit comporte tous les éléments du genre, mais parfaitement revisités, parfaitement mixé. Le scénario qui nous est offert s'il ne présente rien de nouveau a cette force de tout reprendre sans tomber dans la banalité. Le mélange des genres est extrêmement bien maitrisé. J'ai tout simplement adoré ce qu'Hérenguel nous a livré ici. La vision personnelle d'Hérenguel est vraiment agréable. J'espère que son père lui a fabriqué dans son enfance un autre jouet qui saura l'inspirer autant pour un nouveau scénario de cet acabit ! Le scénario va crescendo, offrant une intensité de tous les instants. Difficile de respirer et même tourner les pages nous fait retenir notre souffle plutôt que de le reprendre. Enfin, les 64 pages de ce tome 2 permettent une fois encore à l'auteur de rebondir maintes fois et d'offrir un final qui n'en finit pas. A chaque fois que l'on pense enfin le calme revenu, hop on nous en rajoute une petite couche pour notre grand bonheur. Voilà, c'est terminé. C'est la classe. Une série comme j'en ai vraiment rarement lu. Une série qui cristallise tout les genres que j'aime dans un scénario musclé, dynamique et associé à un dessin hors concours. Merci M. Herenguel.
Terre de feu
Après la lecture du premier tome. Quelle frustration à la fermeture de ce premier volet, vivement la suite du tome 2. Cette BD est difficile à définir. Le scénario part un peu dans tous les sens et pourtant l'ensemble reste cohérent et passionnant. Les personnages ne font pas de la figuration et sont intrigants. Pour il ne s'agit que d'un tome introductif, mais déjà la curiosité prend le dessus, où cette histoire va nous mener ? Qui sont réellement tous ces personnages ? Le dessin est original et apporte une ambiance correspondant à merveille au récit. J'ai vraiment adoré cette BD et j'attends beaucoup de la suite.
Le Dérisoire
Je ne chercherai pas à apporter un résumé rationnel sur ce one-shot. Le scénario est rempli de sens mais laisse avant tout au lecteur sa propre appréciation selon son humeur et sa sensibilité. Cela est possible grâce au dessin hors norme de Supiot : une véritable oeuvre d'art, avec des couleurs qui en mettent plein les mirettes. Graphiquement c'est une des plus belles BD que j'ai eu l'occasion de lire. Avec un scénario moins abstrait, je serai peut être monté à la note maximale. A découvrir de toute urgence, cette BD atypique sur tous les points de vue offre une expérience surprenante. Cette espèce de conte relativement noir marque les esprits grâce à ses superbes cases allant jusqu'à la page entière.
Histoire sans Héros
Histoire sans Héros :
Première constatation cette BD n’a pas vraiment vieilli, vu son côté presque intemporel il est important de le souligner.
Evidemment les dessins de Dany ont évolué avec le temps depuis mais restent vraiment très bons dans ce premier one shot qui est vivant, dynamique, oppressant dans ce huis clos végétal.
L’histoire est presque redevenue à la mode à l’apogée de la série "Lost", mais elle a toujours été pour moi spéciale et cela même 15 ans après ma première lecture.
Je crois vraiment que cette histoire est traitée de façon remarquable ! Elle part d’un postulat assez simple : Un avion s’écrase dans la jungle et les survivants s’organisent. Van Hamme nous montre qu’il était déjà à cette époque le grand narrateur que nous connaissons aujourd'hui et qu'il était avec son histoire sans héros en très grande forme. Ses anti-héros sont tout simplement humains, avec leurs bons et mauvais cotés, ils sont finement imaginés et plusieurs sont même vraiment passionnants, ce qui n’est pas chose aisé pour une BD en un tome.
Une rencontre remarquable entre deux grands noms de la BD.
20 ans après :
Ou comment faire une suite d’une histoire qui n’en avait pas besoin et qui était difficile à concevoir. Et bien on redemande à Mister Van Hamme, et le pire c’est qu’il s’en tire encore une fois très bien.
Bien sûr l’histoire est différente de la BD d’aventure d’origine, on sent l’influence Largo Winch l’aventure est donc accompagnée d’une sorte de thriller presque financier. Pour abréger il y a quelques ingrédients rajoutés après ces 20 ans d’absence.
Mais pour moi le vrai plaisir, même si l’histoire est très intéressante, ce sont les retrouvailles avec cette grande famille que l’on n'avait pas vue depuis un bout de temps. Ils ont évolué, pris des chemins de traverse différents, on ne les retrouve pas forcement là où on les attendait. L’auteur arrive encore une fois à nous surprendre avec ses presque héros.
Dany aussi a évolué et ses dessins sont vraiment bons et il nous gratifie même de quelques planches en couleur directe assez novatrice pour l’époque. Il y avait bien sûr Hermann et quelques-uns qui avaient commencé, mais pas encore grand monde.
Il m'a confié, lors d’une séance de dédicace que d’ici quelques temps sa couleur directe sera au rendez-vous pour ses futurs albums comme se fut le cas avec Sur les traces de Dracula dont il a dessiné une des BD tout en couleur directe, tous simplement magnifique.
Une suite différente mais très appréciable. Les deux histoires pouvant presque se lire indépendamment.
moyenne ( 17/20 )
La Chronique des Immortels
Excellente surprise que ce premier album qui nous entraine dans un monde médiéval où le fantastique pointe le bout de son nez. Adapté d’un roman allemand que je ne connaissais pas du tout, ce début de série est diablement efficace. L’histoire n’est pas des plus originales : un homme qui part se venger des assassins de son fils, mais le tout est vraiment bien mené. L’histoire semble couler naturellement, on est vite prit dans les évènements et il devient dur de lâcher le bouquin. L’origine du héro est très floue, il dispose d’un certain pouvoir, nous en apprendrons certainement plus dans le deuxième et dernier tome, qui promet d’être riche et dynamique, tout comme le premier. Les scènes d’actions sont très efficaces, on comprend bien ce qui se passe. Efficacité est vraiment le mot qui pour moi résume très bien « La Chronique des Immortels » : sur une base assez classique, les auteurs ont fait un album excellent qui tient en haleine et dont on veut à tout prix connaitre la fin. Les dessins sont très bons eux aussi. Les décors et les personnages sont dessinés, ou du moins coloriés, d’une manière différente. Le contraste entre les deux fait penser à du dessin-animé, c’est du plus bel effet. Les décors en particulier sont superbes, on prend plaisir à s’immerger dans ce monde. Les personnages ont tous des trognes de durs-à-cuire, ce qui renforce l’atmosphère guerrière de la série. Vraiment un bel objet en tout cas, j’ai été séduit par le graphisme. On a donc ici un début de série du tonnerre, diablement efficace et doté de beaux dessins qui sortent un peu de l’ordinaire. Le tome 2 apportera déjà la conclusion de l’histoire, j’espère que ce sera aussi bon et justifiera définitivement l’achat de la série. A lire en tout cas.
Meteors
Une série qui parle d'I.A. dominant l'espèce humaine pour son bien ? Pas nouveau comme thème... Il faut dire qu'avec les romans d'Asimov et ses adaptations, on a eu l'occasion d'en rencontrer des I.A. ! Alors là, bon, je lis le résumé et rien de bien nouveau : un tyran informatique qui opprime les gentils humains pour leur bien. Mais en feuilletant la BD, je tombe sur une scène où les I.A. n'hésitent pas à sacrifier des humains... Ahhh, intéressant ! On n’a donc pas les trois lois de la robotique ! Ca doit valoir le coup d'essayer ! Finalement, l'histoire passe bien. Il y a pas mal de planches (68) et pourtant l'histoire ne m'est pas apparue trop longue. Effet manga peut être, une BD avec plus de planches et un style de dessin japonais ? Mon seul regret est de voir mourir si vite l'historien... Comme si, à cette époque, 2136, les historiens corrects courent les rues pour les faire disparaitre... Sinon la pirouette des singes comme hauts représentants est sympa : l'auteur nous dit que c'est pour garder la mémoire des espèces disparues mais on peut aussi y voir le cliché Planète des singes... Peut être que les I.A. ont lu ce livre ! Dessin : bah, j'aime les mangas et le style s'en rapproche (gros yeux de la ptite I.A., larmes à foison pour signifier les pleurs, etc.) assez sans être choquant dans une BD : 4/5 Bref, impatient de lire le tome 2 pour voir vers où va nous emmener le scénariste... Les personnages vont-ils se croiser comme on pourrait s'y attendre ? Edit après lecture tome 2 : Finalement assez plaisant : l'intrigue avance somme toute peu mais les pieces se mettent en place petit à petit. Les personnages commencent à se regrouper comme "prévu". La petite fille va-t-elle passer du coté obscur de la force ? A voir dans le tome 3. Une chose est sûre : l'auteur nous montre bel et bien que les IA ont aussi hérité des pires maux humains : esprit de supériorité, goûts pervers ou meurtriers, esprit perverti et corrompu...
Persepolis
Cette BD autobiographique retrace l’histoire de l’auteur depuis son enfance passée à Téhéran, son exil forcé par l’arrivée au pouvoir des Ayatollahs, ses études en Autriche puis son retour dans sa ville natale. Mille anecdotes parsèment le récit, amusantes, émouvantes ou tragiques, de ses premiers rêves (devenir prophète !) à ses déboires amoureux, en passant par ses accès de révolte récurrents vis-à-vis d’un monde souvent hostile. Surtout ne pas se fier au style naïf et « malhabile » du dessin, car l’auteur est quant à elle d’une lucidité redoutable que seules l’autodérision et la cocasserie des situations viennent tempérer. C’est un véritable parcours initiatique que nous propose Marjane Statrapi, une véritable épopée racontée en BD à la manière d’un Candide iranien au féminin des temps modernes… mais qui se lit – ou plutôt se dévore - comme un roman. Et le lecteur de se laisser entraîner sans réticence dans cette autobiographie qui sent décidément le vécu, une « galère » pleine de rebondissements, d’humour et de tendresse – que par ailleurs le film a parfaitement reproduit. C’est aussi une charge sans ambiguïté- mais pas pour autant agressive, plutôt désabusée et ironique - contre la bêtise, le pouvoir et la religion – TOUTES les religions. Car Satrapi, y ayant été confrontée plus souvent que n’importe quel Occidental moyen – à travers les gardiens de la révolution islamique bien sûr - a maintes raisons de les détester. Ce que l’auteur réussit ici de manière extraordinaire et sans forcer, c’est à transcender les cultures occidentales et musulmanes, qualité sans doute permise par ses quelques séjours en Europe. Comme un pont entre les cultures. Et l’on réalise à la fin du livre qu’il y a beaucoup plus de choses qui rassemblent les peuples que de choses qui les divisent. Une œuvre sans aucun doute universelle, de par son message de tolérance et son humanité, en toute simplicité.