Moi j'ai commencé par le Mystère Egyptchien le tome 5. J'ai aimé la démarche et les dessins très cartoons m'ont plu par leur dynamisme. Je viens d'acheter le 6 Malbouffe dans un festival et je l'ai fait dédicacer par Dirick qui est un auteur très sympa qui se prend pas la tête. Je n'ai pas été déçu. Ce sont les deux volumes que j'ai lus mais ils me donnent envie de lire les autres.
Je n'aime pas les mangas mais j'arrive à me forcer quand le contenu est de qualité.
"Demain les Oiseaux" m'a plu de bout en bout. Le scénario est intelligent, rythmé et maitrisé.
Les 19 chapitres peuvent se lire indépendamment mais forment une histoire complète sur l'avènement de la civilisation au pouvoir sur la terre.
Le parallèle avec la civilisation est bien narré. L'auteur décortique leur société avec brio. Il ne faut pas se leurrer, ce récit démontre les absurdités du règne humain avant tout car les oiseaux reproduisent exactement les mêmes erreurs que les hommes.
Le final est bien senti et clos admirablement ce petit pavé de 320 pages.
Ce one shot doit être la BD au meilleur rapport qualité / prix que je connaisse. En effet, le prix de vente n'est que de 10,50 euros, moins de 10 euros avec les 5%.
Si cette BD avait été imprimée dans le sens franco belge, j'aurai peut être mis un 5/5. Sauf erreur de ma part, il suffit de faire un mirroring au dessin. Je trouve pénible de lire à contre sens, sachant que je lis un manga tous les 36 du mois....
En tout cas, je suis heureux de cette lecture, j'ai déjà converti cet emprunt en achat. J'ai même passé commande avant d'avoir terminé d'en lire le tiers. Une première !!!
Avec un tel prix, je ne peux que conseiller vivement l'achat.
On ne ressort pas indemne d'une telle lecture (malgré déjà 1500 avis déposés). Moi, j'ai éprouvé beaucoup de colère contre une société qui laisse faire ce genre de choses totalement inadmissible. Oui, de la colère contre ces hommes qui se croient de véritables mâles en dominant leur femme tout en s'abreuvant de canettes de bière. Il n'existe pas plus vil ... Je suis totalement bouleversé par la dernière image. :((
Si je pouvais éradiquer d'un cou de baguette magique ce fléau qui gangrène la société, je n'hésiterais pas une seule seconde à le faire. Pourquoi ne pas créer des comités de vigilance dans chaque quartier pour éviter que de tel drame ne survienne ? S'il faut passer par la dénonciation pour lutter contre ces êtres ignobles, alors oui. En n'oubliant pas de durcir la loi au maximum ... Bien entendu, ceci est mon parti pris personnel que m'a inspiré une telle lecture. Les monstres modernes doivent être combattus et pas seulement par des super-héros issus du passé ...
Cette bd a le mérite de parler d'un sujet difficile en ne tournant pas autour du pot de manière hypocrite. Il n'y a point de sensiblerie inutile. C'est vrai que beaucoup de lecteurs éprouveront certainement un malaise devant notre impuissance. Mais il ne faut pas ... Il faut voir la réalité en face et agir en conséquence même s'il est difficile de rentrer dans l'intimité d'un couple. Cette lecture est d'utilité publique.
Presque inconditionnelle de "tout Cosey", ce qui est appelé "bons sentiments" me fait surtout l'effet d'une brise fraîche et humaine, en toute simplicité, dans un monde fait de beaucoup de brutalité.
Le Bouddha d'Azur nous ramène au Tibet de Jonathan, le Tibet vu par Cosey, avec tendresse et comme de l'intérieur. Un autre regard sur l'autre.
Pour mon 900ème avis, j'ai décidé de choisir une série que je ne connais que depuis quelques temps et qui fait déjà parti de mes séries humoristiques préférées. Avec 'Raymond Calbuth', Tronchet est encore plus drôle que dans sa série Jean-Claude Tergal. Je ne pensais pas que c'était possible !
La force de la série est la personnalité de Raymond et sa femme. Ils sont tous les deux cinglés et les voir croire à leurs propres fabulations est très amusant. La série ne m'ennuie pas une seconde car elle est totalement imprévisible. Impossible de savoir quelle connerie Raymond va inventer. Chaque fois que je me dis que c'est impossible d'être aussi stupide, il fait quelque chose qui est plus stupide ! Un vrai champion du monde.
Avec ce genre de BD, il n'y a pas d'explications qui tiennent. Soit on s'immerge totalement dans le récit soit on en reste complètement étranger.
Il s'agit d'un pur roman graphique où il ne se passe rien de remarquable, si ce n'est un moment de vie avec une famille.
Celle-ci se réunit chez les parents qui annoncent leur volonté de divorcer au bout de quarante ans de mariage. La suite est à lire, on apprend à connaître les 3 enfants et leurs propres enfants. Il y a bien quelques autres personnages mais l'ensemble du récit se concentre sur les membres de la famille.
La narration est excellente, cette BD se lit avec une facilité déconcertante. Le dessin est très moyen mais a le mérite d'être lisible. Les relations priment dans ce genre d'histoire.
J'ai pensé à Blankets - Manteau de neige sur la forme et le fond.
En raison de son prix et de sa longueur, je ne conseille cette BD qu'aux adeptes des romans graphiques.
J'ai adoré, je suis convaincu que d'autres ressentiront le même plaisir en lisant ce pavé.
Ah ! la bonne lecture que voilà !
L’ambiance est très noire. Traxler, détective privé carburant au Jack Daniels, qui n'est pas sans rappeler l'Alack Sinner de Muñoz et Sampayo, est engagé pour ce qu’il ne pense être qu’une banale affaire d’adultère. Il se trouve toutefois coincé dans un engrenage tel qu’il n’a d’autre choix que de se tourner vers Giusti, un vieil ami, tueur à gages de profession. Ce dernier a, pour sa part, des airs de Samuel L. Jackson dans Pulp Fiction, vu le costume-cravate noir et le petit discours rituel avant l’exécution de ses cibles. La chasse à l’homme est alors ouverte. A deux, ils se mettent à traquer le responsable des malheurs de Traxler, qui se trouve être l’un des « contrats » de Giusti.
D’autres personnages entrent alors en scène, allant du flic louche au financier escroc, en passant par les receleurs et autres « nettoyeurs ».
Le scénario est bien ficelé, sans être révolutionnaire. L’on suit les différents personnages dont les routes se croisent, rythmées par quelques spectaculaires fusillades.
Le dessin est, quant à lui, incroyablement beau. Du grand art ! Un noir et blanc bien tranché. L’on pense alors à Frank Miller. Mais les personnages de Rossi n’ont pas le côté caricatural de ceux de Miller – et, à mon sens, c’est tant mieux!
Concernant le support, il s’agit d’un petit format à l’impression peut-être un peu « cheap », mais – et c’est là la conséquence positive – le prix s’en ressent : 12 € pour 160 pages de pur plaisir, à mon sens, c’est une bonne affaire !
Fidèle de l’auteur, tu ne seras pas dépaysé ! Dès l’ouverture, c’est comme à la maison. Tous nos bons vieux repères sont là. Beaucoup de noir, du gris et du blanc. Des foultitudes de foules, des édifices édifiants, des personnes impersonnelles. Les espaces sont vastes ou parfois plus étriqués, immuablement astreignants tant ils sont remplis de gens et de choses. Et puis cette Sensation familière de solennité, de distanciation et de froideur. Chaque nouvel album parait tellement identique, mais s’avère pourtant si subtilement différent.
Naturellement, le concept de l’oeuvre ne se départ pas de son originalité traditionnelle (Marc Antoine Mathieu a encore claqué la boite à idées en faisant dans le Divin culotté). Ce qui change vraiment, c’est l’inhabituelle tranquillité, le classicisme (très relatif) de la mise en scène. Colmatés, les trous dans les planches ! Remballées, les spirales infernales ! Chacun à sa place : la fin à la fin, le début au début et le dessin, bien sage, cantonné aux pages. L’absurde ludique et ses voltiges narratives glissent de l’ancienne poésie des cases vers une nouvelle philosophie des bulles. Si MAM fait joujou, c’est avec les mots. Une rhétorique subjective, ingénieuse et très souvent imparable qui dévoile un album infiniment plus intime, bien plus personnel qu’à l’accoutumée et indubitablement plus drôle.
Qu’on se le dise, le Très-Haut s’est risqué en bas et les hommes sont en émoi. Mais est-ce vraiment lui ? Un artefact, une réalité ? Sommé de prouver son identité, puis soudainement sollicité de toutes parts, le Créateur sera finalement confronté à sa création au cours d’un procès insensé. Eh oui, le genre humain a beaucoup de griefs, de dilemmes très cartésiens et réclame explications, dommages et intérêts ! En autant d’intervenants,
les différents points de vue affluent et les répliques fusent. Perspectives scientifiques, métaphysiques, sociales, théologiques, spirituelles, mercantiles, artistiques... Rappelant souvent les grands auteurs à notre souvenir, ces perles de pertinence, d’ironie ou d’humour aboutissent fréquemment à des réflexions toujours plus profondes.
Immanquablement, on relèvera le côté universel du Dieu de MAM. Un Éternel suggéré, quelquefois deviné sous les canons de l’imaginaire populaire, mais sans signe distinctif. Absence d’édifices sacrés, aucune obédience affichée : c’est autour du concept général de Dieu que l’on discute ici. Un leurre depuis le commencement. À faire tant parler les hommes, exposant le panorama de leur religiosité, l’auteur n’a fait qu’établir un constat (amer) de notre société occidentale. Il nous renvoie notre image à travers celle que nous avons de Dieu. Un reflet superficiel dont la spiritualité en berne cherche son salut dans des addictions de plus en plus artificielles…
Un essai grotesque et clairvoyant qui me confirme une vérité : in MAM i trust !
Petit Poilu, c'est fort !
Car cette BD destinée aux plus jeunes de nos apprentis lecteurs a séduit tous ceux à qui je l'ai proposée, tous âges confondus ! Que ce soit mon fils de 5 ans, maintenant fan inconditionnel, ou mes collègues, tous voient arriver cette petite boule de poils noirs avec les sourire aux lèvres quand un nouveau tome vient compléter mes rayons.
Du point de vue du dessin, c'est simple, tranché et efficace. La narration ne s'en porte que mieux, et c'est par ailleurs essentiel dans une BD sans texte. Car ici on vise avant tout les plus jeunes. Pas besoin de savoir lire pour suivre notre bouffiole ! Pierre Bailly, que je connaissais par le biais de Ludo, impose un trait et un dessin des plus sobres qui sert à merveille ces petites aventures.
Car du côté des scénarios, Céline Fraipont (inconnue au bataillon...) fait un travail remarquable. C'est simple, ok, mais sans jamais tomber dans la mièvrerie. Petit Poilu sait se debrouiller tout en gardant un côté attachant. J'ai par ailleurs beaucoup aimé les petits leitmotiv utilisés au travers de la série : la scène d'intro, l'utilisation de la photo de sa mère quand "ça fait peur", ou encore la scène finale.
En tout cas, si vous cherchez une BD pour s'initier ou découvrir les joies de la BD, je trouve que Petit Poilu est l'exemple parfait de la réussite narrative !
Le Blaireau est une chouette petite série malheureusement trop méconnue. Il est vrai que j’éprouve un faible pour les talents de scénariste de Rodolphe, un artiste qui parvient souvent à créer des personnages attachants.
Et le Blaireau, alias Antoine Blérien, est exactement le genre de personnage que j’adore. Désabusé, humain, gentil, grande gueule, complexé, tendre, têtu, il cumule les qualités du parfait anti-héros. Accompagné d’une galerie de personnages à son image, il vit des aventures dont il ne sort pas en vainqueur, mais avec le sentiment d’être resté honnête avec lui-même.
Si les scénarios ressemblent à ceux de films policiers des années ’50, c’est avant tout dû au soin apporté à la psychologie des acteurs et à la présence invariable d’un personnage féminin auquel le Blaireau s’attachera. La pin-up est de rigueur (même si elle n’est pas toujours très sexy). Le suspense est on ne peut plus relatif, et l’amateur de belles intrigues policières risque vraiment de rester sur sa faim.
De plus, il faut reconnaître que certaines histoires (et « Roxane » en particulier) se résument à peu de chose. Cette relative absence d’action présente l’avantage de laisser le champ libre au développement des relations entre les différents acteurs. Rodolphe laisse vraiment le temps à ses différents personnages de se rencontrer, ce qui accroit la plausibilité de l’ensemble, et sa dimension humaine.
Si le premier tome est assez déroutant, graphiquement parlant (les personnages en général, et le Blaireau en particulier, semblent par moment sortis d’un vieux Mickey), ils vont vite évoluer vers un semi-réaliste parfois brouillon mais qui, dans ses meilleurs moments, m’aura rappelé « Julien Boisvert » (le nez, sans doute). De plus, la colorisation est assez réussie à mon goût. Elle donne à cet univers un petit coté « paillettes usagées » qui lui convient parfaitement, … des couleurs qui auraient pu être trop vives si elles n’avaient été ternies volontairement, comme soumises aux affres du temps.
Une très bonne série, menée sur un faux rythme par un personnage central attachant, et dont les scénarios, certes prévisibles, font preuve d’une belle humanité. Et bien ce cocktail-là, moi, je l’aime vraiment bien.
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Une enquête de l'inspecteur Klebs
Moi j'ai commencé par le Mystère Egyptchien le tome 5. J'ai aimé la démarche et les dessins très cartoons m'ont plu par leur dynamisme. Je viens d'acheter le 6 Malbouffe dans un festival et je l'ai fait dédicacer par Dirick qui est un auteur très sympa qui se prend pas la tête. Je n'ai pas été déçu. Ce sont les deux volumes que j'ai lus mais ils me donnent envie de lire les autres.
Demain les Oiseaux
Je n'aime pas les mangas mais j'arrive à me forcer quand le contenu est de qualité. "Demain les Oiseaux" m'a plu de bout en bout. Le scénario est intelligent, rythmé et maitrisé. Les 19 chapitres peuvent se lire indépendamment mais forment une histoire complète sur l'avènement de la civilisation au pouvoir sur la terre. Le parallèle avec la civilisation est bien narré. L'auteur décortique leur société avec brio. Il ne faut pas se leurrer, ce récit démontre les absurdités du règne humain avant tout car les oiseaux reproduisent exactement les mêmes erreurs que les hommes. Le final est bien senti et clos admirablement ce petit pavé de 320 pages. Ce one shot doit être la BD au meilleur rapport qualité / prix que je connaisse. En effet, le prix de vente n'est que de 10,50 euros, moins de 10 euros avec les 5%. Si cette BD avait été imprimée dans le sens franco belge, j'aurai peut être mis un 5/5. Sauf erreur de ma part, il suffit de faire un mirroring au dessin. Je trouve pénible de lire à contre sens, sachant que je lis un manga tous les 36 du mois.... En tout cas, je suis heureux de cette lecture, j'ai déjà converti cet emprunt en achat. J'ai même passé commande avant d'avoir terminé d'en lire le tiers. Une première !!! Avec un tel prix, je ne peux que conseiller vivement l'achat.
Inès
On ne ressort pas indemne d'une telle lecture (malgré déjà 1500 avis déposés). Moi, j'ai éprouvé beaucoup de colère contre une société qui laisse faire ce genre de choses totalement inadmissible. Oui, de la colère contre ces hommes qui se croient de véritables mâles en dominant leur femme tout en s'abreuvant de canettes de bière. Il n'existe pas plus vil ... Je suis totalement bouleversé par la dernière image. :(( Si je pouvais éradiquer d'un cou de baguette magique ce fléau qui gangrène la société, je n'hésiterais pas une seule seconde à le faire. Pourquoi ne pas créer des comités de vigilance dans chaque quartier pour éviter que de tel drame ne survienne ? S'il faut passer par la dénonciation pour lutter contre ces êtres ignobles, alors oui. En n'oubliant pas de durcir la loi au maximum ... Bien entendu, ceci est mon parti pris personnel que m'a inspiré une telle lecture. Les monstres modernes doivent être combattus et pas seulement par des super-héros issus du passé ... Cette bd a le mérite de parler d'un sujet difficile en ne tournant pas autour du pot de manière hypocrite. Il n'y a point de sensiblerie inutile. C'est vrai que beaucoup de lecteurs éprouveront certainement un malaise devant notre impuissance. Mais il ne faut pas ... Il faut voir la réalité en face et agir en conséquence même s'il est difficile de rentrer dans l'intimité d'un couple. Cette lecture est d'utilité publique.
Le Bouddha d'Azur
Presque inconditionnelle de "tout Cosey", ce qui est appelé "bons sentiments" me fait surtout l'effet d'une brise fraîche et humaine, en toute simplicité, dans un monde fait de beaucoup de brutalité. Le Bouddha d'Azur nous ramène au Tibet de Jonathan, le Tibet vu par Cosey, avec tendresse et comme de l'intérieur. Un autre regard sur l'autre.
Raymond Calbuth
Pour mon 900ème avis, j'ai décidé de choisir une série que je ne connais que depuis quelques temps et qui fait déjà parti de mes séries humoristiques préférées. Avec 'Raymond Calbuth', Tronchet est encore plus drôle que dans sa série Jean-Claude Tergal. Je ne pensais pas que c'était possible ! La force de la série est la personnalité de Raymond et sa femme. Ils sont tous les deux cinglés et les voir croire à leurs propres fabulations est très amusant. La série ne m'ennuie pas une seconde car elle est totalement imprévisible. Impossible de savoir quelle connerie Raymond va inventer. Chaque fois que je me dis que c'est impossible d'être aussi stupide, il fait quelque chose qui est plus stupide ! Un vrai champion du monde.
Bottomless Belly Button (nombril sans fond)
Avec ce genre de BD, il n'y a pas d'explications qui tiennent. Soit on s'immerge totalement dans le récit soit on en reste complètement étranger. Il s'agit d'un pur roman graphique où il ne se passe rien de remarquable, si ce n'est un moment de vie avec une famille. Celle-ci se réunit chez les parents qui annoncent leur volonté de divorcer au bout de quarante ans de mariage. La suite est à lire, on apprend à connaître les 3 enfants et leurs propres enfants. Il y a bien quelques autres personnages mais l'ensemble du récit se concentre sur les membres de la famille. La narration est excellente, cette BD se lit avec une facilité déconcertante. Le dessin est très moyen mais a le mérite d'être lisible. Les relations priment dans ce genre d'histoire. J'ai pensé à Blankets - Manteau de neige sur la forme et le fond. En raison de son prix et de sa longueur, je ne conseille cette BD qu'aux adeptes des romans graphiques. J'ai adoré, je suis convaincu que d'autres ressentiront le même plaisir en lisant ce pavé.
Pulp stories
Ah ! la bonne lecture que voilà ! L’ambiance est très noire. Traxler, détective privé carburant au Jack Daniels, qui n'est pas sans rappeler l'Alack Sinner de Muñoz et Sampayo, est engagé pour ce qu’il ne pense être qu’une banale affaire d’adultère. Il se trouve toutefois coincé dans un engrenage tel qu’il n’a d’autre choix que de se tourner vers Giusti, un vieil ami, tueur à gages de profession. Ce dernier a, pour sa part, des airs de Samuel L. Jackson dans Pulp Fiction, vu le costume-cravate noir et le petit discours rituel avant l’exécution de ses cibles. La chasse à l’homme est alors ouverte. A deux, ils se mettent à traquer le responsable des malheurs de Traxler, qui se trouve être l’un des « contrats » de Giusti. D’autres personnages entrent alors en scène, allant du flic louche au financier escroc, en passant par les receleurs et autres « nettoyeurs ». Le scénario est bien ficelé, sans être révolutionnaire. L’on suit les différents personnages dont les routes se croisent, rythmées par quelques spectaculaires fusillades. Le dessin est, quant à lui, incroyablement beau. Du grand art ! Un noir et blanc bien tranché. L’on pense alors à Frank Miller. Mais les personnages de Rossi n’ont pas le côté caricatural de ceux de Miller – et, à mon sens, c’est tant mieux! Concernant le support, il s’agit d’un petit format à l’impression peut-être un peu « cheap », mais – et c’est là la conséquence positive – le prix s’en ressent : 12 € pour 160 pages de pur plaisir, à mon sens, c’est une bonne affaire !
Dieu en personne
Fidèle de l’auteur, tu ne seras pas dépaysé ! Dès l’ouverture, c’est comme à la maison. Tous nos bons vieux repères sont là. Beaucoup de noir, du gris et du blanc. Des foultitudes de foules, des édifices édifiants, des personnes impersonnelles. Les espaces sont vastes ou parfois plus étriqués, immuablement astreignants tant ils sont remplis de gens et de choses. Et puis cette Sensation familière de solennité, de distanciation et de froideur. Chaque nouvel album parait tellement identique, mais s’avère pourtant si subtilement différent. Naturellement, le concept de l’oeuvre ne se départ pas de son originalité traditionnelle (Marc Antoine Mathieu a encore claqué la boite à idées en faisant dans le Divin culotté). Ce qui change vraiment, c’est l’inhabituelle tranquillité, le classicisme (très relatif) de la mise en scène. Colmatés, les trous dans les planches ! Remballées, les spirales infernales ! Chacun à sa place : la fin à la fin, le début au début et le dessin, bien sage, cantonné aux pages. L’absurde ludique et ses voltiges narratives glissent de l’ancienne poésie des cases vers une nouvelle philosophie des bulles. Si MAM fait joujou, c’est avec les mots. Une rhétorique subjective, ingénieuse et très souvent imparable qui dévoile un album infiniment plus intime, bien plus personnel qu’à l’accoutumée et indubitablement plus drôle. Qu’on se le dise, le Très-Haut s’est risqué en bas et les hommes sont en émoi. Mais est-ce vraiment lui ? Un artefact, une réalité ? Sommé de prouver son identité, puis soudainement sollicité de toutes parts, le Créateur sera finalement confronté à sa création au cours d’un procès insensé. Eh oui, le genre humain a beaucoup de griefs, de dilemmes très cartésiens et réclame explications, dommages et intérêts ! En autant d’intervenants, les différents points de vue affluent et les répliques fusent. Perspectives scientifiques, métaphysiques, sociales, théologiques, spirituelles, mercantiles, artistiques... Rappelant souvent les grands auteurs à notre souvenir, ces perles de pertinence, d’ironie ou d’humour aboutissent fréquemment à des réflexions toujours plus profondes. Immanquablement, on relèvera le côté universel du Dieu de MAM. Un Éternel suggéré, quelquefois deviné sous les canons de l’imaginaire populaire, mais sans signe distinctif. Absence d’édifices sacrés, aucune obédience affichée : c’est autour du concept général de Dieu que l’on discute ici. Un leurre depuis le commencement. À faire tant parler les hommes, exposant le panorama de leur religiosité, l’auteur n’a fait qu’établir un constat (amer) de notre société occidentale. Il nous renvoie notre image à travers celle que nous avons de Dieu. Un reflet superficiel dont la spiritualité en berne cherche son salut dans des addictions de plus en plus artificielles… Un essai grotesque et clairvoyant qui me confirme une vérité : in MAM i trust !
Petit Poilu
Petit Poilu, c'est fort ! Car cette BD destinée aux plus jeunes de nos apprentis lecteurs a séduit tous ceux à qui je l'ai proposée, tous âges confondus ! Que ce soit mon fils de 5 ans, maintenant fan inconditionnel, ou mes collègues, tous voient arriver cette petite boule de poils noirs avec les sourire aux lèvres quand un nouveau tome vient compléter mes rayons. Du point de vue du dessin, c'est simple, tranché et efficace. La narration ne s'en porte que mieux, et c'est par ailleurs essentiel dans une BD sans texte. Car ici on vise avant tout les plus jeunes. Pas besoin de savoir lire pour suivre notre bouffiole ! Pierre Bailly, que je connaissais par le biais de Ludo, impose un trait et un dessin des plus sobres qui sert à merveille ces petites aventures. Car du côté des scénarios, Céline Fraipont (inconnue au bataillon...) fait un travail remarquable. C'est simple, ok, mais sans jamais tomber dans la mièvrerie. Petit Poilu sait se debrouiller tout en gardant un côté attachant. J'ai par ailleurs beaucoup aimé les petits leitmotiv utilisés au travers de la série : la scène d'intro, l'utilisation de la photo de sa mère quand "ça fait peur", ou encore la scène finale. En tout cas, si vous cherchez une BD pour s'initier ou découvrir les joies de la BD, je trouve que Petit Poilu est l'exemple parfait de la réussite narrative !
Le Blaireau
Le Blaireau est une chouette petite série malheureusement trop méconnue. Il est vrai que j’éprouve un faible pour les talents de scénariste de Rodolphe, un artiste qui parvient souvent à créer des personnages attachants. Et le Blaireau, alias Antoine Blérien, est exactement le genre de personnage que j’adore. Désabusé, humain, gentil, grande gueule, complexé, tendre, têtu, il cumule les qualités du parfait anti-héros. Accompagné d’une galerie de personnages à son image, il vit des aventures dont il ne sort pas en vainqueur, mais avec le sentiment d’être resté honnête avec lui-même. Si les scénarios ressemblent à ceux de films policiers des années ’50, c’est avant tout dû au soin apporté à la psychologie des acteurs et à la présence invariable d’un personnage féminin auquel le Blaireau s’attachera. La pin-up est de rigueur (même si elle n’est pas toujours très sexy). Le suspense est on ne peut plus relatif, et l’amateur de belles intrigues policières risque vraiment de rester sur sa faim. De plus, il faut reconnaître que certaines histoires (et « Roxane » en particulier) se résument à peu de chose. Cette relative absence d’action présente l’avantage de laisser le champ libre au développement des relations entre les différents acteurs. Rodolphe laisse vraiment le temps à ses différents personnages de se rencontrer, ce qui accroit la plausibilité de l’ensemble, et sa dimension humaine. Si le premier tome est assez déroutant, graphiquement parlant (les personnages en général, et le Blaireau en particulier, semblent par moment sortis d’un vieux Mickey), ils vont vite évoluer vers un semi-réaliste parfois brouillon mais qui, dans ses meilleurs moments, m’aura rappelé « Julien Boisvert » (le nez, sans doute). De plus, la colorisation est assez réussie à mon goût. Elle donne à cet univers un petit coté « paillettes usagées » qui lui convient parfaitement, … des couleurs qui auraient pu être trop vives si elles n’avaient été ternies volontairement, comme soumises aux affres du temps. Une très bonne série, menée sur un faux rythme par un personnage central attachant, et dont les scénarios, certes prévisibles, font preuve d’une belle humanité. Et bien ce cocktail-là, moi, je l’aime vraiment bien.