Pour moi ce manga est de loin le plus prenant et accrocheur sur la scène du "hentai soft" actuel ! Malgré le fait que les dessins laissent un peu à désirer dans les premiers tomes, ce vide est rapidement comblé, et l'on ne fait qu'apprécier davantage l'histoire au fil des tomes. Car en effet si la trame scénaristique de cette série laisse clairement à désirer en premier lieu (pas de trame à proprement parler, en fait, mais plutôt une succession d'historiettes plus ou moins détachées les unes des autres ce qui est, d'après moi, assez déplaisant) elle ne fait que s'épaissir et s'amplifier au fil des tomes.
Autre petit point négatif cependant : bien que je ne suive la série que lors de sa sortie française, les derniers tomes que j'ai lus (à savoir les tomes 12, 13, 14 et 15) m'ont un peu déçu car ils avaient, ici encore, tendance à suivre une trame narrative moins rigoureuse.
Pour conclure, sachez que je recommande vivement cette série !
Cauvin, c’est entre autre le scénariste de 52 albums de Les Tuniques Bleues, de 40 Sammy, de 31 Les Femmes en blanc, de 26 L'Agent 212, de 25 Pierre Tombal, de 23 Cédric, de 21 Cupidon et de 15 Les Psy. Bref, sans trop m’avancer, il s’agit certainement de l’auteur le plus prolifique des éditions Dupuis.
Mais comme le dit si bien l’adage, "quantité ne rime pas toujours avec qualité". Pourtant, Cauvin est aussi capable de bonnes surprises. Mais pour cela, il faut remonter loin dans le temps (avant ma naissance, c’est dire !). Dans sa prime jeunesse, Cauvin a scénarisé un petit bijou de drôlerie mis en images par Claire Brétécher. "Les Naufragés", paru initialement dans le magasine Spirou puis édité en album par Glénat, est un concentré d’humour intemporel qui mélange avec bonheur dialogues drolatiques et clins d’œil un peu bateau. Sous forme de courts récits, on suit les (més)aventures d’un mousse un peu gauche (ou "mal à droit") qui provoque l’ire de son commandant. La chute est (presque) à chaque fois bien trouvée pour le plus grand plaisir de mes zygomatiques.
Bref, une belle découverte qui mériterait assurément une réédition.
Parasite est un seinen* culte, incontournable dans le genre sf/horreur.
Le thème d'Invasion of the Body Snatchers est intelligemment revisité.
La psychologie des personnages est bien développée, les rapports entre humains et parasites sont intéressants, ces derniers font preuve d'intelligence et s'interrogent sur leur nature, leur place dans la chaîne alimentaire terrestre...
Le style graphique et la mise en page sont un peu datés (la série a 20 ans), mais ça reste diablement efficace. L'auteur apporte aussi beaucoup d'attention au regard de ses personnages.
Pour l'anecdote : Cameron, grand fan de manga, s'est inspiré de ce titre pour la conception du T1000 dans le film Terminator 2 : Le Jugement dernier.
* manga pour adulte
Quel bijou découvert par hasard !
Le graphisme reprend le style graphique des illustrations islamiques autour de l’an mille. On retrouve comme fond de plan les décors également présents sur les enluminures médiévales des bibles monastiques. Le jardin d’Eden dessiné dans cet ouvrage est d’ailleurs reproduit exactement comme sur nombres d’enluminures musulmanes et chrétiennes reprenant fidèlement les paroles de la genèse et du cantique des cantiques (côté chrétien) et des premières sourates du coran (côté musulman). Vous l’aurez compris il est question ici au sein d’un décor venu d’un autre âge de conter une histoire avec les codes graphiques d’il y a 700 ans. Couleurs somptueuses avec des dessins simples mais tout à fait conformes à l’art islamique de l’âge d’or (avec moins d’or !).
Aparté : Pour ceux qui ne sont pas familiarisés et vu de très loin, le différend islamique originel remonte à la succession de Mahomet. Les chiites reconnaissent son cousin et font donc descendre la connaissance du coran par la descendance de Mahomet alors que les sunnites reconnaissent le califat. Les sunnites ont donc clos leur croyance avec la mort du prophète en ayant en charge de la faire vivre en mémoire tandis que les chiites comptent sur les descendants du prophète pour « interpréter » le coran dans la situation actuelle. D’où les lectures du coran : littérales pour les sunnites et interprétées pour les chiites. De ces courants va naître au VIIIème siècle la version spirituelle mystique de l’islam : le soufisme qui m’intéresse particulièrement.
Le scénario est magistral, il part des troubles du XIème siècle en Iran sur ce conflit fondateur entre chiite et sunnites.
Evidemment les luttes de pouvoir sont au cœur de ces conflits religieux et pour qui se pose des vrais questions sur le sens des textes au delà des actions humaines les actes sont parfois horrifiants : certains actes au nom d’un combat idéologique sont dans les actes contraires aux fondements de cette même idéologie. Ce paradoxe bien connu de toutes les religions est ici brillamment illustré dans un scénario qui pose les vraies questions et montre la position d’un « juste » face au fanatisme. Je ne vais pas détailler le scénario car il faut lire cet album, sachez que vous verrez la fuite d’un esprit libre qui se pose les questions traditionnelles du soufisme face à l’oppression d’un sunnisme idéologique. Le tout est d’autant plus réussi qu’il dévoile le cynisme du « cerveau » de l’instrumentalisation et de la radicalisation idéologique.
Jusqu’où peut-on aller pour faire passer sa conception religieuse et la faire croitre ? Une fois conscient des manipulations, des tenants et aboutissants, comment peut on vivre ? La vision tolérante du soufisme tranche avec l’obscurantisme de fanatiques… Voilà comment de l’âge d’or de l’islam qui voyait ses courants cohabiter et générer la plus brillante pensée intellectuelle mêlant sagesses antiques, sagesses orientales, sagesse judéo chrétienne et islam se confronter pour s’affiner mutuellement (ce qui générera la renaissance et la fin de l’obscurantisme chrétien à terme) on passera au fanatisme qui appauvrira considérablement l’islam au point d’en faire aujourd’hui dans certains yeux occidentaux un danger pour la civilisation… triste évolution
Cette BD est donc un bijou graphique et scénaristique qui cerne parfaitement les origines du fanatisme et ses clés. En prendre conscience c’est ouvrir la porte à un malaise qui change radicalement notre vue du quotidien, pouvons nous y survivre ou du moins comme avant ?
A lire, et acheter sans modération. Attention toutefois l’album ne décroche pas la note maximale car il me parait assez difficile d’accès pour qui n’est pas familiarisé aux courants religieux, à la spiritualité et à la philosophie.
Marvel zombies s'annonçait pour moi comme une série atypique et fun. Et, autant le dire de suite, je ne suis pas déçu !
Les dessins sont assez soignés mais j'ai une nette préférence pour le deuxième tome avec Ash d'evil dead, où le dessin est plus propre et où les mimiques d'Ash sont vraiment bien faites.
Les tomes 1 et 3, qui ne forment qu'une seul histoire, sont assez sympathiques dans le fait que l'on retrouve des super-héros conscients de leur nouveau statut de zombies et qui ne peuvent résister à cette soif de chaire fraiche ! Le tome 2 est beaucoup plus fun, du délire à l'état pur où le héros d'Evil Dead se retrouve dans l'univers Marvel pour retrouver un livre.
Niveau scénario, il ne faut pas chercher bien loin mais, lorsqu'on aime les zombies comme moi (fan de Romero), on se laisse facilement emporter dans ces histoires rocambolesques.
J'ai quand même une préférence pour le tome 2 qui ne se prend pas du tout au sérieux et qui l'assume totalement !
Bref, pour tous ceux qui ont envie de lire des histoires de zombies sans se prendre la tête et sans se la laisser prendre par d'éventuels zombies...
Après trois ans d'absence, Paul est enfin de retour ! Ce dernier opus est vraiment excellent. Il est aussi le plus "dur" de la série. Fini le Paul insouciant des premiers tomes. La série a mûri et les sujets abordés sont maintenant plus durs : la mort, l'enfance malheureuse, les derniers instants d'une personne atteinte d'une maladie incurable, etc.
J'adore le style de Michel Rabagliati ! Il est capable de rendre n'importe quelle anecdote passionnante. C'est simple, il nous parlerait des chaussettes de Paul pendant 20 pages et je trouverais ça captivant. Il est surtout capable de créer des personnages intéressants et particulièrement attachants. Son dessin est très beau et fait très bien passer les émotions présentes dans ce tome.
Bref, les fans de la série Paul ne seront pas déçus. "Paul à Québec" contient tout ce qui rend cette série excellente. D'ailleurs, après une relecture, je mets la note maximal.
Si vous aimez le Blues et la BD alors celle-ci est à posséder de toute urgence.
Les auteurs Belges nous plongent ici dans le « deep south » du début des années 20 à travers les souvenirs de « Bud Leroy », bluesman à l’apogée de sa gloire et tout proche de sa fin, racontant l’origine de son fameux accordage « Ebeebe » à un jeune guitariste blanc avide de connaissance.
Tous les ingrédients du Delta Blues sont réunis ce qui montre que les auteurs connaissent bien leur sujet : mère fille, prison, prostitution, superstition, juke joint, alcool, ouragan, amour et sexe, talent scoot.
On revit à travers ce récit, que les auteurs ont voulu décousu, toute l’histoire de cette musique du diable de ses débuts au British Blues Revival. Le héros est délibérément un patchwork des plus grandes figures qui la compose : Buddy Guy, Leroy Carr, BB King, Bo Diddley et même Jimmie Vaughan. On y croise également Muddy Waters et John Lee Hooker, sans oublier un long passage sur Robert Johnson et son mythe du Croosroad.
Les auteurs n’oublient pas les origines hispaniques du Blues, et démontre à travers le fantôme du conquistador, que celui-ci n’est pas l’unique héritage des musiques africaines mais puise bien sa source dans la ségrégation comme le fait le Fado, et auquel on pourrait également citer le Tango ou le Jazz-Manouche.
Certes, on pourra regretter un manque flagrant d’originalité dans la trame et un contenu historique emprunt de caricature, mais le trait crayonné de Van Linthout est à la fois précis et a ce qu’il faut de gras, pour nous faire plonger dans l’atmosphère moite et poisseux du Blues, comme un bon vieux riff de guitare… quelque soit l’accordage !
Ah ça faisait bien longtemps que j’avais pas lu un truc aussi bon. Enfin, j’étais pas vraiment inquiet. Du Giroud/Faure, ça se déguste. Leur duo avait déjà bien fonctionné pour un des meilleurs tomes du décalogue. Ici, il nous réalise sûrement le meilleur Secrets.
Bon, faut avouer, qu’ici le secret n’a rien de très surprenant à part peut-être le petit twist final. Mais l’aventure est bien menée, l’héroïne est attachante, les révélations et les flashs-backs sont bien pensés et j’aime beaucoup la toute fin qui donne beaucoup d’envergure à ce récit.
Mais que dire de la partie graphique, Michel Faure s’est littéralement surpassé. Que ce soit pour les visages, les décors, indiens ou londoniens, la mise en scène… il m’a vraiment époustouflé. Comme Rosinski avec La Vengeance du Comte Skarbek, je ne peux que m’émerveiller devant le travail d’orfèvre de ces peintres de la bande-dessinée. Son talent nous fait tomber sous le charme de l’Inde et de son folklore.
Cela fait bien trop longtemps que j'ai lu le roman de Balzac et je n'en ai gardé que très peu de souvenirs, si ce n'est surtout un père Goriot très attendrissant. Sur le peu de souvenirs qu'il me reste, notre bon père Goriot est resté tout aussi attachant. Par contre je trouve l'adaptation plus gaie que l'originale, à moins qu'encore une fois ma mémoire ne me fasse défaut. Dans tous les cas j'ai pris autant de plaisir à lire la bd que le roman, j'avais une petite appréhension quant à l'adaptation de cette œuvre magistrale de Balzac, et c'est une vraie réussite, bravo aux auteurs.
Le dessin est tout à fait en adéquation avec l'histoire, les décors d'époque sont fouillés et précis, les personnages sont tous très différents et extrêmement expressifs. C'est un style graphique qui est plus adapté à l'humour, mais ici il se mêle parfaitement au drame et lui donne une petite légèreté vraiment bienvenue. L'histoire est bavarde, très bavarde, et l'on prend plaisir à rester un long moment avec tous ces personnages.
Attention, la lecture de cette BD équivalant quasiment à une prise de psychotropes, je conseille donc aux âmes sensibles de s’abstenir, à moins d’être disposées à pencher la tête « de l’autre côté du miroir » du quotidien… Quant aux plus curieux (les chanceux !), ils sauront j’en suis sûr apprécier ce pur bijou graphique et littéraire.
D'abord, petite parenthèse : cette BD est en fait un récit qui se déroule sur toute la longueur des deux tomes disponibles, non pas des histoires courtes, contrairement à ce qui est mentionné sur la fiche technique. Il est vrai que l’histoire est divisée en chapitres alternant les personnages, ce qui peut s’avérer trompeur.
L’histoire commence sur un fait divers plutôt banal, mais en forme de mauvais trip à l’acide: une rave party, des teufeurs, une bagarre, une chasse à l’homme, une nationale et puis l’accident ! C’est ainsi qu’Eric, dit le « Roi des mouches », sera témoin de l’accident mortel de son ami au moment même où il s’envoie sa copine dans un buisson à l’écart de la route. Difficile de faire plus glauque comme début… S’ensuit alors une plongée saisissante dans le quotidien de personnages tous aussi paumés les uns que les autres sous les apparences de la normalité, dans ce qu’on peut qualifier de « BD chorale »…
L’environnement dans cette histoire est un personnage à lui seul. Géographiquement parlant, aucun nom de ville ou de lieu n’est jamais cité, on devine que cela se passe dans une banlieue résidentielle du monde occidental, comme on pourrait en trouver à Cincinnati, Francfort ou Maubeuge. Les auteurs ont parfaitement dépeint l’anonymat de ces zones urbaines déshumanisées où se côtoient cités dortoirs et centres commerciaux sans âme, repères d’ultra modernes solitudes… C’est dans ce cadre d’une médiocrité confinant à l’ennui que l’on voit évoluer plusieurs personnages prisonniers d’un quotidien sclérosant, tentant de survivre à l’aide d’artifices, des personnages tous étrangers à leur monde, aux autres et à eux-mêmes. Où, sous le calme des apparences, affleure une folie incandescente, régulièrement en proie à de violentes éruptions. Par un trait incisif et élégant allié à une écriture superbe digne des meilleurs romans noirs, Pirus et Mezzo, en Hopper de la BD sous LSD, font une peinture au scalpel de leurs personnages, tout en faisant ressortir l’étrangeté absolue de nos sociétés modernes, et plus largement de la vie tout court. Leur projet est conduit d’une main de maître, avec constance et détermination, donnant l’impression de savoir exactement où ils vont, et nous emmènent avec eux de l’autre côté d’un miroir pas très reluisant que l’on est enchanté d’avoir osé traverser… Car après une telle lecture, le monde ne peut plus jamais être le même. « Le Roi des mouches » fait partie de ces œuvres dont la poésie vous submerge et qui vous hantent longtemps après les avoir refermées…
En ce qui me concerne, j’ai été complètement envoûté par cette histoire métaphysique, trip sombre voire glaçant au premier abord, mais qui comme toutes les œuvres au noir, laisse entrevoir des scintillements apaisants. Jusqu’à la fin, j’ai dégusté chaque page, chaque case et chaque bulle. Je ne peux rien ajouter de plus, si ce n’est que je suis comblé d’avoir découvert une telle merveille. Avec mes mots dérisoires face à un tel chef d’œuvre, pour lequel faire un résumé n’aurait aucun sens, je me suis juste efforcé de faire partager le plaisir que j’ai eu en le lisant.
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Après lecture du troisième tome, je place un léger bémol sur la série.
En fait, jj’attendais un peu plus de ce dernier épisode, pourtant d’un niveau semblable aux précédents dans sa forme. A vrai dire, je ne sais pas exactement ce que j’attendais, mais étrangement, la sombre beauté dégagée par « Hallorave » et « L’Origine du monde » m’a semblé en reflux ici. Même en ayant relu ces derniers juste avant, j’ai tout de même mis un certain temps avant de rentrer dans l’histoire, et malgré la fascination qui reste la même, le « bouquet final » en germe depuis le début n’a pas eu lieu d’après moi, comme si l’ennui, thème principal de ce récit au final très nihiliste, sortait vainqueur. Je ne sais pas encore quoi penser de cette fin en queue de poisson assez ambiguë, où l’on ne sait si c’est la soumission au quotidien – dans la langue du Roi des mouches -, ou plus positivement l’acceptation de soi, qui constitue une des clés d’un bonheur de toute façon toujours précaire. Mais peut-être mon avis s’affinera-t-il à la deuxième lecture…
T1 – Hallorave
T2 – L’Origine du monde
T3 – Sourire suivant
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Love junkies
Pour moi ce manga est de loin le plus prenant et accrocheur sur la scène du "hentai soft" actuel ! Malgré le fait que les dessins laissent un peu à désirer dans les premiers tomes, ce vide est rapidement comblé, et l'on ne fait qu'apprécier davantage l'histoire au fil des tomes. Car en effet si la trame scénaristique de cette série laisse clairement à désirer en premier lieu (pas de trame à proprement parler, en fait, mais plutôt une succession d'historiettes plus ou moins détachées les unes des autres ce qui est, d'après moi, assez déplaisant) elle ne fait que s'épaissir et s'amplifier au fil des tomes. Autre petit point négatif cependant : bien que je ne suive la série que lors de sa sortie française, les derniers tomes que j'ai lus (à savoir les tomes 12, 13, 14 et 15) m'ont un peu déçu car ils avaient, ici encore, tendance à suivre une trame narrative moins rigoureuse. Pour conclure, sachez que je recommande vivement cette série !
Les Naufragés
Cauvin, c’est entre autre le scénariste de 52 albums de Les Tuniques Bleues, de 40 Sammy, de 31 Les Femmes en blanc, de 26 L'Agent 212, de 25 Pierre Tombal, de 23 Cédric, de 21 Cupidon et de 15 Les Psy. Bref, sans trop m’avancer, il s’agit certainement de l’auteur le plus prolifique des éditions Dupuis. Mais comme le dit si bien l’adage, "quantité ne rime pas toujours avec qualité". Pourtant, Cauvin est aussi capable de bonnes surprises. Mais pour cela, il faut remonter loin dans le temps (avant ma naissance, c’est dire !). Dans sa prime jeunesse, Cauvin a scénarisé un petit bijou de drôlerie mis en images par Claire Brétécher. "Les Naufragés", paru initialement dans le magasine Spirou puis édité en album par Glénat, est un concentré d’humour intemporel qui mélange avec bonheur dialogues drolatiques et clins d’œil un peu bateau. Sous forme de courts récits, on suit les (més)aventures d’un mousse un peu gauche (ou "mal à droit") qui provoque l’ire de son commandant. La chute est (presque) à chaque fois bien trouvée pour le plus grand plaisir de mes zygomatiques. Bref, une belle découverte qui mériterait assurément une réédition.
Parasite
Parasite est un seinen* culte, incontournable dans le genre sf/horreur. Le thème d'Invasion of the Body Snatchers est intelligemment revisité. La psychologie des personnages est bien développée, les rapports entre humains et parasites sont intéressants, ces derniers font preuve d'intelligence et s'interrogent sur leur nature, leur place dans la chaîne alimentaire terrestre... Le style graphique et la mise en page sont un peu datés (la série a 20 ans), mais ça reste diablement efficace. L'auteur apporte aussi beaucoup d'attention au regard de ses personnages. Pour l'anecdote : Cameron, grand fan de manga, s'est inspiré de ce titre pour la conception du T1000 dans le film Terminator 2 : Le Jugement dernier. * manga pour adulte
Le Sourire des Marionnettes
Quel bijou découvert par hasard ! Le graphisme reprend le style graphique des illustrations islamiques autour de l’an mille. On retrouve comme fond de plan les décors également présents sur les enluminures médiévales des bibles monastiques. Le jardin d’Eden dessiné dans cet ouvrage est d’ailleurs reproduit exactement comme sur nombres d’enluminures musulmanes et chrétiennes reprenant fidèlement les paroles de la genèse et du cantique des cantiques (côté chrétien) et des premières sourates du coran (côté musulman). Vous l’aurez compris il est question ici au sein d’un décor venu d’un autre âge de conter une histoire avec les codes graphiques d’il y a 700 ans. Couleurs somptueuses avec des dessins simples mais tout à fait conformes à l’art islamique de l’âge d’or (avec moins d’or !). Aparté : Pour ceux qui ne sont pas familiarisés et vu de très loin, le différend islamique originel remonte à la succession de Mahomet. Les chiites reconnaissent son cousin et font donc descendre la connaissance du coran par la descendance de Mahomet alors que les sunnites reconnaissent le califat. Les sunnites ont donc clos leur croyance avec la mort du prophète en ayant en charge de la faire vivre en mémoire tandis que les chiites comptent sur les descendants du prophète pour « interpréter » le coran dans la situation actuelle. D’où les lectures du coran : littérales pour les sunnites et interprétées pour les chiites. De ces courants va naître au VIIIème siècle la version spirituelle mystique de l’islam : le soufisme qui m’intéresse particulièrement. Le scénario est magistral, il part des troubles du XIème siècle en Iran sur ce conflit fondateur entre chiite et sunnites. Evidemment les luttes de pouvoir sont au cœur de ces conflits religieux et pour qui se pose des vrais questions sur le sens des textes au delà des actions humaines les actes sont parfois horrifiants : certains actes au nom d’un combat idéologique sont dans les actes contraires aux fondements de cette même idéologie. Ce paradoxe bien connu de toutes les religions est ici brillamment illustré dans un scénario qui pose les vraies questions et montre la position d’un « juste » face au fanatisme. Je ne vais pas détailler le scénario car il faut lire cet album, sachez que vous verrez la fuite d’un esprit libre qui se pose les questions traditionnelles du soufisme face à l’oppression d’un sunnisme idéologique. Le tout est d’autant plus réussi qu’il dévoile le cynisme du « cerveau » de l’instrumentalisation et de la radicalisation idéologique. Jusqu’où peut-on aller pour faire passer sa conception religieuse et la faire croitre ? Une fois conscient des manipulations, des tenants et aboutissants, comment peut on vivre ? La vision tolérante du soufisme tranche avec l’obscurantisme de fanatiques… Voilà comment de l’âge d’or de l’islam qui voyait ses courants cohabiter et générer la plus brillante pensée intellectuelle mêlant sagesses antiques, sagesses orientales, sagesse judéo chrétienne et islam se confronter pour s’affiner mutuellement (ce qui générera la renaissance et la fin de l’obscurantisme chrétien à terme) on passera au fanatisme qui appauvrira considérablement l’islam au point d’en faire aujourd’hui dans certains yeux occidentaux un danger pour la civilisation… triste évolution Cette BD est donc un bijou graphique et scénaristique qui cerne parfaitement les origines du fanatisme et ses clés. En prendre conscience c’est ouvrir la porte à un malaise qui change radicalement notre vue du quotidien, pouvons nous y survivre ou du moins comme avant ? A lire, et acheter sans modération. Attention toutefois l’album ne décroche pas la note maximale car il me parait assez difficile d’accès pour qui n’est pas familiarisé aux courants religieux, à la spiritualité et à la philosophie.
Marvel zombies
Marvel zombies s'annonçait pour moi comme une série atypique et fun. Et, autant le dire de suite, je ne suis pas déçu ! Les dessins sont assez soignés mais j'ai une nette préférence pour le deuxième tome avec Ash d'evil dead, où le dessin est plus propre et où les mimiques d'Ash sont vraiment bien faites. Les tomes 1 et 3, qui ne forment qu'une seul histoire, sont assez sympathiques dans le fait que l'on retrouve des super-héros conscients de leur nouveau statut de zombies et qui ne peuvent résister à cette soif de chaire fraiche ! Le tome 2 est beaucoup plus fun, du délire à l'état pur où le héros d'Evil Dead se retrouve dans l'univers Marvel pour retrouver un livre. Niveau scénario, il ne faut pas chercher bien loin mais, lorsqu'on aime les zombies comme moi (fan de Romero), on se laisse facilement emporter dans ces histoires rocambolesques. J'ai quand même une préférence pour le tome 2 qui ne se prend pas du tout au sérieux et qui l'assume totalement ! Bref, pour tous ceux qui ont envie de lire des histoires de zombies sans se prendre la tête et sans se la laisser prendre par d'éventuels zombies...
Paul à Québec
Après trois ans d'absence, Paul est enfin de retour ! Ce dernier opus est vraiment excellent. Il est aussi le plus "dur" de la série. Fini le Paul insouciant des premiers tomes. La série a mûri et les sujets abordés sont maintenant plus durs : la mort, l'enfance malheureuse, les derniers instants d'une personne atteinte d'une maladie incurable, etc. J'adore le style de Michel Rabagliati ! Il est capable de rendre n'importe quelle anecdote passionnante. C'est simple, il nous parlerait des chaussettes de Paul pendant 20 pages et je trouverais ça captivant. Il est surtout capable de créer des personnages intéressants et particulièrement attachants. Son dessin est très beau et fait très bien passer les émotions présentes dans ce tome. Bref, les fans de la série Paul ne seront pas déçus. "Paul à Québec" contient tout ce qui rend cette série excellente. D'ailleurs, après une relecture, je mets la note maximal.
Conquistador (Van Linthout)
Si vous aimez le Blues et la BD alors celle-ci est à posséder de toute urgence. Les auteurs Belges nous plongent ici dans le « deep south » du début des années 20 à travers les souvenirs de « Bud Leroy », bluesman à l’apogée de sa gloire et tout proche de sa fin, racontant l’origine de son fameux accordage « Ebeebe » à un jeune guitariste blanc avide de connaissance. Tous les ingrédients du Delta Blues sont réunis ce qui montre que les auteurs connaissent bien leur sujet : mère fille, prison, prostitution, superstition, juke joint, alcool, ouragan, amour et sexe, talent scoot. On revit à travers ce récit, que les auteurs ont voulu décousu, toute l’histoire de cette musique du diable de ses débuts au British Blues Revival. Le héros est délibérément un patchwork des plus grandes figures qui la compose : Buddy Guy, Leroy Carr, BB King, Bo Diddley et même Jimmie Vaughan. On y croise également Muddy Waters et John Lee Hooker, sans oublier un long passage sur Robert Johnson et son mythe du Croosroad. Les auteurs n’oublient pas les origines hispaniques du Blues, et démontre à travers le fantôme du conquistador, que celui-ci n’est pas l’unique héritage des musiques africaines mais puise bien sa source dans la ségrégation comme le fait le Fado, et auquel on pourrait également citer le Tango ou le Jazz-Manouche. Certes, on pourra regretter un manque flagrant d’originalité dans la trame et un contenu historique emprunt de caricature, mais le trait crayonné de Van Linthout est à la fois précis et a ce qu’il faut de gras, pour nous faire plonger dans l’atmosphère moite et poisseux du Blues, comme un bon vieux riff de guitare… quelque soit l’accordage !
Secrets - Samsara
Ah ça faisait bien longtemps que j’avais pas lu un truc aussi bon. Enfin, j’étais pas vraiment inquiet. Du Giroud/Faure, ça se déguste. Leur duo avait déjà bien fonctionné pour un des meilleurs tomes du décalogue. Ici, il nous réalise sûrement le meilleur Secrets. Bon, faut avouer, qu’ici le secret n’a rien de très surprenant à part peut-être le petit twist final. Mais l’aventure est bien menée, l’héroïne est attachante, les révélations et les flashs-backs sont bien pensés et j’aime beaucoup la toute fin qui donne beaucoup d’envergure à ce récit. Mais que dire de la partie graphique, Michel Faure s’est littéralement surpassé. Que ce soit pour les visages, les décors, indiens ou londoniens, la mise en scène… il m’a vraiment époustouflé. Comme Rosinski avec La Vengeance du Comte Skarbek, je ne peux que m’émerveiller devant le travail d’orfèvre de ces peintres de la bande-dessinée. Son talent nous fait tomber sous le charme de l’Inde et de son folklore.
Le Père Goriot d'Honoré de Balzac
Cela fait bien trop longtemps que j'ai lu le roman de Balzac et je n'en ai gardé que très peu de souvenirs, si ce n'est surtout un père Goriot très attendrissant. Sur le peu de souvenirs qu'il me reste, notre bon père Goriot est resté tout aussi attachant. Par contre je trouve l'adaptation plus gaie que l'originale, à moins qu'encore une fois ma mémoire ne me fasse défaut. Dans tous les cas j'ai pris autant de plaisir à lire la bd que le roman, j'avais une petite appréhension quant à l'adaptation de cette œuvre magistrale de Balzac, et c'est une vraie réussite, bravo aux auteurs. Le dessin est tout à fait en adéquation avec l'histoire, les décors d'époque sont fouillés et précis, les personnages sont tous très différents et extrêmement expressifs. C'est un style graphique qui est plus adapté à l'humour, mais ici il se mêle parfaitement au drame et lui donne une petite légèreté vraiment bienvenue. L'histoire est bavarde, très bavarde, et l'on prend plaisir à rester un long moment avec tous ces personnages.
Le Roi des Mouches
Attention, la lecture de cette BD équivalant quasiment à une prise de psychotropes, je conseille donc aux âmes sensibles de s’abstenir, à moins d’être disposées à pencher la tête « de l’autre côté du miroir » du quotidien… Quant aux plus curieux (les chanceux !), ils sauront j’en suis sûr apprécier ce pur bijou graphique et littéraire. D'abord, petite parenthèse : cette BD est en fait un récit qui se déroule sur toute la longueur des deux tomes disponibles, non pas des histoires courtes, contrairement à ce qui est mentionné sur la fiche technique. Il est vrai que l’histoire est divisée en chapitres alternant les personnages, ce qui peut s’avérer trompeur. L’histoire commence sur un fait divers plutôt banal, mais en forme de mauvais trip à l’acide: une rave party, des teufeurs, une bagarre, une chasse à l’homme, une nationale et puis l’accident ! C’est ainsi qu’Eric, dit le « Roi des mouches », sera témoin de l’accident mortel de son ami au moment même où il s’envoie sa copine dans un buisson à l’écart de la route. Difficile de faire plus glauque comme début… S’ensuit alors une plongée saisissante dans le quotidien de personnages tous aussi paumés les uns que les autres sous les apparences de la normalité, dans ce qu’on peut qualifier de « BD chorale »… L’environnement dans cette histoire est un personnage à lui seul. Géographiquement parlant, aucun nom de ville ou de lieu n’est jamais cité, on devine que cela se passe dans une banlieue résidentielle du monde occidental, comme on pourrait en trouver à Cincinnati, Francfort ou Maubeuge. Les auteurs ont parfaitement dépeint l’anonymat de ces zones urbaines déshumanisées où se côtoient cités dortoirs et centres commerciaux sans âme, repères d’ultra modernes solitudes… C’est dans ce cadre d’une médiocrité confinant à l’ennui que l’on voit évoluer plusieurs personnages prisonniers d’un quotidien sclérosant, tentant de survivre à l’aide d’artifices, des personnages tous étrangers à leur monde, aux autres et à eux-mêmes. Où, sous le calme des apparences, affleure une folie incandescente, régulièrement en proie à de violentes éruptions. Par un trait incisif et élégant allié à une écriture superbe digne des meilleurs romans noirs, Pirus et Mezzo, en Hopper de la BD sous LSD, font une peinture au scalpel de leurs personnages, tout en faisant ressortir l’étrangeté absolue de nos sociétés modernes, et plus largement de la vie tout court. Leur projet est conduit d’une main de maître, avec constance et détermination, donnant l’impression de savoir exactement où ils vont, et nous emmènent avec eux de l’autre côté d’un miroir pas très reluisant que l’on est enchanté d’avoir osé traverser… Car après une telle lecture, le monde ne peut plus jamais être le même. « Le Roi des mouches » fait partie de ces œuvres dont la poésie vous submerge et qui vous hantent longtemps après les avoir refermées… En ce qui me concerne, j’ai été complètement envoûté par cette histoire métaphysique, trip sombre voire glaçant au premier abord, mais qui comme toutes les œuvres au noir, laisse entrevoir des scintillements apaisants. Jusqu’à la fin, j’ai dégusté chaque page, chaque case et chaque bulle. Je ne peux rien ajouter de plus, si ce n’est que je suis comblé d’avoir découvert une telle merveille. Avec mes mots dérisoires face à un tel chef d’œuvre, pour lequel faire un résumé n’aurait aucun sens, je me suis juste efforcé de faire partager le plaisir que j’ai eu en le lisant. -------- Après lecture du troisième tome, je place un léger bémol sur la série. En fait, jj’attendais un peu plus de ce dernier épisode, pourtant d’un niveau semblable aux précédents dans sa forme. A vrai dire, je ne sais pas exactement ce que j’attendais, mais étrangement, la sombre beauté dégagée par « Hallorave » et « L’Origine du monde » m’a semblé en reflux ici. Même en ayant relu ces derniers juste avant, j’ai tout de même mis un certain temps avant de rentrer dans l’histoire, et malgré la fascination qui reste la même, le « bouquet final » en germe depuis le début n’a pas eu lieu d’après moi, comme si l’ennui, thème principal de ce récit au final très nihiliste, sortait vainqueur. Je ne sais pas encore quoi penser de cette fin en queue de poisson assez ambiguë, où l’on ne sait si c’est la soumission au quotidien – dans la langue du Roi des mouches -, ou plus positivement l’acceptation de soi, qui constitue une des clés d’un bonheur de toute façon toujours précaire. Mais peut-être mon avis s’affinera-t-il à la deuxième lecture… T1 – Hallorave
T2 – L’Origine du monde
T3 – Sourire suivant 