Demain les Oiseaux (Chôjin Taikei)

Note: 3.45/5
(3.45/5 pour 11 avis)

Les oiseaux sont devenus intelligents grâce à une substance répandue sur la Terre par une civilisation extraterrestre. Fatigués d’être opprimés par cette engeance inférieure qu’on appelle les hommes, ils se révoltent. L’humanité n’est bientôt plus réduite qu’à quelques milliers d’individus retournés à l’âge de pierre et réduits en esclavage par les oiseaux.


Akata / Delcourt Kadokawa Shoten Seinen Tezuka

Les oiseaux sont devenus intelligents grâce à une substance répandue sur la Terre par une civilisation extraterrestre. Fatigués d’être opprimés par cette engeance inférieure qu’on appelle les hommes, ils se révoltent. L’humanité n’est bientôt plus réduite qu’à quelques milliers d’individus retournés à l’âge de pierre et réduits en esclavage par les oiseaux.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 06 Décembre 2006
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Demain les Oiseaux © Delcourt (Akata) 2006
Les notes
Note: 3.45/5
(3.45/5 pour 11 avis)
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12/12/2006 | Rody Sansei
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Par Kadath
Note: 1/5
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Le « problème » avec cet excellent site, c’est qu’en suivant les avis, on finit par ne lire que de très bonnes BD ! Bon, ce n’est pas le cas de celle-ci en ce qui me concerne... Je ne suis pas du tout allergique à Tezuka et j’ai beaucoup apprécié certaines de ses productions destinées à un lectorat adulte. Mais ici justement, quel est le lectorat visé ?? J’ai trouvé le message simpliste, la morale exaspérante, le dessin médiocre et j’ai eu un mal fou à finir le livre en essayant de me motiver à chaque chapitre, en me disant que beaucoup de lecteurs avaient apprécié l’oeuvre, qu’il y avait sûrement un intérêt à cette lecture... mais non décidément ça ne passe pas...

21/05/2020 (modifier)
Par PAco
Note: 2/5
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Tezuka aime à triturer l'âme humaine pour en comprendre la nature. Ici, avec "Demain les oiseaux", il s'amuse à jouer à "Et si... ?" en prenant pour postulat de départ la disparition progressive de la race humaine au profit de la suprématie de celle des oiseaux. Petit jeu de miroirs pour mieux sonder les motivation de notre espèce et de ses travers... Pourquoi pas après tout ? Et moi qui suis assez preneur de ce genre de came, j'aurai dû emboîter le pas à ces avis élogieux sur cet album. Sauf que c'est le postulat de départ que je n'arrive pas à digérer. Comme on dit, "Pas de bras, pas de chocolat". Et je ne vois vraiment pas comment une espèce dépourvue de mains et de technologie peut prendre le pas sur l'espèce dominante, la nôtre -pas pour notre plus grande gloire malheureusement-. Du coup, vu ce blocage de départ, j'avoue m'être laissé aller jusqu'à la fin de l'ouvrage sans réelle accroche, plus par curiosité. Et franchement, si certaines des très nombreuses paraboles qui composent les cours récits qui s'enchaînent sortent du lot, la majorité est assez caricaturale. Vous me direz, l'espèce humaine ne l'est pas moins... Ajoutez à cela cette fâcheuse tendance à placer par moment des notes d'humour dans des contextes plutôt dramatiques, c'est plutôt déstabilisant. Est-ce une façon toute nippone de faire passer la pilule ? Je n'en sais rien, mais pour l'européen que je suis, c'est plus énervant qu'autre chose. Alors oui, ce manga met certainement en lumière de façon originale pour les années 70' ce penchant qu'a l'espèce humaine à chérir le pouvoir et tout faire pour y parvenir et s'y maintenir, mais aujourd'hui, tout cela a un peu vieilli et manque de pertinence.

22/03/2013 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
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Voici un ouvrage qui se rapproche plus, selon moi, du conte philosophique que du véritable roman d'aventure. Tezuka signe ici un vrai chef d'oeuvre du genre, un pavé de plus de 300 pages tout de même, qui part d'un postulat de base que je trouve très intéressant : l'humanité disparait, remplacée par ceux qui se présentent comme les successeurs légitimes des humains, les oiseaux. Ceux-ci n'y sont pas parvenus seuls, usant d'une matière envoyée par les extra-terrestre. Ce début d'histoire semblant se rapprocher du scénario catastrophe ou du film de science-fiction donne lieu à une succession d'histoires courtes (ce qui semble être une spécialité de Tezuka, soit dit en passant) qui vont présenter un peu toutes les facettes de ce changement d'ordre sur Terre. Les histoires sont mises dans un ordre chronologique, avec au départ les histoires présentant l'attaque des oiseaux sur les humains et leurs domination progressive. J'ai trouvé ce début quelque peu fade, notamment par rapport au reste, bien que Tezuka introduit plusieurs idées sur notre société, notamment lorsqu'il parle de l'Afrique du Sud. Mais dans l'ensemble, le début n'est pas franchement transcendant. Par contre les histoires à partir de l'apparition de la société extra-terrestre et de son implication sont d'une toute autre facture ! Tezuka profite de son sujet pour introduire des métaphores en continu. Ainsi les premières histoires font fortement penser aux combats de gladiateurs, et peut-être à la révolte de Spartacus. Cependant en beaucoup plus nuancé que l'on pourrait s'y attendre. L'humain n'est pas seulement l'être dominé, il reste avant tout un humain, et Tezuka ne le présente pas sous son meilleur jour en dépeignant un être barbare et cruel. Les histoires s'enchainent, avec une excellente reprise de Jésus, incroyablement bien faite à mon goût (même si je trouve dommage les pointes d'humour qu'il introduit lors du dialogue entre Pololo et l'extra-terrestre) avec un oiseau nommée Pololo. Les clins d'oeil sont plus qu'évidents, et pourtant, Tezuka glisse ici un message assez frappant, en expliquant presque sa vision du message de Jésus. C'est assez incroyable et j'ai trouvé qu'il y avait matière à pas mal de réflexion. J'ai aussi beaucoup aimé la façon dont il intègre dedans des "anachronismes" (si tant est qu'on puisse parler ainsi) notamment en mettant un panneau Auschwitz lorsque les partisans de Pololo se font massacrer. Une sorte de roue du temps est en route. L'histoire se répète ... Est-elle destinée à le faire indéfiniment ? La suite, plus proche du far-west, est à mon sens moins réussie, même si Tezuka en profite pour en faire une fable sur la tolérance, le racisme, et surtout sur la condition indienne dans les Etats-Unis naissants. Il est d'ailleurs amusant de constater la façon dont Tezuka présente les élections chez les oiseaux. C'est un beau pied de nez à celles que nous connaissons. L'histoire suivante est bonne, mais je l'ai trouvée moins intéressante sur le plan réflexion. Par contre l'ambiance est clairement moins joyeuse que les autres. Ce pessimisme se glisse aussi dans l'histoire suivante, où Tezuka fait carrément disparaitre les humains de la planète. Les oiseaux sont seuls maitres. Cette histoire donne plus à réfléchir sur la corruption et à ce sens le final est superbement bien trouvé. Une sorte d'engrenage fatidique est en marche. Les histoires suivantes tiennent plus de l'anecdote, reprenant les thèmes du bonheur et de la ségrégation raciale. Malgré une certaine poésie, je les ai trouvées plus "gentillettes". Mais la dernière histoire est celle qui à mon sens donne l'impulsion énorme à l'ensemble. En effet, en revenant sur les extra-terrestres, je trouve que Tezuka donne une nouvelle dimension à l'ensemble et apporte matière à beaucoup plus de réflexion. Cependant cette conclusion se teint d'une sorte de fatalité qui n'est pas forcément au gout de tout le monde. Dans l'ensemble du livre, le trait de Ozama Tezuka fait mouche. Les décors sont toujours aussi beaux et les personnages toujours tournés très cartoon. Le mariage des deux reste aussi digeste et maintenant que j'y suis plus habitué, je comprends le trait de Tezuka. Il s'en dégage un charme indéniable. Les paysages détaillés nous donnent envie de rentrer dedans, on se sent au milieu des espaces. Cette œuvre regroupe à mon avis un ensemble d'histoires qui sont, disons le clairement, très inégales. Cependant, si certaines ne dépassent pas le stade du "Bof, sans plus", je trouve que la dernière et particulièrement celle de Pololo montent jusqu'à "Culte". Dans l'ensemble, le tout se lit très agréablement, même si je n'ai pas compris les dessins d'oiseaux (très beaux soit dit en passant) qui se glissent dans toutes les pages. Tezuka signe à mes yeux une production incroyable, et hautement philosophique dans l'ensemble. La dernière histoire est à mon avis celle qui donne tout le sel à l’œuvre, invitant à une réflexion profonde. Le tout agrémenté par un dessin au poil. La note finale sera donc de 4/5 et un conseil de lecture, car je pense franchement qu'il y a là matière à réfléchir. Un nouvel opus recommandé.

03/11/2012 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Première incursion dans l’œuvre de Tezuka… et grosse déception. Bon, déjà à l’origine, je ne suis pas fan de mangas mais les problèmes que j’ai rencontrés sont ici d’un autre ordre. Le dessin, tout d’abord, n’est pas déplaisant en soi et évolue d'une manière positive au fil des pages. Si l’album avait été écrit dans l’immédiat après-guerre, je l’aurais même trouvé bon. Tezuka emprunte en effet beaucoup aux comics de l’entre-deux guerres, surtout dans ses passages burlesques, avec un dessin caricatural et minimaliste. A côté de cela, nous avons droit à des dessins d’oiseaux très réalistes… dont je me demande ce qu’ils viennent faire là. Ces dessins s’intègrent en effet dans le récit comme un cheveu intègre une soupe. Pour le reste, le trait est simple et très lisible. J’ai donc le sentiment d’avoir lu un bric-à-brac de dessins dont certains n’ont d’autre but que de faire du volume. Mais, bon, contrairement à beaucoup de mangas, ce dessin ne m’a pas « bloqué ». Mais ce qui m’a vraiment rebuté, c’est le ton employé. Je me demande toujours dans quelle mesure Tezuka se prend au sérieux, tant cette histoire oscille entre le grotesque burlesque et la tentative de fable humaniste. Le sommet (et point de difficile retour) est atteint pour moi lorsqu’il fait dire à l’un de ses personnages, sur un ton qui me fait croire qu’il est convaincu de ce qu’il dit, que la surpopulation est cause de chômage. Des raccourcis pareils, lorsque l’on cherche à crédibiliser son récit, c’est… pfff... et si, au contraire, on cherche à faire du burlesque, le ton employé aurait dû être bien plus humoristique. Les différentes histoires, qui sont la plupart du temps que la réutilisation de grands classiques de l’histoire de l’humanité adaptés au délire de départ, ne m’ont que peu touché. Je les ai trouvées très prévisibles et souvent inutilement tirées en longueur. En fait, seule la dernière histoire, qui joue du contre-pied, m’a vraiment plu. Mais, bon, 6 pages sur 300, ça fait peu pour dire autre chose que « bof ».

17/07/2012 (modifier)
Par cac
Note: 4/5
L'avatar du posteur cac

Demain les oiseaux est clairement un très bon ouvrage de Tezuka. Suite à l'ingestion d'une poudre mystérieuse, les oiseaux se mettent à développer leur cerveau et par conséquent leur intelligence. Ils vont mettre cela à profit pour prendre le pouvoir sur le monde au détriment des hommes qui reviennent à l'état de sauvage au bout de quelques générations. Cela peut faire penser dans le genre science-fiction à la planète des singes ou encore à Elmer de Gerry Alanguilan sur la même thématique où des poulets deviennent intelligents et réclament un traitement à égal de l'homme. L'album est un gros one-shot constitué de plusieurs nouvelles qu'on peut presque lire de manière indépendante. C'est encore une fable un peu moraliste sur la condition humaine, les oiseaux reproduisent à leur tour les mauvais travers de la civilisation humaine comme les luttes de pouvoir et les guerres. Pour autant le talent de conteur de l'auteur donne tout son intérêt à ce titre.

25/09/2011 (modifier)
Par GiZeus
Note: 4/5

Je continue ma découverte des oeuvres de ce mangaka célébrissime qu'est Tezuka avec cette fois ci Demain les Oiseaux. Le titre annonce clairement la couleur de ce manga. La société humaine contemporaine serait balayée radicalement par les oiseaux qui auraient mystérieusement et soudainement acquis la capacité de penser et se font maîtres de la Terre. Ce sera le point de départ d'une critique acerbe sur la société et la nature humaine, avec un joli bonus pour la fin. Ce manga se décompose en 19 chapitres qui sont l'occasion de découvrir la réflexion de Tezuka sur ses semblables, contemporains et passés. Dans un premier temps, la confrontation humains-oiseaux met en exergue les défauts de l'espèce humaine. La seconde partie, plus axée sur la société oiseau, sera le théâtre de la décadence de nos sociétés, l'intolérance qui devient reine au fil du temps. Les thèmes sont traités habilement, de sorte que l'histoire peut se suffire à elle-même si vous souhaitez seulement lire une ancienne histoire futuriste. Les personnages restent certes un peu basiques, la psychologie n'étant pas toujours développée. Cela s'explique par le fait que l'on ne retrouve pas les mêmes personnages d'une aventure à l'autre. On sent qu'elles ont pris un petit coup de vieux, mais la narration de Tezuka est suffisamment bonne pour rendre les scenarii attractifs. Le dessin tout en rondeur, caractéristique de l'auteur, ferait passer au premier regard ce manga pour un récit à destination de la jeunesse. Bien entendu il n'en est rien, et malgré son caractère vieillot ce manga reste d'actualité.

09/10/2009 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Je n'aime pas les mangas mais j'arrive à me forcer quand le contenu est de qualité. "Demain les Oiseaux" m'a plu de bout en bout. Le scénario est intelligent, rythmé et maitrisé. Les 19 chapitres peuvent se lire indépendamment mais forment une histoire complète sur l'avènement de la civilisation au pouvoir sur la terre. Le parallèle avec la civilisation est bien narré. L'auteur décortique leur société avec brio. Il ne faut pas se leurrer, ce récit démontre les absurdités du règne humain avant tout car les oiseaux reproduisent exactement les mêmes erreurs que les hommes. Le final est bien senti et clos admirablement ce petit pavé de 320 pages. Ce one shot doit être la BD au meilleur rapport qualité / prix que je connaisse. En effet, le prix de vente n'est que de 10,50 euros, moins de 10 euros avec les 5%. Si cette BD avait été imprimée dans le sens franco belge, j'aurai peut être mis un 5/5. Sauf erreur de ma part, il suffit de faire un mirroring au dessin. Je trouve pénible de lire à contre sens, sachant que je lis un manga tous les 36 du mois.... En tout cas, je suis heureux de cette lecture, j'ai déjà converti cet emprunt en achat. J'ai même passé commande avant d'avoir terminé d'en lire le tiers. Une première !!! Avec un tel prix, je ne peux que conseiller vivement l'achat.

20/09/2009 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
L'avatar du posteur Alix

L’avis enthousiaste de Gaston ci-dessous m’a convaincu de relire du Tezuka, quelques semaines seulement après avoir terminé son pavé Bouddha. Et dans l’ensemble j’ai passé un excellent moment de lecture. Pourtant le début ne m’avait guère enchanté. Je trouvais le ton de l’histoire un peu léger et naïf, et la lecture des premiers chapitres fut vraiment fastidieuse. Et puis au fil des pages je me suis intéressé au destin (tout tracé ?) de cette nouvelle civilisation animale. Les oiseaux allaient-ils répéter nos erreurs, ou tirer des leçons de nos livres d’Histoire ? Les derniers chapitres m’ont vraiment passionné, je les trouve riches et remplis de paraboles intéressantes et subtiles avec notre société humaine… Bref, je trouve la fin beaucoup mieux écrite que le début. Voilà, un 2/5 initial qui s’est progressivement muté en un 3/5, puis en 4/5 dans les derniers chapitres. Je mets 4/5 parce que je reste sur une bonne impression finale, mais notez juste que mon plaisir de lecture ne fut pas constant.

26/01/2009 (modifier)
Par Gaston
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Gaston

Selon moi, Osamu Tezuka est au sommet de son art dans les longues sagas et 'Demain les Oiseaux' confirme ce que je pense. Nous avons droit à un long one-shot (environ 320 pages) racontant comment des oiseaux ont pris le pouvoir sur Terre et ensuite ce qu'ils ont fait avec le pouvoir. On peut donc diviser l'histoire en deux parties. La première nous montre la réaction de certains humains face à l'invasion des oiseaux. J'ai bien aimé, mais ce n'est rien comparé à la deuxième partie. Tezuka raconte de manière brillante la civilisation des oiseaux qui n'est qu'une autre version de la civilisation humaine. On a droit à la version oiseau de Jésus, à un far-west, une ségrégation entre oiseaux, etc. La fin est vraiment pessimiste, comme la plupart des autres histoires de l'album d'ailleurs. Tezuka montre tous les travers des humains et la plupart des personnages 'bons' meurent.

23/11/2008 (modifier)
Par Sopa
Note: 4/5

Le titre, inspiré du roman "Demain les chiens" de Clifford Donald Simak, peut laisser apercevoir la couleur de ce récit : dans quelques décennies, les oiseaux prendront le pouvoir, de gré ou de force. Les quelques 19 nouvelles qui composent ce gros recueil de 300 pages décrit un monde où les oiseaux font la guerre aux humains et se font la guerre entre eux… Car, contrairement aux autres œuvres optimistes de Tezuka, « Demain les Oiseaux », montre des hommes, puis des oiseaux, tyrans, égoïstes… Un manga atypique dans l’œuvre de Tezuka, mais aussi un des meilleurs, avec Phénix - L'oiseau de feu et Bouddha.

20/05/2007 (modifier)