Cette série, ce n'est que du bonheur.
De superbes dessins tout en finesse, un dépaysement garanti à chaque tome, un scénario très bien construit et bien pensé.
Les personnages sont à la fois attachants, amusants, émouvants, pour certains effrayants...
Le récit s'étale dans le temps (une dizaine d'années en attendant le dernier tome), on peut donc suivre l'évolution de chacun d'entre eux à long terme, ce que je trouve très plaisant.
De la bande-dessinée comme je l'aime, je la conseille à 100% : )
Après lecture du 4ème et dernier tome.
La fin de cette épopée est tout simplement excellente, révélant jusqu'ou peut conduire le fanatisme religieux, allant jusqu'à nier la vérité de leur propre histoire pour garder la main mise sur la population. Une superbe aventure, des personnages charismatiques et un discours intelligent.
Juste un petit bémol, la qualité du dessin de ce dernier opus semble moins aboutie, mais cela n'enlève rien au plaisir de lecture de ce superbe final.
Je confirme donc avec plaisir le statut de culte pour cette magnifique série.
J'avais évidement déjà beaucoup apprécié cette série lorsque je l'ai lue pour la première fois. Mais il m'a fallu plusieurs lectures pour en comprendre toutes les facettes et me rendre compte de la richesse incroyable que renferment ces 4 albums.
Lors de ma première lecture j'ai été séduit par la beauté des dessins qu’on dirait tout droit sortis d’un univers Disney. Des bonshommes avec une tête souriante, des regards un peu naïfs, et en plus une colorisation parfaitement adaptée. Bref, tout ça respire la bonne humeur. J’ai aimé le côté gentil et sympa du personnage d'Alim et de ses compagnons : sa petite fille qui découvre la vie et le vieux pépé bien rigolo. J’ai souri avec le début de l’histoire, je me suis énervé quand les vilains pas beaux lui veulent du mal, j’avais envie de l’aider quand il était couvert d’ennuis… En clair je suis complètement rentré dans le premier tome.
Il y a dans ce début de série un coté "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" qui va peu à peu disparaître. J'avais du coup été moins enchanté par la suite, lorsque ce coté joyeux laisse place à des événements plus sombres, à des décors un peu moins Mille et une nuits qui font moins rêver.
Mais après plusieurs lectures dont une relecture complète à l'occasion de la sortie du 4e et dernier tome, j'ai enfin saisi les multiples sens de lecture. Car derrière l'aspect jovial qui séduit au début se cache en fait une histoire sombre et dramatique. Les prémices de cette histoire sont pourtant bien présents dès le premier tome et ne font que s'accentuer au fil des tomes. On peut y voir aisément une satire du fanatisme religieux. Et plus l'histoire avance plus cela fait peur de voir jusqu'où l'on peut aller pour imposer son idéologie. Rien ne peut justifier tant de guerres, de tortures et de sacrifices. Ce qui fait froid dans le dos, c'est que cette BD, pure fiction, est en fait si proche de la réalité du monde qui nous entoure....
Notre Alim si innocent se retrouve bien malgré lui au milieu de tous ces événements et il en est un merveilleux fil conducteur. Plus j'avançais dans le dernier tome et plus j'avais peur de la fin. Plus je craignais un final tragique. Et c'est la main presque tremblante que j'ai abordé les dernières pages.
Pour tout ça, Alim le tanneur est une série culte.
Indispensable.
Voilà une série qui dans les années 70 - 80 a beaucoup fait parler d'elle. Par sa violence, par l'originalité de ses mises en pages, par la mentalité et les moeurs de ses protagonistes. Presque trente ans après, il est difficile de se rendre compte de ce qui a pu choquer à l'époque.
C'est donc sous un angle bien différent que le lecteur d'aujourd'hui aborde "La Terre de la Bombe". Certes, la violence reste la même, mais étant plus banalisée dans notre monde actuel et dans les médias, fait plus (hélas devrais-je dire) sourire que frémir. La mise en page, je le disais plus haut, originale de Georges Ramaïoli était avant-gardiste, mais depuis on a vu bien plus osé, et on est habitué. Donc contrairement à ce qui a souvent été dit, on ne perd plus le sens de lecture qui déstabilisait le public des années 80. Quant à la sexualité, les tabous sont heureusement presque tous tombés à notre époque, d'ailleurs grâce à des oeuvres comme celle-ci.
Alors que reste t-il de "La Terre de la Bombe", si son côté provocant est aujourd'hui très atténué ? Parlons d'abord du premier album, qui reste le plus fort de la série : sur un scénario parfois délirant mais toujours savoureux de René Durand, Georges Ramaïoli livre des images souvent fortes, parfaitement en adéquation avec son trait encore débutant, mais déjà élégant. J'irai même plus loin en disant que son style de dessin de l'époque correspondait parfaitement au ton du récit. Un trait tout propre n'aurait pas si bien collé avec ces histoires (les deux premiers albums sont découpés en chapitres qui forment presque des histoires indépendantes, bien que dans la continuité l'une de l'autre). Le monde décrit par René Durand est cruel et sans pitié. C'est un monde post apocalyptique, qui repart de zéro, et où la sauvagerie est monnaie courante. Cannibalisme, esclavage, prostitution, violence, etc., on retrouve dans cet univers tous les pires travers de l'humanité. Il fallait un dessin qui mette tout ça en valeur. Georges Ramaïoli a parfaitement rempli son rôle. La mise en couleurs vient encore renforcer ces ambiances sauvages et angoissantes.
Les autres tomes sont plus traditionnels. Les personnages principaux deviennent presque sympatiques au fil des albums. Ils deviennent des héros, alors que dans le premier album on ne sent pas spécialement de sympathie pour ces individus. Ce que la série perd alors en sauvagerie et cruauté, elle le gagne en élégance et en qualité de récit. Car sur le thème somme toute rabâché d'un monde post apocalyptique, les deux auteurs parviennent à développer un univers et des ambiances plus personnelles, renouvelant habilement le genre.
Au final, j'ajoute que "La Terre de la Bombe" est selon moi une série culte, au même titre d'ailleurs que la série L'Indien Français, également de René Durand et Georges Ramaïoli. Deux séries qu'il est dommage de ne plus trouver sur les rayons des librairies.
Cette BD nous transporte dans un autre univers, de par ses personnages irréels et son imagination.
Tout au long de cette histoire déjà bien entamée, on ressent le besoin d'en savoir plus a propos de telle ou telle chose. Notre désir et le plus souvent attisé par un événement ou une rencontre inattendue qui explique bien des choses.
A chaque lecture, je me dis "vivement le prochain tome" car j'ai réellement envie de connaitre la fin de cette histoire fantastique, ou le mal et le bien se livrent un combat sans merci.
Une claque, une de plus après la surprise de taille que la lecture de Pinocchio du même auteur a engendré sur mon conscient et mon inconscient. Il faut être inconscient pour lire et apprécier une bande dessinée aussi trash, sensible, drôle et dure que les tribulations du pantin de bois passées au crible d'un Winshluss affranchi et libérateur !
Aussi c'est de manière tout à fait consciente que je remonte son oeuvre avec ce Smart Monkey écrit bien plus tôt et tout aussi irrévérencieux.
Il s'agit encore de dessins muets en premier lieu dans un pur style cartoon qui pourra plaire ou non mais qui me parlent énormément. Le noir et blanc est de toute beauté et l'ensemble est extrêmement détaillé. Ce n'est pas forcément aisé à suivre au départ mais une fois qu'on a bien perçu le découpage, impossible de décrocher jusqu'à la dernière page ! L'histoire possède un véritable rythme en suivant les pérégrinations d'un petit singe rejeté par sa meute car pas assez imposant pour s'octroyer les faveurs des femelles !!!
En fait ça n'a l'air de rien comme ça mais Winshluss ne cherche rien d'autre que de raconter l'évolution de l'humanité façon Darwin en prouvant à sa façon que l'homme descend bien du singe et de quelle façon !
Notre "héros" va devoir se jouer des lois du plus fort en affrontant un tigre dents de sabre dans cette préhistoire hostile ainsi que d'autres événements directement liés ou pas à la cruauté des animaux. Impossible de ne pas sourire et même de rire face à toutes ces mésaventures bien trash où personne n'est bon ou mauvais mais où tout le monde cherche à survivre. Du nid de ptérodactyles "sauvé" par le petit singe ou à la destruction d'une ville d'insectes façon King Kong, l'humour noir et cruel transpire à chaque page mais que c'est drôle et bienvenu !
La fin de l'histoire réserve son lot de cacahouètes et alors qu'on pourrait se dire que l'aventure est terminée, un épilogue d'une vingtaine de pages situé au début du XXème siècle et n'ayant à priori rien à voir prend place avec des hommes. La parole revient et une nouvelle conclusion définitive cette fois et tout aussi hilarante conclut définitivement cette histoire hors norme menée de main de maître par un auteur inspiré et définitivement culte.
Difficile de parler de Smart Monkey alors que cette histoire se passe elle même de mots sur la quasi intégralité de son déroulement mais si la cruauté, l'humour cynique et l'inventivité ne vous font pas peur, voici un parfait complément indispensable de toute bonne bibliothèque qui se respecte. Écrire ceci ne me donne qu'une seule envie: m'y replonger...
Merci Winshluss.
Après la lecture des 2 tomes.
Le rapprochement avec une autre BD Futuropolis sortie cette année est presque évident.
Comme d'autres aviseurs, j'ai pensé à Rébétiko qui mêle culture musicale et roman graphique.
L'ambiance est excellente grâce aux superbes dessins de Flao. Je m'étonne d'avoir enquiller les deux tomes d'une traite sans m'en rendre compte. C'est un gage de qualité.
Le flamenco, c'est une musique et une danse, mais également un mode de vie. Le récit ne peut pas nous faire entendre des notes mais il réussit à faire ressentir cette ambiance si particulière.
L'histoire de ces 2 amis est plus dense qu'il ne parait. Il se passe pas mal de choses influençant la suite des évènements. En un laps de temps réduit, leurs vies évoluent grandement.
Les auteurs sortent du rang, grâce à Futuropolis, et nous offre une oeuvre d'une grande qualité.
Il y a tout ce que j'attends dans cette série. Le 9ème art a de l'avenir avec de tels auteurs.
Après la lecture du premier tome.
Impossible de bouder son plaisir.
Je savais que cette BD avait de bonnes critiques, elles sont amplement méritées.
Le scénario est dense, le rythme ne faiblit pas sur les 80 pages. Le début semble décousu mais les éléments se positionnent proprement par la suite.
Il faudra évidemment attendre la suite et fin de ce diptyque pour juger réellement cette série.
J'en resterai donc à un gros 4/5 provisoire en attendant une confirmation.
Le dessin est excellent, rempli de détails. La mise en couleur est également très travaillée et réussie. J'adore, c'est un régal pour les yeux.
J'ai pensé aux premiers tomes de XIII à la lecture de "La Princesse du Sang".
Il va falloir s'armer de patience en attendant cette suite tant convoitée...
Mélange de conte onirique et de roman dramatique, "Trois ombres" est un petit pavé qui se dévore d'une traite. Le contenu est clair et facile à assimiler. L'histoire ne peut laisser insensible, mais son traitement est fait intelligemment avec beaucoup de justesse.
Le dessin tout en rondeur allège le propos sans le dénaturer. Les cadrages sont parfois très travaillés et toujours réussis. C'est maitrisé et superbe.
Je ne m'attendais à apprécier à ce point ce one shot dont je retardais sans cesse la lecture.
Quelle erreur d'appréciation !!! J'apprécie encore plus le résultat du fait et ne peut que conseiller la lecture de cette BD sans défaut.
Le côté fantastique du récit apporte une symbolique forte au drame qui va toucher cette famille.
Il y a une morale finement amenée sur le final. Personne ne peut échapper à son destin.
Et le destin de chaque BDphile est de lire au moins une fois cette BD dans sa vie ;)
J'avais pas mal entendu parler du film Le Cabinet du Dr Caligari comme d'un classique de l'angoisse. En attendant de le voir un jour, je me suis "rabattu" sur son adaptation en bande dessinée par le jeune Cédric Perez.
Celui-ci semble avoir fait le choix de suivre de près le film de Robert Wiene. Le résultat est une BD d'ambiance, aux cadrages intéressants, qui raconte la traque d'un tueur en série qui semble agir... en dormant. Le Dr Caligari est un personnage aux traits impénétrables, assez inquiétant, qu'il est difficile de suivre. Le récit est un peu dense et comporte deux ou trois ruptures un peu étranges, qui peuvent -peut-être- s'expliquer par le fin mot de l'histoire, plutôt inattendu. Personnellement j'ai été surpris par cette fin, bien amenée, en douceur, par l'auteur.
Celui-ci utilise un graphisme un peu "nouvelle BD", très agréable, bien lisible, qui permet une lecture optimale de cette étrange affaire.
Le lieutenant Robinson du Somaliland Camel Corps, de l’armée anglaise, et ses hommes font route vers un fortin à la frontière entre la Somalie et l’Ethiopie. Sur place, ils découvrent avec horreur que toute la garnison a été massacrée. Soudain, un soldat de Robinson est abattu. Le coup de feu semble provenir d’un mystérieux méhariste, très éloigné du fortin. Le bataillon se lance alors à la poursuite de ce dernier, mais en vain : il a disparu. Les soldats commencent alors à parler de spectre…
La magie de Pratt n’a jamais aussi bien pris avec moi que dans cet album. Une série comme Les scorpions du désert est peut-être un peu trop réaliste. Certains Corto Maltese (Les helvétiques, p. ex.) sont par contre bien trop oniriques à mon goût. Avec 'A l’ouest de l’Eden', l’équilibre est parfait ! Par ailleurs, j’ai toujours adoré les récits de Pratt ayant pour cadre l’Afrique. Tout ce sable à perte de vue, ça fait rêver…
Le scénario est très bien ficelé, le côté mystico-religieux admirablement calibré et la chute est géniale !
Concernant le dessin, Pratt est dans sa meilleure période, selon moi : après sa phase trop réaliste (La ballade de la mer salée, p. ex.) et avant sa phase trop abstraite (Mu, p. ex.)
Il s’agit là – vous l’aurez compris de par ma cotation – d’une de mes bd préférées ! Je ne la conseille pas exclusivement aux inconditionnels de l’auteur. Pour ma part, je ne connaissais d'ailleurs pas encore Hugo Pratt à l’époque où j’ai découvert cet album.
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Alim le tanneur
Cette série, ce n'est que du bonheur. De superbes dessins tout en finesse, un dépaysement garanti à chaque tome, un scénario très bien construit et bien pensé. Les personnages sont à la fois attachants, amusants, émouvants, pour certains effrayants... Le récit s'étale dans le temps (une dizaine d'années en attendant le dernier tome), on peut donc suivre l'évolution de chacun d'entre eux à long terme, ce que je trouve très plaisant. De la bande-dessinée comme je l'aime, je la conseille à 100% : ) Après lecture du 4ème et dernier tome. La fin de cette épopée est tout simplement excellente, révélant jusqu'ou peut conduire le fanatisme religieux, allant jusqu'à nier la vérité de leur propre histoire pour garder la main mise sur la population. Une superbe aventure, des personnages charismatiques et un discours intelligent. Juste un petit bémol, la qualité du dessin de ce dernier opus semble moins aboutie, mais cela n'enlève rien au plaisir de lecture de ce superbe final. Je confirme donc avec plaisir le statut de culte pour cette magnifique série.
Alim le tanneur
J'avais évidement déjà beaucoup apprécié cette série lorsque je l'ai lue pour la première fois. Mais il m'a fallu plusieurs lectures pour en comprendre toutes les facettes et me rendre compte de la richesse incroyable que renferment ces 4 albums. Lors de ma première lecture j'ai été séduit par la beauté des dessins qu’on dirait tout droit sortis d’un univers Disney. Des bonshommes avec une tête souriante, des regards un peu naïfs, et en plus une colorisation parfaitement adaptée. Bref, tout ça respire la bonne humeur. J’ai aimé le côté gentil et sympa du personnage d'Alim et de ses compagnons : sa petite fille qui découvre la vie et le vieux pépé bien rigolo. J’ai souri avec le début de l’histoire, je me suis énervé quand les vilains pas beaux lui veulent du mal, j’avais envie de l’aider quand il était couvert d’ennuis… En clair je suis complètement rentré dans le premier tome. Il y a dans ce début de série un coté "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" qui va peu à peu disparaître. J'avais du coup été moins enchanté par la suite, lorsque ce coté joyeux laisse place à des événements plus sombres, à des décors un peu moins Mille et une nuits qui font moins rêver. Mais après plusieurs lectures dont une relecture complète à l'occasion de la sortie du 4e et dernier tome, j'ai enfin saisi les multiples sens de lecture. Car derrière l'aspect jovial qui séduit au début se cache en fait une histoire sombre et dramatique. Les prémices de cette histoire sont pourtant bien présents dès le premier tome et ne font que s'accentuer au fil des tomes. On peut y voir aisément une satire du fanatisme religieux. Et plus l'histoire avance plus cela fait peur de voir jusqu'où l'on peut aller pour imposer son idéologie. Rien ne peut justifier tant de guerres, de tortures et de sacrifices. Ce qui fait froid dans le dos, c'est que cette BD, pure fiction, est en fait si proche de la réalité du monde qui nous entoure.... Notre Alim si innocent se retrouve bien malgré lui au milieu de tous ces événements et il en est un merveilleux fil conducteur. Plus j'avançais dans le dernier tome et plus j'avais peur de la fin. Plus je craignais un final tragique. Et c'est la main presque tremblante que j'ai abordé les dernières pages. Pour tout ça, Alim le tanneur est une série culte. Indispensable.
La Terre de la bombe
Voilà une série qui dans les années 70 - 80 a beaucoup fait parler d'elle. Par sa violence, par l'originalité de ses mises en pages, par la mentalité et les moeurs de ses protagonistes. Presque trente ans après, il est difficile de se rendre compte de ce qui a pu choquer à l'époque. C'est donc sous un angle bien différent que le lecteur d'aujourd'hui aborde "La Terre de la Bombe". Certes, la violence reste la même, mais étant plus banalisée dans notre monde actuel et dans les médias, fait plus (hélas devrais-je dire) sourire que frémir. La mise en page, je le disais plus haut, originale de Georges Ramaïoli était avant-gardiste, mais depuis on a vu bien plus osé, et on est habitué. Donc contrairement à ce qui a souvent été dit, on ne perd plus le sens de lecture qui déstabilisait le public des années 80. Quant à la sexualité, les tabous sont heureusement presque tous tombés à notre époque, d'ailleurs grâce à des oeuvres comme celle-ci. Alors que reste t-il de "La Terre de la Bombe", si son côté provocant est aujourd'hui très atténué ? Parlons d'abord du premier album, qui reste le plus fort de la série : sur un scénario parfois délirant mais toujours savoureux de René Durand, Georges Ramaïoli livre des images souvent fortes, parfaitement en adéquation avec son trait encore débutant, mais déjà élégant. J'irai même plus loin en disant que son style de dessin de l'époque correspondait parfaitement au ton du récit. Un trait tout propre n'aurait pas si bien collé avec ces histoires (les deux premiers albums sont découpés en chapitres qui forment presque des histoires indépendantes, bien que dans la continuité l'une de l'autre). Le monde décrit par René Durand est cruel et sans pitié. C'est un monde post apocalyptique, qui repart de zéro, et où la sauvagerie est monnaie courante. Cannibalisme, esclavage, prostitution, violence, etc., on retrouve dans cet univers tous les pires travers de l'humanité. Il fallait un dessin qui mette tout ça en valeur. Georges Ramaïoli a parfaitement rempli son rôle. La mise en couleurs vient encore renforcer ces ambiances sauvages et angoissantes. Les autres tomes sont plus traditionnels. Les personnages principaux deviennent presque sympatiques au fil des albums. Ils deviennent des héros, alors que dans le premier album on ne sent pas spécialement de sympathie pour ces individus. Ce que la série perd alors en sauvagerie et cruauté, elle le gagne en élégance et en qualité de récit. Car sur le thème somme toute rabâché d'un monde post apocalyptique, les deux auteurs parviennent à développer un univers et des ambiances plus personnelles, renouvelant habilement le genre. Au final, j'ajoute que "La Terre de la Bombe" est selon moi une série culte, au même titre d'ailleurs que la série L'Indien Français, également de René Durand et Georges Ramaïoli. Deux séries qu'il est dommage de ne plus trouver sur les rayons des librairies.
Les Naufragés d'Ythaq
Cette BD nous transporte dans un autre univers, de par ses personnages irréels et son imagination. Tout au long de cette histoire déjà bien entamée, on ressent le besoin d'en savoir plus a propos de telle ou telle chose. Notre désir et le plus souvent attisé par un événement ou une rencontre inattendue qui explique bien des choses. A chaque lecture, je me dis "vivement le prochain tome" car j'ai réellement envie de connaitre la fin de cette histoire fantastique, ou le mal et le bien se livrent un combat sans merci.
Smart monkey
Une claque, une de plus après la surprise de taille que la lecture de Pinocchio du même auteur a engendré sur mon conscient et mon inconscient. Il faut être inconscient pour lire et apprécier une bande dessinée aussi trash, sensible, drôle et dure que les tribulations du pantin de bois passées au crible d'un Winshluss affranchi et libérateur ! Aussi c'est de manière tout à fait consciente que je remonte son oeuvre avec ce Smart Monkey écrit bien plus tôt et tout aussi irrévérencieux. Il s'agit encore de dessins muets en premier lieu dans un pur style cartoon qui pourra plaire ou non mais qui me parlent énormément. Le noir et blanc est de toute beauté et l'ensemble est extrêmement détaillé. Ce n'est pas forcément aisé à suivre au départ mais une fois qu'on a bien perçu le découpage, impossible de décrocher jusqu'à la dernière page ! L'histoire possède un véritable rythme en suivant les pérégrinations d'un petit singe rejeté par sa meute car pas assez imposant pour s'octroyer les faveurs des femelles !!! En fait ça n'a l'air de rien comme ça mais Winshluss ne cherche rien d'autre que de raconter l'évolution de l'humanité façon Darwin en prouvant à sa façon que l'homme descend bien du singe et de quelle façon ! Notre "héros" va devoir se jouer des lois du plus fort en affrontant un tigre dents de sabre dans cette préhistoire hostile ainsi que d'autres événements directement liés ou pas à la cruauté des animaux. Impossible de ne pas sourire et même de rire face à toutes ces mésaventures bien trash où personne n'est bon ou mauvais mais où tout le monde cherche à survivre. Du nid de ptérodactyles "sauvé" par le petit singe ou à la destruction d'une ville d'insectes façon King Kong, l'humour noir et cruel transpire à chaque page mais que c'est drôle et bienvenu ! La fin de l'histoire réserve son lot de cacahouètes et alors qu'on pourrait se dire que l'aventure est terminée, un épilogue d'une vingtaine de pages situé au début du XXème siècle et n'ayant à priori rien à voir prend place avec des hommes. La parole revient et une nouvelle conclusion définitive cette fois et tout aussi hilarante conclut définitivement cette histoire hors norme menée de main de maître par un auteur inspiré et définitivement culte. Difficile de parler de Smart Monkey alors que cette histoire se passe elle même de mots sur la quasi intégralité de son déroulement mais si la cruauté, l'humour cynique et l'inventivité ne vous font pas peur, voici un parfait complément indispensable de toute bonne bibliothèque qui se respecte. Écrire ceci ne me donne qu'une seule envie: m'y replonger... Merci Winshluss.
Mauvais garçons
Après la lecture des 2 tomes. Le rapprochement avec une autre BD Futuropolis sortie cette année est presque évident. Comme d'autres aviseurs, j'ai pensé à Rébétiko qui mêle culture musicale et roman graphique. L'ambiance est excellente grâce aux superbes dessins de Flao. Je m'étonne d'avoir enquiller les deux tomes d'une traite sans m'en rendre compte. C'est un gage de qualité. Le flamenco, c'est une musique et une danse, mais également un mode de vie. Le récit ne peut pas nous faire entendre des notes mais il réussit à faire ressentir cette ambiance si particulière. L'histoire de ces 2 amis est plus dense qu'il ne parait. Il se passe pas mal de choses influençant la suite des évènements. En un laps de temps réduit, leurs vies évoluent grandement. Les auteurs sortent du rang, grâce à Futuropolis, et nous offre une oeuvre d'une grande qualité. Il y a tout ce que j'attends dans cette série. Le 9ème art a de l'avenir avec de tels auteurs.
La Princesse du Sang
Après la lecture du premier tome. Impossible de bouder son plaisir. Je savais que cette BD avait de bonnes critiques, elles sont amplement méritées. Le scénario est dense, le rythme ne faiblit pas sur les 80 pages. Le début semble décousu mais les éléments se positionnent proprement par la suite. Il faudra évidemment attendre la suite et fin de ce diptyque pour juger réellement cette série. J'en resterai donc à un gros 4/5 provisoire en attendant une confirmation. Le dessin est excellent, rempli de détails. La mise en couleur est également très travaillée et réussie. J'adore, c'est un régal pour les yeux. J'ai pensé aux premiers tomes de XIII à la lecture de "La Princesse du Sang". Il va falloir s'armer de patience en attendant cette suite tant convoitée...
Trois ombres
Mélange de conte onirique et de roman dramatique, "Trois ombres" est un petit pavé qui se dévore d'une traite. Le contenu est clair et facile à assimiler. L'histoire ne peut laisser insensible, mais son traitement est fait intelligemment avec beaucoup de justesse. Le dessin tout en rondeur allège le propos sans le dénaturer. Les cadrages sont parfois très travaillés et toujours réussis. C'est maitrisé et superbe. Je ne m'attendais à apprécier à ce point ce one shot dont je retardais sans cesse la lecture. Quelle erreur d'appréciation !!! J'apprécie encore plus le résultat du fait et ne peut que conseiller la lecture de cette BD sans défaut. Le côté fantastique du récit apporte une symbolique forte au drame qui va toucher cette famille. Il y a une morale finement amenée sur le final. Personne ne peut échapper à son destin. Et le destin de chaque BDphile est de lire au moins une fois cette BD dans sa vie ;)
Caligari
J'avais pas mal entendu parler du film Le Cabinet du Dr Caligari comme d'un classique de l'angoisse. En attendant de le voir un jour, je me suis "rabattu" sur son adaptation en bande dessinée par le jeune Cédric Perez. Celui-ci semble avoir fait le choix de suivre de près le film de Robert Wiene. Le résultat est une BD d'ambiance, aux cadrages intéressants, qui raconte la traque d'un tueur en série qui semble agir... en dormant. Le Dr Caligari est un personnage aux traits impénétrables, assez inquiétant, qu'il est difficile de suivre. Le récit est un peu dense et comporte deux ou trois ruptures un peu étranges, qui peuvent -peut-être- s'expliquer par le fin mot de l'histoire, plutôt inattendu. Personnellement j'ai été surpris par cette fin, bien amenée, en douceur, par l'auteur. Celui-ci utilise un graphisme un peu "nouvelle BD", très agréable, bien lisible, qui permet une lecture optimale de cette étrange affaire.
A l'Ouest de l'Eden
Le lieutenant Robinson du Somaliland Camel Corps, de l’armée anglaise, et ses hommes font route vers un fortin à la frontière entre la Somalie et l’Ethiopie. Sur place, ils découvrent avec horreur que toute la garnison a été massacrée. Soudain, un soldat de Robinson est abattu. Le coup de feu semble provenir d’un mystérieux méhariste, très éloigné du fortin. Le bataillon se lance alors à la poursuite de ce dernier, mais en vain : il a disparu. Les soldats commencent alors à parler de spectre… La magie de Pratt n’a jamais aussi bien pris avec moi que dans cet album. Une série comme Les scorpions du désert est peut-être un peu trop réaliste. Certains Corto Maltese (Les helvétiques, p. ex.) sont par contre bien trop oniriques à mon goût. Avec 'A l’ouest de l’Eden', l’équilibre est parfait ! Par ailleurs, j’ai toujours adoré les récits de Pratt ayant pour cadre l’Afrique. Tout ce sable à perte de vue, ça fait rêver… Le scénario est très bien ficelé, le côté mystico-religieux admirablement calibré et la chute est géniale ! Concernant le dessin, Pratt est dans sa meilleure période, selon moi : après sa phase trop réaliste (La ballade de la mer salée, p. ex.) et avant sa phase trop abstraite (Mu, p. ex.) Il s’agit là – vous l’aurez compris de par ma cotation – d’une de mes bd préférées ! Je ne la conseille pas exclusivement aux inconditionnels de l’auteur. Pour ma part, je ne connaissais d'ailleurs pas encore Hugo Pratt à l’époque où j’ai découvert cet album.