J'ai découvert Mitton avec l'excellent et polémique Quetzalcoatl. Je souhaitais poursuivre en découvrant son L'Autre Monde oeuvre historique un peu dans la même veine.
Mitton au scénario et Bonnet au dessin nous invitent à travers les steppes sauvages, à suivre la destinée d'un des plus célèbres conquérants de l'Histoire : Attila. Un récit quelque peu réaliste qui restitue avec crudité et cruauté cette époque barbare.
Attila n'était d'ailleurs pas le barbare sanguinaire mais un homme très au fait de la civilisation latine. La réputation qu'il s'est faite a été quelque peu construite dans l'imaginaire collectif. On se fait une autre idée de ce qu'était la civilisation des Huns.
C'est vrai qu'on pourrait reprocher à l'auteur de mélanger ses fantasmes sexuels avec le récit historique. Il y a de la complaisance dans les scènes érotiques. :8 Mais bon, ce n'est pas là l'essentiel.
Par ailleurs, le suspense quant à la véritable identité de Lupa, la femme louve, est minutieusement distillé dans chaque album. Cachée sous une dépouille de louve, la Lupa, offerte en cadeau à Attila, va séduire et se servir du Khan et de ses appétits de conquêtes pour se venger de Rome.
Graphiquement, on en prend plein les yeux. L'auteur nous offre en véritable virtuose un dessin clair et précis qu'on appréciera. ::
Une véritable saga historique à découvrir absolument. Toutefois, réservé aux adultes car certaines scènes peuvent s'avérer choquantes dans le monde des Barbares...
Note Dessin: 4.25/5 - Note Scénario: 4.75/5 - Note Globale: 4.5/5
Un vrai coup de coeur pour ce récit d'aventure qui se situe à l'époque de l'empire des Aztèques. Je n'avais encore jamais lu de Bd traitant de la période du Mexique au XVI ème siècle envahit par les Conquistadors de Cortès. Il y a là une bonne approche de la conquête dans une Amérique récemment découverte.
L'histoire est très bien menée. On suit le destin ou plutôt le calvaire d'une jeune indienne qui sera enlevée de son village natal par des guerriers aztèques pour devenir la maîtresse de l'empereur aztèque Moctezuma puis de son pire rival le commandant Cortès. On entre dans une histoire très longue et minutieusement racontée sur deux niveaux : un flash-back sur le passé mouvementée de notre héroïne et le présent avec le jugement par la Sainte Inquisition qui souhaite lui extorquer des aveux pour connaître l'emplacement d'un fabuleux trésor.
C'est véritablement une bd digne des meilleurs films qui est prévue en 7 volumes. Un rythme tout à fait pertinent car c'est une aventure réellement palpitante loin de l'académisme propre au genre.
Certes, il y a de l'action, du sang et du sexe. Cependant, il faut replacer celle-ci dans le contexte de l'époque. Les sacrifices humains pratiqués par les Aztèques m'ont fait réaliser par leur ampleur qu'il s'agissait là des premiers génocides perpétrés. Mais ce n'est pas mieux par la suite avec les exactions des conquistadors et leur soif de l'or. Personne n'est épargné dans ce récit d'une profonde dureté.
Les couleurs rythment agréablement les aventures de notre belle Maïana (noir et bleu par exemple pour les scènes chaudes). Un dessin véritablement sans reproche au service d'une grande saga épique.
Quetzalcoatl est une vraie démystification de l'Histoire. Une retranscription de la nature humaine dans ce qu'elle peut avoir de plus vil. L'histoire d'une conquête d'un monde fondé sur la trahison et le mensonge en se servant des croyances des peuples indiens notamment de la venue du fameux Dieu "Quetzalcoalt".
Note Dessin: 4.25/5 - Note Scénario: 4.75/5 - Note Globale: 4.5/5
Une association de Taniguchi et de Morvan ? Le moins qu'on puisse dire, c'est que ca attire l'attention ! Je prends la BD sur l'étalage, la couverture et le coté carton-matte (comment expliquer...) me plaisent, j'ouvre la BD, et découvre du Taniguchi en couleur pastelles ! Ok c'est bon, j'achète, je suis déjà convaincu !
Graphiquement, c'est superbe, enfin moi j'aime quoi ! Déjà j'adore le style de Taniguchi, mais alors la avec cette couleur pastelle, c'est limite l'extase, je trouve ca mignon, doux, reposant (et j'en passe).
Coté scénar, Je suis surpris par la légèreté (dans le bon sens du terme) de l'histoire proposé par Morvan. Et ouais, il peut faire autre chose que du Sillage ! (même si j'aime ses productions en général) :)
Le thème de l'handicap est un thème assez glissant, et Morvan aurait pu se gaufrer royalement, mais il, on sent qu'il s'est bien documenté, et l'histoire est sensible, mignonne, pas voyeuriste, bref c'est réussit !
J'ajouterais que si la suite est au niveau de ce tome 1, il est très probable que ma note sera un 5/5 bien mérité !
Moi je l'ai lue (et achetée!). 'Faut comprendre que c'est entièrement basé sur le personnage de Moundir de la série Koh Lanta que beaucoup connaissent déjà et donc de ses coups de gueule et phrases "cultes".
Je dois dire que j'ai bien rigolé sur certaines phrases (que Moundir a écrites lui-même d'après ce que j'ai compris).
Le dessin colle assez même si c'est vrai que ça fait bâclé mais on sent la maîtrise derrière et quand on voit les autres travaux du dessinateur on comprend tout de suite le délire (dessin enfantin sur fond humour macho).
Je n'ai pas vu de sponsor TF1 ni de logo Koh Lanta sur l'album donc je ne crois pas que le but soit commercial (il n'y a écrit nulle part qu'il s'agit du Moundir de Koh Lanta, donc ceux qui connaissent pas ne captent pas...).
Et enfin c'est paru aux Éditions Carabas qui sortent de beaux titres avec de vrais auteurs (rien a voir avec les éditions Jungle et autres...).
Bon délire, objet sympa... J'attends la poupée qui parle.
Pascal ? J’avoue l’avoir croisé par hasard. Mon budget mensuel n’était pas encore atteint et je me suis laissé tenter par cette nouvelle virilité. Grand bien m’en prit.
Dans un futur proche et ultralibéral où la France d’Alain Madelin compte 13 millions de chômeurs pour 36 millions d’âmes, nous suivons les déambulations de cet être hors-normes envié par la majorité des hommes et désiré par la quasi-totalité des femmes.
Ce ‘bébé-shit’, croisement improbable entre une teufeuse et un punk à chien, est adepte des salles de musculation, de moto, de R'n'B, de shit et de femmes/hommes/divers. Doté d’un tarin, d’une carrure et d’une force aussi immenses que le vide entre ses deux oreilles, il est le type même du macho dans toute sa splendeur. Et pourtant, au fil de ses aventures dans des mises en scène variées (voix-off, vue subjective, …), nous découvrons un homme certes viril mais aussi attachant et parfois même émouvant.
Avec un tel personnage plongé dans un milieu aussi hard, Riad Sattouf, que je ne connaissais pas avant de plonger dans cette série, s’en donne à cœur joie et caricature à peu près tout ce qu’il touche. C’est tellement énorme que l’on en rigole pratiquement du début à la fin. Là où je ris un peu moins, c’est dans le futur imaginé par l’auteur tant celui-ci me parait parfois réaliste: le dollar chinois, le nombre de chômeurs, la Bretagne autonome (ah non, ça c’est comique) …
Graphiquement, Pascal Brutal ne pèse pas lourd mais ce qui pourrait paraitre pour un défaut n’en est pas un tant le dessin colle bien aux situations. Son intérêt est ailleurs …
En conclusion et même si le tome 3 est un peu inférieur aux précédents, cette série est à lire sans modération pour peu que l’on apprécie les caricatures extrêmes.
J'avais lu le roman de Joe Haldeman avant de lire l'adaptation faite par l'auteur lui-même et cela se sent. La BD est très fidèle au livre et c'est tant mieux car le roman m'avait beaucoup plu, il m'avait laissé essoufflé et dérangé mais dans le bon sens du terme. Le livre parvenait à faire sentir toute l'horreur de la guerre avec en plus tous les dangers de l'espace. Les deux mélangés donnaient une atmosphère pesante, sombre et menaçante. La moindre inattention et c'est une mort atroce et inéluctable dans les secondes qui suivent sous les yeux de vos camarades qui de toute façon ne pourront rien faire pour vous aider. Cette impression de danger permanent est également bien rendue dans la BD même s'il est plus difficile de la faire ressentir avec des dessins. La guerre n'est déjà pas une sinécure, mais si en plus vous le faites dans un milieu hostile, alors l'angoisse monte encore d'un cran. La force de cette série est que l'on ne peut jamais se reposer avec le héros car l'ennemi est partout et il se présente sous plusieurs formes : les extra-terrestres, le vide spatial et la hiérarchie militaire...
J'ai découvert en lisant le dossier à la fin de l'intégrale que Joe Haldeman avait fait la guerre du Vietnam. Cette expérience a nourri son histoire et la guerre est présentée comme ce qu'elle est : une boucherie insensée. L'ennemi est ici une race extra-terrestre que nous ne connaissons pas et qui justifie donc qu'on essaie de l'exterminer. La force de la BD (et du roman) est que l'on perçoit le désarroi des soldats qui sentent l'absurdité de certaines missions qui les obligent à partir pendant des décennies, voire des siècles (à cause de la durée du voyage) pour un gain dérisoire. Le comble étant qu'à leur retour, la société a tellement changé qu'ils n'y ont plus aucuns repères. Ils sont à leur tour des étrangers sur leur propre planète (sentiment que doivent ressentir de nombreux vétérans après être allés au front). Leur seule porte de sortie, se réengager. C'est un cercle sans fin. On sent réellement le pessimisme de l'auteur, on ne peut pas lutter contre la société. Soit vous suivez le mouvement, soit elle vous broie. Le fait que vous vous soyez battu pour elle ne change rien, bien évidemment (l'image de la mère du héros est assez révélatrice). La fin tempère un peu ce bilan mais dans l'ensemble, ce qui ressort de cette BD, ce n'est pas la joie de vivre et la beauté des balades dans l'espace.
Bref, c'est aussi fort que le roman (qu'il faut lire), c'est plutôt bien dessiné, on rentre très vite dans cet univers sombre et sans pitié mais on en sort un peu secoué.
Les images claires, vivantes et documentées du jeune Léo, devenu depuis dessinateur incontournable avec son univers des mondes d'Aldébaran, servent à merveille cette biographie très proche de l'intimité du personnage, qui explore les doutes et les interrogations d'un homme hésitant devant ce destin d'âme nationale de l'Inde qui s'impose à lui.
Une biographie conçue pour l'édification morale des jeunes lecteurs d'Astrapi, mais très réussie. Ma première rencontre -marquante- avec le Mahatmah.
Le dessin étonnant m'a longtemps rebuté. On dirait que Sfar se fout de la cohérence de ses personnages d'une case à l'autre, qu'il dessine au fil de la pensée, sans retoucher... Et, ma foi, c'est presque ce qui finit par rendre la série sympathique.
On se laisse entraîner par ce mélange de décontraction totale -probablement plus travaillée qu'il n'y paraît- et de réflexions spirituelles (au double sens du terme) d'un vieux rabbin sépharade et de son chat.
A elle seule, cette série est presque un sous-genre de la BD.
Moi j'aime bien ce que fait Martin Vidberg. Oh bien sûr, on peut adhérer ou pas à son style de bonhomme-patate, mais ce graphisme simple lui permet une grande liberté dans ses histoires, à l'humour souvent ravageur.
Sans doute gagné par la Lost-mania (ou fortement agacé par celle-ci), il a donc décidé de développer lui aussi l'histoire d'une bande de couillons coincés dans une île. Mais à sa façon, avec un humour à la fois absurde et pince-sans-rire.
[SPOILER]
Parce qu'en fait...
[FIN SPOILER]
Et puis la situation critique permet à certains d'affirmer leur soif de pouvoir, ou bien d'assouvir certains fantasmes. Alors bien sûr c'est bourré de clichés. Bien sûr on s'attend à la plupart des gags. Mais Vidberg a suffisamment de talent pour bien tourner le truc, et on sourit quand même pas mal. L'avantage de son graphisme c'est qu'il peut tout raconter sans problème, et comme d'habitude son style passe très bien.
La fin de ce tome est un peu abrupte, et je suppose qu'il y aura une suite, parce que je trouve que par exemple les Corses ne sont pas assez mis en avant... J'ai hâte de lire la suite, si suite il y a.
Après la lecture des 3 premiers tomes.
Quel régal !!! Je ne connaissais pas Pontarolo avant de m'attaquer à cette excellente BD.
J'attends le dernier tome pour lâcher la note maximale.
Le scénario est déjanté à souhait, l'auteur assume ses délires et va au bout des choses.
Les personnages du premier plan sont exceptionnels, les autres sont souvent des clins d'œil à des personnages connus tels que les équipes des séries télé les experts. Il y a même de objets comme le fourgon de l'agence tout risque.
L'humour est omniprésent avec une efficacité impressionnante.
Le politiquement correct en prend pour son grade : tout y passe, avec en premier les religions. Pontarolo ne se met pas de limites, il joue sur le fil du rasoir avec maestria.
Chacun se fera l'interprète de sa propre lecture mais il y a matière sur les sujets.
Le dessin très expressif prend tout son sens et sa beauté à la lecture.
Il est très coloré mais de façon contrôlée.
Ce bordel organisé est un festin trash à la trame irréprochable.
Je ne m'attendais pas à prendre une telle claque.
A dévorer de toute urgence.
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Attila... mon amour
J'ai découvert Mitton avec l'excellent et polémique Quetzalcoatl. Je souhaitais poursuivre en découvrant son L'Autre Monde oeuvre historique un peu dans la même veine. Mitton au scénario et Bonnet au dessin nous invitent à travers les steppes sauvages, à suivre la destinée d'un des plus célèbres conquérants de l'Histoire : Attila. Un récit quelque peu réaliste qui restitue avec crudité et cruauté cette époque barbare. Attila n'était d'ailleurs pas le barbare sanguinaire mais un homme très au fait de la civilisation latine. La réputation qu'il s'est faite a été quelque peu construite dans l'imaginaire collectif. On se fait une autre idée de ce qu'était la civilisation des Huns. C'est vrai qu'on pourrait reprocher à l'auteur de mélanger ses fantasmes sexuels avec le récit historique. Il y a de la complaisance dans les scènes érotiques. :8 Mais bon, ce n'est pas là l'essentiel. Par ailleurs, le suspense quant à la véritable identité de Lupa, la femme louve, est minutieusement distillé dans chaque album. Cachée sous une dépouille de louve, la Lupa, offerte en cadeau à Attila, va séduire et se servir du Khan et de ses appétits de conquêtes pour se venger de Rome. Graphiquement, on en prend plein les yeux. L'auteur nous offre en véritable virtuose un dessin clair et précis qu'on appréciera. :: Une véritable saga historique à découvrir absolument. Toutefois, réservé aux adultes car certaines scènes peuvent s'avérer choquantes dans le monde des Barbares... Note Dessin: 4.25/5 - Note Scénario: 4.75/5 - Note Globale: 4.5/5
Quetzalcoatl
Un vrai coup de coeur pour ce récit d'aventure qui se situe à l'époque de l'empire des Aztèques. Je n'avais encore jamais lu de Bd traitant de la période du Mexique au XVI ème siècle envahit par les Conquistadors de Cortès. Il y a là une bonne approche de la conquête dans une Amérique récemment découverte. L'histoire est très bien menée. On suit le destin ou plutôt le calvaire d'une jeune indienne qui sera enlevée de son village natal par des guerriers aztèques pour devenir la maîtresse de l'empereur aztèque Moctezuma puis de son pire rival le commandant Cortès. On entre dans une histoire très longue et minutieusement racontée sur deux niveaux : un flash-back sur le passé mouvementée de notre héroïne et le présent avec le jugement par la Sainte Inquisition qui souhaite lui extorquer des aveux pour connaître l'emplacement d'un fabuleux trésor. C'est véritablement une bd digne des meilleurs films qui est prévue en 7 volumes. Un rythme tout à fait pertinent car c'est une aventure réellement palpitante loin de l'académisme propre au genre. Certes, il y a de l'action, du sang et du sexe. Cependant, il faut replacer celle-ci dans le contexte de l'époque. Les sacrifices humains pratiqués par les Aztèques m'ont fait réaliser par leur ampleur qu'il s'agissait là des premiers génocides perpétrés. Mais ce n'est pas mieux par la suite avec les exactions des conquistadors et leur soif de l'or. Personne n'est épargné dans ce récit d'une profonde dureté. Les couleurs rythment agréablement les aventures de notre belle Maïana (noir et bleu par exemple pour les scènes chaudes). Un dessin véritablement sans reproche au service d'une grande saga épique. Quetzalcoatl est une vraie démystification de l'Histoire. Une retranscription de la nature humaine dans ce qu'elle peut avoir de plus vil. L'histoire d'une conquête d'un monde fondé sur la trahison et le mensonge en se servant des croyances des peuples indiens notamment de la venue du fameux Dieu "Quetzalcoalt". Note Dessin: 4.25/5 - Note Scénario: 4.75/5 - Note Globale: 4.5/5
Mon année
Une association de Taniguchi et de Morvan ? Le moins qu'on puisse dire, c'est que ca attire l'attention ! Je prends la BD sur l'étalage, la couverture et le coté carton-matte (comment expliquer...) me plaisent, j'ouvre la BD, et découvre du Taniguchi en couleur pastelles ! Ok c'est bon, j'achète, je suis déjà convaincu ! Graphiquement, c'est superbe, enfin moi j'aime quoi ! Déjà j'adore le style de Taniguchi, mais alors la avec cette couleur pastelle, c'est limite l'extase, je trouve ca mignon, doux, reposant (et j'en passe). Coté scénar, Je suis surpris par la légèreté (dans le bon sens du terme) de l'histoire proposé par Morvan. Et ouais, il peut faire autre chose que du Sillage ! (même si j'aime ses productions en général) :) Le thème de l'handicap est un thème assez glissant, et Morvan aurait pu se gaufrer royalement, mais il, on sent qu'il s'est bien documenté, et l'histoire est sensible, mignonne, pas voyeuriste, bref c'est réussit ! J'ajouterais que si la suite est au niveau de ce tome 1, il est très probable que ma note sera un 5/5 bien mérité !
Moundir is back
Moi je l'ai lue (et achetée!). 'Faut comprendre que c'est entièrement basé sur le personnage de Moundir de la série Koh Lanta que beaucoup connaissent déjà et donc de ses coups de gueule et phrases "cultes". Je dois dire que j'ai bien rigolé sur certaines phrases (que Moundir a écrites lui-même d'après ce que j'ai compris). Le dessin colle assez même si c'est vrai que ça fait bâclé mais on sent la maîtrise derrière et quand on voit les autres travaux du dessinateur on comprend tout de suite le délire (dessin enfantin sur fond humour macho). Je n'ai pas vu de sponsor TF1 ni de logo Koh Lanta sur l'album donc je ne crois pas que le but soit commercial (il n'y a écrit nulle part qu'il s'agit du Moundir de Koh Lanta, donc ceux qui connaissent pas ne captent pas...). Et enfin c'est paru aux Éditions Carabas qui sortent de beaux titres avec de vrais auteurs (rien a voir avec les éditions Jungle et autres...). Bon délire, objet sympa... J'attends la poupée qui parle.
Pascal Brutal
Pascal ? J’avoue l’avoir croisé par hasard. Mon budget mensuel n’était pas encore atteint et je me suis laissé tenter par cette nouvelle virilité. Grand bien m’en prit. Dans un futur proche et ultralibéral où la France d’Alain Madelin compte 13 millions de chômeurs pour 36 millions d’âmes, nous suivons les déambulations de cet être hors-normes envié par la majorité des hommes et désiré par la quasi-totalité des femmes. Ce ‘bébé-shit’, croisement improbable entre une teufeuse et un punk à chien, est adepte des salles de musculation, de moto, de R'n'B, de shit et de femmes/hommes/divers. Doté d’un tarin, d’une carrure et d’une force aussi immenses que le vide entre ses deux oreilles, il est le type même du macho dans toute sa splendeur. Et pourtant, au fil de ses aventures dans des mises en scène variées (voix-off, vue subjective, …), nous découvrons un homme certes viril mais aussi attachant et parfois même émouvant. Avec un tel personnage plongé dans un milieu aussi hard, Riad Sattouf, que je ne connaissais pas avant de plonger dans cette série, s’en donne à cœur joie et caricature à peu près tout ce qu’il touche. C’est tellement énorme que l’on en rigole pratiquement du début à la fin. Là où je ris un peu moins, c’est dans le futur imaginé par l’auteur tant celui-ci me parait parfois réaliste: le dollar chinois, le nombre de chômeurs, la Bretagne autonome (ah non, ça c’est comique) … Graphiquement, Pascal Brutal ne pèse pas lourd mais ce qui pourrait paraitre pour un défaut n’en est pas un tant le dessin colle bien aux situations. Son intérêt est ailleurs … En conclusion et même si le tome 3 est un peu inférieur aux précédents, cette série est à lire sans modération pour peu que l’on apprécie les caricatures extrêmes.
La Guerre Eternelle
J'avais lu le roman de Joe Haldeman avant de lire l'adaptation faite par l'auteur lui-même et cela se sent. La BD est très fidèle au livre et c'est tant mieux car le roman m'avait beaucoup plu, il m'avait laissé essoufflé et dérangé mais dans le bon sens du terme. Le livre parvenait à faire sentir toute l'horreur de la guerre avec en plus tous les dangers de l'espace. Les deux mélangés donnaient une atmosphère pesante, sombre et menaçante. La moindre inattention et c'est une mort atroce et inéluctable dans les secondes qui suivent sous les yeux de vos camarades qui de toute façon ne pourront rien faire pour vous aider. Cette impression de danger permanent est également bien rendue dans la BD même s'il est plus difficile de la faire ressentir avec des dessins. La guerre n'est déjà pas une sinécure, mais si en plus vous le faites dans un milieu hostile, alors l'angoisse monte encore d'un cran. La force de cette série est que l'on ne peut jamais se reposer avec le héros car l'ennemi est partout et il se présente sous plusieurs formes : les extra-terrestres, le vide spatial et la hiérarchie militaire... J'ai découvert en lisant le dossier à la fin de l'intégrale que Joe Haldeman avait fait la guerre du Vietnam. Cette expérience a nourri son histoire et la guerre est présentée comme ce qu'elle est : une boucherie insensée. L'ennemi est ici une race extra-terrestre que nous ne connaissons pas et qui justifie donc qu'on essaie de l'exterminer. La force de la BD (et du roman) est que l'on perçoit le désarroi des soldats qui sentent l'absurdité de certaines missions qui les obligent à partir pendant des décennies, voire des siècles (à cause de la durée du voyage) pour un gain dérisoire. Le comble étant qu'à leur retour, la société a tellement changé qu'ils n'y ont plus aucuns repères. Ils sont à leur tour des étrangers sur leur propre planète (sentiment que doivent ressentir de nombreux vétérans après être allés au front). Leur seule porte de sortie, se réengager. C'est un cercle sans fin. On sent réellement le pessimisme de l'auteur, on ne peut pas lutter contre la société. Soit vous suivez le mouvement, soit elle vous broie. Le fait que vous vous soyez battu pour elle ne change rien, bien évidemment (l'image de la mère du héros est assez révélatrice). La fin tempère un peu ce bilan mais dans l'ensemble, ce qui ressort de cette BD, ce n'est pas la joie de vivre et la beauté des balades dans l'espace. Bref, c'est aussi fort que le roman (qu'il faut lire), c'est plutôt bien dessiné, on rentre très vite dans cet univers sombre et sans pitié mais on en sort un peu secoué.
Gandhi - Le Pélerin de la Paix
Les images claires, vivantes et documentées du jeune Léo, devenu depuis dessinateur incontournable avec son univers des mondes d'Aldébaran, servent à merveille cette biographie très proche de l'intimité du personnage, qui explore les doutes et les interrogations d'un homme hésitant devant ce destin d'âme nationale de l'Inde qui s'impose à lui. Une biographie conçue pour l'édification morale des jeunes lecteurs d'Astrapi, mais très réussie. Ma première rencontre -marquante- avec le Mahatmah.
Le Chat du Rabbin
Le dessin étonnant m'a longtemps rebuté. On dirait que Sfar se fout de la cohérence de ses personnages d'une case à l'autre, qu'il dessine au fil de la pensée, sans retoucher... Et, ma foi, c'est presque ce qui finit par rendre la série sympathique. On se laisse entraîner par ce mélange de décontraction totale -probablement plus travaillée qu'il n'y paraît- et de réflexions spirituelles (au double sens du terme) d'un vieux rabbin sépharade et de son chat. A elle seule, cette série est presque un sous-genre de la BD.
Perdus sur l'île déserte
Moi j'aime bien ce que fait Martin Vidberg. Oh bien sûr, on peut adhérer ou pas à son style de bonhomme-patate, mais ce graphisme simple lui permet une grande liberté dans ses histoires, à l'humour souvent ravageur. Sans doute gagné par la Lost-mania (ou fortement agacé par celle-ci), il a donc décidé de développer lui aussi l'histoire d'une bande de couillons coincés dans une île. Mais à sa façon, avec un humour à la fois absurde et pince-sans-rire. [SPOILER] Parce qu'en fait... [FIN SPOILER] Et puis la situation critique permet à certains d'affirmer leur soif de pouvoir, ou bien d'assouvir certains fantasmes. Alors bien sûr c'est bourré de clichés. Bien sûr on s'attend à la plupart des gags. Mais Vidberg a suffisamment de talent pour bien tourner le truc, et on sourit quand même pas mal. L'avantage de son graphisme c'est qu'il peut tout raconter sans problème, et comme d'habitude son style passe très bien. La fin de ce tome est un peu abrupte, et je suppose qu'il y aura une suite, parce que je trouve que par exemple les Corses ne sont pas assez mis en avant... J'ai hâte de lire la suite, si suite il y a.
James Dieu
Après la lecture des 3 premiers tomes. Quel régal !!! Je ne connaissais pas Pontarolo avant de m'attaquer à cette excellente BD. J'attends le dernier tome pour lâcher la note maximale. Le scénario est déjanté à souhait, l'auteur assume ses délires et va au bout des choses. Les personnages du premier plan sont exceptionnels, les autres sont souvent des clins d'œil à des personnages connus tels que les équipes des séries télé les experts. Il y a même de objets comme le fourgon de l'agence tout risque. L'humour est omniprésent avec une efficacité impressionnante. Le politiquement correct en prend pour son grade : tout y passe, avec en premier les religions. Pontarolo ne se met pas de limites, il joue sur le fil du rasoir avec maestria. Chacun se fera l'interprète de sa propre lecture mais il y a matière sur les sujets. Le dessin très expressif prend tout son sens et sa beauté à la lecture. Il est très coloré mais de façon contrôlée. Ce bordel organisé est un festin trash à la trame irréprochable. Je ne m'attendais pas à prendre une telle claque. A dévorer de toute urgence.