Un premier album plutôt remarquable.
En effet les deux auteurs, qui se connaissent depuis longtemps, ont puisé dans les légendes et les traditions savoyardes pour composer leur histoire, qui nous emmène dans les pas d'une jeune fille aux étranges pouvoirs. Un passage entre deux mondes, une étrange atmosphère avec des animaux passeurs des enfers...
On sent la jeunesse des auteurs dans cet album, il leur faut encore de la maturité pour être vraiment au top, que ce soit au dessin comme dans la narration, un peu désordonnée par moments. Mais le dessin, qui s'améliore au fil de l'album, concourt bien à cette atmosphère, et nul doute que le prochain album des deux compères sera très réussi.
Un album intéressant donc, mais qui manque encore de maturité pour être très bien. J'aurai plaisir à suivre les prochaines productions des deux compères.
Cet album risque de pas mal faire parler de lui, surtout à cause de son graphisme. En effet Chongrui Nie, déjà auteur du très beau La Belle du temple hanté, nous gratifie là encore d'un dessin exceptionnel, un peu écrasé par le format (j'ai eu l'occasion de voir des personnages en "taille réelle", et c'est incroyable). Ses personnages, peut-être réalisés à partir de photographies, sont en effet d'un grand réalisme. Mais j'aimerais bien savoir qui a posé pour incarner Deux Lunes...
Concernant l'intrigue policière, j'avoue que je me suis un peu perdu dans le déroulement des évènements et la façon dont Bao et ses assistants avancent dans leur enquête. Mais j'ai eu le même souci avec certains albums de Tardi, donc le problème vient sans doute de moi.
Dans l'ensemble c'est vraiment pas mal, avec un coup de coeur pour le graphisme tout simplement remarquable.
Super ! J'ai sauté dessus en voyant la tronche des mômes sur la couv ... je ne suis pas déçu :D
Elle a un air de Gotlib cette BD ! D'ailleurs il a fait la post face Gotlib, sur l'intégrale ré-éditée par Fluide Glacial.
L'idée c'est de nous raconter la vie des garçons confiés à l'assistance publique sous Franco. Pour ça on suit la vie des mômes à travers des histoires courtes.
A la lecture c'est plutôt tordant la vie de ces gamins. D'abord ils crèvent de faim donc c'est l'occaz de faire pas mal de blagues sur le sujet :
Genre : "prête moi ta BD et je te donne ma ration de pain sec pour toute la semaine."
ou alors : " Vas-y passe moi un bout de chocolat ! Moi j'en reçois pas car mes parents ils sont morts ..."
En plus ils sont rasés de près comme des taulards, et ils ont des gueules pas possibles, ravagés qu'ils sont par leurs conditions de vies.
Bref, même quand la situation ne prête pas à rire ca reste efficace tellement ils font peine à voir.
Paracuellos, c'est un peu comme une cours de récré permanente en fait avec toute la cruauté et la sauvagerie dont sont capables des enfants de 10 ans.
Et dès qu'un soupçon de solidarité émerge, dès que ca devient un tout petit peu humain...
VLAN !! Une bonne paire de baffe (ou pire) !! ... Par les curetons de l'assistance publique, histoire de mettre tout ça dans le droit chemin.
Parce que l'humanité, c'est péché, et que ça se paye comptant.
Finalement on pleure de rire ... au lieu de pleurer tout court ..
Le troisième et dernier tome vient donc de sortir.
Celui-ci vient confirmer la note maximale déjà attribuée à cette série d'anticipation exceptionnelle.
Les 350 pages qui constitue l'ensemble de l'Eternaute sont un best-of du genre, qui se hisse au niveau des livres de Wells, par leur tension, leur rigueur, et leur aspect documentaire. La continuité de l'action, la description des événements en quasi "temps réel" en font une lecture immersive, prenante, haletante. Les thèmes de la manipulation, l'endoctrinement, la technologie, la société, l'armée, la résistance, l'Histoire, la différence, y sont abordés de manière cohérente. La fin ouvre de nombreuses perspectives de réflexion. Il reste quelque connotations datées, évidement, la technologie n'est peut être pas aussi imaginative que ce que l'on peut voir aujourd'hui en SF, mais ça n'empêche, que en plus du charme un peu désuet de certaines péripéties, l'Eternaute reste une lecture assez universelle, pour intéresser les lecteurs de notre époque. A noter que en plus d'être une pierre angulaire de la BD d'anticipation, il se dégage de cet ouvrage, une poésie, et une mélancolie assez rare pour le genre, et les auteurs arrivent à nous surprendre en nous présentant des envahisseurs un peu plus subtils qu'il y parait au premier abord. Il y a une volonté d'appel à la tolérance qui fait mouche, et une mise en perspective de l'humanité qui inspire le respect.
Une lecture indispensable.
Je laisse, ci-dessous, mes premiers avis sur les deux tomes précédents :
Si vous avez aimé, comme moi, La Guerre des Mondes de Wells (le roman), ne ratez pas ce chef d'oeuvre.
Si l'histoire peut prêter à sourire dans les grandes lignes, le suspense et la survie de ce petit groupe face à un évènement extraordinaire vous tiendra en haleine. De plus les grands thèmes politiques et sociologiques propres aux années 60 sont abordés par l'auteur de façon très intelligente.
Le dessin en N&B simple, sans être exceptionnel souligne bien l'ambiance, et l'atmosphère qui se dégage de certaines planches est superbe. L'écriture est intelligente, bien menée, malgré les redites inhérentes au fait que cette BD est sortie à l'origine dans un journal par épisodes très courts.
Cet ouvrage rentre dans mon Panthéon personnel de la S.F.
Le tome 2 vient de sortir :
De la survie d'un petit groupe, nous somme passés à la guerilla, resistance organisée avec ce qu'il reste d'une faction militaire et des miliciens, survivants recrutés. Des réponses aux questions du premier tome prennent corps ici.
Que dire, d'autre que cet éternaute frise la perfection ? Narration détaillée, aucune précipitation dans les événements, tout se deroule en quasi temps reel, c'est du documentaire. Les petits travers de redites inhérents au premier album se font même le luxe d'être moins présentes. Le troisième tome vite, je ne tiens déjà plus.
Voici une lecture au final pas très longue mais qui a contrario est un concentré de qualité. L'histoire va crescendo au fur et à mesure qu'elle avance, au début on se contente de sourire, je me suis même dit que ce n'était pas ce que Winshluss avait fait de meilleur, mais plus on tourne les pages plus le sadisme monte et plus l'humour qui l'accompagne prend de l'ampleur.
La chute est magistrale tant et si bien que je ne savais plus si rire ou pleurer. Car on se prend d'une grande tendresse pour ce petit Pat, à qui on souhaiterait plus de chance, sauf qu'égoïstement on veut qu'il souffre et les autres personnages aussi ! Parce que leurs malheurs sont juste jubilatoires !
Un petit mot sur le dessin qui vient renforcer cet insoutenable scénario. Le noir et blanc est très abouti malgré le petit format de la bd et surtout les expressions des personnages sont merveilleusement drôles.
C'est abominablement jouissif, à déguster sans modération.
J'ai 18 ans et j'aime cette bande dessinée. Elle est normalement destinée aux collégiens évidemment, mais je trouve qu'elle est quand même bien dessinée (mieux que certaines bandes dessinées pour adultes). Les dessins et les gags sont dynamiques. Les gags me font souvent rire, et elle représente assez bien le monde des collégiens, avec un peu d'exagération. Je m'y reconnais et reconnais ma soeur quand elle était collégienne.
D'accord, il y a des conseils qui semblent nous être donnés pour désobéir, mais si on a de l'esprit critique, nous savons bien que c'est pour rire.
Je ne lui donne pas 5/5 juste parce qu'il ne faut pas l'offrir à un enfant qui ne comprendrait pas que c'est pour rire.
Elle observe la vie des collégiens et de leur entourage avec justesse et amusement.
Avant toute chose, ce qui frappe dans cet album, c'est le dessin !!! Il est sublime ! De nombreuses cases sont des peintures à part entière! C'est de toute beauté! Les dessins, les couleurs! C'est ce qui justifie mon coup de coeur!
Le scénario, quant à lui, fonctionne bien. Il plonge dans la mythologie d'une période et région peu exploitée jusqu'ici. Il est suffisamment imprévisible, du fait de l'évolution de son héros. Ceci étant dit, je ne suis pas fasciné par l'histoire, l'empathie fonctionnant selon moi, peu. On est très spectateur et peu impliqué dans l'histoire. C'est d'ailleurs l'unique raison pour laquelle je n'ai pas mis 5.
Il reste in fine un album superbe qui justifie largement mon choix coup de coeur !
Je vois que Petit Vampire ne remporte pas le succès qu'il mérite. Sfar avec cette série arrive encore une fois à m'épater, il cible tous les lecteurs avec succès, les plus jeunes - à partir de 8 ans - avec des histoires qui font un peu peur et les adultes qui la liront le sourire aux lèvres. La narration est plutôt naïve, ce qui est normal pour une série jeunesse, mais à côté de ça Sfar y a introduit des éléments qui ne s'adressent qu'aux adultes, comme par exemple le pépé, médecin de profession, qui va ausculter une dame dans une chambre d'hôtel pendant que son petiot attend en mangeant une glace… quel blagueur ce Sfar… imaginez votre gosse qui à la fin de sa lecture vous dit : c'est comme papa avec la dame… ou maman avec le monsieur…on sait bien que la vérité sort de la bouche des enfants.
Tous les personnages sont attachants et très souvent attendrissants. La touche pipi-caca n'est pas trop dérangeante, c'est en général une chose que je n'aime pas, mais ici elle est présentée avec humour et il n'y en a pas à toutes les pages non plus ! Le plus important c'est que toutes ces histoires comportent une certaine morale amenée sans lourdeur et sont d'une très fine psychologie, notamment avec les notions d'amitié, de tolérance, de respect de l'autre et de toutes choses. De plus, Sfar a cette capacité à dédramatiser la mort lui rendant presque justice en lui ôtant la peur qu'elle inspire.
Ces différentes histoires ne sont pas toutes égales, certaines font preuve de plus d'imagination que d'autres, mais elles se lisent toutes avec un immense plaisir.
Graphiquement je soulignerais tout de même que les derniers tomes sont un cran en dessous des premiers, ils sont moins peaufinés, on sent que Sfar les a dessinés plus vite, mais ils restent raisonnables niveau qualité. J'avoue faire ici preuve d'un peu d'indulgence, mais le scénario étant à la hauteur… ça passe.
"Swallow me whole" est le type de roman graphique qui ne laisse pas indemne le lecteur.
Il traite de l'adolescence d'un frère et d'une sœur aux tendances schizophrènes et dissociatives. Ce mal semble familial car la grand-mère, qui squatte le salon en attendant sa mort, a eu des symptômes similaires dans sa jeunesse.
L'auteur gère son récit avec efficacité en laissant une grande part d'interprétation au lecteur. Il y a beaucoup de non-dits surtout sur le final extrêmement fort.
J'ai rarement été aussi troublé par une BD. Même en faisant preuve d'empathie, j'ai subi les errements de cette famille où les difficultés comportementales et communicatives sont compensées par des relations fortes et sincères.
La lecture est presque frustrante car on peine à entrevoir une solution à ces troubles.
Quand on est cartésien, il est difficile de concevoir une vie mêlant le réel et l'imaginaire.
Si on la subit, on ne s'en rend pas compte, et pour les autres, il n'est pas concevable ou possible de la comprendre...
Ce récit psychologique est d'autant plus dense que le dessin noir et blanc accompagne à merveille le contenu. Il s'approprie l'histoire en la servant parfaitement et sobrement.
La lecture de ce one shot est éprouvante mais je n'ai pas souvenir d'avoir lu une BD traitant de sujets aussi difficiles et abstraits avec une telle justesse.
Il faut être prêt à tenter l'expérience qui ouvre les yeux sur l'irrationnel pouvant toucher le tout un chacun.
Ashita no Joe (Joe de demain) est une des œuvres emblématiques du Japon de la fin des années 1960 et de la décennie suivante. On y suit les aventures d'un jeune orphelin qui ne connait que ses poings pour se faire respecter. Il va faire la connaissance d'un ancien boxeur dépité qui va voir en ce jeune garçon un futur grand boxeur. Seulement, Joe tient à son indépendance et va continuer à aller de galère en (très grosse) galère tout en prenant conscience petit à petit de son don pour le noble sport.
Ashita no Joe est à classer quelque part entre les meilleures œuvres de Tezuka et les meilleurs opus de Rocky (le gars qui va en baver pour atteindre le meilleur niveau).
Sur un thème similaire, on est en fait loin d'un manga comme Ippo (manga que j'apprécie énormément), qui est principalement axé sur l'entrainement et les combats du héros. Ashita no Joe est beaucoup plus noir et varié, et propose une vision (paraît-il) très juste du Japon et de sa situation économique et sociale de l'époque.
Il est étonnant de voir comment une BD de plus de 40 ans peut avoir une narration et un dessin si modernes. On ne s'ennuie pas une seule seconde, tout est loin d'être rose pour tous les protagonistes. On comprend aisément comment elle a pu acquérir au fil des décennies le statut d'œuvre culte.
À noter enfin, qu'il existe en France en DVD une vieille série animée de 1980 intitulée Joe 2 et qui reprend la deuxième partie du manga (elle peut sans soucis être vue sans connaître le début du manga). Je la recommande fortement, surtout qu'on retrouve aux commandes le mythique duo Dezaki/Sugino, à qui l'on doit notamment les séries de Cobra, Rémi sans famille, L'île aux trésors, Lady Oscar (pour ne parler que des plus connues).
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La Fille au corbeau
Un premier album plutôt remarquable. En effet les deux auteurs, qui se connaissent depuis longtemps, ont puisé dans les légendes et les traditions savoyardes pour composer leur histoire, qui nous emmène dans les pas d'une jeune fille aux étranges pouvoirs. Un passage entre deux mondes, une étrange atmosphère avec des animaux passeurs des enfers... On sent la jeunesse des auteurs dans cet album, il leur faut encore de la maturité pour être vraiment au top, que ce soit au dessin comme dans la narration, un peu désordonnée par moments. Mais le dessin, qui s'améliore au fil de l'album, concourt bien à cette atmosphère, et nul doute que le prochain album des deux compères sera très réussi. Un album intéressant donc, mais qui manque encore de maturité pour être très bien. J'aurai plaisir à suivre les prochaines productions des deux compères.
Juge Bao
Cet album risque de pas mal faire parler de lui, surtout à cause de son graphisme. En effet Chongrui Nie, déjà auteur du très beau La Belle du temple hanté, nous gratifie là encore d'un dessin exceptionnel, un peu écrasé par le format (j'ai eu l'occasion de voir des personnages en "taille réelle", et c'est incroyable). Ses personnages, peut-être réalisés à partir de photographies, sont en effet d'un grand réalisme. Mais j'aimerais bien savoir qui a posé pour incarner Deux Lunes... Concernant l'intrigue policière, j'avoue que je me suis un peu perdu dans le déroulement des évènements et la façon dont Bao et ses assistants avancent dans leur enquête. Mais j'ai eu le même souci avec certains albums de Tardi, donc le problème vient sans doute de moi. Dans l'ensemble c'est vraiment pas mal, avec un coup de coeur pour le graphisme tout simplement remarquable.
Paracuellos
Super ! J'ai sauté dessus en voyant la tronche des mômes sur la couv ... je ne suis pas déçu :D Elle a un air de Gotlib cette BD ! D'ailleurs il a fait la post face Gotlib, sur l'intégrale ré-éditée par Fluide Glacial. L'idée c'est de nous raconter la vie des garçons confiés à l'assistance publique sous Franco. Pour ça on suit la vie des mômes à travers des histoires courtes. A la lecture c'est plutôt tordant la vie de ces gamins. D'abord ils crèvent de faim donc c'est l'occaz de faire pas mal de blagues sur le sujet : Genre : "prête moi ta BD et je te donne ma ration de pain sec pour toute la semaine." ou alors : " Vas-y passe moi un bout de chocolat ! Moi j'en reçois pas car mes parents ils sont morts ..." En plus ils sont rasés de près comme des taulards, et ils ont des gueules pas possibles, ravagés qu'ils sont par leurs conditions de vies. Bref, même quand la situation ne prête pas à rire ca reste efficace tellement ils font peine à voir. Paracuellos, c'est un peu comme une cours de récré permanente en fait avec toute la cruauté et la sauvagerie dont sont capables des enfants de 10 ans. Et dès qu'un soupçon de solidarité émerge, dès que ca devient un tout petit peu humain... VLAN !! Une bonne paire de baffe (ou pire) !! ... Par les curetons de l'assistance publique, histoire de mettre tout ça dans le droit chemin. Parce que l'humanité, c'est péché, et que ça se paye comptant. Finalement on pleure de rire ... au lieu de pleurer tout court ..
L'Eternaute
Le troisième et dernier tome vient donc de sortir. Celui-ci vient confirmer la note maximale déjà attribuée à cette série d'anticipation exceptionnelle. Les 350 pages qui constitue l'ensemble de l'Eternaute sont un best-of du genre, qui se hisse au niveau des livres de Wells, par leur tension, leur rigueur, et leur aspect documentaire. La continuité de l'action, la description des événements en quasi "temps réel" en font une lecture immersive, prenante, haletante. Les thèmes de la manipulation, l'endoctrinement, la technologie, la société, l'armée, la résistance, l'Histoire, la différence, y sont abordés de manière cohérente. La fin ouvre de nombreuses perspectives de réflexion. Il reste quelque connotations datées, évidement, la technologie n'est peut être pas aussi imaginative que ce que l'on peut voir aujourd'hui en SF, mais ça n'empêche, que en plus du charme un peu désuet de certaines péripéties, l'Eternaute reste une lecture assez universelle, pour intéresser les lecteurs de notre époque. A noter que en plus d'être une pierre angulaire de la BD d'anticipation, il se dégage de cet ouvrage, une poésie, et une mélancolie assez rare pour le genre, et les auteurs arrivent à nous surprendre en nous présentant des envahisseurs un peu plus subtils qu'il y parait au premier abord. Il y a une volonté d'appel à la tolérance qui fait mouche, et une mise en perspective de l'humanité qui inspire le respect. Une lecture indispensable. Je laisse, ci-dessous, mes premiers avis sur les deux tomes précédents : Si vous avez aimé, comme moi, La Guerre des Mondes de Wells (le roman), ne ratez pas ce chef d'oeuvre. Si l'histoire peut prêter à sourire dans les grandes lignes, le suspense et la survie de ce petit groupe face à un évènement extraordinaire vous tiendra en haleine. De plus les grands thèmes politiques et sociologiques propres aux années 60 sont abordés par l'auteur de façon très intelligente. Le dessin en N&B simple, sans être exceptionnel souligne bien l'ambiance, et l'atmosphère qui se dégage de certaines planches est superbe. L'écriture est intelligente, bien menée, malgré les redites inhérentes au fait que cette BD est sortie à l'origine dans un journal par épisodes très courts. Cet ouvrage rentre dans mon Panthéon personnel de la S.F. Le tome 2 vient de sortir : De la survie d'un petit groupe, nous somme passés à la guerilla, resistance organisée avec ce qu'il reste d'une faction militaire et des miliciens, survivants recrutés. Des réponses aux questions du premier tome prennent corps ici. Que dire, d'autre que cet éternaute frise la perfection ? Narration détaillée, aucune précipitation dans les événements, tout se deroule en quasi temps reel, c'est du documentaire. Les petits travers de redites inhérents au premier album se font même le luxe d'être moins présentes. Le troisième tome vite, je ne tiens déjà plus.
Pat Boon
Voici une lecture au final pas très longue mais qui a contrario est un concentré de qualité. L'histoire va crescendo au fur et à mesure qu'elle avance, au début on se contente de sourire, je me suis même dit que ce n'était pas ce que Winshluss avait fait de meilleur, mais plus on tourne les pages plus le sadisme monte et plus l'humour qui l'accompagne prend de l'ampleur. La chute est magistrale tant et si bien que je ne savais plus si rire ou pleurer. Car on se prend d'une grande tendresse pour ce petit Pat, à qui on souhaiterait plus de chance, sauf qu'égoïstement on veut qu'il souffre et les autres personnages aussi ! Parce que leurs malheurs sont juste jubilatoires ! Un petit mot sur le dessin qui vient renforcer cet insoutenable scénario. Le noir et blanc est très abouti malgré le petit format de la bd et surtout les expressions des personnages sont merveilleusement drôles. C'est abominablement jouissif, à déguster sans modération.
Le Guide Junior de...
J'ai 18 ans et j'aime cette bande dessinée. Elle est normalement destinée aux collégiens évidemment, mais je trouve qu'elle est quand même bien dessinée (mieux que certaines bandes dessinées pour adultes). Les dessins et les gags sont dynamiques. Les gags me font souvent rire, et elle représente assez bien le monde des collégiens, avec un peu d'exagération. Je m'y reconnais et reconnais ma soeur quand elle était collégienne. D'accord, il y a des conseils qui semblent nous être donnés pour désobéir, mais si on a de l'esprit critique, nous savons bien que c'est pour rire. Je ne lui donne pas 5/5 juste parce qu'il ne faut pas l'offrir à un enfant qui ne comprendrait pas que c'est pour rire. Elle observe la vie des collégiens et de leur entourage avec justesse et amusement.
L'Epopée de Gilgamesh
Avant toute chose, ce qui frappe dans cet album, c'est le dessin !!! Il est sublime ! De nombreuses cases sont des peintures à part entière! C'est de toute beauté! Les dessins, les couleurs! C'est ce qui justifie mon coup de coeur! Le scénario, quant à lui, fonctionne bien. Il plonge dans la mythologie d'une période et région peu exploitée jusqu'ici. Il est suffisamment imprévisible, du fait de l'évolution de son héros. Ceci étant dit, je ne suis pas fasciné par l'histoire, l'empathie fonctionnant selon moi, peu. On est très spectateur et peu impliqué dans l'histoire. C'est d'ailleurs l'unique raison pour laquelle je n'ai pas mis 5. Il reste in fine un album superbe qui justifie largement mon choix coup de coeur !
Petit Vampire
Je vois que Petit Vampire ne remporte pas le succès qu'il mérite. Sfar avec cette série arrive encore une fois à m'épater, il cible tous les lecteurs avec succès, les plus jeunes - à partir de 8 ans - avec des histoires qui font un peu peur et les adultes qui la liront le sourire aux lèvres. La narration est plutôt naïve, ce qui est normal pour une série jeunesse, mais à côté de ça Sfar y a introduit des éléments qui ne s'adressent qu'aux adultes, comme par exemple le pépé, médecin de profession, qui va ausculter une dame dans une chambre d'hôtel pendant que son petiot attend en mangeant une glace… quel blagueur ce Sfar… imaginez votre gosse qui à la fin de sa lecture vous dit : c'est comme papa avec la dame… ou maman avec le monsieur…on sait bien que la vérité sort de la bouche des enfants. Tous les personnages sont attachants et très souvent attendrissants. La touche pipi-caca n'est pas trop dérangeante, c'est en général une chose que je n'aime pas, mais ici elle est présentée avec humour et il n'y en a pas à toutes les pages non plus ! Le plus important c'est que toutes ces histoires comportent une certaine morale amenée sans lourdeur et sont d'une très fine psychologie, notamment avec les notions d'amitié, de tolérance, de respect de l'autre et de toutes choses. De plus, Sfar a cette capacité à dédramatiser la mort lui rendant presque justice en lui ôtant la peur qu'elle inspire. Ces différentes histoires ne sont pas toutes égales, certaines font preuve de plus d'imagination que d'autres, mais elles se lisent toutes avec un immense plaisir. Graphiquement je soulignerais tout de même que les derniers tomes sont un cran en dessous des premiers, ils sont moins peaufinés, on sent que Sfar les a dessinés plus vite, mais ils restent raisonnables niveau qualité. J'avoue faire ici preuve d'un peu d'indulgence, mais le scénario étant à la hauteur… ça passe.
Swallow me whole
"Swallow me whole" est le type de roman graphique qui ne laisse pas indemne le lecteur. Il traite de l'adolescence d'un frère et d'une sœur aux tendances schizophrènes et dissociatives. Ce mal semble familial car la grand-mère, qui squatte le salon en attendant sa mort, a eu des symptômes similaires dans sa jeunesse. L'auteur gère son récit avec efficacité en laissant une grande part d'interprétation au lecteur. Il y a beaucoup de non-dits surtout sur le final extrêmement fort. J'ai rarement été aussi troublé par une BD. Même en faisant preuve d'empathie, j'ai subi les errements de cette famille où les difficultés comportementales et communicatives sont compensées par des relations fortes et sincères. La lecture est presque frustrante car on peine à entrevoir une solution à ces troubles. Quand on est cartésien, il est difficile de concevoir une vie mêlant le réel et l'imaginaire. Si on la subit, on ne s'en rend pas compte, et pour les autres, il n'est pas concevable ou possible de la comprendre... Ce récit psychologique est d'autant plus dense que le dessin noir et blanc accompagne à merveille le contenu. Il s'approprie l'histoire en la servant parfaitement et sobrement. La lecture de ce one shot est éprouvante mais je n'ai pas souvenir d'avoir lu une BD traitant de sujets aussi difficiles et abstraits avec une telle justesse. Il faut être prêt à tenter l'expérience qui ouvre les yeux sur l'irrationnel pouvant toucher le tout un chacun.
Ashita no Joe
Ashita no Joe (Joe de demain) est une des œuvres emblématiques du Japon de la fin des années 1960 et de la décennie suivante. On y suit les aventures d'un jeune orphelin qui ne connait que ses poings pour se faire respecter. Il va faire la connaissance d'un ancien boxeur dépité qui va voir en ce jeune garçon un futur grand boxeur. Seulement, Joe tient à son indépendance et va continuer à aller de galère en (très grosse) galère tout en prenant conscience petit à petit de son don pour le noble sport. Ashita no Joe est à classer quelque part entre les meilleures œuvres de Tezuka et les meilleurs opus de Rocky (le gars qui va en baver pour atteindre le meilleur niveau). Sur un thème similaire, on est en fait loin d'un manga comme Ippo (manga que j'apprécie énormément), qui est principalement axé sur l'entrainement et les combats du héros. Ashita no Joe est beaucoup plus noir et varié, et propose une vision (paraît-il) très juste du Japon et de sa situation économique et sociale de l'époque. Il est étonnant de voir comment une BD de plus de 40 ans peut avoir une narration et un dessin si modernes. On ne s'ennuie pas une seule seconde, tout est loin d'être rose pour tous les protagonistes. On comprend aisément comment elle a pu acquérir au fil des décennies le statut d'œuvre culte. À noter enfin, qu'il existe en France en DVD une vieille série animée de 1980 intitulée Joe 2 et qui reprend la deuxième partie du manga (elle peut sans soucis être vue sans connaître le début du manga). Je la recommande fortement, surtout qu'on retrouve aux commandes le mythique duo Dezaki/Sugino, à qui l'on doit notamment les séries de Cobra, Rémi sans famille, L'île aux trésors, Lady Oscar (pour ne parler que des plus connues).