Une bande dessinée qui évoque de façon très originale un thème peu courant dans les mangas : L'Égypte antique. On découvre à la lecture un personnage hors norme, un peu oublié par rapport à d'autres pharaons plus connus. Le dessin est très original, le récit rythmé, la narration fluide.
Un cahier à la fin de la bande dessinée nous en apprend un peu plus sur l'Égypte antique et sur Hatshepsout.
A lire absolument !
Magnifique fable du duo Moynot-Dieter !
Monsieur Khol illustre à merveille cette triste vérité sociale qui veut que l’on n’existe qu’au travers du regard de l’autre. Le scénario est d’une grande intelligence et d’une belle finesse. Je regrette juste que ce récit est relativement court, et que la progression dramatique est donc très rapide.
L’époque à laquelle se déroule le récit est bien choisie. Elle permet à Dieter de doter sa narration d’un style désuet et léger qui convient bien au thème. Elle permet aussi à Moynot de s’essayer dans un style graphique brut et coloré qui le rapproche de certains courants artistiques de cette fin XIXème, début XXème siècle. Certains passages m’ont fait penser au « déjeuner des Canotiers » de Renoir, même si la technique employée n’est pas du tout semblable. Une question d’état d’esprit et de lumière, je pense.
L’ensemble est beau, touchant, parfois drôle, sensible, agréable à lire, intelligent, et proposé dans un format original.
Franchement bien !
Un lieu : l'Italie des montagnes en 1926. Une classe sociale : la bourgeoisie viennoise. Un moment : les vacances. Cette bonne société Bourgeoise se donne rendez vous dans un grand hôtel pour prendre du bon temps. Else fait partie de cette caste, mais semble s'ennuyer au cours de ces vacances passées en compagnie de sa tante et de son cousin.
Un télégramme va briser cette monotonie. Sa mère lui indique que si Else en trouve pas dans les 48h une importante somme, le père d'Else sera conduit en prison Else et donc chargée d'aller demander la somme à un mécène, ami de la famille qui lui aussi passe ses vacances dans le même hôtel. Ce dernier accepte mais demande à Else de se montrer nue devant lui pendant un quart d'heure.
Else se trouve alors placée devant un choix Cornélien : soit elle refuse et son père est emprisonné ruinant ainsi sa famille, soit elle accepte et endosse ainsi les habits d'une fille de petite vertu ce qu'elle ne peut accepter. Quel sera donc son choix ?
En adaptant avec succès cette nouvelle de Schnitzler Manuel Fior nous fait pénétrer dans univers d'une bonne société corsetée, aux moeurs rigides, aux bonnes manières apparentes, au langage convenu. Mais les apparences sont évidemment trompeuses et le coté sombre de cette caste aisée apparaitra bien vite à l'occasion du dilemme qui se pose à Else car derrière la rigidité et la frigidité de la vie sentimentale, se cachent des désirs sexuels inassouvis
Le dessin de Fior est tout simplement superbe et proche des toiles de peintres comme Egon Schiele ou Gustav Klimt. Les couleurs sont tout aussi superbes.
Ce dessinateur a incontestablement un énorme talent qui mérite d'être connu du grand public ou tout au moins des amateurs d'une BD exigeante.
Cet album est passé relativement inaperçu au moment de sa sortie. Puisse cette critique réparer cette injustice.
Voilà enfin une bd qui sort du lot habituel avec une histoire touchante et des personnages enfin plus vrais que nature. Elle traite des rapports père-fils mais avec une couverture assez trompeuse pour savoir qui est qui.
En effet, le père Xavier est un beau jeune homme âgé de 33 ans à la tête d'une start-up informatique qui marche plutôt bien. Il est sûr de lui, imbu de sa personne et franchement très égoïste, un vrai macho avec les femmes qu'il collectionne. Bref, le personnage qu'on va tout de suite détester dès les premières pages quand il déchire son procès-verbal établi par les autorités pour excès de vitesse.
Cependant, comme dit, les apparences sont souvent trompeuses ... Il ne faut jamais faire confiance au gars super sympathique très clean d'apparence où se cache souvent un manipulateur de premier ordre.
Le fils Julien lui est âgé de 13 ans mais en paraît 60 au visage à cause d'une maladie dégénérative à savoir la progéria. Il n'a jamais connu son père auparavant. Les circonstances de la vie font que cette rencontre va avoir lieu à un moment fort dramatique. C'est le choc des cultures. On va vivre un véritable traumatisme des deux côtés.
Bien sûr, on s'attend à savoir ce qui va se passer. Cependant, le plus important est ailleurs. C'est dans la manière de faire et que tout se met en place. Il y a une véritable magie qui opère véritablement.
Tout d'abord celle du trait féminin où l'on retrouve avec plaisir Fanny Montgermont après 5 ans d'absence (Elle). On constate que son graphisme a beaucoup évolué en bien. Elle nous offre des personnages pleins de grâce et de beauté. Il y a même un petit flouté qui me plaît bien.
Et puis, au scénario, il y a un de mes jeunes auteurs préférés qui est d'ailleurs le digne successeur de Van Hamme que j'avais repéré lors au lancement de l'excellente collection Pandora Box et qui avait confirmé son essai également dans la série Jason Brice à savoir Alcante. C'est le futur génie en perspective !
Quelques jours ensemble ne sera peut-être pas objectivement le chef d'oeuvre que vous attendiez, tout au plus une excellente lecture. Pour moi, c'est un véritable coup de coeur.
J'ai été bouleversé par cette histoire au point de vouloir absolument acquérir cette bd. C'est le must de ce que j'attends d'une bd ! Sublime !!! ::
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 5/5 - Note Globale: 4.5/5
The killing joke c'est avant tout un scénario rapide et efficace qui envoie valser tout ce qui pourrait être superflu pour ne garder que le meilleur et qui se joue des règles narratives en avançant comme elle l'entend. Tout d'abord on touche à l'excellence graphiquement avec un visuel dont on ne peut détacher les yeux tant il est beau, détaillé et expressif. Les couleurs sont parfaites et claquantes sans jamais aveugler, même les analphabètes pourront prendre leur pied à feuilleter ce magnifique comics.
Il est vrai que le récit peut paraître court et ce n'est pas qu'une impression car on aurait aimé quelques pages supplémentaires. Arrivée à la fin j'ai eu aussi ce petit sursaut de surprise avec ce dénouement qui survient presque par surprise, mais c'est aussi ce qui fait sa force. On se prend une claque magistrale et fulgurante tant on ne la voit pas venir et on ne peut que succomber au génie de cette chute et rester pantois devant l'audace presque arrogante qu'on eu les auteurs à achever ainsi leur récit… d'ailleurs je ne voudrais pas une autre fin que celle-ci, elle est juste parfaite.
C'est mon premier Batman et c'est surtout un gros coup de cœur pour le personnage du Joker, d'un cynisme jouissif, dont je ne manquerai aucun épisode.
Mise à jour
Finalement après d'autres lectures, l'univers Batman n'est pas pour moi, je baisse ma note de 4 à 3 étoiles, car même si c'est une excellente lecture, prise toute seule, elle est bien trop légère et frustrante.
Et une pépite de plus chez Futuropolis !!!
Certes, il ne s'agit que du tome introductif mais le charme opère déjà.
Le scénario d'Etienne Le Roux semble fait pour Vincent Froissard. Ce dernier avait déjà montré un style étonnant dans Felicidad qui n'avait pas un scénario aussi intéressant et que l'éditeur avait fait abréger faute de ventes.
Vincent Froissard utilise les mêmes techniques mais se fait des petits plaisirs ravivant sans cesse la partie graphique.
L'histoire est surprenante, dès le début du récit le personnage Alexandre de Humboldt nous avertit de l'irrationalité du récit qui va suivre.
J'attends beaucoup de la suite de cette série en espérant qu'il ne s'agira pas que d'un feu de paille.
En l'état, je conseille vivement la découverte de cette BD unique et sublime.
Salvatore est une bande dessinée à lire l’hiver. Parce que la fondue savoyarde c’est un plat d’hiver pardi ! Bon okay, c’est pas une bonne raison. Mais y’a pas vraiment besoin de bonne raison pour lire Salvatore. Parce que c’est une excellente bande dessinée, donc faut la lire !
De Crécy prouve ici qu’on peut faire du grand public et de la qualité. Qu’on peut faire de l’humour sans forcément mettre un gros nez rouge et faire des bruits de prout, bref, qu’on peut être léger mais juste. C’est qu’il en faut, du talent pour arriver à un pareil résultat !
Les 3 tomes parus à ce jour forment une série cohérente qui ne désunit pas, et pourtant ce n’était pas gagné d’avance parce que c’est vrai quoi, la fondue savoyarde, ça fait des fils.
Des fils, il y en a plein, à cause d’une truie myope comme une taupe qui met bas dans une voiture après plusieurs acrobaties délirantes. Et du délire, y’en a plein mais toujours sous contrôle, grâce à des personnages hauts en couleurs (même ceux qui sont petits et plutôt grisâtres). Plusieurs pistes s’ouvrent à chaque album et on se dit que l’auteur a une sacrée réserve de situations et de fils à tirer dans sa bobine. A commencer par le personnage central, Salvatore, un chien à la bobine sympathique qui a le cœur pur et un idéal amoureux soluble dans les moteurs à explosion.
On aura juste du attendre longtemps le 3ème tome, rien à se mettre sous la dent entre juin 2006 et octobre 2009 : ça en fait des hivers sans fondue. Donc, monsieur De Crécy, s’il vous plait, pour la prochaine fournée, une bonne tome d’abondance affinée 18 mois ça sera parfait !
En voilà de la fraicheur dans les productions actuelles !
Sur le postulat assez simple de pouvoir s’acheter en conserve une famille d’indiens - comme l’on achèterait une boîte de ravioli - les auteurs nous entraînent dans une lecture burlesque à souhait.
Chaque comique de situation est exploité à l’extrême, et avec beaucoup de finesse. S’il peut sembler par moment que l’œuvre proposée est expérimentale, j’ai trouvé au final qu’il n’en était rien, tant l’ensemble paraît maîtrisé de A à Z.
D’une mise en page singulière, parfois publicitaire, aux planches d’aquarelle, le graphisme de cette série colle parfaitement au récit disjoncté de l’album.
En conclusion, je vous invite vivement à découvrir cette œuvre sans tarder. J’ai véritablement dégusté cette lecture, pour le moins atypique, avec un sourire au coin des lèvres et l’impression réelle de découvrir une expérience nouvelle dans le paysage BD de ces derniers mois…
Considéré comme culte en Allemagne, cette bande dessinée quasi muette des années 30 est un véritable régal. Pas d'effets de manche, un style très simple, mais un dessin magnifique de justesse et de drôlerie. Ce qui touche par dessus tout, au delà des gags qui font juste sourire et jouent beaucoup sur la connivence avec le lecteur, c'est la tendresse du regard posé sur ce père et ce fils. La relation entre les deux est d'une étonnante modernité (on voit transparaître en filigrane les questions que peuvent se poser les "nouveaux pères") : le père est un vrai gamin qui joue parfois le jeu de l'autorité et se laisse prendre par son fils, malicieux et rusé.
Manifestement cette série n'a pas trouvé son public, car le volume 2 n'est jamais sorti ... Mais vu le peu de mots utilisés, est-il besoin d'une traduction ? L'édition originale en allemand est disponible chez Südverlag
Ça fait déjà longtemps que je connais cette œuvre, lue en premier lieu dans sa version d'origine en version flashy puis en VO dans sa version remastérisée avec une colorisation de qualité métallique et pointant peut-être davantage les différents symboles qui la parsèment, mais il est de ces œuvres dont plusieurs lectures sont nécessaires afin d'en savourer l'indicible venin qui s'en dégage...
Dans tous les cas, Killing Joke énerve, dérange, peut laisser indifférent par son apparente légèreté et c'est déjà avec un premier sentiment de déception que j'avais reposé le bouquin à l'issue de ma première lecture.
Car finalement il ne s'agit que d'une éternelle poursuite du Joker par le Caped Crusader. Épisode vu, revu et peut-être répétitif aux yeux d'un comics qui semble en répéter inlassablement les mêmes mécanismes.
Car, et on l'a déjà vu, lu et entendu par tous les médias, il faut toujours un Méchant à la hauteur du prestige du Héros. Héros qui remettra aux autorités le criminel à la fin de l'histoire pour mieux le traquer dans l'épisode suivant dès que ce dernier sera ressorti de sa geôle par un truchement que les scénaristes rompus à l'exercice ne manqueront pas d'exercer.
Mais Moore pour qui ce travail ne constituait qu'une commande supplémentaire y a insufflé quelques éléments supplémentaires qui peuvent paraître désuets pour le public blasé d'aujourd'hui, mais étaient réellement audacieux en 1988 : la cruauté du Joker face à un célèbre personnage secondaire est reflétée par un flashback parallèle émouvant sur les origines du diable sauteur et sa destinée malheureuse.
La traditionnelle baston finale entre les deux protagonistes principaux se conclut de façon tout à fait surprenante, donnant à la fois son titre et renvoyant directement à la première case pour un retour sans fin à la même histoire ? Et surtout laissant sur le carreau le lecteur malheureux que nous sommes, complètement floués par une fin qui n'en est pas une et qui brise les barrières que l'on peut se faire rationnellement sur le bien et le mal...
Du coup, on referme le bouquin, l'esprit hagard ou énervé en se disant qu'une seconde lecture moins rapide ne serait peut-être pas de trop et il est également trop tard : Moore et Bolland, dont le trait se prête merveilleusement bien à cette histoire, referment le piège : je suis accroc à Killing Joke sans en saisir toutes les significations ! Très fort...
Qui se joue de nous ? Le Joker, Batman dont on ne citera jamais ouvertement le nom ni de l'un ni de l'autre ? ou notre imagination ? Un très bon Batman dont la structure aura servi de base à pas mal d'œuvres ciné ou bd et dont je conseille d'espacer les lectures pour en apprécier à chaque fois un peu plus le contenu. Indispensable donc pour les persévérants et amateurs ou non de Moore ou de la Chauve-Souris...
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Hatshepsout - Princesse d'Egypte
Une bande dessinée qui évoque de façon très originale un thème peu courant dans les mangas : L'Égypte antique. On découvre à la lecture un personnage hors norme, un peu oublié par rapport à d'autres pharaons plus connus. Le dessin est très original, le récit rythmé, la narration fluide. Un cahier à la fin de la bande dessinée nous en apprend un peu plus sur l'Égypte antique et sur Hatshepsout. A lire absolument !
Monsieur Khol
Magnifique fable du duo Moynot-Dieter ! Monsieur Khol illustre à merveille cette triste vérité sociale qui veut que l’on n’existe qu’au travers du regard de l’autre. Le scénario est d’une grande intelligence et d’une belle finesse. Je regrette juste que ce récit est relativement court, et que la progression dramatique est donc très rapide. L’époque à laquelle se déroule le récit est bien choisie. Elle permet à Dieter de doter sa narration d’un style désuet et léger qui convient bien au thème. Elle permet aussi à Moynot de s’essayer dans un style graphique brut et coloré qui le rapproche de certains courants artistiques de cette fin XIXème, début XXème siècle. Certains passages m’ont fait penser au « déjeuner des Canotiers » de Renoir, même si la technique employée n’est pas du tout semblable. Une question d’état d’esprit et de lumière, je pense. L’ensemble est beau, touchant, parfois drôle, sensible, agréable à lire, intelligent, et proposé dans un format original. Franchement bien !
Mademoiselle Else
Un lieu : l'Italie des montagnes en 1926. Une classe sociale : la bourgeoisie viennoise. Un moment : les vacances. Cette bonne société Bourgeoise se donne rendez vous dans un grand hôtel pour prendre du bon temps. Else fait partie de cette caste, mais semble s'ennuyer au cours de ces vacances passées en compagnie de sa tante et de son cousin. Un télégramme va briser cette monotonie. Sa mère lui indique que si Else en trouve pas dans les 48h une importante somme, le père d'Else sera conduit en prison Else et donc chargée d'aller demander la somme à un mécène, ami de la famille qui lui aussi passe ses vacances dans le même hôtel. Ce dernier accepte mais demande à Else de se montrer nue devant lui pendant un quart d'heure. Else se trouve alors placée devant un choix Cornélien : soit elle refuse et son père est emprisonné ruinant ainsi sa famille, soit elle accepte et endosse ainsi les habits d'une fille de petite vertu ce qu'elle ne peut accepter. Quel sera donc son choix ? En adaptant avec succès cette nouvelle de Schnitzler Manuel Fior nous fait pénétrer dans univers d'une bonne société corsetée, aux moeurs rigides, aux bonnes manières apparentes, au langage convenu. Mais les apparences sont évidemment trompeuses et le coté sombre de cette caste aisée apparaitra bien vite à l'occasion du dilemme qui se pose à Else car derrière la rigidité et la frigidité de la vie sentimentale, se cachent des désirs sexuels inassouvis Le dessin de Fior est tout simplement superbe et proche des toiles de peintres comme Egon Schiele ou Gustav Klimt. Les couleurs sont tout aussi superbes. Ce dessinateur a incontestablement un énorme talent qui mérite d'être connu du grand public ou tout au moins des amateurs d'une BD exigeante. Cet album est passé relativement inaperçu au moment de sa sortie. Puisse cette critique réparer cette injustice.
Quelques Jours Ensemble
Voilà enfin une bd qui sort du lot habituel avec une histoire touchante et des personnages enfin plus vrais que nature. Elle traite des rapports père-fils mais avec une couverture assez trompeuse pour savoir qui est qui. En effet, le père Xavier est un beau jeune homme âgé de 33 ans à la tête d'une start-up informatique qui marche plutôt bien. Il est sûr de lui, imbu de sa personne et franchement très égoïste, un vrai macho avec les femmes qu'il collectionne. Bref, le personnage qu'on va tout de suite détester dès les premières pages quand il déchire son procès-verbal établi par les autorités pour excès de vitesse. Cependant, comme dit, les apparences sont souvent trompeuses ... Il ne faut jamais faire confiance au gars super sympathique très clean d'apparence où se cache souvent un manipulateur de premier ordre. Le fils Julien lui est âgé de 13 ans mais en paraît 60 au visage à cause d'une maladie dégénérative à savoir la progéria. Il n'a jamais connu son père auparavant. Les circonstances de la vie font que cette rencontre va avoir lieu à un moment fort dramatique. C'est le choc des cultures. On va vivre un véritable traumatisme des deux côtés. Bien sûr, on s'attend à savoir ce qui va se passer. Cependant, le plus important est ailleurs. C'est dans la manière de faire et que tout se met en place. Il y a une véritable magie qui opère véritablement. Tout d'abord celle du trait féminin où l'on retrouve avec plaisir Fanny Montgermont après 5 ans d'absence (Elle). On constate que son graphisme a beaucoup évolué en bien. Elle nous offre des personnages pleins de grâce et de beauté. Il y a même un petit flouté qui me plaît bien. Et puis, au scénario, il y a un de mes jeunes auteurs préférés qui est d'ailleurs le digne successeur de Van Hamme que j'avais repéré lors au lancement de l'excellente collection Pandora Box et qui avait confirmé son essai également dans la série Jason Brice à savoir Alcante. C'est le futur génie en perspective ! Quelques jours ensemble ne sera peut-être pas objectivement le chef d'oeuvre que vous attendiez, tout au plus une excellente lecture. Pour moi, c'est un véritable coup de coeur. J'ai été bouleversé par cette histoire au point de vouloir absolument acquérir cette bd. C'est le must de ce que j'attends d'une bd ! Sublime !!! :: Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 5/5 - Note Globale: 4.5/5
Killing Joke (Batman - The Killing Joke/Rire et Mourir/Souriez !)
The killing joke c'est avant tout un scénario rapide et efficace qui envoie valser tout ce qui pourrait être superflu pour ne garder que le meilleur et qui se joue des règles narratives en avançant comme elle l'entend. Tout d'abord on touche à l'excellence graphiquement avec un visuel dont on ne peut détacher les yeux tant il est beau, détaillé et expressif. Les couleurs sont parfaites et claquantes sans jamais aveugler, même les analphabètes pourront prendre leur pied à feuilleter ce magnifique comics. Il est vrai que le récit peut paraître court et ce n'est pas qu'une impression car on aurait aimé quelques pages supplémentaires. Arrivée à la fin j'ai eu aussi ce petit sursaut de surprise avec ce dénouement qui survient presque par surprise, mais c'est aussi ce qui fait sa force. On se prend une claque magistrale et fulgurante tant on ne la voit pas venir et on ne peut que succomber au génie de cette chute et rester pantois devant l'audace presque arrogante qu'on eu les auteurs à achever ainsi leur récit… d'ailleurs je ne voudrais pas une autre fin que celle-ci, elle est juste parfaite. C'est mon premier Batman et c'est surtout un gros coup de cœur pour le personnage du Joker, d'un cynisme jouissif, dont je ne manquerai aucun épisode. Mise à jour Finalement après d'autres lectures, l'univers Batman n'est pas pour moi, je baisse ma note de 4 à 3 étoiles, car même si c'est une excellente lecture, prise toute seule, elle est bien trop légère et frustrante.
Le Dernier Voyage d'Alexandre de Humboldt
Et une pépite de plus chez Futuropolis !!! Certes, il ne s'agit que du tome introductif mais le charme opère déjà. Le scénario d'Etienne Le Roux semble fait pour Vincent Froissard. Ce dernier avait déjà montré un style étonnant dans Felicidad qui n'avait pas un scénario aussi intéressant et que l'éditeur avait fait abréger faute de ventes. Vincent Froissard utilise les mêmes techniques mais se fait des petits plaisirs ravivant sans cesse la partie graphique. L'histoire est surprenante, dès le début du récit le personnage Alexandre de Humboldt nous avertit de l'irrationalité du récit qui va suivre. J'attends beaucoup de la suite de cette série en espérant qu'il ne s'agira pas que d'un feu de paille. En l'état, je conseille vivement la découverte de cette BD unique et sublime.
Salvatore
Salvatore est une bande dessinée à lire l’hiver. Parce que la fondue savoyarde c’est un plat d’hiver pardi ! Bon okay, c’est pas une bonne raison. Mais y’a pas vraiment besoin de bonne raison pour lire Salvatore. Parce que c’est une excellente bande dessinée, donc faut la lire ! De Crécy prouve ici qu’on peut faire du grand public et de la qualité. Qu’on peut faire de l’humour sans forcément mettre un gros nez rouge et faire des bruits de prout, bref, qu’on peut être léger mais juste. C’est qu’il en faut, du talent pour arriver à un pareil résultat ! Les 3 tomes parus à ce jour forment une série cohérente qui ne désunit pas, et pourtant ce n’était pas gagné d’avance parce que c’est vrai quoi, la fondue savoyarde, ça fait des fils. Des fils, il y en a plein, à cause d’une truie myope comme une taupe qui met bas dans une voiture après plusieurs acrobaties délirantes. Et du délire, y’en a plein mais toujours sous contrôle, grâce à des personnages hauts en couleurs (même ceux qui sont petits et plutôt grisâtres). Plusieurs pistes s’ouvrent à chaque album et on se dit que l’auteur a une sacrée réserve de situations et de fils à tirer dans sa bobine. A commencer par le personnage central, Salvatore, un chien à la bobine sympathique qui a le cœur pur et un idéal amoureux soluble dans les moteurs à explosion. On aura juste du attendre longtemps le 3ème tome, rien à se mettre sous la dent entre juin 2006 et octobre 2009 : ça en fait des hivers sans fondue. Donc, monsieur De Crécy, s’il vous plait, pour la prochaine fournée, une bonne tome d’abondance affinée 18 mois ça sera parfait !
La Saison des Flèches
En voilà de la fraicheur dans les productions actuelles ! Sur le postulat assez simple de pouvoir s’acheter en conserve une famille d’indiens - comme l’on achèterait une boîte de ravioli - les auteurs nous entraînent dans une lecture burlesque à souhait. Chaque comique de situation est exploité à l’extrême, et avec beaucoup de finesse. S’il peut sembler par moment que l’œuvre proposée est expérimentale, j’ai trouvé au final qu’il n’en était rien, tant l’ensemble paraît maîtrisé de A à Z. D’une mise en page singulière, parfois publicitaire, aux planches d’aquarelle, le graphisme de cette série colle parfaitement au récit disjoncté de l’album. En conclusion, je vous invite vivement à découvrir cette œuvre sans tarder. J’ai véritablement dégusté cette lecture, pour le moins atypique, avec un sourire au coin des lèvres et l’impression réelle de découvrir une expérience nouvelle dans le paysage BD de ces derniers mois…
Vater und Sohn (Père et fils)
Considéré comme culte en Allemagne, cette bande dessinée quasi muette des années 30 est un véritable régal. Pas d'effets de manche, un style très simple, mais un dessin magnifique de justesse et de drôlerie. Ce qui touche par dessus tout, au delà des gags qui font juste sourire et jouent beaucoup sur la connivence avec le lecteur, c'est la tendresse du regard posé sur ce père et ce fils. La relation entre les deux est d'une étonnante modernité (on voit transparaître en filigrane les questions que peuvent se poser les "nouveaux pères") : le père est un vrai gamin qui joue parfois le jeu de l'autorité et se laisse prendre par son fils, malicieux et rusé. Manifestement cette série n'a pas trouvé son public, car le volume 2 n'est jamais sorti ... Mais vu le peu de mots utilisés, est-il besoin d'une traduction ? L'édition originale en allemand est disponible chez Südverlag
Killing Joke (Batman - The Killing Joke/Rire et Mourir/Souriez !)
Ça fait déjà longtemps que je connais cette œuvre, lue en premier lieu dans sa version d'origine en version flashy puis en VO dans sa version remastérisée avec une colorisation de qualité métallique et pointant peut-être davantage les différents symboles qui la parsèment, mais il est de ces œuvres dont plusieurs lectures sont nécessaires afin d'en savourer l'indicible venin qui s'en dégage... Dans tous les cas, Killing Joke énerve, dérange, peut laisser indifférent par son apparente légèreté et c'est déjà avec un premier sentiment de déception que j'avais reposé le bouquin à l'issue de ma première lecture. Car finalement il ne s'agit que d'une éternelle poursuite du Joker par le Caped Crusader. Épisode vu, revu et peut-être répétitif aux yeux d'un comics qui semble en répéter inlassablement les mêmes mécanismes. Car, et on l'a déjà vu, lu et entendu par tous les médias, il faut toujours un Méchant à la hauteur du prestige du Héros. Héros qui remettra aux autorités le criminel à la fin de l'histoire pour mieux le traquer dans l'épisode suivant dès que ce dernier sera ressorti de sa geôle par un truchement que les scénaristes rompus à l'exercice ne manqueront pas d'exercer. Mais Moore pour qui ce travail ne constituait qu'une commande supplémentaire y a insufflé quelques éléments supplémentaires qui peuvent paraître désuets pour le public blasé d'aujourd'hui, mais étaient réellement audacieux en 1988 : la cruauté du Joker face à un célèbre personnage secondaire est reflétée par un flashback parallèle émouvant sur les origines du diable sauteur et sa destinée malheureuse. La traditionnelle baston finale entre les deux protagonistes principaux se conclut de façon tout à fait surprenante, donnant à la fois son titre et renvoyant directement à la première case pour un retour sans fin à la même histoire ? Et surtout laissant sur le carreau le lecteur malheureux que nous sommes, complètement floués par une fin qui n'en est pas une et qui brise les barrières que l'on peut se faire rationnellement sur le bien et le mal... Du coup, on referme le bouquin, l'esprit hagard ou énervé en se disant qu'une seconde lecture moins rapide ne serait peut-être pas de trop et il est également trop tard : Moore et Bolland, dont le trait se prête merveilleusement bien à cette histoire, referment le piège : je suis accroc à Killing Joke sans en saisir toutes les significations ! Très fort... Qui se joue de nous ? Le Joker, Batman dont on ne citera jamais ouvertement le nom ni de l'un ni de l'autre ? ou notre imagination ? Un très bon Batman dont la structure aura servi de base à pas mal d'œuvres ciné ou bd et dont je conseille d'espacer les lectures pour en apprécier à chaque fois un peu plus le contenu. Indispensable donc pour les persévérants et amateurs ou non de Moore ou de la Chauve-Souris...