Vater und Sohn (Père et fils)

Note: 3.29/5
(3.29/5 pour 7 avis)

Angoulême 2016 : Prix du Patrimoine Papa et son fiston s'amusent à (se) faire des farces...


Angoulême 2016 : les gagnants ! Angoulême : récapitulatif des séries primées Auteurs allemands BD muette Les Pionniers de la BD Maternité / paternité Strips

Le papa ?… des sourcils en broussaille, un petit bedon, corpulent, la calvitie complète… Le fils ?… un petit garçon de quelque 5 ans, vif et déluré, qui passe son temps à s’amuser, à concocter des tours malicieux… Le papa, de premier abord, paraît bourru de caractère. En réalité, il a un cœur en or et participe, souvent de bon vouloir, aux facéties de son fiston. C’est le petit bonheur journalier qui occupe en grande partie la vie de ce papa et de son petit garçon. Ils n’ennuient personne et leur grande complicité leur fait commettre mille et une bêtises dont ils se gaussent bien….

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1999
Statut histoire Strips - gags 1 tome paru

Couverture de la série Vater und Sohn (Père et fils) © Warum 1999
Les notes
Note: 3.29/5
(3.29/5 pour 7 avis)
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20/12/2007 | L'Ymagier
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Par gruizzli
Note: 4/5
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Non, vraiment, je suis en joie devant cette BD. Peut-être parce qu'elle est merveilleusement simple et touchante ? C'est une BD qui surprend par son âge : plus de 80 ans, et pourtant toujours autant de force dans les gags et la tendresse. Car ce n'est pas une simple BD de strip-gags, c'est également une BD très belle sur la relation entre le père et le fils. Plusieurs gags sont touchants par leur entente et par les caractères. D'ailleurs il faut reconnaitre le talent pour rendre aussi crédibles des personnages muet. Avec bien peu de paroles, le dessin transmet l'essentiel. Et il faut reconnaitre un sacré talent dans la simplicité : c'est extrêmement lisible et très clair dans les intentions. Rien que pour son coup de crayon -qui reste dynamique tout du long- la BD vaut le coup d’œil. Niveau histoire, c'est assez varié dans les thèmes, même si on distingue progressivement une envie de tenter quelque chose de plus suivi. Cependant l'auteur arrêtera finalement sa BD assez tôt, et il faut dire que cette fin est très belle également. C'est touchant, comme souvent, et très beau. Il y a une fraicheur et une douceur qui émane de cette BD, devant laquelle j'ai ri un peu et surtout été très pris. Si vous vous intéressez à la BD ancienne, je vous recommande cette lecture qui est assez surprenante. L'âge ne prend pas sur tout le monde de la même manière, et ici c'est comme un bon vin : toujours prêt à être bu !

01/02/2018 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
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Même si j'avais vu que l'intégrale éditée chez Warum en 2015 avait obtenu un prix à Angoulême, j'avais une légère appréhension avant de lire cet album. Je craignais en effet plusieurs choses. D'abord que ça ait beaucoup vieilli puisque ces strips datent des années 30. Et dans le même domaine, je n'aime pas du tout les Katzenjammer Kids (Pim Pam Poum) par exemple. Ensuite j'avais peur que l'humour allemand ne m'atteigne pas et soit trop spécifique à son époque et à son cadre. Et enfin j'avais une crainte globale d'austérité dans le thème de mettre en scène un père que j'imaginais un peu autoritaire envers son fils. J'avais tort. Ça a très bien vieilli, c'est sympa, souvent drôle et régulièrement touchant. Dès la première page on tombe sous le charme de cette relation père-fils très complice. J'ai été surpris de la modernité et ouverture d'esprit de ce père dont la moustache à l'ancienne cache une très grande tendresse. Même s'il essaie autant que possible de faire preuve d'une éducation stricte et classique, il succombe quasiment toujours à l'amour qu'il porte à son fils pour finir par jouer avec lui, l'aider en toute circonstance voire même se ridiculiser si ça peut être bon pour son fils et pour leur relation. Et de son côté, le jeune garçon, quoiqu'un peu turbulent, se révèle souvent plein d'esprit et d'initiative, lui aussi prêt à voler au secours de son père s'il le faut. C'est mignon et attendrissant. J'ai aussi trouvé l'humour très bon... en tout cas sur les premiers strips. Certains gags étaient si bien trouvés que j'ai été surpris qu'ils n'aient pas été repris depuis. Par exemple, pour celui du clou planté sur un arbre pour mesurer la taille du gamin sauf que l'arbre grandit finalement plus vite que lui, le mélange entre l'idée humoristique et les visages des personnages pleins d'émotion simple m'a beaucoup touché et fait rire. Cependant, j'ai trouvé que l'humour et les idées s'épuisaient un peu vite. Si les premières pages m'ont beaucoup plu, je me suis un peu lassé à la longue et j'ai trouvé que ça devenait légèrement laborieux, avec même des tentatives de lancer un peu les deux héros dans de petites aventures sur la fin, qu'il s'agisse d'un héritage soudain ou d'un naufrage sur une île déserte. Régulièrement l'émotion pointait de nouveau ainsi que quelques bonnes touches d'humour, mais j'ai moins été convaincu. Quant à l'aspect censure par le gouvernement nazi de l'époque et tentative discrète de critiquer dans les strips cette société que rejetait l'auteur, j'avoue que même quand le texte éditorial m'indique les pages concernées, je n'ai jamais vraiment vu le message qui aurait voulu être passé. Peut-être était-ce vraiment trop discret pour moi. C'est un bon strip, surtout pour son époque troublée, et je comprends qu'il vaille la peine d'être rééditée de belle manière par les éditions Warum. Il met en scène une très belle relation père-fils pleine de tendresse et d'humour.

07/09/2016 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
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Attention, voilà un monument ! Vater und Sohn, classique de la bande dessinée allemande, n'avait jusque-là pas eu la grâce d'une édition intégrale (ou presque) digne de ce nom sur le sol français. C'est désormais chose faite grâce à l'opiniâtreté des Editions Warum. Il s'agit d'une série éditée entre 1934 et 1937 dans le Berliner Illustrirte Zeitung, réalisée par Erich Ohser, caricaturiste farouchement anti-nazi qui a dû changer son nom d'artiste (en accolant le nom de sa ville natale, Plauen, à ses initiales) pour pouvoir continuer à exercer sous l'autorité nazie. L'auteur va donc développer une série de strips humoristiques mettant en scène un père et son fils, aux aventures bon enfant de prime abord, mais qui cachent en réalité une certaine dénonciation du régime du petit moustachu. Le succès va être phénoménal en Allemagne, les personnages vont même devenir des supports de publicité. Mais l'auteur est victime de pressions pour devenir un vecteur de propagande. Il met fin à la série en 1937, après 157 épisodes. Il doit alors travailler pour Das Reich, publication clairement propagandiste, en tant que caricaturiste (800 dessins en 4 ans), dont la cible est les Alliés. Mais son humour grinçant va le faire remarquer par un voisin, qui le dénoncera à la Gestapo. Ohser est arrêté en 1944, et se suicidera en prison à la veille de l'ouverture de son procès. Pour en revenir à la série, il s'agit donc de strips de longueur variable (parfois deux vignettes, parfois 8, souvent 4 ou 6...) où l'on voit le père (qui n'a pas de nom) et son fils dans différentes situations ; parfois dans une relation de complicité désarmante, parfois dans un échange plus classique. Mais entre les lignes transparaît une contestation permanente de l'autorité non paternelle, mais bel et bien institutionnelle, que ce soit dans les jeux du quotidien, lors de la période où la famille reçoit un héritage et en fait profiter les gens autour d'elle ou encore quand elle échoue sur une île déserte. On sourit devant la bonhomie et le trait rond de l'ensemble, mais on grince des dents devant l'intertexte, qui ajoute une dimension supplémentaire. La plupart des strips mérite donc une relecture avec cet éclairage, lequel est détaillé dans les bonus de l'ouvrage par Sylvain Farge, Maître de Conférence en traduction et civilisation allemandes à Lyon. Nous avons également des notes sur l'adaptation réalisée par l'éditeur, Wandrille Leroy. A noter que la plupart des originaux et des esquisses (et peut-être donc des strips inédits) ont disparu lors d'un bombardement en 1944, et que le scan des strips publiés à l'époque a nécessité un petit travail de retouche. Une oeuvre essentielle, un témoignage unique de l'Allemagne nazie traitée sous l'angle de l'allégorie, même s'il faut y voir avant tout la peinture d'une relation originale entre père et fils. Je ne mets pas la note maximale, car certains strips m'ont laissé un peu dubitatif quant à leur contenu, et le dessin n'est pas forcément ma tasse de thé, même si je lui reconnais une véritable efficacité.

11/08/2015 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Voilà un album où l’auteur vaut mieux que son œuvre. En effet, l’attitude de Plauen face au nazisme mérite le respect, et on ne peut qu’avoir de l’empathie pour l’une des victimes de l’ordre brun. Par contre, j’avoue n’avoir pas trop accroché à ces strips qui, s’ils touchaient le public allemand dans les années 1930, ont sacrément mal vieilli. A part un ou deux sourires, j’ai lu – rapidement, cet album, qui ne me laissera pas un souvenir impérissable. Le Seuil comptait visiblement publier d’autres albums, mais a semble-t-il dû abandonner cette idée. Je ne peux hélas que comprendre leur décision.

11/04/2013 (modifier)
Par Chopala
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Considéré comme culte en Allemagne, cette bande dessinée quasi muette des années 30 est un véritable régal. Pas d'effets de manche, un style très simple, mais un dessin magnifique de justesse et de drôlerie. Ce qui touche par dessus tout, au delà des gags qui font juste sourire et jouent beaucoup sur la connivence avec le lecteur, c'est la tendresse du regard posé sur ce père et ce fils. La relation entre les deux est d'une étonnante modernité (on voit transparaître en filigrane les questions que peuvent se poser les "nouveaux pères") : le père est un vrai gamin qui joue parfois le jeu de l'autorité et se laisse prendre par son fils, malicieux et rusé. Manifestement cette série n'a pas trouvé son public, car le volume 2 n'est jamais sorti ... Mais vu le peu de mots utilisés, est-il besoin d'une traduction ? L'édition originale en allemand est disponible chez Südverlag

17/02/2010 (modifier)
Par Tetsuo
Note: 3/5

Sous un aspect vieillot, cette bande dessinée recèle quelques trouvailles franchement rigolotes. Tout n'est malheureusement pas au niveau, mais certains gags sont très réussis et font sourire. Dénué de décor ou alors avec le strict minimum, l'action se centre principalement sur les personnages et sur leurs réactions. On retrouve systématiquement le père et son fils dans des situations aussi folles les unes que les autres. A noter que tous les gags sont visuels sur bien souvent une planche, aucune parole, aucune onomatopée ne vient alimenter les dessins. Ca se lit vite, c'est simple, on passe un bon moment. Et les personnages sont sympathiques : le petit garçon espiègle et malin, et le papa aimant et protecteur envers son fiston. Dans certaines situations on sent le vécu de l'auteur... et on s'imagine bien sa réaction ! Si vous avez l'occasion, jetez un coup d'oeil.

23/01/2008 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

Une ancienne série allemande. Rare aussi. Elle débute dans le quotidien allemand « De Berliner Illustrirte Zeitung » du 13 Décembre 1934 et s’y termine en Décembre 1937. « Père et fils » ?… une bande muette, une succession de petites saynètes qui ne mangent pas de pain, à l’humour très simple, qui eut beaucoup de succès avant-guerre. Ce sont des petits faits de tous les jours, vus sous formes de gags (très simples), mis en scène par un graphisme assez simpliste, austère même ; et qui ne feraient même pas sourire les « djeunes » de notre époque. Mais voici plus de 70 ans, ça marchait auprès d’un large public et « père et fils » eurent l’honneur d’un premier album dès 1935. La suite ?… Soupçonné d’avoir tenu des propos défaitistes, Plauen fut arrêté par la Gestapo au début de la seconde guerre mondiale et se suicida dans sa cellule en 1944. Mais en Allemagne, son œuvre lui a survécu et fera l’objet de nombreuses rééditions. « Père et fils » ?… quasi inconnue en francophonie, cette série a fait l’objet d’un album –passé quasi inaperçu- en 1999. Fallait oser le faire. C’est fait. Il est vrai que s’il ne m’avait pas été prêté, je n’en aurais pas pris grande attention.

20/12/2007 (modifier)