EXCELLENT ++++++++++++
Ce n'est que le premier tome et son final remet tout en cause mais quel plaisir j'ai eu à faire défiler ces nombreuses pages.
Le dessin est un modèle de technicité couplé à un travail informatique intelligent et artistique.
Le scénario s'appuie sur un postulat original extrêmement bien exploité. (Cf histoire)
Je m'attendais à du gore mais c'est surtout une histoire bigrement efficace qui s'est dévoilée au fur et à mesure des pages.
J'attends évidemment une suite du même calibre, le tome 1 pouvant être acheté les yeux fermés.
Ça, c’est de la série concept originale, qui sort du lot et affiche sa propre identité, loin des stéréotypes et des copiés collés qui regorgent dans le petit monde de la B.D !
J’ai été enthousiasmé par la créativité qui se dégage de cette série et la virtuosité de la technique. Chaque album aborde une idée différente, certains sont plus passionnants que d’autres, mais ils sont tous intéressants et laissent souvent songeur par rapport aux questions abordées.
L’univers de Julius me fait fortement penser à l’excellent film « Brazil », une administration omniprésente qui veut tout régenter pour limiter au maximum les libertés individuelles, une ville froide aux immeubles imposants, qui semble écraser l’humain, ne reste plus que le rêve comme seule porte de sortie.
Surprenant, enthousiasmant et intelligent. Je découvre cet auteur et je suis complètement sous le charme.
Je connaissais jusqu'ici les séries "jeunesse" dessinées par Aurélien Morinière ; à côté de ses détournements de contes, il a aussi une production adulte très réfléchie, et "Tengiz" semble, pour le moment du moins, être sa série la plus aboutie.
Et visuellement c'est vraiment très très bon. Il a un sens du cadrage et de la mise en scène tout à fait remarquables. Ce qui m'a plu aussi, ce sont les ambiances. Sur les séries adultes, c'est lui qui réalise ses couleurs. Les ambiances sont ainsi très réussies, plus proches certainement de ce qu'il veut rendre, par rapport au travail de Svart par exemple (sans minimiser la qualité des couleurs de ce dernier sur les séries jeunesse de Morinière). A ce titre on remarque d'ailleurs une évolution entre les deux premiers tomes, le second étant dans des tons plus clairs, plus lumineux que pour le premier. Cette évolution n'est pas gênante, au contraire. Un petit regret cependant, je trouve que les 5 ou 6 personnages principaux ont un peu la même tête. Pas trop grave, mais comme ils veulent tous se réduire mutuellement en bouillie (via leurs armées respectives) et qu'ils sont tous princes, ce n'est pas toujours évident de deviner qui est en train de parler.
Quant à l'histoire, ce récit de lutte pour le pouvoir fait pour moi partie des classiques de la bande dessinée. A partir d'une querelle de princes, Tarek nous livre une excellente réflexion sur le pouvoir et ses conséquences. Curieusement cette fois-ci, le pouvoir ne s'exerce pas sur les femmes, alors que souvent elles apparaissent, même dans des rôles peu reluisants, dans ce type d'histoire. Ici seule une mercenaire apparaît par moments, mais mise à part une scène d'action, elle ne sert pas à grand-chose. Dans le tome 3 une jeune fille rousse, mais là encore son rôle est réduit.
Une série de grande qualité, celle qui fait entrer Morinière parmi les meilleurs dessinateurs de son époque, grâce à un scénario intéressant de Tarek. La fin laisse augurer une seconde trilogie, mais je ne sais pas si nous lirons un jour les aventures de Tamara... J'aimerais bien revoir Mariushka et la rousse quelques années plus tard...
C’est avec une réelle joie que j’ai découvert cet album. D’abord parce que j’ai un peu plus saisi l’investissement que demande un tel projet, et ensuite parce qu’il me tardait de découvrir le petit « bébé » de Nicolas.
Et franchement, c’est du bon ! Napoléon, et je parle pour la grande majorité de ma génération (+/- 30 ans – belge), c’est un personnage que tout le monde connaît, mais peu ou mal. C’est un peu comme je l’avais expliqué pour la série Le Trône d'argile; je n’ai en fin de compte que de maigres connaissances scolaires de l’Ogre, comme il était appelé. Pourtant, le récit historique ne me déplaît pas, et j’avais déjà pu tâter du Napoléon Ier avec le génial Malet.
Comme l’indique le titre de ce premier volume, l’opus nous raconte la vie de l’Empereur pendant l’été 1815 – même s’il aborde également la fin de sa vie en 1821 sur Sainte-Hélène, ou ses origines corses de 1769. Je suis d’ores et déjà impatient d’en savoir plus dans les prochains albums. Car c’est avec beaucoup de finesse que Nicolas nous transpose un pan de l’Histoire en bandes dessinées. Le récit est rythmé, parfois drôle, et Joséphine, la défunte narratrice, nous conte avec un mélange de tendresse et de cynisme la vie de son ex-cher et tendre. Le tout forme donc un récit sympathique, délesté d’un certain politiquement correct dont on se passe volontiers. Néanmoins, cela reste instructif, mais j’aurais également apprécié, comme cela est fait pour les personnages, que certains termes soient développés ou présentés en quelques planches ; exemple : le Directoire.
Le nombre de personnages n’est pas perturbant, ceux-ci étant introduits au compte-gouttes. En outre, ils jouissent d’une vraie « trogne », et d’un caractère qui leur est propre.
Le dessin semi-réaliste est très bon, le trait est tantôt simpliste, tantôt détaillé, avec un soin particulièrement remarquable dans les décors. Le noir et blanc est bien utilisé, et je n’imagine d’ailleurs pas cet album en couleurs… et puis, c’est quand même un fantôme qui nous raconte cela, non ?
Au final, ce premier album est, selon moi, d’une très bonne qualité. Compte-tenu de la piètre performance d’autres productions ultra-commercialisées dans ce marché déjà bien rempli, le travail réalisé est remarquable… J’attends la suite avec impatience, et la nouvelle dédicace évidemment !
La surprise est de taille, je connaissais Etienne Leroux le dessinateur que j‘adore, me voilà bluffée par son talent de conteur, on ne pouvait rêver de meilleure prose pour décrire cette aventure, et quelle aventure ! À mi-chemin entre le conte, l’Histoire et le rêve, on se retrouve immergés dans un univers éthéré, fait de brouillard, de bateaux fantomatiques, de personnages théâtraux, de décors vaporeux, avec une toute petite touche de réalisme, venue d’on ne sait où, à moins que ce ne soit l’attachement presque irrésistible que l’on éprouve pour nos deux voyageurs Alexandre et Louise.
On est inéluctablement happés dans cette course folle à l’insaisissable secret, dont on ne sait absolument rien, mais qu’importe, ce voyage nous est devenu vital, à eux comme à nous. La complicité qui unit ce couple atypique est d’une tendresse absolue, agrémentée parfois de quelques piques bien mérités.
Je n’oublie pas le méchant de l’histoire, dont le nom m’échappe, petit pourceau arrogant qui malgré tout, et grâce à son humour corrosif, n’en est pas moins attachant.
Gare à celui qui prendrait la voie de la distraction lors de sa lecture, car les auteurs font tout pour nous perdre, mais ce n’est que chimère que d’essayer, une fois pris dans le récit, on le suit pas à pas, sans en perdre une miette et en savourant chaque goutte.
Ah ! Et toutes ces couleurs merveilleuses qu’il n’y a pas et que l’on est obligé d’imaginer ! Quel fabuleux plaisantin ce Vincent Froissard qui nous offre du rêve décoloré et tout à fait hypnotique, je ne sais plus si je viens de me réveiller ou de lire un livre magnifique, le souffle coupé par certaines apparitions à la limite du magique.
On attend pas la suite, on la veut ! Et vite ! Excusez mon insolence mais le plaisir ne sait être patient.
Bien sympa le dernier Baru !
Si l'on en croit l'auteur, il a voulu faire une "respiration" dans sa production habituelle et nous livrer une histoire décomplexée, un truc sans préparation, juste pour le fun, quelque part. Mais bon sang ne saurait mentir, c'est du Baru pur jus : des petites frappes qui vont bien sûr se viander lamentablement, des personnages ambigus qui eux vont s'en sortir presque sans dommage, et au milieu de tout ça un enfant, ou plutôt un personnage candide qui finalement va en tirer pas mal de bénéfice. Du pur Baru, je vous dis !
Côté dessin, on reconnaît bien son trait , assez inspiré par cette histoire drolatique, et l'on se prend à se marrer comme un couillon dans le métro tellement c'est sympathique.
Un grand bonheur.
J’ai le plaisir de vous présenter ce qui me semble être LE comic book du moment !
En règle générale, je préfère disposer de l’avis d’autres lecteurs et ne pas être le premier à investir. En l’occurrence, puisque tant la couverture que les planches de l’album que j’avais feuilletées m’avaient tapé dans l’œil, j’ai pris le risque… ce que je ne regrette décidément pas !
Le héros de ‘Scalped’ se nomme Dashiell Bad Horse. Depuis qu’il a regagné la réserve de Prairie rose dans le Dakota du sud, où il est né et a passé son enfance, Darshiell traîne sa dégaine de punk dans les débits de boisson où il passe le plus clair de son temps à provoquer des bagarres. Ce qui ne tarde pas à revenir aux oreilles de Lincoln Red Crow, l’homme qui règne en seigneur et maître sur la région. Ce dernier décide de mettre à profit les muscles de Dashiell, à qui il offre un poste dans la police tribale. La principale mission qui est alors confiée à Bad Horse consiste à démanteler une série de laboratoires de méthamphétamine. Tâche dont le héros, apparemment taillé pour le job, s’acquittera avec des méthodes dignes de Vic Mackey.
Concernant l’ambiance générale de la réserve amérindienne, ce qui frappe surtout, c’est la misère qui est omniprésente. Le taux de chômage y est de 80 %, et le taux d’alcoolisme ne doit pas être en reste. Ce contexte de pauvreté et de crasse est admirablement retranscrit par des auteurs qui semblent solidement documentés.
Riche en action, le scénario n’est pas simpliste pour autant. Les motivations du personnage central sont relativement floues. Par ailleurs, son retour au pays le confronte inévitablement aux fantômes de son passé.
Quant au trait de Guéra, il est tout simplement magnifique ! Le dynamisme du dessin est véritablement impressionnant !
Il est bien entendu difficile d’évaluer une série dont seul le premier tome est paru, mais, si mes impressions devaient se confirmer par la suite, il ne me paraît pas impossible que ‘Scalped’ se révèle incontournable. Quoi qu’il en soit, pour ma part, j’attends la suite avec impatience !
Bref, amateurs de polars sombres et musclés, ne résistez pas davantage à la tentation !
--------------
M.A.J. 30.IX.2010 – après lecture du tome 2
Je termine le deuxième tome de Scalped que j’ai lu d’une traite. Et il confirme mes premières impressions : ‘Scalped’ est , à mon sens, l’un des meilleurs comics en circulation, ce qui en fait d’ailleurs très certainement mon comic book préféré après 100 bullets. C’est dire !
Sachant que ce deuxième volume rassemble les issues 6 à 11 et que les auteurs doivent tout doucement approcher de l’issue 40 dans le pays d’édition originale, cela nous promet encore quelques bons moments en compagnie de Dash’ et son entourage ! :)
À lire ! À lire ! À lire !
On se retrouve dans un sacré trip avec ce "Ultra Heaven"...
On met un peu de temps à rentrer dedans, à comprendre qu'on suit finalement le parcours de Kab, ce junkie de troisième zone qui cherche à se foutre en l'air avec les paradis artificiels. L'univers décrit d'entrée est vraiment particulier, car toutes sortes de drogues circulent, et permettent de se mettre dans n'importe quel état d'esprit. Mais un peu par hasard, le jeune homme se retrouve à consommer quelque chose de plus fort que tout ce qu'il connaît, et ne sait pas encore qu'il va mettre le pied en zone très dangereuse...
Elément intéressant à l'heure où l'on se penche sur la question de la nécessité des salles de shoot, ici ce sont carrément des zones commerciales qui y sont consacrées...
Le dessin de Koike, assez réaliste, nous plonge donc au coeur des trips de Kab, de ses rêves, de ses illusions... C'est fort, très fort. Visuellement j'ai pris une claque comparable à celle d'Otomo pour Akira, avec près de 20 ans d'écart.
Ma note de 3/5 est une note d'attente, mais nul doute que si la suite est du même tonneau, elle sera revue à la hausse.
Présentée comme "l'antésuite" (un joli néologisme) de la première série, on y découvre le pourquoi de ce troisième testament, et de l'implication du fameux Julius (celui dont on parle tant au passé dans l'histoire originelle) dans son apparition et sa protection.
Un premier tome conséquent (+ de 75 pages !), nous décrivant une fresque ésotérique sur fond historique magistralement mise en scène, au dessin assez proche de celui d'Alice dans la première quadrilogie (et presque aussi beau), et qui donne envie de découvrir la suite.
On regrettera toutefois deux belles fôtes d'ortograf, inadmissibles dans une œuvre médiatisée à ce point (et dont on s'attend que l'édition soit irréprochable).
Note : 4,5/5
Plus qu'une œuvre exceptionnelle c'est un coup de cœur, car toutes ces histoires courtes ne sont pas foncièrement originales, elles ne recèlent pas vraiment de surprises ou de réel suspense, tout l'intérêt réside dans la manière dont ce P38 nous est présenté. Faisant le lien entre tous les personnages très hétéroclites qui parsèment cette histoire, l'auteur l'a doté d’une caractéristique qui fait tout son charme : la parole. Ce charmant flingue est aussi froid que l’acier dont il est fait, il n’éprouve pas de remords, il est ce qu'il est, un tueur et c’est tout, par contre il crée avec chaque nouveau propriétaire un lien affectif plein de complicité. La narration est simple mais efficace, elle ne tire pas à blanc et atteint sa cible à chaque fois. Les histoires des heureux ou malchanceux… détenteurs de cette jolie machine sont variées, bien que se cantonnant la plupart du temps à des personnalités récurrentes, voyous, flics, alcooliques, père de famille, clochards, etc.
L’ambiance de cette bd qui brasse le chaud et le froid, la vie et la mort, est soutenue par un graphisme haut en couleur et d’un réalisme dont on ne pouvait rêver mieux. Il y a profusion de personnages et pourtant les visages très expressifs changent réellement d‘une histoire à l‘autre, les décors sont fouillés, même les quelques scènes érotiques sont réussies et ne tombent jamais mal, elles sont justifiées par l’histoire et bien mises en scène.
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Tony Chu Détective Cannibale
EXCELLENT ++++++++++++ Ce n'est que le premier tome et son final remet tout en cause mais quel plaisir j'ai eu à faire défiler ces nombreuses pages. Le dessin est un modèle de technicité couplé à un travail informatique intelligent et artistique. Le scénario s'appuie sur un postulat original extrêmement bien exploité. (Cf histoire) Je m'attendais à du gore mais c'est surtout une histoire bigrement efficace qui s'est dévoilée au fur et à mesure des pages. J'attends évidemment une suite du même calibre, le tome 1 pouvant être acheté les yeux fermés.
Julius Corentin Acquefacques
Ça, c’est de la série concept originale, qui sort du lot et affiche sa propre identité, loin des stéréotypes et des copiés collés qui regorgent dans le petit monde de la B.D ! J’ai été enthousiasmé par la créativité qui se dégage de cette série et la virtuosité de la technique. Chaque album aborde une idée différente, certains sont plus passionnants que d’autres, mais ils sont tous intéressants et laissent souvent songeur par rapport aux questions abordées. L’univers de Julius me fait fortement penser à l’excellent film « Brazil », une administration omniprésente qui veut tout régenter pour limiter au maximum les libertés individuelles, une ville froide aux immeubles imposants, qui semble écraser l’humain, ne reste plus que le rêve comme seule porte de sortie. Surprenant, enthousiasmant et intelligent. Je découvre cet auteur et je suis complètement sous le charme.
Le Roi Tengiz (Tengiz)
Je connaissais jusqu'ici les séries "jeunesse" dessinées par Aurélien Morinière ; à côté de ses détournements de contes, il a aussi une production adulte très réfléchie, et "Tengiz" semble, pour le moment du moins, être sa série la plus aboutie. Et visuellement c'est vraiment très très bon. Il a un sens du cadrage et de la mise en scène tout à fait remarquables. Ce qui m'a plu aussi, ce sont les ambiances. Sur les séries adultes, c'est lui qui réalise ses couleurs. Les ambiances sont ainsi très réussies, plus proches certainement de ce qu'il veut rendre, par rapport au travail de Svart par exemple (sans minimiser la qualité des couleurs de ce dernier sur les séries jeunesse de Morinière). A ce titre on remarque d'ailleurs une évolution entre les deux premiers tomes, le second étant dans des tons plus clairs, plus lumineux que pour le premier. Cette évolution n'est pas gênante, au contraire. Un petit regret cependant, je trouve que les 5 ou 6 personnages principaux ont un peu la même tête. Pas trop grave, mais comme ils veulent tous se réduire mutuellement en bouillie (via leurs armées respectives) et qu'ils sont tous princes, ce n'est pas toujours évident de deviner qui est en train de parler. Quant à l'histoire, ce récit de lutte pour le pouvoir fait pour moi partie des classiques de la bande dessinée. A partir d'une querelle de princes, Tarek nous livre une excellente réflexion sur le pouvoir et ses conséquences. Curieusement cette fois-ci, le pouvoir ne s'exerce pas sur les femmes, alors que souvent elles apparaissent, même dans des rôles peu reluisants, dans ce type d'histoire. Ici seule une mercenaire apparaît par moments, mais mise à part une scène d'action, elle ne sert pas à grand-chose. Dans le tome 3 une jeune fille rousse, mais là encore son rôle est réduit. Une série de grande qualité, celle qui fait entrer Morinière parmi les meilleurs dessinateurs de son époque, grâce à un scénario intéressant de Tarek. La fin laisse augurer une seconde trilogie, mais je ne sais pas si nous lirons un jour les aventures de Tamara... J'aimerais bien revoir Mariushka et la rousse quelques années plus tard...
Napoléon (Des Ronds dans l'O)
C’est avec une réelle joie que j’ai découvert cet album. D’abord parce que j’ai un peu plus saisi l’investissement que demande un tel projet, et ensuite parce qu’il me tardait de découvrir le petit « bébé » de Nicolas. Et franchement, c’est du bon ! Napoléon, et je parle pour la grande majorité de ma génération (+/- 30 ans – belge), c’est un personnage que tout le monde connaît, mais peu ou mal. C’est un peu comme je l’avais expliqué pour la série Le Trône d'argile; je n’ai en fin de compte que de maigres connaissances scolaires de l’Ogre, comme il était appelé. Pourtant, le récit historique ne me déplaît pas, et j’avais déjà pu tâter du Napoléon Ier avec le génial Malet. Comme l’indique le titre de ce premier volume, l’opus nous raconte la vie de l’Empereur pendant l’été 1815 – même s’il aborde également la fin de sa vie en 1821 sur Sainte-Hélène, ou ses origines corses de 1769. Je suis d’ores et déjà impatient d’en savoir plus dans les prochains albums. Car c’est avec beaucoup de finesse que Nicolas nous transpose un pan de l’Histoire en bandes dessinées. Le récit est rythmé, parfois drôle, et Joséphine, la défunte narratrice, nous conte avec un mélange de tendresse et de cynisme la vie de son ex-cher et tendre. Le tout forme donc un récit sympathique, délesté d’un certain politiquement correct dont on se passe volontiers. Néanmoins, cela reste instructif, mais j’aurais également apprécié, comme cela est fait pour les personnages, que certains termes soient développés ou présentés en quelques planches ; exemple : le Directoire. Le nombre de personnages n’est pas perturbant, ceux-ci étant introduits au compte-gouttes. En outre, ils jouissent d’une vraie « trogne », et d’un caractère qui leur est propre. Le dessin semi-réaliste est très bon, le trait est tantôt simpliste, tantôt détaillé, avec un soin particulièrement remarquable dans les décors. Le noir et blanc est bien utilisé, et je n’imagine d’ailleurs pas cet album en couleurs… et puis, c’est quand même un fantôme qui nous raconte cela, non ? Au final, ce premier album est, selon moi, d’une très bonne qualité. Compte-tenu de la piètre performance d’autres productions ultra-commercialisées dans ce marché déjà bien rempli, le travail réalisé est remarquable… J’attends la suite avec impatience, et la nouvelle dédicace évidemment !
Le Dernier Voyage d'Alexandre de Humboldt
La surprise est de taille, je connaissais Etienne Leroux le dessinateur que j‘adore, me voilà bluffée par son talent de conteur, on ne pouvait rêver de meilleure prose pour décrire cette aventure, et quelle aventure ! À mi-chemin entre le conte, l’Histoire et le rêve, on se retrouve immergés dans un univers éthéré, fait de brouillard, de bateaux fantomatiques, de personnages théâtraux, de décors vaporeux, avec une toute petite touche de réalisme, venue d’on ne sait où, à moins que ce ne soit l’attachement presque irrésistible que l’on éprouve pour nos deux voyageurs Alexandre et Louise. On est inéluctablement happés dans cette course folle à l’insaisissable secret, dont on ne sait absolument rien, mais qu’importe, ce voyage nous est devenu vital, à eux comme à nous. La complicité qui unit ce couple atypique est d’une tendresse absolue, agrémentée parfois de quelques piques bien mérités. Je n’oublie pas le méchant de l’histoire, dont le nom m’échappe, petit pourceau arrogant qui malgré tout, et grâce à son humour corrosif, n’en est pas moins attachant. Gare à celui qui prendrait la voie de la distraction lors de sa lecture, car les auteurs font tout pour nous perdre, mais ce n’est que chimère que d’essayer, une fois pris dans le récit, on le suit pas à pas, sans en perdre une miette et en savourant chaque goutte. Ah ! Et toutes ces couleurs merveilleuses qu’il n’y a pas et que l’on est obligé d’imaginer ! Quel fabuleux plaisantin ce Vincent Froissard qui nous offre du rêve décoloré et tout à fait hypnotique, je ne sais plus si je viens de me réveiller ou de lire un livre magnifique, le souffle coupé par certaines apparitions à la limite du magique. On attend pas la suite, on la veut ! Et vite ! Excusez mon insolence mais le plaisir ne sait être patient.
Fais péter les basses, Bruno !
Bien sympa le dernier Baru ! Si l'on en croit l'auteur, il a voulu faire une "respiration" dans sa production habituelle et nous livrer une histoire décomplexée, un truc sans préparation, juste pour le fun, quelque part. Mais bon sang ne saurait mentir, c'est du Baru pur jus : des petites frappes qui vont bien sûr se viander lamentablement, des personnages ambigus qui eux vont s'en sortir presque sans dommage, et au milieu de tout ça un enfant, ou plutôt un personnage candide qui finalement va en tirer pas mal de bénéfice. Du pur Baru, je vous dis ! Côté dessin, on reconnaît bien son trait , assez inspiré par cette histoire drolatique, et l'on se prend à se marrer comme un couillon dans le métro tellement c'est sympathique. Un grand bonheur.
Scalped
J’ai le plaisir de vous présenter ce qui me semble être LE comic book du moment ! En règle générale, je préfère disposer de l’avis d’autres lecteurs et ne pas être le premier à investir. En l’occurrence, puisque tant la couverture que les planches de l’album que j’avais feuilletées m’avaient tapé dans l’œil, j’ai pris le risque… ce que je ne regrette décidément pas ! Le héros de ‘Scalped’ se nomme Dashiell Bad Horse. Depuis qu’il a regagné la réserve de Prairie rose dans le Dakota du sud, où il est né et a passé son enfance, Darshiell traîne sa dégaine de punk dans les débits de boisson où il passe le plus clair de son temps à provoquer des bagarres. Ce qui ne tarde pas à revenir aux oreilles de Lincoln Red Crow, l’homme qui règne en seigneur et maître sur la région. Ce dernier décide de mettre à profit les muscles de Dashiell, à qui il offre un poste dans la police tribale. La principale mission qui est alors confiée à Bad Horse consiste à démanteler une série de laboratoires de méthamphétamine. Tâche dont le héros, apparemment taillé pour le job, s’acquittera avec des méthodes dignes de Vic Mackey. Concernant l’ambiance générale de la réserve amérindienne, ce qui frappe surtout, c’est la misère qui est omniprésente. Le taux de chômage y est de 80 %, et le taux d’alcoolisme ne doit pas être en reste. Ce contexte de pauvreté et de crasse est admirablement retranscrit par des auteurs qui semblent solidement documentés. Riche en action, le scénario n’est pas simpliste pour autant. Les motivations du personnage central sont relativement floues. Par ailleurs, son retour au pays le confronte inévitablement aux fantômes de son passé. Quant au trait de Guéra, il est tout simplement magnifique ! Le dynamisme du dessin est véritablement impressionnant ! Il est bien entendu difficile d’évaluer une série dont seul le premier tome est paru, mais, si mes impressions devaient se confirmer par la suite, il ne me paraît pas impossible que ‘Scalped’ se révèle incontournable. Quoi qu’il en soit, pour ma part, j’attends la suite avec impatience ! Bref, amateurs de polars sombres et musclés, ne résistez pas davantage à la tentation ! -------------- M.A.J. 30.IX.2010 – après lecture du tome 2 Je termine le deuxième tome de Scalped que j’ai lu d’une traite. Et il confirme mes premières impressions : ‘Scalped’ est , à mon sens, l’un des meilleurs comics en circulation, ce qui en fait d’ailleurs très certainement mon comic book préféré après 100 bullets. C’est dire ! Sachant que ce deuxième volume rassemble les issues 6 à 11 et que les auteurs doivent tout doucement approcher de l’issue 40 dans le pays d’édition originale, cela nous promet encore quelques bons moments en compagnie de Dash’ et son entourage ! :) À lire ! À lire ! À lire !
Ultra Heaven
On se retrouve dans un sacré trip avec ce "Ultra Heaven"... On met un peu de temps à rentrer dedans, à comprendre qu'on suit finalement le parcours de Kab, ce junkie de troisième zone qui cherche à se foutre en l'air avec les paradis artificiels. L'univers décrit d'entrée est vraiment particulier, car toutes sortes de drogues circulent, et permettent de se mettre dans n'importe quel état d'esprit. Mais un peu par hasard, le jeune homme se retrouve à consommer quelque chose de plus fort que tout ce qu'il connaît, et ne sait pas encore qu'il va mettre le pied en zone très dangereuse... Elément intéressant à l'heure où l'on se penche sur la question de la nécessité des salles de shoot, ici ce sont carrément des zones commerciales qui y sont consacrées... Le dessin de Koike, assez réaliste, nous plonge donc au coeur des trips de Kab, de ses rêves, de ses illusions... C'est fort, très fort. Visuellement j'ai pris une claque comparable à celle d'Otomo pour Akira, avec près de 20 ans d'écart. Ma note de 3/5 est une note d'attente, mais nul doute que si la suite est du même tonneau, elle sera revue à la hausse.
Le Troisième Testament - Julius
Présentée comme "l'antésuite" (un joli néologisme) de la première série, on y découvre le pourquoi de ce troisième testament, et de l'implication du fameux Julius (celui dont on parle tant au passé dans l'histoire originelle) dans son apparition et sa protection. Un premier tome conséquent (+ de 75 pages !), nous décrivant une fresque ésotérique sur fond historique magistralement mise en scène, au dessin assez proche de celui d'Alice dans la première quadrilogie (et presque aussi beau), et qui donne envie de découvrir la suite. On regrettera toutefois deux belles fôtes d'ortograf, inadmissibles dans une œuvre médiatisée à ce point (et dont on s'attend que l'édition soit irréprochable). Note : 4,5/5
Mémoires d'un 38
Plus qu'une œuvre exceptionnelle c'est un coup de cœur, car toutes ces histoires courtes ne sont pas foncièrement originales, elles ne recèlent pas vraiment de surprises ou de réel suspense, tout l'intérêt réside dans la manière dont ce P38 nous est présenté. Faisant le lien entre tous les personnages très hétéroclites qui parsèment cette histoire, l'auteur l'a doté d’une caractéristique qui fait tout son charme : la parole. Ce charmant flingue est aussi froid que l’acier dont il est fait, il n’éprouve pas de remords, il est ce qu'il est, un tueur et c’est tout, par contre il crée avec chaque nouveau propriétaire un lien affectif plein de complicité. La narration est simple mais efficace, elle ne tire pas à blanc et atteint sa cible à chaque fois. Les histoires des heureux ou malchanceux… détenteurs de cette jolie machine sont variées, bien que se cantonnant la plupart du temps à des personnalités récurrentes, voyous, flics, alcooliques, père de famille, clochards, etc. L’ambiance de cette bd qui brasse le chaud et le froid, la vie et la mort, est soutenue par un graphisme haut en couleur et d’un réalisme dont on ne pouvait rêver mieux. Il y a profusion de personnages et pourtant les visages très expressifs changent réellement d‘une histoire à l‘autre, les décors sont fouillés, même les quelques scènes érotiques sont réussies et ne tombent jamais mal, elles sont justifiées par l’histoire et bien mises en scène. Une bd qui ne paie pas de mine mais qui fait mal… Bang, bang.