Quelle ambiance dans ce Pedrosa !!!
Il nous a époustouflé avec Trois ombres et bien fait rire avec Auto Bio. Il revient magistral avec une BD douce et mélancolique porté par un dessin superbe et des couleurs chaudes orangées qui collent parfaitement à l'ambiance !
Un récit semi-autobiographique très touchant et qui prend de la saveur au fur et à mesure des pages !
200 pages qui passent trop vite. On voudrait en garder encore un peu tellement on prend du plaisir à savourer cette Bd magnifique !
C’est la première adaptation de Melville et de son célèbre cachalot blanc que je lis. Comme mes prédécesseurs, j’ai bien apprécié ma lecture. Aux dires d’experts (Spooky en tête), le roman est pourtant difficile à s’approprier, ce qui génère bien souvent des adaptations pas à la hauteur.
L’intelligence de Mallet est de positionner son récit avant que ne débute celui de Melville. Cette série est quelque part la genèse du « Moby Dick » mondialement connu. Et je dois dire que c’est une réussite. La détermination de Achab et son désir de vengeance aveugle sont particulièrement bien palpables. Mallet remonte à l’enfance d’Achab, lorsque celui-ci perdit son père tué par un cachalot blanc. Ce fut le premier d’une longue série . . . Au-delà de cette histoire de vengeance, ce récit est l’occasion d’en apprendre davantage sur la vie à bord de baleiniers et de voyager un peu, notamment chez des tribus anthropophages. A noter que cette bd, tout comme le roman, est l’occasion de s’interroger sur la personnification du bien et du mal. Tout n’est pas blanc (excepté la baleine) ou noir, mais plutôt gris.
Une formidable épopée, bien que tragique . . .
Yes ! Ahhhhh de la (très) bonne SF ! Que c'est bon, que c'est doux, que ça grince... ça vous rend un peu fou. Une absinthe en puissance, quoi !
Luc Brunschwig relance sur les rails un projet qui trainait dans ses cartons depuis 12 ans. Il faut croire que l'âge bonifie le spiritueux qui nous est ici distillé de la plus belle des manières. Car le nouveau comparse qu'il s'est attaché pour nous servir son nectar fait des merveilles !
Roberto Ricci, que je découvre avec cet album, a un réel talent qui vous saute à la gueule dès la première planche. Le trait, l'ambiance, les personnages : 3 planches et l'immersion est totale ! Monplaisir est à nous, L'Happy Hour peut commencer !
Passé la première gorgée qui rode le gosier, vos papilles en redemandent ! Va falloir huiler le coude et que le service ne laisse pas à désirer. Heureusement A.L.I.C.E., en vrai Maitresse Artificielle de Cérémonie qui se respecte, a le sens du spectacle. Ça tombe bien, Monplaisir est faite pour ça ! Et pas de demi mesure s'il vous plait ! Là c'est tournée des grands ducs ! La bougresse sait y faire, quitte à couper quelques fils des pantins qui jouent sa partition pour ajouter un peu de piment à son cocktail médiatique.
Et puis y'a Zach'... Zach' et son héros imaginaire, genre Undertaker, avec qui il se tape la causette, parce que Zach' bah il débarque un peu dans cet univers de fête artificielle. Il intègre la police de Monplaisir et découvre un peu comme nous, le ciment décrépi qui sert de fondation à cette mégalopole de la jouissance où tout est régi, contrôlé et scénarisé.
Reste le noyau d'olive qui tombe parfois au fond du verre... Cet imprévu improbable qui va conduire notre Zach' au devant de la scène...
Mais ça, ça sera pour la prochaine tournée qu'on attend au plus vite !
En tout cas, ce premier tome est un pur régal. Espérons que la suite soit aussi belle et efficace que ce premier opus parfaitement muri et réalisé avec maestria.
Chouette surprise avec ce diptyque passé plutôt inaperçu.
On est d'abord convié à participer à une séance de spiritisme réunissant Hugo, Balzac, Flaubert, Dumas et d'autres. Puis on bascule, en quelque sorte, dans l'esprit de l'auteur des Contemplations, qui entame "en live" un long poème blasphématoire qui nous emmène à l'époque biblique, racontant l'histoire de Loth qui accepta d'aller à Sodome pour éviter la mort de faim à son peuple. Pour en finir [SPOILER] sur le récit de l'inceste dudit Loth -mais à l'insu de son plein gré, vu qu'il était bourré- avec ses filles.
Ce récit mêle donc plusieurs genres : un huis-clos aux allures de thriller (en fin de parcours) dans les années 1840, le récit biblique et la couche érotique avec de nombreuses cases aux seins, pénis et foufounes à l'air. L'ensemble est très agréable, et pas seulement grâce au trait sensuel de Julien Barthélémy ; la relation entre la colère d'Hugo et la conclusion de la partie biblique est évidente, la toute fin du diptyque ne se justifiant finalement que peu, même si elle permet aux auteurs de mettre en scène une autre figure littéraire de l'époque, assortie d'une lettre aux accents coquins. le récit se tient bien, on est un peu ennuyé pour ce pauvre Loth qui voit tout son peuple céder aux avances lubriques de leur entourage sodomite. C'est aussi l'occasion de mettre en scène le stratagème mis sur pied par les deux cités voisines (Sodome et Gomorrhe, donc) pour amener les Hébreux dans leur piège.
Le travail de Julien Barthélémy est de qualité, malgré un niveau de débutant, qui se voit essentiellement dans quelques erreurs de morphologie ou des postures un peu figées. Son style historique réaliste s'accorde bien avec le récit, et il se sort globalement bien de la contrainte de nudité quasi permanente.
Intéressant, joli, bien amené, un diptyque qui vaut au moins la lecture.
Cet album mérite autant son 4/5 que son prix de 15€. En effet Love est une BD magnifique sur 2 plans : la palette graphique et la mise en scène.
La palette graphique : chaque case est superbement colorée, on peut voir le tigre dans toutes les positions animales qu'il soit. Le rendu de la forêt tropicale est de toute beauté.
La mise en scène et les cadrages sont aussi superbes.
Au niveau du scénario, j'ai fortement apprécié les aventures de ce tigre, mais aussi toutes les petites histoires entre animaux (les escargots ou les paons par exemple), qui rajoutent à cet ouvrage une saveur particulière.
Je conseille vivement l'achat.
Après 127 avis, il me semble inutile de m'étendre sur les qualités scénaristiques et visuelles de cette superbe série.
Je dirai juste, que jusqu'à présent, avec ma maigre culture de bédéphile, si je ne devais en choisir qu'une, ce serait certainement celle-là.
Bien que, comme le disent certains, les scénarii sont inégaux et parfois convenus, pour ma part, "l'animalisation" des personnages confère à cette série un charme indéniable. Ceci m'a beaucoup fait penser à une série animée qui a marqué mon enfance : Sherlock Holmes dont les premiers épisodes furent dessinés par un certain Hayao Miyazaki. Il y a pire comme comparaison me direz-vous...
J'ai ainsi trouvé particulièrement intéressant et innovant le choix de chaque espèce selon la nature ou la position sociale du personnage. L'ensemble est ainsi magnifiquement dessiné, que ce soit les décors, les mouvements et les mimiques des visages.
Coté scénario, on retrouve effectivement une ambiance noire des polars des années 50 avec une intrigue qui tend à s'enrichir au fil des tomes, ce qui est assez rare pour être noté.
Après lecture Tome 4 (09/10/11)
Au niveau du dessin, la qualité est toujours là avec des personnages et des décors hauts en couleurs. L'ambiance de la Nouvelle-Orléans des années 50 est parfaitement retranscrite. Un léger bémol pour l'intrigue à laquelle j'ai légèrement moins accrochée que celle des précédents tomes mais pas de quoi baisser ma note :) Du tout bon encore !
SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 9/10
GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 10/10
NOTE GLOBALE : 19/20
Ouah ! Quelle claque en pleine poire j’ai pris avec la lecture de ce Batman - Un Long Halloween. Beaucoup mieux que l’autre (soi-disant) œuvre de Franck Miller, tant au niveau du dessin que du scénario. Je me suis procuré la dernière édition, la DC Deluxe. La version « Absolute » tourne autour des 100 euros tandis que la 1ère édition sortie fin des années 90 est trouvable d’occasion sur le net, mais franchement, c’est la DC Deluxe qui vaut vraiment le coût.
La bd en elle-même est excellente et mérite largement 4 étoiles mais dans sa version intégrale, ça devient bien plus que cela, c’est un objet magnifique, une couverture plastifiée superbe avec Batman dessiné façon aquarelle et avec aussi un préambule de Christopher Nolan qui a l’honnêteté de reconnaître que le comic de Sale et Loeb l’a grandement inspiré pour réaliser ses films, rien que ça ! 28 euros donc, pour un comic culte, un pavé de plus de 300 pages, oui, ça les vaut !
D’abord, le positif : L’histoire se résume a un bon thriller, somme toute assez classique (qui ne veut pas dire simple) et c’est suffisamment bien écrit pour qu’on ait envie d’aller jusqu’au bout de l’intrigue (on veut savoir qui est ce fameux tueur en série). Loeb met en avant les personnages autrefois considérés comme secondaires (à cause notamment des films de Schumacher et Burton) comme Harvey Dent ou Jeff Gordon, et à l’inverse, les vilains méchants pas beaux, ceux que tout le monde connaît comme les principaux ennemis de Batman (Joker, épouvantail…) sont rétrogradés au rang de faire valoir. Le dessin lui, n’est pas de toute beauté mais il est efficace. Disons que, parfois, c’est magnifique en double page mais c'est efficace avant tout.
Mais toute œuvre culte a aussi des défauts et Un Long Halloween ne fait pas exception. Le scénario est prenant, ça c’est clair. Mais je ne suis pas du tout d’accord avec certains commentaires sur le soi-disant suspense quant à l’identité de « Holiday » (le tueur en série). Même si on n'a la réponse qu’à la fin (comme tout bon thriller), j’ai su au bout de… allez, 50 pages, qui allait être le tueur en série. Honnêtement, quand on est un peu habitué à ce genre de récit, on devine très vite qui est le tueur. Donc ce n’est pas top côté suspense. Et la « révélation finale », celle des 3 dernières pages, ne m’a pas paru crédible du tout (pour plusieurs raisons que je ne spoilerai pas mais je ne crois pas être le seul à penser comme cela). Je pense que Loeb savait que le lecteur devinerait très vite l’identité de « Holiday » et qu’il a voulu apporter une sorte de « cliffhanger » à la toute fin, histoire de dire « j’vous ai bien eu, j’suis pas si bête quand même ! » mais je n’y ai pas cru une seconde.
La qualité principale de Batman est son scénario long et intense (300 pages !!!), ce qui est assez paradoxale car les rares défauts résident eux aussi dans l’histoire, notamment la révélation du tueur en série, ou bien les super méchants pas toujours très bien placés dans le récit (je n’ai pas compris l’intérêt d’intégrer le Joker ou le Pingouin). Il y a aussi la voix off de Batman, trop répétitive et trop présente à mon goût alors que pas toujours nécessaire. Mais bon tout ça ce n’est rien comparé aux points positifs, beaucoup trop longs à citer.
Le Louvre... Monstre sacré, temple de l'art par excellence, qui regorge et cache en son sein des trésors : bijoux, peintures, sculptures, évidement... mais c'est ici l'écrin qui prime. Tout est ici fait pour nous vriller le regard, et s'oublier un temps à la contemplation.
C'est par ailleurs cet oubli que convoite notre protagoniste : plutôt que de finir encadré comme je ne sais quel chef d’œuvre du musée, la célébration de sa fin de carrière organisée au Louvre en son honneur, lui fait horreur ; cette nuit au musée sera alors pour lui éclipse. Restait à trouver la lune qui le ferait disparaitre...
Armé de deux bouteilles, la rencontre improbable se fait alors comme par enchantement : une muse s'amuse et une douce folie s'empare de notre chaste couple. Partie de cache-cache, où les trésors de ces lieux se révèlent une dernière fois : s'il est parfois facile de s'abandonner face à une œuvre, il reste à trouver celle qui nous perdra.
A défaut de chef-d’œuvre, Christian Durieux nous propose ici une BD forte et élégante qui nous plonge de manière originale dans les coursives du Louvre. Une bien belle invitation en tout cas, qui mêle grâce et grain de folie de la plus belle des manières : tout en poésie...
Un bon 3.5 pour cette BD
Que dire devant l'indicible ? Il m'a fallu des années pour avoir le courage d'ouvrir ce monument. Je n'ai pas réussi à le lire d'une traite. Il m'a fallu quinze jours pour attaquer la deuxième partie, qui démarre avec l'arrivée à Auschwitz. Et l'expérience a été conforme à l'idée que je m'en faisais. Elle m'a hanté plusieurs semaines.
L'horreur absolue ne nous est pas assénée d'un grand coup qui anesthésierait la conscience à trop la sidérer. Non, on entre petit à petit, jour après jour, recul après recul, dans l'insupportable. On prend le temps de connaître le personnage principal, Vladek Spiegelman, homme loin d'être parfait ou héroïque, qui ne se singularise, on ne s'en rend compte que peu à peu, que par une hallucinante capacité à survivre.
Il n'a pu raconter que parce qu'il avait survécu. Peut-être est-il la seule personne à avoir passé dix mois à Auschwitz et à en être ressorti vivant, à avoir "habité" à Auschwitz, là où la plupart ne venaient qu'y mourir. C'est cette incroyable rareté, ce mélange de chance et d'opiniâtreté, qui rendent son témoignage si précieux. Vladek Spiegelman est une anomalie statistique. De ceux qui en avaient tant vu, aucun n'était censé revenir.
Mais Maus, c'est aussi un récit de l'après : comment vivre avec ça ? Qu'est ce que les survivants peuvent transmettre à leurs enfants ? On sent l'auteur hanté lui aussi par ce passé dont il hérite mais qui ne pourra jamais lui appartenir.
En réalité, ce passé, ce questionnement, c'est le nôtre à tous. Nous devrons vivre en sachant que ça a vraiment eu lieu.
Le sujet de l'euthanasie est un thème tabou, sensible, un véritable enjeu éthique et politique dans notre société. A l'heure actuelle la question n'est toujours pas tranchée, et les cas médiatisés s'enchaînent, attisant les invectives des deux bords.
En parler dans une bande dessinée est une idée qui va de soi, car le poids des mots, que ce soient ceux de la personne en phase terminale ou de ses proches, mais aussi les regards, les attitudes, les ambiances, pèsent autant dans la balance. Sylvain Ricard, s'il n'a pas vécu une telle situation, a pourtant choisi d'en parler. Mais sans forcément trancher, ou donner son opinion en la matière, puisqu'il convoque dans son récit les parties prenantes (ou qui se sentent concernées par la question), à savoir : le malade, ses proches, le corps médical et le clergé. Chacun avance ses arguments, qui ont leur propre logique interne, et même si, bien sûr, on passe beaucoup plus de temps avec Monsieur Vanadris et son fils, il faut saluer ce choix de laisser la parole à tout le monde.
Lorsque le malade s'en va, on ne sait pas, finalement, si son fils a accédé à sa demande ou pas. Et finalement cela n'a pas d'importance. C'est à chacun de nous de savoir ce qu'il souhaiterait en de telles circonstances. Je l'ai dit en préambule, c'est un sujet fort, et le scénariste a placé des moments d'une grande émotion dans sa trame. Curieusement, celui qui m'a le plus touché, parlé, n'est pas celui où le père passe en compagnie de son fils sa dernière nuit. Mais plutôt celle où face à une crise de son père, le fils voit toute sa détresse, sa douleur et ses supplications dans son regard. Encore plus que dans son corps qui se meurt.
Et c'est là qu'intervient Isaac Wens ; ils sont rares, les dessinateurs capables de faire passer ce genre d'émotions dans deux pupilles dessinées. Isaac Wens, dont je découvre presque le travail à cette occasion, est bouleversant d'efficacité. Peut-être parce qu'il a été confronté à une situation semblable, il a su interpréter, mais aussi infléchir le récit de son compère.
Ro, dans son avis, souligne l'aspect lent, peut-être un chouïa ennuyeux de celui-ci ; je pense qu'au contraire c'est le meilleur tempo pour parler d'un sujet ayant trait à la souffrance, au deuil, à la dignité et à l'amour. Cela m'a permis de réfléchir sereinement, le temps d'une lecture, aussi prenante que fugace, à la question.
Merci messieurs.
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Quelle ambiance dans ce Pedrosa !!! Il nous a époustouflé avec Trois ombres et bien fait rire avec Auto Bio. Il revient magistral avec une BD douce et mélancolique porté par un dessin superbe et des couleurs chaudes orangées qui collent parfaitement à l'ambiance ! Un récit semi-autobiographique très touchant et qui prend de la saveur au fur et à mesure des pages ! 200 pages qui passent trop vite. On voudrait en garder encore un peu tellement on prend du plaisir à savourer cette Bd magnifique !
Achab
C’est la première adaptation de Melville et de son célèbre cachalot blanc que je lis. Comme mes prédécesseurs, j’ai bien apprécié ma lecture. Aux dires d’experts (Spooky en tête), le roman est pourtant difficile à s’approprier, ce qui génère bien souvent des adaptations pas à la hauteur. L’intelligence de Mallet est de positionner son récit avant que ne débute celui de Melville. Cette série est quelque part la genèse du « Moby Dick » mondialement connu. Et je dois dire que c’est une réussite. La détermination de Achab et son désir de vengeance aveugle sont particulièrement bien palpables. Mallet remonte à l’enfance d’Achab, lorsque celui-ci perdit son père tué par un cachalot blanc. Ce fut le premier d’une longue série . . . Au-delà de cette histoire de vengeance, ce récit est l’occasion d’en apprendre davantage sur la vie à bord de baleiniers et de voyager un peu, notamment chez des tribus anthropophages. A noter que cette bd, tout comme le roman, est l’occasion de s’interroger sur la personnification du bien et du mal. Tout n’est pas blanc (excepté la baleine) ou noir, mais plutôt gris. Une formidable épopée, bien que tragique . . .
Urban
Yes ! Ahhhhh de la (très) bonne SF ! Que c'est bon, que c'est doux, que ça grince... ça vous rend un peu fou. Une absinthe en puissance, quoi ! Luc Brunschwig relance sur les rails un projet qui trainait dans ses cartons depuis 12 ans. Il faut croire que l'âge bonifie le spiritueux qui nous est ici distillé de la plus belle des manières. Car le nouveau comparse qu'il s'est attaché pour nous servir son nectar fait des merveilles ! Roberto Ricci, que je découvre avec cet album, a un réel talent qui vous saute à la gueule dès la première planche. Le trait, l'ambiance, les personnages : 3 planches et l'immersion est totale ! Monplaisir est à nous, L'Happy Hour peut commencer ! Passé la première gorgée qui rode le gosier, vos papilles en redemandent ! Va falloir huiler le coude et que le service ne laisse pas à désirer. Heureusement A.L.I.C.E., en vrai Maitresse Artificielle de Cérémonie qui se respecte, a le sens du spectacle. Ça tombe bien, Monplaisir est faite pour ça ! Et pas de demi mesure s'il vous plait ! Là c'est tournée des grands ducs ! La bougresse sait y faire, quitte à couper quelques fils des pantins qui jouent sa partition pour ajouter un peu de piment à son cocktail médiatique. Et puis y'a Zach'... Zach' et son héros imaginaire, genre Undertaker, avec qui il se tape la causette, parce que Zach' bah il débarque un peu dans cet univers de fête artificielle. Il intègre la police de Monplaisir et découvre un peu comme nous, le ciment décrépi qui sert de fondation à cette mégalopole de la jouissance où tout est régi, contrôlé et scénarisé. Reste le noyau d'olive qui tombe parfois au fond du verre... Cet imprévu improbable qui va conduire notre Zach' au devant de la scène... Mais ça, ça sera pour la prochaine tournée qu'on attend au plus vite ! En tout cas, ce premier tome est un pur régal. Espérons que la suite soit aussi belle et efficace que ce premier opus parfaitement muri et réalisé avec maestria.
Victor Hugo et l'affaire des filles de Loth
Chouette surprise avec ce diptyque passé plutôt inaperçu. On est d'abord convié à participer à une séance de spiritisme réunissant Hugo, Balzac, Flaubert, Dumas et d'autres. Puis on bascule, en quelque sorte, dans l'esprit de l'auteur des Contemplations, qui entame "en live" un long poème blasphématoire qui nous emmène à l'époque biblique, racontant l'histoire de Loth qui accepta d'aller à Sodome pour éviter la mort de faim à son peuple. Pour en finir [SPOILER] sur le récit de l'inceste dudit Loth -mais à l'insu de son plein gré, vu qu'il était bourré- avec ses filles. Ce récit mêle donc plusieurs genres : un huis-clos aux allures de thriller (en fin de parcours) dans les années 1840, le récit biblique et la couche érotique avec de nombreuses cases aux seins, pénis et foufounes à l'air. L'ensemble est très agréable, et pas seulement grâce au trait sensuel de Julien Barthélémy ; la relation entre la colère d'Hugo et la conclusion de la partie biblique est évidente, la toute fin du diptyque ne se justifiant finalement que peu, même si elle permet aux auteurs de mettre en scène une autre figure littéraire de l'époque, assortie d'une lettre aux accents coquins. le récit se tient bien, on est un peu ennuyé pour ce pauvre Loth qui voit tout son peuple céder aux avances lubriques de leur entourage sodomite. C'est aussi l'occasion de mettre en scène le stratagème mis sur pied par les deux cités voisines (Sodome et Gomorrhe, donc) pour amener les Hébreux dans leur piège. Le travail de Julien Barthélémy est de qualité, malgré un niveau de débutant, qui se voit essentiellement dans quelques erreurs de morphologie ou des postures un peu figées. Son style historique réaliste s'accorde bien avec le récit, et il se sort globalement bien de la contrainte de nudité quasi permanente. Intéressant, joli, bien amené, un diptyque qui vaut au moins la lecture.
Love (Brrémaud)
Cet album mérite autant son 4/5 que son prix de 15€. En effet Love est une BD magnifique sur 2 plans : la palette graphique et la mise en scène. La palette graphique : chaque case est superbement colorée, on peut voir le tigre dans toutes les positions animales qu'il soit. Le rendu de la forêt tropicale est de toute beauté. La mise en scène et les cadrages sont aussi superbes. Au niveau du scénario, j'ai fortement apprécié les aventures de ce tigre, mais aussi toutes les petites histoires entre animaux (les escargots ou les paons par exemple), qui rajoutent à cet ouvrage une saveur particulière. Je conseille vivement l'achat.
Blacksad
Après 127 avis, il me semble inutile de m'étendre sur les qualités scénaristiques et visuelles de cette superbe série. Je dirai juste, que jusqu'à présent, avec ma maigre culture de bédéphile, si je ne devais en choisir qu'une, ce serait certainement celle-là. Bien que, comme le disent certains, les scénarii sont inégaux et parfois convenus, pour ma part, "l'animalisation" des personnages confère à cette série un charme indéniable. Ceci m'a beaucoup fait penser à une série animée qui a marqué mon enfance : Sherlock Holmes dont les premiers épisodes furent dessinés par un certain Hayao Miyazaki. Il y a pire comme comparaison me direz-vous... J'ai ainsi trouvé particulièrement intéressant et innovant le choix de chaque espèce selon la nature ou la position sociale du personnage. L'ensemble est ainsi magnifiquement dessiné, que ce soit les décors, les mouvements et les mimiques des visages. Coté scénario, on retrouve effectivement une ambiance noire des polars des années 50 avec une intrigue qui tend à s'enrichir au fil des tomes, ce qui est assez rare pour être noté. Après lecture Tome 4 (09/10/11) Au niveau du dessin, la qualité est toujours là avec des personnages et des décors hauts en couleurs. L'ambiance de la Nouvelle-Orléans des années 50 est parfaitement retranscrite. Un léger bémol pour l'intrigue à laquelle j'ai légèrement moins accrochée que celle des précédents tomes mais pas de quoi baisser ma note :) Du tout bon encore ! SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 9/10 GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 10/10 NOTE GLOBALE : 19/20
Batman - Un long Halloween
Ouah ! Quelle claque en pleine poire j’ai pris avec la lecture de ce Batman - Un Long Halloween. Beaucoup mieux que l’autre (soi-disant) œuvre de Franck Miller, tant au niveau du dessin que du scénario. Je me suis procuré la dernière édition, la DC Deluxe. La version « Absolute » tourne autour des 100 euros tandis que la 1ère édition sortie fin des années 90 est trouvable d’occasion sur le net, mais franchement, c’est la DC Deluxe qui vaut vraiment le coût. La bd en elle-même est excellente et mérite largement 4 étoiles mais dans sa version intégrale, ça devient bien plus que cela, c’est un objet magnifique, une couverture plastifiée superbe avec Batman dessiné façon aquarelle et avec aussi un préambule de Christopher Nolan qui a l’honnêteté de reconnaître que le comic de Sale et Loeb l’a grandement inspiré pour réaliser ses films, rien que ça ! 28 euros donc, pour un comic culte, un pavé de plus de 300 pages, oui, ça les vaut ! D’abord, le positif : L’histoire se résume a un bon thriller, somme toute assez classique (qui ne veut pas dire simple) et c’est suffisamment bien écrit pour qu’on ait envie d’aller jusqu’au bout de l’intrigue (on veut savoir qui est ce fameux tueur en série). Loeb met en avant les personnages autrefois considérés comme secondaires (à cause notamment des films de Schumacher et Burton) comme Harvey Dent ou Jeff Gordon, et à l’inverse, les vilains méchants pas beaux, ceux que tout le monde connaît comme les principaux ennemis de Batman (Joker, épouvantail…) sont rétrogradés au rang de faire valoir. Le dessin lui, n’est pas de toute beauté mais il est efficace. Disons que, parfois, c’est magnifique en double page mais c'est efficace avant tout. Mais toute œuvre culte a aussi des défauts et Un Long Halloween ne fait pas exception. Le scénario est prenant, ça c’est clair. Mais je ne suis pas du tout d’accord avec certains commentaires sur le soi-disant suspense quant à l’identité de « Holiday » (le tueur en série). Même si on n'a la réponse qu’à la fin (comme tout bon thriller), j’ai su au bout de… allez, 50 pages, qui allait être le tueur en série. Honnêtement, quand on est un peu habitué à ce genre de récit, on devine très vite qui est le tueur. Donc ce n’est pas top côté suspense. Et la « révélation finale », celle des 3 dernières pages, ne m’a pas paru crédible du tout (pour plusieurs raisons que je ne spoilerai pas mais je ne crois pas être le seul à penser comme cela). Je pense que Loeb savait que le lecteur devinerait très vite l’identité de « Holiday » et qu’il a voulu apporter une sorte de « cliffhanger » à la toute fin, histoire de dire « j’vous ai bien eu, j’suis pas si bête quand même ! » mais je n’y ai pas cru une seconde. La qualité principale de Batman est son scénario long et intense (300 pages !!!), ce qui est assez paradoxale car les rares défauts résident eux aussi dans l’histoire, notamment la révélation du tueur en série, ou bien les super méchants pas toujours très bien placés dans le récit (je n’ai pas compris l’intérêt d’intégrer le Joker ou le Pingouin). Il y a aussi la voix off de Batman, trop répétitive et trop présente à mon goût alors que pas toujours nécessaire. Mais bon tout ça ce n’est rien comparé aux points positifs, beaucoup trop longs à citer.
Un Enchantement
Le Louvre... Monstre sacré, temple de l'art par excellence, qui regorge et cache en son sein des trésors : bijoux, peintures, sculptures, évidement... mais c'est ici l'écrin qui prime. Tout est ici fait pour nous vriller le regard, et s'oublier un temps à la contemplation. C'est par ailleurs cet oubli que convoite notre protagoniste : plutôt que de finir encadré comme je ne sais quel chef d’œuvre du musée, la célébration de sa fin de carrière organisée au Louvre en son honneur, lui fait horreur ; cette nuit au musée sera alors pour lui éclipse. Restait à trouver la lune qui le ferait disparaitre... Armé de deux bouteilles, la rencontre improbable se fait alors comme par enchantement : une muse s'amuse et une douce folie s'empare de notre chaste couple. Partie de cache-cache, où les trésors de ces lieux se révèlent une dernière fois : s'il est parfois facile de s'abandonner face à une œuvre, il reste à trouver celle qui nous perdra. A défaut de chef-d’œuvre, Christian Durieux nous propose ici une BD forte et élégante qui nous plonge de manière originale dans les coursives du Louvre. Une bien belle invitation en tout cas, qui mêle grâce et grain de folie de la plus belle des manières : tout en poésie... Un bon 3.5 pour cette BD
Maus
Que dire devant l'indicible ? Il m'a fallu des années pour avoir le courage d'ouvrir ce monument. Je n'ai pas réussi à le lire d'une traite. Il m'a fallu quinze jours pour attaquer la deuxième partie, qui démarre avec l'arrivée à Auschwitz. Et l'expérience a été conforme à l'idée que je m'en faisais. Elle m'a hanté plusieurs semaines. L'horreur absolue ne nous est pas assénée d'un grand coup qui anesthésierait la conscience à trop la sidérer. Non, on entre petit à petit, jour après jour, recul après recul, dans l'insupportable. On prend le temps de connaître le personnage principal, Vladek Spiegelman, homme loin d'être parfait ou héroïque, qui ne se singularise, on ne s'en rend compte que peu à peu, que par une hallucinante capacité à survivre. Il n'a pu raconter que parce qu'il avait survécu. Peut-être est-il la seule personne à avoir passé dix mois à Auschwitz et à en être ressorti vivant, à avoir "habité" à Auschwitz, là où la plupart ne venaient qu'y mourir. C'est cette incroyable rareté, ce mélange de chance et d'opiniâtreté, qui rendent son témoignage si précieux. Vladek Spiegelman est une anomalie statistique. De ceux qui en avaient tant vu, aucun n'était censé revenir. Mais Maus, c'est aussi un récit de l'après : comment vivre avec ça ? Qu'est ce que les survivants peuvent transmettre à leurs enfants ? On sent l'auteur hanté lui aussi par ce passé dont il hérite mais qui ne pourra jamais lui appartenir. En réalité, ce passé, ce questionnement, c'est le nôtre à tous. Nous devrons vivre en sachant que ça a vraiment eu lieu.
La Mort dans l'âme
Le sujet de l'euthanasie est un thème tabou, sensible, un véritable enjeu éthique et politique dans notre société. A l'heure actuelle la question n'est toujours pas tranchée, et les cas médiatisés s'enchaînent, attisant les invectives des deux bords. En parler dans une bande dessinée est une idée qui va de soi, car le poids des mots, que ce soient ceux de la personne en phase terminale ou de ses proches, mais aussi les regards, les attitudes, les ambiances, pèsent autant dans la balance. Sylvain Ricard, s'il n'a pas vécu une telle situation, a pourtant choisi d'en parler. Mais sans forcément trancher, ou donner son opinion en la matière, puisqu'il convoque dans son récit les parties prenantes (ou qui se sentent concernées par la question), à savoir : le malade, ses proches, le corps médical et le clergé. Chacun avance ses arguments, qui ont leur propre logique interne, et même si, bien sûr, on passe beaucoup plus de temps avec Monsieur Vanadris et son fils, il faut saluer ce choix de laisser la parole à tout le monde. Lorsque le malade s'en va, on ne sait pas, finalement, si son fils a accédé à sa demande ou pas. Et finalement cela n'a pas d'importance. C'est à chacun de nous de savoir ce qu'il souhaiterait en de telles circonstances. Je l'ai dit en préambule, c'est un sujet fort, et le scénariste a placé des moments d'une grande émotion dans sa trame. Curieusement, celui qui m'a le plus touché, parlé, n'est pas celui où le père passe en compagnie de son fils sa dernière nuit. Mais plutôt celle où face à une crise de son père, le fils voit toute sa détresse, sa douleur et ses supplications dans son regard. Encore plus que dans son corps qui se meurt. Et c'est là qu'intervient Isaac Wens ; ils sont rares, les dessinateurs capables de faire passer ce genre d'émotions dans deux pupilles dessinées. Isaac Wens, dont je découvre presque le travail à cette occasion, est bouleversant d'efficacité. Peut-être parce qu'il a été confronté à une situation semblable, il a su interpréter, mais aussi infléchir le récit de son compère. Ro, dans son avis, souligne l'aspect lent, peut-être un chouïa ennuyeux de celui-ci ; je pense qu'au contraire c'est le meilleur tempo pour parler d'un sujet ayant trait à la souffrance, au deuil, à la dignité et à l'amour. Cela m'a permis de réfléchir sereinement, le temps d'une lecture, aussi prenante que fugace, à la question. Merci messieurs.