Georges et la Mort

Note: 3.63/5
(3.63/5 pour 8 avis)

L'histoire d'un petit musicien que la Mort décida, un jour, d'épargner...


Chats Georges Brassens La Mort Musique Paris

Ce jour là, La Mort devait abattre sa faux sur Georges, un musicien. Malheureusement, elle tomba sous son charme et fut incapable de le tuer ! Par amour pour ses chansons, elle prit le risque de l'épargner. Qui pouvait donc bien se cacher derrière Georges, ce moustachu qui ne se sépare jamais de sa pipe et de sa guitare ? Comment pouvait-il réussir à émouvoir quelqu'un comme la Mort ? Mêlant humour et poésie, ce roman graphique raconte l'histoire d'une amitié improbable, tout en s'inspirant de la vie réelle de Georges Brassens, l'un des chanteurs français les plus appréciés de son temps...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 27 Octobre 2011
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Georges et la Mort © 12 Bis 2011
Les notes
Note: 3.63/5
(3.63/5 pour 8 avis)
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01/11/2011 | Spooky
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L'avatar du posteur Noirdésir

Je suis un grand amateur de la poésie truculente et populaire, des airs tristes et enjoués de Georges Brassens, et je connais assez bien sa vie. Je pense être le cœur de cible de ce petit ouvrage. En effet, le récit est truffé d’allusion à son œuvre (des lieux qu’il a chantés, comme Paris, Brive ou Sète, mais aussi et surtout beaucoup de ses chansons célèbres – les exemples sont très nombreux au fil des pages) ou à sa vie (surtout la période des vaches maigres, lorsqu’il vivotait chez Jeanne – mais aussi sur la fin lorsque, devenu malgré lui « vedette », il habitait dans les Yvelines à Crespières). Le récit est centré sur la période de dèche (qu’il avait magnifiée et détournée dans son roman « La tour des miracles »), avant qu’il ne « perce » (bizarre que l’impasse ait été faite sur la rencontre avec Patachou au début des années 1950). Mais on sent que Blaise Guinin connait son bonhomme, son œuvre, et surtout qu’il l’aime. C’est en effet une déclaration d’amour à Brassens et ce qu’il représentait. La grande hypocrisie de la « bien-pensance » (représentée ici par les commères qui déblatèrent sur lui dans son dos, le dépouillent lorsqu’elles le croient mort, les flics un peu cons et obtus qui lui cherchent des noises ou ce couple adultère qui fornique en l’accusant d’être un danger pour les bonnes mœurs), mais aussi l’amitié indéfectible pour ses proches, l’homme est bien cerné et brossé. Sorte de Shéhérazade ayant convaincu la Mort de lui laisser du sursis en chantant, Brassens devient ici quasi immortel. Et le dessin très simple, mais agréable et fluide de Guinin est comme une ultime caresse à ce faux dur, ce grand bougon anarchiste plein de compassion et d’amitié pour les réprouvés (les pauvres, les prostituées, etc.), qui a su toute sa vie rester fidèle à ses idées. Un récit simple, mais un bel hommage. Note réelle 3,5/5.

16/12/2023 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur gruizzli

J'avais lu une première fois cette BD sans rien connaitre de Brassens que des chansons passant parfois à la radio. J'avais bien apprécié sans plus, ne cherchant pas à l'acheter ou le relire. C'est cependant des années plus tard, devenu très fan de l'auteur-compositeur-interprète grâce à une compilation de ses chansons que mon frère a eu la bonne idée de prendre, je me suis replongé dans cette BD avec un œil neuf. Et finalement, je me suis retrouvé très touché par celle-ci, malgré des défauts assez visibles qui m'empêchent de la considérer comme excellente. Le gros souci, que je veux éliminer d'office, c'est que cette BD est surtout faite pour les personnes fan de Brassens ou connaissant déjà bien son œuvre et son style. Elle ne sert pas vraiment d'introduction à sa carrière, faisant plutôt le choix de montrer ce qu'il était comme homme via une astuce scénaristique fantastique qui permet d'englober différents aspects de sa personnalité. J'ai vécu personnellement la lecture en tant que néophyte et en tant qu'initié, et malheureusement je dois dire que la BD parle bien plus aux seconds. C'est le gros point négatif de cette BD, selon moi, puisqu'elle restreint d'office son public. Pour le reste, sous des aspects de dessin comique, la BD est en fait une lettre d'amour ouverte à Brassens, dans laquelle l'auteur nous présente le moustachu gratteur de guitare dans la société de l'époque. La plupart de l'humour vient surtout des interactions entre Brassens et ses contemporains, qui permettent de comprendre (en tout cas pour ceux qui, comme moi, sont nés bien après ces années 50) l'état d'esprit de ces années-là. Bien sur, nous aurons le droit à l'autorité morale, judiciaire et policière, ceux-là même dont Brassens se moque à longueur de chanson par des pieds de nez parfois méchant, parfois drôle, mais toujours incroyablement juste. C'est là que l'intérêt de lire cette BD en tant que connaisseur des chansons du grand Georges réside, puisqu'on retrouve ce qui a façonné l'homme qu'il fut, ses luttes et ses combats, ses envies et ses démons. Rien de plus jouissif que d'écouter à nouveau "Hécatombe" en pensant à quel point flic, gendarme, maréchaussée et autres gardiens de la paix (qui feraient mieux de nous la foutre, dixit Coluche) étaient -ou sont- des gardiens d'un ordre moral avant tout. A quel point vouloir l'émancipation sexuelle des femmes (sur "95 %" par exemple) était considéré comme vulgaire. Lorsque j'entends aujourd'hui que Brassens fut qualifié de pornographe, terme qu'il arborait fièrement, je comprends mieux à la lecture de cette BD et des avis que l'on avait sur la morale à l'époque. Une période qui n'a pas encore connu Mai 68 ou les années Mitterrand. Et pourtant, c'est si proche ... Je parle beaucoup de Brassens, mais la BD est aussi très mignonne sur cette mort qui ne veut pas emporter le chanteur parce qu'elle aime la façon dont il chante. C'est une idée mignonne et qui permets de rappeler que Brassens parlait souvent de la camarde, la grande compagne qu'il invoquait dans ses chansons comme une amie, une camarade ou une amante. La mort était aussi bien présente dans ses chansons, alors autant la faire réelle. Bref, ça foisonne de référence à l’œuvre de Brassens, en tout sens. Parfois glissant d'ailleurs dans la citation juste pour la citation, ce qui est dommage à mon sens. En somme, la BD est avant-tout une BD pour les fans de Brassens qui vont trouver ici une histoire à leur gout, une très sympathique BD qui charrie moult références à ses chansons et contient aussi une très belle déclaration d'amour à l’œuvre de ce poète. Pour ma part, j'aime beaucoup tout en reconnaissant les faiblesses d'une œuvre qui se limite dans son public. Je ne peux pas la considérer comme essentielle, mais personnellement j'ai un petit coup de cœur pour elle !

18/08/2022 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Je rejoins l'avis de Spooky. L'histoire est sympathique et le dessin est superbe. La narration est fluide et j'aime bien comment est représentée la mort. Toutefois, il manque un petit quelque chose qui ferait en sorte que je trouve le récit formidable. Cela reste au niveau sympathique, mais sans plus. Et puis il y a un truc qui me dérange un peu c'est à quel point pratiquement tout le quartier déteste Georges. Je sais que dans la réalité il y a des gens qui se font discriminer pour aucune raison, mais là j'ai trouvé que c'était exagéré. J'adore aussi comment les flics qui emmerdent Georges vont au cours de l'album l'aider une fois lorsqu'il a un problème. Je trouve que c'est un peu trop facile.

08/01/2013 (modifier)
Par js
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Georges et la Mort est une histoire simple et intéressante. Mon petit frère adorant Georges Brassens, je connais pas mal de chansons et quelques aspects de sa vie. Du coup, la lecture a été très agréable et les références aux diverses chansons de ce poète de la chanson française m'ont bien plu et sont amenées avec simplicité et parfois de façon incongrue (petit coup de coeur pour la référence à "quand je pense à Lulu, là je ne bande plus"). L'auteur a su mettre en avant les grandes lignes de la vie de l'artiste, et la Mort demeure un personnage finalement humain et touchant (contrairement au chat... De toute façon, je n'aime pas les chats). C'est d'ailleurs un bon duo de protagonistes car Brassens fait référence à la faucheuse un nombre incalculable de fois dans ses chansons. Un autre aspect bien sympathique et bien trouvé : les "gens bien intentionnés" qui critiquent le pauvre Georges alors qu'ils devraient regarder leurs moeurs avant toute chose. Le dessin : un dessin rond et simple. Les couleurs tournent dans la même gamme de couleur mais c'est visuellement agréable. Les décors sont bien présents, les personnages ont de bonnes bouilles et l'ensemble de la BD se regarde avec plaisir. Georges et la Mort : une réussite scénaristique et visuelle. La couverture et le titre ne sont pas forcément 'motivants' de prime abord, mais le contenu vaut vraiment le détour ; même si Brassens n'est pas notre tasse de thé. En effet, il y a plusieurs niveaux de lecture et c'est très bien pensé ! Merci à mon petit frère pour toutes ces heures passées à écouter chanter cet poète français gratter sa 6 cordes avec allegresse, talent et humour.

29/02/2012 (modifier)
Par azerty
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

J'avoue directement, ...oui je suis fan de Georges Brassens. Alors peut-être qu'un non fan mettrait 4/5, mais moi je mets 5/5 car cette BD m'a vraiment touché. Tout ressemble à un travail qu'aurait pu faire Brassens. C'est quand même quelque chose ça ! Déjà dans le dessin, simple, léger, efficace. Je pourrais comparer cela aux mélodies de Brassens qui ont les mêmes qualités ! C'est beau et ça colle parfaitement à l'histoire. J'aime beaucoup. Et donc là dessus il n'y rien à redire. Ensuite le scénario, il est lui aussi à l'image de Georges Brassens. Il est poétique dans un sens et encore une fois léger. C'est une histoire à laquelle je veux croire ! A cela on peut ajouter les diverses allusions aux chansons de Brassens (Hécatombe, La Cane de Jeanne, La Mauvaise Réputation, Supplique pour être enterré sur une plage de Sète, etc etc) qui font à chaque fois sourire. C'est donc une magnifique histoire que j'aime lire et relire ! Bravo !

23/02/2012 (modifier)
Par Pierig
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Pierig

Je connais mal la vie de Brassens mais cela ne m’a pas empêché d’apprécier toute la substance de cette bd. Je dirais même que c’est une manière originale de découvrir ce poète/chanteur et ce que fut sa vie d’alors. L’affection de la mort pour Brassens (qui conduit au "sursis" de ce dernier) est une trouvaille originale et bien exploitée. Alors, certes ce livre en dévoile peu sur la vie de cet ours mal léché mais il restitue par contre admirablement bien sa manière de penser et d’appréhender les choses. Bref, c’est l’état d’esprit de Brassens qui transpire de ces pages. Côté dessin, le trait simple est rehaussé par une mise en couleur dans des tons bruns/ocres pour donner à l’ensemble un parfum suranné des pages jaunies d’un vieux cahier. Gare au gorille et, surtout, attention à Blaise Guinin . . . un auteur qui fera encore parler de lui, à coup sûr !

05/12/2011 (modifier)

Sympathique album loin des préoccupations commerciales de l’industrie des goûts et couleurs. A moins d’y voir au contraire la recherche d’une niche, favorable aux productions « différentes » avec une garantie de rendement. Sommes-nous si loin du propos ? Je ne crois pas, car cette histoire d’amour entre la mort et Georges Brassens s’apparente à un conflit entre la raison et l’idéalisme. L’album me fait penser à cette chanson de Ferrat : « Toi dont tous les marchands honnêtes N'auraient pas de tes chansonnettes Donné deux sous Voilà qu'pour leur déconfiture Elles resteront dans la nature Bien après nous » A ce curieux déséquilibre qui fait basculer un laborieux idéaliste en difficulté à un monstre sacré. La mort séduite va nous raconter les mésaventures de Georges au lieu de le tuer. Nous vivrons quelques chansons transposés dans la vie de notre héros, avec malice nous nous amuserons à savoir combien de chansons sont ainsi reprises en clins d’œil. Tout cela se fait sous l’œil désapprobateur du destin : le chat, qui rappelle à qui veut bien l’entendre que l’on ne doit pas briser les rouages de son bon vouloir. L’histoire d’amour évolue, tout n’est pas permis et la mort va sévir, cela nous vaudra de nouveaux passages poétiques jusqu’à cette fin diablement drôle qui m’a rappelé Ferrat. Le graphisme nourrit le propos avec pertinence. La simplicité bonhomme met en relief les personnages tournés en caricature avec humour. Léger, mais de qualité cela me rappelle un peu les accords de Brassens. A ses débuts, tout est basique, mais au gré de son parcours, on s’aperçoit d’une richesse harmonique insoupçonnée que bien des guitaristes finissent par simplifier ! Ici le dessin parait basique mais la qualité narrative révèle un bel exercice de style pas si évident qu’il n’y parait. Au final, voici un joli moment pour ceux ayant une accointance avec Georges, pour les autres je ne vois pas trop ce qu’ils pourraient trouver. L’inconvénient d’une niche commerciale… A toutes fins utiles lorsque Brassens parle de niche ça sonne nettement mieux… « Juste au bord de la mer, à deux pas des flots bleus creusez si c'est possible un petit trou moelleux une bonne petite niche Auprès de mes amis d'enfance les dauphins le long de cette grève ou le sable est si fin »

18/11/2011 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Spooky

Cet album est assez surprenant. L'idée est de confronter un petit musicien, qui sera connu plus tard sous le nom de Georges Brassens (même si son nom complet ne sera jamais évoqué), à la Mort qui vient le faucher dans ses années de vaches maigres. Et bien sûr, charmée par sa musique, elle décide de l'épargner. Blaise Guinin a conféré à son histoire une atmosphère de conte, un peu universelle, en y adoptant un ton presque universel, allié à un dessin tout en rondeur, très lisible (il faut dire que les couleurs, en dégradés de beige, de son frère Robin, aident grandement à cette clarté). Il se permet quelques cadrages assez sympathique,sans en faire trop non plus. On sent que le garçon a de belles idées, et il les utilise bien dans cet album au parfum léger. Seul un élément m'empêche de recommander ce one shot pour tous les âges, deux adultes en train de faire crac-crac ; ce n'est pas montré de façon crue, mais ce qu'ils font est quand même assez clair... Le ton est celui d'un conte, ça se lit bien, mais il me semble manquer d'un chouïa de poésie, d'un supplément d'âme pour être véritablement très bon. La jalousie de la Mort, par exemple, me semble sous-exploitée... De même, la jeune fille que fréquentait Georges, n'apparaît plus ou presque après deux passages éclair. Un album sympathique donc, qui place Blaise Guinin comme un jeune auteur à suivre.

01/11/2011 (modifier)