Les Gratte-Ciel du Midwest (Skyscrapers of the Midwest)
Les Gratte-Ciel du Midwest est roman graphique singulier, un projet artistique semi-autobiographique, ancré à la fois dans la réalité et dans l’imaginaire d’un jeune garçon de dix ans, que l’on imagine être l’auteur.
Cà et Là Comix Enfance(s) Harcèlement scolaire Les petits éditeurs indépendants [USA] - Middle West
Au fil des 288 pages que composent cette histoire, Joshua Cotter décrit l’univers mental tourmentée de son alter-ego et le quotidien de sa vie de jeune pré-ado vivant au fin fond du Middle West, le cœur de l’Amérique rurale. Un enfant mal dans sa peau, un peu trop gros, rejeté par ses camarades de classe et qui se réfugie dans un monde imaginaire peuplé de robots. L’auteur utilise une iconographie foisonnante et des symboles récurrents tout au long du livre, savant mélange de scènes de la vie quotidienne, d’imagerie religieuse, de faux courriers de lecteurs ou de pastiches de publicités, le tout étant inextricablement lié. Le jeune personnage principal, qui n’est jamais nommé, présente tous les symptômes du mal-être propre à de nombreux ados, mais de façon particulièrement exacerbée, il traverse des événements de sa vie (décès de sa grand-mère, baptême, dénigrement de la part de son entourage) comme un fantôme. On décèle les marques d’une dépression infantile, tempérée par les relations parfois conflictuelles mais également empreintes d’une certaine tendresse avec son jeune frère, Jeffrey. Les Gratte-Ciel du Midwest est un livre unique qui marquera durablement les lecteurs qui sauront en trouver les clés de lecture. Texte : Editeur.
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Editeur
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Genre
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| Date de parution | 16 Novembre 2011 |
| Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je ressors avec un avis plutôt mitigé de cette lecture. Il y a des choses sympas, comme le dessin. Plusieurs styles se côtoient, et il n’est pas forcément très fouillé. Mais globalement, j’ai bien aimé le rendu, le travail en Noir et Blanc avec hachures. Ce travail et le fait que les personnages soient des chats m’a fait penser à certaines histoires de Matticchio. Pour le reste, il y a aussi des choses intéressantes, avec des sujets intemporels, autour des relations entre individus : entre enfants et parents, au sein d’un couple (un personnage est particulièrement odieux avec sa « copine », qui ne parvient pourtant pas à se détacher de celui qui l’humilie sans cesse), etc. Les rêves que l’on fait enfant, pour transcender la réalité, la rendre acceptable, le deuil (d’une grand-mère ici) sont d’autres thèmes abordés. Le principal problème selon moi vient de la construction du récit, beaucoup trop éclatée, beaucoup trop confuse, au point qu’on a l’impression de suivre plusieurs histoires et de ne jamais connaitre leur fin. Les fausses pubs qui s’immiscent dans le récit, si elles sont parfois intéressantes et amusantes (celles pour les clopes en particulier, qui rappellent une triste réalité en fait), accentue le caractère décousu de l’ensemble, avec de courts chapitres mêlant rêve et réalité, histoires de robots et histoires de chats humanoïdes. C’est un peu dur à suivre en fait. A noter quand même pour finir que, comme d’habitude pour cet éditeur, le travail éditorial est très beau, avec papier et couverture épais, dos toilé, etc.
Bon, là, je crois que je suis passé à côté d'un truc. J'ai refermé l'album en me demandant ce qu'il racontait. il semble y avoir toute une trame avec des gosses, la cruauté, leurs petits soucis du quotidien, la jalousie... et à côté de ça un robot, géant ou pas suivant les chapitres, qui intervient ou ne fait juste que passer. Les deux semblent liées, mais au-delà de la parabole, je ne vois pas d'autre solution. Et cette parabole m'a semblé tout sauf claire... Par contre j'aime bien le dessin ; je l'ai trouvé extrêmement maîtrisé, une sorte de trait à base de chamallows qui permet à l'auteur de pouvoir dessiner à peu près n'importe quoi tout en restant crédible. Mais je n'ai pas compris grand-chose.
Signalons de prime abord la grande qualité éditoriale de cet album, le bel objet est suffisamment rare pour être apprécié lorsque l’éditeur consent à l’investissement. J’avoue avec malice que trouver une telle qualité éditoriale pour de la BD underground US à quelque chose de l’oxymore, mais j’en suis ravi. L’album présente un propos par chapitre, entrecoupés de faux extraits de média et de publicité. Ces interludes n’apportent rien au récit, ils forment une sorte d’excroissance dans la critique sociale dépourvue de finesse et remplie d’exagérations outrancières. A mon sens ils desservent le propos en le rendant vulgaire. En revanche, le récit trouve une finesse dans son propos à l’intérieur des chapitres. Les relations familiales en particulier entre frères se trouvent mises à nu par une narration au plus près, « à l’écorché ». Pas question ici de bons ou de méchants, le lecteur rencontre des humains avec leurs névroses. Les rapports se présentent sans voile avec un inhabituel focus sur la haine que peuvent avoir deux frères, ou disons plutôt la jalousie d’un ainé sur son cadet et la violence infantile. J’avoue avoir trouvé une vraie force dans le récit sur ce point précis. La technique employée va immerger le lecteur dans des mondes parallèles, le rêve des uns et des autres mélangés au réel. Le combat du fort contre le faible me semble récurrent, tout comme cette paradoxale force du faible, on aboutit à une apparente contradiction dans laquelle le plus fort est le fort dans une vie imaginaire tandis que dans la vie réelle ce serait le plus faible. En réalité tout cela me parait très loin du message chrétien avec lequel on pourrait être tenté de faire un rapprochement, mais on touche plutôt du doigt l’individualisme, celui qui transforme un geste, un sentiment à priori neutre en une menace pour son soi égoïste. De fait tout peut être pris sous le vecteur du danger, un peu comme dans la théorie des jeux avec le jeu à somme nulle ou le gain de l’un passe forcément par la perte de l’autre. Graphiquement c’est un calvaire pour moi. Je n’accroche absolument pas à ce dessin déformé, et pourtant il représente un travail narratif certain puisque le lecteur suit l’histoire. Abondance de trait mais absence de décor puis l’inverse, tantôt angulaire et agressif, mais en privilégiant le rond dans les personnages, le style pictural me gêne car je n’arrive pas le saisir. Contrairement aux premières apparences, le dessin est tout sauf brouillon, s’il l’était, le lecteur serait incapable de suivre la ligne narrative. Et pourtant comme tout ceci parait diffus… Je n’ai pas aimé beaucoup de chose dans cet album finalement malgré un intérêt certain pour la technique narrative, pas aimé du tout mais il y a de la matière intéressante dans ce récit. Il ne s’agit donc pas d’un mauvais album comme la simple étoile pourrait faire croire, mais bien d’une œuvre complexe que je n’ai pas réussi à appréhender.
J’adore la BD underground américaine, et le dessin et résumé de cet album m’avaient tout de suite attiré… et je ne suis pas déçu. A chaud je dirais presque qu’il s’agit d’un de mes « romans graphiques » préférés ! Les thèmes sont durs (la cruauté chez les enfants, les problèmes d’intégration à l’école, les soucis à la maison) mais ne verse (presque) jamais dans le larmoyant, et surtout l’auteur dédramatise son récit en y incorporant les rêveries du gamins, véritable mécanisme d’évasion et de défense contre ce monde cruel, produisant des passages oniriques remarquablement mis en scène et souvent remplis d’humour. La fin est très belle, très simple et remplie de poésie. J’ai moins accroché aux passages textuels et autres fausses pubs, intercalés entre les chapitres en BD. Mais ce petit détail n’a pas du tout gâché ma lecture… une chouette découverte, et un coup de cœur !
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