L'incal est et restera un monument de la bande-dessinée. Le scénario est particulièrement virtuose même quand il part dans les délires propre à Jodorowsky (la fin en particulier). Moebius n'est pas le dessinateur que je préfère même si j'admire son sens de la géométrie et son architecture. Le seul défaut reste les couleurs un peu dépassées qui font très comics de super héros. Hélas la recoloration par infographie est une catastrophe affadissante, je préfère autant la couleur originale dont on s'habitue au bout d'une dizaine de pages.
Chef d'oeuvre de l'Héroic-fantasy et de la bd tout simplement. Le scénario est brillant et le dessin ne cesse de s'améliorer au fil des albums jusqu'à devenir sublime dans les deux derniers. Seul regret: les couleurs un peu défraîchies du premier album, une ressortie avec une nouvelle coloration serait judicieuse.
Tous les personnages sont réussis et certains sont franchement fascinants (le rige et Mara la princesse sorcière en tête). Le tome 4 est le meilleur et clôt magistralement cette saga magique qui me hantera à jamais.
Chef d'oeuvre ultime de Jodorowsky mon scénariste préféré c'est également son oeuvre que je trouve la mieux illustrée tant le dessin de Gimenez est un véritable plaisir pour les yeux (je suis moins fan de Moebius et des couleurs de L'incal). La couverture du sixième album, Dona Vincenza l'aieule, est juste sublime. Une planche merveilleuse: l'arrivée d'Honorata la trisaïeule chez Othon avec son voile qui se soulève peu peu laissant découvrir son corps sublime, c'est l'apogée du talent de Gimenez ce n'est pas de l'érotisme facile mais un réel choc esthétique.
J'adore particulièrement les 4 premiers tomes, tout en admirant l'ensemble de la série. Bien sûr il faut adhérer à certains délires de Jodorowsky pour pouvoir l'apprécier pleinement (le suprapoux dans le dernier album par exemple) et ne pas être gêné par la surenchère (chaque guerrier devenant de plus en plus puissant de génération en génération, forcément au bout d'un moment ça devient n'importe quoi).
J'ai particulièrement adhéré à l'hommage à Dune (les nones putes, la substance convoitée du premier tome) qui est mon roman de SF préféré. ça s'inscrit parfaitement dans l'univers que crée Jodorowsky et ne vient pas là comme un cheveux sur la soupe.
Contrairement à beaucoup d'autres les dialogues entre les deux robots m'ont beaucoup plût et apportent une touche d'humour nécessaire pour apprécier pleinement cette tragédie grecque. Ces robots jouent finalement le rôle du choeur antique et permette un peu de distance pour éviter l'étouffement du lecteur.
C'est avec cette oeuvre que j'ai découvert jodo et son univers si particulier et elle reste celle qui m'a le plus marquée même si j'adhère à l'ensemble de son travail. Pour cette raison La caste gardera toujours une place à part dans mon coeur de bdphile. C'est grâce à La caste des méta-barons que j'ai compris que la bande-dessinée était un art.
Quelle formidable adaptation ! Je ne connaissais pas le roman de Jean Teulé avant de lire la BD mais j'ai fait le chemin inverse et je l'ai lu après. Et à part peut-être une ou deux scènes, on retrouve dans la BD point par point tous les chapitres du roman. Guérineau a su rendre à la perfection tout l'humour de Jean Teulé en en ajoutant même par ses fantaisies dans le dessin (changements de styles, références à d'autres BD comme Lucky Luke,...).
Arriver à nous faire sourire et même rire (j'adore la façon qu'a Charly 9 de se cacher !) avec une aussi sombre période de l'histoire de France, il faut le faire et ils le font magnifiquement bien. Chapeau bas messieurs Teulé et Guérineau !
Je ne connais pas assez l'histoire de France pour savoir quelle est la part de vérité, mais que ce pays ait pu être gouverné par un tel dérangé, ça fait peur...
On apprend plein de choses par les petites anecdotes qui fourmillent dans le récit (l'origine du poisson d'avril, du muguet du 1er mai,...). S'instruire tout en s'amusant, que demander de plus ?
Le dessin est très beau et les couleurs changeantes suivant les chapitres retransmettent bien l'ambiance.
J'ai hésité entre le "Franchement bien" et le "Culte", mais vu que je la relirai avec beaucoup de plaisir j'ai finalement opté pour le 5/5.
En bref, une BD amusante, instructive, passionnante que je vous recommande chaudement !
J'ai adoré Le Chat du kimono et Tea Party. C'est donc avec beaucoup d'attentes que je me suis lancé dans la lecture de ce troisième opus. Et le moins que je puisse dire, c'est que je n'ai pas été déçu.
It's not a piece of cake débute dans la continuité du volume précédent à savoir par un nouveau match culinaire entre deux lords anglais. On retrouve d'ailleurs avec plaisir Alice Barnes et Victor Neville, les deux héros de Tea Party. Autant dire qu'on a plus qu'une impression de déjà-vu.
Et bien non ! Nancy Pena évite la tentation (ou le piège) du « remake » en nous proposant un nouveau récit plein de surprises. En effet, sans être occulter, le match culinaire passe au second plan et l'auteur développe le passé de la famille Neville et les relations entre Victor et son frère Percy. Et ça marche à fond. L'intrigue et les personnages gagnent en substance et l'intérêt de la série est littéralement relancé. Le scénario, plus dense et complexe que dans tomes précédents, est passionnant. L'auteure, tout en gardant l'univers de la série, fait évoluer son récit vers l'enquête policière. Du coup, le ton est plus grave, plus pesant mais Nancy Pena n'abandonne pas son humour si particulier.
Les dessins gagnent encore en finesse et en audace. Le rendu graphique est une fois de plus magnifique et original.
It's not a piece of cake est pour moi le volume le plus réussi de cette série de très grande qualité.
Un très grand bravo à l'auteure et vivement la suite !
J’avais lu cet album il y a pas mal de temps, et je viens de l’acheter, et donc de le relire, avec un grand plaisir. D’abord pour me remémorer ce couple et particulièrement cette dame, qui nourrissaient le zapping de leurs saillies drolatiques : je me rappelle à l’époque avoir souvent hésité entre me scandaliser et rire des agissements de ce couple haut en couleurs. J’optais souvent pour le rire.
Cette suite d’historiettes d’une page chacune est une charge assez violente de Luz contre les agissements des Mégret à Vitrolles, une des premières villes gérées par le FN. C’est outrancier, caricatural (même si parfois Luz n’a pas eu besoin de forcer le trait), et totalement jouissif. On imagine aisément – ce que la préface rappelle, que les Mégret n’aient pas apprécié, et que leur sens de l’humour n’était pas assez développé pour accepter cette caricature. Il y eut procès, perdu par les Mégret, et donc le droit de Guignol a été (r)établi.
On pourrait craindre, les années ayant passé, que cet album perde de son côté corrosif. Que, les références ayant disparu avec la mémoire, le rire s’estompe. Et bien que nenni ! Même si les frasques ubuesques et moyennement démocratiques du couple Mégret vous sont inconnues, vous trouverez néanmoins dans cet album de quoi agiter vos zygomatiques ! C’est en effet vraiment très drôle.
Si vous aimez l’humour noir, la caricature politique à charge, et que vous n’êtes pas un nostalgique du troisième Reich dépourvu d’humour, vous pouvez sans hésitation acheter ce livre, dont la lecture est fortement recommandée ! C'est clairement l'un des meilleurs albums de cette collection Bichromie, publiant les auteurs de Charlie Hebdo. Et aussi l'une des plus belles réussites de Luz !
La lecture du cinquième et avant dernier opus de la série a été un vrai déclic en ce qui me concerne.
J'avais il est vrai été enchantée par le premier tome lors de sa sortie, mais le rythme de sortie des suivants, ma mémoire défaillante et l'arrivée laborieuse du quatrième tome avaient eu un peu raison de ma compréhension du récit et de tous les fils tissés au fil des pages des précédents volumes. Heureusement, ce cinquième tome qui nous plonge dans le passé offre un réel éclairage sur toutes les clés du récit qui avaient été semées ici et là. Rendell (père) Locke et sa bande de potes, la transformation de Dodge, la dissimulation des clés, et même plus loin encore, au point de départ de tout ça : tout prend son sens et tout se remet enfin dans l'ordre ici.
C'est donc avec un réel plaisir que j'ai tout repris du début et, contrairement à ma première lecture, tout resitué dans son contexte et sa réalité. Et c'est vraiment maintenant que je prends la vraie mesure des énormes qualités de cette série.
Graphiquement c'est du tout bon également et cette deuxième lecture m'a permis de voir tout un tas de choses qui m'avaient échappé au départ (petits détails en rapport avec des aspects du récit pas encore développés à ce stade de l'histoire ou simples touches d'humour des auteurs).
Cette seconde lecture m'a vraiment ouvert les yeux à la fois sur le scénario et sur le dessin.
Franchement culte, le T6 qui conclut la série est grandiose (avec un joli clin d'oeil à papa King en passant), vivement la prochaine production Hill/Rodriguez !
Je crie "AU GENIE !!!" à chaque album de Daniel Goossens; et celui-ci ne déroge pas à la règle.
Les fantastiques dessins et couleurs tantôt criardes, tantôt subtilement contrastées sont enfin honorées comme il se doit dans cette luxueuse édition grand format.
Le comique des textes et l'absurde des situations, ne dépasse pas les limites et reste respectueux de la religion, se moquant d'elle et de ses périodiques bizarreries, en évitant intelligemment de blasphémer.
Ce sera encore une myriade d'étoiles distribuées de ma main pour l'ouvrage devant conserver le culte qui lui est du; tout en espérant éviter la foudre des cieux.;)
Le duo Schuiten/Peeters fonctionne à merveille pour nous offrir ce monde des "Cités obscures". Dans la série, ma bande dessinée préférée reste "La Frontière invisible", même si comme beaucoup j'ai aussi un gros coup de coeur pour "La Fièvre d'Urbicande".
"Les Cités obscures" sont un incontournable de la bande dessinée. Je les ai fait découvrir à de nombreuses personnes pour qui la bande dessinée n'évoquait guère plus que Astérix et Tintin, et qui se sont retrouvées fascinées par cette série, et ont (re)découvert la bande dessinée et le plaisir d'en lire, par-delà les incontournables de notre enfance.
Par les splendides planches de François Schuiten et le scénario de Benoît Peeters, la série emmène le lecteur dans des villes marquées par des pouvoirs autoritaires, sans pour autant devenir des récits historiques ou des récits "jugeant" les comportements de leurs personnages, parfois même d'une certaine médiocrité de ceux-ci, et tout simplement de leur grande humanité, entre doutes, intérêts personnels et passions, résilience face au pouvoir.
Mais le personnage principal reste chacune des cités. La ville comme personnage, c'est là le point fort de cette série, qui décale le regard. Chaque tome nous entraîne dans une des Cités obscures, sans jamais proposer une lecture répétitive. Les personnages sont autant "formatés" par leur métier que par chacune des villes qui sont leur espace de vie. La beauté des planches est mise au service d'un scénario qui ne lasse jamais.
Incontournable !
Avis sur ALPHA... directions:
Quand on voit l'épaisseur de cette bande dessinée, on prend un peu peur en se disant que cela a l'aspect d'un livre encyclopédique ou pire encore d'un manuel scolaire de physique ou de biologie !!! Je comprends alors la terreur qui peut s'emparer d'un éventuel lecteur. Les critiques étant dithyrambiques, on n'hésite pas à l'emprunter pour voir si celles-ci sont pleinement justifiées. C'est sans doute mon côté voyeur...
Le début est certes un peu hard pour le commun des mortels n'ayant pas quelques notions de chimie ou de physique quantique. Cela devient de plus en plus intéressant au fur et à mesure quand il n'est plus question de quarkz, de protons et de neutrons. C'est vrai que l'imagerie est complétée par des clins d'oeil amusant envoyant à l'ère moderne. On voit que l'auteur a voulu éviter un ensemble purement scientifique.
J'admets que la réussite de cet ouvrage est totale. L'auteur a le grand mérite d'avoir traité l'origine de l'univers, l'origine de la terre et son évolution ce qui ne devait pas être facile. On s'aperçoit que tout n'est que lutte entre espèces suivie de catastrophes planétaires. La vie a eu beaucoup de mal à s'imposer. C'est presque un miracle qui ne pourra peut-être jamais se produire nulle part ailleurs dans l'univers : d'ailleurs, j'en suis intimement persuadé même si ce n'est pas l'avis de la majorité.
Par ailleurs, je préfère nettement ce livre qui explique la naissance de la vie sur terre à La Bible en bd que j'ai lue la semaine dernière. Je ne sais pas pourquoi. ;) Que dire de plus ? Oui, cet ouvrage devrait incontestablement figurer dans les immanquables. Allez, encore quelques avis et ce sera chose faite ! :):::)
Avis sur BETA... civilisations:
Il a fallu attendre 5 ans pour voir la suite de ce projet titanesque alors que le premier tome a été un succès global. J'ai à nouveau pris plaisir à découvrir le début de l'histoire de l'humanité.
Il y a une succession d'images impressionnantes sur 347 pages. L'incursion d'images qui emmène le lecteur à d'autres niveaux comme des ascenseurs m'a paru trop prolifique. C'était un clin d'oeil dans le premier volume mais c'est devenu la marque de fabrique dans le second.
L'effet est qu'on a du mal à suivre l'histoire de ces premiers humains. Par ailleurs, la disparition de l'homme de Néandertal n'est pas vraiment trop expliqué. Bon, il faut dire que l'auteur a voulu soigneusement éviter tout débat entre les différents points de vue des scientifiques et des historiens.
Il y a encore une part trop importante par rapport aux images religieuses. On sent que la naissance du Christ va faire l'objet d'un grand chapitre car cela a marqué l'histoire des hommes sur la planète. Cependant, ce faisant, il y aura alors un parti pris pour une religion plutôt qu'une autre.
En tout cas, c'est une belle odyssée sur les grandes civilisations humaines très bien mise en image.
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L'Incal
L'incal est et restera un monument de la bande-dessinée. Le scénario est particulièrement virtuose même quand il part dans les délires propre à Jodorowsky (la fin en particulier). Moebius n'est pas le dessinateur que je préfère même si j'admire son sens de la géométrie et son architecture. Le seul défaut reste les couleurs un peu dépassées qui font très comics de super héros. Hélas la recoloration par infographie est une catastrophe affadissante, je préfère autant la couleur originale dont on s'habitue au bout d'une dizaine de pages.
La Quête de l'Oiseau du Temps
Chef d'oeuvre de l'Héroic-fantasy et de la bd tout simplement. Le scénario est brillant et le dessin ne cesse de s'améliorer au fil des albums jusqu'à devenir sublime dans les deux derniers. Seul regret: les couleurs un peu défraîchies du premier album, une ressortie avec une nouvelle coloration serait judicieuse. Tous les personnages sont réussis et certains sont franchement fascinants (le rige et Mara la princesse sorcière en tête). Le tome 4 est le meilleur et clôt magistralement cette saga magique qui me hantera à jamais.
La Caste des Méta-barons
Chef d'oeuvre ultime de Jodorowsky mon scénariste préféré c'est également son oeuvre que je trouve la mieux illustrée tant le dessin de Gimenez est un véritable plaisir pour les yeux (je suis moins fan de Moebius et des couleurs de L'incal). La couverture du sixième album, Dona Vincenza l'aieule, est juste sublime. Une planche merveilleuse: l'arrivée d'Honorata la trisaïeule chez Othon avec son voile qui se soulève peu peu laissant découvrir son corps sublime, c'est l'apogée du talent de Gimenez ce n'est pas de l'érotisme facile mais un réel choc esthétique. J'adore particulièrement les 4 premiers tomes, tout en admirant l'ensemble de la série. Bien sûr il faut adhérer à certains délires de Jodorowsky pour pouvoir l'apprécier pleinement (le suprapoux dans le dernier album par exemple) et ne pas être gêné par la surenchère (chaque guerrier devenant de plus en plus puissant de génération en génération, forcément au bout d'un moment ça devient n'importe quoi). J'ai particulièrement adhéré à l'hommage à Dune (les nones putes, la substance convoitée du premier tome) qui est mon roman de SF préféré. ça s'inscrit parfaitement dans l'univers que crée Jodorowsky et ne vient pas là comme un cheveux sur la soupe. Contrairement à beaucoup d'autres les dialogues entre les deux robots m'ont beaucoup plût et apportent une touche d'humour nécessaire pour apprécier pleinement cette tragédie grecque. Ces robots jouent finalement le rôle du choeur antique et permette un peu de distance pour éviter l'étouffement du lecteur. C'est avec cette oeuvre que j'ai découvert jodo et son univers si particulier et elle reste celle qui m'a le plus marquée même si j'adhère à l'ensemble de son travail. Pour cette raison La caste gardera toujours une place à part dans mon coeur de bdphile. C'est grâce à La caste des méta-barons que j'ai compris que la bande-dessinée était un art.
Charly 9
Quelle formidable adaptation ! Je ne connaissais pas le roman de Jean Teulé avant de lire la BD mais j'ai fait le chemin inverse et je l'ai lu après. Et à part peut-être une ou deux scènes, on retrouve dans la BD point par point tous les chapitres du roman. Guérineau a su rendre à la perfection tout l'humour de Jean Teulé en en ajoutant même par ses fantaisies dans le dessin (changements de styles, références à d'autres BD comme Lucky Luke,...). Arriver à nous faire sourire et même rire (j'adore la façon qu'a Charly 9 de se cacher !) avec une aussi sombre période de l'histoire de France, il faut le faire et ils le font magnifiquement bien. Chapeau bas messieurs Teulé et Guérineau ! Je ne connais pas assez l'histoire de France pour savoir quelle est la part de vérité, mais que ce pays ait pu être gouverné par un tel dérangé, ça fait peur... On apprend plein de choses par les petites anecdotes qui fourmillent dans le récit (l'origine du poisson d'avril, du muguet du 1er mai,...). S'instruire tout en s'amusant, que demander de plus ? Le dessin est très beau et les couleurs changeantes suivant les chapitres retransmettent bien l'ambiance. J'ai hésité entre le "Franchement bien" et le "Culte", mais vu que je la relirai avec beaucoup de plaisir j'ai finalement opté pour le 5/5. En bref, une BD amusante, instructive, passionnante que je vous recommande chaudement !
It's not a Piece of Cake
J'ai adoré Le Chat du kimono et Tea Party. C'est donc avec beaucoup d'attentes que je me suis lancé dans la lecture de ce troisième opus. Et le moins que je puisse dire, c'est que je n'ai pas été déçu. It's not a piece of cake débute dans la continuité du volume précédent à savoir par un nouveau match culinaire entre deux lords anglais. On retrouve d'ailleurs avec plaisir Alice Barnes et Victor Neville, les deux héros de Tea Party. Autant dire qu'on a plus qu'une impression de déjà-vu. Et bien non ! Nancy Pena évite la tentation (ou le piège) du « remake » en nous proposant un nouveau récit plein de surprises. En effet, sans être occulter, le match culinaire passe au second plan et l'auteur développe le passé de la famille Neville et les relations entre Victor et son frère Percy. Et ça marche à fond. L'intrigue et les personnages gagnent en substance et l'intérêt de la série est littéralement relancé. Le scénario, plus dense et complexe que dans tomes précédents, est passionnant. L'auteure, tout en gardant l'univers de la série, fait évoluer son récit vers l'enquête policière. Du coup, le ton est plus grave, plus pesant mais Nancy Pena n'abandonne pas son humour si particulier. Les dessins gagnent encore en finesse et en audace. Le rendu graphique est une fois de plus magnifique et original. It's not a piece of cake est pour moi le volume le plus réussi de cette série de très grande qualité. Un très grand bravo à l'auteure et vivement la suite !
Les Mégret Gèrent la Ville
J’avais lu cet album il y a pas mal de temps, et je viens de l’acheter, et donc de le relire, avec un grand plaisir. D’abord pour me remémorer ce couple et particulièrement cette dame, qui nourrissaient le zapping de leurs saillies drolatiques : je me rappelle à l’époque avoir souvent hésité entre me scandaliser et rire des agissements de ce couple haut en couleurs. J’optais souvent pour le rire. Cette suite d’historiettes d’une page chacune est une charge assez violente de Luz contre les agissements des Mégret à Vitrolles, une des premières villes gérées par le FN. C’est outrancier, caricatural (même si parfois Luz n’a pas eu besoin de forcer le trait), et totalement jouissif. On imagine aisément – ce que la préface rappelle, que les Mégret n’aient pas apprécié, et que leur sens de l’humour n’était pas assez développé pour accepter cette caricature. Il y eut procès, perdu par les Mégret, et donc le droit de Guignol a été (r)établi. On pourrait craindre, les années ayant passé, que cet album perde de son côté corrosif. Que, les références ayant disparu avec la mémoire, le rire s’estompe. Et bien que nenni ! Même si les frasques ubuesques et moyennement démocratiques du couple Mégret vous sont inconnues, vous trouverez néanmoins dans cet album de quoi agiter vos zygomatiques ! C’est en effet vraiment très drôle. Si vous aimez l’humour noir, la caricature politique à charge, et que vous n’êtes pas un nostalgique du troisième Reich dépourvu d’humour, vous pouvez sans hésitation acheter ce livre, dont la lecture est fortement recommandée ! C'est clairement l'un des meilleurs albums de cette collection Bichromie, publiant les auteurs de Charlie Hebdo. Et aussi l'une des plus belles réussites de Luz !
Locke & Key
La lecture du cinquième et avant dernier opus de la série a été un vrai déclic en ce qui me concerne. J'avais il est vrai été enchantée par le premier tome lors de sa sortie, mais le rythme de sortie des suivants, ma mémoire défaillante et l'arrivée laborieuse du quatrième tome avaient eu un peu raison de ma compréhension du récit et de tous les fils tissés au fil des pages des précédents volumes. Heureusement, ce cinquième tome qui nous plonge dans le passé offre un réel éclairage sur toutes les clés du récit qui avaient été semées ici et là. Rendell (père) Locke et sa bande de potes, la transformation de Dodge, la dissimulation des clés, et même plus loin encore, au point de départ de tout ça : tout prend son sens et tout se remet enfin dans l'ordre ici. C'est donc avec un réel plaisir que j'ai tout repris du début et, contrairement à ma première lecture, tout resitué dans son contexte et sa réalité. Et c'est vraiment maintenant que je prends la vraie mesure des énormes qualités de cette série. Graphiquement c'est du tout bon également et cette deuxième lecture m'a permis de voir tout un tas de choses qui m'avaient échappé au départ (petits détails en rapport avec des aspects du récit pas encore développés à ce stade de l'histoire ou simples touches d'humour des auteurs). Cette seconde lecture m'a vraiment ouvert les yeux à la fois sur le scénario et sur le dessin. Franchement culte, le T6 qui conclut la série est grandiose (avec un joli clin d'oeil à papa King en passant), vivement la prochaine production Hill/Rodriguez !
Sacré comique
Je crie "AU GENIE !!!" à chaque album de Daniel Goossens; et celui-ci ne déroge pas à la règle. Les fantastiques dessins et couleurs tantôt criardes, tantôt subtilement contrastées sont enfin honorées comme il se doit dans cette luxueuse édition grand format. Le comique des textes et l'absurde des situations, ne dépasse pas les limites et reste respectueux de la religion, se moquant d'elle et de ses périodiques bizarreries, en évitant intelligemment de blasphémer. Ce sera encore une myriade d'étoiles distribuées de ma main pour l'ouvrage devant conserver le culte qui lui est du; tout en espérant éviter la foudre des cieux.;)
Les Cités obscures
Le duo Schuiten/Peeters fonctionne à merveille pour nous offrir ce monde des "Cités obscures". Dans la série, ma bande dessinée préférée reste "La Frontière invisible", même si comme beaucoup j'ai aussi un gros coup de coeur pour "La Fièvre d'Urbicande". "Les Cités obscures" sont un incontournable de la bande dessinée. Je les ai fait découvrir à de nombreuses personnes pour qui la bande dessinée n'évoquait guère plus que Astérix et Tintin, et qui se sont retrouvées fascinées par cette série, et ont (re)découvert la bande dessinée et le plaisir d'en lire, par-delà les incontournables de notre enfance. Par les splendides planches de François Schuiten et le scénario de Benoît Peeters, la série emmène le lecteur dans des villes marquées par des pouvoirs autoritaires, sans pour autant devenir des récits historiques ou des récits "jugeant" les comportements de leurs personnages, parfois même d'une certaine médiocrité de ceux-ci, et tout simplement de leur grande humanité, entre doutes, intérêts personnels et passions, résilience face au pouvoir. Mais le personnage principal reste chacune des cités. La ville comme personnage, c'est là le point fort de cette série, qui décale le regard. Chaque tome nous entraîne dans une des Cités obscures, sans jamais proposer une lecture répétitive. Les personnages sont autant "formatés" par leur métier que par chacune des villes qui sont leur espace de vie. La beauté des planches est mise au service d'un scénario qui ne lasse jamais. Incontournable !
Alpha... directions / Beta... civilisations
Avis sur ALPHA... directions: Quand on voit l'épaisseur de cette bande dessinée, on prend un peu peur en se disant que cela a l'aspect d'un livre encyclopédique ou pire encore d'un manuel scolaire de physique ou de biologie !!! Je comprends alors la terreur qui peut s'emparer d'un éventuel lecteur. Les critiques étant dithyrambiques, on n'hésite pas à l'emprunter pour voir si celles-ci sont pleinement justifiées. C'est sans doute mon côté voyeur... Le début est certes un peu hard pour le commun des mortels n'ayant pas quelques notions de chimie ou de physique quantique. Cela devient de plus en plus intéressant au fur et à mesure quand il n'est plus question de quarkz, de protons et de neutrons. C'est vrai que l'imagerie est complétée par des clins d'oeil amusant envoyant à l'ère moderne. On voit que l'auteur a voulu éviter un ensemble purement scientifique. J'admets que la réussite de cet ouvrage est totale. L'auteur a le grand mérite d'avoir traité l'origine de l'univers, l'origine de la terre et son évolution ce qui ne devait pas être facile. On s'aperçoit que tout n'est que lutte entre espèces suivie de catastrophes planétaires. La vie a eu beaucoup de mal à s'imposer. C'est presque un miracle qui ne pourra peut-être jamais se produire nulle part ailleurs dans l'univers : d'ailleurs, j'en suis intimement persuadé même si ce n'est pas l'avis de la majorité. Par ailleurs, je préfère nettement ce livre qui explique la naissance de la vie sur terre à La Bible en bd que j'ai lue la semaine dernière. Je ne sais pas pourquoi. ;) Que dire de plus ? Oui, cet ouvrage devrait incontestablement figurer dans les immanquables. Allez, encore quelques avis et ce sera chose faite ! :):::) Avis sur BETA... civilisations: Il a fallu attendre 5 ans pour voir la suite de ce projet titanesque alors que le premier tome a été un succès global. J'ai à nouveau pris plaisir à découvrir le début de l'histoire de l'humanité. Il y a une succession d'images impressionnantes sur 347 pages. L'incursion d'images qui emmène le lecteur à d'autres niveaux comme des ascenseurs m'a paru trop prolifique. C'était un clin d'oeil dans le premier volume mais c'est devenu la marque de fabrique dans le second. L'effet est qu'on a du mal à suivre l'histoire de ces premiers humains. Par ailleurs, la disparition de l'homme de Néandertal n'est pas vraiment trop expliqué. Bon, il faut dire que l'auteur a voulu soigneusement éviter tout débat entre les différents points de vue des scientifiques et des historiens. Il y a encore une part trop importante par rapport aux images religieuses. On sent que la naissance du Christ va faire l'objet d'un grand chapitre car cela a marqué l'histoire des hommes sur la planète. Cependant, ce faisant, il y aura alors un parti pris pour une religion plutôt qu'une autre. En tout cas, c'est une belle odyssée sur les grandes civilisations humaines très bien mise en image.