Je suis très preneur de tout ce qui touche à la"celtitude" et la légende arthurienne, aussi je suis circonspect et j'attends les auteur au tournant concernant ce sujet.
Ici belle et bonne surprise. Un scénario d'O. Peru que l'on ne présente plus qui nous concocte une histoire qui nous conte la première rencontre entre Merlin et Viviane. Ce n'est pas niais, pas d'afféteries à la sauce de l'oncle Walt. Une petite pensée pour le couple de korrigans qui savent être drôles sans en faire des caisses. N'oublions pas le trio de chasseurs "bas du front" juste parfait.
Au dessin Bertrand Benoit, un illustre inconnu pour moi mais qui propose un dessin très réussi, ses sous-bois incitent à la déambulation et sa vision du château sous le lac est carrément féerique mais dans le bon sens du terme. On n'est pas chez la reine des neiges quoi ! Un mot de la belle colorisation d'Elodie Jacquemoire tout en nuances automnales très subtiles.
Un album qui augure bien de cette nouvelle série concept, pour ma part j'irai sans hésiter voir la suite.
J'avoue avoir eu du mal au début à m'habituer au style graphique de Jérémie Moreau, un style assez simple mais au fil des pages, son talent s'affirme. Et les scènes nocturnes, toutes en aquarelles, sont superbes (les premières pages du chapitre 4 sont d'une beauté à couper le souffle).
L'auteur nous offre une histoire forte dans une Islande du XVIIIème siècle, dominée par le Danemark, et où une nature hostile rend la vie difficile aux habitants.
A travers les aventures de Grimr, l'auteur relate tout un pan d'une certaine histoire de l'Islande, histoire méconnue par la plupart d'entre-nous (légendes, société ...)
De l'injustice des hommes aux caprices de la nature, rien ne sera épargné au jeune Grimr, dès les premières pages d'ailleurs.
Le scénario est bien construit, le chapitre 1 faisant écho aux planches de fin, et repose finalement sur une touche d'humanité que l'on n'attendait (presque) pas.
Un très bel album.
J'ai ri les filles et les gars. Si on m'avait dit un jour que je me marrerais sur un "Valérian " je ne l'aurais pas cru.
Ce sont les albums de messieurs Christin et Mezière qui ont participé de ma culture de bédéphile et particulièrement dans le domaine de la SF. J'en vois qui se marrent mais il faut bien commencer par quelque chose. Si je me laissais transporter par nos deux héros en des terres inconnues, par contre il est vrai que la grosse marrade, la poilade n'étaient pas l'atout principal de la série mère.
Aussi quelle bonne idée d'avoir donné les clefs de la boutique à W. Lupano. En d'autres occasions, qu'il n'est pas besoin de rappeler ici, il a su nous faire sinon rire du moins sourire plus que de raison.
Si vous avez lu d'autres de mes avis vous comprendrez aisément que pour moi il n'est nul besoin de m’appesantir sur le travail de M.Lauffray, j'attends juste de le voir un de ces jours dessiner une véritable histoire de SF. Les deux premières pages du présent album parlent d'elles mêmes.
J'en redemande.
Étayez le fer, tenez le bloc.
Ma rencontre avec "La horde du Contrevent " s'est faite au moment de la sortie du roman. J'avoue qu'à l'époque j'avais pris une petite claque et j'ai vite placé Mr Damasio au panthéon de mes auteurs préféré de SF. Oui il y avait du Silverberg, du Vance, moins la truculence, chez cet homme qui nous balançait une histoire forte, une quête du Graal inaccessible.
C'est dire si tous les amateurs attendaient avec une impatience non feinte la sortie de cette histoire en BD. Personnellement je n'étais pas particulièrement inquiet quant au choix du dessinateur, tant j'avais plus qu'apprécié son travail sur "Fils du soleil " ou certaines planches possédaient déjà, sans jeu de mot, un souffle évident. Eric Henninot fait partie de ces dessinateurs qui ont une patte et qui dessinent comme j'aime, tout simplement. Il est de la trempe des M. Lauffray, R. Recht et A. Brion, j'en oublie. Des gens qui ont un dessin que d'aucuns qualifieraient de "gribouillé", sale, pas lisse, effectivement à mille lieues de la ligne claire. Des gars qui au delà du brio de leurs techniques savent vous créer un ambiance de furieux. Donc là je ne suis absolument pas déçu. Le dessin arrive à donner une ambiance, alors oui le vent c'est pas facile à dessiner, ici pas facile de tricher puisque les personnages portent des habits près du corps. La page 33 du bloc dans le furvent parle d'elle même.
L'adaptation du texte et du scénario, pour peu que mon souvenir soit fidèle, me convient parfaitement. Une seule envie, relire dès que possible le roman, il va être sympa de coller d'autres images sur ce récit, en plus il me semble que mon imaginaire avait beaucoup fonctionné dans la partie du roman se déroulant sur la flaque de Lapsane et aux abords de Norska, j'ai donc hâte.
Je n'aurais pas attendu en vain, c'est forcément un coup de cœur pour moi, vivement la suite.
Au commencement fut le roman. Clivant au possible, on a adhéré au point de le considérer comme un incontournable de notre bibliothèque, les autres en ont fait un rejet franc, notamment dû au style littéraire hermétique et dur à biter de son écrivain, Alain Damasio. Jugez-en par la logorrhée du bonhomme : quatre pages d’avant-propos, on a rarement vu cela. Puis vint le studio Forge Animation et son projet ambitieux d’adaptation transmédia du livre comprenant un jeu vidéo, un film, suivi d’un comic book. Deux campagnes de kickstarter plus tard qui se sont conclues sur deux échecs (absence de relais des médias d’information traditionnels qui n’ont pas fait leur boulot alors que le livre disposait d’une base solide de fan), le projet était entériné et sonnait le glas du studio. Définitivement ? Non, car sur les décombres de ce magnifique projet demeuré au stade embryonnaire, un homme a pointé le bout de son groin : Eric Henninot, artiste ƛ
Eric Henninot, voilà un auteur qui a tracé sa route et roulé sa bosse comme un vaillant Golgoth, depuis le premier album de Carthago, dont j’avais particulièrement détesté le dessin, désolé m’sieur Henninot, jusqu’à aujourd’hui et ce coup de théâtre sur la scène du neuvième art. Entre-temps l’auteur a astiqué son art grâce à une collaboration fructueuse avec le master Mathieu Lauffray sur quelques planches des Les Chroniques de Légion d’abord, puis sur le tome 4 de Prophet. Un dernier tour de chauffe avec des scénaristes chevronnés comme David Chauvel, Fabien Nury sur Fils du Soleil entre autres, et voici que les tractations reprennent de plus belle avec Alain Damasio pour toujours cette quête cramponnée de l’adaptation de La Horde. Je passe en ellipse tout le tralala sur le qui-quoi-comment de la conception du truc parce que hein, on n’est pas sorti d’Aberlaas à ce rythme là, et donc « tada ! », voici venu le tome uno : Le Cosmos est mon campement.
Je n’avais pas cette vision là des choses. Dans mes souvenirs (aucun assez solide…;) ), car ma lecture du livre date d’il y a près de 10 ans, je m’imaginais quelque chose de plus polaire, quoique les paysages sont variés par moment. Mais nous en avions chacun notre propre perception après tout, et celle de l’auteur je l’ai trouvé attrayante. Il s’en dégage un aspect très poétique, on respire frais en même temps qu’on étouffe écrasé par la puissance des vents. Cette vision contraste pas mal avec celle de feu Forge Animation qui était plus brute de décoffrage, notamment sur le charadesign buriné. L’esthétique ici est ingénieuse comme les tenues moulante des membres de la horde qui donnent un côté parachutiste, en symbiose avec les forces de la nature. Les couleurs de Gaëtan Georges apportent de la variété à ce monde qu’on pourrait penser monotone, sans cesse poncé par des vents furieux, mais on varie entre des tons sablonneux orangé et de la rocaille rosâtre façon couché de soleil, en passant par de maigre pâturage vert et des glaciers craquelés d’un blanc immaculé.
Quant à l’adaptation textuelle, sans chercher à dresser une liste fastidieuse des différences, pour moi elle est une réussite. D’une histoire de l’Imaginaire tendance planet opera philosophique et politique à la narration multiple, proche dans son intrigue de Les Royaumes du mur (en tout cas ça y ressemble) de Robert Silverberg, Eric Henninot a réalisé un planet opera doté d’un seul point de vu et davantage tourné vers l’action et le drame, plus « grand public », mais sans toutefois rien perdre de la profondeur de la fable d’origine. Très bien construit, la bande-dessinée ne possède pas ce côté rentre-dedans abrupte du roman, avec une présentation des personnages, les années d’apprentissage, puis saut dans le temps pour revenir au présent. Atténué le style chromé-nébuleux (mais fascinant ! ) de Damasio, les dialogues sont mieux compréhensibles sans perdre de leur souffle lyrique. Monsieur Henninot peut être fier de son travail, ça valait le coup d’attendre et on est déjà impatient de retrouver la 34ème Horde.
En avant, la hordaille ! En avant !
Quel bel album. Déjà, je trouve la couverture sublime dans sa simplicité et l'émotion qu'elle dégage. Je crois que je l'aime d'amour.
Il y a ensuite cette histoire, celle d'une enfant souffrant d'un handicap, mais qui s'en affranchit pour avancer, communiquer, surmonter les difficultés de la vie quotidienne et les évènements exceptionnels. Il y a en effet une catastrophe naturelle qui survient après la seconde moitié, qui fait sortir l'album du "simple" récit inhérent à un handicap, au roman graphique, pour en faire une histoire de survie, tout simplement. Avec un message d'amour universel à la clé.
C'est tout doux dans le ton, dans le visuel, puisque Cécile Bidault a choisi des tons pastel, un style ligne claire rehaussé de… fusain ? Pour nous conter cette histoire muette, puisque du point de vue de la fillette.
Superbe, doux, poignant.
Divinity est un ovni, ceci n'est pas étonnant pour peu que l'on fréquente un peu la galaxie Valiant, éditeur américain qui pendant un temps faisait jeu égal avec Marvel Comics et DC Comics. L'histoire n'en est pas restée là puisque suite à de nombreuses péripéties c'est maintenant Bliss Comics qui a repris le catalogue en 2015.
Et c'est bien d'un univers qu'il s'agit, je serais même tenté de dire un multivers. En effet dans les différents titres qui sont proposés les personnages se retrouvent, se répondent et inter-agissent les uns avec les autres. C'est foisonnant et au début il faut un peu s'accrocher afin de tenter de s'y retrouver. Que l'on en juge : X-O Manowar, Ninjak, Bloodshot, Faith, Archer and Amstrong et j'en passe pour ne point vous saouler. Tous ces personnages à la psychologie travaillée au fil des aventures des uns ou des autres se répondent et vivent des moments extraordinaires.
Certains pourraient penser que trop c'est trop mais ce foisonnement n'est à mon sens pas pire ou plus incompréhensible que celui où évoluent des Batman, Superman et consors.
Or donc Divinity, c'est une histoire plutôt maligne qui permet à ces auteurs de laisser libre court à leur imagination que l'on peut qualifier sans mentir de plus que fertile.
En pleine guerre froide, l'Union Soviétique donne son feu vert à une expédition spatiale : envoyer un homme aux confins de l'univers. Au bout du voyage Abram Adams, Valentina et Kazmir, entraînés depuis leur enfance, rencontrent l'indicible. De retour sur terre, Abram s'écrase dans le désert australien où les humains qui le rencontrent le considèrent comme un dieu Divinity. Les autorités terrestres sont partagées : faut-il lui faire confiance ou lui envoyer les héros de la terre pour l'affronter ?
Après le retour de Divinity c'est au tour de Valentina de rentrer et ses ambitions sont toutes autres. Des années après son départ l'Union Soviétique qu'elle connaissait n'existe plus et elle est en colère.
Cela nous donne un album particulièrement jubilatoire qui voit l’héroïne qui croit toujours en un idéal communiste. Pour elle la mission est simple il s'agit de restaurer à tout prix l'ancienne gloire soviétique.
Le troisième tome de cette série qui en connaitra quatre est déjà tout un programme avec son titre "Stalinvers".
C'est donc à une grande épopée de science fiction que nous sommes conviés où les auteurs se jouent de l'espace et du temps de manière suffisamment crédible pour que ça ne fasse pas ringard. Non en fait je trouve que tout cela est plutôt jubilatoire, il n'est que de voir l’héroïne découvrant peu à peu l'évolution de son pays et l'affrontement final qui n'en fait pas des caisses mais œuvre plutôt dans la subtilité, fait assez rare pour être souligné.
Pour le graphisme une équipe rodée à l'exercice qui propose un travail efficace dans la lignée du comics, la lecture est fluide, des couleurs sympas et une mise en page qui ne pèse pas sur la lecture.
Faisant mieux que copier les deux grandes maisons concurrentes Marvel et DC, voilà une BD ambitieuse qui tient la route et qui pourrait réconcilier les réfractaires au genre.
Une bonne bd comme on aimerait tomber dessus plus souvent…
Johnny Jungle c’est en premier deux belles couvertures, qui réunies forment un superbe tableau d’ensemble.
Les premières pages livrent d’entrée le ton : Si je devais trouver une similitude, elle serait dans certains films des frères Cohen. C’est à la fois sombre, grinçant, parfois triste, le tout relevé avec un humour d’une belle finesse - qui fait mouche à chaque fois - et d’une dose de belle lumière laissant espérer le meilleur pour ce personnage attachant, vite rattrapé par ses affres.
Le tout est habilement réalisé, les références sont nombreuses et on se prend au jeu dans les témoignages livrés au fil du récit de la vie de Johnny. Témoignages qui prendront une toute autre dimension à la fermeture du second tome. Et c’est là que les auteurs sont habiles, à la fin de ma lecture, l’envie de relire le tout est forte, un peu à la manière d’un Fight Club, où les dernières minutes réécrivent le film et on se demande quand on est passé à côté.
Au dessin, on ne boude pas son plaisir. Chaque planche est habile – certaines vraiment très jolies – , le sens du cadre bien maitrisé, les décors sont riches souvent rehaussés par une belle lumière, notamment sur les scènes dans la jungle.
A lire sans modération.
Une nouvelle réussite de cette auteure, qui sait manier les choses avec une délicatesse incroyable. Cette BD traite d'un sujet qui est à la fois commun dans la BD sur les amours gais, mais qui est abordé sous un angle pas très courant : l'acceptation de sa propre homosexualité, surtout quand on sort avec quelqu'un de l'autre sexe.
J'ai trouvé quelque chose de très beau dans les dialogues et les réflexions du personnage principal. Ça m'a rappelle des discussions que j'ai déjà eu avec des personnes qui avaient du mal à assumer leur propre homosexualité au grand jour. Et dans la façon dont l'héroïne doit se confronter à sa propre existence. C'est bien décrit, et très réaliste.
J'apprécie toujours autant la façon de dessiner de l'auteur, qui fait dans la simplicité non dénuée de charme et de sensualité. Je ne sais pas trop de quelle manière mais il arrive à me toucher. Peut-être justement par le dépouillement.
C'est une BD que je trouve très complémentaire de Love my life, l'une passant plus de temps sur l'idée même de l'homosexualité et du sentiment amoureux, celle-ci se concentrant plus sur l'acceptation de sa propre homosexualité et la révélation de ses sentiments. Une belle BD là encore, et que je recommande à la lecture. C'est beau et sensible, le genre de BD qui me plait et qui apporte de belles réflexions.
oh!Giovanna !
Avec cet album, Giovanna Casotto nous offre neuf histoires courtes, de 6 pages en moyenne, neuf histoires franchement pornographiques mais d'une qualité graphique indéniable. Car Giovanna Casotto n'est pas dénuée de talent!
Avec un dessin hyper réaliste, l'auteur nous offre des scénario souvent drôle, avec "Lucy et miss Darla", et "Dix secondes seulement", ou encore avec le délicieux "Surprise!", parfois cocasse comme "retomber sur ses pieds".
Comme à son habitude, Giovanna Casotto dessine des femmes superbes,avec un détail soigné sur leurs tenues... légères, le tout sur un mélange de noir et blanc et de couleur, le tout qui force l'admiration de tout admirateur de bande dessinée dite "pour adultes".
Bref, "oh! Giovanna" reste pour moi, un de must de la bd érotique.
Giovanna ! Si !
Parmi la série des Giovanna , "Oh! Gigiovanna!", "Giovanna! Ah!", cet opus reste pour moi le plus drôle et le plus cocasse de tous. Pour se le prouver, il suffit de lire une des nombreuses histoires qui constituent ce volume, notamment "R.I.P?", ou encore "Portrait craché",voire "un beau butin".
Bref, cet album est placé sous le signe de l'humour, et de la beauté, beauté des dessins de Giovanna Casotto qui mettent particulièrement le corps des femmes, femmes latines, fort bien en chair, et assez éloignées du canon des mannequins, des tops models qui tapissent nos murs de publicité.
Un album qui mérite évidemment de figurer dans votre bibliothèque, auprès des Manara, Leone Frollo,et G.Levis.
Giovanna ! Ah !
La sortie d'un nouveau livre de Giovanna Casotto est toujours un évènement. D'une part, cette dessinatrice reste une énigme dans le monde de la bd -jouant avec le nom de Franco Saudelli, son compagnon, pour la paternité des dessins- et d'autre part ses dessins d'un réalisme torride mettent en scène des femmes qui lui ressemblent étonnamment.
Comme dans ses précédentes bd "Oh!Giovanna!" ; "Giovanna! si!", ce livre est composé de brefs récits , cinq en l’occurrence (avec une histoire plus longue avec "la domestique").
Après le noir et blanc de ses premiers albums de la collection "Selen"; Casotto a introduit une dose de couleur (rouge et jaune) dans un dessin quasi bichromique.
Avec un dessin d'excellente qualité et très soigné, Casotto apporte une touche féminine dans un monde dominé par la gent masculine. Les femmes y sont (très) voluptueuses, naturelles et les hommes réduits à un rôle assez limité.
Les amateurs du genre vont évidemment se ruer sur cet album; pour les autres, je les invite à découvrir un auteur de bande dessinée atypique et surtout bourrée de talent.
Giovannissima ! - tome 3
On ne peut pas dire que ce recueil d'histoires courtes soit très nouveau. En effet, il regroupe des récits parus précédemment (sous parfois un autre nom) dans la collection "Selen" chez Vents d'Ouest, en France, sous le titre Pornostars et In bed with Sonia X
L' ensemble des aventures de Giovanna Casotto fait d'ailleurs l'objet d'une belle et très élégante réédition, depuis quelques années chez "Dynamite", éditeur de la Musardine, librairie parisienne spécialisée dans les ouvrages érotiques.
Ce troisième volume de "Giovanissima" se caractérise par l'apparition de la couleur dans le monde de Casotto, couleur employée de façon très maladroite dans les deux premières histoires mais de façon plus subtile ensuite (c'est d'ailleurs devant le résultat raté des premières histoire que Giovanna Casotto décide de s'occuper de ses propres couleurs- lire la préface de Christian Marmonnier qui explique cette évolution) qui marquera le style "Casotto".
Les femmes chez cette dessinatrice sont plantureuses, aux formes plus que généreuses, héritières des pin-up des années 50, et très libérées....
Un album qui s'achève avec deux entretiens avec l'auteur, l'un publié en 2000, et un autre plus récent, en 2011.
Giovannissima ! tome 4
Bizarre autant qu’étrange.
Avec le tome 3 de « Giovannissima ! », je pensais que les éditions « dynamite » avaient enfin achevé la réédition des albums de Giovanna parus sous d’autres titres comme « Selen présente… »
Pourtant avec ce nouvel opus, certes je découvre des aventures, je crois, inédites, mais en noir et blanc alors que le tome 3 de « Giovannissima » avait amorcé la mise en couleur par Giovanna Casotto, de ses histoires érotiques. D’ailleurs, la série des « Oh ! Giovanna », « Giovanna ! Ah ! » et « Giovanna !Si ! » , parues bien précédemment , sont ,sinon en couleurs, tout du moins en bichromie.
Bref, à force de rééditions d’histoires courtes sous des titres ou maquettes différents, on finit par s’y perdre !
En tout état de cause, Giovanna Casotto nous offre des histoires émoustillantes avec des femmes toujours aussi plantureuses, et vivent des fantasmes inavouables parfois.
Car chez Casotto, comme souvent, c’est la femme qui impose voire domine dans les rapports amoureux ( on est assez loin de l’image des femmes soumises que l’on retrouve dans les albums d’Ardem, par exemple)
Nouveauté avec ces mini-récits, l’apparition de la troublante Vénus, héroïne récurrente que l’on retrouve dans « le complot », « exhibition » et « exhibition 2 ».
L’album se conclut avec un bonus de quelques portraits de pin-up, qui n’ont rien à envier à la femme présente en couverture de cet quatrième opus.
Même si je préfère les planches en bichromie de Giovanna Casotto, cet album est de très bonne qualité, avec notamment l’histoire intitulée « Vœux à gratter » qui n’est pas sans rappeler la bande dessinée Esmera de Zep & Vince, parue en novembre 2015.
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Brocéliande - Forêt du Petit Peuple
Je suis très preneur de tout ce qui touche à la"celtitude" et la légende arthurienne, aussi je suis circonspect et j'attends les auteur au tournant concernant ce sujet. Ici belle et bonne surprise. Un scénario d'O. Peru que l'on ne présente plus qui nous concocte une histoire qui nous conte la première rencontre entre Merlin et Viviane. Ce n'est pas niais, pas d'afféteries à la sauce de l'oncle Walt. Une petite pensée pour le couple de korrigans qui savent être drôles sans en faire des caisses. N'oublions pas le trio de chasseurs "bas du front" juste parfait. Au dessin Bertrand Benoit, un illustre inconnu pour moi mais qui propose un dessin très réussi, ses sous-bois incitent à la déambulation et sa vision du château sous le lac est carrément féerique mais dans le bon sens du terme. On n'est pas chez la reine des neiges quoi ! Un mot de la belle colorisation d'Elodie Jacquemoire tout en nuances automnales très subtiles. Un album qui augure bien de cette nouvelle série concept, pour ma part j'irai sans hésiter voir la suite.
La Saga de Grimr
J'avoue avoir eu du mal au début à m'habituer au style graphique de Jérémie Moreau, un style assez simple mais au fil des pages, son talent s'affirme. Et les scènes nocturnes, toutes en aquarelles, sont superbes (les premières pages du chapitre 4 sont d'une beauté à couper le souffle). L'auteur nous offre une histoire forte dans une Islande du XVIIIème siècle, dominée par le Danemark, et où une nature hostile rend la vie difficile aux habitants. A travers les aventures de Grimr, l'auteur relate tout un pan d'une certaine histoire de l'Islande, histoire méconnue par la plupart d'entre-nous (légendes, société ...) De l'injustice des hommes aux caprices de la nature, rien ne sera épargné au jeune Grimr, dès les premières pages d'ailleurs. Le scénario est bien construit, le chapitre 1 faisant écho aux planches de fin, et repose finalement sur une touche d'humanité que l'on n'attendait (presque) pas. Un très bel album.
Valérian - Shingouzlooz.Inc
J'ai ri les filles et les gars. Si on m'avait dit un jour que je me marrerais sur un "Valérian " je ne l'aurais pas cru. Ce sont les albums de messieurs Christin et Mezière qui ont participé de ma culture de bédéphile et particulièrement dans le domaine de la SF. J'en vois qui se marrent mais il faut bien commencer par quelque chose. Si je me laissais transporter par nos deux héros en des terres inconnues, par contre il est vrai que la grosse marrade, la poilade n'étaient pas l'atout principal de la série mère. Aussi quelle bonne idée d'avoir donné les clefs de la boutique à W. Lupano. En d'autres occasions, qu'il n'est pas besoin de rappeler ici, il a su nous faire sinon rire du moins sourire plus que de raison. Si vous avez lu d'autres de mes avis vous comprendrez aisément que pour moi il n'est nul besoin de m’appesantir sur le travail de M.Lauffray, j'attends juste de le voir un de ces jours dessiner une véritable histoire de SF. Les deux premières pages du présent album parlent d'elles mêmes. J'en redemande.
La Horde du contrevent
Étayez le fer, tenez le bloc. Ma rencontre avec "La horde du Contrevent " s'est faite au moment de la sortie du roman. J'avoue qu'à l'époque j'avais pris une petite claque et j'ai vite placé Mr Damasio au panthéon de mes auteurs préféré de SF. Oui il y avait du Silverberg, du Vance, moins la truculence, chez cet homme qui nous balançait une histoire forte, une quête du Graal inaccessible. C'est dire si tous les amateurs attendaient avec une impatience non feinte la sortie de cette histoire en BD. Personnellement je n'étais pas particulièrement inquiet quant au choix du dessinateur, tant j'avais plus qu'apprécié son travail sur "Fils du soleil " ou certaines planches possédaient déjà, sans jeu de mot, un souffle évident. Eric Henninot fait partie de ces dessinateurs qui ont une patte et qui dessinent comme j'aime, tout simplement. Il est de la trempe des M. Lauffray, R. Recht et A. Brion, j'en oublie. Des gens qui ont un dessin que d'aucuns qualifieraient de "gribouillé", sale, pas lisse, effectivement à mille lieues de la ligne claire. Des gars qui au delà du brio de leurs techniques savent vous créer un ambiance de furieux. Donc là je ne suis absolument pas déçu. Le dessin arrive à donner une ambiance, alors oui le vent c'est pas facile à dessiner, ici pas facile de tricher puisque les personnages portent des habits près du corps. La page 33 du bloc dans le furvent parle d'elle même. L'adaptation du texte et du scénario, pour peu que mon souvenir soit fidèle, me convient parfaitement. Une seule envie, relire dès que possible le roman, il va être sympa de coller d'autres images sur ce récit, en plus il me semble que mon imaginaire avait beaucoup fonctionné dans la partie du roman se déroulant sur la flaque de Lapsane et aux abords de Norska, j'ai donc hâte. Je n'aurais pas attendu en vain, c'est forcément un coup de cœur pour moi, vivement la suite.
La Horde du contrevent
Au commencement fut le roman. Clivant au possible, on a adhéré au point de le considérer comme un incontournable de notre bibliothèque, les autres en ont fait un rejet franc, notamment dû au style littéraire hermétique et dur à biter de son écrivain, Alain Damasio. Jugez-en par la logorrhée du bonhomme : quatre pages d’avant-propos, on a rarement vu cela. Puis vint le studio Forge Animation et son projet ambitieux d’adaptation transmédia du livre comprenant un jeu vidéo, un film, suivi d’un comic book. Deux campagnes de kickstarter plus tard qui se sont conclues sur deux échecs (absence de relais des médias d’information traditionnels qui n’ont pas fait leur boulot alors que le livre disposait d’une base solide de fan), le projet était entériné et sonnait le glas du studio. Définitivement ? Non, car sur les décombres de ce magnifique projet demeuré au stade embryonnaire, un homme a pointé le bout de son groin : Eric Henninot, artiste ƛ Eric Henninot, voilà un auteur qui a tracé sa route et roulé sa bosse comme un vaillant Golgoth, depuis le premier album de Carthago, dont j’avais particulièrement détesté le dessin, désolé m’sieur Henninot, jusqu’à aujourd’hui et ce coup de théâtre sur la scène du neuvième art. Entre-temps l’auteur a astiqué son art grâce à une collaboration fructueuse avec le master Mathieu Lauffray sur quelques planches des Les Chroniques de Légion d’abord, puis sur le tome 4 de Prophet. Un dernier tour de chauffe avec des scénaristes chevronnés comme David Chauvel, Fabien Nury sur Fils du Soleil entre autres, et voici que les tractations reprennent de plus belle avec Alain Damasio pour toujours cette quête cramponnée de l’adaptation de La Horde. Je passe en ellipse tout le tralala sur le qui-quoi-comment de la conception du truc parce que hein, on n’est pas sorti d’Aberlaas à ce rythme là, et donc « tada ! », voici venu le tome uno : Le Cosmos est mon campement. Je n’avais pas cette vision là des choses. Dans mes souvenirs (aucun assez solide…;) ), car ma lecture du livre date d’il y a près de 10 ans, je m’imaginais quelque chose de plus polaire, quoique les paysages sont variés par moment. Mais nous en avions chacun notre propre perception après tout, et celle de l’auteur je l’ai trouvé attrayante. Il s’en dégage un aspect très poétique, on respire frais en même temps qu’on étouffe écrasé par la puissance des vents. Cette vision contraste pas mal avec celle de feu Forge Animation qui était plus brute de décoffrage, notamment sur le charadesign buriné. L’esthétique ici est ingénieuse comme les tenues moulante des membres de la horde qui donnent un côté parachutiste, en symbiose avec les forces de la nature. Les couleurs de Gaëtan Georges apportent de la variété à ce monde qu’on pourrait penser monotone, sans cesse poncé par des vents furieux, mais on varie entre des tons sablonneux orangé et de la rocaille rosâtre façon couché de soleil, en passant par de maigre pâturage vert et des glaciers craquelés d’un blanc immaculé. Quant à l’adaptation textuelle, sans chercher à dresser une liste fastidieuse des différences, pour moi elle est une réussite. D’une histoire de l’Imaginaire tendance planet opera philosophique et politique à la narration multiple, proche dans son intrigue de Les Royaumes du mur (en tout cas ça y ressemble) de Robert Silverberg, Eric Henninot a réalisé un planet opera doté d’un seul point de vu et davantage tourné vers l’action et le drame, plus « grand public », mais sans toutefois rien perdre de la profondeur de la fable d’origine. Très bien construit, la bande-dessinée ne possède pas ce côté rentre-dedans abrupte du roman, avec une présentation des personnages, les années d’apprentissage, puis saut dans le temps pour revenir au présent. Atténué le style chromé-nébuleux (mais fascinant ! ) de Damasio, les dialogues sont mieux compréhensibles sans perdre de leur souffle lyrique. Monsieur Henninot peut être fier de son travail, ça valait le coup d’attendre et on est déjà impatient de retrouver la 34ème Horde. En avant, la hordaille ! En avant !
L'Ecorce des choses
Quel bel album. Déjà, je trouve la couverture sublime dans sa simplicité et l'émotion qu'elle dégage. Je crois que je l'aime d'amour. Il y a ensuite cette histoire, celle d'une enfant souffrant d'un handicap, mais qui s'en affranchit pour avancer, communiquer, surmonter les difficultés de la vie quotidienne et les évènements exceptionnels. Il y a en effet une catastrophe naturelle qui survient après la seconde moitié, qui fait sortir l'album du "simple" récit inhérent à un handicap, au roman graphique, pour en faire une histoire de survie, tout simplement. Avec un message d'amour universel à la clé. C'est tout doux dans le ton, dans le visuel, puisque Cécile Bidault a choisi des tons pastel, un style ligne claire rehaussé de… fusain ? Pour nous conter cette histoire muette, puisque du point de vue de la fillette. Superbe, doux, poignant.
Divinity
Divinity est un ovni, ceci n'est pas étonnant pour peu que l'on fréquente un peu la galaxie Valiant, éditeur américain qui pendant un temps faisait jeu égal avec Marvel Comics et DC Comics. L'histoire n'en est pas restée là puisque suite à de nombreuses péripéties c'est maintenant Bliss Comics qui a repris le catalogue en 2015. Et c'est bien d'un univers qu'il s'agit, je serais même tenté de dire un multivers. En effet dans les différents titres qui sont proposés les personnages se retrouvent, se répondent et inter-agissent les uns avec les autres. C'est foisonnant et au début il faut un peu s'accrocher afin de tenter de s'y retrouver. Que l'on en juge : X-O Manowar, Ninjak, Bloodshot, Faith, Archer and Amstrong et j'en passe pour ne point vous saouler. Tous ces personnages à la psychologie travaillée au fil des aventures des uns ou des autres se répondent et vivent des moments extraordinaires. Certains pourraient penser que trop c'est trop mais ce foisonnement n'est à mon sens pas pire ou plus incompréhensible que celui où évoluent des Batman, Superman et consors. Or donc Divinity, c'est une histoire plutôt maligne qui permet à ces auteurs de laisser libre court à leur imagination que l'on peut qualifier sans mentir de plus que fertile. En pleine guerre froide, l'Union Soviétique donne son feu vert à une expédition spatiale : envoyer un homme aux confins de l'univers. Au bout du voyage Abram Adams, Valentina et Kazmir, entraînés depuis leur enfance, rencontrent l'indicible. De retour sur terre, Abram s'écrase dans le désert australien où les humains qui le rencontrent le considèrent comme un dieu Divinity. Les autorités terrestres sont partagées : faut-il lui faire confiance ou lui envoyer les héros de la terre pour l'affronter ? Après le retour de Divinity c'est au tour de Valentina de rentrer et ses ambitions sont toutes autres. Des années après son départ l'Union Soviétique qu'elle connaissait n'existe plus et elle est en colère. Cela nous donne un album particulièrement jubilatoire qui voit l’héroïne qui croit toujours en un idéal communiste. Pour elle la mission est simple il s'agit de restaurer à tout prix l'ancienne gloire soviétique. Le troisième tome de cette série qui en connaitra quatre est déjà tout un programme avec son titre "Stalinvers". C'est donc à une grande épopée de science fiction que nous sommes conviés où les auteurs se jouent de l'espace et du temps de manière suffisamment crédible pour que ça ne fasse pas ringard. Non en fait je trouve que tout cela est plutôt jubilatoire, il n'est que de voir l’héroïne découvrant peu à peu l'évolution de son pays et l'affrontement final qui n'en fait pas des caisses mais œuvre plutôt dans la subtilité, fait assez rare pour être souligné. Pour le graphisme une équipe rodée à l'exercice qui propose un travail efficace dans la lignée du comics, la lecture est fluide, des couleurs sympas et une mise en page qui ne pèse pas sur la lecture. Faisant mieux que copier les deux grandes maisons concurrentes Marvel et DC, voilà une BD ambitieuse qui tient la route et qui pourrait réconcilier les réfractaires au genre.
Johnny Jungle
Une bonne bd comme on aimerait tomber dessus plus souvent… Johnny Jungle c’est en premier deux belles couvertures, qui réunies forment un superbe tableau d’ensemble. Les premières pages livrent d’entrée le ton : Si je devais trouver une similitude, elle serait dans certains films des frères Cohen. C’est à la fois sombre, grinçant, parfois triste, le tout relevé avec un humour d’une belle finesse - qui fait mouche à chaque fois - et d’une dose de belle lumière laissant espérer le meilleur pour ce personnage attachant, vite rattrapé par ses affres. Le tout est habilement réalisé, les références sont nombreuses et on se prend au jeu dans les témoignages livrés au fil du récit de la vie de Johnny. Témoignages qui prendront une toute autre dimension à la fermeture du second tome. Et c’est là que les auteurs sont habiles, à la fin de ma lecture, l’envie de relire le tout est forte, un peu à la manière d’un Fight Club, où les dernières minutes réécrivent le film et on se demande quand on est passé à côté. Au dessin, on ne boude pas son plaisir. Chaque planche est habile – certaines vraiment très jolies – , le sens du cadre bien maitrisé, les décors sont riches souvent rehaussés par une belle lumière, notamment sur les scènes dans la jungle. A lire sans modération.
Indigo Blue
Une nouvelle réussite de cette auteure, qui sait manier les choses avec une délicatesse incroyable. Cette BD traite d'un sujet qui est à la fois commun dans la BD sur les amours gais, mais qui est abordé sous un angle pas très courant : l'acceptation de sa propre homosexualité, surtout quand on sort avec quelqu'un de l'autre sexe. J'ai trouvé quelque chose de très beau dans les dialogues et les réflexions du personnage principal. Ça m'a rappelle des discussions que j'ai déjà eu avec des personnes qui avaient du mal à assumer leur propre homosexualité au grand jour. Et dans la façon dont l'héroïne doit se confronter à sa propre existence. C'est bien décrit, et très réaliste. J'apprécie toujours autant la façon de dessiner de l'auteur, qui fait dans la simplicité non dénuée de charme et de sensualité. Je ne sais pas trop de quelle manière mais il arrive à me toucher. Peut-être justement par le dépouillement. C'est une BD que je trouve très complémentaire de Love my life, l'une passant plus de temps sur l'idée même de l'homosexualité et du sentiment amoureux, celle-ci se concentrant plus sur l'acceptation de sa propre homosexualité et la révélation de ses sentiments. Une belle BD là encore, et que je recommande à la lecture. C'est beau et sensible, le genre de BD qui me plait et qui apporte de belles réflexions.
Giovannissima (Giovanna)
oh!Giovanna ! Avec cet album, Giovanna Casotto nous offre neuf histoires courtes, de 6 pages en moyenne, neuf histoires franchement pornographiques mais d'une qualité graphique indéniable. Car Giovanna Casotto n'est pas dénuée de talent! Avec un dessin hyper réaliste, l'auteur nous offre des scénario souvent drôle, avec "Lucy et miss Darla", et "Dix secondes seulement", ou encore avec le délicieux "Surprise!", parfois cocasse comme "retomber sur ses pieds". Comme à son habitude, Giovanna Casotto dessine des femmes superbes,avec un détail soigné sur leurs tenues... légères, le tout sur un mélange de noir et blanc et de couleur, le tout qui force l'admiration de tout admirateur de bande dessinée dite "pour adultes". Bref, "oh! Giovanna" reste pour moi, un de must de la bd érotique. Giovanna ! Si ! Parmi la série des Giovanna , "Oh! Gigiovanna!", "Giovanna! Ah!", cet opus reste pour moi le plus drôle et le plus cocasse de tous. Pour se le prouver, il suffit de lire une des nombreuses histoires qui constituent ce volume, notamment "R.I.P?", ou encore "Portrait craché",voire "un beau butin". Bref, cet album est placé sous le signe de l'humour, et de la beauté, beauté des dessins de Giovanna Casotto qui mettent particulièrement le corps des femmes, femmes latines, fort bien en chair, et assez éloignées du canon des mannequins, des tops models qui tapissent nos murs de publicité. Un album qui mérite évidemment de figurer dans votre bibliothèque, auprès des Manara, Leone Frollo,et G.Levis. Giovanna ! Ah ! La sortie d'un nouveau livre de Giovanna Casotto est toujours un évènement. D'une part, cette dessinatrice reste une énigme dans le monde de la bd -jouant avec le nom de Franco Saudelli, son compagnon, pour la paternité des dessins- et d'autre part ses dessins d'un réalisme torride mettent en scène des femmes qui lui ressemblent étonnamment. Comme dans ses précédentes bd "Oh!Giovanna!" ; "Giovanna! si!", ce livre est composé de brefs récits , cinq en l’occurrence (avec une histoire plus longue avec "la domestique"). Après le noir et blanc de ses premiers albums de la collection "Selen"; Casotto a introduit une dose de couleur (rouge et jaune) dans un dessin quasi bichromique. Avec un dessin d'excellente qualité et très soigné, Casotto apporte une touche féminine dans un monde dominé par la gent masculine. Les femmes y sont (très) voluptueuses, naturelles et les hommes réduits à un rôle assez limité. Les amateurs du genre vont évidemment se ruer sur cet album; pour les autres, je les invite à découvrir un auteur de bande dessinée atypique et surtout bourrée de talent. Giovannissima ! - tome 3 On ne peut pas dire que ce recueil d'histoires courtes soit très nouveau. En effet, il regroupe des récits parus précédemment (sous parfois un autre nom) dans la collection "Selen" chez Vents d'Ouest, en France, sous le titre Pornostars et In bed with Sonia X L' ensemble des aventures de Giovanna Casotto fait d'ailleurs l'objet d'une belle et très élégante réédition, depuis quelques années chez "Dynamite", éditeur de la Musardine, librairie parisienne spécialisée dans les ouvrages érotiques. Ce troisième volume de "Giovanissima" se caractérise par l'apparition de la couleur dans le monde de Casotto, couleur employée de façon très maladroite dans les deux premières histoires mais de façon plus subtile ensuite (c'est d'ailleurs devant le résultat raté des premières histoire que Giovanna Casotto décide de s'occuper de ses propres couleurs- lire la préface de Christian Marmonnier qui explique cette évolution) qui marquera le style "Casotto". Les femmes chez cette dessinatrice sont plantureuses, aux formes plus que généreuses, héritières des pin-up des années 50, et très libérées.... Un album qui s'achève avec deux entretiens avec l'auteur, l'un publié en 2000, et un autre plus récent, en 2011. Giovannissima ! tome 4 Bizarre autant qu’étrange. Avec le tome 3 de « Giovannissima ! », je pensais que les éditions « dynamite » avaient enfin achevé la réédition des albums de Giovanna parus sous d’autres titres comme « Selen présente… » Pourtant avec ce nouvel opus, certes je découvre des aventures, je crois, inédites, mais en noir et blanc alors que le tome 3 de « Giovannissima » avait amorcé la mise en couleur par Giovanna Casotto, de ses histoires érotiques. D’ailleurs, la série des « Oh ! Giovanna », « Giovanna ! Ah ! » et « Giovanna !Si ! » , parues bien précédemment , sont ,sinon en couleurs, tout du moins en bichromie. Bref, à force de rééditions d’histoires courtes sous des titres ou maquettes différents, on finit par s’y perdre ! En tout état de cause, Giovanna Casotto nous offre des histoires émoustillantes avec des femmes toujours aussi plantureuses, et vivent des fantasmes inavouables parfois. Car chez Casotto, comme souvent, c’est la femme qui impose voire domine dans les rapports amoureux ( on est assez loin de l’image des femmes soumises que l’on retrouve dans les albums d’Ardem, par exemple) Nouveauté avec ces mini-récits, l’apparition de la troublante Vénus, héroïne récurrente que l’on retrouve dans « le complot », « exhibition » et « exhibition 2 ». L’album se conclut avec un bonus de quelques portraits de pin-up, qui n’ont rien à envier à la femme présente en couverture de cet quatrième opus. Même si je préfère les planches en bichromie de Giovanna Casotto, cet album est de très bonne qualité, avec notamment l’histoire intitulée « Vœux à gratter » qui n’est pas sans rappeler la bande dessinée Esmera de Zep & Vince, parue en novembre 2015.