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Couverture de la série Carnation
Carnation

Je ne suis a priori pas fan des œuvres autobiographiques en BD. C’est un genre qui s’est beaucoup développé ces derniers temps, et il s’y publie pas mal de choses sans réel intérêt. Pourtant, j’ai lu d’une traite cet album, vraiment réussi dans son genre. C’est la couverture de l’album qui m’a d’abord interpellé, ainsi que le nom de l’auteur, que j’avais déjà vu (je ne me rappelais pas vraiment où…). Le dessin mêle certains aspects underground, surtout pour les personnages principaux, à des détails très réalistes, dans un enchaînement qui fonctionne bien. Un Noir et Blanc plutôt sombre – comme l’est l’histoire en fait. Si certains passages sont un peu longs, ils sont rares, et l’on suit assez facilement le cheminement psychologique de l’auteur qui, après plusieurs dizaines de pages « d’exposition », nous narre les affres d’un amour douloureux, et de la rupture qui le conclut. Une introspection assez fine, un travail quasi cathartique, qui peut déplaire, je le conçois, mais qui est une des meilleures réussites du genre qu’il m’ait été donné de lire. Et je vous conseille d’en faire de même. Note réelle 3,5/5.

19/10/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Le Chat du kimono
Le Chat du kimono

"Superbe" est l'impression qu'il me reste après avoir refermé cette BD. Superbe pour le dessin et superbe pour l'ambiance. C'est une de ces BD à l'atmosphère particulièrement bien marquée qui laisse une sacrée impression après lecture. Et quel trait, mes aïeux ! Je ne connais de l'auteur que cette BD-ci et Le Cabinet Chinois, qui m'avait laissé beaucoup plus circonspect. Mais le chat du kimono est sacrément bien fait, au point que j'ai à nouveau envie de le relire alors même que j'écris cet avis. C'est un conte avec des références à Alice au pays des merveilles, Sherlock Holmes, Toulouse Lautrec, en liant le tout par un chat. C'est bien mené, et même si je ne suis pas particulièrement fan de l'idée d'inclure des références, quand c'est bien fait je ne suis pas dérangé. Par contre, qu'est-ce que c'est envoutant comme histoire, avec d'entrée de jeu ce conte japonais cruel et beau. J'ai apprécié la façon dont tout se déroulait au fur et à mesure de l'avancée du récit, jusqu'à croiser toutes les pistes. Une belle histoire qui m'a plu jusqu'au bout. Et surtout ce dessin : j'ai vraiment adoré le trait de l'auteur, avec un noir et blanc sublime et des façons de représenter entre la gravure, l'illustration et la BD. C'est parfaitement maitrisé et ça vaut le coup d'oeil. Rien que pour les illustrations. Si je ne devais ne retenir qu'une chose de cette BD, c'est la façon dont l'auteur arrive à faire passer quelque chose via son dessin, qui donne cette atmosphère si envoûtante et prenante au récit. On est bien vite intégré à l'histoire qui ne nous lâche pas. Une BD qui m'a donné envie de lire la suite et les autres ouvrages de l'auteure, ne serait-ce pour retrouver ce ton de dessin et cette atmosphère. Un conte que j'ai adoré !

19/10/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Love My Life
Love My Life

Pour ceux qui auraient encore un doute, la romance et moi, c'est une longue histoire d'amour (haha, amour, romance ...). Du coup, une auteur qui prend le partie de nous parler d'amour de façon peu banale et en essayant de couvrir plusieurs cas, je suis bien emballé. Surtout que l'auteur m'avait déjà régalé de son Indigo Blue, dont j'avais beaucoup apprécié la tendresse et la sensibilité. Ce manga là ne m'a vraiment pas déçu non plus, Ebine Yamaji arrivant à produire des œuvres saphiques qui dégagent toujours une énorme tendresse et beaucoup d'émotions, c'est un récit en douceur qui permet de se poser plusieurs questions sur l'amour de façon à la fois subtile et pertinente. Le scénario surprend beaucoup, et même si l'auteure utilise certaines situations qu'elle a déjà exploitée, ça passe toujours aussi bien. J'ai beaucoup apprécié la façon dont elle représente l'homosexualité de son collègue d'ailleurs, ou chacun utilise l'autre comme couverture au yeux du personnel. Ca me rappelle des situations que j'ai vu, malheureusement. Niveau dessin, l'auteur reste dans sa ligne très simple mais qui transmet beaucoup. C'est un style qu'il faut apprécier, mais j'aime beaucoup. Il y a quelque chose qui transparait de cette BD et qui apporte beaucoup. Simple et efficace en somme. Bien évidemment, ce qui m'a vraiment plu dans cette BD, c'est tout ce rapport au questionnement amoureux, et notamment le fameux : "Je l'aimerai même si c'était un homme", avec une très bonne réponse de la part du collègue. Bien souvent, j'ai trouvé des questions faisant écho à ce que j'ai connu, et ça me plait beaucoup. Et puis merde, ça reste une belle histoire d'amour, alors forcément j'ai aimé ! Pour tout inconditionnel du romantisme, c'est un must-have, et pour tout les autres, la lecture est tout de même recommandé. Ne serait-ce que pour diversifier nos comédies romantiques et avoir un peu plus de couples différents mais tout aussi ordinaires. Je crois vraiment que cette auteure fait beaucoup pour la cause homosexuelle en peu de choses.

19/10/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Le Banyan rouge
Le Banyan rouge

J'ai vraiment bien apprécié cette Bd en forme de conte, qui allie un dessin efficace (bien que je ne le trouve vraiment pas beau) avec une histoire pas mal du tout. J'ai été séduit par la façon dont l'auteur a donné une dynamique à son dessin, permettant de se situer rapidement dans un univers de conte, à l'ambiance évoquant l'Asie du sud-est. Pour un peu, j'extrapolerai en invoquant une ambiance de mille et une nuits. Le jeu des couleurs renforce cette ambiance et impact l'histoire. Niveau histoire, j'ai beaucoup apprécié la façon dont est mené ce conte qui arrive à jouer sur un tableau violent tout en distillant une morale au final. C'est surprenant, mais finalement j'ai beaucoup aimé mes relectures aussi. Comme quoi tout ne tient pas dans la révélation finale, mais bel et bien dans l'acheminement. J'ajouterai que j'aime bien l'édition au coin arrondi, qui ajoute un petit quelque chose au tome. C'est le genre de BD qu'on apprécie avoir en main. Amateurs de conte, je vous recommande cette lecture qui est vraiment pas mal du tout !

19/10/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Le Petit Christian
Le Petit Christian

Je découvre Blutch avec cet album, et je suis bien enthousiaste à l'idée d'en découvrir d'autres. Le dessin notamment m'a beaucoup plu, avec une grande maitrise du noir et blanc (mais il semblerait que ce soit une grande force de l'auteur), et l'insertion de couleur dans le deuxième tome. Les gags sont bien amusants, remplis de références à la culture d'un gamin de cette époque, notamment la BD ou le cinéma (et à l'Alsace, terre des braves !), avec en plus des petites idées très sympathiques dans le tome 2, plus construit niveau histoire. C'est simple et efficace, et dans l'état j'ai bien hâte de le relire.

19/10/2017 (modifier)
Par Jetjet
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Green Blood
Green Blood

Ce n'est seulement qu'en postface du 4ème tome que l'on apprend que l'auteur est un grand fan du Django de Sergio Corbucci et qu'il a voulu rendre un joli hommage à un genre qu'il affectionne tout particulièrement : les Westerns. Pourtant les premières pages laissent présager d'un hommage appuyé au film de Martin Scorcese, Gangs of New York dont Kakizaki reprend le cadre et les guerres de gangs dans une Amérique corrompue de fin XIXème siècle accueillant les colons et les désœuvrés. Les frères Burns tentent de survivre tant bien que mal dans un quartier rongé par la pègre et la misère : Luke trime dur en tant que docker pour subvenir au quotidien de son frère oisif Brad. Ce dernier cache son activité d'assassin pour préserver son petit frère. Sous le sobriquet de Grim Reaper, c'est un redoutable nettoyeur des rues la nuit pour le compte du gang Grave Diggers. Mais forcément tout ne se passe pas comme prévu et le passé de leur père aux intentions peu louables comme les intérêts financiers des nombreuses crapules peuplant Five Points, ce quartier peu fréquentable de NY, vont bouleverser la vie des frères Burns qui vont devoir fuir et racheter leur fierté familiale. Le fait de basculer d'une réalité historique d'Est en Ouest vers des plaines arides bouleverse considérablement le récit en le faisant naviguer d'un genre à l'autre. Malgré tout la vengeance et la violence seront les principaux attributs d'un récit simple mais superbement ficelé pour captiver le lecteur du début à la fin. Il faut dire que Kazikazi est un expert en tableaux semi réalistes sans négliger aucun détail : des décors crasseux de New York aux locomotives de l'Ouest, chaque page est un véritable régal pour les yeux. Malgré une touche japonaise tout à fait normale dans la représentation des protagonistes, tout est scrupuleusement réaliste y compris dans les faits puisqu'on s'y permet quelques touches historiques et sociales aucunement rébarbatives mais bien amenées sur la condition sociale de l'époque, le racisme latent anti noir et même un plaidoyer émouvant sur les Amérindiens. Il s'agit d'un récit vraiment fluide et agréable dont le rythme ne faillit jamais. On en regretterait presque le format si étroit des mangas pour mieux admirer les superbes dessins en noir et blanc qui mériteraient un plus bel écrin. L'histoire est peut être simple mais il s'agit pour ma part surement d'un des plus beaux Westerns contemporains faisant la part belle aux affrontements surhumains et sanglants d'une belle brochette de desperados. Un véritable petit bonheur méconnu qui devrait faire de l'oeil à tout amateur d'action et de jolies planches.

18/10/2017 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série Une maison de Frank L. Wright
Une maison de Frank L. Wright

Pour être tout à fait franc je découvre Cosey sur le tard, j'avais lu A la recherche de Peter Pan que j'avais bien apprécié et c'est à peu près tout. Sur cet album je suis agréablement surpris pas tant par le dessin d'ailleurs que par la manière de raconter une histoire. En littérature la nouvelle est objet difficile à réaliser, elle demande concision mais pas trop et doit resserrer l'intrigue, la connaissance des personnages en moins de mots que le roman. C'est le cas ici avec quatre histoires courtes de Cosey. Personnellement je trouve que l'auteur est à son affaire et sait ce qu'il fait. D'une manière ou d'une autre toutes les histoires m'ont touché avec une petite préférence à la deuxième et qui donne son titre à ce recueil. D'abord elle nous donne l'occasion de voir une réalisation architecturale de F. Lloyd Wright et puis même si l'intrigue et sa résolution sont vite découvertes j'ai trouvé l'ensemble frais et pour tout dire assez beau. Réjouissons nous qu'un auteur arrive à nous faire ressentir des émotions aussi complexes que la naissance d'un amour de manière aussi simple finalement. Le sentiment qui domine également sur ces histoire c'est celui de la nostalgie, sentiment souvent associé à la tristesse ou la mélancolie. Ici rien de tout cela, j'y ai vu une joie de vivre simple et belle. Une belle découverte qui démontre que l'empathie n'est pas un vain mot.

18/10/2017 (modifier)
Par herve
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Betty Boob
Betty Boob

Vivement recommandé par mon libraire, je me suis plongé dans cette bande dessinée quasiment muette illustrée par Julie Rocheleau, dans son style aussi élégant que dans La Colère de Fantômas. Vero Cazot nous offre une merveilleuse histoire à partir d'un sujet grave, le cancer du sein. Tout en subtilité, l'auteur aborde ce thème sans pathos , en nous épargnant le côté médical de cette maladie. A travers le destin, a priori brisé, et les doutes de celle qui prendra le nom de Betty Boob (superbe trouvaille, au demeurant, et hommage à cette pétillante héroïne des années 30), Vero Cazot nous offre une note d'espoir, une bouffée d'espérance non seulement uniquement pour les femmes mais aussi pour les hommes. Les rapports homme- femme à qui l'on a ôté un sein, sont très bien traduits dans les premières pages du livre et donnent à réfléchir. C'est une œuvre forte, belle mais toute empreinte de poésie, qu'il faut évidemment lire. Histoire, couleurs et dessin...tout est réussi.

17/10/2017 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Nous sommes tous morts
Nous sommes tous morts

Si je me trompe pas, c'est le seul album de Trondheim où il n'est pas scénariste. J'ai vraiment adoré ce petit album qui parle de la mort de manière drôle et philosophique. Cela se lit vite, mais j'ai l'impression qu'il y avait plus de contenu dans ce patte de mouche que dans beaucoup d'album 'normal' de 44 pages. Coudray sait comment écrire des dialogues savoureux et le dessin minimaliste de Trondheim est sympathique. Dommage qu'ils n'aient pas retravaillé ensemble. Probablement le meilleur one-shot de cette collection que j'ai lu jusqu'à présent. J'aurais aimé que cela dure plus longtemps, mais en même temps je me dis que l'une des qualités de cet album c'est que les auteurs arrêtent avant de commencer à étirer la sauce ou à tourner en rond.

17/10/2017 (modifier)
Par maelle
Note: 4/5
Couverture de la série Dieu n'aime pas papa
Dieu n'aime pas papa

Un album qui m'a été offert car je suis assez fan de Davy Mourier. Le sujet me parle assez, étant d'une famille assez "catholique traditionnelle". On aborde le sujet d'une famille déchirée, de religion, d'homosexualité, de divorce, d'acceptation, de douleur, de vérité, de mensonge. On parle de la façon dont la religion peut être déformée pour coller à ce que l'on ressent, même sans en avoir conscience. L'histoire est racontée par le petit garçon de la famille. La vision qu'a le petit garçon à fois de Dieu, de la religion, et de ses parents est très bien amenée, au travers des dessins qu'il fait. Un sujet très intéressant et très bien amené, doucement, avec beaucoup de justesse. Seul petit bémol, j'ai trouvé la mère assez caricaturale dans ses réactions, je n'ai pas du tout réussi à la trouver attachante, je n'ai ressenti aucune empathie pour ce personnage. Ça manque un peu de justesse pour moi à ce sujet-là, l'histoire aurait pu être tout aussi forte avec une maman plus ... "classique".

16/10/2017 (modifier)