J'ai vraiment beaucoup accroché à cet ouvrage !
Déjà, c'est un beau livre, avec une belle couverture et des pages très épaisses.
A l'intérieur, pas de cases, 2/3 dessins par page, des histoires sur 3/4 pages, pas beaucoup de textes, beaucoup de gags simplement suggérés.
Ensuite j'ai ri dès la lecture du 4ème de couverture :
"C’est par le langage de l'absurde que l'on peut le mieux évaluer et mettre en lumière l'écart tragi-comique séparant la nullité de signification du réel de la géniale boursouflure sémantique du monde".
J'adore cette utilisation de l'absurde, ces grandes phrases compliquées et alambiquées, j'ai l'impression de lire du François Rollin.
Le gag sur la 4ème de couverture mérite à lui seul l'ouverture de l'album.
Petit coup de cœur pour "la prière", "les mamans", et "la soirée", qui ouvre l'album !
Le nom de l'éditeur pourrait faire croire qu'il s'agit d'une série de gags, avec des enfants dedans, mais le titre, potentiellement violent, ne laisse pas vraiment planer le doute : il s'agit d'une BD sur le harcèlement scolaire.
Ce n'est pas la première, mais peut-être l'une des premières à en parler de façon frontale chez un éditeur "grand public". Et c'est un véritable fléau, ce harcèlement scolaire, susceptible de briser longuement des vies, de mettre des enfants en échec scolaire, et de former de futurs délinquants, que l'on soit l'oppresseur ou l'opprimé. Coécrit par Bloz, plus habitué des séries humoristiques de Bamboo, et sa fille Anaïs, alias Ana, elle raconte certaines expériences scolaires de cette dernière. Humiliations, racket, manipulation, tout y passe.
Le corps enseignant ne voit rien ou préfère fermer les yeux, les parents mettent du temps à s'en rendre compte, et décident de passer à l'action, mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Pourtant, si la fameuse Clarisse est si méchante avec Emma, il y a des raisons profondes. Et les auteurs ne minimisent pas cette causalité, même si les parents de Clarisse ne sont pas suffisamment montrés du doigt à mon goût. Cependant les mécanismes de défense sont présents, et cela peut être très utile pour les jeunes enfants victimes qui liront la BD.
Le récit est découpé en gags, sur le plan technique, mais la plupart ne sont pas drôles, plutôt tristes.
Les dessins de Bloz est du "gros nez", mais on s'en fiche, ce qui compte c'est que le message passe bien : soyez attentifs à vos enfants, et surtout aux changements de comportement, d'appétit. Parlez aux parents concernés, à l'équipe éducative, c'est ensemble que ce fléau peut être réduit.
Cette BD est tout d'abord un choc visuel. Rendez vous dans une librairie et votre œil sera inévitablement attiré par la superbe couverture. Le contenant est à la hauteur du contenu.
A l'intérieur, le lecteur trouvera des planches en couleurs directes qui font penser à des tableaux de Gustav Klimt, d'Egon Schiele. J'ai aussi trouvé des similitudes avec Bill Sienkiewickz pour les dessinateurs BD.
La scène se déroule sur un paquebot en route vers l'Argentine dans la période d'après Seconde Guerre Mondiale. A son bord, un Maître des échecs, qui se laisse défier par un illustre inconnu. Qui est-il ? D'où vient-il ? Comment celui ci parvient-il à tenir tête à ce Maître des échecs ? Au lecteur de le découvrir en lisant cette superbe adaptation du Roman de Stefan Zweig.
J'avoue que je ne connaissais pas David Sala et j'ai vraiment été bluffé par son style de dessin. On a le sentiment de voir se dérouler face à soi une série de tableaux d'une beauté rare, une explosion de lumière qui traverse votre lecture tout au long des 110 pages de cet album.
Une adaptation absolument remarquable. Une réussite totale.
Death’s choice fait partie de ces fameux mangas autour des jeux de massacre. Le principe reste toujours celui d’une classe de lycéens où les adolescents semblent évoluer à l’écart des adultes ce qui peut sembler étrange et peu crédible au vu des circonstances. Cependant, il faut accepter le principe pour éprouver un peu de plaisir dans ce survival games.
Bizarrement, j’aime bien le genre car c’est diablement efficace. On entre tout de suite dans la peau du jeune héros qui souhaite tout faire pour sauver les camarades de classe bien qu’il ait oublié le nom de certains ce qui est pardonnable vu que c’est la rentrée.
L’entrée en matière est parfaitement réussie car tout part d’une démarche peu cavalière sur l’élection de la fille la plus populaire de la classe. Il est vrai que la perdante peut prendre sa revanche sous une forme plus meurtrière.
C’est vrai qu’on pourra se dire qu’il s’agit d’un manga de plus sur un sujet maintes fois traité mais c’est seulement en trois volumes et le cahier de charge est bien rempli. Il y a de la satisfaction à la lecture. Je n’en demande pas plus de la part d’un manga.
Après avoir découvert l'auteur via Abanddon, je me suis précipitée sur cette nouvelle oeuvre.
Je ne sais trop d'où il tient son inspiration légèrement angoissante (bien que j'ai quelques idées de base), mais le moins que l'on puisse dire c'est que ses oeuvres ne laissent pas indifférent. Il s'agit là d'une oeuvre d'ambiance dans laquelle on entre comme si de rien n'était mais qui marque profondément.
Sous l'apparente simplicité de la structure, la grande question humaine est posée. L'immortalité tient une place particulière chez l'humain, à la fois tentation et pire cauchemar. Qui est-on, où va-t-on ? Un album bien étrange mais qui m'a complètement séduit. Je recommande à ceux qui cherchent la différence.
Ce manga a été adapté en film d'animation avec un certain succès (dans le classement des meilleurs films de tous les temps au niveau qualité). C'est effectivement un des meilleurs films d'animation que j'ai pu voir, facilement comparable aux meilleurs Ghibli. On va vite s'attacher aux deux personnages principaux : l’une vit en pleine campagne isolée et l’autre dans le milieu urbain de la capitale Tokyo.
Leur vie se voit interrompue par un phénomène mystérieux qui échange la conscience des deux lycéens, de manière plus ou moins aléatoire et presque quotidienne. Le garçon se retrouve dans le corps de la fille, et vice versa. Cela va engendrer des situations assez cocasses qui prêteront à sourire. Tout n’est pas mauvais dans la morale qui oppose le Japon traditionnelle des campagnes à la modernité de la ville futuriste Tokyo.
Il est vrai que ce genre d’intrigue entre les inversions de sexe n'est pas nouveau dans le manga. J'ai lu par exemple Dans l'intimité de Marie qui traite du même sujet. Cependant, malgré cette absence d'originalité, on observera une très belle mise en scène pour un récit qui va prendre un autre tournant.
La fin est assez palpitante voir extrêmement envoûtante. Cela fait penser à l'atmosphère de certains films de Miyazaki. On notera que c'est beaucoup plus profond que le début de cette histoire car des événements tragiques forceront les deux lycéens à coopérer afin de surmonter l’épreuve.
Your name est une belle réussite. Le manga est un poil en dessous du film d'animation mais qu'importe car on revît la même magie et surtout la même émotion. Bref, on n'oubliera pas your name.
J’ai beaucoup aimé ce manga historique qui nous plonge au début de la dynastie des premiers pharaons qui ont réglé sur une civilisation fascinante à savoir l’Egypte. Il nous est conté le récit de la première grande reine qui a dû se battre farouchement pour gagner sa place. Selon les égyptologues, elle est la première femme dont l’histoire va retenir le nom alors que l’époque n’était guère à la consécration de la féminité au niveau du pouvoir.
On est tout de suite plongé au cœur de ce récit avec ce mariage forcé entre demi-frère et demi-sœur. Il est vrai que Thoutmosis II n’était pas fait pour régner sur l’Egypte. Sa cruauté n’avait guère de limites. Il faudra une reine pas comme les autres pour arrêter toutes ces exactions et ainsi protéger son peuple.
J’ai beaucoup aimé le dessin qui souligne la beauté de l’Egypte antique mais également de cette reine au visage sublime. Il y a également la richesse du décor qui concourt à une lecture fort agréable.
J’avais peur d’un caractère enfantin de l’œuvre car classée par ma grande médiathèque comme œuvre de jeunesse. Ce n’est pas vraiment le cas à moins de considérer le fait qu’un homme se fasse dévorer tout cru par un lion comme quelque chose destiné à la jeunesse. Une erreur de mauvais goût sans doute.
Nous avons là un manga très réussi sur un sujet qui a été très peu exploité jusqu’ici. Cette période de l’Histoire est tout simplement fascinante. Bref, il n’y avait pas que Cléopâtre ! On découvre un pan un peu méconnue de l’histoire de l’Egypte ancienne et c’est pour notre plus grand plaisir.
Religion, intégrismes de tous poils, sectes,... encore une Bd qui nous montre les méfaits de ces manières de penser qui toutes un jour ou l'autre ont conduit à des événements fort discutables. L’embrigadement des individus ou des masses ne conduit jamais à rien de bon.
Cette BD nous montre de fort belle manière comment la folie d'un homme peut en mener d'autres à commettre des actes répréhensibles. Cela est détaillé de manière presque clinique avec cet adepte de la secte qu'a priori rien ne prédisposait à se laisser prendre dans les filets de notre gourou.
Autant j'ai apprécié la couverture qui possède une réelle puissance autant l'intérieur m'a semblé lisse et sans âme, heureusement que le propos venait relever le niveau.
Voilà une BD fort instructive qui devrait être lue par le plus grand nombre, si elle peut permettre que des quidams ne soient pas embrigadés dans une secte ce sera déjà ça de gagné.
W. Vance sera toujours pour moi lié à mon adolescence où chez ma grand-mère je me précipitais sur son magazine "Femmes d'aujourd'hui" où je pouvais lire Ramiro et Bob Morane. Ringo ne paraissait pas dans cet hebdo mais j'ai toujours été attiré par le trait de cet auteur, ce côté griffé, sale.
Pour l'ado que j'étais c'était juste parfait, maintenant avec le recul je vois bien les failles, à savoir un scénario plus que basique. De ce côté l'histoire "Trois salopards dans le neige", (d'ailleurs j'y pense Mr Tarantino n'y aurait-il pas jeté un œil pour son dernier film?) est emblématique du style de Vance, ses décors sous la neige sont à couper le souffle.
J'en conviens doit plus à la nostalgie qu'à la raison mais comme disait l'autre j'assume.
Franchement bien et instructif qui plus est mais sans le côté didactique chiant que l'on peut parfois rencontrer. Je n'ai pas lu Tocqueville qui il me semble fut tout de même une référence et l'est encore pour ce qui est de parler de la corruption de la civilisation sur les peuples.
L'exemple des Indiens d'Amérique est à cet égard édifiant, laminés qu'ils furent par le rouleau compresseur des flux d'européens qui venaient s'installer sur ces terres dites vierges mais qui ne l'étaient pas tant que cela puisque habitées par les dits Indiens. Et que l'on ne vienne pas me dire que ces européens ont fait œuvre civilisatrice. Pour la route j'aime à rappeler que les inventeurs du scalp furent nos amis anglais.
Alors cette BD. Elle nous offre de belles planches avec des paysages vierges qu'il a du être assez exceptionnel de découvrir dans leur jus. Comme dit plus haut le récit n'est pas didactique et même s'il reprend des paragraphes de Tocqueville son langage du 17 ème siècle est facile à comprendre. Un récit agréable où effectivement l'affect ne transparaît que peu mais cela est parfois intéressant.
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De rien
J'ai vraiment beaucoup accroché à cet ouvrage ! Déjà, c'est un beau livre, avec une belle couverture et des pages très épaisses. A l'intérieur, pas de cases, 2/3 dessins par page, des histoires sur 3/4 pages, pas beaucoup de textes, beaucoup de gags simplement suggérés. Ensuite j'ai ri dès la lecture du 4ème de couverture : "C’est par le langage de l'absurde que l'on peut le mieux évaluer et mettre en lumière l'écart tragi-comique séparant la nullité de signification du réel de la géniale boursouflure sémantique du monde". J'adore cette utilisation de l'absurde, ces grandes phrases compliquées et alambiquées, j'ai l'impression de lire du François Rollin. Le gag sur la 4ème de couverture mérite à lui seul l'ouverture de l'album. Petit coup de cœur pour "la prière", "les mamans", et "la soirée", qui ouvre l'album !
Seule à la récré
Le nom de l'éditeur pourrait faire croire qu'il s'agit d'une série de gags, avec des enfants dedans, mais le titre, potentiellement violent, ne laisse pas vraiment planer le doute : il s'agit d'une BD sur le harcèlement scolaire. Ce n'est pas la première, mais peut-être l'une des premières à en parler de façon frontale chez un éditeur "grand public". Et c'est un véritable fléau, ce harcèlement scolaire, susceptible de briser longuement des vies, de mettre des enfants en échec scolaire, et de former de futurs délinquants, que l'on soit l'oppresseur ou l'opprimé. Coécrit par Bloz, plus habitué des séries humoristiques de Bamboo, et sa fille Anaïs, alias Ana, elle raconte certaines expériences scolaires de cette dernière. Humiliations, racket, manipulation, tout y passe. Le corps enseignant ne voit rien ou préfère fermer les yeux, les parents mettent du temps à s'en rendre compte, et décident de passer à l'action, mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Pourtant, si la fameuse Clarisse est si méchante avec Emma, il y a des raisons profondes. Et les auteurs ne minimisent pas cette causalité, même si les parents de Clarisse ne sont pas suffisamment montrés du doigt à mon goût. Cependant les mécanismes de défense sont présents, et cela peut être très utile pour les jeunes enfants victimes qui liront la BD. Le récit est découpé en gags, sur le plan technique, mais la plupart ne sont pas drôles, plutôt tristes. Les dessins de Bloz est du "gros nez", mais on s'en fiche, ce qui compte c'est que le message passe bien : soyez attentifs à vos enfants, et surtout aux changements de comportement, d'appétit. Parlez aux parents concernés, à l'équipe éducative, c'est ensemble que ce fléau peut être réduit.
Le Joueur d'échecs (David Sala)
Cette BD est tout d'abord un choc visuel. Rendez vous dans une librairie et votre œil sera inévitablement attiré par la superbe couverture. Le contenant est à la hauteur du contenu. A l'intérieur, le lecteur trouvera des planches en couleurs directes qui font penser à des tableaux de Gustav Klimt, d'Egon Schiele. J'ai aussi trouvé des similitudes avec Bill Sienkiewickz pour les dessinateurs BD. La scène se déroule sur un paquebot en route vers l'Argentine dans la période d'après Seconde Guerre Mondiale. A son bord, un Maître des échecs, qui se laisse défier par un illustre inconnu. Qui est-il ? D'où vient-il ? Comment celui ci parvient-il à tenir tête à ce Maître des échecs ? Au lecteur de le découvrir en lisant cette superbe adaptation du Roman de Stefan Zweig. J'avoue que je ne connaissais pas David Sala et j'ai vraiment été bluffé par son style de dessin. On a le sentiment de voir se dérouler face à soi une série de tableaux d'une beauté rare, une explosion de lumière qui traverse votre lecture tout au long des 110 pages de cet album. Une adaptation absolument remarquable. Une réussite totale.
Death's choice
Death’s choice fait partie de ces fameux mangas autour des jeux de massacre. Le principe reste toujours celui d’une classe de lycéens où les adolescents semblent évoluer à l’écart des adultes ce qui peut sembler étrange et peu crédible au vu des circonstances. Cependant, il faut accepter le principe pour éprouver un peu de plaisir dans ce survival games. Bizarrement, j’aime bien le genre car c’est diablement efficace. On entre tout de suite dans la peau du jeune héros qui souhaite tout faire pour sauver les camarades de classe bien qu’il ait oublié le nom de certains ce qui est pardonnable vu que c’est la rentrée. L’entrée en matière est parfaitement réussie car tout part d’une démarche peu cavalière sur l’élection de la fille la plus populaire de la classe. Il est vrai que la perdante peut prendre sa revanche sous une forme plus meurtrière. C’est vrai qu’on pourra se dire qu’il s’agit d’un manga de plus sur un sujet maintes fois traité mais c’est seulement en trois volumes et le cahier de charge est bien rempli. Il y a de la satisfaction à la lecture. Je n’en demande pas plus de la part d’un manga.
Le Voyageur
Après avoir découvert l'auteur via Abanddon, je me suis précipitée sur cette nouvelle oeuvre. Je ne sais trop d'où il tient son inspiration légèrement angoissante (bien que j'ai quelques idées de base), mais le moins que l'on puisse dire c'est que ses oeuvres ne laissent pas indifférent. Il s'agit là d'une oeuvre d'ambiance dans laquelle on entre comme si de rien n'était mais qui marque profondément. Sous l'apparente simplicité de la structure, la grande question humaine est posée. L'immortalité tient une place particulière chez l'humain, à la fois tentation et pire cauchemar. Qui est-on, où va-t-on ? Un album bien étrange mais qui m'a complètement séduit. Je recommande à ceux qui cherchent la différence.
Your Name
Ce manga a été adapté en film d'animation avec un certain succès (dans le classement des meilleurs films de tous les temps au niveau qualité). C'est effectivement un des meilleurs films d'animation que j'ai pu voir, facilement comparable aux meilleurs Ghibli. On va vite s'attacher aux deux personnages principaux : l’une vit en pleine campagne isolée et l’autre dans le milieu urbain de la capitale Tokyo. Leur vie se voit interrompue par un phénomène mystérieux qui échange la conscience des deux lycéens, de manière plus ou moins aléatoire et presque quotidienne. Le garçon se retrouve dans le corps de la fille, et vice versa. Cela va engendrer des situations assez cocasses qui prêteront à sourire. Tout n’est pas mauvais dans la morale qui oppose le Japon traditionnelle des campagnes à la modernité de la ville futuriste Tokyo. Il est vrai que ce genre d’intrigue entre les inversions de sexe n'est pas nouveau dans le manga. J'ai lu par exemple Dans l'intimité de Marie qui traite du même sujet. Cependant, malgré cette absence d'originalité, on observera une très belle mise en scène pour un récit qui va prendre un autre tournant. La fin est assez palpitante voir extrêmement envoûtante. Cela fait penser à l'atmosphère de certains films de Miyazaki. On notera que c'est beaucoup plus profond que le début de cette histoire car des événements tragiques forceront les deux lycéens à coopérer afin de surmonter l’épreuve. Your name est une belle réussite. Le manga est un poil en dessous du film d'animation mais qu'importe car on revît la même magie et surtout la même émotion. Bref, on n'oubliera pas your name.
Reine d'Egypte
J’ai beaucoup aimé ce manga historique qui nous plonge au début de la dynastie des premiers pharaons qui ont réglé sur une civilisation fascinante à savoir l’Egypte. Il nous est conté le récit de la première grande reine qui a dû se battre farouchement pour gagner sa place. Selon les égyptologues, elle est la première femme dont l’histoire va retenir le nom alors que l’époque n’était guère à la consécration de la féminité au niveau du pouvoir. On est tout de suite plongé au cœur de ce récit avec ce mariage forcé entre demi-frère et demi-sœur. Il est vrai que Thoutmosis II n’était pas fait pour régner sur l’Egypte. Sa cruauté n’avait guère de limites. Il faudra une reine pas comme les autres pour arrêter toutes ces exactions et ainsi protéger son peuple. J’ai beaucoup aimé le dessin qui souligne la beauté de l’Egypte antique mais également de cette reine au visage sublime. Il y a également la richesse du décor qui concourt à une lecture fort agréable. J’avais peur d’un caractère enfantin de l’œuvre car classée par ma grande médiathèque comme œuvre de jeunesse. Ce n’est pas vraiment le cas à moins de considérer le fait qu’un homme se fasse dévorer tout cru par un lion comme quelque chose destiné à la jeunesse. Une erreur de mauvais goût sans doute. Nous avons là un manga très réussi sur un sujet qui a été très peu exploité jusqu’ici. Cette période de l’Histoire est tout simplement fascinante. Bref, il n’y avait pas que Cléopâtre ! On découvre un pan un peu méconnue de l’histoire de l’Egypte ancienne et c’est pour notre plus grand plaisir.
Matsumoto
Religion, intégrismes de tous poils, sectes,... encore une Bd qui nous montre les méfaits de ces manières de penser qui toutes un jour ou l'autre ont conduit à des événements fort discutables. L’embrigadement des individus ou des masses ne conduit jamais à rien de bon. Cette BD nous montre de fort belle manière comment la folie d'un homme peut en mener d'autres à commettre des actes répréhensibles. Cela est détaillé de manière presque clinique avec cet adepte de la secte qu'a priori rien ne prédisposait à se laisser prendre dans les filets de notre gourou. Autant j'ai apprécié la couverture qui possède une réelle puissance autant l'intérieur m'a semblé lisse et sans âme, heureusement que le propos venait relever le niveau. Voilà une BD fort instructive qui devrait être lue par le plus grand nombre, si elle peut permettre que des quidams ne soient pas embrigadés dans une secte ce sera déjà ça de gagné.
Ringo
W. Vance sera toujours pour moi lié à mon adolescence où chez ma grand-mère je me précipitais sur son magazine "Femmes d'aujourd'hui" où je pouvais lire Ramiro et Bob Morane. Ringo ne paraissait pas dans cet hebdo mais j'ai toujours été attiré par le trait de cet auteur, ce côté griffé, sale. Pour l'ado que j'étais c'était juste parfait, maintenant avec le recul je vois bien les failles, à savoir un scénario plus que basique. De ce côté l'histoire "Trois salopards dans le neige", (d'ailleurs j'y pense Mr Tarantino n'y aurait-il pas jeté un œil pour son dernier film?) est emblématique du style de Vance, ses décors sous la neige sont à couper le souffle. J'en conviens doit plus à la nostalgie qu'à la raison mais comme disait l'autre j'assume.
Tocqueville - Vers un nouveau monde
Franchement bien et instructif qui plus est mais sans le côté didactique chiant que l'on peut parfois rencontrer. Je n'ai pas lu Tocqueville qui il me semble fut tout de même une référence et l'est encore pour ce qui est de parler de la corruption de la civilisation sur les peuples. L'exemple des Indiens d'Amérique est à cet égard édifiant, laminés qu'ils furent par le rouleau compresseur des flux d'européens qui venaient s'installer sur ces terres dites vierges mais qui ne l'étaient pas tant que cela puisque habitées par les dits Indiens. Et que l'on ne vienne pas me dire que ces européens ont fait œuvre civilisatrice. Pour la route j'aime à rappeler que les inventeurs du scalp furent nos amis anglais. Alors cette BD. Elle nous offre de belles planches avec des paysages vierges qu'il a du être assez exceptionnel de découvrir dans leur jus. Comme dit plus haut le récit n'est pas didactique et même s'il reprend des paragraphes de Tocqueville son langage du 17 ème siècle est facile à comprendre. Un récit agréable où effectivement l'affect ne transparaît que peu mais cela est parfois intéressant.