Ubuesque, ce régime est ubuesque, encore qu'avec le père Ubu on rit ou on sourit parfois, ici rien de drôle, nous sommes affligés par l'étendue de la bêtise qui se dégage de ce régime. La grande question pourrait être, mais qu'attendent ces gens pour se révolter. Oui je sais du fond de mon canapé la question est oiseuse. Quoiqu'il en soit cette BD possède le mérite de nous faire découvrir la vie de gens ordinaires sous la férule d'un système qui bride toutes velléités de révolte.
Le dessin est expressif avec des couleurs en adéquation avec ce que traversent les personnages.
Les appellations du dictateur commandant invaincu à la volonté de fer sont à mourir de rire, cependant ne rions pas trop fort, la Corée du nord est très loin, rappelons nous qu'il y a quelques années un dirigeant européen se faisait appeler le Danube de la Pensée.
Bravo en tous cas à cette BD de nous éclairer sur la vie quotidienne en dictature, il me semble de manière assez objective. A lire forcément.
Une autre réussite du duo Trillo-Risso.
On retrouve ce que j'aime chez eux: un bon dessin servi dans un noir et blanc superbe, du polar, de l'humour noir et une galerie de personnages intéressants à commencer par l’héroïne laide et malchanceuse qui est très attachante.
Ce sont des histoires courtes remplies de cynisme et qui sont captivantes si on aime bien le style de ce duo. Il y en a une qui m'a semblé plus faible que les autres, mais globalement j'ai passé un bon moment. C'est donc un album à lire pour les fans de ce duo. En revanche, si vous m'avez pas accroché à d'autres séries de ce duo, je ne pense pas que cet album va vous faire commencer à aimer leurs œuvres.
Cela fait des années que je suis le travail de Bastien Vivès. Certains de ses albums m'ont franchement laissé de marbre, comme Le Goût du chlore ou Dans mes yeux, d'autres au contraire m'ont enchanté comme Polina titre étrangement absent des albums de Vivès cités en fin d'ouvrage.
Dans ce one shot, Bastien Vivès nous livre une histoire douce amère d'adolescents, une belle chronique de vacances relatant la découverte de la sexualité par un adolescent de 13 ans (mais bien loin du style de sa bd Les Melons de la colère). Le tout, en évitant le côte "histoire à l'eau de rose" dans lequel il aurait pu tomber.
C'est drôle comme l'on se retrouve dans cette atmosphère de vacances, on sent presque le vécu (les fêtes sur la plages, les bals,...)
Mais ce qui fait la force de cet album réside dans le dessin épuré de Vivès (où seuls, parfois, les contours du visage sont esquissés).
Bref, une œuvre tout en délicatesse, avec une dernière case toute empreinte de nostalgie.
Superbe.
Moi j'aime bien, ce diptyque a un goût de roman de cape et d'épées plutôt sympa. J'y ai retrouvé l'atmosphère des vieux films d'antan ou ça ferraillait à tout va. Pour être plus précis j'ai retrouvé le goût des romans d'Arturo Perez Reverte où il nous conte les aventures du capitaine Alatriste.
Période alambiquée s'il en est que cette guerre de Trente ans, tellement complexe d'ailleurs qu'elle n'est pratiquement pas étudiée dans nos collèges et lycées, tout juste évoquée en filigrane. Alors oui pour bien goûter tout le sel de cette BD il faut faire un effort, ça cause beaucoup mais pour peu que l'on veuille bien, les choses ne sont pas si complexes et je tire d'ailleurs mon chapeau à Stefano Casini pour le travail de "vulgarisation" qu'il a fait pour rendre cette histoire certes dense aussi compréhensible que possible.
Dans ce foisonnement de personnages son découpage dynamique est suffisamment aéré pour aider à la compréhension des choses. L'avis de mes prédécesseurs ne porte que sur le premier tome alors si je m'étais arrêté là moi aussi j'aurais sans doute pensé que c'était touffu et peut être n'aurais je pas lu la suite.
Mais voilà il se trouve que j’ai acquis les deux tomes dans un vide grenier à un prix fort correct et ma lecture s'est donc faite rapidement dans la globalité souhaitée par l'auteur. Et c'est du tout bon messieurs dames, ça virevolte mais pas que, ça complote, encore une fois bravo à S. Casini pour avoir rendu clair sinon limpide cet écheveau où se croisent les royaumes et duchés de l'Allemagne, les guerres hispano-bataves sans oublier notre bon cardinal de Richelieu.
Le dessin me convient parfaitement, je n'ai pas été gêné par la colorisation qui faisait fuir le Grand A.
Un beau récit d'aventure où plane forcément l'ombre d'une romance contrariée, une lecture divertissante que je recommande.
A la veille de leur incorporation au service militaire trois potes marseillais commettent un vol chez la personne qu'il ne fallait pas. Ces grands hâbleurs un peu couillons se retrouvent enrôlés de force dans les terribles bataillons d'Afrique, les Bat d'Af.
C'est là qu'il tombent sur le sergent forcément sadique qui va leur en faire baver plus que de raison. Dés lors c'est à la mise en place de la vengeance à laquelle nous assistons. C'est un très bon scénario qui tient en haleine le lecteur jusqu'au dernières cases. Des personnages échappés des vieux films noirs des années 40 avec une psychologie fouillée. L'intrigue est haletante et l'on ne lâche plus l'affaire une fois le truc entamé.
Le dessin n'est pas mal, en tous cas il est en adéquation avec l'histoire et les personnages possèdent les tronches et gueules idoines.
Pour moi c'est une belle découverte qui m'a fait penser au "Chéri Bibi" de ma jeunesse.
A lire sans modération.
Mises à part diverses anecdotes et les inspirations qu’elle a suscitées, je n’ai jamais lu Valérian et n’en connais que le film écrit et réalisé par Luc Besson. Cela m’a au moins permis de juger l’album en lui-même sans avoir besoin de me référer sans cesse au matériau d’origine en cherchant les points de divergences, ce que j’aurai trouvé mieux ou moins bon.
N’y allons pas par quatre chemins, je me suis beaucoup amusé. Je m’attendais à un space opera ou du moins à ce que le gros du récit soit tourné vers le space opera, j’ai lu une bd humoristique sur fond de SF. C’est une histoire d’imbroglio juridique où les shingouz ont encore merdé. Cette clique de créatures gaffeuses qui ne manquent pas de malice pour arnaquer le chaland, que je trouvais déjà extrêmement sympathiques dans le film, s’est retrouvée par un heureux hasard en possession de la planète Terre avant que la roue de la fortune ne tourne et que les droits de propriétés ne tombent entre les mains d’un autre charognard boursicoteur.
Cette idée de capitalisme étendue et jusqu’au boutisme dans la SF m’a toujours fait sourire quand elle est traitée avec un humour ironique ou absurde comme ici. Une idée selon laquelle on puisse jouer en bourse de façon tout à fait légale avec des planètes et leurs ressources naturelles (ceux qui ont vu Oblivion, H2G2...), en négligeant la vie des créatures autochtones rangées dans la colonne des dégâts collatéraux. On touche à l’humour d’un Terry Gilliam dans Brazil et de façon plus similaire le film Jupiter Ascending, où l’héroïne interprétée par Mila Kunis se retrouve propriétaire d’un amas de planètes dont la Terre mais doit en passer par l’administration et ses longues files et heures d’attente pour valider ses titres de propriété. La drôlerie de la situation n’en est pas moins alarmante car on parle de choses virtuelles qui ont des conséquences graves sur le réel lorsqu’elles échappent à tout contrôle.
Heureusement qu’il y a donc Valérian et Laureline nos deux super agents spatio-temporel pour tenter de résoudre ce schmilblick. Le premier tente de harponner un gros poisson de la finance, au sens propre comme au figuré (l’humour de Lupano encore une fois se fait pinçant à propos des paradis fiscaux), tandis que la seconde apporte la touche d’action qu’on est en droit d’attendre. D’ailleurs même si je n’ai pas trop apprécié la différence de traitement entre les protagonistes, Valérian passant pour un gros bêta la majorité du temps, la manière dont Laureline est mise en avant m’a bien plu en revanche. C’est elle qui prend les devants et monte au front tandis que c’est le héros masculin qui reste en arrière pour une fois. Les auteurs s’en tirent proprement avec un scénario qui ne s’emmêle pas les fils dans le piège du paradoxe temporel qui donne lieu à des incohérences qui ont tendance à me faire griller un fusible. Non ça se tient, c’est cohérent, sans gras rajouté, j’ai eu un peu peur que ce « petit cri de Higgs » n’aboutisse à rien mais on devrait toujours se rappeler du principe du fusil de Tchekhov. Cela se conclu sur un running gag des repris de justice shingouz, toujours dans les mauvais comme les bons coups (sans spoiler, est-ce volontaire de la part des auteurs ou non, j’ai ri comme une baleine sur la façon dont ils se foutent de Prometheus).
Une histoire riche en péripéties pour un stand alone servi par des graphismes qualité full HD. Mathieu Lauffray apporte sa science des grands décors en pleine ou double page, il sait varier les registres entre mimiques comiques du quatuor Valérian / Shingouz, et partie musclée chaud patate avec Laureline qui se traîne monsieur Albert (MDR la 4L spatio-temporelle ! ça vaut bien la cabine téléphonique du Docteur Who). Il y a quelques pages gratuites sur Laureline qui se fait tour à tour figure féministe et icône/objet/bombe sexuelle (c’est Red Sonja en gros plan ? ), du bonbon pour les yeux. Peu importe si c’est du pur fan service, j’ai tout pris sans déplaisir : du mania de l’eau Sha-Oo inspiré par le ventripotent baron Harkonnen du cycle de Dune, au « Yoda shingouz » (big up du dessinateur qui se rappelle ses jeunes années où il illustrait les comics Star Wars pour l’éditeur Dark Horse ? Ou gentil retour de bâton à l’encontre de G. Lucas qui ne s’était pas gêné pour pomper ses idées chez Christin et Mézières tel un vil marsouin cosmique ? ). On pourrait juste lui reprocher de recycler les mêmes figures pour ses personnages : Valérian ayant la même tête que John Silver / Jack Stanton, et Vivan Hasting / Laureen pour Laureline.
Mission accomplie donc. Agents Valérian et Laureline au rapport, monsieur !
Autant le dire tout de suite, je n'avais jamais entendu parler de Valérian avant le battage fait autour du film de Besson que, par ailleurs, je ne suis pas allé voir. J'ai donc abordé ce one-shot sans connaissance ni a priori sur les personnage et le potentiel de l'histoire, attiré par le duo d'auteurs aux commandes.
Je me suis régalé.
Wilfrid Lupano nous offre un scénario délirant, dans lequel Valérian et Laureline vont tomber de Charybde en Scylla galactique, bien aidé en cela par leurs amis les Shingouz. L'action rebondit perpétuellement, c'est drôle, vif et surprenant.
Mathieu Lauffray est fidèle à lui-même, avec un trait des plus dynamique, toujours très vivant, même si cette parodie est probablement moins propice au grandiose que d'autres séries (Long John Silver pour n'en citer qu'une).
J'ai sans doute manqué quelques références, mais cela n'est absolument pas gênant et ne gâche en rien le plaisir ressenti à la lecture de cet opus. Mon seul regret étant qu'il n'appelle pas de suite.
Je recommande fortement la lecture.
Sur le tome de Larcenet
L’album souffre de la comparaison avec le suivant (que j’ai lu avant donc).
C’est un pastiche sympathique mais le trait un peu gras et caricatural de Larcenet ne flatte pas autant mes rétines que celui de Lauffray. Idem pour l’humour qui est un peu plus lourd.
Bref, deux albums, deux style différents. J’en ai trouvé un génial et l’autre seulement sympathique. En dessous, même si très correct pour ce genre de reprise.
Un très joli conte macabre (enfin, dans le dessin) qui m'a rappelé un peu la BD Billy Brouillard. Avec un petit scénario pas mal du tout (j'aime vraiment beaucoup la façon dont l'auteure joue sur les expressions françaises), et qui, s'il ne révolutionne pas l'originalité, m'a surpris sur la fin et la façon de se conclure.
C'est le genre de petite BD que j'aime beaucoup tout simplement parce que c'est mignon tout plein et qu'on navigue dans un univers bien personnel, mais avec un message bien agréable à lire. J'ai pris beaucoup de plaisir à le lire et je vous le recommande.
Encore une très belle BD de l'auteure, qui allie ici encore une métaphore très belle et une application à la lettre d'une expression. Je crois que je vais me pencher sur ce qu'elle a fait d'autre, si elle nous pond des petites merveilles comme celle-là chaque fois.
Le scénario est encore une fois excellent, avec ce jeune garçon cherchant un vent capable de soulever les montagnes. C'est parfaitement bien raconté, avec une belle fin et une morale très correcte. Je ne sais pas comment le prendraient des enfants, mais pour un adulte ça plait beaucoup.
Et le dessin n'est pas en reste, moi qui ne suit pas très fan de ce genre justement. Le dessinateur fait quelque chose de très agréable à l’œil, qui arrive à mélanger l'influence du conte et celle de la BD, dans un mix des genres qui a de belles mises en pages. C'est agréable à regarder, et j'ai pris de plaisir à le lire.
C'est encore une fois une belle BD, que j'ai hâte de faire découvrir à des enfants. Pour leur donner envie de continuer, une fois plus grand ...
Pourquoi déroger à la moyenne, quand c'est bon c'est bon ! Et ce Aristide broyant du noir apporte beaucoup d'excellentes idées. Je n'ai rien regretté, ni l'achat, ni ma lecture, et ni ma relecture.
C'est une histoire comme j'adore lire, et que j'espère pouvoir faire lire aux enfants. Rien que le dessin vaut le coup d’œil et confère une bonne petite atmosphère au récit. C'est bien dessiné, avec des déformations en tout sens et des couleurs bien appropriées.
Et le scénario, servi par un ensemble de rimes qui donnent un rythme au texte, on assiste à l'histoire bien originale de ce Aristide. C'est un beau mélange de conte noir et de fable. C'est fantastique, mais bien fait, et on comprend les petites métaphores derrière.
Une BD qui est à lire, et si vous avez des enfants, c'est vraiment quelque chose que vous pouvez acheter les yeux fermés.
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L'Anniversaire de Kim Jong-Il
Ubuesque, ce régime est ubuesque, encore qu'avec le père Ubu on rit ou on sourit parfois, ici rien de drôle, nous sommes affligés par l'étendue de la bêtise qui se dégage de ce régime. La grande question pourrait être, mais qu'attendent ces gens pour se révolter. Oui je sais du fond de mon canapé la question est oiseuse. Quoiqu'il en soit cette BD possède le mérite de nous faire découvrir la vie de gens ordinaires sous la férule d'un système qui bride toutes velléités de révolte. Le dessin est expressif avec des couleurs en adéquation avec ce que traversent les personnages. Les appellations du dictateur commandant invaincu à la volonté de fer sont à mourir de rire, cependant ne rions pas trop fort, la Corée du nord est très loin, rappelons nous qu'il y a quelques années un dirigeant européen se faisait appeler le Danube de la Pensée. Bravo en tous cas à cette BD de nous éclairer sur la vie quotidienne en dictature, il me semble de manière assez objective. A lire forcément.
Chicanos
Une autre réussite du duo Trillo-Risso. On retrouve ce que j'aime chez eux: un bon dessin servi dans un noir et blanc superbe, du polar, de l'humour noir et une galerie de personnages intéressants à commencer par l’héroïne laide et malchanceuse qui est très attachante. Ce sont des histoires courtes remplies de cynisme et qui sont captivantes si on aime bien le style de ce duo. Il y en a une qui m'a semblé plus faible que les autres, mais globalement j'ai passé un bon moment. C'est donc un album à lire pour les fans de ce duo. En revanche, si vous m'avez pas accroché à d'autres séries de ce duo, je ne pense pas que cet album va vous faire commencer à aimer leurs œuvres.
Une Soeur
Cela fait des années que je suis le travail de Bastien Vivès. Certains de ses albums m'ont franchement laissé de marbre, comme Le Goût du chlore ou Dans mes yeux, d'autres au contraire m'ont enchanté comme Polina titre étrangement absent des albums de Vivès cités en fin d'ouvrage. Dans ce one shot, Bastien Vivès nous livre une histoire douce amère d'adolescents, une belle chronique de vacances relatant la découverte de la sexualité par un adolescent de 13 ans (mais bien loin du style de sa bd Les Melons de la colère). Le tout, en évitant le côte "histoire à l'eau de rose" dans lequel il aurait pu tomber. C'est drôle comme l'on se retrouve dans cette atmosphère de vacances, on sent presque le vécu (les fêtes sur la plages, les bals,...) Mais ce qui fait la force de cet album réside dans le dessin épuré de Vivès (où seuls, parfois, les contours du visage sont esquissés). Bref, une œuvre tout en délicatesse, avec une dernière case toute empreinte de nostalgie. Superbe.
La Lame et la Croix
Moi j'aime bien, ce diptyque a un goût de roman de cape et d'épées plutôt sympa. J'y ai retrouvé l'atmosphère des vieux films d'antan ou ça ferraillait à tout va. Pour être plus précis j'ai retrouvé le goût des romans d'Arturo Perez Reverte où il nous conte les aventures du capitaine Alatriste. Période alambiquée s'il en est que cette guerre de Trente ans, tellement complexe d'ailleurs qu'elle n'est pratiquement pas étudiée dans nos collèges et lycées, tout juste évoquée en filigrane. Alors oui pour bien goûter tout le sel de cette BD il faut faire un effort, ça cause beaucoup mais pour peu que l'on veuille bien, les choses ne sont pas si complexes et je tire d'ailleurs mon chapeau à Stefano Casini pour le travail de "vulgarisation" qu'il a fait pour rendre cette histoire certes dense aussi compréhensible que possible. Dans ce foisonnement de personnages son découpage dynamique est suffisamment aéré pour aider à la compréhension des choses. L'avis de mes prédécesseurs ne porte que sur le premier tome alors si je m'étais arrêté là moi aussi j'aurais sans doute pensé que c'était touffu et peut être n'aurais je pas lu la suite. Mais voilà il se trouve que j’ai acquis les deux tomes dans un vide grenier à un prix fort correct et ma lecture s'est donc faite rapidement dans la globalité souhaitée par l'auteur. Et c'est du tout bon messieurs dames, ça virevolte mais pas que, ça complote, encore une fois bravo à S. Casini pour avoir rendu clair sinon limpide cet écheveau où se croisent les royaumes et duchés de l'Allemagne, les guerres hispano-bataves sans oublier notre bon cardinal de Richelieu. Le dessin me convient parfaitement, je n'ai pas été gêné par la colorisation qui faisait fuir le Grand A. Un beau récit d'aventure où plane forcément l'ombre d'une romance contrariée, une lecture divertissante que je recommande.
Fatalitas
A la veille de leur incorporation au service militaire trois potes marseillais commettent un vol chez la personne qu'il ne fallait pas. Ces grands hâbleurs un peu couillons se retrouvent enrôlés de force dans les terribles bataillons d'Afrique, les Bat d'Af. C'est là qu'il tombent sur le sergent forcément sadique qui va leur en faire baver plus que de raison. Dés lors c'est à la mise en place de la vengeance à laquelle nous assistons. C'est un très bon scénario qui tient en haleine le lecteur jusqu'au dernières cases. Des personnages échappés des vieux films noirs des années 40 avec une psychologie fouillée. L'intrigue est haletante et l'on ne lâche plus l'affaire une fois le truc entamé. Le dessin n'est pas mal, en tous cas il est en adéquation avec l'histoire et les personnages possèdent les tronches et gueules idoines. Pour moi c'est une belle découverte qui m'a fait penser au "Chéri Bibi" de ma jeunesse. A lire sans modération.
Valérian - Shingouzlooz.Inc
Mises à part diverses anecdotes et les inspirations qu’elle a suscitées, je n’ai jamais lu Valérian et n’en connais que le film écrit et réalisé par Luc Besson. Cela m’a au moins permis de juger l’album en lui-même sans avoir besoin de me référer sans cesse au matériau d’origine en cherchant les points de divergences, ce que j’aurai trouvé mieux ou moins bon. N’y allons pas par quatre chemins, je me suis beaucoup amusé. Je m’attendais à un space opera ou du moins à ce que le gros du récit soit tourné vers le space opera, j’ai lu une bd humoristique sur fond de SF. C’est une histoire d’imbroglio juridique où les shingouz ont encore merdé. Cette clique de créatures gaffeuses qui ne manquent pas de malice pour arnaquer le chaland, que je trouvais déjà extrêmement sympathiques dans le film, s’est retrouvée par un heureux hasard en possession de la planète Terre avant que la roue de la fortune ne tourne et que les droits de propriétés ne tombent entre les mains d’un autre charognard boursicoteur. Cette idée de capitalisme étendue et jusqu’au boutisme dans la SF m’a toujours fait sourire quand elle est traitée avec un humour ironique ou absurde comme ici. Une idée selon laquelle on puisse jouer en bourse de façon tout à fait légale avec des planètes et leurs ressources naturelles (ceux qui ont vu Oblivion, H2G2...), en négligeant la vie des créatures autochtones rangées dans la colonne des dégâts collatéraux. On touche à l’humour d’un Terry Gilliam dans Brazil et de façon plus similaire le film Jupiter Ascending, où l’héroïne interprétée par Mila Kunis se retrouve propriétaire d’un amas de planètes dont la Terre mais doit en passer par l’administration et ses longues files et heures d’attente pour valider ses titres de propriété. La drôlerie de la situation n’en est pas moins alarmante car on parle de choses virtuelles qui ont des conséquences graves sur le réel lorsqu’elles échappent à tout contrôle. Heureusement qu’il y a donc Valérian et Laureline nos deux super agents spatio-temporel pour tenter de résoudre ce schmilblick. Le premier tente de harponner un gros poisson de la finance, au sens propre comme au figuré (l’humour de Lupano encore une fois se fait pinçant à propos des paradis fiscaux), tandis que la seconde apporte la touche d’action qu’on est en droit d’attendre. D’ailleurs même si je n’ai pas trop apprécié la différence de traitement entre les protagonistes, Valérian passant pour un gros bêta la majorité du temps, la manière dont Laureline est mise en avant m’a bien plu en revanche. C’est elle qui prend les devants et monte au front tandis que c’est le héros masculin qui reste en arrière pour une fois. Les auteurs s’en tirent proprement avec un scénario qui ne s’emmêle pas les fils dans le piège du paradoxe temporel qui donne lieu à des incohérences qui ont tendance à me faire griller un fusible. Non ça se tient, c’est cohérent, sans gras rajouté, j’ai eu un peu peur que ce « petit cri de Higgs » n’aboutisse à rien mais on devrait toujours se rappeler du principe du fusil de Tchekhov. Cela se conclu sur un running gag des repris de justice shingouz, toujours dans les mauvais comme les bons coups (sans spoiler, est-ce volontaire de la part des auteurs ou non, j’ai ri comme une baleine sur la façon dont ils se foutent de Prometheus). Une histoire riche en péripéties pour un stand alone servi par des graphismes qualité full HD. Mathieu Lauffray apporte sa science des grands décors en pleine ou double page, il sait varier les registres entre mimiques comiques du quatuor Valérian / Shingouz, et partie musclée chaud patate avec Laureline qui se traîne monsieur Albert (MDR la 4L spatio-temporelle ! ça vaut bien la cabine téléphonique du Docteur Who). Il y a quelques pages gratuites sur Laureline qui se fait tour à tour figure féministe et icône/objet/bombe sexuelle (c’est Red Sonja en gros plan ? ), du bonbon pour les yeux. Peu importe si c’est du pur fan service, j’ai tout pris sans déplaisir : du mania de l’eau Sha-Oo inspiré par le ventripotent baron Harkonnen du cycle de Dune, au « Yoda shingouz » (big up du dessinateur qui se rappelle ses jeunes années où il illustrait les comics Star Wars pour l’éditeur Dark Horse ? Ou gentil retour de bâton à l’encontre de G. Lucas qui ne s’était pas gêné pour pomper ses idées chez Christin et Mézières tel un vil marsouin cosmique ? ). On pourrait juste lui reprocher de recycler les mêmes figures pour ses personnages : Valérian ayant la même tête que John Silver / Jack Stanton, et Vivan Hasting / Laureen pour Laureline. Mission accomplie donc. Agents Valérian et Laureline au rapport, monsieur !
Valérian - Shingouzlooz.Inc
Autant le dire tout de suite, je n'avais jamais entendu parler de Valérian avant le battage fait autour du film de Besson que, par ailleurs, je ne suis pas allé voir. J'ai donc abordé ce one-shot sans connaissance ni a priori sur les personnage et le potentiel de l'histoire, attiré par le duo d'auteurs aux commandes. Je me suis régalé. Wilfrid Lupano nous offre un scénario délirant, dans lequel Valérian et Laureline vont tomber de Charybde en Scylla galactique, bien aidé en cela par leurs amis les Shingouz. L'action rebondit perpétuellement, c'est drôle, vif et surprenant. Mathieu Lauffray est fidèle à lui-même, avec un trait des plus dynamique, toujours très vivant, même si cette parodie est probablement moins propice au grandiose que d'autres séries (Long John Silver pour n'en citer qu'une). J'ai sans doute manqué quelques références, mais cela n'est absolument pas gênant et ne gâche en rien le plaisir ressenti à la lecture de cet opus. Mon seul regret étant qu'il n'appelle pas de suite. Je recommande fortement la lecture. Sur le tome de Larcenet L’album souffre de la comparaison avec le suivant (que j’ai lu avant donc). C’est un pastiche sympathique mais le trait un peu gras et caricatural de Larcenet ne flatte pas autant mes rétines que celui de Lauffray. Idem pour l’humour qui est un peu plus lourd. Bref, deux albums, deux style différents. J’en ai trouvé un génial et l’autre seulement sympathique. En dessous, même si très correct pour ce genre de reprise.
Coeur de pierre
Un très joli conte macabre (enfin, dans le dessin) qui m'a rappelé un peu la BD Billy Brouillard. Avec un petit scénario pas mal du tout (j'aime vraiment beaucoup la façon dont l'auteure joue sur les expressions françaises), et qui, s'il ne révolutionne pas l'originalité, m'a surpris sur la fin et la façon de se conclure. C'est le genre de petite BD que j'aime beaucoup tout simplement parce que c'est mignon tout plein et qu'on navigue dans un univers bien personnel, mais avec un message bien agréable à lire. J'ai pris beaucoup de plaisir à le lire et je vous le recommande.
L'Homme Montagne
Encore une très belle BD de l'auteure, qui allie ici encore une métaphore très belle et une application à la lettre d'une expression. Je crois que je vais me pencher sur ce qu'elle a fait d'autre, si elle nous pond des petites merveilles comme celle-là chaque fois. Le scénario est encore une fois excellent, avec ce jeune garçon cherchant un vent capable de soulever les montagnes. C'est parfaitement bien raconté, avec une belle fin et une morale très correcte. Je ne sais pas comment le prendraient des enfants, mais pour un adulte ça plait beaucoup. Et le dessin n'est pas en reste, moi qui ne suit pas très fan de ce genre justement. Le dessinateur fait quelque chose de très agréable à l’œil, qui arrive à mélanger l'influence du conte et celle de la BD, dans un mix des genres qui a de belles mises en pages. C'est agréable à regarder, et j'ai pris de plaisir à le lire. C'est encore une fois une belle BD, que j'ai hâte de faire découvrir à des enfants. Pour leur donner envie de continuer, une fois plus grand ...
Aristide broie du noir
Pourquoi déroger à la moyenne, quand c'est bon c'est bon ! Et ce Aristide broyant du noir apporte beaucoup d'excellentes idées. Je n'ai rien regretté, ni l'achat, ni ma lecture, et ni ma relecture. C'est une histoire comme j'adore lire, et que j'espère pouvoir faire lire aux enfants. Rien que le dessin vaut le coup d’œil et confère une bonne petite atmosphère au récit. C'est bien dessiné, avec des déformations en tout sens et des couleurs bien appropriées. Et le scénario, servi par un ensemble de rimes qui donnent un rythme au texte, on assiste à l'histoire bien originale de ce Aristide. C'est un beau mélange de conte noir et de fable. C'est fantastique, mais bien fait, et on comprend les petites métaphores derrière. Une BD qui est à lire, et si vous avez des enfants, c'est vraiment quelque chose que vous pouvez acheter les yeux fermés.