La Lame et la Croix

Note: 3/5
(3/5 pour 6 avis)

La guerre de trente ans ravage l'Europe centrale qui devient un vaste champ de bataille livré à la bestialité sauvage et à la famine.


1454 - 1643 : Du début de la Renaissance à Louis XIII Auteurs italiens Europe centrale et orientale Séries peut-être abandonnées

La guerre de trente ans ravage l'Europe centrale qui devient un vaste champ de bataille livré à la bestialité sauvage et à la famine. C'est dans ce contexte mortifère que vont se croiser les destins d'un prince ambitieux, d'une courtisane sans scrupule et d'un habile spadassin... Le prince Aren de Kazerfurth règne d'une main de fer sur ses terres et tient sa population pas la terreur. Sa maîtresse, Cécile, le pousse à rompre avec sa neutralité pour retourner ses troupes contre les Habsbourg. Apparaît alors un aventurier, exilé en Espagne, qui semble avoir un lien de parenté avec de Kazerfurth...

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Mars 2016
Statut histoire Série en cours 2 tomes parus
Dernière parution : Plus de 3 ans

Couverture de la série La Lame et la Croix © Mosquito 2016
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 6 avis)
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03/05/2016 | Alix
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L'avatar du posteur Agecanonix

Est-ce que le succès de Le Scorpion a inspiré cette Bd ? c'est possible même si l'époque et le décor sont différents, car c'est en gros, une aventure atypique de cape et d'épée. En tout cas, Casini n'a pas choisi un sujet facile, et principalement en France où la guerre de Trente Ans reste toujours aussi difficile à comprendre ; il parait que cette période n'est pas ou mal enseignée à l'école, je peux dire pour ma part que je n'en avais jamais entendu parler en classe avant de voir un magnifique film, la Vallée perdue, de 1970 qui proposait une approche grandiose de ce conflit qui reste, rappelons-le, un des plus sanglants de l'Histoire en Europe avec les guerres de Religion, et ce n'est d'ailleurs qu'une guerre de religion, aux enjeux politiques, religieux et économiques considérables, elle a aussi impliqué de nombreuses nations, et la France n'y a pratiquement rien gagné, sinon la ruine et la désolation. La guerre de Trente Ans a inspiré d'autres Bd, on la trouve dans Wallenstein, Sanguine ou Haut-Koenigsbourg - Le Siège de 1633, et plus récemment Les Sans-Visages. Dans Wallenstein, le conflit était abordé dans sa globalité, mais le récit et la narration trop absconses m'avait peu passionné, le parti-pris didactique s'engluait dans des développements tortueux où je finissais par ne plus comprendre grand chose. Je n'ai pas eu trop ce sentiment avec ces 2 albums. Casini fait bien en préambule du tome 1 de resituer le contexte historique, ça aide beaucoup à identifier les événements. Son souci a été le respect scrupuleux historique, ça se sent, tout en y incluant un aspect aventureux voire rocambolesque, un aspect romanesque et un complot politique chez les Habsbourg. Ces éléments sont là pour aider à la compréhension d'un sujet ardu où gravitent énormément de personnages et où ça parle beaucoup, contrairement à Wallenstein où ça restait hermétique. D'un autre côté, ce souci d'application et de rigueur se traduit par un ton un peu moins palpitant et un dialogue abondant avec plusieurs séquences de palabres un peu redondants dans le tome 1, alors que le tome 2 s'affranchit un peu plus d'un rythme narratif alourdi. L'essentiel est que Casini explique bien tout, et à vouloir trop en faire, il se perd parfois dans plusieurs directions, mais tout a l'air de se regrouper ensuite, il faut donc de la patience pour arriver au bout de cette histoire. L'ennui c'est est-ce qu'elle aura une suite ? il n'y a pas de tome 3 depuis 2017... Au niveau graphique, ça me convient, je n'avais encore rien lu de Casini, le dessin est parfois un peu fouillis dans des scènes de batailles, mais il est soigné, en dépit de fonds de cases vides et de décors par endroits réduits. Une Bd instructive qui cerne le sujet de cette guerre de Trente Ans avec une approche plus ouverte et bien expliquée.

25/07/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

La guerre de Trente ans, qui sert de cadre à cette série, est une période qui m’intéresse. Je l’ai étudiée à l’université, lorsque je passais des concours. Elle est bien plus riche que ce à quoi elle est souvent réduite, à savoir la queue de la comète des guerres de religion. Le petit texte placé par Casini en introduction du premier tome, et qui présente de façon synthétique le contexte, est à la fois bien venu si vous n’y connaissez rien et plutôt bien fichu. Le premier tome est quelque peu déroutant, et il faut sans doute faire l’effort de passer outre certains écueils pour poursuivre la lecture de la série (ce que je ne suis pas sûr de faire). D’abord, si le dessin est plus que correct (mais pas forcément mon truc), la colorisation est un peu surprenante, un peu terne, avec un grain assez gras au rendu, qui donne à certaines planches un côté désuet. Autre chose qui peut gêner : c’est un tome introductif certes, donc il présente les personnages principaux, ce qui peut les relier, mais c’est à la fois long et obscur, cela peine vraiment à démarrer, et les différents protagonistes sont encore mal reliés, alors que l’action se déroule simultanément en plusieurs lieux d’Europe (France, Espagne, Rome et divers endroits du Saint-Empire). Cette relative « obscurité » de l’intrigue est accentuée par le fait que certaines cases sont très – bien trop – verbeuses, avec des bulles envahissantes. Là aussi il aurait fallu élaguer, aérer, car la lecture n’est pas très fluide, du coup. Bref, je n’avais que ce tome sous la main, mais il n’a pas créé d’impatience quant à la suite, le sujet qui m’intéressait de prime abord, ayant été quelque peu enseveli sous un amas de mots, de personnages, sans que je puisse m’accrocher à quelque chose d’assez tangible. Et ceux qui ne sont pas familiers du contexte de l’époque risquent de s’y perdre aisément ! Note réelle 2,5/5.

27/05/2020 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Je n'ai lu que le premier tome de la série et je suis moyennement motivé à me procurer le second tome. J'attendrai peut-être que la fin de la série soit publiée pour lire la suite... ou pas. Ce que j'ai bien aimé dans cette BD, c'est son cadre historique relativement original et fouillé. Nous sommes plongés dans l'Europe du début 17e siècle, en pleine guerre de trente ans. Et si l'intrigue se concentre sur une principauté germanique imaginaire de la Basse-Autriche, le lecteur est transporté en de nombreux lieux, d'Espagne à Vienne, du Vatican à Paris. Il est aussi immergé dans le contexte politique, religieux et militaire compliqué de l'époque sans que ce soir rendu trop indigeste même s'il faut parfois s'accrocher un peu. J'aime assez le dessin également même s'il me laisse une impression un peu mitigée. J'aime la souplesse de son trait et il me rappelle parfois des planches d'Eduardo Risso (100 bullets) en un peu plus réaliste et adouci par des couleurs plutôt agréables. J'aime bien les personnages, les décors et les scènes d'action sont plutôt réussies. Mais en contrepartie, il y a certaines imperfections dans les anatomies, les proportions et les perspectives qui me titillent par moment, ainsi qu'une impression de manque d'aisance dans les angles de vue des visages qui paraissent changeants selon qu'on les voit de face, de profil ou de trois-quart. Ce qui m'a vraiment dérangé, maintenant, c'est le côté ébouriffé d'une intrigue qui semble partir dans trop de directions à la fois. On saute de lieux en lieux, de personnages en personnages, et il s'en ajoute régulièrement de nouveaux et des sous-intrigues supplémentaires ; cela donne un aspect décousu et inutilement complexe au scénario et ça brise le rythme narratif. Il y a plein de bonnes choses mais on s'y perd un peu et je n'ai pas réussi à être vraiment pris par le récit comme j'aurais aimé. Je note aussi un truc assez pénible sur le lettrage, et je ne sais pas si ça vient de moi ou si d'autres l'ont ressenti également : les mots et autres ponctuations m'ont paru trop peu espacés et j'ai plusieurs fois dû relire des bulles de dialogue parce que j'avais regroupé deux phrases en une ou deux mots en un et que je ne comprenais forcément plus rien à ce que je lisais. Ça n'aide vraiment pas quand il s'agit de discussions sur la manigances politiques et d'espionnage des protagonistes. C'est pourquoi, malgré de bons côtés dans l'idée du scénario et dans la qualité du graphisme, je ne lirai probablement la suite que si elle me tombe entre les mains.

18/05/2020 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
L'avatar du posteur sloane

Moi j'aime bien, ce diptyque a un goût de roman de cape et d'épées plutôt sympa. J'y ai retrouvé l'atmosphère des vieux films d'antan ou ça ferraillait à tout va. Pour être plus précis j'ai retrouvé le goût des romans d'Arturo Perez Reverte où il nous conte les aventures du capitaine Alatriste. Période alambiquée s'il en est que cette guerre de Trente ans, tellement complexe d'ailleurs qu'elle n'est pratiquement pas étudiée dans nos collèges et lycées, tout juste évoquée en filigrane. Alors oui pour bien goûter tout le sel de cette BD il faut faire un effort, ça cause beaucoup mais pour peu que l'on veuille bien, les choses ne sont pas si complexes et je tire d'ailleurs mon chapeau à Stefano Casini pour le travail de "vulgarisation" qu'il a fait pour rendre cette histoire certes dense aussi compréhensible que possible. Dans ce foisonnement de personnages son découpage dynamique est suffisamment aéré pour aider à la compréhension des choses. L'avis de mes prédécesseurs ne porte que sur le premier tome alors si je m'étais arrêté là moi aussi j'aurais sans doute pensé que c'était touffu et peut être n'aurais je pas lu la suite. Mais voilà il se trouve que j’ai acquis les deux tomes dans un vide grenier à un prix fort correct et ma lecture s'est donc faite rapidement dans la globalité souhaitée par l'auteur. Et c'est du tout bon messieurs dames, ça virevolte mais pas que, ça complote, encore une fois bravo à S. Casini pour avoir rendu clair sinon limpide cet écheveau où se croisent les royaumes et duchés de l'Allemagne, les guerres hispano-bataves sans oublier notre bon cardinal de Richelieu. Le dessin me convient parfaitement, je n'ai pas été gêné par la colorisation qui faisait fuir le Grand A. Un beau récit d'aventure où plane forcément l'ombre d'une romance contrariée, une lecture divertissante que je recommande.

14/10/2017 (modifier)
L'avatar du posteur Le Grand A

Comme le rappelle judicieusement Stefano Casini dans le préambule, « le contexte historique de ce récit est l’un des plus sombres de l’histoire européenne. Cette guerre qui oppose apparemment les catholiques aux protestants est en fait bien plus complexe ». J’ai toujours trouvé effectivement cette période assez ardue à la compréhension, même pour un passionné d’histoire, normal donc qu’elle soit bien souvent survolée dans l’enseignement scolaire. Ce que je connais en gros se résume au siège de La Rochelle immortalisé par la toile d’Henri-Paul Motte représentant le cardinal de Richelieu en tenue militaire seul face aux fortifications. Le projet de Casini est terriblement ambitieux car il vise à traiter ce fameux conflit à l’échelle européenne en abordant l'aspect politique, militaire, religieux et social. D’un côté j’arrive à comprendre le rejet que peuvent ressentir certains lecteurs, car La lame et la croix est un récit dense, exigeant et très bavard. Comme tout premier tome il est principalement introductif, l’auteur met en place ses pions qui vont faire l’histoire et ils sont nombreux sur l’échiquier, entre ceux représentant les intérêts du Vatican, le camp de Richelieu et donc de la France, les castillans, les Habsbourg, mais ils seront tous amenés à un moment ou un autre à s’affronter dans cette principauté fictive de Germanie, Kazerfurth. Et c’est d’ailleurs là que j’en viens à un autre point qui me fait penser que cette série peut malgré un scénario coriace, séduire un lectorat davantage demandeur de sensation forte. Au travers de cette principauté imaginaire de Kazerfurth, Casini met en place une sous-intrigue très romanesque où il est question de trahison familiale, d’héritage, de vengeance personnelle. Pour tout dire elle m’évoque beaucoup le Légende d’Yves Swolfs. Là où j’ai un peu peur, c’est qu’à vouloir jouer à Risk sur différents tableaux l’auteur ne finisse pas se perdre et ne parvienne pas à conclure les différentes pistes qu’il a ouvert. Mais, dans le doute, je lui fais confiance en espérant tout de même pour lui qu’il pourra aller au terme de la série. Le scénario pour peu qu’on daigne s’accrocher, vaut vraiment le coup je pense. Le principal défaut de la bédé, et non des moindres, réside dans son aspect graphique (le plus important pour moi). Je me suis fait de fausses idées lorsque je l’ai feuilleté en vitesse car ce que j’ai vu ne m’a pas du tout plu. A mes yeux il y a quand même des problèmes de proportions assez étranges, est-ce voulu ou non, toujours est-il qu’il y en a. Des problèmes de perspectives également où j’ai souvent eu l’impression que le second et troisième plan se confondaient. Je pense que Casini a un dessin qui s’approche pas mal du comics en fait, les décors sont hyper épurés et le choix des couleurs sert avant tout à poser une ambiance. L’ambiance est plutôt réussie mais à la longue j’ai eu l’impression d’avoir une espèce de filtre orange tout du long, un peu comme le filtre jaune pisse qu’utilise Jean-Pierre Jeunet dans ses films. Et puis plus simplement, je n’ai pas aimé ce que je voyais, je n’en tirais aucun plaisir, parfois les personnages avaient des trombines déformées vraiment laides sans que ce ne soit voulu je pense. Voilà, pour les graphismes c’est une question de goût et au final chacun jugera. Pour le reste, si on est à la fois amateur de récit de cape et d’épée et en plus intéressé par l’histoire et notamment la guerre de trente ans, je pense qu’il faut vous lancer car Casini maîtrise bien son sujet et même si on perçoit le récit cousu de fil blanc sur certains axes de l’intrigue, c’est quand même très plaisant à suivre.

17/11/2016 (modifier)
Par Alix
Note: 2/5
L'avatar du posteur Alix

J’ai beaucoup apprécié le peu que j’ai lu de cet auteur (Fragments et Voodoo Serenade), mais j’ai eu un peu plus de mal avec « La lame et la croix ». Casini s’embarque dans une grande fresque s’intéressant à une période compliquée de l’histoire européenne : la guerre de 30 ans. L’idée est louable, le sujet est assez rare en BD (je trouve aussi Sanguine et Wallenstein sur le site) mais la situation géopolitique complexe et les nombreuses factions font que l’histoire est très dense, assez lourde en dialogues, et assez difficile à suivre en ce qui me concerne. Je pense que les amateurs d’Histoire seront plus à même d’apprécier le boulot de recherche accompli. Rien à signaler du côté des dessins et couleurs, c’est du boulot magnifique. Voilà, il s’agit d’un tome 1, je ne sais pas combien d’albums sont prévus, mais je doute lire la suite. A réserver aux amateurs d’Histoire selon moi.

03/05/2016 (modifier)