Les derniers avis (31221 avis)

Couverture de la série Une Soeur
Une Soeur

Je me retrouve quasiment intégralement dans l’avis de Mac Arthur. D’abord dans ses préventions. Moi non plus, je ne suis pas fan de l’œuvre de Bastien Vivès – même si j’ai bien aimé certaines de ses productions (comme Pour L'Empire). Je ne suis pas non plus friand de roman graphique. Mais, comme Mac Arthur, je dois dire que la manière qu’a eu Vivès de traiter un sujet assez casse gueule m’a convaincu. Pas de provoc, ni de longueurs niaiseuses, les premiers émois amoureux, jusqu’aux premières expériences « physiques » sont ici bien amenés. Peu de dialogues, cela se laisse lire facilement et rapidement. Peu de cases non plus – et celle-ci sont épurées. Comme une partie des visages d’ailleurs (c’est souvent le cas chez Vivès – et je ne suis pas fan du procédé). Sur le thème des amours de vacances, et des amours adolescentes, ce « Une sœur » est plutôt une réussite. Même si je ne sais pas si je le relirai (je l’ai emprunté, et ce n’est a priori pas le genre de chose que j’achète), c’est quand même un album que les amateurs de roman graphique peuvent acheter. Note réelle 3,5/5.

13/10/2017 (modifier)
Par Canarde
Note: 4/5
Couverture de la série Stern
Stern

western 2.0 En le feuilletant dans la librairie , je suis tombée sur une page où un type maigre à la chevelure blanche, tout vêtu de blanc, dans le costume du gentleman sudiste est en train de pisser sur une tombe. Autour de lui, la lumière chaude passe à travers les arbres, le ciel bleu, derrière les peupliers... C'est une aquarelle légère appliquée sur un cerné élastique et réaliste. En contraste: le héros au nom juif porte un pantalon noir enfoncé dans des bottes brunes. Son air perché, sa coiffure dégarnie peu flatteuse, son admiration pour Victor Hugo, tout le conforte dans son rôle sombre et marginal: enterrer les morts. Pour le reste tout a été dit dans les avis précédents: l'undertaker fashion (assez inexplicable) qui prend ici une tournure inattendue (littéraire voire polarde) , l'hésitation dans le classement parmi les westerns (un western sans la soif), la qualité de construction du scénario, l'étrangeté du personnage principal mais aussi de son alter-égo blond... Comme si deux personnages contemporains débarquaient dans "Le bon, la brute et le truand", par exemple James Dean et Daroussin jeune... A boire sans modération. Pour le tome deux : Stern à cours de livre, part à la ville à la recherche d'un bon roman. Mais évidemment, le pèquenaud fossoyeur va vite être remarqué, et le passé va le rattraper sauvagement. Bizarrement ce tome-là est plus conventionnel (bagarres, saloons, flingues et compagnie) mais l'apparition de l'homosexualité apporte une petite touche contemporaine pas désagréable, mais qui finira par devenir convenue avec le recul. (jamais on n'aurait vu ça dans Jerry Spring, ni même dans Blueberry...) ,

01/04/2016 (MAJ le 12/10/2017) (modifier)
Couverture de la série Dorian Gray
Dorian Gray

Le texte ici adapté est un grand classique de la littérature – et un très beau texte d’Oscar Wilde. Ne pas trahir le texte garantit déjà d’une lecture intéressante. Le basculement de Dorian Gray vers le mal, après qu’il eut fait une sorte de pacte, s’affirmant prêt à tout pourvu qu’il reste aussi jeune et brillant que le portrait de lui qu’un ami artiste a réalisé, est intéressant. Même si ici c’est un peu brutal et sans nuance – comme l’est la transformation du portrait, qui vieillit et absorbe le mal qu’exhale Dorian, qui lui reste jeune, tout en commettant crimes sur crimes. Comme toujours pour les publications de l’éditeur- galeriste Daniel Maghen, le travail éditorial est soigné, et le dessin de Corominas est beau. Mais je l’ai trouvé un peu maniéré. C’est la deuxième adaptation en Bande Dessinée de ce roman que je lis, après Le Portrait de Dorian Gray, d'Oscar Wilde. Toutes deux sont réussies, mais j’avoue une préférence pour la version de Stanislas Gros, avec un dessin sans doute moins « beau », mais que j’ai trouvé plus efficace (comme j’avais trouvé un chouia plus équilibré son adaptation). Il n’en reste pas moins que ces deux albums sont recommandables.

12/10/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Des-Agréments d'un Voyage d'Agrément
Des-Agréments d'un Voyage d'Agrément

Ah Gustave Doré ... Ses planches de contes qui ont bercées mon enfances ... Ces dessins merveilleux que j'adorais relire .... Et en fac, une amie m'offre cette BD ! Autant vous dire que j'ai été très joie à ce moment là. C'est le genre de BD qui me fait dire que finalement, la société ne change pas tant que ça. Parce que c'est drôle, surtout que c'est totalement d'actualité. Gustave Doré fait un portrait très méchant de cette classe semi-bourgeoise, qui part en vacances découvrir les Alpes et devient ce touriste typique dont on se moque allègrement aujourd'hui encore. Entre admiration de tout et connaissance de rien, peur de chaque chose et petites réflexions inutiles, c'est le portrait d'un touriste se croyant découvrir la vie. Et qui n'est au final, qu'un touriste de plus (et agaçant, qui plus est). Gustave Doré n'y va pas de main morte (d'ailleurs il n'hésite pas à se caricaturer dedans également), et montre tout l'esprit de ces touristes qui sont béatement en admiration devant tout ce qu'ils voient de si "exotique". Le dessin est, quant à lui, une merveille d'ingéniosité : exagérations assumées (on nous précise quand l'histoire est volontairement grossie par le protagoniste), dessin caricaturale des personnages, mise en page innovante sur plusieurs aspects (notamment le coup de la lunette d'observation), mise en abyme du récit ... C'est l'OuBaPo avant l'heure, cette BD ! Et le renforcement entre texte et dessin fait hurler de rire, tant c'est en décalage permanent. Un petit chef-d'oeuvre d'ancienne BD qui fait plaisir à lire, autant pour son caractère ancien que son propos toujours d'actualité. C'est moderne sur tout les points, et je le relis avec plaisir (ce que je ne pensais pas dire d'une BD si vieille). Pour rigoler un bon coup de ces touristes, n'hésitez pas à découvrir ce voyage ... d'agrément

12/10/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Seconds
Seconds

Encore une belle réussite de la part de Bryan Lee O'Maley. Je l'attendais au tournant après le nom moins excellent Scott Pilgrim,et je n'ai pas été déçu de cette nouvelle aventure. L'auteur a ce petit don pour croquer des personnages et des situations qui sentent le vécu. J'ai beaucoup apprécié le personnage principal notamment, qui a ce caractère très prononcé qui fait plaisir (et encore une fois, c'est pas compliqué de faire un personnage féminin sortant des sentiers battus et à qui on peut s'attacher nom de Dieu !). Le dessin est toujours aussi bon, et l'auteur arrive à dessiner des endroits que j'aurais bien envie de visiter. Rien que pour l'ambiance qu'il dégage de ses maisons. Niveau histoire, j'avoue que c'est bien trouvé : une sorte de fable qui montre le principe de l'effet papillon, mais également avec tout ce que ça comporte de changer sa vie. C'est la fameuse morale "contente-toi de ce que tu as", mais bien faite. Notamment parce que l'auteur arrive à glisser des petites idées bien senties (du genre les esprits des maisons). En fait, c'est assez surprenant comme c'est différent de Scott Pilgrim, et j'ai bien apprécié. L'auteur nous montre qu'il peut toucher à d'autres genres avec un talent toujours identique. Ca reste rempli de personnages sentant le réel, de dialogues savoureux, de situations amusantes, encore une fois une BD à la fois simple et amusante. Pour ceux que Scott Pilgrim aurait refroidi, tentez ici !

12/10/2017 (modifier)
Couverture de la série Henriquet - L'homme-reine
Henriquet - L'homme-reine

Cela fait bien 3 ans que je l’attendais celui-là car il avait été annoncé peu de temps après la sortie du Charly 9. Comme tous les blésois de naissance j’ai entendu parler de l’assassinat du duc Henri de Guise au sein du château royal de la ville par les fameux mignons de Henri III (que Alexandre Dumas a raconté dans son roman Les Quarante-Cinq), et j’étais intrigué à l’idée de le voir mis en image. Le frère de Guise, le cardinal, a aussi pas mal dérouillé : dépecé puis balancé dans la Loire. Niveau degré de violence aucun doute, on est à la même époque que la Saint-Barthélémy. Il y a beaucoup de ragots autour de ce roi : ses orientations sexuelles, son accoutrement, sa façon de gouverner. Certains sont véridiques, d’autres mettent encore les historiens dans le doute de nos jours. Richard Guérineau, en roue libre sur cet album, s’en tire à merveille en jouant habilement entre faits historiques, romancés, et sa part de fiction. Les moqueries dont fait l’objet Henri, Guérineau en grossit volontairement le trait jusque la caricature, dressant un portrait de fashion victim à ce roi probablement un peu coquet, mais loin d’être une tarlouze comme la populace se l’imagine. Ce traitement presse people fait penser à cette émission de télé Sous les jupons de l’Histoire qui s’intéresse aux ragots, aux choses du quotidien et surtout les histoires de fesses des souverain(e)s. « N’accordez point trop d’importance aux médisances, sire. Supprimer les braguettes pour oublier que vous êtes un homme ? Qui pourrait croire à cette farce ? - Mmh… Entre une vérité triviale et une rumeur putassière, qui peut deviner ce que l’Histoire retiendra ? ». L’humour est constamment présent même dans les moments moins jouasses notamment grâce à des dialogues savoureux et ordurier. J’imagine que c’est la manière avec laquelle ces personnages devaient s’exprimer en privé. L’épilogue de fin est à se taper le cul par terre, j’ai beaucoup ri, avec encore une fois un détournement de l’histoire. Entre les dingueries de Charles IX ou les grossièretés et la décadence (ou la préfiguration tel l'empereur Héliogabale en son temps) de Henri III, j'ai préféré les turpitudes de ce dernier. Les dessins et couleurs de l’auteur sont du même cru que ceux sur Charly 9 avec toujours ces changements de style qui donnent de l’air à un bouquin bien épais. En bref, pour qui aime l’Histoire en sachant distingué fiction et réalité, Henriquet l’homme-reine est incontournable. C’est drôle, très jolie, intelligent, et surtout complet avec près de 200 pages de biographie romancé.

12/10/2017 (modifier)
Couverture de la série Katanga
Katanga

Excellent premier tome ! Après la fin poussive d' Il était une fois en France, ce duo repart tambour battant. Nury s'éclate, et ça se voit. Un gros boulot d'archive et de documentation, des personnages principaux et secondaires très marqués, une histoire à tiroir, des thèmes universels traités avec finesse. Vallée s'amuse et ça explose. un crayonné souple et puissant, des détails dans toutes les cases, des couleurs magnifiques, une parfaite maîtrise du découpage et des angles.. Quel boulot et plaisir !!

12/10/2017 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série Blue note
Blue note

D'aucuns trouverons certainement que j'abuse un peu mais pour moi il y a du M. Scorcèse dans cette série et bien évidement dans le tome consacré au boxeur Jack Doyle. Les auteurs arrivent à insuffler un souffle, une ambiance véritablement noire et poisseuse. Le sentiment d'inéluctable est évident et on attend le dénouement comme dans une tragédie grecque. Que dire du dessin sinon qu'il a de la gueule, la colorisation un brin sépia n'y est pas étrangère, j'ai beaucoup aimé les ambiances sous la pluie à mon sens très bien rendues. A lire bien sur, puis revoir Raging Bull.

11/10/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Zoo
Zoo

Frank Pe est décidément un auteur atypique. Cet opus est une nouvelle preuve de sa façon de croquer un quelque chose de la vie que tout le monde ne parvient pas à saisir. C'est tendre et beau, c'est cruel et dur. C'est la vie, tout simplement. Le dessin est vraiment excellent, je ne pourrais pas en dire grand chose d'autre. La lumière des cases, les traits, l'ambiance, les couleurs, tout donne une atmosphère au récit et nous plonge véritablement dans ce zoo atypique. C'est le genre de dessin qui vous donne la sensation d'une atmosphère plutôt que d'un dessin. Je m'en rappelle encore comme une plongée dans un autre univers. La grande force de cette BD est, selon moi, les personnages : Frank Pé nous a sorti quelques personnages marquants, à la fois touchants dans leurs humanité (souvent blessés), et en même temps très caractéristiques. Il y a une vie propre à chacun, une façon d'être qui confère au réalisme. Je croirais volontiers qu'il s'agit de personnages réels, tant ils m'ont parus vivants durant ma lecture. Ajoutons évidemment l'histoire, simple mais efficace. Pas de grande révélation ou de mystères qui planent, juste des vies en marge d'une société qui va brusquement se briser. L'ombre d'une guerre plane sur la BD, et le récit a cette touche de calme avant la tempête, de début de fin. Je range cette BD dans l'étagère des BD d'ambiances, car c'est vraiment une fenêtre sur un autre monde, qui nous happe et nous envoute tout au long des planches. J'ai vraiment beaucoup apprécié cette lecture qui fut charmante, dans le sens de charmer. Si vous ne connaissez pas, je vous recommande de faire un tour dans ce Zoo bien particulier.

11/10/2017 (modifier)
Couverture de la série Un loup est un loup
Un loup est un loup

Dès la première page, on nous plonge dans ces contrées sauvages du Rouergue et dans le monde du loup au XVIIIème siècle. Serait-ce encore une version aux faux airs de Bête du Gévaudan ? Non, mais ça y fait penser et c'est assez fascinant. Ce prologue est suivi par une description pittoresque et très juste d'un petit village rural du nom de Racleterre, qui à ma connaissance est fictif, au milieu d'autres lieux qui eux sont réels. Il est question d'une intrigue qui tourne autour d'un sabotier qui vient d'avoir des quintuplés. Ce récit adapté d'un roman que je ne connais pas, peut sembler banal et ennuyeux à première vue, on se dit "mais qu'est-ce que les auteurs vont bien pouvoir trouver d'étrange et de singulier pour intéresser le lecteur ?". Mais le scénario est bien plus subtil qu'il n'en a l'air, il ne s'y passe apparemment pas grand chose, c'est la chronique d'un village, d'une famille dont on suit le destin un peu chaotique des 5 rejetons du sabotier Tricotin, on y apprend plein de choses sur un univers rural peuplé de légendes, et d'un patois savoureux du XVIIIème. Les auteurs ont insufflé une rusticité qui donne un ton très réaliste à ce monde villageois ancien, un réalisme cru propre à ce passé rude en ces contrées loin des grandes villes. Les caractères se dessinent, on apprend à connaître ces quintuplés qui grandissent doucement ; dans le tome 2, leur itinéraire connait un destin contrarié, et la narration s'attache au dernier, Charlemagne qui semble être le plus éveillé et le plus malin. Ce qui est novateur dans cette Bd, c'est que les différentes péripéties de ce récit sont telles qu'il sort vraiment de l'ordinaire en BD, car c'est vu sous l'angle du peuple et non sous celui des nobles ou des rois comme on l'a vu dans beaucoup de bandes historiques. Tout ceci est soutenu par un dessin de grande qualité, j'adore ce type de graphisme, puissant et soigné, aussi bien sur les décors de vieilles maisons que sur les personnages aux gueules représentatives de ce temps, ça donne de la force à cette histoire car ça crée une certaine ambiance aux limites du fantastique. Nardo réalise de très belles pages, quels progrès en 3 ans depuis Le Vent des Khazars. Une Bd au charme envoûtant !

11/10/2017 (modifier)