Le Portrait de Dorian Gray, d'Oscar Wilde

Note: 4/5
(4/5 pour 3 avis)

Dorian Gray est un jeune dandy d'une rare beauté. L'un de ses ami et peintre, Basil Hallward, décide de faire son portrait et, fasciné par ce modèle, parvient au paroxysme de son art. Dorian Gray, lui-même, tombe amoureux de son propre reflet. Il fait ainsi le vœu de conserver l'éclat de sa jeunesse, et le portrait accuse l'outrage du temps à sa place... Le Portrait de Dorian Gray est l'unique roman d'Oscar Wilde. Il est publié dans sa version définitive en avril 1891. Sa parution déchaîna les passions et heurta de front la prude société victorienne qui ne vit dans ce conte fantastique et philosophique que l'immoralité du héros. C'est pourtant cette variante du mythe de Faust qui fera le succès d'Oscar Wilde.


Adaptations de romans en BD Oscar Wilde Peinture et tableaux en bande dessinée

Dorian Gray est un jeune dandy d’une rare beauté. L’un de ses amis et peintre, Basil Hallward, décide de faire son portrait. Dorian Gray, lui-même, tombe amoureux de son propre reflet. Il fait ainsi le vœu de conserver l’éclat de sa jeunesse, et le portrait accuse l’outrage du temps à sa place… Dans la préface du roman, Oscar Wilde y développe sa théorie artistique : "Dire d’un livre qu’il est moral ou immoral n’a pas de sens. Un livre est bien ou mal écrit - c’est tout." En effet, Le Portrait de Dorian Gray déchaîna les passions à sa parution. La prude société victorienne ne vit dans ce conte fantastique et philosophique que l’immoralité du héros. Dorian Gray célèbre les joies du temps présent et goûte les plaisirs faciles. "La seule façon de se débarrasser d’une tentation, c’est d’y céder". L’homme à la jeunesse éternelle est gagné par la débauche et la dépravation et ne prône que jouissance, cynisme, et perversion. Incapable d’éprouver le moindre remords, il ne craint même pas de devenir un assassin. Les années passent et le visage éblouissant de Dorian Gray, lui, ne subit aucune altération. C’est son portrait, protégé de tout regard, qui accumule les stigmates de sa déchéance. Dans son adaptation, Stanislas Gros reprend les thèmes évoqués par Oscar Wilde, à savoir l’art, la beauté, la jeunesse, la morale, l’hédonisme, la fascination de l’interdit… D’un roman avec quasiment aucune action, l’auteur en tire une bande dessinée esthétique, loin d’être ennuyeuse. Les références à Baudelaire, Nietzsche, Beardsley et à l’Art Nouveau s’inscrivent dans une mise en scène sobre, à la manière d’une pièce de théâtre où le vert domine les autres aplats de couleur.

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 18 Juin 2008
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Portrait de Dorian Gray, d'Oscar Wilde © Delcourt 2008
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 3 avis)
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04/01/2009 | Ems
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L'avatar du posteur Noirdésir

La collection « Ecritures » regroupe des albums adaptant des classiques de la littérature. Et c’est ici très visible, car le texte est très littéraire – mais dans le bon sens du terme ! En effet, les textes sont ciselés, les bons mots font la part belle à une vision poétique et libératrice de la langue. Stanislas Gros adapte une œuvre très célèbre d’Oscar Wilde, en y ajoutant – comme il s’en explique dans un court dossier final – quelques touches personnelles. En l’occurrence des emprunts à d’autres grands auteurs (Nietzsche ; Huysmans ; Baudelaire – superbe poème tirés des « Fleurs du mal », etc.). Baudelaire est d’ailleurs un ajout très pertinent, lui qui défendait le dandysme, comme le fait ici Harry, ami de Dorian Gray, qui personnifie un dandysme dédaigneux, très cynique et distancié. Une histoire célèbre donc (sorte de démarque de Faust), ici très bien adaptée. Le dessin est au départ assez surprenant, avec un trait très gras mais simple, qui convient en tout cas très bien à cet album. Bonne idée aussi de glisser, en bas de chaque page de droite le portrait de Dorian Gray vieillissant (on pourrait presque l’utiliser comme flip book), au fur et à mesure que le personnage en chair et en os sombre dans la violence, le mal, le portrait absorbant par sa dégradation le poison exhalé par Dorian (dont il renvoie ainsi comme un miroir la dégradation morale) – qui lui, reste jeune et immaculé, jusqu’ au dénouement final. Un album chaudement recommandé !

05/10/2017 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
L'avatar du posteur Gaston

Une bonne adaptation de "Le Portrait de Dorian Gray", bien que la bande dessinée ne reprenne pas la fin originale que je trouve excellente, et que l'auteur a eu la mauvaise idée de faire intervenir Sherlock Holmes dans le récit (je trouve cette idée ridicule). Ce que j'aime dans ce roman c'est l'immoralité du "héros" et Stanislas Gros recrée parfaitement cette immoralité. Il montre clairement l'évolution psychologique de Dorian qui devient de plus en plus salaud au fil du temps. J'aime beaucoup qu'on voit l'évolution du tableau toutes les deux pages. Les dialogues sont aussi très bons. Comme le dit si bien Ems, ils sont fins et sans compromis.

10/03/2009 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5

Ce one shot inspiré d'un roman d'Oscar Wilde est une pure merveille. Les dialogues sont ciselés avec une pointe d'humour noire. Le scénario est prenant et entraîne le lecteur dans la lente déchéance d'un dandy, Dorian Gray, perverti par Lord Henry à la philosophie narcissique et inhumaine. La particularité de cette histoire vient du transfert entre le personnage principal et un tableau le représentant. Ce dernier subit pour lui les affres du temps et les conséquences de ses actes, ce qui n'a pour effet qu'entraîner Dorian Gray au-delà des limites du système. L'adaptation du roman est réussie, la lecture est plaisante. J'ai vraiment adoré les dialogues sans compromis et pourtant si fins. Un bel exercice de style. Malheureusement, le dessin n'est pas à la hauteur, trop simple, il manque de détails. Les cases sont souvent vides derrière les personnages. Par contre l'idée de l'évolution du tableau souvent mis en bas à droite de la page de droite est une bonne idée. L'ensemble est d'un très bon niveau et ravira les adeptes des bons jeux de mots. Je terminerai cet avis en précisant que l'immoral est omniprésent dans cette BD et qu'il vaut mieux la prendre au second degré.

04/01/2009 (modifier)