Les derniers avis (31223 avis)

Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série L'Encre du Passé
L'Encre du Passé

Ca, c'est de la BD d'ambiance qui est particulièrement bien faite. On a beaucoup d'européens qui se lancent dans la BD "japonaisante", inspiré de l'histoire et les arts de l'archipel nippon, mais quand c'est aussi bien fait, ça fait plaisir. Rien que la scène des deux samouraïs qui se querellent me reste en tête pour son côté à la fois beau dans la mise en scène et pleine de sens. La BD allie un dessin très beau, efficace et qui donne une image plaisante du Japon féodal, avec une histoire simple mais efficace. C'est plaisant à lire et peu prise de tête, plein de beaux enseignements et de petits traits d'esprit que j'ai apprécié. Pour le coup, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre, mais j'ai quand même été surpris du ton. Un plaisir de lecture, et j'ai hâte de le relire, de retomber dessus presque par hasard, et de me refaire une petite session de douceur.

24/10/2017 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série En scène ! (Manga)
En scène ! (Manga)

J'ai emprunté cette série à reculons, persuadé au sujet et à la couverture d'y trouver un récit mièvre et rose bonbon pour pré-adolescentes fan de danse. Mais si la danse est clairement la passion des protagonistes et peut-être de l'auteure elle-même, ce manga réussit à la transmettre aux lecteurs grâce à un récit crédible, qui tient bien la route et intéresse le lecteur même s'il n'y connait strictement rien aux entrechats et autres tutus. Cela commence avec la découverte par la petite Kaneda, alors petite enfant, d'un amour fou pour la danse après avoir vu une voisine plus âgée se produire avec grâce sur scène. C'est décidé, elle va suivre des cours et si possible devenir un jour une vraie ballerine. Et c'est ainsi qu'on la suit année après année, de tome en tome, faisant ses débuts, ses premiers spectacles, ses premiers concours, et apprenant au fur et à mesure de nouvelles leçons toutes aussi importantes les unes que les autres, tant sur le plan de la technique, que de l’interprétation et de la valeur humaine. Elle aura des amies, des rivales, et certaines qui seront les deux à la fois. Et c'est raconté avec un bon rythme qui fait qu'on ne se lasse pas. C'est comme une succession de chapitres abordant des passages importants, tel concours, telle rencontre, tel cours, le tout agencé comme une vraie progression qui donne envie de voir jusqu'où elle pourra aller. Le ton est légèrement enjolivé pour permettre de garder une héroïne volontaire et souriante années après années mais il ne manque pas de réalisme pour autant. Et pour un néophyte comme moi, j'ai trouvé beaucoup de passages intéressants et d'autres, comme les spectacles et concours, racontés de manière prenante en laissant un zeste de suspense sur comment l'héroïne va jouer tel rôle ou réussir tel passage technique. Quant au dessin, il est sobre, élégant, et convient parfaitement par la représentation des corps de danseuses et de danseurs. C'est bien fait et même quelqu'un qui n'aime pas la danse à priori pourrait se laisser captiver sans s'en rendre compte.

24/10/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Barbara
Barbara

Bon, je ne veux pas m'étendre encore une fois sur une oeuvre de Tezuka (artiste dont j'admire quasiment toute la production), alors je me contenterais de dire que l'avis de Paco reflète très bien ce que j'en pense. Pour étayer un peu mes propos, je dirais que le dessin est toujours aussi bon que d'habitude, avec les mêmes qualités : clair, lisible, immersif, détaillé. C'est toujours aussi plaisant à lire, et je ne cesse d'être admiratif de sa capacité à nous faire comprendre avec si peu de traits. Niveau scénario, je remarque beaucoup avec celui-ci (que j'ai lu quasiment en même temps que Ayako) que Tezuka offre une vision de la société particulièrement violente envers les femmes (ce qui se voit également dans MW, Ikki Mandara, Kihirito ...). Aujourd'hui la parole se libère de plus en plus sur ce qu'elles subissent au quotidien, mais j'ai l'impression que Tezuka l'avait bien cerné à ce moment là déjà. Niveau profondeur, Tezuka est allé très loin entre la métaphore et la réflexion sur l'artiste, tout en offrant une histoire avec un sens complet, qui se développe et se conclut, ce qui n'est pas toujours le cas dans une métaphore aussi précise. Mais on ne glorifie pas un tel auteur sans raison, et cette production tardive confirme tout son talent. Je ne vais pas ajouter grand chose, au risque de faire de la redit d'avis précédent, mais ce manga est vraiment incroyablement bon. Très puissant, très bien développé, alliant réflexion intéressantes et considérations réussies, c'est du tout bon d'un bout à l'autre. Encore un manga que je range dans mon étagère des immanquables, où tronent presque tout ceux de l'auteur. Il est vraiment fort, vraiment.

24/10/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Kirihito
Kirihito

J'ai vraiment un dilemne à chaque fois que je note un Tezuka, parce que c'est quasiment toujours la même que je donne. Mais faut reconnaitre : quand c'est bon, c'est bon ! Et Tezuka, eh ben il est diablement bon ! Je ne vais pas revenir trop longtemps sur le dessin, qui est toujours dans la lignée de ce que fait Tezuka avec des personnages simplifiés et des paysages détaillés, mais ça marche toujours aussi efficacement. Surtout que les traits simplifiés conservent tout autant d'expressions, avec l'exagération qui lui est propre. Je pourrais vraiment tergiverser pendant des heures, mais c'est un dessin qui ne cesse de me surprendre par son habileté, entre efficacité et simplicité, lisibilité et ambiance. Pour l'histoire, c'est à nouveau tout le talent de Tezuka : chaque histoire est prenante, démarre vite, enclenche rapidement sur d'autres considérations et développent une flopée de thèmes chers à l'auteur. Ici le monde de la médecine, l'humanité, la religion, la maladie (et le rejet), ainsi que d'autres points sur le monde. C'est toujours dans une volonté très humaniste, caricaturant le racisme, la bêtise, la haine, les violences, mais avec une touche d'humanité sublime dans plusieurs personnages. Comme la plupart des autres Tezuka, c'est également noir (du genre noir charbon ...), avec des viols et des morts, des personnages brisés par la vie ou par les hommes, le rejet constant ... Tezuka n'en finit pas de la litanie des plaies qui rongent l'humanité, dont la plupart ne viennent que d'elle même. Je pourrais parler pendant longtemps de ce manga, mais si je dois comparer, il est un poil en dessous de Ayako et de Barbara, qui semblent vraiment être les chefs-d’œuvre de l'auteur (enfin, de ce que j'ai lu), mais ce manga là n'a surement pas à rougir devant eux. Il est très adulte, très dur, mais avec des messages qui sont fort. C'est vraiment surprenant à lire, comme toujours avec cet auteur, et je le recommande. Tezuka est le dieu du manga, et ce manga le prouve encore une fois. Ce qu'on pourrait considérer comme "moins bien" dans son œuvre est encore au-dessus de bon nombre du reste.

24/10/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Princesse Caraboo
Princesse Caraboo

J'ai vraiment bien apprécié ma lecture de cette BD, servie par un dessin pas mauvais du tout et très bien colorisé. C'est typiquement le genre de lecture sur laquelle je me suis planté complètement en imaginant ce que c'était (je croyais que ça parlerait de la découverte des "barbares" par les anglais et des zoos humains, comme quoi ...), et le scénario fut donc une sacrée surprise pour ma part. D'un autre côté, il est construit comme une surprise qui fait plaisir à découvrir. C'est une histoire à la fois drôle et sérieuse, mais que j'ai lu avec grand plaisir. La relecture est aussi bien plaisante, malgré l'affaiblissement de la surprise finale, et les personnages restent tous intéressants. Niveau dessin, c'est efficace et bien mené, avec des couleurs qui confèrent l'ambiance qu'il faut à ce récit. C'est surtout cette colorisation qui m'a poussé à mettre un 4/5; même si la note est plus vers les 3.5. Une BD qui est pas mal du tout, si vous avez l'occasion de la découvrir ne vous en privez pas. Pour ma part je l'ai relu avec plaisir et je recommencerai bien, à l'occasion.

24/10/2017 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Geisha ou Le jeu du shamisen
Geisha ou Le jeu du shamisen

Cette série est une bonne BD historique faisant la lumière sur la condition des Geisha dans le Japon du début du 20e siècle et sur le parcours d'une fille pour atteindre ce statut particulier. Nous y suivons la jeune héroïne alors qu'elle et sa famille pauvre arrive à Tokyo. Ne s'en sortant pas financièrement, le père prend la décision de vendre sa fille à une Okiya, établissement de Geisha, pour qu'elle y devienne servante et puisse, par l'éducation qui lui y sera apportée, apprendre à devenir une Geisha à son tour. C'est à la fois instructif et prenant. Le récit est rythmé et bien raconté de telle manière qu'on a davantage le sentiment de suivre l'aventure d'une jeune fille et sa progression plutôt qu'un documentaire ou un récit purement historique. On est placé de son point de vue avec une vision humaine nous permettant de partager ses pensées, doutes et aspirations. Le ton est réaliste et parfois un peu dur, mais l'héroïne est heureusement dotée de quelques talents notamment musicaux qui vont lui permettre de sortir du lot. Et en même temps, le contexte de l'époque et du statut des Geishas est clairement expliqué et mis en scène. A côté de cela, le dessin est tout à fait plaisant, sobre et soigné, même si colorisation en teintes de gris est un petit peu terne. Une lecture de qualité.

23/10/2017 (modifier)
Couverture de la série Saga Valta
Saga Valta

Cet univers des sagas nordiques toujours aussi fascinant, l'est encore plus grâce au dessin d' Aouamri ; ce dessinateur dont j'avais particulièrement apprécié le trait puissant, épais, foisonnant et précis sur Mortepierre, me séduit complètement ici. Il retrouve donc une série digne de son talent graphique et ayant quelques points communs avec Mortepierre (sorcellerie, maléfices, monstres, univers sombre) et je pense qu'il doit se régaler à dessiner ces gros guerriers musculeux aux visages farouches, ces femmes à la beauté renversante, ces chiens féroces qui aiment la chair humaine et ces armes et décors nordiques. Car ici, on est en plein dans les sagas islandaises où Dufaux a puisé nombre d'éléments comme il le laisse entendre dans sa préface du tome 2, où en même temps, il s'excuse auprès des lecteurs de n'avoir pas tenu sa promesse de conclure cette aventure en 1 diptyque ; finalement, il y aura 3 tomes, mais bon, avec Dufaux on sait jamais, il a déjà fait le coup sur Barracuda. En tout cas, l'univers développé ici est très dense et me plaît beaucoup, mais je ne suis pas d'accord avec la présentation en fiche qui compare cette Bd à Thorgal ; celle-ci brasse plusieurs genres et se sert de l'univers viking comme décor de fond, tandis qu'ici, on est en plein dans les sagas nordiques et uniquement là-dedans, où l'on ne trouve aucune science-fiction, mais où intervient le fantastique et la sorcellerie liés à cet univers. Dufaux peut donc laisser libre cours à son goût du fantastique qu'il colle parfois dans des séries qui n'en ont pas besoin, mais ici, il peut en coller tant qu'il veut. Après un tome 1 un peu embrouillé, ça semble se décanter doucement dans le tome 2, même si je trouve qu'il y a un peu trop de personnages. Le tome 3 est sans doute le moins captivant, c'est surtout l'histoire d'un affrontement oral dans un procès, avec quelques tours de magie noire et un peu de sensualité grâce à de très belles femmes. Cet album est moins épique que les précédents, avec moins de combats sanglants, je ne me suis pas ennuyé, mais l'album est vraiment sans grande surprise, et j'avoue que je m'attendais à une conclusion plus spectaculaire. Le truc aussi qui est critiquable, c'est la dose d'érotisme malvenu, Dufaux aime ça, moi aussi, mais quand c'est justifié : ici, Valgar veut à tout prix retrouver sa femme et son enfant, mais il se farcit quand même 2 bonnes femmes qui ont certes des charmes évidents, mais je trouve ces épisodes de trop. Sinon, ce récit brille beaucoup plus par son dessin où Aouamri fait preuve d'une puissance envoûtante qui donne un souffle indéniable à cette Bd, son trait s'est renforcé encore, et au sein de cases très remplies et très détaillées, il représente avec autant de talent la sauvagerie barbare, la sensualité des corps féminins ou la laideur de certaines gueules de brutes, c'est un vrai plaisir d'admirer un tel travail. Au final, c'est la fin d'un cycle, mais avec Dufaux, c'est jamais fini puisque la dernière image laisse deviner un autre cycle avec une vengeance terrible envers Valgar de Salta. Note inchangée, les tomes 1 et 2 rattrapant un peu la faiblesse du tome 3.

26/07/2014 (MAJ le 23/10/2017) (modifier)
Couverture de la série Hyver 1709
Hyver 1709

1709 : c'est le Grand Hiver. le 5 janvier, la température baisse brutalement ; à Versailles, il parait que le vin gèle dans le verre de Louis XIV ; difficile à croire avec le confort des châteaux royaux, mais imaginez ce que ça devait être dans les campagnes et les villages... Ce grand froid va persister pendant 2 mois, les semailles d'automne sont détruites, les oliviers du Midi perdus, tout transport devient impossible sur les rivières bloquées par les glaces. Aussi, le ravitaillement de régions reculées est-il gravement perturbé, et le prix des aliments augmente considérablement. Succédant à une mauvaise récolte de 1708, le Grand Hiver provoque dans tout le royaume la disette et la misère qui jette sur les routes des milliers de vagabonds et de pillards. A cette catastrophe naturelle s'ajoute la guerre de Succession d'Espagne qui a commencé en 1700 ; tout vient du choix du roi d'Espagne Charles II mort sans hériter, et qui désigne par testament comme successeur le petit-fils de Louis XIV, Philippe d'Anjou. Désireux de contrer l'expansion économique de ses voisins, le roi de France après avoir pris une des décisions les plus lourdes de son règne, accepte ce testament, ce qui entraine le mécontentement des Provinces-Unies et de l'Angleterre qui voient d'un mauvais oeil les Bourbons régner sur les trônes de France et d'Espagne. L'Anglais Marlborough et le général impérial Eugène de Savoie infligent de rudes défaites aux armées de Louis XIV, dont celle de Malplaquet en 1709 sur les troupes du maréchal de Villars qui brisa définitivement la tentative d'hégémonie européenne de Louis XIV. La paix d'Utrecht n'intervient qu'en 1713. Ce résumé peut vous sembler long, mais il est essentiel pour planter le décor du contexte historique dans lequel la France se trouvait en 1709, et pour comprendre les enjeux de cette Bd qui aborde cette période peu explorée à l'écran et en BD. C'est un beau début d'album autour de ce long règne de Louis XIV, c'est la fin du règne qui fut marquée non seulement par des guerres, des révoltes (comme celle des Camisards, à laquelle il est fait allusion ici), ce Grand Hiver meurtrier, et aussi des tragédies familiales, puisque le roi verra mourir son fils, le Grand Dauphin, l'aîné de ses petits-fils et l'aîné de ses arrière-petits-fils... Le scénario soulève habilement différents points de cette guerre de Succession d'Espagne et de ces protestants déchus par la révocation de l'Edit de Nantes qui n'ont aucun intérêt à favoriser un roi de France qui leur a tout pris ; les conséquences désastreuses sur les populations rurales de ce grand froid sont également évoquées, avec au milieu de tout ceci une sorte d'agent secret oeuvrant pour la France. Son rôle est déjà bien défini, et on souhaite que sa mission réussisse. Je n'étais pas vraiment partant pour m'intéresser à cette intrigue, mais ce pan de la fin de règne de Louis XIV m'a finalement captivé. Le dessin de Xavier par rapport à ses précédentes séries, a encore atteint un degré supérieur, sa maîtrise des décors, des costumes, des détails et surtout des visages est beaucoup plus conséquente ; et quand il trouve un bon scénario, c'est un plaisir de le lire (je n'ai pas gardé un bon souvenir de ses 2 dernières collaborations avec Dufaux). Je connais des mauvaises langues qui disent que dessiner des décors neigeux est une solution de facilité car ça évite de détailler, mais ici, l'ensemble de ces pages dément cette affirmation fallacieuse, les paysages glacés étant très bien rendus. J'attendais une sorte d'apothéose pour la suite, mais cette traversée de la France au coeur de l'hiver glacial de 1709 se poursuit sans trop de surprise, et s'articule autour du héros Loys Rohan et Valescure, le chef d'une bande de camisards violents et cruels. Le récit se réduit à une chasse à l'homme sur fond de menace politique pour le roi, avec une certaine dose de suspense, mais j'ai trouvé ce tome 2 beaucoup moins prenant. Il y a un peu trop de personnages qui tentent de barrer la route de Loys, et ils se ressemblent tous, si bien qu'il est parfois difficile de faire le tri parmi cette tripotée de types patibulaires. Le contexte de famine est cependant bien mis en avant, et on ressent bien la sensation de froid grâce au dessin superbe de Xavier qui réussit de très belles pages sous la neige comme à Versailles, où Louis XIV et ses conseillers s'inquiètent de la tournure que prend la coalition contre la France. Le vrai héros, c'est lui, c'est l'hiver qui tue impitoyablement les miséreux. Le sens très sûr et très cinématographique du cadrage est aussi remarquable. Finalement, c'est une ambiance réussie, des personnages principaux intéressants, mais une intrigue un peu laborieuse. Je conserve quand même ma note, c'est du beau travail.

14/12/2015 (MAJ le 23/10/2017) (modifier)
Couverture de la série Dérapages (Solé)
Dérapages (Solé)

Cet album de la collection Pilote regroupe une vingtaine d’histoires courtes, pré-publiées surtout dans Pilote donc, mais aussi pour certaines par Fluide Glacial et l’Echo des Savanes. Solé est un auteur très éclectique, qui a publié un peu de tout, de l’humour à la science-fiction, seul ou aux côtés de copains (généralement connus à Pilote, époque Goscinny, comme Gotlib, Mandryka, etc.). On retrouve cette grande diversité dans les histoires reprises dans cet album. Certaines sont très marquées par l’esthétique psychédélique années 1970, d’autres vont vers du foutraque, voire un surréalisme poétique, tandis que certaines penchent vers un humour un peu noir, un peu poétique. Le fantastique est aussi présent parfois. A cela s’ajoute une sorte de passion pour les robinets (plusieurs histoires les mettant en avant, parfois humanisés). Outre l’éclectisme de Solé, ces histoires rappellent son grand talent de dessinateur. Son coup de crayon est vraiment très bon, même s’il est très marqué par l’époque de création (années 1970). En tout cas, la qualité générale de l’ensemble, sa diversité, tout pousse le lecteur à ne pas croire Solé victime de ce qui fait le sujet et donne son titre à la première histoire de l’album, à savoir « l’angoisse de la page blanche ». Je m’étonne quand même que cet album ne soit pas déjà répertorié sur le site, alors qu’il a été publié il y a presque 40 ans. Je vous encourage en tout cas à le découvrir. Note réelle 3,5/5.

23/10/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Paroles d'étoiles - Mémoires d'enfants cachés 1939-1945
Paroles d'étoiles - Mémoires d'enfants cachés 1939-1945

Rien ne sera jamais assez pour rappeler un passé peu glorieux dans l’histoire de notre pays. Entre 1942 et 1944, près de 12000 enfants juifs ont été déporté sur les 72000 que comptait notre pays en 1939. Il n’y a pas eu que la rafle du Vel d’Hiv mais beaucoup d’autres plus sournoises et individuelles et ceux depuis 1941. Cette collaboration avec l’ennemi a conduit à l’ignominie et l’infamie la plus totale. Cette bd raconte le témoignage d’enfants qui ont vécu la disparition de leurs parents et qui ont dû se cacher pour échapper à ce funeste sort qu’est la déportation dans les camps de concentration. On parle des 60000 enfants qui ont survécu à l’horreur mais au prix de beaucoup de sacrifices et de souffrances. Ces mots d’enfant décrivent une page de l’Histoire et tous portent en eux une grande charge émotionnelle qu’il convient de comprendre pour ne pas faire de mauvais choix dans les valeurs. Il n’est jamais inutile de montrer que les parcs d’enfants parisiens portaient l’écriteau « interdit aux chiens et aux juifs ». Il faut savoir que les dénonciateurs étaient partout dans une sorte d’hystérie collective à balance ton juif. Horrible société et on dit souvent que c’était mieux avant. Je ne partage pas cet avis. Pour en revenir à la bd, j’ai été particulièrement sensible à ces neufs récits qui démontrent l’horreur de cette période qu’on a peu à peu oublié. A force de stigmatiser une catégorie à cause d’une histoire de religion, on finit par perdre son humanité. Les temps sont difficiles pour tout le monde et ce contexte ne pousse pas à la générosité d’esprit. L’espoir en l’homme doit toutefois perdurer.

23/10/2017 (modifier)