3.5
Une bonne série de Trillo.
Le dessin de Mandrafina est superbe et je pense que de tous les dessinateurs qui ont collaborés plusieurs fois avec Trillo, il est mon préféré. Son noir et blanc est superbe et il sait dessiné les femmes de manière sexy (et ça tombe bien il y a plusieurs scènes de nues dans ses deux tomes !).
Le scénario est plutôt prenant, il y a une galerie de personnages hauts en couleurs comme le sait si bien faire Trillo et le dessin retranscrit bien l'atmosphère de polar tropical du récit. Dommage que la fin gâché un peu le tout. J'ai trouvé que cela se terminait un peu abruptement et je fus d'ailleurs surpris de voir l'histoire se terminer au premier tome vu que je pensais que c'était un récit en deux tomes.
En faite, le deuxième tome tourne autour d'un des personnages du premier récit, Iguane et on voit un peu ce qui se passe après les événements du premier tome. Iguane est le meilleur personnage de la série selon moi et j'ai trouvé ce second album intéressant, mais encore une fois la fin ne m'a pas trop convaincue.
Au final, c'est un bon divertissement si on aime bien les polars un peu tordu.
J’ai lu les 6 tomes de la série et je ressorts vraiment content de ma lecture.
Dans un quartier populaire d’Abidjan à la fin des années 70, nous suivons les péripéties de la belle Aya et de tout son entourage dans leur quotidien, style « mes amis, mes amours, mes emmerdes ». Les très nombreux personnages sont vraiment sympas et attachants, d’autant que les auteurs ont vraiment cherché à bien tous les développer, en multipliant les interactions les uns avec les autres.
Le ton est à la fois tendre, bienveillant et réaliste où l’humour (très présent) fait toujours mouche. Marguerite Abouet a réussi à écrire une histoire drôle et humaine loin des clichés et du misérabilisme. L’intrigue où plutôt les multiples intrigues sont passionnantes à suivre du début à la fin de la série, même si j’aurais apprécié un épilogue plus long.
L’autre grande force de la saga est incontestablement ses dialogues, drôles, justes et immersifs.
Le dessin moderne, expressif et dynamique colle tout à fait à la l’ambiance joyeuse et chaotique du récit.
Je quitte Aya avec regret et je ne peux que conseiller à ceux qui ne la connaissent pas encore d’aller rapidement faire sa connaissance.
Comme le posteur précédent, je suis étonné qu’il n’y ait pas eu davantage de publications de ce genre de dessins. Mais certains auteurs s’y sont quand même essayés. Pour ne citer que lui, c’est le cas d’Etienne Lécroart, dans le cadre de publications de l’Oubapo (voir mon avis sur la « série », en particulier sur l’oupus 6).
Je suis surtout étonné qu’il n’y ait pas eu plus d’avis (de lecteurs ?) sur cet album, qui reprend ce qui est sans doute l’une des premières publications (cela paraissait initialement dans des journaux il y a plus d'un siècle) d’upside-downs, et le plus grand ensemble du genre.
Cet album, très « moisi » (dessins et commentaires en appoint [pas de bulles] sentent bon leur centenaire) est d’une lecture toujours aussi rafraîchissante. Même si tout n’est pas réussi, il faut dire que l’ensemble est vraiment bon, ne fait pas trop « forcé » dans l’utilisation d’un procédé extrêmement ludique.
Alors, c’est sûr, il faut accepter cette poésie un peu datée, mais les aventures (au rythme certes peu trépidant) de Lovekins et de Muffaroo méritent qu’on y jette un coup d’œil. J’ai mis un certain temps à mettre la main sur cette création originale, et je m’y suis depuis plusieurs fois replongé, avec bonheur.
C'est clair qu'en cette période de crise, les grandes maisons d'édition préfèrent miser sur des valeurs sûres que de se lancer dans de nouvelles créations. On prend un héros mythique comme Thorgal et on lui invente une jeunesse digne de ce nom. Pour la démarche, on ne pourra pas souligner le courage.
On constatera que Yann a su conserver l'univers crée par Jean Van Hamme à merveille. On retrouve avec plaisir les différents personnages qui composent cette merveilleuse saga. Pour les fans, le cahier de charges semble rempli.
On regrettera juste un peu la mise en couleur qui reste très terne tout le long de l'album. Cela m'a un peu choqué mais on rentre très vite dans l'histoire pour en oublier le reste. Il s'agit d'une histoire de cétacés qu'on n'est pas près d'oublier. En conclusion, on a droit à la genèse d'un héros dans la plus pure tradition thorgalienne entre aventure et mysticisme.
Le second tome ne fera que confirmer tout le bien que je pense de cette série. On retrouve le souffle épique de la saga. C'est une incontestable réussite à bien des niveaux. Les péripéties mélangent réalisme et fantastique en s'appuyant sur la mythologie nordique.
Le troisième tome ira en améliorant la qualité de cette série dérivé. Il y a toute une nouvelle dimension à l'intrigue qu'on suit avec le plus grand plaisir. J'ai même retrouvé un peu le souffle des tout premiers Thorgal.
Le tome 4 confirme tout le bien qu'on pensait sur cette série. Je n'ai pas été déçu par l'histoire, ni par le graphisme. La saga se poursuit toujours avec autant de passion et d'intérêts.
Avec le tome 5, on retrouve le personnage de Slive pour un diptyque qui s'avère assez passionnant. On pourra cependant regretter un bourrage de références à tel dieu ou à tel tome.
Bref, cela demeure un divertissement de bonne qualité avec un excellent récit d'aventure. De l'avis général, c'est la meilleure série de celle qui gravite autour de l'univers thorgalien. C'est dire !
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
Le nouveau cycle (avant la quête de l'oiseau du temps) qui conte la jeunesse de Bragon s’avère être beaucoup plus plaisant à mes yeux que le premier. Cela se confirme d'ailleurs avec le tome 2 où l'ombre du Rige plane véritablement. Avec le tome 3, on retrouve enfin ce personnage emblématique pour notre plus grand plaisir. Et puis, il y a surtout ce couple mythique à savoir Bragon et Mara qui va connaître un destin mitigé.
On notera également la succession de différents dessinateurs (Lidwine, Aouamri, Mallié, Etien) mais cela ne nuit pas à la cohérence graphique de la série fort heureusement. Je dirais que c'est presque un miracle mais passons.
Cette nouvelle série a débuté en 1998 soit près de 10 ans après la fin du premier cycle. C'était au départ le 5ème tome mais qui est devenu le premier d'une nouvelle série avec la parution du second. Il est vrai qu'on s'est un peu embrouillé les pinceaux. Il y a également le rythme de parution qui est très lent. Il faut parfois attendre 5 ans entre chaque tome ce qui ne favorise pas la compréhension de l'histoire. Cela ne va pas dans le sens de servir l'œuvre bien au contraire !
Pour autant, on retiendra de l'émotion, de l'amitié, des aventures et ou tout semble parfaitement dosé dans ce nouveau cycle. La qualité de l'ensemble demeure satisfaisante. C'est de la vraie héroïc fantasy loin des niaiseries actuelles ! On replonge avec plaisir dans cet univers qui a marqué à tout jamais la bd européenne. Cela reste culte pour beaucoup de lecteur et il faut le respecter.
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.25/5
Kookaburra est un grand space-opéra où cinq enfants sont à l'origine de la plus grande bataille de l'univers. Tout repose sur une légende qui résonne aux quatre coins de la galaxie : "Cinq enfants dieux naîtront. Rassemblés, de leurs mains, des univers créeront. Quatre seront bons, un ne le sera pas ! L'âme du Kookaburra en eux s'éveillera et les appellera".
On pénètre dans un univers de science-fiction à la Star Wars tout à fait passionnant. La série « aurait » beaucoup laissé d’elle-même dans le passage de crayon de Crisse à Mitric. L’histoire n’est pas en soi originale mais d’une grande richesse. Cela se lit très agréablement.
Il y a une véritable dynamique des péripéties. Les personnages sont également très intéressants (au contraire d’une série comme Aquablue par exemple). Le dessin de Crisse en harmonie avec les couleurs me plaît beaucoup (personnages au trait arrondi, décors fouillés…). Je trouve personnellement que son successeur ne se débrouille pas mal même s’il faut reconnaître que le trait de Crisse est particulier donc inimitable.
Il est à la mode de faire des secondes saisons sur des séries phares. Kookaburra ne déroge pas à la règle d'autant qu'il y a même eu des séries parallèles avec Kookaburra Universe. Crisse n’est désormais plus à la barre. On pourra suivre celle-ci avec un certain intérêt si cette suite apporte quelque chose. Sur le principe, il aurait fallu s’arrêter et ne plus rallonger la sauce.
Pour autant, on apprend dans le tome 7 que c'est bien l'avant-dernier de cette formidable saga. Crisse sera même au commande de l'épilogue final. Je trouve que Mitric a fait un excellent travail pour faire revivre cette aventure et qu'il a de la classe de céder la dernière pierre de cet édifice à celui qui fut bien le maître d'oeuvre originel. On a eu un peu de plaisir et finalement, c'est ce qui compte. C'est sûr qu'on n'est plus dans la même veine que les 5 premiers volumes. Il faut dire que depuis, il y a eu beaucoup de space-opéra les plus divers. La conclusion m'a semblé tout de même assez confuse mais bon, c'est la fin d'une aventure.
Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5
Shadow Banking se situe dans la mouvance des bds autour des institutions financières qui paraissent actuellement en masse : La Banque, Hedge Fund ou HSE - Human Stock Exchange. C’est une mode qui fait fureur dans la bd comme en témoignent les bons chiffres des ventes autour de ces séries qui se déclinent en deux trois volumes sans faire de l’étalement ce qui est appréciable.
Encore une fois la trame est classique mais le traitement est efficace avec en prime un dessin pas vilain. On suivra le destin d’un employé de la célèbre banque centrale européenne basée à Frankfort qui tombe sur quelque chose de gros en 2007, juste avant la fameuse crise internationale des subprimes. Et déjà, c’est lié à la Grèce qui a failli faire tomber l’euro. L’histoire n’est malheureusement pas terminée de ce côté-là.
Ceux qui travaillent dans le milieu financier seront les premiers passionnés par ce récit car cela mêle des faits réels. Quand on se penche réellement sur ce qui s’est passé, on mesure toute l’étendue du gouffre et des failles de notre système capitaliste au bord de l’implosion. Bref, c’est divertissant et instructif pour peu qu’on s’intéresse au mécanisme de notre crise actuelle.
Le second tome ne fait que confirmer mon impression positive du premier. Corbeyran est un formidable scénariste qui sait tirer toutes les ficelles afin qu'elle fonctionne efficacement pour notre plus grand plaisir. On suit les aventures de Mathieu Dorval qui se réfugie à Barcelone pour poursuivre son enquête périlleuse.
La finance internationale est le thème central et c'est toujours aussi passionnant pour peu qu'on ait l'esprit ouvert sur ce qui se passe dans le monde. L'économie est un thème malheureusement trop peu abordé dans la bande dessinée.
Cependant, au rayon des erreurs presque impardonnables, un tueur dit à notre héros qu'il savait pourquoi il allait quitter la France alors que l'action initiale se passe en Allemagne car notre héros habite Francfort. Oui, l'éditeur n'a embauché personne pour faire une relecture attentive et cela se sent.
Pour le 4ème et avant-dernier tome, l'enquête de Matthieu Dorval l’amène dans la capitale américaine où les chinois l’attendent de pied ferme, alors qu’il est toujours traqué par la police et les tueurs à la solde de puissants hommes d’affaires.
Dans un monde corrompu par le pouvoir et l’argent, cela fait un peu de bien de lire une telle intrigue, car l’objectif est sans doute de nous sensibiliser sur ce qu’on ne devrait sans doute pas accepter. La face obscure de la finance n’est pas toujours belle à regarder…
Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5
Wayne Shelton est un vétéran du Viet-Nam reconverti dans les missions délicates. C'est un aventurier chevronné mais également un séducteur quinquagénaire impénitent. Il est attachant et sympathique car il possède un regard au deuxième degré sur lui-même. Il flirte avec le mal mais n'a pas vendu son âme pour autant. Adepte du dicton "la fin justifie les moyens", il possède néanmoins son propre code de l'honneur. Il est prêt à devenir un loup parmi les loups mais il n'est pas vraiment méchant. Bref, enfin un héros qui a de la personnalité.
Les 3 premiers tomes sont passionnants au niveau du scénario très au dessus de la moyenne. Les deux tomes suivants se concentrent plus sur la psychologie du personnage principal, un agent secret dans la cinquantaine cheveux grisonnant. Le personnage construit sa légende au fil de la série. Il ya également une curieuse alternance entre à chaque fois un diptyque et une histoire unique. Le tome 7 verse carrément dans l'ésotérisme à la Indiana Jones.
Au 9ème tome, on retrouve à nouveau Van Hamme au scénario pour une histoire digne du Sceptre d'Ottokar mais version plus moderne. Le 10ème tome nous entraîne à nouveau dans le désert irakien pour une aventure qui ne sera pas dénué d'un certain humour avec des coups de théâtre un peu farfelus.
Les derniers tomes sont plutôt des histoires indépendantes en un seul volume. Ainsi, Van Hamme revient pour le 13ème tome pour nous offrir un scénario digne de ce nom sur fond de famille mafieuse sicilienne. A noter un bel arbre généalogique au tout début pour ne pas se perdre dans le récit.
On pourrait reprocher à cette série comme à beaucoup d'autres un aspect trop commercial avec une absence de grandeur d’âme. C’est souvent très prévisible mais si typiquement vanhammien… En effet, quelle efficacité dans l’action grâce à une mise en page et en couleur de bonne qualité ! Une lecture très agréable servie par un bon dessin. Que demande le peuple ?
J'ai presque honte de mettre les 4 étoiles mais je ressens toujours un vil plaisir à la lecture d'un Wayne Shelton. C'est comme ça. En résumé: efficace et grand public !
Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5
Un thriller financier qui est dans la droite ligne des fameux loups de Wall Street, Margin Call ou encore la référence Wall Street d'Oliver Stone. Certaines scènes sont frappantes de ressemblance non pas qu'il y ait plagiat, mais que ces financiers qui volent votre argent en font un usage anti-moral dans un festival de sexe et de drogue.
Nous allons avoir droit à l'explication de la crise financière de 2007 et des fameux subprimes, ces produits incroyablement prometteurs. Actuellement près de 7 ans après, la France paye encore la note de cette crise surtout au niveau du chômage quand le pays instigateur s'en sort plutôt très bien. L'argent ne dort jamais dit-on.
Bien que le récit soit plutôt classique avec l'ascension d'un jeune trader dans l'ombre de son mentor, il est très efficace mais surtout il explique réellement en profondeur les mécanismes de la finance internationale. J'avoue avoir été plutôt agréablement surpris par cette technicité du vocabulaire ce qui rend le tout assez réaliste.
Après un premier tome à Hong-Kong, le second nous plonge directement au coeur de Wall Street en décrivant précisément la fameuse crise des subprimes qui a ruiné des millions d'américains chassés de leurs maisons. C'est également la chute pour notre trader Franck Carvale à la tête d'un fond d'investissement. On se dit que son sort est franchement mérité car son comportement avec les autres n'a rien d'exemplaire. Il rêvait de gloire mais en écrasant les autres. Finalement, il va avoir ce qu'il mérite. Point de compassion. Reste un troisième tome pour clore cette saga financière.
Notre anti-héros est dans une bien mauvaise posture suite au scandale des subprimes. On ne pouvait pas tomber plus bas dans la chute d'un golden boy. Ce dernier tome marque un revirement de taille sur fond de crise de la dette grecque ayant des conséquences sur l'Europe. On comprend les motivations du mentor de Franck Carvale à savoir l'excellent Ergyu Bilaker dans cette stratégie du chaos. Cela fait froid dans le dos tant cela pourrait coller à une certaine réalité. Sous couvert de trame ayant pour thème l'économie mondiale, c'est une véritable critique du système au bord de l'explosion. Les auteurs ont mis l'accent sur le pouvoir sans limites de la finance qui pourrait renverser des Etats.
Je dois dire que pour moi ce 4ème tome est plutôt une bonne surprise. Il est vrai qu’Hedge Fund se présentait au départ comme une trilogie sur la crise financière de 2007 et des fameux subprimes, ces produits incroyablement prometteurs qui se sont révélés finalement assez destructeurs.
On retrouve avec plaisir le personnage de Franck Carvale, le golden boy qui a bien évolué depuis le premier tome entre arrogance et ambition. Il s’est frotté au puissant homme d’affaire Ergyu Bilaker, son mentor, qui lui a appris le métier. Il est passé également par la case prison. Mais le revoilà de retour à la tête de son puissant fond d’investissement Bright Capital. Il compte bien se refaire une virginité après s’être fait manipuler. Franck n’est plus seulement à la recherche d’un résultat financier mais il milite pour une conception différente de la finance, comme il l’explique devant un parterre de journalistes. On comprend que ces thèmes d’éthique sont plus que d’actualité.
Ce tome annonce une nouvelle trilogie qui va se concentrer sur le 5ème pays le plus pauvre au monde à savoir l’Erythrée. On va apprendre plein de choses assez intéressantes sur cet état un peu méconnu de l’Occident qui est classé dernier en termes de respect des droits de l’homme. Le président dictateur aurait mis tout un peuple en esclavage. Franck va se rendre sur place avec cette héritière qui rappelle étrangement Paris Hilton en version black.
Sous couvert de trame ayant pour thème l’économie mondiale, il y a également un fort aspect géopolitique. On voit par exemple les chinois qui viennent investir en masse dans ces pays pauvres pour en tirer les matières premières nécessaires à leur développement. Il y a malheureusement également ce dictateur qui fait construire un palais de marbre alors que son peuple est victime de la famine. Il y a également une critique des démocraties occidentales qui ont fermé les yeux durant 30 ans de guerre de sécession qui a abouti à ce piètre résultat.
En conclusion, un excellent polar financier sur les hautes sphères de la finance mondiale. Tous les coups sont permis et rien ne va plus !
Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5
Voilà ! Voilà ! Ca, mes amis, c'est de la BD documentaire comme il FAUT en lire, et non pas se contenter de l'envisager. Ca, c'est le genre de BD dont la lecture devrait être obligatoire au collège ! Parce que ce n'est pas juste un documentaire !
La BD est sur la guerre du Cambodge, certes, mais surtout elle traite de tout ce qui se passe durant cette guerre atroce (en même temps, quelle guerre ne l'est pas ...). Car si, comme moi, vous ne connaissez des guerres asiatiques du vingtième siècle que la guerre du Vietnam et vaguement les Khmers rouges, cette BD remet les pendules à l'heure sur ce qu'il s'est passé il y a moins de cinquante ans dans cette partie du monde. Et ce fut loin d'être beau !
Mais ce que j'ai particulièrement aimé dans cette BD, c'est que loin de se contenter de décrire au travers d'un personnages les affres de la guerre, l'auteur rajoute des précisions qui éclaircissent bien plus sur tout ce qui a eut lieu autour (et notamment en Thaïlande par exemple). C'est des ajouts qui renforcent encore plus le sentiment d'horreur de cette guerre, qui a vu la mort de tant de cambodgiens déjà affaiblis par un des pires systèmes que le monde ait connu.
Le dessin est particulier, retranscrivant une atmosphère propre au récit, mais avec quelque chose donnant ce côté sale. C'est bien puissant au niveau de l'immersion, et efficace également.
Bref, je ne serais pas plus long pour vous le conseiller : cette BD mérite qu'on s'y attarde, deux fois plutôt qu'une. Ne serait-ce que pour comprendre dans quel monde on vit, il faut lire cette BD. Ce genre de guerre est bien trop proche de nous pour qu'on puisse la considérer comme du passé lointain. Remettre en tête ce que c'est que la guerre, c'est peut-être d'autant plus crucial aujourd'hui, dans notre démocratie qui n'hésite pas à la faire chez autrui.
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La Grande Arnaque
3.5 Une bonne série de Trillo. Le dessin de Mandrafina est superbe et je pense que de tous les dessinateurs qui ont collaborés plusieurs fois avec Trillo, il est mon préféré. Son noir et blanc est superbe et il sait dessiné les femmes de manière sexy (et ça tombe bien il y a plusieurs scènes de nues dans ses deux tomes !). Le scénario est plutôt prenant, il y a une galerie de personnages hauts en couleurs comme le sait si bien faire Trillo et le dessin retranscrit bien l'atmosphère de polar tropical du récit. Dommage que la fin gâché un peu le tout. J'ai trouvé que cela se terminait un peu abruptement et je fus d'ailleurs surpris de voir l'histoire se terminer au premier tome vu que je pensais que c'était un récit en deux tomes. En faite, le deuxième tome tourne autour d'un des personnages du premier récit, Iguane et on voit un peu ce qui se passe après les événements du premier tome. Iguane est le meilleur personnage de la série selon moi et j'ai trouvé ce second album intéressant, mais encore une fois la fin ne m'a pas trop convaincue. Au final, c'est un bon divertissement si on aime bien les polars un peu tordu.
Aya de Yopougon
J’ai lu les 6 tomes de la série et je ressorts vraiment content de ma lecture. Dans un quartier populaire d’Abidjan à la fin des années 70, nous suivons les péripéties de la belle Aya et de tout son entourage dans leur quotidien, style « mes amis, mes amours, mes emmerdes ». Les très nombreux personnages sont vraiment sympas et attachants, d’autant que les auteurs ont vraiment cherché à bien tous les développer, en multipliant les interactions les uns avec les autres. Le ton est à la fois tendre, bienveillant et réaliste où l’humour (très présent) fait toujours mouche. Marguerite Abouet a réussi à écrire une histoire drôle et humaine loin des clichés et du misérabilisme. L’intrigue où plutôt les multiples intrigues sont passionnantes à suivre du début à la fin de la série, même si j’aurais apprécié un épilogue plus long. L’autre grande force de la saga est incontestablement ses dialogues, drôles, justes et immersifs. Le dessin moderne, expressif et dynamique colle tout à fait à la l’ambiance joyeuse et chaotique du récit. Je quitte Aya avec regret et je ne peux que conseiller à ceux qui ne la connaissent pas encore d’aller rapidement faire sa connaissance.
Dessus-dessous
Comme le posteur précédent, je suis étonné qu’il n’y ait pas eu davantage de publications de ce genre de dessins. Mais certains auteurs s’y sont quand même essayés. Pour ne citer que lui, c’est le cas d’Etienne Lécroart, dans le cadre de publications de l’Oubapo (voir mon avis sur la « série », en particulier sur l’oupus 6). Je suis surtout étonné qu’il n’y ait pas eu plus d’avis (de lecteurs ?) sur cet album, qui reprend ce qui est sans doute l’une des premières publications (cela paraissait initialement dans des journaux il y a plus d'un siècle) d’upside-downs, et le plus grand ensemble du genre. Cet album, très « moisi » (dessins et commentaires en appoint [pas de bulles] sentent bon leur centenaire) est d’une lecture toujours aussi rafraîchissante. Même si tout n’est pas réussi, il faut dire que l’ensemble est vraiment bon, ne fait pas trop « forcé » dans l’utilisation d’un procédé extrêmement ludique. Alors, c’est sûr, il faut accepter cette poésie un peu datée, mais les aventures (au rythme certes peu trépidant) de Lovekins et de Muffaroo méritent qu’on y jette un coup d’œil. J’ai mis un certain temps à mettre la main sur cette création originale, et je m’y suis depuis plusieurs fois replongé, avec bonheur.
Les Mondes de Thorgal - La jeunesse de Thorgal
C'est clair qu'en cette période de crise, les grandes maisons d'édition préfèrent miser sur des valeurs sûres que de se lancer dans de nouvelles créations. On prend un héros mythique comme Thorgal et on lui invente une jeunesse digne de ce nom. Pour la démarche, on ne pourra pas souligner le courage. On constatera que Yann a su conserver l'univers crée par Jean Van Hamme à merveille. On retrouve avec plaisir les différents personnages qui composent cette merveilleuse saga. Pour les fans, le cahier de charges semble rempli. On regrettera juste un peu la mise en couleur qui reste très terne tout le long de l'album. Cela m'a un peu choqué mais on rentre très vite dans l'histoire pour en oublier le reste. Il s'agit d'une histoire de cétacés qu'on n'est pas près d'oublier. En conclusion, on a droit à la genèse d'un héros dans la plus pure tradition thorgalienne entre aventure et mysticisme. Le second tome ne fera que confirmer tout le bien que je pense de cette série. On retrouve le souffle épique de la saga. C'est une incontestable réussite à bien des niveaux. Les péripéties mélangent réalisme et fantastique en s'appuyant sur la mythologie nordique. Le troisième tome ira en améliorant la qualité de cette série dérivé. Il y a toute une nouvelle dimension à l'intrigue qu'on suit avec le plus grand plaisir. J'ai même retrouvé un peu le souffle des tout premiers Thorgal. Le tome 4 confirme tout le bien qu'on pensait sur cette série. Je n'ai pas été déçu par l'histoire, ni par le graphisme. La saga se poursuit toujours avec autant de passion et d'intérêts. Avec le tome 5, on retrouve le personnage de Slive pour un diptyque qui s'avère assez passionnant. On pourra cependant regretter un bourrage de références à tel dieu ou à tel tome. Bref, cela demeure un divertissement de bonne qualité avec un excellent récit d'aventure. De l'avis général, c'est la meilleure série de celle qui gravite autour de l'univers thorgalien. C'est dire ! Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
La Quête de l'Oiseau du Temps - Avant la Quête
Le nouveau cycle (avant la quête de l'oiseau du temps) qui conte la jeunesse de Bragon s’avère être beaucoup plus plaisant à mes yeux que le premier. Cela se confirme d'ailleurs avec le tome 2 où l'ombre du Rige plane véritablement. Avec le tome 3, on retrouve enfin ce personnage emblématique pour notre plus grand plaisir. Et puis, il y a surtout ce couple mythique à savoir Bragon et Mara qui va connaître un destin mitigé. On notera également la succession de différents dessinateurs (Lidwine, Aouamri, Mallié, Etien) mais cela ne nuit pas à la cohérence graphique de la série fort heureusement. Je dirais que c'est presque un miracle mais passons. Cette nouvelle série a débuté en 1998 soit près de 10 ans après la fin du premier cycle. C'était au départ le 5ème tome mais qui est devenu le premier d'une nouvelle série avec la parution du second. Il est vrai qu'on s'est un peu embrouillé les pinceaux. Il y a également le rythme de parution qui est très lent. Il faut parfois attendre 5 ans entre chaque tome ce qui ne favorise pas la compréhension de l'histoire. Cela ne va pas dans le sens de servir l'œuvre bien au contraire ! Pour autant, on retiendra de l'émotion, de l'amitié, des aventures et ou tout semble parfaitement dosé dans ce nouveau cycle. La qualité de l'ensemble demeure satisfaisante. C'est de la vraie héroïc fantasy loin des niaiseries actuelles ! On replonge avec plaisir dans cet univers qui a marqué à tout jamais la bd européenne. Cela reste culte pour beaucoup de lecteur et il faut le respecter. Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.25/5
Kookaburra
Kookaburra est un grand space-opéra où cinq enfants sont à l'origine de la plus grande bataille de l'univers. Tout repose sur une légende qui résonne aux quatre coins de la galaxie : "Cinq enfants dieux naîtront. Rassemblés, de leurs mains, des univers créeront. Quatre seront bons, un ne le sera pas ! L'âme du Kookaburra en eux s'éveillera et les appellera". On pénètre dans un univers de science-fiction à la Star Wars tout à fait passionnant. La série « aurait » beaucoup laissé d’elle-même dans le passage de crayon de Crisse à Mitric. L’histoire n’est pas en soi originale mais d’une grande richesse. Cela se lit très agréablement. Il y a une véritable dynamique des péripéties. Les personnages sont également très intéressants (au contraire d’une série comme Aquablue par exemple). Le dessin de Crisse en harmonie avec les couleurs me plaît beaucoup (personnages au trait arrondi, décors fouillés…). Je trouve personnellement que son successeur ne se débrouille pas mal même s’il faut reconnaître que le trait de Crisse est particulier donc inimitable. Il est à la mode de faire des secondes saisons sur des séries phares. Kookaburra ne déroge pas à la règle d'autant qu'il y a même eu des séries parallèles avec Kookaburra Universe. Crisse n’est désormais plus à la barre. On pourra suivre celle-ci avec un certain intérêt si cette suite apporte quelque chose. Sur le principe, il aurait fallu s’arrêter et ne plus rallonger la sauce. Pour autant, on apprend dans le tome 7 que c'est bien l'avant-dernier de cette formidable saga. Crisse sera même au commande de l'épilogue final. Je trouve que Mitric a fait un excellent travail pour faire revivre cette aventure et qu'il a de la classe de céder la dernière pierre de cet édifice à celui qui fut bien le maître d'oeuvre originel. On a eu un peu de plaisir et finalement, c'est ce qui compte. C'est sûr qu'on n'est plus dans la même veine que les 5 premiers volumes. Il faut dire que depuis, il y a eu beaucoup de space-opéra les plus divers. La conclusion m'a semblé tout de même assez confuse mais bon, c'est la fin d'une aventure. Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5
Shadow Banking
Shadow Banking se situe dans la mouvance des bds autour des institutions financières qui paraissent actuellement en masse : La Banque, Hedge Fund ou HSE - Human Stock Exchange. C’est une mode qui fait fureur dans la bd comme en témoignent les bons chiffres des ventes autour de ces séries qui se déclinent en deux trois volumes sans faire de l’étalement ce qui est appréciable. Encore une fois la trame est classique mais le traitement est efficace avec en prime un dessin pas vilain. On suivra le destin d’un employé de la célèbre banque centrale européenne basée à Frankfort qui tombe sur quelque chose de gros en 2007, juste avant la fameuse crise internationale des subprimes. Et déjà, c’est lié à la Grèce qui a failli faire tomber l’euro. L’histoire n’est malheureusement pas terminée de ce côté-là. Ceux qui travaillent dans le milieu financier seront les premiers passionnés par ce récit car cela mêle des faits réels. Quand on se penche réellement sur ce qui s’est passé, on mesure toute l’étendue du gouffre et des failles de notre système capitaliste au bord de l’implosion. Bref, c’est divertissant et instructif pour peu qu’on s’intéresse au mécanisme de notre crise actuelle. Le second tome ne fait que confirmer mon impression positive du premier. Corbeyran est un formidable scénariste qui sait tirer toutes les ficelles afin qu'elle fonctionne efficacement pour notre plus grand plaisir. On suit les aventures de Mathieu Dorval qui se réfugie à Barcelone pour poursuivre son enquête périlleuse. La finance internationale est le thème central et c'est toujours aussi passionnant pour peu qu'on ait l'esprit ouvert sur ce qui se passe dans le monde. L'économie est un thème malheureusement trop peu abordé dans la bande dessinée. Cependant, au rayon des erreurs presque impardonnables, un tueur dit à notre héros qu'il savait pourquoi il allait quitter la France alors que l'action initiale se passe en Allemagne car notre héros habite Francfort. Oui, l'éditeur n'a embauché personne pour faire une relecture attentive et cela se sent. Pour le 4ème et avant-dernier tome, l'enquête de Matthieu Dorval l’amène dans la capitale américaine où les chinois l’attendent de pied ferme, alors qu’il est toujours traqué par la police et les tueurs à la solde de puissants hommes d’affaires. Dans un monde corrompu par le pouvoir et l’argent, cela fait un peu de bien de lire une telle intrigue, car l’objectif est sans doute de nous sensibiliser sur ce qu’on ne devrait sans doute pas accepter. La face obscure de la finance n’est pas toujours belle à regarder… Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5
Wayne Shelton
Wayne Shelton est un vétéran du Viet-Nam reconverti dans les missions délicates. C'est un aventurier chevronné mais également un séducteur quinquagénaire impénitent. Il est attachant et sympathique car il possède un regard au deuxième degré sur lui-même. Il flirte avec le mal mais n'a pas vendu son âme pour autant. Adepte du dicton "la fin justifie les moyens", il possède néanmoins son propre code de l'honneur. Il est prêt à devenir un loup parmi les loups mais il n'est pas vraiment méchant. Bref, enfin un héros qui a de la personnalité. Les 3 premiers tomes sont passionnants au niveau du scénario très au dessus de la moyenne. Les deux tomes suivants se concentrent plus sur la psychologie du personnage principal, un agent secret dans la cinquantaine cheveux grisonnant. Le personnage construit sa légende au fil de la série. Il ya également une curieuse alternance entre à chaque fois un diptyque et une histoire unique. Le tome 7 verse carrément dans l'ésotérisme à la Indiana Jones. Au 9ème tome, on retrouve à nouveau Van Hamme au scénario pour une histoire digne du Sceptre d'Ottokar mais version plus moderne. Le 10ème tome nous entraîne à nouveau dans le désert irakien pour une aventure qui ne sera pas dénué d'un certain humour avec des coups de théâtre un peu farfelus. Les derniers tomes sont plutôt des histoires indépendantes en un seul volume. Ainsi, Van Hamme revient pour le 13ème tome pour nous offrir un scénario digne de ce nom sur fond de famille mafieuse sicilienne. A noter un bel arbre généalogique au tout début pour ne pas se perdre dans le récit. On pourrait reprocher à cette série comme à beaucoup d'autres un aspect trop commercial avec une absence de grandeur d’âme. C’est souvent très prévisible mais si typiquement vanhammien… En effet, quelle efficacité dans l’action grâce à une mise en page et en couleur de bonne qualité ! Une lecture très agréable servie par un bon dessin. Que demande le peuple ? J'ai presque honte de mettre les 4 étoiles mais je ressens toujours un vil plaisir à la lecture d'un Wayne Shelton. C'est comme ça. En résumé: efficace et grand public ! Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5
Hedge Fund
Un thriller financier qui est dans la droite ligne des fameux loups de Wall Street, Margin Call ou encore la référence Wall Street d'Oliver Stone. Certaines scènes sont frappantes de ressemblance non pas qu'il y ait plagiat, mais que ces financiers qui volent votre argent en font un usage anti-moral dans un festival de sexe et de drogue. Nous allons avoir droit à l'explication de la crise financière de 2007 et des fameux subprimes, ces produits incroyablement prometteurs. Actuellement près de 7 ans après, la France paye encore la note de cette crise surtout au niveau du chômage quand le pays instigateur s'en sort plutôt très bien. L'argent ne dort jamais dit-on. Bien que le récit soit plutôt classique avec l'ascension d'un jeune trader dans l'ombre de son mentor, il est très efficace mais surtout il explique réellement en profondeur les mécanismes de la finance internationale. J'avoue avoir été plutôt agréablement surpris par cette technicité du vocabulaire ce qui rend le tout assez réaliste. Après un premier tome à Hong-Kong, le second nous plonge directement au coeur de Wall Street en décrivant précisément la fameuse crise des subprimes qui a ruiné des millions d'américains chassés de leurs maisons. C'est également la chute pour notre trader Franck Carvale à la tête d'un fond d'investissement. On se dit que son sort est franchement mérité car son comportement avec les autres n'a rien d'exemplaire. Il rêvait de gloire mais en écrasant les autres. Finalement, il va avoir ce qu'il mérite. Point de compassion. Reste un troisième tome pour clore cette saga financière. Notre anti-héros est dans une bien mauvaise posture suite au scandale des subprimes. On ne pouvait pas tomber plus bas dans la chute d'un golden boy. Ce dernier tome marque un revirement de taille sur fond de crise de la dette grecque ayant des conséquences sur l'Europe. On comprend les motivations du mentor de Franck Carvale à savoir l'excellent Ergyu Bilaker dans cette stratégie du chaos. Cela fait froid dans le dos tant cela pourrait coller à une certaine réalité. Sous couvert de trame ayant pour thème l'économie mondiale, c'est une véritable critique du système au bord de l'explosion. Les auteurs ont mis l'accent sur le pouvoir sans limites de la finance qui pourrait renverser des Etats. Je dois dire que pour moi ce 4ème tome est plutôt une bonne surprise. Il est vrai qu’Hedge Fund se présentait au départ comme une trilogie sur la crise financière de 2007 et des fameux subprimes, ces produits incroyablement prometteurs qui se sont révélés finalement assez destructeurs. On retrouve avec plaisir le personnage de Franck Carvale, le golden boy qui a bien évolué depuis le premier tome entre arrogance et ambition. Il s’est frotté au puissant homme d’affaire Ergyu Bilaker, son mentor, qui lui a appris le métier. Il est passé également par la case prison. Mais le revoilà de retour à la tête de son puissant fond d’investissement Bright Capital. Il compte bien se refaire une virginité après s’être fait manipuler. Franck n’est plus seulement à la recherche d’un résultat financier mais il milite pour une conception différente de la finance, comme il l’explique devant un parterre de journalistes. On comprend que ces thèmes d’éthique sont plus que d’actualité. Ce tome annonce une nouvelle trilogie qui va se concentrer sur le 5ème pays le plus pauvre au monde à savoir l’Erythrée. On va apprendre plein de choses assez intéressantes sur cet état un peu méconnu de l’Occident qui est classé dernier en termes de respect des droits de l’homme. Le président dictateur aurait mis tout un peuple en esclavage. Franck va se rendre sur place avec cette héritière qui rappelle étrangement Paris Hilton en version black. Sous couvert de trame ayant pour thème l’économie mondiale, il y a également un fort aspect géopolitique. On voit par exemple les chinois qui viennent investir en masse dans ces pays pauvres pour en tirer les matières premières nécessaires à leur développement. Il y a malheureusement également ce dictateur qui fait construire un palais de marbre alors que son peuple est victime de la famine. Il y a également une critique des démocraties occidentales qui ont fermé les yeux durant 30 ans de guerre de sécession qui a abouti à ce piètre résultat. En conclusion, un excellent polar financier sur les hautes sphères de la finance mondiale. Tous les coups sont permis et rien ne va plus ! Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5
Lendemains de cendres
Voilà ! Voilà ! Ca, mes amis, c'est de la BD documentaire comme il FAUT en lire, et non pas se contenter de l'envisager. Ca, c'est le genre de BD dont la lecture devrait être obligatoire au collège ! Parce que ce n'est pas juste un documentaire ! La BD est sur la guerre du Cambodge, certes, mais surtout elle traite de tout ce qui se passe durant cette guerre atroce (en même temps, quelle guerre ne l'est pas ...). Car si, comme moi, vous ne connaissez des guerres asiatiques du vingtième siècle que la guerre du Vietnam et vaguement les Khmers rouges, cette BD remet les pendules à l'heure sur ce qu'il s'est passé il y a moins de cinquante ans dans cette partie du monde. Et ce fut loin d'être beau ! Mais ce que j'ai particulièrement aimé dans cette BD, c'est que loin de se contenter de décrire au travers d'un personnages les affres de la guerre, l'auteur rajoute des précisions qui éclaircissent bien plus sur tout ce qui a eut lieu autour (et notamment en Thaïlande par exemple). C'est des ajouts qui renforcent encore plus le sentiment d'horreur de cette guerre, qui a vu la mort de tant de cambodgiens déjà affaiblis par un des pires systèmes que le monde ait connu. Le dessin est particulier, retranscrivant une atmosphère propre au récit, mais avec quelque chose donnant ce côté sale. C'est bien puissant au niveau de l'immersion, et efficace également. Bref, je ne serais pas plus long pour vous le conseiller : cette BD mérite qu'on s'y attarde, deux fois plutôt qu'une. Ne serait-ce que pour comprendre dans quel monde on vit, il faut lire cette BD. Ce genre de guerre est bien trop proche de nous pour qu'on puisse la considérer comme du passé lointain. Remettre en tête ce que c'est que la guerre, c'est peut-être d'autant plus crucial aujourd'hui, dans notre démocratie qui n'hésite pas à la faire chez autrui.