Les derniers avis (31224 avis)

Par herve
Note: 4/5
Couverture de la série Edelweiss
Edelweiss

Je ne m'attendais pas du tout à une telle bande dessinée lorsque j'en ai débuté la lecture. Les auteurs nous offrent un très belle chronique familiale, entre 1947 et les années 80. Histoire d'un couple que tout oppose, histoire d'amour touchante et émouvante tout au long de ces années. Avec comme fil rouge, la montagne. Cédric Mayen y aborde également la condition des femmes (avec l'apparition de Simone de Beauvoir), mais aussi l'évolution de la société des années 50 (L'Indochine, la mode, le monde du travail...) Une chronique sociale réussie,une très belle histoire d'amour qui ne peut que vous émouvoir. Le tout rehaussé par un dessin très élégant de Lucie Mazel qui avait illustré Communardes ! (Les Éléphants rouges) Une très belle réussite.

02/11/2017 (modifier)
Par herve
Note: 4/5
Couverture de la série L'Aimant
L'Aimant

Avant tout, il faut souligner la qualité éditoriale de cet ouvrage apportée par "Sarbacane"(malgré une malheureuse inversion des pages 23 et 22 ) : grand format, dos toilé et superbes illustrations, où le rouge, le bleu et le noir dominent. Dans un style très épuré, style ligne claire (d'ailleurs, pages 51 à 53, le héros, Pierre, est habillé comme "Tintin", il y a même du Burns ou du Hergé dans ces pages), Lucas Harari nous propose un scénario qui oscille entre fantastique et polar (un étudiant en architecture est persuadé que les thermes de Vals abritent un secret, une porte dérobée). A cela vient s'ajouter une légende, "les pierres qui volent", qui donne un côté encore plus mystérieux à cette aventure. Même les prénoms choisis (Pierre, Ondine) sont en parfaite adéquation avec le thème de ce récit intriguant. Mais ce qui fait la force de cette bande dessinée, c'est le dessin très architectural d'Harari (les pleines pages consacrées aux thermes sont incroyables). Malgré son format et sa pagination (149 pages), cette bande dessinée se lit assez vite, et l'auteur apporte une touche presque réaliste à cette aventure avec un incipit et une fin assez originale. Très belle découverte, en tout cas.

01/11/2017 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
Couverture de la série Wytches
Wytches

Ce « comics » m’a beaucoup plu. Il est certes d’un classicisme à toutes épreuves (une histoire de créatures démoniaques, une petite bourgade américaine, une famille au passé troublé, une malédiction), mais très efficace, et remarquablement raconté. Le fil narratif est clair, malgré les allers-retours temporels qui présentent l’intrigue actuelle mais aussi le passé de la famille Rooks. La fin m’a beaucoup plu, le dénouement contient une révélation bien vue qui a réussi à me surprendre ! Le style graphique surprend un peu, avec ces pages éclaboussées de taches de couleurs (du sang ?) pour ajouter un coté lugubre à l’ensemble… j’ai trouvé le dessin beau et lisible. Un album efficace dans le genre horreur, malédiction et sorcières… les amateurs de Stephen King devraient apprécier ! A noter qu’il s’agit d’un « one-shot » regroupant les 6 comic-book originaux, et que l’histoire se suffit à elle-même, contrairement à ce que laisse entendre l’autre avis ci-dessous. Aucune suite n’est prévue à ma connaissance.

31/10/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Lunes birmanes
Lunes birmanes

Une BD horrible, par bien des aspects. Et qui pourtant fait partie de ces lectures qui sont vraiment éclairantes sur ce qu'il se passe dans le monde. Ou sur ce que l'humain est capable de faire subir à d'autres êtres humains. C'est le genre de BD qu'on ne lit qu'en étant prêt au contenu, et avec envie d'en savoir plus. Parce que c'est vraiment violent, dans tous les sens du terme. Violent graphiquement, violence physique et morale, violence envers une population donnée, mais violence de la surprise. Chaque planche semble contenir son lot d'horreur, et ce n'est pas qu'en prison que le pire arrive. La BD est très bien fournie, niveau documentation, et permet de mieux comprendre ce qui s'est passé dans ce pays durant si longtemps. Une barbarie bien moderne mais qui fait froid dans le dos, car c'est ce que d'autres connaissent aujourd'hui dans d'autres parties du monde. Une piqûre de rappel qui fait mouche. Le dessin est très réussi, avec une mise en couleur qui rehausse un trait pas forcément réaliste mais qui retranscrit toute l'horreur et la violence de chaque situation. Encore une fois, je mets en garde : ne lisez que si vous savez à quoi vous attendre. Mais attention, c'est vraiment dur à lire, parce que c'est malheureusement réel. Et que ça fait peur de voir tant de cruauté et de haine.

31/10/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Asatte Dance
Asatte Dance

LISEZ L'AVIS AVANT DE VOUS FIER A LA NOTE Pour mon 400ème avis, je me prends enfin le temps de chroniquer cette BD qui fut sans doute une des lectures les plus remuantes que j'ai connu cette année. Année qui fut pourtant pleine de lectures non moins remuantes. Cette BD est une des rares qui m'ait fait un effet bœuf sur ma vie privée : j'ai du la lire en plusieurs fois, tant je m'énervais à lire le tome 4 et 5, et j'ai été très pensif pendant plusieurs jours après l'avoir fini. Et je crois que c'est de là que vient le double problème de la noter et de la critiquer : je ne suis pas certain de savoir quoi en penser. Commençons quand même par les gros défauts de l'oeuvre, ou au moins ceux dont je suis certain. Le premier étant le personnage principal, qui est une chiffe molle, une lavette et un personnage globalement inintéressant. C'est incroyable de dire ça, mais il ne sert à rien. Du début à la fin, il reste identique, sans évolution. On ne sait quasiment rien de lui et il n'a aucun goût, aucune envie, aucune dynamique (bon, j'exagère, on doit en trouver deux trois sur les sept volumes). C'est douloureux, d'autant qu'il y aurait eu matière à le rendre plus profond. Le deuxième souci, c'est pour moi cette fin : elle n'est pas vraiment logique avec le reste de la BD (notamment les liens entre personnages), et n'apporte rien à l’œuvre (je veux dire : dix ans passent, et rien ne change ...). C'est une fin qui donne envie d'insulter l'auteur, comme s'il avait refusé de finir plus sérieusement ou simplement de faire une fin pas heureuse. Mais non, on met un cartouche avec "dix ans plus tard" et hop. On règle tout à coup de baguette magique ! Pour le reste, j'ai beaucoup aimé : le dessin, qui sait se faire efficace et évolue en bien tout au long de la série, le ton mi-humour potache et léger, mi-sérieux. On navigue entre relations complexes et problèmes de vie, avec des personnages potaches et drôles, attachants, qui font mouche de plusieurs répliques. D'ailleurs mention spéciale à l'humour, qui m'a fait bien plus souvent rire que je ne pensais. Et surtout, quelle belle BD sur les relations ! C'est compliqué de traiter cet aspect de la vie de manière efficace, mais là les relations amoureuses sont vues sous un angle original : on couche ensemble avant de vivre ensemble, on ne se dit pas qu'on s'aime (il y a en tout 3 fois l'échange "Je t'aime" entre les deux personnages principaux, sur 7 volumes !), on ne sait pas trop sur quel pied danser entre eux. C'est complexe, mais bien représentatif de ce que peut être une relation : une simple envie de danser ensemble, peut-être longtemps peut-être pas. C'est très bien expliqué par la citation que nous sort le père lors du mariage. Une citation que je trouve diablement vraie. On assiste aussi à quelque chose qui est très banal et proche de la vie : la galère des cours, du théâtre amateur qui rêve de plus grand, la vie d'un Yakuza qui apparaît régulièrement, des complots foireux, des petits instants de la vie ... Plein de bonnes idées, de très bonnes scènes. C'est inventif durant 7 tomes, ce qui est assez rare. Et puis les personnages ! Entre l'auteure de théâtre géniale qui n'arrive pas à jouer avec les moyens qu'elle voudrait, l'acteur dragueur de tout ce qui bouge et pourtant excellent ami et plein de bon conseils, l'acteur qui se croit génial et n'est que pédant, le notaire en costard cravate qui ne sait jamais trop quoi penser de la vie du héros, le Yakuza qui connait une histoire pas très drôle au final, de nombreuses autres apparitions de personnages sympathiques et agréables. Une bonne galeries de gens ordinaires et pas trop, qui sonne vraie. Mais avouons le : la véritable force de ce récit, le véritable point central, c'est le personnage de Aya. Personnage vraiment excellent, elle fait partie de ces rares personnages de BD qui donnent l'impression d'être vraiment réels. Échappant toujours au lecteur, jeune fille insouciante et pourtant grave, avec une profondeur de sentiments et des attentes en dehors des normes, elle est le point central de cette BD. C'est difficile à transmettre mais j'ai vraiment trouvé que ce personnage avait quelque chose de magique et de génial. On aurait envie de la rencontrer, tant elle est atypique (pour un manga mais même pour une BD de manière générale). Sans compter qu'elle reste une femme forte et indépendante, avec ses propres envies et sa façon de voir la vie. Je pourrais encore disséquer cette BD pendant un long moment, tant j'aurais de choses à en dire (parce qu'elle a vraiment touché un point sensible en moi, mais je ne sais pas lequel), mais c'est déjà bien assez long. Je ne sais pas trop quoi en dire : d'un côté, j'ai adoré la BD et j'ai envie de la relire, d'un autre j'ai vraiment de gros points noirs, et une sacrée réserve sur cette fin (mais comment a-t-il pu penser que ce serait une fin correcte à cette BD ?!). Alors quelle note lui mettre ? Que faire sur le conseil ? J'ai tranché en cette note-ci et un conseil d'achat, mais je ne suis pas certain. J'ai hésité entre le 2 et le 5, puis entre le 3 et le 4. Je crois que simplement je ne sais trop que penser de cette BD et qu'en dire. C'est compliqué, mais en même temps, ça m'a beaucoup marqué de la lire, alors puis-je vraiment la déconseiller ? C'est un genre d'expérience unique, une lecture assez hors-norme. Peut-être que je me dois de vous laisser vous faire votre propre avis.

29/10/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Watertown
Watertown

J'arrondis à la note supérieur ce 3.5, parce que le dessin m'a vraiment beaucoup plu, et surtout parce qu'il arrive à nous surprendre de façon assez incroyable. Le gros point fort de cette BD, c'est vraiment la surprise qu'il parvient à créer dans un scénario à mi-chemin entre l'enquête et la vie normale d'une petite ville américaine des années 50. L'auteur réussit à nous mener par le bout du nez dans quelque chose que l'on suit sans jamais remettre en cause, pour nous sortir une conclusion qui sonne comme un pied de nez, et qui fait plaisir. Comme le personnage principal, on s'immerge progressivement dans une histoire qui nous entraine, pour mieux nous tromper. J'ai beaucoup apprécié également la façon dont l'auteur parvient à retranscrire, en dessin et en texte, cette ambiance de ville tranquille, où rien de bien inquiétant ne se passe. Le crime est absent, le monde est paisible. Et le personnage principal, présenté comme ce monsieur tout le monde, est d'autant plus intéressant qu'il n'a rien à offrir. Il vit tranquillement, sans rien de particulier, et cette enquête va l'accaparer complètement. C'est ce qui est fort : dénoncer à travers ceci la quête absurde et fausse de quelque chose d'excitant dans notre vie. Ce n'est pas parce que nous vivons tranquillement chaque jour qu'il faut se laisser imaginer des choses qui n'existent pas. Et en ce sens, le message est assez pertinent. Le dessin est pas mal du tout, conférant un ton très américain au récit (ça rappelle quelques tableaux ou dessins de grands auteurs américains de l'après-guerre). Je ne suis pas un grand fan de ce genre de dessins, mais il fait largement son travail. Bref, une très bonne Bd qui allie une réflexion bien menée avec un scénario qui a du potentiel. C'est vraiment une grosse surprise, et une très bonne lecture. N'hésitez pas si vous en avez l'occasion !

29/10/2017 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Ratatouille
Ratatouille

J'aime bien les histoires qui montrent différents points de vue et c'est donc avec un certain intéret que j'ai lu cet album. Le début est un peu incompréhensible, mais plus je lisais les différents points de vue, plus je comprenais ce qui se passait et je voyais à quel point Lécroart maîtrisait bien son récit. C'est un bon album, mais qui demande un peu d'effort. J'ai du revenir en arrières quelques fois pour bien comprendre qui fait quoi, mais ce n'est pas un problème si on rentre dans le délire de l'auteur. Le dessin de Lécroart est sympathique. En résumé, un bon album si on aime les histoires qui utilisent une narration non-linéaire.

29/10/2017 (modifier)
Couverture de la série Jean-Norbert
Jean-Norbert

Les éditions Kramiek viennent de publier cet album d’un auteur néerlandais inconnu de moi, Mark Retera. Mais ce premier album des mésaventures de Jean-Norbert sera suivi d’autres : beaucoup ont paru aux Pays-Bas, et un deuxième est déjà annoncé par l’éditeur français. Et je ne vois pas de raison d’arrêter, puisque ce premier essai est vraiment concluant. Le dessin est assez simple, mais la plupart des personnages, à commencer par Jean-Norbert, l’improbable héros, ont un look assez original ! Un air pas fin (dans tous les sens du terme d’ailleurs !) : Jean-Norbert est un imbécile heureux. Dans une série de strips (quatre séries de trois cases par page), Jean-Norbert côtoie certains personnages récurrents ou plus ou moins occasionnels (comme le chien Bello, un clown, des extra-terrestres, des lutins, et même Superman et les Schtroumpfs, ici adeptes d’une secte bien connue). Le ton est à l’humour, mais il n’est pas monocorde. C’est parfois poétique, parfois totalement con et/ou absurde, parfois noir : premier et troisième degrés alternent avec bonheur. Mais le plus important, c’est que c’est le plus souvent très réussi. Inégal bien sûr, mais une chouette découverte : j’attends avec impatience la suite de la publication de cet auteur, et je me dis qu’avec De Poortere, les Néerlandais tiennent deux auteurs d’humour plutôt atypiques mais talentueux. Album et série à découvrir ! Note réelle 3,5/5. ******************************** La lecture du deuxième tome confirme les qualités de cette série, vraiment très chouette ! On y retrouve le même humour con, absurde, et c'est toujours aussi drôle ! Je m'étonne d'être toujours le seul à l'aviser (mais j'espère que d'autres l'ont lue et appréciée). En tout cas j'espère vraiment que d'autres strips de ce grand benêt et de son univers improbable seront édités ! ****************************** Pas grand chose à ajouter après lecture du troisième tome: c'est toujours aussi marrant, avec cet humour con et décalé que je trouve très réussi. Suis-je le seul à lire cette série ?

24/09/2014 (MAJ le 28/10/2017) (modifier)
Couverture de la série Approximativement
Approximativement

Même si j’avais déjà lu des Trondheim avant, « Approximativement » est je crois le premier album de lui que j’ai acheté. Une nouvelle relecture confirme la première bonne impression datant d’une petite quinzaine d’années. Trondheim questionne, se pose des questions, fait mine d’hésiter, s’attache à des bouts d’anecdotes, effleure le banal, pour reprendre son élan. Peut-on faire de la BD quand on ne sait pas dessiner ? se demande-t-il, faussement ingénu, alors qu’il a probablement, malgré les doutes qui le taraudent, déjà dépassé cette question. (D’ailleurs, il sait dessiner, même si son trait s’écarte des canons de la BD franco-belge : la reconnaissance des lecteurs et de ses pairs est passée par là pour le conforter dans ses choix). On a là un album autobiographique, construit à partir de bouts de ficelle : malgré les risques, aucun ennui ne pointe à l’horizon. Trondheim a bâti un album sur cette fragilité, sur l’observation des « petits riens » pour reprendre le titre de l’une de ses productions suivantes. Des questionnements, de l’autodérision (voir le long passage décrivant une soirée chez lui, Trondheim ressemblant presque à un parent surveillant ses enfants, avec un côté presque vieux jeu), des collègues de L’Association croqués de manière naturelle ou caricaturale. Trondheim se montre un homme ordinaire – mais un auteur original. Un album touchant, simple, que les amoureux du bonhomme doivent lire (les autres aussi d’ailleurs…).

28/10/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Andersen, les ombres d'un conteur
Andersen, les ombres d'un conteur

Une bien belle BD, qui m'a beaucoup plu. Et tout particulièrement sur l'adéquation entre la forme et le fond, qui est bien représenté ici. La biographie de Hans Christian Andersen est en soi déjà intéressante. L'auteur des fameux contes pour enfants bien différents de ces contes de fées traditionnels a eu une vie qui n'est pas banale, il faut bien le reconnaître. D'autant que l'auteur lui-même travestira la vérité pour en tirer une vie plus belle à raconter, et que la dessinatrice en joue dans sa BD. Mais surtout, j'ai beaucoup apprécié la façon dont l'auteure mêle les contes d'Andersen à sa vie, jouant à la fois sur ce qu'ils représentaient dans la vie de l'auteur (et donc la façon dont il se mettait en scène à travers ces contes), mais aussi sur les épisodes de sa vie et le découpage en chapitre, abordant à chaque fois un autre aspect de ce romancier peu commun. La BD aborde de nombreux sujets en plus de la vie de Andersen, comme son côté sexualité ou la façon dont il envisageait la vie. C'est bien mené, et jamais lassant. Andersen est représenté comme un personnage attachant, victime du regard des autres et du sien, éternel enfant voulant jouer de sa vie et être artiste. Ce qu'il aura réussi, en fin de compte, au-delà de ses espérances. Le conteur est bien retranscrit, avec sa volonté farouche de raconter des histoires, de distraire et de faire rêver les grands enfants. Le tout est servi par un dessin de qualité, qui allie de bonnes couleurs avec une expressivité qui donne à l'ensemble une ambiance à mi-chemin entre le conte de fée et la biographie. C'est très bien fait. En somme, une BD qui arrive à lier une biographie très intéressante et bien menée avec une belle idée sur le conte et les histoires. On sent un grand sentiment de tendresse envers ce conteur malheureux, et l'auteure arrive à nous donner envie de relire de ses histoires. C'est plaisant et la lecture est recommandée !

26/10/2017 (modifier)