Asatte Dance

Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 8 avis)

Suekichi, jeune étudiant pas très brillant, se réveille le lendemain des funérailles de son riche arrière grand-père en la charmante compagnie d'Aya.


Comédies romantiques Futurs immanquables Le meilleur du Manga Love Stories Manga : avant 1995, la préhistoire Seinen Shogakukan Théâtre Tonkam

Suekichi, jeune étudiant pas très brillant, se réveille le lendemain des funérailles de son riche arrière grand-père en la charmante compagnie d'Aya. Il apprend peu après qu'il est l'héritier désigné d'une jolie collection de timbres qui vaut 450 millions de yens, à condition toutefois d'obtenir son diplôme, se marier et devenir un garçon sérieux. Aussitôt Tachimi, l'exécuteur testamentaire, sème la graine du doute : Aya ne serait-elle là que pour l'argent ? En tout cas une chose est sûre, il ne va pas se débarasser d'elle si facilement ! Sur fond de troupe de théâtre amateur, de job pour payer ses études, d'intrigues et de rebondissements, de scènes bien érotiques et de délires délirants, cette comédie romantique, érotique et dramatique déroule ses méandres. Un pur bonheur.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Août 1995
Statut histoire Série terminée 7 tomes parus

Couverture de la série Asatte Dance © Tonkam 1995
Les notes
Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 8 avis)
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02/01/2005 | ThePatrick
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Par gruizzli
Note: 4/5
L'avatar du posteur gruizzli

LISEZ L'AVIS AVANT DE VOUS FIER A LA NOTE Pour mon 400ème avis, je me prends enfin le temps de chroniquer cette BD qui fut sans doute une des lectures les plus remuantes que j'ai connu cette année. Année qui fut pourtant pleine de lectures non moins remuantes. Cette BD est une des rares qui m'ait fait un effet bœuf sur ma vie privée : j'ai du la lire en plusieurs fois, tant je m'énervais à lire le tome 4 et 5, et j'ai été très pensif pendant plusieurs jours après l'avoir fini. Et je crois que c'est de là que vient le double problème de la noter et de la critiquer : je ne suis pas certain de savoir quoi en penser. Commençons quand même par les gros défauts de l'oeuvre, ou au moins ceux dont je suis certain. Le premier étant le personnage principal, qui est une chiffe molle, une lavette et un personnage globalement inintéressant. C'est incroyable de dire ça, mais il ne sert à rien. Du début à la fin, il reste identique, sans évolution. On ne sait quasiment rien de lui et il n'a aucun goût, aucune envie, aucune dynamique (bon, j'exagère, on doit en trouver deux trois sur les sept volumes). C'est douloureux, d'autant qu'il y aurait eu matière à le rendre plus profond. Le deuxième souci, c'est pour moi cette fin : elle n'est pas vraiment logique avec le reste de la BD (notamment les liens entre personnages), et n'apporte rien à l’œuvre (je veux dire : dix ans passent, et rien ne change ...). C'est une fin qui donne envie d'insulter l'auteur, comme s'il avait refusé de finir plus sérieusement ou simplement de faire une fin pas heureuse. Mais non, on met un cartouche avec "dix ans plus tard" et hop. On règle tout à coup de baguette magique ! Pour le reste, j'ai beaucoup aimé : le dessin, qui sait se faire efficace et évolue en bien tout au long de la série, le ton mi-humour potache et léger, mi-sérieux. On navigue entre relations complexes et problèmes de vie, avec des personnages potaches et drôles, attachants, qui font mouche de plusieurs répliques. D'ailleurs mention spéciale à l'humour, qui m'a fait bien plus souvent rire que je ne pensais. Et surtout, quelle belle BD sur les relations ! C'est compliqué de traiter cet aspect de la vie de manière efficace, mais là les relations amoureuses sont vues sous un angle original : on couche ensemble avant de vivre ensemble, on ne se dit pas qu'on s'aime (il y a en tout 3 fois l'échange "Je t'aime" entre les deux personnages principaux, sur 7 volumes !), on ne sait pas trop sur quel pied danser entre eux. C'est complexe, mais bien représentatif de ce que peut être une relation : une simple envie de danser ensemble, peut-être longtemps peut-être pas. C'est très bien expliqué par la citation que nous sort le père lors du mariage. Une citation que je trouve diablement vraie. On assiste aussi à quelque chose qui est très banal et proche de la vie : la galère des cours, du théâtre amateur qui rêve de plus grand, la vie d'un Yakuza qui apparaît régulièrement, des complots foireux, des petits instants de la vie ... Plein de bonnes idées, de très bonnes scènes. C'est inventif durant 7 tomes, ce qui est assez rare. Et puis les personnages ! Entre l'auteure de théâtre géniale qui n'arrive pas à jouer avec les moyens qu'elle voudrait, l'acteur dragueur de tout ce qui bouge et pourtant excellent ami et plein de bon conseils, l'acteur qui se croit génial et n'est que pédant, le notaire en costard cravate qui ne sait jamais trop quoi penser de la vie du héros, le Yakuza qui connait une histoire pas très drôle au final, de nombreuses autres apparitions de personnages sympathiques et agréables. Une bonne galeries de gens ordinaires et pas trop, qui sonne vraie. Mais avouons le : la véritable force de ce récit, le véritable point central, c'est le personnage de Aya. Personnage vraiment excellent, elle fait partie de ces rares personnages de BD qui donnent l'impression d'être vraiment réels. Échappant toujours au lecteur, jeune fille insouciante et pourtant grave, avec une profondeur de sentiments et des attentes en dehors des normes, elle est le point central de cette BD. C'est difficile à transmettre mais j'ai vraiment trouvé que ce personnage avait quelque chose de magique et de génial. On aurait envie de la rencontrer, tant elle est atypique (pour un manga mais même pour une BD de manière générale). Sans compter qu'elle reste une femme forte et indépendante, avec ses propres envies et sa façon de voir la vie. Je pourrais encore disséquer cette BD pendant un long moment, tant j'aurais de choses à en dire (parce qu'elle a vraiment touché un point sensible en moi, mais je ne sais pas lequel), mais c'est déjà bien assez long. Je ne sais pas trop quoi en dire : d'un côté, j'ai adoré la BD et j'ai envie de la relire, d'un autre j'ai vraiment de gros points noirs, et une sacrée réserve sur cette fin (mais comment a-t-il pu penser que ce serait une fin correcte à cette BD ?!). Alors quelle note lui mettre ? Que faire sur le conseil ? J'ai tranché en cette note-ci et un conseil d'achat, mais je ne suis pas certain. J'ai hésité entre le 2 et le 5, puis entre le 3 et le 4. Je crois que simplement je ne sais trop que penser de cette BD et qu'en dire. C'est compliqué, mais en même temps, ça m'a beaucoup marqué de la lire, alors puis-je vraiment la déconseiller ? C'est un genre d'expérience unique, une lecture assez hors-norme. Peut-être que je me dois de vous laisser vous faire votre propre avis.

29/10/2017 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Je l’avoue : je ne suis pas arrivé au terme de cette série. Pourtant, j’ai littéralement dévoré les deux premiers tomes ! Le ton enjoué, la présentation sans fioriture de relations sexuelles naturelles et modernes, l’intrigue digne d’un vaudeville et surtout des personnages attachants ont fait que j’ai vite été accro à cette série. Ce fut intense… mais bref ! A partir du tome 3, mon enthousiasme a décliné. L’histoire a commencé à tourner en rond. L’évolution psychologique des personnages devient moins crédible. Au point que ceux-ci doivent se justifier auprès des lecteurs en soulignant que c’est l’auteur qui veut qu’ils agissent ainsi. Ce type de procédé, je le déteste ! C’est pour moi un aveu d’impuissance (paradoxal dans ce genre de récit) de la part de l’auteur, une manière pour lui d’admettre qu’il ne sait pas comment faire évoluer son récit et ses personnages tout en restant cohérent avec lui-même. La vulgarité et la scatologie s’invitent alors avec de plus en plus d’insistance. Certains chapitres n’ont à mes yeux plus aucun intérêt. Le dessin, lui, est plaisant (du moins pour les tomes que j’ai lus). Caricatural mais sans excès pour les personnages, réaliste et parfois fignolé pour les décors. Pour le peu de mangas que j’ai lus, je situerai ce récit, de ce point de vue, dans la moyenne supérieure. Quoiqu’il en soit, ayant laissé tomber l’affaire avant terme du fait d’un désintéressement de plus en plus profond, je ne peux pas dire autre chose que bof (même si j’ai beaucoup aimé les deux premiers tomes).

17/08/2017 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
L'avatar du posteur Gaston

Merci à Tonkam pour la réédition ! J'ai littéralement dévoré la série ! 'Asatte Dance' ne ressemble en rien à ce que j'ai pu lire. On pourrait évidemment penser à Maison Ikkoku, mais ici la relation entre le héros et la femme qu'il aime évolue rapidement (ça change des séries de 30 tomes où les héros ne se disent pas leurs sentiments) et on parle de sexe sans aucun tabou (sans toutefois tourner au porno). Les différents personnages qu'on croise dans l'histoire sont très attachants et certains sont même un peu dingues (sérieusement, vous avez déjà vu quelqu'un de normal se promener avec un masque de grenouille ?). L'humour est aussi présent. Il n'est pas là tout le temps, mais quand il est là je me marre bien.

09/03/2009 (modifier)
Par Fable
Note: 4/5

Excellente BD qui bénéficie d'une belle réédition, c'est l'occasion de donner mon avis dessus. Le graphisme s'il ne brille pas par un aspect follement travaillé, sort du lot grâce à un traitement plein d'humour et de subtilité. On est loin des productions mainstream et autres procédé commerciaux auxquels on pourrait être habitué. On est invité à prendre part à la vie à la fois ordinaire et peu banale du héros, touché de plein fouet par le destin et les symptômes capillaire. Gallerie de personnages tous plus humains les uns que les autres, Asatte Danse est à conseiller à tous ceux qui ont encore des doutes quant à la capacité des manga à sortir des clichés auxquels on nous a habitué. Une réussite !

20/02/2009 (modifier)

J'ai lu l'intégralité de la série il y a plus de 10 ans, et je n'avais guère accroché à l'époque. J'étais sans doute un poil trop jeune pour m'intéresser à la vie de tous les jours de nos personnages. Avec la sortie de la nouvelle édition en 2008, j'ai pu me replonger dans le quotidien de ce jeune "héros" qui vient d'hériter d'une forte somme d'argent à la mort son grand-père. Soucis : il ne pourra toucher cet argent que s'il finit ses études et trouve une femme. C'est là que les ennuis commencent : il se fait harceler par une jeune fille plutôt délurée et un peu trop présente (s'intéresserait-elle à l'héritage ?), il fait partie d'une troupe de théâtre qui est couverte de dette, il a sur le dos l'exécuteur testamentaire qui ne cesse de lui rappeler ses "devoirs", et il est entouré de personnages souvent proches de la caricature (mais tout de même réalistes). La première comparaison qui me vient à l'esprit concernant Asatte Dance est Maison Ikkoku (alias Juliette, je t'aime) : il s'agit avant tout d'une chronique de la vie de jeunes japonais à la fin des années 80, réaliste, teintée d'humour. Asatte Dance se révèle toutefois plus adulte, notamment lors de certaines scène érotiques (voire pornographiques). Il y en a peu, et elles permettent de bien comprendre les liens entre les deux personnages principaux. Tout n'est que nuances, non-dits, interrogations. Et puis, j'aime bien les fins mélancoliques qui ont des airs de commencement. Une œuvre bien racontée et prenante, que j'apprécie grandement aujourd'hui trentenaire.

22/11/2008 (modifier)
Par fonch001
Note: 3/5

Voici un manga qui sort complètement des sentiers battus. Par son graphisme d'abord. Superbe, fouillé dans les moindres détails, on sent nettement la volonté de l'auteur de rendre les scènes du quotidien le plus réaliste possible. Les personnages sont tout aussi bien rendus. Il est totalement impossible de confondre un personnage avec un autre, à l'opposé de la production manga classique. Et quelles gueules !! Malheureusement, les 2 premiers tomes sont pourris par une édition indigne (on a l'impression que les pages ont été scannées en basse résolution... beurk!). Cela rend la lecture un peu désagréable (NOTE : Cette remarque s'applique à l'édition originale, je ne connais pas la ré-édition). De même l'histoire, très crue, sans tabous est également atypique. Les personnages sont des teignes, ils n'ont pas forcément le cœur pur et leur histoire n'est pas un long fleuve tranquille à la conclusion évidente. Bref là encore, une volonté évidente de dépeindre une histoire réaliste. Oui mais voilà, je n'ai pas mis 4 ou 5/5 à Asatte danse mais bien 3/5. Pourquoi? Parce qu'à coté de ces très bons points, il y a aussi du mauvais. Le scénario est lourd, de nombreuses scènes n'apportent rien et servent juste à faire du remplissage (les multiples scènes de répétition théâtrales sont soporifiques et inutiles). Parfois scato, souvent inutilement vulgaire. C'est très bien que les héros aient une aventure mais était-il nécessaire d'être aussi racoleur? De nombreuses scènes de cul sont clairement là pour faire vendre. En revanche certaines scènes manquent (du tome 2 au 7 vous ne verrez pas l'ombre d'une FAC ou d'un bouquin alors que le héros est étudiant!). Enfin certains "rebondissements" sont... heu... "abracadabrantesques" (^_^). Un exemple simpliste: l'auteur en avait marre de représenter une caractéristique de la chevelure du héros. Donc en plein acte sexuel tous ses cheveux tombent... puis il porte une perruque... et pour finir on ne sait plus trop si ses cheveux ont repoussé ou s'il s'agit toujours de la perruque... absurde. Malheureusement le scénario est trop souvent traité avec la même légèreté. Asatte Dance est à lire, c'est frais, beau, original. Mais il est difficile de faire abstraction d'autant de défauts.

19/04/2006 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
L'avatar du posteur Ro

J'ai été éberlué quand j'ai entamé la lecture de ce manga. Pourquoi ? Car l'esprit même de ce manga est à l'opposé de tout ce que je connais en matière de manga ! Quand on regarde cette histoire de loin, on croit qu'on va lire une nouvelle version de Maison Ikkoku avec une romance contrariée entre un gentil étudiant un peu bêta et une belle jeune femme timide et sage. Et effectivement, on retrouve pas mal de composantes des mangas typiques de ce genre : le garçon mignon et réservé qui ne réussit pas trop dans ses études, la jolie brune dont il va se rapprocher, les amis un peu envahissants, un yakuza effrayant mais en fait gentil, et pas mal de clichés ou du moins de ce qu'on croit être des clichés au premier coup d'oeil. Mais en fait, ce manga est à mille lieues d'un manga typique du genre. On pourrait presque le prendre comme l'anti-thèse de Maison Ikkoku en fait. Le garçon n'est pas amoureux de la jolie brune ou du moins passe son temps à faire comme si elle n'avait aucune importance pour lui et qu'il voulait s'en débarrasser. La jolie brune n'a rien d'une sage femme au foyer : elle est totalement délurée voire nymphomane. Elle a une forte personnalité de même que toutes les autres femmes de ce manga qui sont toutes ou presque des femmes de tête. Ce "couple" ne restera pas indéfiniment dans la même situation à se tourner autour en habitant l'un à côté de l'autre : la vie va les changer, ils vont déménager, mûrir, changer de travail, d'amis, etc... Et toute l'intrigue est ainsi, tellement plus proche de la réalité ou du moins de la réalité occidentale des couples et du sexe que c'en est ahurissant venant d'un manga. L'élément principal qui saute aux yeux, c'est que les personnages n'ont presque aucun tabou vis-à-vis du sexe. C'est bien simple, l'héroïne est dans le lit du héros dès la première page. Et tout le long de la série, le sexe vient naturellement, un peu trop souvent sans doute pour des esprits prudes mais tellement proche de la réalité d'une vie de couple ou de la vie de coureurs de jupons. Ces scènes de sexe sont présentées de manière à la fois érotiques et réalistes les rendant très bien intégrées à l'histoire mais également émoustillantes juste comme il faut aussi bien pour un lectorat d'hommes que de femmes. Quant au reste de l'histoire, c'est pareil, il est très réaliste, abordant les sentiments amoureux sous un angle qu'on imagine pas dans un manga et surtout n'hésitant pas à considérer des relations possibles sans sentiments entre les partenaires : le sexe pour le sexe ou l'affection par pur intérêt. C'en est parfois assez dérangeant, pour quelqu'un qui s'attend à s'émouvoir et à lire une belle romance compliquée, que de découvrir que l'histoire de ce manga ne contient peut-être pas la belle histoire d'amour qu'on aimerait y voir. C'est réaliste, c'est assez fort, mais à côté de ça, il y a quand même une bonne dose d'humour. Je l'ai trouvé moins présent que dans Maison Ikkoku ou dans F.Compo mais il est pourtant bien là et j'avoue avoir été explosé de rire à pas mal de moments, même si j'aurais aimé que ce soit plus souvent. Les personnages sont justes et très originaux. J'ai une réelle affection pour le personnage de Aya même si jusqu'à la fin elle reste assez difficilement cernable. Les dialogues sont excellents et, si ce n'était un certain nombre de fautes d'orthographe ou d'inattention dans l'édition que j'ai lue, je féliciterais vraiment les traducteurs. Et je félicite aussi au passage Tonkam car l'édition qu'ils ont publiée à l'époque est excellente, avec une couverture belle et solide et des albums de 200 pages fins et denses à lire. Je ne pourrais leur faire qu'un reproche : quel dommage que la qualité de reproduction des planches des tomes 1 et 2 soit aussi mauvaise : la résolution des images est tellement mauvaise qu'elles paraissent pixellisées, comme si à l'époque elles avaient été imprimées directement depuis Internet. Asatte Dance se présente comme un mélange étonnant entre Maison Ikkoku et De mal en pis auxquels aurait été ajoutée une dose d'érotisme qui s'insère bien dans l'histoire et même dans l'humour. Les sentiments sont traités avec réalisme et la fin ne sera pas celle qu'attend une midinette en mal de mariage heureux. Maintenant, je dois admettre ne pas avoir été aussi captivé par cette série que par l'intrigue de F.Compo par exemple, et surtout en fin de lecture, j'ai été largement moins ému et touché que par la fin de De mal en pis. Il y a dans Asatte Dance quelques longueurs et moments moins plaisants que les autres. Et de même, le manque de sentiments affirmés dans ce qu'on pourrait espérer devenir une vraie romance est assez frustrant surtout vers la fin. Cette légère déception pourrait m'amener à ne donner qu'une note de 3/5 à la série mais elle détonne tellement par son originalité par rapport aux autres mangas que je ne peux pas la laisser passer inaperçue. Un OVNI à mes yeux dans le monde du manga, un immanquable d'une certaine manière, à lire absolument tellement c'est surprenant et différent du manga romantique typique.

23/07/2005 (modifier)
L'avatar du posteur ThePatrick

Eh bien ! On peut dire que Tonkam a fait un bon choix éditorial en décidant de publier ce manga dès 1995 ! Il n'a malheureusement pas été réédité depuis, et comme les droits sont échus en 2003, il faut le dénicher en occasion, le commander en version anglaise (largement rééditée, elle), ou recourir à des moyens moins légaux. Bref, il faut le vouloir, mais on peut le trouver. Asatte Dance ne peut que faire penser à Maison Ikkoku ("Juliette je t'aime") ou à d'autres mangas du même genre, avec un étudiant qui a des problèmes et qui est amoureux, ce pitch étant un grand classique... Il fait toutefois preuve d'un mélange absolument savoureux des genres puisqu'il conjugue humour, érotisme, drame et roman graphique avec beaucoup de naturel. Il faut dire que ses 1500 pages assez denses lui permettent d'explorer pas mal de chemins. Les personnages sont d'ailleurs nombreux et bien campés, multipliant encore les possibilités. A ce propos, cohérence et réalisme ne sont pas vraiment ce qu'il faut attendre en premier lieu d'Asatte Dance. Certains rebondissements passent en effet très bien en tant que fiction mais sont totalement irréalistes. Mais alors me diras-tu, ô lecteur impatient et fébrile, qu'est-ce qui fait que cette série est si géniale ? Eh bien beaucoup de choses, en fait. Déjà les personnages sont vraiment attachants. Ils débordent pour certains de vitalité (Aya, Ikezu), d'émotion. D'autres (Tachimi, le Yakuza, puis Sue vers la fin) sont d'une sobriété qui contraste de façon absolument magnifique. La grandiloquence caricaturée à l'extrême a aussi sa place avec Koki. Il y a encore Munakata, incroyable pot de colle éconduit et larmoyant, qui est souvent représenté à la façon des films d'horreur... Bien posés sans être figés, ils dévoilent petit à petit de plus en plus des facettes de leur personnalité. On sent de la part de l'auteur une certaine tendresse envers eux, et il est bien difficile de ne pas les trouver attachants. Très vivants, Aya et Suekichi révèleront au fil des tomes leurs véritables sentiments, étonnament réalistes... on en a parfois mal pour eux. Ensuite pour l'absence de gnangantitude habituelle au genre. Dans Ah! My Goddess! par exemple, les situations entre les personnages sont complètement figés. Pas d'évolution, et pas de bisou surtout pas ouhlala c'est sale ! Ici c'est le contraire. Il ne faut pas attendre plus loin que la page 59 du premier tome pour voir Aya à poil, et les scènes de sexe, pour érotiques (= non porno, Don Lope et Kael ce manga n'est pas pour vous) qu'elles soient, sont quand même bien explicites. Cette absence des tabous habituels se retrouve d'ailleurs aussi largement dans les dialogues. Quant à l'évolution... eh bien au fil de ces sept tomes, il y en a beaucoup. Trop, peut-être, mais cette dynamique participe largement au charme de cette série. Chose rare à mon avis, les dialogues sont probablement une des forces majeures d'Asatte Dance. C'est bien simple, par moments ils pétillent de malice, de répartie, d'humour, et en plus ils sonnent juste (à ce propos, pour ce que j'en ai vu, la traduction française me semble bien meilleure que la version américaine)... L'auteur s'amuse en plus à mettre des petits textes off soit en décalage avec l'action, soit venant la renforcer, et ça marche vraiment bien. Le personnage de Koki, qui disparaît d'ailleurs rapidement, illustre bien cet aspect, puisqu'il a un langage précieux et outré vraiment excellent. Outre tout cela il y a évidemment la mutltitude de petits délires qui parsèment ces pages. Petits textes off, réparties bien senties, situations invraisemblables, rêves éveillés, autodérision allusives ou en scènes complètes en sont les principales manifestations. Ce qui frappe, c'est l'adéquation du dessin, du dialogue et de l'esprit de ces délires. Ils forment un tout vraiment impressionnant. 300 align="left">Enfin le dessin d'Asatte Dance est tout simplement excellent. Extrêmement expressif, parfois troublant (hum), les décors ont tendance à être fouillés et bien réalisés. On peut toutefois décerner à Tonkam la palme de l'impression la plus dégueulasse et salopée pour les tomes 1 et 2 : la résolution des images étant largement insuffisante, on a droit a un effet d'escalier absolument ignoble. Je m'aperçois que j'ai beaucoup parlé des délires et de l'aspect comique... Mais attention, Asatte Dance c'est loin de n'être que ça ! C'est vraiment un tourbillon de sentiments, et c'est très loin d'être mièvre. Doutes, tristesse, jalousie, luxure, duplicité, découragement et égoïsme côtoient rires et délires, beuveries et sentiments plus roses. Pour toutes ces raisons, la lecture d'Asatte Dance est un grand (et long !) moment de bonheur. J'ai rarement autant ri devant de tels délires, et le tome 7, lourd d'incertitude et de mélancolie, est assez poignant. Au final je suis ressorti de cette lecture avec une furieuse envie d'y retourner. Vous trouverez ici le premier chapitre en français. Le scan est très mauvais, mais c'est déjà ça.

02/01/2005 (modifier)