Watertown

Note: 3.63/5
(3.63/5 pour 8 avis)

La dernière fois que je vis Maggie Laeger, c'était un lundi matin. Je passais comme à mon habitude dans la pâtisserie de Monsieur Clarke pour y acheter un muffin que je mangerais sur le chemin du bureau. Lorsqu'en payant, je lançai « À demain Maggie », elle répondit : « Non... Demain je ne serai plus là. »


1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Les prix lecteurs BDTheque 2016 [USA] - Nord Est

La dernière fois que je vis Maggie Laeger, c'était un lundi matin. Je passais comme à mon habitude dans la pâtisserie de Monsieur Clarke pour y acheter un muffin que je mangerais sur le chemin du bureau. Lorsqu'en payant, je lançai « À demain Maggie », elle répondit : « Non... Demain je ne serai plus là. »

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 06 Janvier 2016
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Watertown © Casterman 2016
Les notes
Note: 3.63/5
(3.63/5 pour 8 avis)
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05/01/2016 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur Agecanonix

En cherchant à m'essayer à d'autres tendances et d'autres styles de Bd, je me lance en bibli dans ce roman graphique, et j'en ressors non pas déçu, quoique un peu quand même, mais surtout sans enthousiasme. A première vue, cette enquête semble intéressante mais je n'ai pas été transporté par ce récit qui commence comme un polar, et puis qui égare le lecteur dans différents questionnements, études et analyses, une sorte d'errance en forme d'investigation avec une certaine folie, et dont la fin ne m'a pas véritablement satisfait. Le récit se lirait assez vite, mais il y a l'inconfort d'une narration en hors-texte qui fatigue un peu et qui n'imprime aucun rythme, si bien qu'en sortant de cette lecture, j'étais un peu lessivé. Là-dessus, le dessin anguleux, charbonneux, un peu cubiste et au trait gras ne me plait pas, je n'aime pas ce style graphique malgré le fait qu'il soit créateur d'ambiance.

11/03/2023 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
L'avatar du posteur gruizzli

J'arrondis à la note supérieur ce 3.5, parce que le dessin m'a vraiment beaucoup plu, et surtout parce qu'il arrive à nous surprendre de façon assez incroyable. Le gros point fort de cette BD, c'est vraiment la surprise qu'il parvient à créer dans un scénario à mi-chemin entre l'enquête et la vie normale d'une petite ville américaine des années 50. L'auteur réussit à nous mener par le bout du nez dans quelque chose que l'on suit sans jamais remettre en cause, pour nous sortir une conclusion qui sonne comme un pied de nez, et qui fait plaisir. Comme le personnage principal, on s'immerge progressivement dans une histoire qui nous entraine, pour mieux nous tromper. J'ai beaucoup apprécié également la façon dont l'auteur parvient à retranscrire, en dessin et en texte, cette ambiance de ville tranquille, où rien de bien inquiétant ne se passe. Le crime est absent, le monde est paisible. Et le personnage principal, présenté comme ce monsieur tout le monde, est d'autant plus intéressant qu'il n'a rien à offrir. Il vit tranquillement, sans rien de particulier, et cette enquête va l'accaparer complètement. C'est ce qui est fort : dénoncer à travers ceci la quête absurde et fausse de quelque chose d'excitant dans notre vie. Ce n'est pas parce que nous vivons tranquillement chaque jour qu'il faut se laisser imaginer des choses qui n'existent pas. Et en ce sens, le message est assez pertinent. Le dessin est pas mal du tout, conférant un ton très américain au récit (ça rappelle quelques tableaux ou dessins de grands auteurs américains de l'après-guerre). Je ne suis pas un grand fan de ce genre de dessins, mais il fait largement son travail. Bref, une très bonne Bd qui allie une réflexion bien menée avec un scénario qui a du potentiel. C'est vraiment une grosse surprise, et une très bonne lecture. N'hésitez pas si vous en avez l'occasion !

29/10/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Sans la rubrique "le prix des lecteurs 2016" de notre site favori, cette oeuvre m'aurait sans doute totalement échappé. Sa lecture fut très intéressante malgré une narration omniprésente et un brin pompeuse d'énergie. Le graphisme fait quant à lui un peu vintage mais cela donne un certain cachet. J'ai surtout aimé le final qui est la subtile démonstration qu'on peut quelque fois se tromper totalement. C'est construit à la manière d'une enquête policière mais mené par un agent d'assurance plutôt médiocre qui se fait des films et qui souhaite surtout donner du sens à sa vie. Il y a une originalité dans la construction finale de ce récit qui pourra rester dans les annales.

12/02/2017 (modifier)
Par ArzaK
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

J'ai vraiment adoré cette bande dessinée. Tout d'abord le dessin est magnifique, il possède une élégance, un côté pictural extrêmement plaisant. Il donne dans un charme rétro un peu suranné qui pourrait évoquer l'univers des peintures d'Hopper. Par ailleurs, l'intrigue est très romanesque, on est réellement plongé dans la psychologie du personne principal, on partage ses obsessions et ses interrogations. Je ne peux rien dire sur la chute de l'intrigue sans spoiler. Je peux juste vous dire qu'il s'agit d'une enquête passionnante et d'une expérience de lecture déroutante, moderne et délicieuse.

07/02/2017 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

C’est je crois le premier album de Götting que je lis, et j’en ressors avec un avis mitigé. Des qualités, mais rien d’inoubliable non plus. Le dessin est classique (pas mauvais certes, mais pas de ceux que je préfère), avec un trait très gras. L’album raconte – le plus souvent à la forme indirecte (le personnage principal, Philip, commentant ses impressions) le questionnement de Philip à propos de Maggie Laeger. Philip, employé subalterne d’une petite compagnie d’assurances, menant une vie morne et dépourvue d’imprévus, va sortir de son quotidien sans surprise en se transformant en enquêteur, pas convaincu par une série de coïncidences. Cette enquête, que je ne vais pas spoiler, est assez classique, mais Götting arrive à captiver le lecteur en même temps que Philip. Par contre, j’ai trouvé la fin décevante : « tout ça pour ça » serais-je tenté de dire… En tout cas, si la lecture n’a pas été déplaisante, je ne conseille pas l’achat de cet album.

17/01/2017 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Gaston

Un polar avec une ambiance qui m'a un peu rappelé Hitchcock. L'intrigue est prenante. L'auteur reprend plusieurs codes du polar et les utilise bien (surtout que les révélations finales sont surprenantes). Le personnage principal est attachant et j'ai eu du plaisir à le regarder faire son enquête. J'ai lu l'histoire d'une traite tellement je voulais savoir la réponse du mystère. La narration est fluide et cela se lit très bien et même un peu vite pour un album avec autant de pages. Il faut dire que les cases sont grandes. J'ai bien aimé le dessin. Le style retranscrit bien une ambiance de polar et le fait que les cases soient grandes fait en sorte qu'on peut admirer facilement le dessin. Un bon polar à lire si on aime le genre et les histoires un peu différentes.

17/04/2016 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 4/5
L'avatar du posteur Blue Boy

Jean-Claude Götting est un peu le petit frère de Loustal, de par son style très similaire. Peintre comme son aîné, avec qui il avait d’ailleurs collaboré en tant que scénariste sur l’album Pigalle 62.27 en 2012, il célèbre cette année trente ans de carrière. Dans le cas de ces deux artistes, parler de « bande peinte » serait plus approprié. Par son trait charbonneux et ses cases conçues comme des tableaux, Götting réussit à insuffler une atmosphère unique, où, comme pour Loustal, la contemplation prime sur l’action, laquelle se déroule souvent dans un cadre « vintage ». « Watertown » ne déroge pas à la règle, et on prend un réel plaisir à se plonger dans ces ambiances feutrées à la Hopper, relevées par une mise en couleur subtile aux teintes mélancoliques. C’est tout simplement magnifique ! A noter qu’il s’agit de sa première BD en couleur, l’auteur réservant habituellement celle-ci pour des illustrations, les plus connues étant les couvertures de la série « Harry Potter ». Le scénario quant à lui respecte scrupuleusement les codes du polar (du moins en apparence car il va d’une certaine façon les détourner), et Götting parvient à nous captiver dès la première page en conservant une narration fluide jusqu’au dénouement, ou plutôt juste avant.... Car ce dénouement ne viendra pas du tout comme on pourrait s’y attendre. Abrupt, inattendu, déstabilisant, décevant peut-être pour certains, mais cruel aussi, telle une mise en abyme précipitant le personnage principal vers une probable descente aux enfers. Plus qu’un roman noir, il s’agirait plutôt du portrait d’un homme ordinaire, un rien pathétique (doté d’un patronyme signifiant « merlan »), loser patenté qui voulut se faire son cinéma en jouant au détective et fut rattrapé par une réalité cruelle… Impossible d’en dire plus sans révéler l’intrigue, mais une fois passée cette première impression de rester sur sa faim, on finit par se dire que si l’auteur nous a cueillis si facilement, c’était peut-être pour nous emmener vers le terrain de son choix avec cette thématique existentielle, terrain moins « héroïque » qui pourrait renvoyer à chacun des reflets peu agréables, mais sans doute salutaires, à l’heure où le miroir aux alouettes de l’internet glorifie l’égo tous azimuts, avec ce constat lucide et sans appel : prendre ses désirs pour des réalités est risqué, d’autant plus lorsqu’on est médiocre… Quoi que l’on pense de la conclusion, « Watertown » recèle beaucoup de charme, notamment grâce à ses qualités picturales et à un récit atypique qui envoûteront autant les amateurs de romans policiers que de romans graphiques.

09/03/2016 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Voici bien un récit qu’auraient certainement apprécié plus d’un réalisateur des années ’50 ou ’60, Hitchcock en tête ! Une mort étrange, une disparition suspecte, il n’en faudra pas plus pour décider notre anti-héros, agent d’assurance de son état, appliqué et consciencieux à défaut d’autres talents, à se lancer dans une enquête… dont il ne sortira pas indemne. Et nous non plus ! Car ce récit écrit à la première personne est très immergent et résolument addictif. De fait, Jean-Claude Götting, l’auteur de ce policier old-fashion, nous livre une intrigue de prime abord convenue. Nous, lecteurs, nous amusons à précéder les déductions de son enquêteur improvisé jusqu’à ce que… Je ne vous en dirai pas plus mais ce final a de quoi surprendre le lecteur. Il en décevra sans doute certains. A titre personnel, et après réflexion (oui, le choc est assez perturbant), j’ai apprécié la finesse de cette conclusion. Pour le reste, comme je vous l’ai dit, j’ai trouvé ce récit accrocheur en diable. Le cadre (Watertown, petite ville sans histoire du Massachusetts), l’époque (le début des années ’50), la narration (très présente, elle rythme le récit et nous offre le rôle de confident), le style graphique (en totale adéquation avec l’époque et le genre du récit), la colorisation (qui ne fait que renforcer cet aspect vieillot du dessin) : tout était bel et bien là pour me forcer à ne pas abandonner ma lecture avant son terme. En résumé : si vous recherchez un récit policier à l’ancienne, bien écrit, utilisant plusieurs clichés du genre mais capable de vous surprendre dans son final, n’allez pas plus loin ! Et même après lecture, ce récit m’incite à réfléchir sur mon propre comportement (ici dans le cadre inoffensif d’une lecture de fiction mais, qui sait, demain dans un cadre plus réel et potentiellement blessant). Fin,… très fin…

05/01/2016 (modifier)