Cette aventure nous plonge dans le pays du soleil levant aux alentours des années 1600 alors que ce pays n'est connu que des missionnaires catholiques portugais ou espagnol. Voilà qu'un anglais sur un navire commercial battant pavillon hollandais vient s'échouer après avoir traversé le Pacifique.
C'est le temps où le Shogun règne en maître sur le Japon alors que l'empereur est cantonné à un rôle purement honorifique. Mais voilà, le shogun n'a que 7 ans et le pays est divisé par un conseil qui se décline en deux clans. L'intelligent général Tokugawa souhaite unifier le pays et le faire entrer dans une ère de modernité. Sa devise: vaut mieux un tyran qui veut le bien de tous qu'un soldat juste mais égoïste.
Le décor est planté et notre héros va jouer sa diva pour finir par rallier l'un des camps en pleine préparation de guerre civile. Il est vrai que la mise en place des situations n'est pas banale. Pour le reste, le Japon de cette époque peu connue est réellement bien mis en valeur avec un décor fort exotique. On se rend compte de la magnificence de cette civilisation qui ne connaissait pas les navires et la poudre à canon.
Le fond et la forme semblent être bien alliés pour une suite à la hauteur de nos espérances. A noter qu'il s'agit tout de même d'une histoire vraie à savoir le premier anglais à avoir foulé le sol du Japon pour aider une famille à prendre le contrôle du Japon durant les trois prochains siècles jusqu'à l'ère Meiji. A noter qu'il existait une belle série dénommée Shogun dans les années 80 avec Richard Chamberlain dans un rôle inspiré de William Adams et traitant du même sujet. Les nostalgiques pourront faire des rapprochements.
C'est bien beau de poster une série et de s'émerveiller pour un premier tome mais encore faut-il revenir pour parler de la suite ! Celle-ci promet des surprises de taille dans un rebondissement très réfléchi. William Adams va enfin prendre parti dans ce conflit qui oppose un général avec un clan pour devenir le futur shogun capable d'unifier le pays et surtout faire face à la mondialisation des échanges commerciaux. On pourra être choqué par une vision bien loin de la démocratie et qui semble privilégier la voie du tyran à condition qu'il soit éclairé.
Nous avons là une des meilleures séries traitant de cette période historique du pays au soleil levant qui s'est construit également avec le sang de ses fameux samouraïs.
S'il est un écrivain publié dans la célèbre Pléiade qui est hautement controversé c'est bien Louis Ferdinand Céline. Certains de ses écrits furent jugés profondément antisémites et il n'est pas sûr qu'aujourd'hui ceux-ci pourraient voir, sinon le jour, du moins une publication.
Pour autant Céline est un putain d'écrivain, et oui je ne mâche pas mes mots mais je crois cette sorte d'éloge ne lui aurait pas déplu. Dire que cet homme là a raté le Goncourt, (au profit de Guy Mazeline écrivaillon ou tâcheron de la littérature) dont l'on sait que déjà à cette époque les dés chez les éditeurs étaient pipés. Quelques années plus tard le Goncourt ratera Colette et Apollinaire!!
Je ne sais si d'aucuns d'entre vous ont lu Céline mais pour les amoureux de la langue française, de la belle écriture c'est un régal. Ben oui je sais cela n'excuse pas les propos tenus dans "Bagatelle pour un massacre" et "L'école des cadavres" mais diantre quel auteur.
En ce qui concerne cette BD c'est avec surprise que l'on retrouve Jean Dufaux au scénario tant le sujet semble éloigné de ses préoccupations ou motivations habituelles.
A t'il tout bon ? Rien n'est moins sûr; je dirais que le propos est parfois décousu et relativement superficiel, en effet nous replongeons avec Céline dans ses souvenirs, les choses ne sont pas présentées de façon linéaire et l'on s'y perd un peu. Pour autant cela n'est pas inintéressant puisque cela permet de survoler le gotha de l'avant et pendant la guerre de 39/45. L'on croise Arletty, Michel Simon, etc...
Le dessin de Jacques Terpant est essentiellement en bichromie avec des variantes de couleurs selon les époques évoquées, avant la guerre, pendant et l'époque actuelle.
L'ensemble possède un ton très amer à l'image de Céline, vieux monsieur aigri et d'une manière générale assez déçu par la comportement du genre humain qu'il a pourtant contribué à soigner.
Au final un récit qui ne pousse pas à la gaudriole amis à mon sens nécessaire et qui mérite cette note qui permettra je l’espère à ceux qui n'ont jamais lu un livre de cet auteur d'aller y voir. Sans jeu de mots aucun "Voyage au bout de la nuit" est une tuerie.
Un voyage vers les Pôles, et plus encore vers l'immensité vide de l'Antarctique, c'est bien quelque chose qui me fait rêver. Et y être transporté avec le superbe dessin, les superbes peintures, d'Emmanuel Lepage, je dis oui. Il m'avait déjà convaincu avec son voyages vers les îles australes dans Voyage aux îles de la Désolation, alors là j'étais directement conquis à l'idée d'avoir droit au voyage vers l'Antarctique elle-même. D'autant plus que là, l'auteur n'y est pas seulement passager et résident immobile dans une base. En effet, lui et son frère photographe avaient été enrôlés comme chauffeurs pour le Raid, convoi de matériel et de vivres traversant en une dizaine de jours la distance séparant la base Dumont d'Urville, sur la côte, de celle de Concordia, au coeur du continent.
Comme pour ses autres récits de voyage, Lepage s'attache avant tout à raconter ce qu'il ressent. Sa préparation au voyage, ses discussions avec les gens avant de partir, ses émotions et ses craintes, puis les gens qu'il rencontre en chemin et enfin le voyage lui-même. Je l'avoue c'est surtout cette dernière partie qui me motive avant tout, même si apprendre qui sont les gens qui vont là-bas, ce qu'ils font et comment ils vivent cette aventure est instructif et permet de découvrir les choses de l'intérieur. Mais ces eaux turquoises, ces paysages blancs et infinis, ce sentiment de bout du monde hostile et pur, ça, ça me touche et les planches de Lepage sont superbes.
Je regrette un petit peu son choix d'avoir réalisé la majorité de ses dessins en teintes de gris au détriment de ceux en couleurs, plus rares mais tellement plus beaux. J'ai aussi le sentiment qu'il y aurait pu avoir un peu plus de photos de son frère inclus dans l'album, là encore car j'aime à voir les vraies couleurs et la vraie lumière. Cela me transporte davantage.
Mais je pinaille car j'ai vécu le dépaysement et j'ai été transporté avec cet album sur l'Astrolabe, à Dumont d'Urville et dans l'aventure exceptionnelle du Raid. Merci aux auteurs et merci à ceux qui leur ont permis de vivre cela et de nous le transmettre.
Je connaissais le livre d'Howard Zinn depuis longtemps, mais son très grand nombre de pages a fait en sorte que je n'ai pas eu le courage de le lire et cette bande dessinée m'a semblé être un bon compromis. Si je ne me trompe pas, cet album est en fait un mélange entre le livre Une Histoire populaire et le livre autobiographique de Zinn. En effet, en plus d'apprendre des choses sur les États-Unis, cet album montre aussi des anecdotes sur la vie de Zinn (son engagement dans l'armée durant la seconde guerre mondiale notamment).
C'est un album très intéressant même si je savais déjà certains trucs. Grâce à cette adaptation j'ai pu, par exemple, mieux approfondir mes connaissances sur la guerre entre les États-Unis et les Philippines qui étaient très superficielles. Vu que c'est l'adaptation d'un livre on retrouve donc beaucoup de textes, mais je trouve que cela se lisait bien et que le tout est très fluide. Le ton est évidemment partisan, mais cela reste une bonne lecture pour connaitre une autre histoire que la version officielle où tout le monde est beau et gentil.
Le dessin est correct quoique parfois il m'a semblé un peu amateur sur certaines cases. Malgré cela, je trouve que c'est un bon album éducatif qui vulgarise bien plusieurs événements de l'histoire des États-Unis.
Figurez-vous que je n'ai jamais lu le livre Le Journal d'Anne Frank, même si évidemment j'en avais largement entendu parlé et connaissant son contenu. Eh bien, je suis content de l'avoir découvert par le biais de cette adaptation car j'ai trouvé la mise en scène très bonne, la lecture prenante et la fin poignante et élégante de sobriété.
Le dessin est dans un style épuré, rappelant un peu le style nouvelle BD de Dupuy-Berberian. Il bénéficie d'une colorisation proche de la bichromie en teintes de mauve. Il réussit bien à transcrire les émotions et l'ambiance à la fois sombre et vivante de la cachette de la famille d'Anne Frank.
Plutôt que de s'attacher uniquement à la dure réalité de cette vie cachée et de ses dangers, le récit, comme celui du livre j'imagine, se focalise avant tout sur les pensées de l'héroïne qui a des préoccupations de jeune adolescente et s'intéresse plus à sa relation avec ses parents et les autres habitants de la cachette plutôt qu'à l'idée qu'il puisse y avoir la guerre au dehors et des purges de juifs, même si évidemment elle est régulièrement informée de la chose, comme le sont les lecteurs. Ainsi, c'est bien la vie qui a le dessus durant ces années enfermées. Tant et si bien que j'ai sincèrement croisé les doigts, tandis que les jours et les mois défilaient, en espérant que tout continue à bien se passer et que la fin de la guerre arrive sans que finalement il n'y ait de vrai drame. C'est bien en cela que la fin abrupte du récit est d'autant plus déchirante. Surtout quand on voit sur la frise chronologique qui termine l'album le destin parfois tristement ironique de chacun des protagonistes.
C'est donc une belle adaptation bien réussie qui m'a fait apprécier ce récit instructif et puissant en émotions.
Je suis fan du travail de Dave McKean (j’ai lu presque tous ses albums). Je me suis donc naturellement jeté sur « Black Dog », histoire inspirée des œuvres de Paul Nash, peintre surréaliste britannique connu principalement pour ses tableaux représentant l’horreur des tranchées de la première guerre mondiale (voir sa page Wikipédia).
Les thèmes abordés sont sombres, on y parle évidement de la guerre, de ses traumatismes physiques mais surtout mentaux, de sa folie… mais McKean en profite pour revisiter des thèmes plus universels, la famille, le rôle de l’art, la cruauté aléatoire de la vie… l’ensemble est très onirique, énigmatique voire impénétrable, et je dois avouer que mon niveau de compréhension a fluctué selon les chapitres (et ceci après deux lectures quand même).
Graphiquement, c’est superbe, et c’est « du McKean », à savoir un patchwork élégant de dessins, peintures, collages, photographies etc… c’est spécial, c’est sûr, mais moi j’adore.
Une lecture difficile mais satisfaisante. Un album complexe, que certains trouveront sans doute un peu trop « intello ». Mais la réflexion est intéressante, et la mise en image superbe. Une nomination à Angoulême 2017 méritée selon moi.
Connus pour leur série « Les Sisters », Christophe Casenove et William lancent toujours chez Bamboo une nouvelle série un peu plus trash, mais pas trop quand même, hein :)
Avec Tizombi, nos deux auteurs surfent un peu sur la mode zombie ambiante mais de façon assez réussie. La jeune Margotik fuit le domicile parental où ses parents passent leur temps à s’engueuler et se déchirer pour se réfugier dans un endroit à son image : le cimetière. Mais loin d’y trouver la tranquillité escomptée, elle fait la connaissance de Tizombi, qui découvrant son talent de poète, lui laisse la vie sauve à condition qu’elle écrive sa vie façon poème…
Sur la base de gags en une ou deux pages, nous découvrons donc la joyeuse tribu qui évolue dans ce cimetière au sein de laquelle Margotik va petit à petit faire son trou et se faire de nouveaux amis pour le moins singuliers. Ne pensant qu’à dévorer tout être vivant passant à la ronde, l’humour un peu trash de cette série fonctionne très bien et devrait ravir les jeunes ados et ados du moment ; j’avoue avoir beaucoup apprécié aussi cette lecture et les quelques clins d’œil et références qui pointent leur nez au fil des pages n’y sont pas pour rien non plus. Surtout que le dessin très expressif et plutôt explicite de William colle parfaitement à cet univers et que la colorisation d’Elodie Jacquemoire le met parfaitement en valeur.
Une série qui a du mordant et qu’on ne devrait pas enterrer de sitôt !
Après « Chemin perdu » et « L'Homme Montagne », revoici Amélie Fléchais dans une nouvelle série avec pour comparse au scénario Jonathan Garnier, avec qui elle avait justement travaillé sur « Chemin perdu ».
On sent que tous les deux ont affuté leurs armes pour nous fourbir une petite série pas piquée des hannetons, tout en gardant ce qui faisait leur marque de fabrique dans leur précédente production, à savoir un amour du récit (très inspiré du conte), un goût prononcé pour l’onirisme et un élan pour les cultures traditionnelles qu’ils vont revisiter de façon souvent très contemporaines.
Dans un univers qui rappelle les celtes ou les vikings, les hommes sont partis pour la Grande Guerre depuis 10 ans… sans qu’aucun ne soit revenu ni n’ai donné de nouvelles. La société s’est donc réorganisée et les femmes ont alors créé l’ordre des Bergères Guerrières pour défendre leur village. Molly qui vient d’avoir dix ans va enfin pouvoir intégrer l’ordre et commencer l’entrainement accompagnée de son fidèle bouc Barbe-Noir et de son ami Liam !
On retrouve le graphisme faussement naïf d’Amélie Fléchais qui m’a rappelé le très bon dessin animé « Brendan et le Secret de Kells ». C’est frais, expressif et très loin d’être gnangnan. Nous voilà lancé sur une sorte de conte initiatique où, une fois n’est pas coutume, ce sont les femmes qui ont le beau rôle. Molly et ses jeunes comparses vont débuter leur formation de Bergère Guerrière et partir pour leur première mission…
Voilà un premier tome qui pose les bases solides d’une très bonne série jeunesse, grâce à un scénario et un dessin qui se caractérisent par une forte singularité, un sens aigu de l’épique avec toujours une touche d’humour.
Une vraie réussite, vivement la suite !
Golden City est l’histoire d’une ville flottante peuplée de gens riches se protégeant contre la masse du peuple vivant sur un continent exsangue. De tel concept ont déjà été imaginé de nos jours par des promoteurs et autres architectes. On met les riches d’un côté et les pauvres de l’autre accentuant encore les disparités sociales.
Le dessin net et précis peut paraître froid voir « glacé » au niveau des couleurs très « flashy » (teinte de dominante bleue et jaune) mais j’adore le concept. Cette colorisation informatique est parfaitement maîtrisée. Cependant, je dois bien avouer que quelques problèmes de perspectives demeurent. C’est ultramoderne dans l’approche car les auteurs nous livrent un univers futuriste intéressant. L’histoire est bien enlevée car il y a de multiples rebondissements. Un tome 4 cependant un peu décevant car un peu invraisemblable.
Le tome 5 relève toutefois le niveau au niveau de l'intrigue qui souffre d'un déficit d'éclaircissements logiques. Il est cependant dommage que les auteurs ne font pas une analyse plus poussée des problèmes et des inégalités qu’une telle société pourrait engendrer. Cela reste encore très gentil. Au final, j’ai bien aimé car j’ai passé un réel bon moment de lecture au rythme d’un scénario enlevé au rythme endiablé. Les couvertures sont certes accrocheuses..., et alors ?
Le second cycle commence avec le 7ème tome qui se passe chronologiquement pas moins d'une journée après les faits tragiques à la fin du 6ème chapitre ce qui n'est guère crédible. Le cadre du récit se situe un peu plus sur les enfants perdus où l'on explore en profondeur leur passé. Vont démarrer deux intrigues en même temps que l'on va avoir un peu de mal à suivre en raison de nombreux flash-back qui concerne l'une et l'autre des aventures. Le procédé n'est pas génial quand on développe une telle dualité. Notre héros Harrisson va avoir un rôle amoindri au point de ne presque plus apparaître.
Pour autant, on ne sera pas au bout de nos surprises car il y aura un retentissement de taille dans le 9ème tome qui est presque invraisemblable. Je n'ai pas non plus aimé la redondance de certaines situations dans ce cycle. On sait pourquoi il y a un zoo sur Golden City : inutile de nous bassiner les mêmes explications écologiques. Et puis, chaque scène d'action n'a pas besoin d'être revécue une seconde fois par le lecteur façon dialogue peu naturel : voir la scène finale sur le bateau qui est assez éloquente sur ce que je viens d'expliquer.
Les derniers tomes peinent un peu à convaincre. Pourtant, le contexte géopolitique a beaucoup changé car le monde est touché par des guerres civiles. Partout dans le monde, les pauvres se sont rebellés contre le pouvoir de l’argent. Le tome 11 nous fait voyager dans l’espace et notamment sur la Lune puis au fond de l’océan sur notre planète pour retrouver les vestiges. L’aventure reste toujours présente mais de manière assez artificielle. Cela se ressent d'ailleurs dans le 12ème tome où l'action est omniprésente au détriment de la psychologie des personnages. Du coup, la crédibilité n'est plus de mise avec une série qui traine en longueur.
Golden City reste toujours une série d'anticipation élégante graphiquement et certes intéressante pour peu qu'on ferme les yeux sur certaines maladresses scénaristiques et ses dialogues qui sonnent parfois très creux. Aujourd’hui, je ne peux m’empêcher de penser que c’est la première série que j’ai posté sur ce site. Depuis, il a coulé beaucoup d’eau sous les ponts. Malgré toutes mes lectures ultérieures, est-ce que je remettrais les mêmes appréciations ? Presque car mon regard est sans doute moins naïf.
Note Dessin : 3.75/5 – Note Scénario : 3.75/5 – Note Globale : 3.75/5
Que du bonheur! J'étais pourtant très réticent à lire cette bd, je ne sais pas pourquoi... Il est vrai que le dessin de cette Ecole simpliste ne m'attire guère. Mais quel talent dans la narration ! C'est un chef d'oeuvre ! Je comprends pourquoi cet auteur est si apprécié dans le milieu au point de se lancer également dans le cinéma. ::
Vous avez certainement dû remarquer que mes avis sur les bd d'humour sont souvent très négatifs (Ratafia, Les Bidochon, Le Chat ...) et pour cause, peu provoquent en moi le rire. Or ici, rien qu'en voyant ce chat, j'ai envie de me marrer. Ses réflexions sont intelligentes et subtiles. Voilà, j'ai trouvé ma référence en matière de bd d'humour. Je finissais par croire que j'étais blasé.
Nous suivons les tribulations d'un chat théologue au milieu de la communauté juive d'Alger au début du XXème siècle. Cet étrange animal est têtu, pas toujours avenant mais capable de tendresses renversantes notamment auprès de son maître le rabbin ou de sa fille Zlabya.
Et puis, il fallait avoir du cran pour aborder un sujet aussi sensible, presque tabou qu'est la religion. J'adhère totalement à la manière de voir les choses de l'auteur. Je trouve ses interrogations tout à fait légitimes. En tout cas, le message philosophique est passé. Le chat du rabbin est un véritable conte initiatique d'une force rare brassant philosophie et théologie dans un cocktail d'intelligence, d'humour et d'humanité!
Les 5 premiers tomes ont été réalisés au début des années 2000. Puis, pendant presque 10 ans: plus rien avant de revenir avec un 6ème tome plus marqué au niveau de la religion. Le 7ème tome est exceptionnellement plus long que les autres avec des réflexions toujours aussi savoureuses sur la religion et ce qui devrait rapprocher les hommes au lieu de les éloigner dans la haine et la violence.
Note Dessin: 3.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4/5
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William Adams, samouraï
Cette aventure nous plonge dans le pays du soleil levant aux alentours des années 1600 alors que ce pays n'est connu que des missionnaires catholiques portugais ou espagnol. Voilà qu'un anglais sur un navire commercial battant pavillon hollandais vient s'échouer après avoir traversé le Pacifique. C'est le temps où le Shogun règne en maître sur le Japon alors que l'empereur est cantonné à un rôle purement honorifique. Mais voilà, le shogun n'a que 7 ans et le pays est divisé par un conseil qui se décline en deux clans. L'intelligent général Tokugawa souhaite unifier le pays et le faire entrer dans une ère de modernité. Sa devise: vaut mieux un tyran qui veut le bien de tous qu'un soldat juste mais égoïste. Le décor est planté et notre héros va jouer sa diva pour finir par rallier l'un des camps en pleine préparation de guerre civile. Il est vrai que la mise en place des situations n'est pas banale. Pour le reste, le Japon de cette époque peu connue est réellement bien mis en valeur avec un décor fort exotique. On se rend compte de la magnificence de cette civilisation qui ne connaissait pas les navires et la poudre à canon. Le fond et la forme semblent être bien alliés pour une suite à la hauteur de nos espérances. A noter qu'il s'agit tout de même d'une histoire vraie à savoir le premier anglais à avoir foulé le sol du Japon pour aider une famille à prendre le contrôle du Japon durant les trois prochains siècles jusqu'à l'ère Meiji. A noter qu'il existait une belle série dénommée Shogun dans les années 80 avec Richard Chamberlain dans un rôle inspiré de William Adams et traitant du même sujet. Les nostalgiques pourront faire des rapprochements. C'est bien beau de poster une série et de s'émerveiller pour un premier tome mais encore faut-il revenir pour parler de la suite ! Celle-ci promet des surprises de taille dans un rebondissement très réfléchi. William Adams va enfin prendre parti dans ce conflit qui oppose un général avec un clan pour devenir le futur shogun capable d'unifier le pays et surtout faire face à la mondialisation des échanges commerciaux. On pourra être choqué par une vision bien loin de la démocratie et qui semble privilégier la voie du tyran à condition qu'il soit éclairé. Nous avons là une des meilleures séries traitant de cette période historique du pays au soleil levant qui s'est construit également avec le sang de ses fameux samouraïs.
Le Chien de Dieu
S'il est un écrivain publié dans la célèbre Pléiade qui est hautement controversé c'est bien Louis Ferdinand Céline. Certains de ses écrits furent jugés profondément antisémites et il n'est pas sûr qu'aujourd'hui ceux-ci pourraient voir, sinon le jour, du moins une publication. Pour autant Céline est un putain d'écrivain, et oui je ne mâche pas mes mots mais je crois cette sorte d'éloge ne lui aurait pas déplu. Dire que cet homme là a raté le Goncourt, (au profit de Guy Mazeline écrivaillon ou tâcheron de la littérature) dont l'on sait que déjà à cette époque les dés chez les éditeurs étaient pipés. Quelques années plus tard le Goncourt ratera Colette et Apollinaire!! Je ne sais si d'aucuns d'entre vous ont lu Céline mais pour les amoureux de la langue française, de la belle écriture c'est un régal. Ben oui je sais cela n'excuse pas les propos tenus dans "Bagatelle pour un massacre" et "L'école des cadavres" mais diantre quel auteur. En ce qui concerne cette BD c'est avec surprise que l'on retrouve Jean Dufaux au scénario tant le sujet semble éloigné de ses préoccupations ou motivations habituelles. A t'il tout bon ? Rien n'est moins sûr; je dirais que le propos est parfois décousu et relativement superficiel, en effet nous replongeons avec Céline dans ses souvenirs, les choses ne sont pas présentées de façon linéaire et l'on s'y perd un peu. Pour autant cela n'est pas inintéressant puisque cela permet de survoler le gotha de l'avant et pendant la guerre de 39/45. L'on croise Arletty, Michel Simon, etc... Le dessin de Jacques Terpant est essentiellement en bichromie avec des variantes de couleurs selon les époques évoquées, avant la guerre, pendant et l'époque actuelle. L'ensemble possède un ton très amer à l'image de Céline, vieux monsieur aigri et d'une manière générale assez déçu par la comportement du genre humain qu'il a pourtant contribué à soigner. Au final un récit qui ne pousse pas à la gaudriole amis à mon sens nécessaire et qui mérite cette note qui permettra je l’espère à ceux qui n'ont jamais lu un livre de cet auteur d'aller y voir. Sans jeu de mots aucun "Voyage au bout de la nuit" est une tuerie.
La Lune est blanche
Un voyage vers les Pôles, et plus encore vers l'immensité vide de l'Antarctique, c'est bien quelque chose qui me fait rêver. Et y être transporté avec le superbe dessin, les superbes peintures, d'Emmanuel Lepage, je dis oui. Il m'avait déjà convaincu avec son voyages vers les îles australes dans Voyage aux îles de la Désolation, alors là j'étais directement conquis à l'idée d'avoir droit au voyage vers l'Antarctique elle-même. D'autant plus que là, l'auteur n'y est pas seulement passager et résident immobile dans une base. En effet, lui et son frère photographe avaient été enrôlés comme chauffeurs pour le Raid, convoi de matériel et de vivres traversant en une dizaine de jours la distance séparant la base Dumont d'Urville, sur la côte, de celle de Concordia, au coeur du continent. Comme pour ses autres récits de voyage, Lepage s'attache avant tout à raconter ce qu'il ressent. Sa préparation au voyage, ses discussions avec les gens avant de partir, ses émotions et ses craintes, puis les gens qu'il rencontre en chemin et enfin le voyage lui-même. Je l'avoue c'est surtout cette dernière partie qui me motive avant tout, même si apprendre qui sont les gens qui vont là-bas, ce qu'ils font et comment ils vivent cette aventure est instructif et permet de découvrir les choses de l'intérieur. Mais ces eaux turquoises, ces paysages blancs et infinis, ce sentiment de bout du monde hostile et pur, ça, ça me touche et les planches de Lepage sont superbes. Je regrette un petit peu son choix d'avoir réalisé la majorité de ses dessins en teintes de gris au détriment de ceux en couleurs, plus rares mais tellement plus beaux. J'ai aussi le sentiment qu'il y aurait pu avoir un peu plus de photos de son frère inclus dans l'album, là encore car j'aime à voir les vraies couleurs et la vraie lumière. Cela me transporte davantage. Mais je pinaille car j'ai vécu le dépaysement et j'ai été transporté avec cet album sur l'Astrolabe, à Dumont d'Urville et dans l'aventure exceptionnelle du Raid. Merci aux auteurs et merci à ceux qui leur ont permis de vivre cela et de nous le transmettre.
Une Histoire Populaire de l'Empire Américain
Je connaissais le livre d'Howard Zinn depuis longtemps, mais son très grand nombre de pages a fait en sorte que je n'ai pas eu le courage de le lire et cette bande dessinée m'a semblé être un bon compromis. Si je ne me trompe pas, cet album est en fait un mélange entre le livre Une Histoire populaire et le livre autobiographique de Zinn. En effet, en plus d'apprendre des choses sur les États-Unis, cet album montre aussi des anecdotes sur la vie de Zinn (son engagement dans l'armée durant la seconde guerre mondiale notamment). C'est un album très intéressant même si je savais déjà certains trucs. Grâce à cette adaptation j'ai pu, par exemple, mieux approfondir mes connaissances sur la guerre entre les États-Unis et les Philippines qui étaient très superficielles. Vu que c'est l'adaptation d'un livre on retrouve donc beaucoup de textes, mais je trouve que cela se lisait bien et que le tout est très fluide. Le ton est évidemment partisan, mais cela reste une bonne lecture pour connaitre une autre histoire que la version officielle où tout le monde est beau et gentil. Le dessin est correct quoique parfois il m'a semblé un peu amateur sur certaines cases. Malgré cela, je trouve que c'est un bon album éducatif qui vulgarise bien plusieurs événements de l'histoire des États-Unis.
Journal d'Anne Frank
Figurez-vous que je n'ai jamais lu le livre Le Journal d'Anne Frank, même si évidemment j'en avais largement entendu parlé et connaissant son contenu. Eh bien, je suis content de l'avoir découvert par le biais de cette adaptation car j'ai trouvé la mise en scène très bonne, la lecture prenante et la fin poignante et élégante de sobriété. Le dessin est dans un style épuré, rappelant un peu le style nouvelle BD de Dupuy-Berberian. Il bénéficie d'une colorisation proche de la bichromie en teintes de mauve. Il réussit bien à transcrire les émotions et l'ambiance à la fois sombre et vivante de la cachette de la famille d'Anne Frank. Plutôt que de s'attacher uniquement à la dure réalité de cette vie cachée et de ses dangers, le récit, comme celui du livre j'imagine, se focalise avant tout sur les pensées de l'héroïne qui a des préoccupations de jeune adolescente et s'intéresse plus à sa relation avec ses parents et les autres habitants de la cachette plutôt qu'à l'idée qu'il puisse y avoir la guerre au dehors et des purges de juifs, même si évidemment elle est régulièrement informée de la chose, comme le sont les lecteurs. Ainsi, c'est bien la vie qui a le dessus durant ces années enfermées. Tant et si bien que j'ai sincèrement croisé les doigts, tandis que les jours et les mois défilaient, en espérant que tout continue à bien se passer et que la fin de la guerre arrive sans que finalement il n'y ait de vrai drame. C'est bien en cela que la fin abrupte du récit est d'autant plus déchirante. Surtout quand on voit sur la frise chronologique qui termine l'album le destin parfois tristement ironique de chacun des protagonistes. C'est donc une belle adaptation bien réussie qui m'a fait apprécier ce récit instructif et puissant en émotions.
Black Dog - Les Rêves de Paul Nash
Je suis fan du travail de Dave McKean (j’ai lu presque tous ses albums). Je me suis donc naturellement jeté sur « Black Dog », histoire inspirée des œuvres de Paul Nash, peintre surréaliste britannique connu principalement pour ses tableaux représentant l’horreur des tranchées de la première guerre mondiale (voir sa page Wikipédia). Les thèmes abordés sont sombres, on y parle évidement de la guerre, de ses traumatismes physiques mais surtout mentaux, de sa folie… mais McKean en profite pour revisiter des thèmes plus universels, la famille, le rôle de l’art, la cruauté aléatoire de la vie… l’ensemble est très onirique, énigmatique voire impénétrable, et je dois avouer que mon niveau de compréhension a fluctué selon les chapitres (et ceci après deux lectures quand même). Graphiquement, c’est superbe, et c’est « du McKean », à savoir un patchwork élégant de dessins, peintures, collages, photographies etc… c’est spécial, c’est sûr, mais moi j’adore. Une lecture difficile mais satisfaisante. Un album complexe, que certains trouveront sans doute un peu trop « intello ». Mais la réflexion est intéressante, et la mise en image superbe. Une nomination à Angoulême 2017 méritée selon moi.
Tizombi
Connus pour leur série « Les Sisters », Christophe Casenove et William lancent toujours chez Bamboo une nouvelle série un peu plus trash, mais pas trop quand même, hein :) Avec Tizombi, nos deux auteurs surfent un peu sur la mode zombie ambiante mais de façon assez réussie. La jeune Margotik fuit le domicile parental où ses parents passent leur temps à s’engueuler et se déchirer pour se réfugier dans un endroit à son image : le cimetière. Mais loin d’y trouver la tranquillité escomptée, elle fait la connaissance de Tizombi, qui découvrant son talent de poète, lui laisse la vie sauve à condition qu’elle écrive sa vie façon poème… Sur la base de gags en une ou deux pages, nous découvrons donc la joyeuse tribu qui évolue dans ce cimetière au sein de laquelle Margotik va petit à petit faire son trou et se faire de nouveaux amis pour le moins singuliers. Ne pensant qu’à dévorer tout être vivant passant à la ronde, l’humour un peu trash de cette série fonctionne très bien et devrait ravir les jeunes ados et ados du moment ; j’avoue avoir beaucoup apprécié aussi cette lecture et les quelques clins d’œil et références qui pointent leur nez au fil des pages n’y sont pas pour rien non plus. Surtout que le dessin très expressif et plutôt explicite de William colle parfaitement à cet univers et que la colorisation d’Elodie Jacquemoire le met parfaitement en valeur. Une série qui a du mordant et qu’on ne devrait pas enterrer de sitôt !
Bergères Guerrières
Après « Chemin perdu » et « L'Homme Montagne », revoici Amélie Fléchais dans une nouvelle série avec pour comparse au scénario Jonathan Garnier, avec qui elle avait justement travaillé sur « Chemin perdu ». On sent que tous les deux ont affuté leurs armes pour nous fourbir une petite série pas piquée des hannetons, tout en gardant ce qui faisait leur marque de fabrique dans leur précédente production, à savoir un amour du récit (très inspiré du conte), un goût prononcé pour l’onirisme et un élan pour les cultures traditionnelles qu’ils vont revisiter de façon souvent très contemporaines. Dans un univers qui rappelle les celtes ou les vikings, les hommes sont partis pour la Grande Guerre depuis 10 ans… sans qu’aucun ne soit revenu ni n’ai donné de nouvelles. La société s’est donc réorganisée et les femmes ont alors créé l’ordre des Bergères Guerrières pour défendre leur village. Molly qui vient d’avoir dix ans va enfin pouvoir intégrer l’ordre et commencer l’entrainement accompagnée de son fidèle bouc Barbe-Noir et de son ami Liam ! On retrouve le graphisme faussement naïf d’Amélie Fléchais qui m’a rappelé le très bon dessin animé « Brendan et le Secret de Kells ». C’est frais, expressif et très loin d’être gnangnan. Nous voilà lancé sur une sorte de conte initiatique où, une fois n’est pas coutume, ce sont les femmes qui ont le beau rôle. Molly et ses jeunes comparses vont débuter leur formation de Bergère Guerrière et partir pour leur première mission… Voilà un premier tome qui pose les bases solides d’une très bonne série jeunesse, grâce à un scénario et un dessin qui se caractérisent par une forte singularité, un sens aigu de l’épique avec toujours une touche d’humour. Une vraie réussite, vivement la suite !
Golden City
Golden City est l’histoire d’une ville flottante peuplée de gens riches se protégeant contre la masse du peuple vivant sur un continent exsangue. De tel concept ont déjà été imaginé de nos jours par des promoteurs et autres architectes. On met les riches d’un côté et les pauvres de l’autre accentuant encore les disparités sociales. Le dessin net et précis peut paraître froid voir « glacé » au niveau des couleurs très « flashy » (teinte de dominante bleue et jaune) mais j’adore le concept. Cette colorisation informatique est parfaitement maîtrisée. Cependant, je dois bien avouer que quelques problèmes de perspectives demeurent. C’est ultramoderne dans l’approche car les auteurs nous livrent un univers futuriste intéressant. L’histoire est bien enlevée car il y a de multiples rebondissements. Un tome 4 cependant un peu décevant car un peu invraisemblable. Le tome 5 relève toutefois le niveau au niveau de l'intrigue qui souffre d'un déficit d'éclaircissements logiques. Il est cependant dommage que les auteurs ne font pas une analyse plus poussée des problèmes et des inégalités qu’une telle société pourrait engendrer. Cela reste encore très gentil. Au final, j’ai bien aimé car j’ai passé un réel bon moment de lecture au rythme d’un scénario enlevé au rythme endiablé. Les couvertures sont certes accrocheuses..., et alors ? Le second cycle commence avec le 7ème tome qui se passe chronologiquement pas moins d'une journée après les faits tragiques à la fin du 6ème chapitre ce qui n'est guère crédible. Le cadre du récit se situe un peu plus sur les enfants perdus où l'on explore en profondeur leur passé. Vont démarrer deux intrigues en même temps que l'on va avoir un peu de mal à suivre en raison de nombreux flash-back qui concerne l'une et l'autre des aventures. Le procédé n'est pas génial quand on développe une telle dualité. Notre héros Harrisson va avoir un rôle amoindri au point de ne presque plus apparaître. Pour autant, on ne sera pas au bout de nos surprises car il y aura un retentissement de taille dans le 9ème tome qui est presque invraisemblable. Je n'ai pas non plus aimé la redondance de certaines situations dans ce cycle. On sait pourquoi il y a un zoo sur Golden City : inutile de nous bassiner les mêmes explications écologiques. Et puis, chaque scène d'action n'a pas besoin d'être revécue une seconde fois par le lecteur façon dialogue peu naturel : voir la scène finale sur le bateau qui est assez éloquente sur ce que je viens d'expliquer. Les derniers tomes peinent un peu à convaincre. Pourtant, le contexte géopolitique a beaucoup changé car le monde est touché par des guerres civiles. Partout dans le monde, les pauvres se sont rebellés contre le pouvoir de l’argent. Le tome 11 nous fait voyager dans l’espace et notamment sur la Lune puis au fond de l’océan sur notre planète pour retrouver les vestiges. L’aventure reste toujours présente mais de manière assez artificielle. Cela se ressent d'ailleurs dans le 12ème tome où l'action est omniprésente au détriment de la psychologie des personnages. Du coup, la crédibilité n'est plus de mise avec une série qui traine en longueur. Golden City reste toujours une série d'anticipation élégante graphiquement et certes intéressante pour peu qu'on ferme les yeux sur certaines maladresses scénaristiques et ses dialogues qui sonnent parfois très creux. Aujourd’hui, je ne peux m’empêcher de penser que c’est la première série que j’ai posté sur ce site. Depuis, il a coulé beaucoup d’eau sous les ponts. Malgré toutes mes lectures ultérieures, est-ce que je remettrais les mêmes appréciations ? Presque car mon regard est sans doute moins naïf. Note Dessin : 3.75/5 – Note Scénario : 3.75/5 – Note Globale : 3.75/5
Le Chat du Rabbin
Que du bonheur! J'étais pourtant très réticent à lire cette bd, je ne sais pas pourquoi... Il est vrai que le dessin de cette Ecole simpliste ne m'attire guère. Mais quel talent dans la narration ! C'est un chef d'oeuvre ! Je comprends pourquoi cet auteur est si apprécié dans le milieu au point de se lancer également dans le cinéma. :: Vous avez certainement dû remarquer que mes avis sur les bd d'humour sont souvent très négatifs (Ratafia, Les Bidochon, Le Chat ...) et pour cause, peu provoquent en moi le rire. Or ici, rien qu'en voyant ce chat, j'ai envie de me marrer. Ses réflexions sont intelligentes et subtiles. Voilà, j'ai trouvé ma référence en matière de bd d'humour. Je finissais par croire que j'étais blasé. Nous suivons les tribulations d'un chat théologue au milieu de la communauté juive d'Alger au début du XXème siècle. Cet étrange animal est têtu, pas toujours avenant mais capable de tendresses renversantes notamment auprès de son maître le rabbin ou de sa fille Zlabya. Et puis, il fallait avoir du cran pour aborder un sujet aussi sensible, presque tabou qu'est la religion. J'adhère totalement à la manière de voir les choses de l'auteur. Je trouve ses interrogations tout à fait légitimes. En tout cas, le message philosophique est passé. Le chat du rabbin est un véritable conte initiatique d'une force rare brassant philosophie et théologie dans un cocktail d'intelligence, d'humour et d'humanité! Les 5 premiers tomes ont été réalisés au début des années 2000. Puis, pendant presque 10 ans: plus rien avant de revenir avec un 6ème tome plus marqué au niveau de la religion. Le 7ème tome est exceptionnellement plus long que les autres avec des réflexions toujours aussi savoureuses sur la religion et ce qui devrait rapprocher les hommes au lieu de les éloigner dans la haine et la violence. Note Dessin: 3.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4/5