Tome 1: le rossignol
Lorsque le thriller rencontre la bande dessinée pour adulte, cela donne cela, un très bon album.
La couverture donne le ton sur cette histoire. Leone Frollo, avec sa série Casino n'a désormais plus le monopole des aventures se déroulant dans un bordel.
Gabriele Di Caro y a planté le décor de ce thriller, situé dans le Londres de la fin du 19ème siècle. Le dessin est particulièrement soigné pour une bd pour adulte, les dialogues nombreux ( voire trop), et les femmes aux poitrines opulentes ne manquent pas au fil des pages. Si les scènes de sexe sont très explicites, l'originalité de ce premier volume de cette série (qui en comptera 3) repose sur l'atmosphère glauque d'un Londres pas encore remis des soubresauts de Jack L'éventreur.
On suit avec intérêt l'enquête du commissaire Barnes sur les meurtres atroces, et les relations d'affaires entre Madame Fleury et le mystérieux Jenkins, qui se révèle au centre d’événements qui dépassent l'ensemble des protagonistes.
Un dessin réussi, une intrigue parfaitement dosée, bref un album qui mérite toute votre attention, mais à réserver à un public très averti, il va sans dire.
Tome 2: les coulisses
Lorsque la bd érotique rime avec excellence, cela donne "les arcanes de la maison Fleury".
Avec ce deuxième volume d'une série qui en comptera trois, Gabriele Di Caro nous offre une histoire qui ne cesse de balancer entre polar et érotisme.
Après un premier volume salué par la critique, l'auteur continue à déstabiliser le lecteur aussi bien dans la résolution de ces crimes qui ne cessent de toucher la maison Fleury , que dans le destin encore énigmatique de Pearl.
J'espère juste, au gré des éléments distillés au fil de cet opus, que le prochain volume ne verse pas vers un ésotérisme trop appuyé..
Au niveau dessin, les amateurs de ce genre de bd ne seront pas déçus, l'auteur ayant une certaine prédilection pour les femmes aux fortes poitrines.
Tome 3: Utopie
Dernier volume d'une série qui s'est distinguée depuis le début par sa qualité graphique et scénaristique.
L'auteur nous offre ici, certes une fin un peu précipitée, mais une conclusion qui se tient et qui pourrait même déboucher sur une nouvelle aventure.
Di Caro a distillé tout au long des précédents albums des indices qui finalement prennent leur place dans cet ultime opus.
Bien sûr, nous naviguons toujours entre ésotérisme et érotisme, mais il faut souligner qu'il est rare, dans les bandes dessinées dites pour adultes, que les scènes de sexe, très explicites dans cette série, soient au service d'un scénario très bien construit.
Gabriele Di Caro nous a concocté une intrigue originale dans le Londres du XIXème siècle, le tout servi sur un dessin très soigné aussi bien au niveau des décors que des personnages , même si je regrette parfois des visages de loin floutés .
Je vais commencer par mettre en garde, cet album ne plaira pas à tout le monde.
Comme souvent avec David B., on entre dans des récits allégoriques accompagnés par une narration onirique, très belle et poétique. Il faut vraiment être au calme pour en apprécier toute la richesse.
Un album où trois histoires nous sont proposées sous forme de contes avec pour base de départ des faits historiques réels, du moins pour les deux premières.
La première, Le prophète voilé, nous transporte au Proche-Orient avec le cinquième calife abbasside, Harun Al-Rashid. La vie d'un simple teinturier va basculer lorsqu'un voile blanc lui recouvre la tête et quiconque regardera sous ce voile mourra instantanément. Un récit sur la guerre, le pouvoir et les religions.
La seconde, Le jardin armé, nous transporte en Bohême avec Jan Žižka, le chef des taboristes. Un forgeron va devenir le disciple d'Adam et d'Êve et sera à la recherche du paradis, mais son voyage sera parsemé d'embûches avec Jan Žižka sur sa route. Les guerres de religions....
La troisième, Le Tambour amoureux, nous transporte toujours en Bohême avec Jan Žižka, mais celui-ci est mort et ses fidèles font fabriquer un tambour avec la peau de notre taboriste. Toujours la recherche du paradis et le retour du Christ où vient s'immiscer l'amour terrestre.
Trois récits, trois contes philosophiques, que l'on pourra interprèter différemment, portés par une narration singulière, ils m'ont subjugué.
Côté dessin toujours ce trait arrondi d'une grande finesse et très expressif. Une bichromie dans les jaunes/marrons du plus bel effet.
Du très très beau travail.
J'ai passé un excellent moment.
La couverture attire l'oeil, le feuilletage éveille la curiosité, la lecture confirme l'essai.
Le récit prend place dans la Chine des grands royaumes intriguant et se confrontant sans cesse. Avec un intervenant remélangeant les cartes: des créatures terrifiantes au sein de brumes signe de mort certaine.
Les dessins sont tout juste magnifiques, l'auteur a travaillé toutes les techniques du graphisme et de la peinture et le résultat est là. Les costumes sont magnifiquement détaillés, les créatures fantastiques montées semblent sortir d'un Ghibli. On voit des tableaux à l'encre de Chine, des aquarelles animalistes, des guerriers courroucés d'opéra de Pekin, des regards malfaisants sortant de Naruto ou enfantins comme Les Carnets de Cerise, des cases tirées d'une scène de Tayio Matsumoto et même un strip semi-figé de 3 cases à la Fabcaro! L'historique se mêle au fantastique et au steam-punk, une sauce ayant bien pris avec Okko.
Il faut rester concentrer pour ne pas s'étonner du changement soudain de lieu ou de l'arrivée subite de nouveaux personnages clé (ou du moins que l'on pense être pour l'instant). Un point fort de l'auteur est de ne pas mettre en valeur les seuls grands personnages mais aussi de nous placer à hauteur de petites gens tout aussi importants le temps d'une scène, comme le cinéma japonais des années 60 savaient le faire. Celle de la famille s'en allant en ville payer le menuisier restera en mémoire.
Les noms des contrées et des personnages sonnent un peu identiques à nos oreilles et cela peut brouiller la compréhension de l'épopée. Les intrigues, objectifs, rivalités... sont nombreuses et peuvent encore faire un peu plus faire perdre le fil. Oui, on est plongé dans l'imaginaire foisonnant du cinéma de Hong-Kong des années 80 et 90, à l'instar de "Zu, les guerriers de la montagne magique" de Tsui Hark. On se perd petit à petit dans un monde dont on saisit un peu moins les enjeux mais qui rend le tout un peu plus fascinant.
Un très bon moment de lecture épique, j'attends avec impatience le second tome qui annonce des confrontations de plus grande ampleur.
J’ai découvert le trait fin d’Olivier Roman il y a quelques années avec Alchimie et surtout Les Fables de l'Humpur. J’avais apprécié au point de me procurer une planche de l’auteur. Aussi en découvrant ce one shot d’Olivier chez Daniel Maghen avec le compère Rodolphe, je savais avant même de découvrir les premières pages de cet album que j’allais apprécier. Je me suis trompé lourdement ! Je n’ai pas apprécié ! Cela bien au-delà de ça. J’ai été littéralement conquis ! C’est beau, c’est magnifique ! L’effet wahou est bien là ! Un émerveillement tout au long de ma lecture, sur les 90 pages de cet album !
C’est de la science-fiction mais ça fonctionne plutôt bien. Et pourtant ce n’est pas trop ma tasse de thé.
La mer s’est retirée mais n’est jamais revenue. Une lune sur les deux que compte la voute céleste de Sprague a aussi disparu. Toutes les activités du village sont en danger. L’abattement de la population est à son paroxysme. Deux frères accompagnés d’un capitaine aveugle mais avec un perroquet comme guide vont se hasarder dans un désert de sable pour comprendre la situation avec l’espoir de trouver un dénouement heureux mais aussi avec le risque de ne jamais revenir chez eux. Si vous rajoutez quelques bestioles extraordinaires à la périlleuse aventure de notre sympathique trio, vous comprenez que vous ne pourrez pas lâcher l’album avant d’avoir tourné la dernière page.
Les dessins sont admirables avec un mixte entre le médiéval et l’oriental. La colorisation avec des tons ocres de Denis Béchu sublime les paysages très détaillés. Visuellement c’est terrible. Et avec Rodolphe aux manettes pour le scénario, nous ne sommes jamais déçus. Un trio remarquable.
Je vous encourage vivement à plonger dans cette aventure originale. Le plaisir sera au rendez-vous assurément. Un énorme coup de cœur !
Après un crossover plutôt décevant avec "Solo : chemins tracés" qui n'apportait pas grand chose selon moi à l'univers de la série mère Solo, Oscar Martin nous livre ici un préquel du tome 4 "Légatus" de très bonne facture ! Comme indiqué dans la préface, cet ouvrage fait suite à un concours de bande dessinée organisée par Oscar Martin, que Juan Alvarez n'a pas remporté mais dont le travail avait fortement impressionné l'auteur de Solo.
Le titre de la série ''Alpha'' fait ici référence directement à la terminologie forgée à la fin des années 1940 par Rudolf Schenkel, un zoologiste allemand spécialiste du comportement social des loups, pour désigner l'animal situé au rang le plus haut placé dans la meute, à l'issue d'un processus de compétition interne. Il existe en effet chez les loups un couple "alphas" qui seul à le droit de se reproduire, condamnant les jeunes mâle souhaitant créer leur meute à s'exiler. On suit l'histoire et la lutte fratricide de Désir et Origine, jeunes mâles experts du combat et de la survie, issus de deux clans de chiens parmi les plus puissants du monde de Solo. Je ne dévoilerai pas ici quel est le lien avec Légatus recueilli par Solo dans l'histoire principal afin de ne pas spoiler l'histoire.
Côté dessin, ce one shot est de très bonne qualité, dans la veine de la série-mère, avec des personnages anthropomorphiques très charismatiques croqués par Juan Alvarez, tout en muscles avec un buste sur-développé par rapport au bas du corps. Le dessin confère beaucoup de mouvements aux scènes d'actions, très présentes tout au long de l'histoire. La colorisation dans les tons ocre permet enfin de bien retranscrire l'univers de désolation dans lequel les personnages tentent de survivre.
En résumé, si vous avez aimé la série-mère, vous pouvez foncer !
Originalité : 3,5/5 - Histoire : 4/5
Dessin : 4/5 - Mise en couleurs : 4/5
NOTE GLOBALE : 15,5/20
Chouette, un nouveau Moreno !
Plutôt fan de ce qu'il produit depuis sa série Le Régulateur qui l'aura fait connaître, j'ai toujours un oeil qui traîne pour suivre ce qu'il propose. Et si le fantastique et la SF sont ses terrains de jeu de prédilection, c'est vraiment quand il plonge dans le steampunk que je le trouve le meilleur. Et là bingo, retour au steam' avec un duo d'enquêtrices pas piqué des hannetons !
L'histoire débute par un quadruple meurtre d'une rare violence où les victimes d'un quartier huppé ont été démembrées. Dans ce genre de cas, c'est au SteamyGal qu'on fait appel, une section spécialisée dans les enquêtes flirtant avec le surnaturel. C'est là que nos deux enquêtrices de choc entrent en lice. Adélie Dulace, la belle blonde issue d'une famille de la haute et Rose Trouvée, la belle brune abandonnée enfant et issue des bas fond de la cité. Le Yin et le Yang sont dans la place, et ça va pas faire dans la dentelle !
Marc Moreno nous propose donc une enquête énergique, qui tout en suivant une trame classique, propose son lot de surprises et de rebondissements. Ce premier tome peut se lire comme un oneshot, même si la fin reste très ouverte et que d'autres tomes sont en préparation d'après les dires de l'auteur rencontré à Angoulême.
Mais c'est dans le dessin que Marc Moreno reste le plus bluffant, en nous proposant un univers d'une rare richesse, fourmillant de détails et de trouvailles dans ses architectures, ses costumes ou encore ses véhicules. L'univers steampunk prend avec lui vie sous nos yeux ! Ses scènes d'actions sont aussi remarquablement réussies et ultra dynamique : poursuites et autres bastons détonnent à tout va !
Voilà donc une nouvelle série que je vais continuer de suivre avec attention et que je conseille chaleureusement à tous les amateurs du genre !
J’avais découvert – et apprécié – le travail de Gabriele Di Caro avec Sous le Paradis, publié chez le même éditeur. Il y développait des histoires courtes dans des époques et des décors très divers. Je finissais mon avis pour cette série en souhaitant le retrouver sur d’autres séries. Voilà qui est fait, et je dois dire qu’une nouvelle fois j’ai apprécié ma lecture.
En effet, Di Caro est un très bon dessinateur – en particulier des corps féminins, et ses scènes de sexe sont très réussies (il faut dire qu’une partie de l’action se déroule dans une maison close). Mais Tabou a trouvé là un auteur qui ne se contente pas de les empiler, il y a une histoire plutôt dense, et des dialogues nombreux.
C’est en fait un thriller se déroulant dans le Londres de la fin du XIXè siècle : plusieurs femmes sont sauvagement assassinées, la police mène l’enquête (il faut dire qu’on est vers la fin de l’affaire de Jack l’éventreur). En parallèle, un homme mystérieux, Jenkins (de la haute société), semble tirer les ficelles de cette affaire, tandis que madame Fleury, qui tient le bordel déjà évoqué, est une femme à forte personnalité (et forte poitrine !) qui semble elle aussi promise à un rôle central.
Les dernières pages relancent l’intrigue, avec un cliffhanger assez intriguant.
Bref, l’aspect polar/thriller tient la route, la narration est sympa et fluide, le dessin est vraiment chouette (et pas que les scènes porno, Di Caro ne sacrifie pas les décors – extérieurs et intérieurs). J’ai aussi bien aimé la colorisation.
Voilà donc une série « pour adultes » qui sort du lot. J’espère que la suite tiendra ses promesses (la série est prévue en trois tomes). En attendant, c’est une lecture recommandée – pour le public « averti » bien entendu.
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Le deuxième album confirme que Di Caro est un auteur érotique original. En effet, si les scènes de sexe sont encore présentes et bien fichues (et, contrairement à un autre lecteur, je trouve plutôt bien que ses femmes - toutes bien en chair ! - ne soient pas toutes de simples bimbos, mais correspondent davantage à la femme "ordinaire), il ne sacrifie pas l'intrigue, qui continue à être complexe.
En plus du porno et du thriller, une touche de fantastique commence à poindre (j'espère juste qu'elle ne va pas prendre trop de place, et que Di Caro retombera sur ses pattes).
Bref, c'est toujours agréable à voir (chouette colorisation, dessin bon - même si parfois les traits effacés de certains visages ne me plaisent pas), et une intrigue qui, si elle n'est pas hyper originale, se développe bien, et agrémente d'un vrai scénario une histoire de fesses. Et madame Fleury n'a pas encore livré tous ses secrets.
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Je viens de lire le troisième et dernier tome de cette série, qui clôt bien l'intrigue, et confirme tout le bien que j'en pensais dès le tome inaugural.
S'il y a quelques longueurs dans cet album, et si la "résolution" de l'affaire est peut-être un chouia trop brutale (cet album est sans doute un peu en dessous des autres, mais il ne ternit pas la qualité de l'ensemble!), on a là une série qui se hisse dans les meilleures du genre, parce que le dessin est très chouette, mais aussi par ce que décors et intrigue sont de qualité et fouillés. Une belle reconstitution du Londres de Jack l'éventreur, des scènes de sexe bien rendues. Même si l'équilibre est parfois instable entre ces différents genres, Di Caro s'en sort très bien.
Bref, une série à recommander à tous les amateurs du genre !!!
Un manga bien intéressant si on veut découvrir l'envers du décor de l'industrie du manga. Avant il y avait Bakuman, mais malgré des qualités, cette série restait un shonen avec les codes du genre (le héros voulant devenir numéro un dans le monde du manga et autre truc du genre). Ici, on est dans un monde plus réaliste et on ne suit pas que le cheminement d'un mangaka.
En effet, l'héroïne travaille à la rédaction d'un magazine et son boulot est d'être l'éditrice de certains auteurs. Autour d'elle on va vraiment voir tous les différents membres de l'industrie : les autres éditeurs, les commerciaux, les libraires, les assistants, les mangakas débutants, les vieux mangakas bien connus et célèbres, le vieux mangaka has-been, le mangaka encore jeune avec un succès que d'autres magazines voudraient publier, etc et etc. On a vraiment un bon tour d'horizon et les personnages se complémentent bien, chacun a sa fonction précise pour montrer au lecteur ce qui se passe dans l'univers du manga. J'ai trouvé que cette série était bien faite avec des personnages attachants, des arcs narratifs variés et un dessin pas mal.
Vraiment un manga qui sort de l'ordinaire, à lire pour les amateurs du genre. Cerise sur le gâteau, dans la version française Glénat met à la fin de chaque volume un entretien avec une personnalité de l’industrie française (rédacteur, auteur, etc) pour montrer les différences entre le monde de l’édition au Japon et en France.
Evidemment, le plaisir qui saute aux yeux c'est le dessin. J'imagine que les avis sont unanimes là-dessus. Une vraie plongée dans Bruxelles années 70. J'avoue avoir lu rapidement cette BD, car elle le permet. Il y a peu de textes et les personnages ne sont pas bavards. Pourtant, il y a de quoi prendre son temps, car le niveau de détails et la magnificence du graphisme peut laisser place à la contemplation plusieurs minutes, sans problèmes. Quel travail, que c'est beau!
On suit le quotidien de François, les rencontres de son entourage habituel, et les dialogues un peu banals qui se répètent chaque jour. La pluie et le Lotto, cet espoir perdu d'avance, sont deux éléments du décor et dégagent pas mal de tristesse au récit. Et pourtant. Les aventures éphémères de François, la vie de quartier, la beauté des lumières d'une ville sans cesse agitée, les pauses au café entre habitués, Maryvonne et Romy, tout ça offre en réalité une beauté authentique du train-train quotidien.
Tristesse et beauté sur une époque passée, dont les mœurs s'étiolent à mesure que le temps passe, m'ont donc amené à ressentir une vive mélancolie. Et encore, je n'ai jamais vécu à Bruxelles alors que la ville est, j'imagine, très bien représentée.
Je suis beaucoup plus dubitatif quant au final. Le revirement de situation ne m'a pas plu pour deux raisons. La première, c'est que cela a rendu le personnage trop minable, où tout le sort s'acharne contre lui. Je ne comprends pas l'excès [EDIT: peut être que si, cf. paragraphe suivant]. La seconde raison, c'est qu'on vire trop brutalement dans l'absurde, alors que j'étais séduis par la puissance du réalisme pur, simple et poétique. Cela donne un plus fort impact dramatique mais ça aurait pu être tourné autrement [EDIT: quoique, cf. paragraphe suivant].
Je tangue entre "Pas mal" et "Franchement bien". [EDIT : je vais passer à 4 étoiles. Je me mets à penser que l’auteur a construit son histoire suite à une réflexion personnelle sur l’adage « l’argent (ne) fait (pas) le bonheur ». Devenir riche, voilà une chose qui compte quand on est pauvre. Toute proportion gardée, j’ai une empathie particulière pour François parce que, d’une certaine manière, une partie de moi s’identifie (ou s’identifiait) à travers ce personnage. C’est dangereusement simple d’être influencé par l’envie de gagner de l’argent, d’autant plus lorsque l’on vit en ville car les tentations à la consommation sont grandes et les inégalités entre individus plus marquées. On juge alors notre propre image sociale et on considère que notre situation n’est pas suffisante. La condition sine qua non pour "être heureux" serait alors d’améliorer sa situation financière. Mais, même si Francois convoite et envie sans être avare, le risque est de voir sa cupidité le soumettre et le ronger.]
C'est finalement une très belle histoire populaire, qui est bien loin de rester en surface. Elle peut marquer une époque mais la problématique sociétale qui s'en dégage reste intemporelle, jusqu'à preuve du contraire.
Il faut découvrir cette BD, je pense qu'elle peut atteindre beaucoup de lecteurs.
Cet album avait tout pour plaire, et c'est effectivement ce qui s'est passé avec cette lecture des plus réjouissantes !
Bassiste moi même, amateur de punk et de rock de ces années phares, une bande de potes qui fait le liant de ce récit : les ingrédients parfaits sont ici réunis pour nous mitonner un album aux p'tits oignons !
Max, notre protagoniste décide de tout plaquer pour l'Angleterre qui vit ses années fastes autour du rock'n roll et voit l'émergence du punk déferler sur le monde. Il quitte ses potes, sa copine et se donne quelques mois pour réussir là où en France il sent bien qu'il n'ira pas plus loin.
Le scénario que nous propose Xavier Bétaucourt est bien huilé et très malin. Il sait créer de fausses pistes sur les intentions et le déroulé des événements pour progressivement démêler cette partition échevelée. La petite bande de potes par qui l'histoire se dévoile par petites notes tranchantes posées de-ci de-là nous les rend attachants et crédibles. Les fêlures de chacun laissent passer une lumière salutaire et nous révèle la profonde amitié qui les lie.
Du côté du dessin, son trait un peu brut colle parfaitement à l'histoire et à cette période musicale. J'ai aussi beaucoup apprécié les trouvailles graphiques qu'il intègre à ses planches pour nous faire "entendre" ce que nos joyeux lurons écoutent et découvrent (mention spéciale quand ils découvrent les Sex Pistols, avec l'utilisation de la police des pochettes de leurs disques : on les entendrait presque !).
Bref, un très bon moment de lecture qui m'a replongé dans ces années délurées où le punk rock a conquis le monde !
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Les Arcanes de la Maison Fleury
Tome 1: le rossignol Lorsque le thriller rencontre la bande dessinée pour adulte, cela donne cela, un très bon album. La couverture donne le ton sur cette histoire. Leone Frollo, avec sa série Casino n'a désormais plus le monopole des aventures se déroulant dans un bordel. Gabriele Di Caro y a planté le décor de ce thriller, situé dans le Londres de la fin du 19ème siècle. Le dessin est particulièrement soigné pour une bd pour adulte, les dialogues nombreux ( voire trop), et les femmes aux poitrines opulentes ne manquent pas au fil des pages. Si les scènes de sexe sont très explicites, l'originalité de ce premier volume de cette série (qui en comptera 3) repose sur l'atmosphère glauque d'un Londres pas encore remis des soubresauts de Jack L'éventreur. On suit avec intérêt l'enquête du commissaire Barnes sur les meurtres atroces, et les relations d'affaires entre Madame Fleury et le mystérieux Jenkins, qui se révèle au centre d’événements qui dépassent l'ensemble des protagonistes. Un dessin réussi, une intrigue parfaitement dosée, bref un album qui mérite toute votre attention, mais à réserver à un public très averti, il va sans dire. Tome 2: les coulisses Lorsque la bd érotique rime avec excellence, cela donne "les arcanes de la maison Fleury". Avec ce deuxième volume d'une série qui en comptera trois, Gabriele Di Caro nous offre une histoire qui ne cesse de balancer entre polar et érotisme. Après un premier volume salué par la critique, l'auteur continue à déstabiliser le lecteur aussi bien dans la résolution de ces crimes qui ne cessent de toucher la maison Fleury , que dans le destin encore énigmatique de Pearl. J'espère juste, au gré des éléments distillés au fil de cet opus, que le prochain volume ne verse pas vers un ésotérisme trop appuyé.. Au niveau dessin, les amateurs de ce genre de bd ne seront pas déçus, l'auteur ayant une certaine prédilection pour les femmes aux fortes poitrines. Tome 3: Utopie Dernier volume d'une série qui s'est distinguée depuis le début par sa qualité graphique et scénaristique. L'auteur nous offre ici, certes une fin un peu précipitée, mais une conclusion qui se tient et qui pourrait même déboucher sur une nouvelle aventure. Di Caro a distillé tout au long des précédents albums des indices qui finalement prennent leur place dans cet ultime opus. Bien sûr, nous naviguons toujours entre ésotérisme et érotisme, mais il faut souligner qu'il est rare, dans les bandes dessinées dites pour adultes, que les scènes de sexe, très explicites dans cette série, soient au service d'un scénario très bien construit. Gabriele Di Caro nous a concocté une intrigue originale dans le Londres du XIXème siècle, le tout servi sur un dessin très soigné aussi bien au niveau des décors que des personnages , même si je regrette parfois des visages de loin floutés .
Le Jardin armé et autres histoires
Je vais commencer par mettre en garde, cet album ne plaira pas à tout le monde. Comme souvent avec David B., on entre dans des récits allégoriques accompagnés par une narration onirique, très belle et poétique. Il faut vraiment être au calme pour en apprécier toute la richesse. Un album où trois histoires nous sont proposées sous forme de contes avec pour base de départ des faits historiques réels, du moins pour les deux premières. La première, Le prophète voilé, nous transporte au Proche-Orient avec le cinquième calife abbasside, Harun Al-Rashid. La vie d'un simple teinturier va basculer lorsqu'un voile blanc lui recouvre la tête et quiconque regardera sous ce voile mourra instantanément. Un récit sur la guerre, le pouvoir et les religions. La seconde, Le jardin armé, nous transporte en Bohême avec Jan Žižka, le chef des taboristes. Un forgeron va devenir le disciple d'Adam et d'Êve et sera à la recherche du paradis, mais son voyage sera parsemé d'embûches avec Jan Žižka sur sa route. Les guerres de religions.... La troisième, Le Tambour amoureux, nous transporte toujours en Bohême avec Jan Žižka, mais celui-ci est mort et ses fidèles font fabriquer un tambour avec la peau de notre taboriste. Toujours la recherche du paradis et le retour du Christ où vient s'immiscer l'amour terrestre. Trois récits, trois contes philosophiques, que l'on pourra interprèter différemment, portés par une narration singulière, ils m'ont subjugué. Côté dessin toujours ce trait arrondi d'une grande finesse et très expressif. Une bichromie dans les jaunes/marrons du plus bel effet. Du très très beau travail. J'ai passé un excellent moment.
Les Brumes écarlates
La couverture attire l'oeil, le feuilletage éveille la curiosité, la lecture confirme l'essai. Le récit prend place dans la Chine des grands royaumes intriguant et se confrontant sans cesse. Avec un intervenant remélangeant les cartes: des créatures terrifiantes au sein de brumes signe de mort certaine. Les dessins sont tout juste magnifiques, l'auteur a travaillé toutes les techniques du graphisme et de la peinture et le résultat est là. Les costumes sont magnifiquement détaillés, les créatures fantastiques montées semblent sortir d'un Ghibli. On voit des tableaux à l'encre de Chine, des aquarelles animalistes, des guerriers courroucés d'opéra de Pekin, des regards malfaisants sortant de Naruto ou enfantins comme Les Carnets de Cerise, des cases tirées d'une scène de Tayio Matsumoto et même un strip semi-figé de 3 cases à la Fabcaro! L'historique se mêle au fantastique et au steam-punk, une sauce ayant bien pris avec Okko. Il faut rester concentrer pour ne pas s'étonner du changement soudain de lieu ou de l'arrivée subite de nouveaux personnages clé (ou du moins que l'on pense être pour l'instant). Un point fort de l'auteur est de ne pas mettre en valeur les seuls grands personnages mais aussi de nous placer à hauteur de petites gens tout aussi importants le temps d'une scène, comme le cinéma japonais des années 60 savaient le faire. Celle de la famille s'en allant en ville payer le menuisier restera en mémoire. Les noms des contrées et des personnages sonnent un peu identiques à nos oreilles et cela peut brouiller la compréhension de l'épopée. Les intrigues, objectifs, rivalités... sont nombreuses et peuvent encore faire un peu plus faire perdre le fil. Oui, on est plongé dans l'imaginaire foisonnant du cinéma de Hong-Kong des années 80 et 90, à l'instar de "Zu, les guerriers de la montagne magique" de Tsui Hark. On se perd petit à petit dans un monde dont on saisit un peu moins les enjeux mais qui rend le tout un peu plus fascinant. Un très bon moment de lecture épique, j'attends avec impatience le second tome qui annonce des confrontations de plus grande ampleur.
Sprague
J’ai découvert le trait fin d’Olivier Roman il y a quelques années avec Alchimie et surtout Les Fables de l'Humpur. J’avais apprécié au point de me procurer une planche de l’auteur. Aussi en découvrant ce one shot d’Olivier chez Daniel Maghen avec le compère Rodolphe, je savais avant même de découvrir les premières pages de cet album que j’allais apprécier. Je me suis trompé lourdement ! Je n’ai pas apprécié ! Cela bien au-delà de ça. J’ai été littéralement conquis ! C’est beau, c’est magnifique ! L’effet wahou est bien là ! Un émerveillement tout au long de ma lecture, sur les 90 pages de cet album ! C’est de la science-fiction mais ça fonctionne plutôt bien. Et pourtant ce n’est pas trop ma tasse de thé. La mer s’est retirée mais n’est jamais revenue. Une lune sur les deux que compte la voute céleste de Sprague a aussi disparu. Toutes les activités du village sont en danger. L’abattement de la population est à son paroxysme. Deux frères accompagnés d’un capitaine aveugle mais avec un perroquet comme guide vont se hasarder dans un désert de sable pour comprendre la situation avec l’espoir de trouver un dénouement heureux mais aussi avec le risque de ne jamais revenir chez eux. Si vous rajoutez quelques bestioles extraordinaires à la périlleuse aventure de notre sympathique trio, vous comprenez que vous ne pourrez pas lâcher l’album avant d’avoir tourné la dernière page. Les dessins sont admirables avec un mixte entre le médiéval et l’oriental. La colorisation avec des tons ocres de Denis Béchu sublime les paysages très détaillés. Visuellement c’est terrible. Et avec Rodolphe aux manettes pour le scénario, nous ne sommes jamais déçus. Un trio remarquable. Je vous encourage vivement à plonger dans cette aventure originale. Le plaisir sera au rendez-vous assurément. Un énorme coup de cœur !
Solo Alphas
Après un crossover plutôt décevant avec "Solo : chemins tracés" qui n'apportait pas grand chose selon moi à l'univers de la série mère Solo, Oscar Martin nous livre ici un préquel du tome 4 "Légatus" de très bonne facture ! Comme indiqué dans la préface, cet ouvrage fait suite à un concours de bande dessinée organisée par Oscar Martin, que Juan Alvarez n'a pas remporté mais dont le travail avait fortement impressionné l'auteur de Solo. Le titre de la série ''Alpha'' fait ici référence directement à la terminologie forgée à la fin des années 1940 par Rudolf Schenkel, un zoologiste allemand spécialiste du comportement social des loups, pour désigner l'animal situé au rang le plus haut placé dans la meute, à l'issue d'un processus de compétition interne. Il existe en effet chez les loups un couple "alphas" qui seul à le droit de se reproduire, condamnant les jeunes mâle souhaitant créer leur meute à s'exiler. On suit l'histoire et la lutte fratricide de Désir et Origine, jeunes mâles experts du combat et de la survie, issus de deux clans de chiens parmi les plus puissants du monde de Solo. Je ne dévoilerai pas ici quel est le lien avec Légatus recueilli par Solo dans l'histoire principal afin de ne pas spoiler l'histoire. Côté dessin, ce one shot est de très bonne qualité, dans la veine de la série-mère, avec des personnages anthropomorphiques très charismatiques croqués par Juan Alvarez, tout en muscles avec un buste sur-développé par rapport au bas du corps. Le dessin confère beaucoup de mouvements aux scènes d'actions, très présentes tout au long de l'histoire. La colorisation dans les tons ocre permet enfin de bien retranscrire l'univers de désolation dans lequel les personnages tentent de survivre. En résumé, si vous avez aimé la série-mère, vous pouvez foncer ! Originalité : 3,5/5 - Histoire : 4/5 Dessin : 4/5 - Mise en couleurs : 4/5 NOTE GLOBALE : 15,5/20
SteamyGal
Chouette, un nouveau Moreno ! Plutôt fan de ce qu'il produit depuis sa série Le Régulateur qui l'aura fait connaître, j'ai toujours un oeil qui traîne pour suivre ce qu'il propose. Et si le fantastique et la SF sont ses terrains de jeu de prédilection, c'est vraiment quand il plonge dans le steampunk que je le trouve le meilleur. Et là bingo, retour au steam' avec un duo d'enquêtrices pas piqué des hannetons ! L'histoire débute par un quadruple meurtre d'une rare violence où les victimes d'un quartier huppé ont été démembrées. Dans ce genre de cas, c'est au SteamyGal qu'on fait appel, une section spécialisée dans les enquêtes flirtant avec le surnaturel. C'est là que nos deux enquêtrices de choc entrent en lice. Adélie Dulace, la belle blonde issue d'une famille de la haute et Rose Trouvée, la belle brune abandonnée enfant et issue des bas fond de la cité. Le Yin et le Yang sont dans la place, et ça va pas faire dans la dentelle ! Marc Moreno nous propose donc une enquête énergique, qui tout en suivant une trame classique, propose son lot de surprises et de rebondissements. Ce premier tome peut se lire comme un oneshot, même si la fin reste très ouverte et que d'autres tomes sont en préparation d'après les dires de l'auteur rencontré à Angoulême. Mais c'est dans le dessin que Marc Moreno reste le plus bluffant, en nous proposant un univers d'une rare richesse, fourmillant de détails et de trouvailles dans ses architectures, ses costumes ou encore ses véhicules. L'univers steampunk prend avec lui vie sous nos yeux ! Ses scènes d'actions sont aussi remarquablement réussies et ultra dynamique : poursuites et autres bastons détonnent à tout va ! Voilà donc une nouvelle série que je vais continuer de suivre avec attention et que je conseille chaleureusement à tous les amateurs du genre !
Les Arcanes de la Maison Fleury
J’avais découvert – et apprécié – le travail de Gabriele Di Caro avec Sous le Paradis, publié chez le même éditeur. Il y développait des histoires courtes dans des époques et des décors très divers. Je finissais mon avis pour cette série en souhaitant le retrouver sur d’autres séries. Voilà qui est fait, et je dois dire qu’une nouvelle fois j’ai apprécié ma lecture. En effet, Di Caro est un très bon dessinateur – en particulier des corps féminins, et ses scènes de sexe sont très réussies (il faut dire qu’une partie de l’action se déroule dans une maison close). Mais Tabou a trouvé là un auteur qui ne se contente pas de les empiler, il y a une histoire plutôt dense, et des dialogues nombreux. C’est en fait un thriller se déroulant dans le Londres de la fin du XIXè siècle : plusieurs femmes sont sauvagement assassinées, la police mène l’enquête (il faut dire qu’on est vers la fin de l’affaire de Jack l’éventreur). En parallèle, un homme mystérieux, Jenkins (de la haute société), semble tirer les ficelles de cette affaire, tandis que madame Fleury, qui tient le bordel déjà évoqué, est une femme à forte personnalité (et forte poitrine !) qui semble elle aussi promise à un rôle central. Les dernières pages relancent l’intrigue, avec un cliffhanger assez intriguant. Bref, l’aspect polar/thriller tient la route, la narration est sympa et fluide, le dessin est vraiment chouette (et pas que les scènes porno, Di Caro ne sacrifie pas les décors – extérieurs et intérieurs). J’ai aussi bien aimé la colorisation. Voilà donc une série « pour adultes » qui sort du lot. J’espère que la suite tiendra ses promesses (la série est prévue en trois tomes). En attendant, c’est une lecture recommandée – pour le public « averti » bien entendu. ************************ Le deuxième album confirme que Di Caro est un auteur érotique original. En effet, si les scènes de sexe sont encore présentes et bien fichues (et, contrairement à un autre lecteur, je trouve plutôt bien que ses femmes - toutes bien en chair ! - ne soient pas toutes de simples bimbos, mais correspondent davantage à la femme "ordinaire), il ne sacrifie pas l'intrigue, qui continue à être complexe. En plus du porno et du thriller, une touche de fantastique commence à poindre (j'espère juste qu'elle ne va pas prendre trop de place, et que Di Caro retombera sur ses pattes). Bref, c'est toujours agréable à voir (chouette colorisation, dessin bon - même si parfois les traits effacés de certains visages ne me plaisent pas), et une intrigue qui, si elle n'est pas hyper originale, se développe bien, et agrémente d'un vrai scénario une histoire de fesses. Et madame Fleury n'a pas encore livré tous ses secrets. ********************** Je viens de lire le troisième et dernier tome de cette série, qui clôt bien l'intrigue, et confirme tout le bien que j'en pensais dès le tome inaugural. S'il y a quelques longueurs dans cet album, et si la "résolution" de l'affaire est peut-être un chouia trop brutale (cet album est sans doute un peu en dessous des autres, mais il ne ternit pas la qualité de l'ensemble!), on a là une série qui se hisse dans les meilleures du genre, parce que le dessin est très chouette, mais aussi par ce que décors et intrigue sont de qualité et fouillés. Une belle reconstitution du Londres de Jack l'éventreur, des scènes de sexe bien rendues. Même si l'équilibre est parfois instable entre ces différents genres, Di Caro s'en sort très bien. Bref, une série à recommander à tous les amateurs du genre !!!
Réimp' !
Un manga bien intéressant si on veut découvrir l'envers du décor de l'industrie du manga. Avant il y avait Bakuman, mais malgré des qualités, cette série restait un shonen avec les codes du genre (le héros voulant devenir numéro un dans le monde du manga et autre truc du genre). Ici, on est dans un monde plus réaliste et on ne suit pas que le cheminement d'un mangaka. En effet, l'héroïne travaille à la rédaction d'un magazine et son boulot est d'être l'éditrice de certains auteurs. Autour d'elle on va vraiment voir tous les différents membres de l'industrie : les autres éditeurs, les commerciaux, les libraires, les assistants, les mangakas débutants, les vieux mangakas bien connus et célèbres, le vieux mangaka has-been, le mangaka encore jeune avec un succès que d'autres magazines voudraient publier, etc et etc. On a vraiment un bon tour d'horizon et les personnages se complémentent bien, chacun a sa fonction précise pour montrer au lecteur ce qui se passe dans l'univers du manga. J'ai trouvé que cette série était bien faite avec des personnages attachants, des arcs narratifs variés et un dessin pas mal. Vraiment un manga qui sort de l'ordinaire, à lire pour les amateurs du genre. Cerise sur le gâteau, dans la version française Glénat met à la fin de chaque volume un entretien avec une personnalité de l’industrie française (rédacteur, auteur, etc) pour montrer les différences entre le monde de l’édition au Japon et en France.
Nettoyage à sec
Evidemment, le plaisir qui saute aux yeux c'est le dessin. J'imagine que les avis sont unanimes là-dessus. Une vraie plongée dans Bruxelles années 70. J'avoue avoir lu rapidement cette BD, car elle le permet. Il y a peu de textes et les personnages ne sont pas bavards. Pourtant, il y a de quoi prendre son temps, car le niveau de détails et la magnificence du graphisme peut laisser place à la contemplation plusieurs minutes, sans problèmes. Quel travail, que c'est beau! On suit le quotidien de François, les rencontres de son entourage habituel, et les dialogues un peu banals qui se répètent chaque jour. La pluie et le Lotto, cet espoir perdu d'avance, sont deux éléments du décor et dégagent pas mal de tristesse au récit. Et pourtant. Les aventures éphémères de François, la vie de quartier, la beauté des lumières d'une ville sans cesse agitée, les pauses au café entre habitués, Maryvonne et Romy, tout ça offre en réalité une beauté authentique du train-train quotidien. Tristesse et beauté sur une époque passée, dont les mœurs s'étiolent à mesure que le temps passe, m'ont donc amené à ressentir une vive mélancolie. Et encore, je n'ai jamais vécu à Bruxelles alors que la ville est, j'imagine, très bien représentée. Je suis beaucoup plus dubitatif quant au final. Le revirement de situation ne m'a pas plu pour deux raisons. La première, c'est que cela a rendu le personnage trop minable, où tout le sort s'acharne contre lui. Je ne comprends pas l'excès [EDIT: peut être que si, cf. paragraphe suivant]. La seconde raison, c'est qu'on vire trop brutalement dans l'absurde, alors que j'étais séduis par la puissance du réalisme pur, simple et poétique. Cela donne un plus fort impact dramatique mais ça aurait pu être tourné autrement [EDIT: quoique, cf. paragraphe suivant]. Je tangue entre "Pas mal" et "Franchement bien". [EDIT : je vais passer à 4 étoiles. Je me mets à penser que l’auteur a construit son histoire suite à une réflexion personnelle sur l’adage « l’argent (ne) fait (pas) le bonheur ». Devenir riche, voilà une chose qui compte quand on est pauvre. Toute proportion gardée, j’ai une empathie particulière pour François parce que, d’une certaine manière, une partie de moi s’identifie (ou s’identifiait) à travers ce personnage. C’est dangereusement simple d’être influencé par l’envie de gagner de l’argent, d’autant plus lorsque l’on vit en ville car les tentations à la consommation sont grandes et les inégalités entre individus plus marquées. On juge alors notre propre image sociale et on considère que notre situation n’est pas suffisante. La condition sine qua non pour "être heureux" serait alors d’améliorer sa situation financière. Mais, même si Francois convoite et envie sans être avare, le risque est de voir sa cupidité le soumettre et le ronger.] C'est finalement une très belle histoire populaire, qui est bien loin de rester en surface. Elle peut marquer une époque mais la problématique sociétale qui s'en dégage reste intemporelle, jusqu'à preuve du contraire. Il faut découvrir cette BD, je pense qu'elle peut atteindre beaucoup de lecteurs.
Le Ferry
Cet album avait tout pour plaire, et c'est effectivement ce qui s'est passé avec cette lecture des plus réjouissantes ! Bassiste moi même, amateur de punk et de rock de ces années phares, une bande de potes qui fait le liant de ce récit : les ingrédients parfaits sont ici réunis pour nous mitonner un album aux p'tits oignons ! Max, notre protagoniste décide de tout plaquer pour l'Angleterre qui vit ses années fastes autour du rock'n roll et voit l'émergence du punk déferler sur le monde. Il quitte ses potes, sa copine et se donne quelques mois pour réussir là où en France il sent bien qu'il n'ira pas plus loin. Le scénario que nous propose Xavier Bétaucourt est bien huilé et très malin. Il sait créer de fausses pistes sur les intentions et le déroulé des événements pour progressivement démêler cette partition échevelée. La petite bande de potes par qui l'histoire se dévoile par petites notes tranchantes posées de-ci de-là nous les rend attachants et crédibles. Les fêlures de chacun laissent passer une lumière salutaire et nous révèle la profonde amitié qui les lie. Du côté du dessin, son trait un peu brut colle parfaitement à l'histoire et à cette période musicale. J'ai aussi beaucoup apprécié les trouvailles graphiques qu'il intègre à ses planches pour nous faire "entendre" ce que nos joyeux lurons écoutent et découvrent (mention spéciale quand ils découvrent les Sex Pistols, avec l'utilisation de la police des pochettes de leurs disques : on les entendrait presque !). Bref, un très bon moment de lecture qui m'a replongé dans ces années délurées où le punk rock a conquis le monde !