Les derniers avis (31412 avis)

Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Journal d'une vie tranquille
Journal d'une vie tranquille

Le mangaka Tetsuya Chiba coulait une retraite paisible et finit par revenir au travail pour raconter sa vie. C'est un auteur qui a commencé dans les années 50 et ça se voit à son dessin rétro. Moi j'aime bien, mais les lecteurs habitués aux derniers shonen à la mode risquent de trouver ça trop vieux. La vie de Chiba est intéressante parce que non seulement il a côtoyé de nombreux mangakas de la vieille génération, mais il a aussi connu la seconde guerre mondiale lorsqu'il était petit. Plus précisément il vivait en Chine avec sa famille et bien sûr ils ont du s'enfuir lorsque le Japon a perdu. C'est un pan de la guerre (l'exode des peuples perdants) qu'on ne voit pas trop dans la fiction. Le récit n'est pas linéaire. Chiba peut parler de son enfance dans un chapitre et le suivant il parle de sa vie de nos jours puis parler d'une anecdote qui s'est passée durant sa vie professionnelle et ensuite retourner dans son enfance. Cela fait décousu comme narration si on met les chapitres ensemble, mais cela ne me dérange pas. Le scénario ne devient pas inutilement compliqué à lire et comme c'est l'autobiographie d'un vieux, je vois ça comme un grand-papa qui raconte les anecdotes qui lui passent par la tête à ses petits-enfants. J'ai pris du plaisir à lire cette série. On voit que Chiba est un vieux pro parce qu'il raconte beaucoup en seulement 4 pages par chapitres et ça ne va jamais trop vite. Le rythme est parfait, les anecdotes sont intéressantes et l'humour fonctionne bien. Ça donne envie de découvrir mieux son œuvre et d'espérer que les éditeurs français vont sortir d'autres séries de l'auteur un jour. J'espère aussi qu'il va réussir à finir son autobiographie parce qu'aux dernières nouvelles il a 83 ans et a des problèmes de santé.

13/03/2023 (modifier)
Couverture de la série Shibumi
Shibumi

J'ai bizarrement beaucoup apprécié cette BD. Je dis "bizarrement", car il y a plusieurs éléments que je n'apprécie pas en général dans une lecture, et qui sont présents ici. Le début est compliqué et j'ai dû m'accrocher pour poursuivre. Le style est parfois lourd avec une envie de tourner les pages. Le dessin, plutôt réaliste, n'est de prime abord pas très précis, avec des personnages légèrement difformes et des décors paraissant parfois vides. Et pourtant, j'ai beaucoup apprécié l'ensemble. J'ai aimé les personnages et leur sort, parfois douloureux. J'ai aimé les dialogues, notamment ceux avec le héros, qui concentre une réflexion sur le monde occidental, ses absurdités, et qui sont traités avec humour et ironie. J'ai aimé l'insertion des moments d'évasion de ce héros, sa force tranquille et son flegme (qui n'a rien de britannique ici). J'ai aimé les personnages secondaires. J'ai aimé attendre de l'action, être déçu de ne pas en avoir, et m'apercevoir prendre du plaisir à regarder de plus près le dessin et relire les dialogues avant de tourner la page. J'ai aimé les jeux politiques et d'espionnage, les motivations de chacun et comment tout le monde s'arrange et change de position selon son intérêt. Je comprends que cela ne puisse pas plaire à tout le monde, mais ayant eu la chance de voyager (c'est toujours une chance) et de m'ouvrir notamment à la culture indienne et asiatique, je me sens proche du mode de pensée du héros et de son incompréhension face à la bêtise, l'injustice et le cynisme de nos puissants. Un coup de cœur car j'ai ressenti de l'émotion lors de ma lecture.

13/03/2023 (modifier)
Par iannick
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Nettoyage à sec
Nettoyage à sec

Quelle claque visuelle ! Quelle ambiance ! Et ça ne fait que maintenant que je découvre Joris Mertens, faudra que je me procure également « Béatrice » du même auteur. Ce Bruxelles sous la pluie des années 70-80 avec son lot de Renault 5, Estafette, DS, 4L, Citroën Diane, on se croirait également à Paris avec ses gros bouchons, les mines pâles et grognons des habitants… Moi, j’adore ! D’autant plus que les gueules des personnages et leurs mimiques sont très bien retranscrits par Joris Mertens qui en profite pour nous offrir de nombreuses scènes muettes où on comprend aisément les réactions des différents protagonistes… et ces superbes double-pages... Moi, j’adore ! Quant à l’histoire en elle-même, il faut avouer que le scénario n’est pas folichon mais c’est bien amené et raconté grâce à une narration fluide et agréable. Et puis, j’aime bien ce looser de François et tous ces personnages aussi loosers que lui (dont Alain…). Et ces clins d’œil disséminés partout dans la bd comme les panneaux publicitaires improbables, le coup du parapluie, la cliente dragueuse… et j’en passe, moi, j’adore ! « Nettoyage à sec » est une bande dessinée que j’ai adorée. J’y ai apprécié comme beaucoup d’entre nous le magnifique coup de patte de Joris Mertens. J’ai adoré cette histoire ironique pleine de clins d’œil aux films des années 1970 et toutes ces séquences muettes mais dotées d’un humour pince sans rire. Moi, ce genre de bd, j’en redemande !

13/03/2023 (modifier)
Couverture de la série L'Ile au trésor
L'Ile au trésor

J'ai beaucoup aimé cette série qui reprend le célèbre roman en un album. Je n'ai pas lu le roman de Stevenson mais j'en connais les principales péripéties à force d'adaptations cinématographiques. Comme le souligne de nombreux aviseurs il y a probablement de nombreuses coupures mais cela ne m'a pas trop dérangé. L'enchaînement des épisodes principaux donne une bonne cohérence au récit. L'importance de la voix off est presque incontournable dans ce type de récit qui reprend une narration postérieure au moment de l'action. Cette voix off comble aussi certains passages descriptifs du roman qu'il est difficile de rendre compte autrement. Finalement j'ai trouvé le scénario assez nerveux et j'ai laissé à part le côté improbable des actions d'un Jim de 12 ans ce qui appartient au récit d'origine. J'ai surtout été séduit par le graphisme de Faure. Ses peintures donnent une très belle singularité à chaque case du récit. On peut juste reprocher un visage très poupon à Jim. Pour le reste le rendu des visages des pirates ou du capitaine Smolet est excellent. L'expressivité est très forte et la peinture propose un relief parfois saisissant. Ce graphisme et ces couleurs conviennent très bien aux décors exotiques que propose la découverte de l'île. Une très agréable lecture pour tous.

13/03/2023 (modifier)
Par Canarde
Note: 4/5
Couverture de la série Gisèle Halimi - Une jeunesse tunisienne
Gisèle Halimi - Une jeunesse tunisienne

Vous allez me dire que je fais une fixette sur Gisèle Halimi ou que j'ai été hypnotisée par le discours de Macron le 8 mars 2023... Et bien non, je vous rassure, mais j'ai lu l'album sorti précédemment (Une Farouche liberté - Gisèle Halimi, la cause des femmes) sur cette figure de la défense du droit des femmes, et j'étais un peu déçue de la BD, et encore avide d'entendre parler du sujet. Donc quand je vois celui-ci sur les étals, avec Sylvain Dorange au dessin (qui m'avait plu dans son interprétation des contes de l'Estaque, et aussi de Sanseverino est Papillon) je feuillette, et je prends. Et c'est une belle histoire ! Évidemment qu'elle s'arrête à la jeunesse, mais elle est si épaisse, si parfumée, ensoleillée ! Elle transmet toutes les ambiguïtés culturelles et sociales d'être une fille juive en Tunisie avant l'indépendance. La ségrégation des genres plus encore que la répartition des cultures est un fardeau pour Zeïza. Les rapports avec sa mère, et avec son père sont très bien montrés, avec des sentiments qui évoluent, au gré de l'Histoire avec un grand H, au gré de la vie tout simplement. Sa mère est l'esclave des enfantements successifs et son raisonnement est celui de la tradition. Son grand-père est plus doux dans son interprétation de la tradition. Son père cherche à cultiver ses enfants, il est salarié et rapporte l'argent. On voit se dessiner son envie d'être considérée d'égal à égal avec les garçons et de ne pas perpétuer le modèle parental. Elle enrage aussi d'être discriminée en tant que juive à l'école, ou d'avoir ses règles et de devoir servir à table alors que ses frères se tournent les pouces. Bref, 129 pages colorées où les anecdotes touchantes se succèdent et composent une fresque convaincante qui assoit le désir de Gisèle Halimi : partir à Paris pour devenir avocate.

12/03/2023 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5
Couverture de la série Forgotten Blade
Forgotten Blade

Un album qui déménage, mais pas que .... Un récit qui démarre sur les chapeaux de roues puisqu'on assiste dès les premières planches à l'écrasement d'une rébellion. Dans un monde futuriste, la religion détient le pouvoir et l'emploie avec un gant de fer. Une dystopie qui vénère le Patriarche, un dieu tout puissant qui vit caché derrière un mur impénétrable. Deux héros, Ruza le crasseux dont le seul intérêt est de trouver des adversaires à sa mesure et Noa une jeune femme chamane qui veut se venger de l'église, celle-ci a tué ses enfants. Ils vont s'associer pour tuer ce dieu tout puissant, le Patriarche. Mais cette quête impossible va les mener sur un chemin plus sinueux que prévu. Un récit violent qui ne révolutione pas le genre, mais plus profond qu'il n'y paraît au premier abord. L'histoire prend de la consistance au fil des chapitres et nos deux protagonistes qui pouvaient paraître stéréotypés au départ prennent eux aussi de l'épaisseur. Une narration dynamique avec quelques flash-back pour comprendre les motivations de Noa et Ruza, et les origines de cette religion inquisitrice. Tze Chun a su créer un monde cohérent et captivant. Mais ce qui m'a enthousiasmé c'est la partie graphique. Un dessin singulier aux lignes anguleuses, sales et expressives, accompagné d'une colorisation toute aussi singulière. Toni Fejzula, que je découvre, réalise un gros travail sur les décors avec une architecture dépaysante et les personnages aux gueules reconnaissables au premier coup d'œil. Des pleines pages à couper le souffle en fin d'album. Un artiste que je vais suivre. Un très bon moment de passé.

12/03/2023 (modifier)
Par grogro
Note: 4/5
Couverture de la série Naphtaline
Naphtaline

Son prix du public reçu au dernier festival d'Angoulême a fini par attirer mon attention sur cette BD auparavant à peine effleurée par mon regard dédaigneux. J'ai un peu honte aujourd'hui, je le confesse. Que cela me serve de leçon. Toujours est-il que je me suis dis : quand même ! Le prix du public, ce n'est pas rien. Y a forcément une raison ! Alors je me suis lancé. Et c'est une très belle découverte. Déjà, le dessin, qui m'avait un peu laissé de marbre lorsque j'avais empoigné le livre pour la première fois, finit par produire son petit effet au point qu'au fil de ma lecture, je le trouvais de plus en plus admirable et maitrisé sous des dehors un peu désinvoltes. Et puis surtout, très rapidement, on oublie ces gros personnages au visage de poupées russes pour constater que ce titre fourmille de trouvailles graphiques étonnantes. Sole Otero établit un code graphique bien à elle qui fonctionne très bien et que l'on s'approprie immédiatement sans avoir besoin de se torturer les méninges. Cela permet de naviguer de manière très fluide entre les personnages et les différentes époques. Les personnages sont forts. Il y a du vécu caché là-derrière, à n'en pas douter. C'est une psychanalyse en direct qui se déroule sur trois générations. C'est l'histoire d'une descendance, d'un héritage génétique et même épigénétique, l'histoire d'une tragédie familiale enfermée dans une maison où flotte une odeur de naphtaline, l'histoire du poids du passé qui pèse sur les épaules de Rocio, notre héroïne et narratrice (Sole Otero ?). En toile de fond, une Argentine en crise. Rocio regarde avec un oeil d'adulte les souvenirs qu'elle conserve de sa grand-mère et les ausculte devant nous, les dissèque. Elle dresse le portrait d'une désillusion, d'un parcours brisé. En ce qui me concerne, j'ai reconnu le portrait d'une perverse narcissique. Naphtaline pourrait selon moi être ça : la vie et la mort d'une personne toxique. Comment elle est devenu cet être désenchanté, ce trou noir d'où la lumière ne parvient plus à irradier ? Quoiqu'il en soit, il faut être sacrément lucide pour écrire un truc pareil. Il faut avoir fait la paix avec ses vieux démons, vieux démons que l'on perçoit ici au travers notamment de ces mots barrés, rectifiés, comme s'ils s'étaient échappés de la plume de l'autrice à son insu, dominée alors par ses émotions. Naphtaline dégage une maturité affirmée qui permet d'asseoir solidement le récit. C'est un récit fort que je conseille entre autre aux amateurs de sagas familiales. C'est en outre très inventif et doté d'une narration très fluide. Je n'aurais pourtant pas misé un kopeck sur ce titre un an en arrière. Ce qui s'appelle une excellente surprise !

12/03/2023 (modifier)
Couverture de la série Mickey's Craziest Adventures
Mickey's Craziest Adventures

Je n'ai pas honte de dire que sans les avis précédents, j'aurais cru la fable de Trondheim sur son histoire de brocante. C'est dire si je suis naïf et bon public. C'est dire aussi que je trouve la mise en scène et la réalisation de l'album parfaitement en phase avec l'exercice de style que se sont imposé les auteurs. En effet pour que cela réussisse, même avec moi, il ne suffit pas de sauter quelques planches deci delà. Je trouve que Trondheim a parfaitement réussi à maintenir la cohérence du récit et sa crédibilité quant au public initial visé. Comme les gags sont pour la plupart bons je trouve que c'est une belle réussite. Une réussite qui ne serait pas complète sans le graphisme de Keramidas qui a su être suffisamment convainquant pour me faire croire à l'ambiance vintage et les attitudes rétro de nos héros. J'aime bien cette collection proposée par Glénat. Si ce n'est pas mon opus préféré je trouve qu'il ne démérite pas. 3.5

12/03/2023 (modifier)
Par Crinaos
Note: 4/5
Couverture de la série Voyage Intemporel
Voyage Intemporel

Cette histoire ne fait pas partie d'un délire elle retrace une réalité vécu il y a plus de 50 ans. Retranscrite de cette façon elle peut paraître incroyable voir impossible. J'en suis témoin, j'étais la dans ces moments difficiles. Si le graphisme n'est pas parfait le texte fait toujours partie d'une histoire vécu a une autre époque, l'histoire qui est raconté, les attaques occultes relatées sont toujours d'actualité car ce qui était du domaine invisible a cette époque apparaît aujourd'hui dans le visible par tout ce que traverse l'humanité dans ces heures difficiles. Ne prenait pas cette BD comme une histoire sans grand intérêt prenait la comme un enseignement. Ce n'est pas parce qu’une grande partie de l'humanité a perdu la faculté de voir l'invisible que celui ci n'existe pas. Longtemps les forces satanique ont opérés dans l'ombre mais comme ont peu le voir aujourd'hui leur marionnettes sont présente. Elles jouent leur jeu motivé par le pouvoir et l'appât du gain. Je vous invite à réfléchir et a ne pas tirer des conclusions hâtives sur ce que vous ne connaissez pas. Pour bien comprendre il faut développer sa sensibilité celle de son âme, c'est elle qui détient la connaissance de l'invisible et qui peut vous éviter de tomber dans les pièges de ceux qui profite de votre ignorance pour vous faire tomber (énergétiquement de niveau). Ce voyage on peut le faire en dormant ou éveillé soi on apprend par soi même en se posant des questions soi on laisse couler et la ce n’est pas pareil car la vie va participer a votre réveil et ça peu faire mal. Toi qui lie ces lignes je te souhaite de faire partie de ceux qui se pose des questions et qui cherche sincèrement les réponses.

12/03/2023 (modifier)
Par Im.Skal
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Oneira
Oneira

Oneira a été un coup de cœur dès sa prise en main. Si on se penche sur la forme, la couverture est magnifique et les dessins de Federica di Meo sont époustouflants. Son coup de crayon est maitrisé, beau et soigné. Les dessins sont tantôt dark tantôt soft. À chaque fois, ils sont à l’image de l’histoire qu’ils racontent. Les scènes de combats sont très dynamiques et les décors sont d’une immense qualité. On sent le perfectionnisme derrière chaque case. Si on se penche sur le fond, c’est un régal niveau scénario. CAB que l’on connaissait surtout sur du shonen change de registre pour nous proposer une histoire plus mature (pour rappel Oneira est un seinen). Son héroïne, Arane Heos fait penser aux claymores sans en être une pâle copie. Impitoyable face à l’ennemi, tendre et amicale envers ses proches, la suivre dans ses aventures contre les cauchemars (mais pas que) est palpitant et il me tarde de connaître la suite !! Autre gros point fort de ce premier tome : la playlist proposée pour accompagner la lecture. Les auteurs ont pensé à tout et n’ont rien laissé au hasard. On sent leur investissement dans ce projet. C’est en tout cas réussi car TOUT plaît dans ce manga. S’il continue sur cette lancée, il sera digne des plus grands titres de Dark Fantasy et c’est tout ce qu’on lui souhaite. Enfin, je ne peux que le recommander. J'ai commandé à mon libraire les 2 prochains, ils me tardent d'être à jour avant la sortie du 4e sensé clôturer ce premier arc !

11/03/2023 (modifier)