Un univers à la Fred, une épopée délirante où tout le monde peut tout de même se retrouver. J'ai eu la sensation d'être parti assez loin quand j'ai fermé le livre.
Un peu comme Ro, le dessin de Crisse m’a quelque peu agacé par son côté "too much" (surtout les chevelures "débordantes"). Sinon, c’est à mon avis un des meilleurs albums de Crisse, scénaristiquement parlant. Le découpage est très bon et le chevauchement entre les deux époques est bien construit. De plus, l’histoire est intrigante et le sujet bien maîtrisé.
Les mauvaises langues diront que Crisse a le défaut de ne jamais finir les séries qu’il entame, ce à quoi je répondrai qu’ils n’ont pas tort ! Ceci dit, bien que la fin reste ouverte pour une suite éventuelle, cet album se suffit à lui-même.
On pourrait d’ailleurs voir "Griffin Dark" comme la suite logique à "Perdita Queen". Toutefois, le scénario de ce tome est complètement inintéressant. Par contre, il permet de découvrir le trait fabuleux de Stanley (alias Pierre Alary) ...
Je fus agréablement surprise par la lecture de cette BD.
Ces nouvelles simples et touchantes sont pleines de sincérité et d’émotions.
Les sujets sont tellement humains dans leurs raisonnements, et les prises de consciences si proches de nos réalités que j’ai eu un réel plaisir à lire cette œuvre.
J’ai trouvé les récits courts et dynamiques, sans fioritures ou conclusions forcées.
Lecteur, L’orme du Caucase est efficace dans sa narration ainsi que dans son graphisme.
Taniguchi est un maître dans son art, ce que j’ai déjà lu de lui m’a beaucoup plu et je continuerai à lire ses ouvrages quoiqu’on en dise.
Concernant Utsumi, je ne le connaissais pas, eh bien voilà chose faite ! J’aime bien également.
Si vous aimez les récits intimistes amenant à la réflexion personnelle face à nos combats, nos erreurs ou nos choix, alors, vous aimerez L’orme du Caucase pour son ingénuité.
Rien d’exceptionnel, mais parfois les choses simples sont si plaisantes ! ;)
Ps : ;) cette dernière phrase est un clin d’œil de référence n’est-il pas ?
« Pas de super héros, de superbogossintergalactique, de supergrosméchantsdestructeursdeplanete, de combat d'arts martiaux... »
A la vue de certaines critiques, on se dit que les préjugés ont la dent dure, effectivement enfin un manga « intelligent », à croire que certains n’ont jamais décollé leurs gros yeux globuleux des « Saint Seya » et autres « Dragon Ball ». Ces mêmes personnes qui se plaignent d’un manque latent de considération envers le 9è Art, font preuve d’un dédain similaire envers le Manga, des choses m’échappent… D’autant plus que nombre d’entre eux, à défaut de faire confiance à cette culture nippone, tombe dans le piège inverse en faisant preuve d’une loyauté maladive aux productions européennes, c’est très con. Bref, je reste très étonné de ce manque de considération pour un genre qui n’en est pas un. Passons…
Je découvrais Taniguchi pour la première fois, son style, sa « philosophie ». Son trait est particulièrement réaliste, tant au niveau du graphisme des protagonistes que des décors et de l’environnement, au final c’est beau à regarder. « Quartier lointain » pose les questions existentielles banales, et nous plonge dans les déboires d’un homme en pleine crise de la quarantaine, qui suis-je ? Où vais-je ? Si c’était à refaire, referais-je la même chose ? Apparemment toutes les questions que l’on se posent au moins une fois dans sa vie (perso, je suis bien trop jeune pour me les être déjà posées). Le tout, teinté d’une pointe de nostalgie. Bref, toute la panoplie du quadra dépressif. Moi, ça me fout les jetons. Mais bon au final, l’auteur nous propose une belle réflexion sur le poids et les regrets de l'enfance, et ne tombe jamais dans une banale introspection ou autre délire psychanalytique. Il ne cherche pas, comme certains l’auraient sûrement fait, à embrouiller le lecteur dans de hautes considérations philosophiques sur la condition humaine, merci c’est sympa de sa part. C'est plein de douceur, de sensibilité et d'émotion. Taniguchi nous promène dans un monde simple et convivial à la banalité quotidienne et dont la dualité du personnage rend cette aventure très intéressante. Tout tourne autour du « père », ce qui semble être une constante chez Taniguchi, au risque peut-être de se répéter ? Enfin, je m’en garderai d’en juger, avant d’avoir lu ses autres livres.
Sur un fond de guerre, c'est l'histoire d'un petit village français avec ses amitiés, ses passions et ses conflits.
L'ambiance est assez romantique et nous nous prenons à rêver de la belle Cécile.
Le dessin est superbe et l'atmosphère bien rendue.
Il manque cependant un peu d'action à cette BD.
Avec la publication de ce genre d'album, on sent que Paquet a une réelle volonté de vouloir se démarquer de la production habituelle. Après avoir lu cette bd, je peux en conclure que l'éditeur suisse a vraiment fait le bon choix .
"Mariée par Correspondance" est une vraie réussite graphique et scénaristique. L'auteur, Mark Kalesniko, nous offre une histoire de toute beauté où on est touché par un scénario qui est développé sans fioriture mais non dénué de poésie. Kyung, une jeune coréenne, est venue au Canada pour se marier avec un illustre inconnu, Monthy.
A travers cette union, la jeune fille va découvrir la vie à l'occidentale. Ce couple aux relations houleuses est avant tout le centre d'intérêt du récit, et on suit leur parcours à travers leurs joies et surtout leurs disputes. Pas évident d'aimer quelqu'un que l'on connaît à peine. De plus, un manque d'affinité flagrant ne fera qu'accentuer l'ennui de leurs relations. Pourtant, nous, en tant que lecteur, on ne peut s'empêcher de les aimer, car leurs personnalités sont très attachantes. Monthy, un grand garçon timide qui refuse de vieillir et elle, qui est belle comme le jour et avide de connaissances et de découvertes. Pourtant, envers et contre tout, on se rend vite compte que nos deux héros ne font qu'un, et plus on avance dans l'histoire, plus ce sentiment se confirme. Les personnages secondaires dont certains sont assez proches de la caricature, sont également très convaincants. J'ai beaucoup aimé la manière subtile avec laquelle l'auteur nous décrit l'amitié entre Kyung et Eve. Cette dernière aura d'ailleurs un rôle important dans l'évolution de l'histoire.
Niveau dessin, le graphisme de Kalesniko est très convaincant. Je ne suis pas un connaisseur, mais je pense que l'auteur travaille à la plume et à l'encre.
Grâce à cela, les contrastes entre le noir et le blanc sont très beaux. Les traits des personnages sont très expressifs. J'ai adoré par exemple l'évolution du visage de Kyung quand Eve lui annonce qu'elle se marie (page 222 --> 225). Développé en trois étapes, on commence par l'étonnement, puis le désarroi, en terminant par la colère. Cette scène en question est remarquable. De plus, elle reflète très bien le potentiel graphique du dessinateur.
Grâce à ce one-shot, j'ai découvert un nouveau talent. J'en suis ravi.
Cet album est vraiment indispensable.
A lire sans hésitation !!!
Voilà un manga qui sort vraiment des sentiers battus. "Ki-itchi" est aussi original que dérangeant.
Une bonne série qui stigmatise la société japonaise. Déja vu ? Certes, mais pas sûr que ce soit aussi bien fait et abouti qu'ici. En effet "Ki-itchi" est un enfant que l'on peut à première vue qualifier de "normal", seulement problème : il ne parle quasiment jamais et sa seule manière d'expression est de s'opposer avec violence contre toute forme d'injustice.
Les enfants n'étant pas des êtres particulièrement retors, Ki-itchi s'expose souvent à des quolibets dûs à son comportement explosif. De ce fait, son entourage proche, ses parents, leurs amis et ses instituteurs(trices), est souvent désemparé, et l'on sent bien que tout le monde se demande à demi-mot si cet enfant est "normal".
J'en suis à quatre tomes de cette histoire et je vais laisser de nombreux évènements sous silence. Ce que je peux dire, c'est que Ki-itchi fait un sacré bout de chemin, a de nombreuses rencontres plus ou moins heureuses, et je conseille franchement de l'accompagner en lecture, ça vaut le détour. Certaines classes de la sociétée nippone, quasi occultées d'habitude, sont ici représentées avec justesse, et ça aussi c'est une valeur ajoutée non négligeable.
En ce qui concerne les dessins de cette série, ils sont corrects sans plus. Par contre, je pense qu'un effort de laideur a été accompli sur les personnages. Ki-itchi est par exemple d'une laideur repoussante mais il n'en est pas moins attachant...
Moi, en tout cas, j'ai adoré cette BD et je la recommande sans détours. Attention cependant, à réserver à un "vrai" public adulte.
C'est sûr que c'est pas évident de donner son avis ici.
Le dessin assez particulier donne beaucoup de mouvement et de vie au récit même s'il ne plaira certainement pas aux personnes qui préfèreront des dessins plus léchés. Néanmoins je l'ai trouvé bien réussi dans son genre, j'aime voir nettement les coups de crayons comme ici, c'est brut et c'est voulu.
Mais ce qui m'a beaucoup plus c'est l'atmosphère qui se dégage du récit. On sent la guerre, on ressent sa présence, mais au final on ne la voit presque pas, si ce n'est des immeubles détruits. Pas de morts, pas de fusillades, rien de tout cela. De l'humour, de l'amitié, une bonne fin, j'ai juste trouvé que les différents groupes armés étaient peut-être un peu caricaturés, mais bon avec le bordel que c'est au Liban c'est dur de retranscrire la situation avec précision.
Un beau témoignage d'une guerre trop vite oubliée.
Je lui mets quand même 4 étoiles, même si on ne peut pas dire que "Cauchemar américain" revisite le genre des thrillers. Ça m'a un peu fait penser à "Fargo", peut-être parce que je l'ai vu vendredi dernier.
L'histoire est en effet classique si on peut dire, avec un enlèvement suivi d'une demande de rançon et un rebondissement à la fin, plusieurs même.
Mais le tout est habilement construit, mettant en parallèle plusieurs personnages qui vont finir par se croiser. Les caractères sont pour certains volontairement caricaturaux de la société américaine, qui est loin d'être un rêve selon son auteur.
De plus, le dessin est plutôt bon, un beau noir et blanc, beaucoup d'encrages.
Un thriller efficace, et moi j'aime bien.
Une BD violente (on se répète), mais qui a suffisamment d'avantages pour dépasser ce cadre.
Alors suivons donc l'histoire de Ryo Narushima. Le point de départ est brutal, il assassine ses propres parents. A ce moment là, il a 16 ans et est un adolescent plutôt calme, "tout ce qu'il y a de plus normal".
Entrée en maison de correction : pour un enfant plutôt frêle, brimades physiques et persécutions insoutenables vont, à défaut de tuer Ryo, le transformer en une machine à combattre, son outil sera le Karaté, "son Karaté".
Après bien des évènements, nous suivrons les traces de Ryo avec ses amis qu'on ne voudrait connaître pour rien au monde, mais aussi ses doutes, et ses erreurs aussi fréquentes qu'impardonables. Il ne trouvera ni paix ni rédemption, il ne les cherche d'ailleurs pas.
Ryo Narushima veut briller et son seul moyen d'y arriver : vaincre son anathème. Et là, on se pose des questions, car bien que Ryo soit incontestablement mauvais, il est loin d'être le seul, et même si ses motivations et surtout les moyens qu'il met en oeuvre pour arriver à ses fins ont de quoi révulser, il paraît presque sympathique et (il l'est incontestablement) attachant.
Son envie irrépressible de vaincre lui fait même oublier ses priorités (Il avait une jeune soeur au moment où il a tué ses parents), et le fait que nombre de gens se dévouent à sa cause, même si tous ne sont pas désintéressés, lui semble naturel ou pire : acquis.
Bon, tout ça pour dire que « Coq de combat » ne se limite pas à être un truc ultraviolent ou une BD de baston débile, où le type s'entraîne un volume entier pour foutre une rouste à son adversaire grâce à une super technique cachée dont tout le monde se fout (genre « Tough »).
En plus, l'auteur est pervers avec son personnage. Ici, pas question de se dire « oui mais Ryo même si c'est un pourri et bien il s'entraîne dur et à l'ancienne ». Chose qui pourrait lui apporter certes un coté honorable. Mais non, Ryo s'entraîne dur c'est vrai, mais il ne respecte aucune règle, n'hésite pas à tricher, insulte copieusement son maître, et, cerise sur le gâteau : il va même jusqu'à prendre certains produits...
Bref, pour l'instant, je suis plutôt pour « Coq de combat », d'autant plus que le dessin s'améliore au fil des tomes (même si pour les visages il y a de nombreux sosies) et que les scènes de combats sont pures et sans artifices.
Je finis quand même avec mes réserves : une petite vingtaine de volumes au Japon, il y en a 9 en France et l'histoire est à son apogée... Alors faudrait pas tomber dans le remplissage inutile non plus. Autre contrariété : les volumes sont très vite lus et ont des fins bien frustrantes. De plus, les compléments d'infos à la fin ont disparu au profit de la réclame.
A acheter en étant conscient(e) que ce n'est pas une BD tout public et qu'elle n'est pas exempte de défauts. A suivre...
19/09/05:
Je viens de lire le tome 12 et franchement je ne suis pas déçu, la baisse d'intêret que j'avais senti dans les tomes 6 à 8 est bel et bien oubliée. Ryo retrouve du mordant et un vrai but, à partir du tome 10 l'interêt redecolle et le "dépassement de soi" redevient le moteur de l'histoire. Le coq de combat nous frappe au ventre et devient grand. Ryo a réussi à briser les normes!
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Le Minuscule Mousquetaire
Un univers à la Fred, une épopée délirante où tout le monde peut tout de même se retrouver. J'ai eu la sensation d'être parti assez loin quand j'ai fermé le livre.
Perdita Queen
Un peu comme Ro, le dessin de Crisse m’a quelque peu agacé par son côté "too much" (surtout les chevelures "débordantes"). Sinon, c’est à mon avis un des meilleurs albums de Crisse, scénaristiquement parlant. Le découpage est très bon et le chevauchement entre les deux époques est bien construit. De plus, l’histoire est intrigante et le sujet bien maîtrisé. Les mauvaises langues diront que Crisse a le défaut de ne jamais finir les séries qu’il entame, ce à quoi je répondrai qu’ils n’ont pas tort ! Ceci dit, bien que la fin reste ouverte pour une suite éventuelle, cet album se suffit à lui-même. On pourrait d’ailleurs voir "Griffin Dark" comme la suite logique à "Perdita Queen". Toutefois, le scénario de ce tome est complètement inintéressant. Par contre, il permet de découvrir le trait fabuleux de Stanley (alias Pierre Alary) ...
L'Orme du Caucase
Je fus agréablement surprise par la lecture de cette BD. Ces nouvelles simples et touchantes sont pleines de sincérité et d’émotions. Les sujets sont tellement humains dans leurs raisonnements, et les prises de consciences si proches de nos réalités que j’ai eu un réel plaisir à lire cette œuvre. J’ai trouvé les récits courts et dynamiques, sans fioritures ou conclusions forcées. Lecteur, L’orme du Caucase est efficace dans sa narration ainsi que dans son graphisme. Taniguchi est un maître dans son art, ce que j’ai déjà lu de lui m’a beaucoup plu et je continuerai à lire ses ouvrages quoiqu’on en dise. Concernant Utsumi, je ne le connaissais pas, eh bien voilà chose faite ! J’aime bien également. Si vous aimez les récits intimistes amenant à la réflexion personnelle face à nos combats, nos erreurs ou nos choix, alors, vous aimerez L’orme du Caucase pour son ingénuité. Rien d’exceptionnel, mais parfois les choses simples sont si plaisantes ! ;) Ps : ;) cette dernière phrase est un clin d’œil de référence n’est-il pas ?
Quartier lointain
« Pas de super héros, de superbogossintergalactique, de supergrosméchantsdestructeursdeplanete, de combat d'arts martiaux... » A la vue de certaines critiques, on se dit que les préjugés ont la dent dure, effectivement enfin un manga « intelligent », à croire que certains n’ont jamais décollé leurs gros yeux globuleux des « Saint Seya » et autres « Dragon Ball ». Ces mêmes personnes qui se plaignent d’un manque latent de considération envers le 9è Art, font preuve d’un dédain similaire envers le Manga, des choses m’échappent… D’autant plus que nombre d’entre eux, à défaut de faire confiance à cette culture nippone, tombe dans le piège inverse en faisant preuve d’une loyauté maladive aux productions européennes, c’est très con. Bref, je reste très étonné de ce manque de considération pour un genre qui n’en est pas un. Passons… Je découvrais Taniguchi pour la première fois, son style, sa « philosophie ». Son trait est particulièrement réaliste, tant au niveau du graphisme des protagonistes que des décors et de l’environnement, au final c’est beau à regarder. « Quartier lointain » pose les questions existentielles banales, et nous plonge dans les déboires d’un homme en pleine crise de la quarantaine, qui suis-je ? Où vais-je ? Si c’était à refaire, referais-je la même chose ? Apparemment toutes les questions que l’on se posent au moins une fois dans sa vie (perso, je suis bien trop jeune pour me les être déjà posées). Le tout, teinté d’une pointe de nostalgie. Bref, toute la panoplie du quadra dépressif. Moi, ça me fout les jetons. Mais bon au final, l’auteur nous propose une belle réflexion sur le poids et les regrets de l'enfance, et ne tombe jamais dans une banale introspection ou autre délire psychanalytique. Il ne cherche pas, comme certains l’auraient sûrement fait, à embrouiller le lecteur dans de hautes considérations philosophiques sur la condition humaine, merci c’est sympa de sa part. C'est plein de douceur, de sensibilité et d'émotion. Taniguchi nous promène dans un monde simple et convivial à la banalité quotidienne et dont la dualité du personnage rend cette aventure très intéressante. Tout tourne autour du « père », ce qui semble être une constante chez Taniguchi, au risque peut-être de se répéter ? Enfin, je m’en garderai d’en juger, avant d’avoir lu ses autres livres.
Le Sursis
Sur un fond de guerre, c'est l'histoire d'un petit village français avec ses amitiés, ses passions et ses conflits. L'ambiance est assez romantique et nous nous prenons à rêver de la belle Cécile. Le dessin est superbe et l'atmosphère bien rendue. Il manque cependant un peu d'action à cette BD.
Mariée par correspondance
Avec la publication de ce genre d'album, on sent que Paquet a une réelle volonté de vouloir se démarquer de la production habituelle. Après avoir lu cette bd, je peux en conclure que l'éditeur suisse a vraiment fait le bon choix . "Mariée par Correspondance" est une vraie réussite graphique et scénaristique. L'auteur, Mark Kalesniko, nous offre une histoire de toute beauté où on est touché par un scénario qui est développé sans fioriture mais non dénué de poésie. Kyung, une jeune coréenne, est venue au Canada pour se marier avec un illustre inconnu, Monthy. A travers cette union, la jeune fille va découvrir la vie à l'occidentale. Ce couple aux relations houleuses est avant tout le centre d'intérêt du récit, et on suit leur parcours à travers leurs joies et surtout leurs disputes. Pas évident d'aimer quelqu'un que l'on connaît à peine. De plus, un manque d'affinité flagrant ne fera qu'accentuer l'ennui de leurs relations. Pourtant, nous, en tant que lecteur, on ne peut s'empêcher de les aimer, car leurs personnalités sont très attachantes. Monthy, un grand garçon timide qui refuse de vieillir et elle, qui est belle comme le jour et avide de connaissances et de découvertes. Pourtant, envers et contre tout, on se rend vite compte que nos deux héros ne font qu'un, et plus on avance dans l'histoire, plus ce sentiment se confirme. Les personnages secondaires dont certains sont assez proches de la caricature, sont également très convaincants. J'ai beaucoup aimé la manière subtile avec laquelle l'auteur nous décrit l'amitié entre Kyung et Eve. Cette dernière aura d'ailleurs un rôle important dans l'évolution de l'histoire. Niveau dessin, le graphisme de Kalesniko est très convaincant. Je ne suis pas un connaisseur, mais je pense que l'auteur travaille à la plume et à l'encre. Grâce à cela, les contrastes entre le noir et le blanc sont très beaux. Les traits des personnages sont très expressifs. J'ai adoré par exemple l'évolution du visage de Kyung quand Eve lui annonce qu'elle se marie (page 222 --> 225). Développé en trois étapes, on commence par l'étonnement, puis le désarroi, en terminant par la colère. Cette scène en question est remarquable. De plus, elle reflète très bien le potentiel graphique du dessinateur. Grâce à ce one-shot, j'ai découvert un nouveau talent. J'en suis ravi. Cet album est vraiment indispensable. A lire sans hésitation !!!
Ki-itchi
Voilà un manga qui sort vraiment des sentiers battus. "Ki-itchi" est aussi original que dérangeant. Une bonne série qui stigmatise la société japonaise. Déja vu ? Certes, mais pas sûr que ce soit aussi bien fait et abouti qu'ici. En effet "Ki-itchi" est un enfant que l'on peut à première vue qualifier de "normal", seulement problème : il ne parle quasiment jamais et sa seule manière d'expression est de s'opposer avec violence contre toute forme d'injustice. Les enfants n'étant pas des êtres particulièrement retors, Ki-itchi s'expose souvent à des quolibets dûs à son comportement explosif. De ce fait, son entourage proche, ses parents, leurs amis et ses instituteurs(trices), est souvent désemparé, et l'on sent bien que tout le monde se demande à demi-mot si cet enfant est "normal". J'en suis à quatre tomes de cette histoire et je vais laisser de nombreux évènements sous silence. Ce que je peux dire, c'est que Ki-itchi fait un sacré bout de chemin, a de nombreuses rencontres plus ou moins heureuses, et je conseille franchement de l'accompagner en lecture, ça vaut le détour. Certaines classes de la sociétée nippone, quasi occultées d'habitude, sont ici représentées avec justesse, et ça aussi c'est une valeur ajoutée non négligeable. En ce qui concerne les dessins de cette série, ils sont corrects sans plus. Par contre, je pense qu'un effort de laideur a été accompli sur les personnages. Ki-itchi est par exemple d'une laideur repoussante mais il n'en est pas moins attachant... Moi, en tout cas, j'ai adoré cette BD et je la recommande sans détours. Attention cependant, à réserver à un "vrai" public adulte.
Clichés Beyrouth 1990
C'est sûr que c'est pas évident de donner son avis ici. Le dessin assez particulier donne beaucoup de mouvement et de vie au récit même s'il ne plaira certainement pas aux personnes qui préfèreront des dessins plus léchés. Néanmoins je l'ai trouvé bien réussi dans son genre, j'aime voir nettement les coups de crayons comme ici, c'est brut et c'est voulu. Mais ce qui m'a beaucoup plus c'est l'atmosphère qui se dégage du récit. On sent la guerre, on ressent sa présence, mais au final on ne la voit presque pas, si ce n'est des immeubles détruits. Pas de morts, pas de fusillades, rien de tout cela. De l'humour, de l'amitié, une bonne fin, j'ai juste trouvé que les différents groupes armés étaient peut-être un peu caricaturés, mais bon avec le bordel que c'est au Liban c'est dur de retranscrire la situation avec précision. Un beau témoignage d'une guerre trop vite oubliée.
Cauchemar américain
Je lui mets quand même 4 étoiles, même si on ne peut pas dire que "Cauchemar américain" revisite le genre des thrillers. Ça m'a un peu fait penser à "Fargo", peut-être parce que je l'ai vu vendredi dernier. L'histoire est en effet classique si on peut dire, avec un enlèvement suivi d'une demande de rançon et un rebondissement à la fin, plusieurs même. Mais le tout est habilement construit, mettant en parallèle plusieurs personnages qui vont finir par se croiser. Les caractères sont pour certains volontairement caricaturaux de la société américaine, qui est loin d'être un rêve selon son auteur. De plus, le dessin est plutôt bon, un beau noir et blanc, beaucoup d'encrages. Un thriller efficace, et moi j'aime bien.
Coq de combat
Une BD violente (on se répète), mais qui a suffisamment d'avantages pour dépasser ce cadre. Alors suivons donc l'histoire de Ryo Narushima. Le point de départ est brutal, il assassine ses propres parents. A ce moment là, il a 16 ans et est un adolescent plutôt calme, "tout ce qu'il y a de plus normal". Entrée en maison de correction : pour un enfant plutôt frêle, brimades physiques et persécutions insoutenables vont, à défaut de tuer Ryo, le transformer en une machine à combattre, son outil sera le Karaté, "son Karaté". Après bien des évènements, nous suivrons les traces de Ryo avec ses amis qu'on ne voudrait connaître pour rien au monde, mais aussi ses doutes, et ses erreurs aussi fréquentes qu'impardonables. Il ne trouvera ni paix ni rédemption, il ne les cherche d'ailleurs pas. Ryo Narushima veut briller et son seul moyen d'y arriver : vaincre son anathème. Et là, on se pose des questions, car bien que Ryo soit incontestablement mauvais, il est loin d'être le seul, et même si ses motivations et surtout les moyens qu'il met en oeuvre pour arriver à ses fins ont de quoi révulser, il paraît presque sympathique et (il l'est incontestablement) attachant. Son envie irrépressible de vaincre lui fait même oublier ses priorités (Il avait une jeune soeur au moment où il a tué ses parents), et le fait que nombre de gens se dévouent à sa cause, même si tous ne sont pas désintéressés, lui semble naturel ou pire : acquis. Bon, tout ça pour dire que « Coq de combat » ne se limite pas à être un truc ultraviolent ou une BD de baston débile, où le type s'entraîne un volume entier pour foutre une rouste à son adversaire grâce à une super technique cachée dont tout le monde se fout (genre « Tough »). En plus, l'auteur est pervers avec son personnage. Ici, pas question de se dire « oui mais Ryo même si c'est un pourri et bien il s'entraîne dur et à l'ancienne ». Chose qui pourrait lui apporter certes un coté honorable. Mais non, Ryo s'entraîne dur c'est vrai, mais il ne respecte aucune règle, n'hésite pas à tricher, insulte copieusement son maître, et, cerise sur le gâteau : il va même jusqu'à prendre certains produits... Bref, pour l'instant, je suis plutôt pour « Coq de combat », d'autant plus que le dessin s'améliore au fil des tomes (même si pour les visages il y a de nombreux sosies) et que les scènes de combats sont pures et sans artifices. Je finis quand même avec mes réserves : une petite vingtaine de volumes au Japon, il y en a 9 en France et l'histoire est à son apogée... Alors faudrait pas tomber dans le remplissage inutile non plus. Autre contrariété : les volumes sont très vite lus et ont des fins bien frustrantes. De plus, les compléments d'infos à la fin ont disparu au profit de la réclame. A acheter en étant conscient(e) que ce n'est pas une BD tout public et qu'elle n'est pas exempte de défauts. A suivre... 19/09/05: Je viens de lire le tome 12 et franchement je ne suis pas déçu, la baisse d'intêret que j'avais senti dans les tomes 6 à 8 est bel et bien oubliée. Ryo retrouve du mordant et un vrai but, à partir du tome 10 l'interêt redecolle et le "dépassement de soi" redevient le moteur de l'histoire. Le coq de combat nous frappe au ventre et devient grand. Ryo a réussi à briser les normes!