Les derniers avis (31394 avis)

Par Ems
Note: 4/5
Couverture de la série Sept yakuzas
Sept yakuzas

Encore un grand smile avec cette collection :-) Ce tome va tout droit sur le podium avec Sept Missionnaires et Sept psychopathes. Le format a grandement facilité la tâche des auteurs, pourquoi tout le monde n'a pas eu 77 pages ;-) L'histoire est sans compromis, parfois violente, crue dans les propos et non dénuée d'humour. Le dessin est sobre, vif et fin. Il n'est malheureusement pas mis en valeur au niveau de la colorisation. Le scénario n'est pas révolutionnaire mais il a le mérite d'être maîtrisé et d'aller au bout de sa logique. L'ensemble forme une BD plaisante à lire.

30/09/2008 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Marathon de Safia
Le Marathon de Safia

Très bonne surprise que ce nouvel album traitant de sport, après Match décisif. Là encore, nous avons une adolescente qui pratique le sport, mais contrairement au héros de l’autre série, elle souhaite ardemment faire du haut niveau. Seulement son père, de confession musulmane, s’y oppose… Un sujet de société fort, mais traité de façon plutôt fine je trouve. Le père, pratiquant mais pas extrémiste, a des convictions, mais est aussi ouvert à la discussion, avec sa fille, avec un éducateur… Il faut dire que lui-même a pratiqué la course de fond dans le désert… La mère de Safia est aussi traitée avec retenue, elle qui n’a pas pu avoir la carrière artistique dont elle rêvait et se retrouve à nettoyer les douches du Stade de France… Son petit frère aussi, adolescent pas rebelle qui veut aider sa sœur. Encore une fois, il y a un rôle d’éducateur, mais il n’est pas omniprésent, on le voit juste à 2-3 reprises. Le parcours de Safia est crédible, un peu exemplaire bien sûr par la suite, mais c’est vraiment le réalisme dans son histoire qui m’a marqué. Safia est concentrée sur son objectif, elle avale les kilomètres, mais n’en oublie pas de bien travailler au lycée, une condition sine qua non pour que ses parents la laissent s’exprimer. Le dessin de Sébastien Verdier est pour moi une découverte. Je m’attendais à un auteur débutant, au trait hésitant, et pour une fois dans une série sportive (la première peut-être), le dessin est vraiment bon, les personnages sont bien proportionnés, les décors sont réalistes… Peut-être encore un manque de réalisme sur certains visages, mais c’est pour chipoter. Et, point positif, pour une fois le sport ne fait pas tache dans l’histoire. Il est au centre, mais est traité de façon très intelligente, on ne s’ennuie pas du tout dans les scènes de foulées de Safia… L’album comporte en annexes un historique du marathon, des origines antiques aux grandes performances, mais aussi une bibliographie multimédia sur le sujet. Il s’agit là d’un bel album, très intéressant, pédagogique, bien mené, très bien illustré. A lire.

30/09/2008 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
Couverture de la série Notes
Notes

Tiens j'ai lu certaines de ces planches sur le blog de Boulet... Je me souviens particulièrement de la série "Péremption"... J'ai passé d'excellents moments à leur lecture, mais n'étant pas particulièrement fan des blogs BD, j'ai un peu arrêté d'y aller... La publication en album des "meilleures" de ces notes permet donc une séance de rattrapage. Et pour ceux qui ne connaissent pas, c'est une excellente occasion de découvrir ce maître de la narration et du dessin qu'est Boulet. Alors bien sûr, on peut dire que ça perd un peu en ambiance, que certains textes sont un peu petits, etc., mais franchement ce serait dommage de bouder son plaisir. Bien sûr, l'auteur en rajoute des tonnes, romance largement sa vie, mais c'est là qu'on voit le vrai talent de raconteur d'histoires, je trouve. A lire si vous êtes tout de même dans ce genre de trip.

29/09/2008 (modifier)
Par Yann
Note: 4/5
Couverture de la série Coupures irlandaises
Coupures irlandaises

Pour avoir été traîner mes guêtres en Irlande et plus particulièrement à Belfast, je dois dire qu'on y est tout à fait. Mais plus que ça, je pense que c'est aussi l'aventure d'y aller que l'on retrouve à travers le rythme. C'est génial, merci de m'avoir fait revivre ça ! Coté dessin je ne connaissais pas Bailly, mais je retrouve un peu le style du Le Sourire du clown.

29/09/2008 (modifier)
Par herve
Note: 4/5
Couverture de la série Le Roi des Mouches
Le Roi des Mouches

avis sur le tome 1: Au terme de ce premier semestre 2005, très peu de bandes dessinées peuvent se targuer de m'avoir autant pris aux tripes. Acheté sur les conseils d'un ami, j'ai été véritablement emballé par cet album. Tout d'abord coup de chapeau à Albin Michel, qui édite un objet de qualité (à l'image des albums de Marniquet alias Gauthier). La couverture, sobre et peu explicite, attire naturellement l'oeil. Mais "le roi des mouches" ne se résume pas à cela, non. C'est noir, c'est malsain, c'est glauque mais pourtant que c'est bien. Une véritable étude scientifique sur un microcosme d'individus désoeuvrés et sans morale. Pirus nous décrit un monde noir, découpé en une dizaine de chapitres où histoires et personnages se croisent et se recroisent, un véritable puzzle de 62 pages. La forme narrative choisie (que des monologues, exceptés quelques dialogues vers la fin) accentue ce sentiment d'assister à une enquête sociologique sur les habitants d'une ville paumée. En plus, le dessin de Mezzo est beau, précis, et les personnages sont souvent face à nous (comme à une caméra), comme s'ils répondaient à une interview. Malgré le malaise qui se dégage du livre, on s'attache à cette bande de désoeuvrés. Un livre étrange, dérangeant, très dense et surtout excellent. Une découverte pour moi en tout cas. Avis sur le tome 2: Quatre années, il aura fallu attendre quatre ans pour avoir la suite du"roi des mouches" ,- je ne dis pas connaitre la suite car le suspens n'était tout de même pas si insupportable que cela à la fin du premier opus-. On retrouve le personnage d'Eric dans un univers toujours aussi glauque:boissons, sexe, trafic ;.mais aussi les petites chroniques autours des personnages(d'ailleurs la galerie de personnages s'étoffe dans ce volume, comme David, Mr Généro...) évoluant dans des décors dessinés à la règle. C'est carré, d'ailleurs tout est carré: le dessin, les rares phylactères, les récitatifs, le scénario! Car il n'y a pas ou peu de bulle mais des récitatifs intérieurs qui donnent au récit un caractère encore plus oppressant. C'est toujours aussi sombre, aussi malsain, noir très noir mais superbement dessiné. A noter que ce second volume est édité par Glénat (collection Drugstore) après l'avoir été par Albin Michel (pour le premier volume). Glénat a conservé le même format et la même qualité de papier que l'éditeur précédent. Seuls changement notables: le prix et la numérotation des pages. Une bande dessinée de 64 pages qui demande, en outre, beaucoup de temps pour la lire, et cela, n'est pas banal par les temps qui courrent. Mezzo et Pirus signent là , une nouvelle fois, un petit bijou

01/07/2005 (MAJ le 29/09/2008) (modifier)
Par chicojo
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Sept yakuzas
Sept yakuzas

Rien à dire de plus : j'ai dévoré ce tome. De l'action, une vraie trame qui n'est pas bâclée pour cause de manque de pages (comme dans les précédents tomes), une chronologie faite de flashback très facile à suivre et mettant l'histoire bien en place, une ambiance très orientale et agréable (surtout que je ne suis pas fan de mangas)... Bref, avec les Sept Missionnaires, il s'agit pour moi du meilleur tome de la série.

29/09/2008 (modifier)
Par Miranda
Note: 4/5
Couverture de la série Le Cycle de Cyann
Le Cycle de Cyann

Nous voici en présence d'une œuvre exceptionnelle, avec un monde soigneusement pensé où aucun détail n'a été laissé au hasard. Toute une société recréée, ses lois, ses coutumes, son architecture, son climat, jusqu'à la façon de se vêtir et se coiffer. Lacroix et Bourgeon nous poussent dans cet univers sans aucune explication ; on y est totalement perdu ; on se contente d'observer d'un œil perplexe tout ce qui nous entoure sans comprendre ce qui s'y passe. On trépigne, on se pose mille questions qui nous poussent à avancer, même d'une lecture hésitante. Puis tout doucement l'histoire révèle ses secrets, on y rencontre Cyann, assez exaspérante au début mais qui acquière vite de la maturité au fil des tomes. Beaucoup d'autres personnages tous très fouillés psychologiquement viennent se joindre à cette fabuleuse aventure. La recherche du remède des Fièvres Pourpres mènera notre très sensuelle héroïne, et nous avec, vers d'autres mondes, d'autres rencontres tout aussi fascinantes. Un diamant brut de la science-fiction, taillé avec talent par deux ingénieux auteurs pour notre plus grand plaisir, mais la note culte ne viendra qu'à l'achèvement de la série.

29/09/2008 (modifier)
Par Katz
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Gals
Gals

Haut dans le ciel, brillent les étoiles... Et, au ras de terre, triment les pauvres mortels. C'est certainement parce qu'elle brille tout là haut dans le ciel qu'Altaïr n'a point vu les petites lueurs qui, telles des lucioles, illuminent ce manga. Certes, Gals ne vogue point dans les hautes sphères célestes, mais se traîne plutôt dans les fanges terrestres, avec une certaine grâce, ma foi. La Terre et le Ciel. Tenshi, disent les Japonais, qui ont emprunté le concept aux Chinois. Dans Gals, il est peut-être plus de Terre que de Ciel, car c'est bien d'ici et maintenant que "cause" cette série, histoire apparemment banale et hautement superficielle d'une petite kogal (parfois aussi écrit kogaru, mot japonais prononcé "kogalou", qui est le phonétique nippon de "kogal"). Néanmoins, c'est un autre concept d'origine chinoise, et plus précisément taoïste, qu'il faudrait invoquer pour évoquer toute la richesse méconnue de Gals : le vide et le plein. A première vue, Gals est d'une vacuité affligeante. Et c'est aussi, je dois l'admettre, ce qui fit son charme lorsque j'avais besoin de reposer mon esprit de complexes réflexions un peu trop éthérées... Néanmoins, derrière cette vacuité apparente, se cache un véritable trésor. Certes, de même que l'on dit que la beauté réside d'abord dans les yeux de celui (ou celle) qui regarde, de même ce trésor résidait d'abord dans le prisme de ma vision toute personnelle. Ainsi, j'ai fort apprécié la plupart des petites idylles qui construisent la trame de ce manga. C'est mon petit côté "fleur bleue", elles ont su toucher "my heart" (ainsi qu'on le dirait dans Gals ;-p). Oui, l'adoration de Miyu, l'ex-gang girl, envers le policier "tout beau, tout propre" est potentiellement très énervante à nos yeux raffinés d'Européens sophistiqués et hyper-cultivés. Néanmoins, que voilà enfin un peu de fraîcheur qui change de ce cynisme qu'il faudrait afficher en tout lieu, et tout temps, pour sembler perspicace et subtil. L'admiration (est-ce de l'amour?) que voue "n°2" à Ran Kotobuki frise certes le pathétique, mais la mangaka sait lui tracer un destin qui est touchant, derrière son apparente miévrerie, un peu "brutale", il est vrai... Quant à la relation entre Rei et une des jeunes filles du groupe, elle est parfois glaçante, souvemment saugrenue et incompréhensible. A nos yeux d'Européens, du moins. Car voilà en effet la base du prisme personnel que j'évoquais. À savoir ma connaissance de la civilisation japonaise. Laquelle n'est certes point encyclopédique (loin, très loin de là). Mais, en l'état de ce qu'elle est, telle fut donc mon impression. Voilà qui explique que je n'ai pas hésité à employer des concepts aussi fort que Ciel et Terre, ou parler de taoïsme. Le vide et le plein... Du plein naît le vide. Et du vide nait le plein. Yin, et Yang... Si ce n'était donc que les amourettes de Gals, je n'eus point mis un 4/5, un "coup de coeur", et conseillé l'achat de la série. Mais, derrière l'apparence du "vide" de Ran, se cache le "plein" qui nous dévoile certains problèmes lancinants d'une société. C'est, du moins, ce que j'ai lu dans Gals. Une sorte de satire sociale, dont le porte-voix est, comme dans toute satyre, une sorte de clown. Un bouffon... Et qui de mieux que le bouffon peut hurler au Roi ce qui cloche en son beau royaume ? Alors, certes, je ne suis point un spécialiste de la civilisation japonaise et du Japon, et je ne suis non plus dans la tête de la mangaka. Il est donc parfaitement possible que le prisme de cette connaissance qui m'a amené à une analyse "sociologique" de Gals soit parfaitement biaisé. Mais que je vous expose donc les éléments qui ont fondé ce point de vue : - Qui est donc Ran Kotobuki ? Une fille qui s'assume comme une cancre, et le revendique haut et fort, en appelant le reste de la société à en faire aussi peu qu'elle-même, et à se moquer autant qu'elle-même de l'avis des autres. Autrement dit, au pays de l'Excellence (scolaire et nationale) divinisée, et des conventions sociales parfois étouffantes : une quasi-révolutionnaire. - De même, qui est Rei Otohata ("n°1", le "bô mec") ? Apparemment, un japonais classique au-dessus de tout soupçon, si ce n'est son amour de la mode. En effet, il est travaille très bien en classe, il est donc "populaire". Sauf que... Rei Otohata semble l'incarnation même de l'égoïste achevé et cynique. Non point d'ailleurs égocentrique, car il ne semble pas penser que le monde tourne autour de lui. Les conventions qui voudraient qu'il fit semblant de s'intéresser aux autres, voire qu'il rassurant sa petite amie par des mots de réconfort ? Il n'en a cure. Si tu n'es pas suffisamment fort(e) pour avoir une relation avec Rei Otohata, alors, passe ton chemin. Dans un contexte européen, Rei Otohata c'est du mille fois vu. Dans un contexte japonais, il me semble bien que son attitude est aussi "révolutionnaire", du moins anti-conformiste, que celle de Ran. Certes, le Japon évolue, mais tout de même... D'autant qu'avec son côté bon élève "propre sur soi", et qui ne fait pas de vagues, Rei Otohata est finalement bien plus déstabilisant que la clown de service : Ran. Les sociétés humaines acceptent d'ailleurs bien plus souvent les bouffons, qu'elles placent dans la case "fous", que ceux qui sapent leurs fondements de l'intérieur même du système... Bref, derrière la pseudo-vacuité assumée, et clamée, de son héroïne, et ses historiettes à l'eau de rose, Gals m'apparaît fort comme une charge contre les carcans "quotidiens" de la société japonaise. Car de quoi nous parlent nombre d'histoires de cette série ? De pression sociale, de cet infernal sentiment d'une écrasante pression que ressentiraient bon nombre de Japonais, qui asphyxie toute initiative, toute personnalité. Certes, le trait est certainement forcé. Le Japon n'est pas cette fourmilière que décrivaient certains, et le Japon bouge. Dans le domaine du refus des conventions sociales phagocytantes, Gals est d'ailleurs certainement plus suiviste que précurseur. Néanmoins, il m'apparaît (si mon analyse est fondée), comme un très intéressant témoin de cette "révolte silencieuse", de ce mouvement en profondeur de la société japonaise vers plus d'individualisme, d'une révolution tranquille qui n'aurait absolument pas pour but de mettre à bas une société que, par ailleurs, on apprécie, mais que l'on souhaite faire évoluer selon ses goûts... Un témoin d'autant plus intéressant qu'il se masque derrière une histoire apparemment mineure, et ce qui pourrait paraître comme une incongruité : une satyre à l'eau de rose. Un objet, donc, qui ne trouvera point son havre en toutes mains. Car si vous appréciez les satires, encore faudra-t-il que vous aimiez aussi... l'eau de rose.^^

18/04/2007 (MAJ le 29/09/2008) (modifier)
Par Katz
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Sur les Terres d'Horus
Sur les Terres d'Horus

Dans Sur les Terres d'Horus, c'est à une captivante croisière, qui déborde largement le Dieu Fleuve, qu'Isabelle Dethan nous convie. Des marais de Pa-Yom, aux déserts brûlants de Nubie, des escarpements rocheux de la Vallée des Rois, aux splendeurs de Pi-Ramsès, le trait d'Isabelle Dethan nous restitue une envoûtante Égypte pharaonique, en ces temps lointains dénommée Kemet — La Terre Noire. Noire dans certaines de ses âmes certes, mais sous le pinceau de notre scribe moderne, cette Égypte aujourd'hui disparue brille d'une myriade d'éclats chatoyants, qui nous donneraient fort envie d'y avoir vécu, ou de pouvoir nous y transporter par le biais de quelque magie possédée par les anciens prêtres de ce fascinant pays. Alors, certes, l'Égypte qui revit ainsi par les aquarelles lumineuses d'Isabelle Dethan est une Égypte fictive. Et il serait assez illusoire de prendre Sur les Terres d'Horus pour un pur documentaire historique, car l'Histoire connaît des lacunes et des hésitations que les auteurs de fiction n'ont pas, et ne peuvent guère se permettre d'avoir. Il en va ainsi de la cour de pharaon, dont un égyptologue m'avait tranquillement expliqué qu'elle est ce que nous connaissons le plus mal de l'Égypte ancienne, et qu'il faut donc oublier espérer en restituer quoi que ce fut qui soit historique. De la vie de cour de pharaon, nous n'avons que des aperçus. De sa vie intime ou privée, il va de même. Si l'on excepte le harem, mieux connu, en particulier grâce au fameux complot qui eut lieu sous Ramsès III. Mais le harem et la cour, ce sont deux mondes différents. Ces précautions étant posées, et malgré quelques autres simplifications regrettables (les vêtements, qui sont tous blancs ou presque, alors que les Égyptiens savaient teindre et tisser des vêtements multicolores), la tentative de restauration que propose Isabelle Dethan est bien trop sublime pour qu'on se laisse point emporter par elle en une douce contemplation rêveuse au fil d'un Nil remontant, ou descendant. Et c'est d'ailleurs à elle que cette oeuvre doit l'essentiel des quatre étoiles que je lui ai attribuées. Car si les décors sont sublimes, les aventures, elles, sont beaucoup moins convaincantes. La première histoire, centrée autour de Seth, m'a fait craindre le pire quand au réemploi d'un cliché éculé, et par ailleurs totalement faux. Néanmoins, Isabelle Dethan, qui s'était bien documentée, parvient à l'éviter. Cependant, voici encore une sourde conjuration sectaire orchestrée autour de Seth... Pas très original au final. Non plus que dans le lieu où se clôt le premier diptyque, grandiose certes, mais qui est un cliché vu et revu de la littérature d'aventure "dans l'Afrique méconnue" depuis le XIXe siècle. Le second diptyque est, lui, certes un peu plus original, mais étalée sur deux tomes, cette histoire qui n'en valait qu'un ou un et demi perd en intensité ce qu'elle gagne à peine en profondeur. L'ennui, souvent, se profile à l'orée des pages du quatrième tome... Cependant, et c'est là ce qui explique finalement les quatre étoiles au lieu des trois, Isabelle Dethan me semble réussir une belle galerie de personnages au fil de ses intrigues. C'est d'ailleurs en eux, dans les relations qui se tissent, se nouent et dénouent, dans l'évolution de leur psychologie, qu'Isabelle Dethan semble avoir porté toute son attention, faisant de ses intrigues policières presque un simple canevas secondaire. Du moins à mes yeux. Les eut-elle cependant réussi, que cette BD — une des rares de qualité sur l'Égypte — eut incontestablement mérité la note maximale, avec les applaudissements enthousiastes du jury. Quant à la suite, sise en Babylonie, voilà qui laisse le même jury des plus sceptiques. L'Égypte recélait-elle si peu de trésors qu'il fallut déjà l'abandonner ? Je comprends certes le désir d'Isabelle Dethan d'aller voir ailleurs, néanmoins nous voilà bien loin des Terres d'Horus, et j'eus de loin préféré que la restitution fictive de Kemet fut approfondie, et de nouvelles pistes ouvertes et explorées. Espérons que cela vienne pour de nouveaux tomes.

15/05/2007 (MAJ le 29/09/2008) (modifier)
Par herve
Note: 4/5
Couverture de la série Croisade
Croisade

Depuis quelques années les croisades et surtout les croisés font l'objet de nombreuses séries bd. Du Le Troisième Testament au Le Triangle Secret jusqu'au récent Le rêve de Jérusalem, l'amateur de bd ne sait plus où donner de la tête.... jusqu'à cette série "croisade" qui allie deux choses, un scénario béton signé Dufaux, excusez du peu, et un dessin de Xavier, en nette progression depuis "paradis perdus". Dufaux, que l'on ne présente plus, nous offre ici un scénario qui oscille, comme à son habitude, entre histoire et fantastique. Avec ses avant propos historiques, il nous force à croire à cette nouvelle croisade, qui débute comme les précédentes mais qui, avec des personnages comme Sar Mitra, Mufti d'Alkar (tome 1) ou encore des créatures fantastiques comme Aa (tome 2) et difformes (Sarek Pacha), voire charismatique (comme le maître des machines-toujours tome 2) nous fait littéralement plonger vers un univers complètement à l'opposé de la réalité historique. Car prenant des libertés avec l'histoire - d'ailleurs pourquoi le vénéré X3 au lieu de Jésus Christ, pourquoi Herus Halem en place et lieu de Jérusalem, et enfin pourquoi Ab'dul razim à la place de Salladin ?- c'est d'ailleurs le seul bémol que j'adresse à l'auteur, Dufaux nous entraîne dans une aventure passionnante et qui va crescendo. Surtout, n'oublions pas le dessin de Xavier, qui, je l'ai déjà dit, va en s'améliorant. Par rapport à ses autres séries, j'ai l'impression que son dessin gagne en intensité en se simplifiant, et surtout c'est un dessin beaucoup plus clair et lisible. Et que dire des quadruples pages innovantes présentes à la fois dans le tome 1 et 2 de cette série. C'est magnifique, original et surtout ne gâche en rien le sens de la lecture. Vous l'aurez compris, j'ai adoré cette série qui allie à la fois un très bon scénario et un dessin remarquable, fluide, clair bref superbe.

28/09/2008 (modifier)