J'ai beaucoup aimé cette Bd où l'on plonge dans le monde de l'Egypte antique avec ses monuments grandioses, sa religion faite de Dieux mystérieux, son histoire épique et sa société singulière, ses rites ancestraux. Le concept d'un genre à la Agatha Christie à l'époque des Pharaons était bien tentant.
Le dessin qui semble épuré retranscrit bien la beauté des paysages (mais pas des personnages curieusement). On s'y croirait réellement sur les bords du Nil. Les couleurs pastels sont employées judicieusement pour recréer toute une ambiance.
Ce que j'ai moins aimé, c'est le côté encyclopédie répétitive qui me semble un tout petit peu académique même si c'est nécessaire à la compréhension de l'histoire. On est quand même loin d'un sirupeux Jacques Martin!
En tout cas, la retranscription des moeurs et de la vie de cette société égyptienne me semble parfaite. Cela fait de cette série l'une des plus réussies sur cette époque antique qui reste difficile à appréhender.
Le troisième diptyque rompt un peu avec les "enquêtes policières" du début en privilégiant l'aventure à la découverte du monde babylonien. Des lecteurs regretteront ce choix car ce qui faisait justement l'originalité de cette BD.
J'attends cependant la suite avec impatience afin de savoir le secret que cachent les mystérieuses statues de l'héroïne (au nom imprononçable de Meresankh). Le 7ème tome nous ramène sur les bords du Nil. On va enfin en apprendre un peu plus au détour d'une nouvelle enquête sur fond de puissance grandissante des prêtres face au pouvoir du grand pharaon Ramsès II. Cependant, on voit déjà se pointer la fin de cette belle aventure historique qui ne comportera que 8 tomes.
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
Encore un bon tome dans cette collection après l'excellent Shutter Island.
Le scénario est un régal. Les difficultés de la bande de malfrats devant récupérer leur pierre précieuse sont nombreuses. Elles s'enchaînent proprement et simplement. Tout coule de source.
Les plans élaborés sont efficaces mais la malchance les poursuit.
C'est plaisant à lire, on en perd la notion de temps.
Le dessin correspond bien au style du récit, la colorisation est quant à elle parfois baveuse voir étrange. Mais le défaut principal, est l'absence de fond blanc pour les bulles. On devine la case en arrière plan et en flouté. Cela rend parfois difficile la lecture.
J'ai passé un très bon moment, la note de 4/5 n'est pas volée.
J'aime beaucoup de rythme du scénario des deux premiers tomes de cette série.
Pas moyen de s'ennuyer ! La vie des 4 personnages principaux s'imbriquent et s'enchaînent sans quasiment de temps morts.
Le dessin est de qualité acceptable et la couleur est sans surprises.
Malgré la pauvreté du traitement des personnages et le manque d'originalité dans les scènes critiques, je ne sais pas où le scénariste va nous mener et donc j'ai envie de lire la suite.
Cela fait longtemps que je n'avais pas lu une histoire aussi prenante. Je ne connaissais pas les récits de Brubaker mais c'est déjà pour moi une référence du polar. La narration est très bien menée, c'est le genre d'histoire qui captive de la première page à la dernière. On retrouve des "gueules", des types pas toujours recommandables qui feraient peur à leur mère, des flics ripoux, des gangs et des braquages. Une tonne d'ingrédients qui font des recettes qui marchent bien dans cette série.
Dans le tome 2 on retrouve les mêmes quartiers, le rade sombre du coin avec son barman et d'autres personnages vus dans le premier tome, mais les histoires sont tout à fait indépendantes. Le scénariste assure une très bonne cohérence. Le tome 2 est du même niveau que le premier, d'où la hâte de lire encore des histoires aussi bien maîtrisées à l'avenir.
Le dessin et les cadrages, l'ambiance sombre, tout cela participe à l'immersion dans cet univers.
Série policière de tout premier plan, très recommandé aux amateurs.
Le thème des "cités difficiles" n'est pas nouveau en bande-dessinée. Souvent abordé sous l'angle de la dérision (Les Banlieuzards), du misérabilisme (Le Sourire du clown) ou même de "la banlieue ce n'est pas ce que vous croyez", rares sont les auteurs à avoir pourtant tenté de décortiquer les relations entre ceux que l'imagerie populaire catalogue désormais sous le vocable péjoratif de "jeunes de banlieue".
Pour ce faire, Alexis de Raphaelis recentre son histoire sur l'essentiel: unité de lieu (barres HLM), unité d'action, et unité de personnages (une douzaine environ).
Les clivages générationnels sont censés mettre en relief l'aliénation qu'exerce peu à peu la "cité" sur les esprits et les coeurs: la joie de vivre innocente qu'ont encore les enfants s'oppose ainsi à la dureté et à la brutalité des "grands" de plus de vingt ans. Entre ces deux extrêmes, la situation de trois adolescents, entre amours contrariés et embrouilles minables, illustre parfaitement le paradigme de la "génération sacrifiée".
Pourtant, c'est là tout l'intérêt de cette BD que de réussir à rendre attachants ces adolescents qui, malgré un horizon (linguistique, culturel,...) limité, ne sont pas encore devenus cyniques. Mais la conclusion sans concession enlève toute lueur d'espoir sur la capacité des protagonistes à résister dans un environnement dépourvu d'humanité.
De fait, il est clair que la vision de l'auteur est sans doute trop sombre, trop dure, sur le quotidien des jeunes des cités. Le graphisme presque minimaliste, la colorisation sinistre, en rajoutent d'ailleurs, et participent à l'ambiance.
Mais la sincérité de la démarche, ainsi que la crédibilité des dialogues, des situations, et de l'histoire en général, font de cet album une réussite, malgré une fin qui laisse quelque peu le lecteur sur sa faim.
Voici un album qui commence par l'enfance de Nine, Virginie officiellement mais il y a trop de iii, et poursuit sur son adolescence et ses premiers émois sentimentaux. Au début je pensai passées les premières pages au langage un peu fleuri, avoir le droit à de l'autobio pure et dure (mon premier bisou, premier roulage de pelle, première fois etc.) avec un dessin noir et blanc pas trop léché qui va bien chez l'éditeur Ego comme X. Notez également le titre poétique, "le goût du paradis", ça en jette.
En fin de compte, j'ai plutôt apprécié ce récit d'amitié avec Nanou, entre autres, la voisine de la barre d'immeuble d'en face, de comparaison et de rivalité entre filles, l'ambiance des premières boums. Virginie n'apprécie pas son corps naissant de femme, se demande quand elle aura enfin ses règles et n'aime pas son allure "fille à papa première de la classe". En plus elle vit dans le 93 dans un collège pas forcément facile où elle est cataloguée, ce qui ne l'empêche pas d'être parfois confrontée à la violence des bagarres.
On retrouve les scènes qui sentent le vécu avec la famille, l'auteure est de 1981 complètement dans ma génération et je me reconnais parfois dans ces récits même si je suis de "l'autre côté" (car oui je suis un garçon) et que j'ai fait ma scolarité dans un collège de province tout à fait calme où 99% des élèves étaient blancs.
Une fois écrites ces lignes, je lis que ce one-shot est dans la sélection du prochain festival d'Angoulême, peut-être un prix à venir donc.
A lire et j'espère une suite.
Je viens de le lire, et oh my god !!!! Quelle claque, j'ai lu beaucoup de nouveautés ces derniers mois, et c'est la première qui me laisse sans voix !
Scénario terriblement efficace, de la première à la dernière page on est plongé dans le bouquin. Pas moyen de décrocher, il y a de nombreux rebondissements, c'est super fluide, bref que du bon. Un super scénario, accompagné d'un dessin et d'un découpage tout aussi fluide.
Bref, la grosse claque inattendue de l'année, la BD n'était pas sur ma liste d'achat mais je me suis laissé tenter et j'ai bien fait :)
Félicitation aux auteurs et continuez ainsi, c'est du bon boulot. Vivement le tome 2, je place déjà la série dans mes favorites :)
Un dernier mot, ACHETEZ-LE, C'EST DE LA BOMBE ;)
Enfin ! Le plus enthousiasmant des blogs BD (http://www.chicou-chicou.com) est édité en BD, qui plus est dans la très belle collection Shampooing des éditions Delcourt ! Et c'est un véritable régal que de se replonger dans ce fascinant exercice de style que sont les aventures des Chicou-chicous...
Pour ceux qui l'ignorent encore, les chicou-chicous sont les alter-egos de papier de jeunes auteurs de BD plus ou moins connus. Ainsi, derrière Ella, Claude, Frédé, Juan et Fern se cachent en réalité Boulet, Aude Picault, Domitille Collardey, Lisa Mandel et Erwan Surcouf. Ils se sont amusés pendant quelques années à improviser des aventures pour leurs personnages : l'un d'eux débutait une aventure en quelques cases, et chacun prenait la suite de l'aventure selon l'inspiration du moment.
Et quelle inspiration ! Jamais elle ne faiblit, et quels que soient les méandres suivis par ce délire collectif, il reste toujours cohérent, toujours drôle, souvent même poétique, à travers de magnifiques envolées graphiques qui semblent suspendre le temps du récit en un instant de grâce sublime.
Cette qualité constante, toujours tirée vers le haut, est due essentiellement aux contributions de Boulet (Ella) et Aude Picault (Claude), qui signent les interventions les plus remarquables (et les plus nombreuses, de loin). Car, même si les autres contributeurs n'ont en rien à rougir de leurs cases, le talent de ces deux là crève littéralement le papier : talent à la fois graphique, humoristique, narratif... rarement expérimentation a été à ce point parfaite.
C'est dans chicou-chicou que j'ai découvert le fabuleux coup de crayon d'Aude Picault (Papa, Moi je, Eva, ...), et c'est à mon sens sa meilleure BD à ce jour. Elle crée avec Claude un personnage très original, et vraiment intéressant : jeune fille au physique peu engageant, cynique, cruelle et dépressive, et très attachante.
Quant à Boulet, il est déjà très connu sur la toile de par son blog (Notes). Mais il est néanmoins impressionnant de voir avec quelle facilité il se glisse dans la peau de la jeune geekette haute comme trois pommes qu'est Ella.
Pour moi, le blog des chicou-chicou est culte et mérite 5 étoiles sans hésitations. Mais cet album ne donne qu'un aperçu partiel de leurs aventures... Même si la saison 1 comportait les défauts de rodages, elle comportait des morceaux d'anthologie... Et même la saison 2 n'est présentée que partiellement dans cette album. C'était sans doute inévitable (l'album est déjà un sacré pavé !), mais du coup je baisse un peu ma note.
La "Croix de Cazenac" raconte l’histoire d’une famille d’agents secrets durant la Première Guerre Mondiale à la manière un peu des "Maîtres de l'Orge". Mais ce n'est pas seulement la guerre franco-prussienne qui est abordée mais d'autres aspects du conflit comme la rivalité franco-anglaise concernant les colonies au Moyen-Orient. Le récit va prendre de plus en plus de la dimension à mesure qu'on avance.
Les décors sont magnifiques (la Suisse, Saint-Petersbourg, les tranchées du Nord, le Nil…). Un dessin absolument magnifique de Stalner avec des lignes fluides et précises. La physionomie des personnages est absolument remarquable. Les jeux de couleurs et de lumières viennent contribuer à l'ambiance un peu mystique qui plane au dessus de nos héros. On retrouve d'ailleurs avec bonheur le fameux Fabien M. dans un rôle totalement inattendu mais secondaire. Le lien entre les séries de Stalner est respecté.
Le héros, Etienne jeune provincial idéaliste, passe trop vite d’un statut de moine débutant à guerrier sanguinaire genre chaman. Des lacunes dans le scénario mais qui sont facilement pardonnables au vu de la qualité de l'ensemble… Il y a 4 cycles en tout: celui de l'ours, du loup, du tigre et de l'aigle. La réunion des 4 sera l'aboutissement de cette histoire. En tout cas, c'est très prenant.
Cette série aura connu 10 tomes que les auteurs Pierre Boisserie et Eric Stalner ont mis 10 ans à concocter. On aura suivi le parcours d'Etienne Cazenac sur tous les continents à la recherche de ces fameuses croix. Le dessinateur est réputé très rapide dans le milieu de la bd car il peut terminer un album en 4 mois. J'admire le travail qu'il abat tout en conservant un haut niveau de qualité afin de satisfaire le lecteur qui ne souhaite pas attendre la suite pendant des années. Cela lui permet également de mener à bien différents projets intéressants (Flor de Luna, Voyageur...).
Au final, la série mélange habilement espionnage, amour et ésotérisme avec des personnages ayant une vraie présence. Une famille, une croix, un destin : la boucle sera bouclée en beauté !
Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4.25/5
Attention, Dumontheuil s'attaque au genre du western... Et en grand fan de l'auteur de Qui a tué l'idiot ?, j'ai été quelque peu surpris, déconcerté par cette série pour finalement l'adorer.
Pourquoi déconcerté ? Tout d'abord, alors qu'il est réputé pour faire partir ces histoires dans tous les sens sans contrainte de pages, Dumontheuil va ici découper son récit en courts chapitres d'environ 3 planches. De plus, passé maître dans l'art de l'absurde, l'auteur freine un peu ses ardeurs dans cet album (le récit étant librement inspiré d'un roman). Si l'absurde est toujours présent, l'histoire reste cohérente ce qui pourra convenir aux lecteurs un peu frileux de l'absurdité.
Pourquoi j'ai adoré ? Et bien parce que c'est Dumontheuil... Faut que je développe ? Bon ok. Tout d'abord, le ton de l'album est irrésistible. La narration par le biais d'une voix off omniprésente est tout simplement sublime. Les mots et expressions utilisés nous mettent vraiment dans l'ambiance western (j'imaginais un bon vieux cow-boy avec sa chique en train de me raconter l'histoire). Ensuite, les dessins de Dumontheuil sont plus fouillés que dans ces précédents albums n'usant pas de couleurs directes. Mais surtout, Dumontheuil a fait appel à une coloriste, Isabelle Merlet qui va donner un ton et embellir l'album (comparé à La femme floue, le résultat est bien plus chaleureux).
L'histoire souffre parfois de quelques longueurs, abusant parfois de quelques flash back qui ne font pas avancer la trame principale. Mais dans la mesure où ceux-ci sont souvent drôles et bien exploités, on en tient pas trop rigueur. L'ensemble est donc assez jouissif, drôle et maîtrisé. Un très bon Dumontheuil.
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Sur les Terres d'Horus
J'ai beaucoup aimé cette Bd où l'on plonge dans le monde de l'Egypte antique avec ses monuments grandioses, sa religion faite de Dieux mystérieux, son histoire épique et sa société singulière, ses rites ancestraux. Le concept d'un genre à la Agatha Christie à l'époque des Pharaons était bien tentant. Le dessin qui semble épuré retranscrit bien la beauté des paysages (mais pas des personnages curieusement). On s'y croirait réellement sur les bords du Nil. Les couleurs pastels sont employées judicieusement pour recréer toute une ambiance. Ce que j'ai moins aimé, c'est le côté encyclopédie répétitive qui me semble un tout petit peu académique même si c'est nécessaire à la compréhension de l'histoire. On est quand même loin d'un sirupeux Jacques Martin! En tout cas, la retranscription des moeurs et de la vie de cette société égyptienne me semble parfaite. Cela fait de cette série l'une des plus réussies sur cette époque antique qui reste difficile à appréhender. Le troisième diptyque rompt un peu avec les "enquêtes policières" du début en privilégiant l'aventure à la découverte du monde babylonien. Des lecteurs regretteront ce choix car ce qui faisait justement l'originalité de cette BD. J'attends cependant la suite avec impatience afin de savoir le secret que cachent les mystérieuses statues de l'héroïne (au nom imprononçable de Meresankh). Le 7ème tome nous ramène sur les bords du Nil. On va enfin en apprendre un peu plus au détour d'une nouvelle enquête sur fond de puissance grandissante des prêtres face au pouvoir du grand pharaon Ramsès II. Cependant, on voit déjà se pointer la fin de cette belle aventure historique qui ne comportera que 8 tomes. Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
Pierre qui roule
Encore un bon tome dans cette collection après l'excellent Shutter Island. Le scénario est un régal. Les difficultés de la bande de malfrats devant récupérer leur pierre précieuse sont nombreuses. Elles s'enchaînent proprement et simplement. Tout coule de source. Les plans élaborés sont efficaces mais la malchance les poursuit. C'est plaisant à lire, on en perd la notion de temps. Le dessin correspond bien au style du récit, la colorisation est quant à elle parfois baveuse voir étrange. Mais le défaut principal, est l'absence de fond blanc pour les bulles. On devine la case en arrière plan et en flouté. Cela rend parfois difficile la lecture. J'ai passé un très bon moment, la note de 4/5 n'est pas volée.
Enchaînés
J'aime beaucoup de rythme du scénario des deux premiers tomes de cette série. Pas moyen de s'ennuyer ! La vie des 4 personnages principaux s'imbriquent et s'enchaînent sans quasiment de temps morts. Le dessin est de qualité acceptable et la couleur est sans surprises. Malgré la pauvreté du traitement des personnages et le manque d'originalité dans les scènes critiques, je ne sais pas où le scénariste va nous mener et donc j'ai envie de lire la suite.
Criminal
Cela fait longtemps que je n'avais pas lu une histoire aussi prenante. Je ne connaissais pas les récits de Brubaker mais c'est déjà pour moi une référence du polar. La narration est très bien menée, c'est le genre d'histoire qui captive de la première page à la dernière. On retrouve des "gueules", des types pas toujours recommandables qui feraient peur à leur mère, des flics ripoux, des gangs et des braquages. Une tonne d'ingrédients qui font des recettes qui marchent bien dans cette série. Dans le tome 2 on retrouve les mêmes quartiers, le rade sombre du coin avec son barman et d'autres personnages vus dans le premier tome, mais les histoires sont tout à fait indépendantes. Le scénariste assure une très bonne cohérence. Le tome 2 est du même niveau que le premier, d'où la hâte de lire encore des histoires aussi bien maîtrisées à l'avenir. Le dessin et les cadrages, l'ambiance sombre, tout cela participe à l'immersion dans cet univers. Série policière de tout premier plan, très recommandé aux amateurs.
Le bloc
Le thème des "cités difficiles" n'est pas nouveau en bande-dessinée. Souvent abordé sous l'angle de la dérision (Les Banlieuzards), du misérabilisme (Le Sourire du clown) ou même de "la banlieue ce n'est pas ce que vous croyez", rares sont les auteurs à avoir pourtant tenté de décortiquer les relations entre ceux que l'imagerie populaire catalogue désormais sous le vocable péjoratif de "jeunes de banlieue". Pour ce faire, Alexis de Raphaelis recentre son histoire sur l'essentiel: unité de lieu (barres HLM), unité d'action, et unité de personnages (une douzaine environ). Les clivages générationnels sont censés mettre en relief l'aliénation qu'exerce peu à peu la "cité" sur les esprits et les coeurs: la joie de vivre innocente qu'ont encore les enfants s'oppose ainsi à la dureté et à la brutalité des "grands" de plus de vingt ans. Entre ces deux extrêmes, la situation de trois adolescents, entre amours contrariés et embrouilles minables, illustre parfaitement le paradigme de la "génération sacrifiée". Pourtant, c'est là tout l'intérêt de cette BD que de réussir à rendre attachants ces adolescents qui, malgré un horizon (linguistique, culturel,...) limité, ne sont pas encore devenus cyniques. Mais la conclusion sans concession enlève toute lueur d'espoir sur la capacité des protagonistes à résister dans un environnement dépourvu d'humanité. De fait, il est clair que la vision de l'auteur est sans doute trop sombre, trop dure, sur le quotidien des jeunes des cités. Le graphisme presque minimaliste, la colorisation sinistre, en rajoutent d'ailleurs, et participent à l'ambiance. Mais la sincérité de la démarche, ainsi que la crédibilité des dialogues, des situations, et de l'histoire en général, font de cet album une réussite, malgré une fin qui laisse quelque peu le lecteur sur sa faim.
Le Goût du paradis
Voici un album qui commence par l'enfance de Nine, Virginie officiellement mais il y a trop de iii, et poursuit sur son adolescence et ses premiers émois sentimentaux. Au début je pensai passées les premières pages au langage un peu fleuri, avoir le droit à de l'autobio pure et dure (mon premier bisou, premier roulage de pelle, première fois etc.) avec un dessin noir et blanc pas trop léché qui va bien chez l'éditeur Ego comme X. Notez également le titre poétique, "le goût du paradis", ça en jette. En fin de compte, j'ai plutôt apprécié ce récit d'amitié avec Nanou, entre autres, la voisine de la barre d'immeuble d'en face, de comparaison et de rivalité entre filles, l'ambiance des premières boums. Virginie n'apprécie pas son corps naissant de femme, se demande quand elle aura enfin ses règles et n'aime pas son allure "fille à papa première de la classe". En plus elle vit dans le 93 dans un collège pas forcément facile où elle est cataloguée, ce qui ne l'empêche pas d'être parfois confrontée à la violence des bagarres. On retrouve les scènes qui sentent le vécu avec la famille, l'auteure est de 1981 complètement dans ma génération et je me reconnais parfois dans ces récits même si je suis de "l'autre côté" (car oui je suis un garçon) et que j'ai fait ma scolarité dans un collège de province tout à fait calme où 99% des élèves étaient blancs. Une fois écrites ces lignes, je lis que ce one-shot est dans la sélection du prochain festival d'Angoulême, peut-être un prix à venir donc. A lire et j'espère une suite.
Jason Brice
Je viens de le lire, et oh my god !!!! Quelle claque, j'ai lu beaucoup de nouveautés ces derniers mois, et c'est la première qui me laisse sans voix ! Scénario terriblement efficace, de la première à la dernière page on est plongé dans le bouquin. Pas moyen de décrocher, il y a de nombreux rebondissements, c'est super fluide, bref que du bon. Un super scénario, accompagné d'un dessin et d'un découpage tout aussi fluide. Bref, la grosse claque inattendue de l'année, la BD n'était pas sur ma liste d'achat mais je me suis laissé tenter et j'ai bien fait :) Félicitation aux auteurs et continuez ainsi, c'est du bon boulot. Vivement le tome 2, je place déjà la série dans mes favorites :) Un dernier mot, ACHETEZ-LE, C'EST DE LA BOMBE ;)
Chicou Chicou
Enfin ! Le plus enthousiasmant des blogs BD (http://www.chicou-chicou.com) est édité en BD, qui plus est dans la très belle collection Shampooing des éditions Delcourt ! Et c'est un véritable régal que de se replonger dans ce fascinant exercice de style que sont les aventures des Chicou-chicous... Pour ceux qui l'ignorent encore, les chicou-chicous sont les alter-egos de papier de jeunes auteurs de BD plus ou moins connus. Ainsi, derrière Ella, Claude, Frédé, Juan et Fern se cachent en réalité Boulet, Aude Picault, Domitille Collardey, Lisa Mandel et Erwan Surcouf. Ils se sont amusés pendant quelques années à improviser des aventures pour leurs personnages : l'un d'eux débutait une aventure en quelques cases, et chacun prenait la suite de l'aventure selon l'inspiration du moment. Et quelle inspiration ! Jamais elle ne faiblit, et quels que soient les méandres suivis par ce délire collectif, il reste toujours cohérent, toujours drôle, souvent même poétique, à travers de magnifiques envolées graphiques qui semblent suspendre le temps du récit en un instant de grâce sublime. Cette qualité constante, toujours tirée vers le haut, est due essentiellement aux contributions de Boulet (Ella) et Aude Picault (Claude), qui signent les interventions les plus remarquables (et les plus nombreuses, de loin). Car, même si les autres contributeurs n'ont en rien à rougir de leurs cases, le talent de ces deux là crève littéralement le papier : talent à la fois graphique, humoristique, narratif... rarement expérimentation a été à ce point parfaite. C'est dans chicou-chicou que j'ai découvert le fabuleux coup de crayon d'Aude Picault (Papa, Moi je, Eva, ...), et c'est à mon sens sa meilleure BD à ce jour. Elle crée avec Claude un personnage très original, et vraiment intéressant : jeune fille au physique peu engageant, cynique, cruelle et dépressive, et très attachante. Quant à Boulet, il est déjà très connu sur la toile de par son blog (Notes). Mais il est néanmoins impressionnant de voir avec quelle facilité il se glisse dans la peau de la jeune geekette haute comme trois pommes qu'est Ella. Pour moi, le blog des chicou-chicou est culte et mérite 5 étoiles sans hésitations. Mais cet album ne donne qu'un aperçu partiel de leurs aventures... Même si la saison 1 comportait les défauts de rodages, elle comportait des morceaux d'anthologie... Et même la saison 2 n'est présentée que partiellement dans cette album. C'était sans doute inévitable (l'album est déjà un sacré pavé !), mais du coup je baisse un peu ma note.
La Croix de Cazenac
La "Croix de Cazenac" raconte l’histoire d’une famille d’agents secrets durant la Première Guerre Mondiale à la manière un peu des "Maîtres de l'Orge". Mais ce n'est pas seulement la guerre franco-prussienne qui est abordée mais d'autres aspects du conflit comme la rivalité franco-anglaise concernant les colonies au Moyen-Orient. Le récit va prendre de plus en plus de la dimension à mesure qu'on avance. Les décors sont magnifiques (la Suisse, Saint-Petersbourg, les tranchées du Nord, le Nil…). Un dessin absolument magnifique de Stalner avec des lignes fluides et précises. La physionomie des personnages est absolument remarquable. Les jeux de couleurs et de lumières viennent contribuer à l'ambiance un peu mystique qui plane au dessus de nos héros. On retrouve d'ailleurs avec bonheur le fameux Fabien M. dans un rôle totalement inattendu mais secondaire. Le lien entre les séries de Stalner est respecté. Le héros, Etienne jeune provincial idéaliste, passe trop vite d’un statut de moine débutant à guerrier sanguinaire genre chaman. Des lacunes dans le scénario mais qui sont facilement pardonnables au vu de la qualité de l'ensemble… Il y a 4 cycles en tout: celui de l'ours, du loup, du tigre et de l'aigle. La réunion des 4 sera l'aboutissement de cette histoire. En tout cas, c'est très prenant. Cette série aura connu 10 tomes que les auteurs Pierre Boisserie et Eric Stalner ont mis 10 ans à concocter. On aura suivi le parcours d'Etienne Cazenac sur tous les continents à la recherche de ces fameuses croix. Le dessinateur est réputé très rapide dans le milieu de la bd car il peut terminer un album en 4 mois. J'admire le travail qu'il abat tout en conservant un haut niveau de qualité afin de satisfaire le lecteur qui ne souhaite pas attendre la suite pendant des années. Cela lui permet également de mener à bien différents projets intéressants (Flor de Luna, Voyageur...). Au final, la série mélange habilement espionnage, amour et ésotérisme avec des personnages ayant une vraie présence. Une famille, une croix, un destin : la boucle sera bouclée en beauté ! Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4.25/5
Big Foot
Attention, Dumontheuil s'attaque au genre du western... Et en grand fan de l'auteur de Qui a tué l'idiot ?, j'ai été quelque peu surpris, déconcerté par cette série pour finalement l'adorer. Pourquoi déconcerté ? Tout d'abord, alors qu'il est réputé pour faire partir ces histoires dans tous les sens sans contrainte de pages, Dumontheuil va ici découper son récit en courts chapitres d'environ 3 planches. De plus, passé maître dans l'art de l'absurde, l'auteur freine un peu ses ardeurs dans cet album (le récit étant librement inspiré d'un roman). Si l'absurde est toujours présent, l'histoire reste cohérente ce qui pourra convenir aux lecteurs un peu frileux de l'absurdité. Pourquoi j'ai adoré ? Et bien parce que c'est Dumontheuil... Faut que je développe ? Bon ok. Tout d'abord, le ton de l'album est irrésistible. La narration par le biais d'une voix off omniprésente est tout simplement sublime. Les mots et expressions utilisés nous mettent vraiment dans l'ambiance western (j'imaginais un bon vieux cow-boy avec sa chique en train de me raconter l'histoire). Ensuite, les dessins de Dumontheuil sont plus fouillés que dans ces précédents albums n'usant pas de couleurs directes. Mais surtout, Dumontheuil a fait appel à une coloriste, Isabelle Merlet qui va donner un ton et embellir l'album (comparé à La femme floue, le résultat est bien plus chaleureux). L'histoire souffre parfois de quelques longueurs, abusant parfois de quelques flash back qui ne font pas avancer la trame principale. Mais dans la mesure où ceux-ci sont souvent drôles et bien exploités, on en tient pas trop rigueur. L'ensemble est donc assez jouissif, drôle et maîtrisé. Un très bon Dumontheuil.