Welcome to Hope, bienvenue à Ploucland...
Ce petit village perdu au fin fond du Kansas à des dizaines de miles de la première ville à tout pour plaire. Des bons paysans du cru, des champs de maïs à perte de vue, de vrais péquenauds à tous les coins de rues, des notables (banquier, shérif...,) tous aussi véreux les uns que les autres, des jeunes filles (serveuses en général) qui rêvent de quitter ce trou perdu, et enfin, évidement, son étranger de passage dans le coin.
La lente immersion dans ce décor est réussie à tous les points, les personnages font évidemment clichés mais on ne tombe pas dans le caricatural, ils sont juste "comme il faut". Le cadre est terrible, on s'y croirait. L'histoire qui si au départ à un petit air de déjà-vu (l'étranger qui se retrouve bloqué dans ce bled paumé) prend une tournure plutôt inattendue à la fin du tome 1. Excellent, ça fait même un peu froid dans le dos. La suite n'est pas si originale mais vraiment prenante et savamment dosée. L'histoire est à la fois rythmée et bien équilibrée entre les 3 tomes. On à l'impression que nos héros n'arriveront jamais à quitter ce putain de village.
J'ai également beaucoup apprécié le final et le dessin. Réaliste, détaillé, précis, et aux couleurs bien agréables.
Bref, que du bon, j'ai enchaîné les 3 tomes. Un grand moment de lecture, qui pourrait prétendre à une étoile de plus lors d'une relecture. J'aime ce type d'histoire et on n'est pas loin d'avoir un des must du genre.
Voici une lecture à laquelle je ne me serais pas risqué si l’on ne m’avait pas offert l’objet. Et j’aurais réellement manqué quelque chose.
Œuvre bizarre, car bd sans paroles, sans même le moindre petit texte, « Là où vont nos Pères » traite d’un sujet international (l’émigration et la difficulté d’insertion) avec énormément d’intelligence.
Postulat de départ : comment se faire comprendre de personnes totalement étrangères à notre langue et à nos coutumes ?
Réponse évidente : en dessinant.
Par conséquent : comment faire comprendre le désarroi d’un immigrant dans cette situation ?
Réponse tout aussi évidente : en dessinant.
Le résultat final est extrêmement troublant car nous sommes confrontés aux mêmes difficultés que le héros de ce récit. Certaines visions nous enchantent, d’autres nous effrayent, toutes nous intriguent. Et parfois, il nous faut l’avouer, nous ne sommes pas sûr d’avoir bien compris le message délivré malgré tout les talents d’illustrateur de l’auteur. Cette dernière situation est toutefois très rare car Shaun Tan maîtrise très bien son récit.
Au niveau graphique, nous avons droit à du haut de gamme à mi-chemin entre les gravures de la fin du XIXème siècle et les tableaux de Paul Delvaux, le tout en couleurs sépia du plus bel effet. L’auteur a opté pour des « arrêts sur image ». Le dessin semble donc figé, ce qui n’en favorise pas le dynamisme mais nous incite à nous y attarder.
En résumé : une œuvre atypique, intelligente et courageuse qui mérite d’être lue, mais pas vraiment le genre de récit divertissant, amusant ou dynamique dans lequel je me replongerai à la première occasion, histoire de me changer les idées, car cet objet nécessite de la part du lecteur une démarche profondément impliquante.
Je n'en conseillerais donc pas l'achat, mais bien la location (et plus si affinité).
Voilà un album jeunesse tout ce qu'il y a de sympathique. Relativement vite lu, il ne manque pourtant ni de charme, ni d'humour, ni d'un soupçon de poésie.
Le dessin est dans un style simple qui n'aurait pas suffi à me convaincre à lui seul. Mais il est très joliment mis en couleurs et il en ressort tout à fait agréable à lire et à observer.
C'est l'histoire d'un homme et de son chat qui partent en vacances en voiture. Mais face aux embouteillages sur le chemin du Lavandou, ils prennent un raccourci par une petite route qui soudainement fait un virage à 90°... vers le ciel. Et c'est ainsi que la petite voiture prend la direction de l'espace, zigzagant entre les étoiles et les planètes, avant d'arriver sur la plage de Vénus. Et là, une autre vacancière et son animal de compagnie vont passer leurs vacances avec nos deux héros.
C'est mignon et souvent drôle. La bouille du chat, Georges, est très réussie. C'est lui l'élément comique du récit, tandis que le héros et sa compagne vénusienne jouent plutôt la carte du romantisme. Plaisant à parcourir, cet album m'a aussi bien fait rire par sa chute.
C'est un récit jeunesse qui se lit un peu vite et qui est essentiellement destiné aux enfants, mais il est très agréable et plaira probablement aussi aux adultes.
J'ai mis fantastique comme genre, mais le vrai genre serait un mélange d'horreur et de thriller que ne renierait pas l'auteur de Monster ! J'ai tout de suite accroché à l'histoire, alors que j'avais emprunté ces deux tomes sans trop savoir à quoi m'attendre.
L'enquête que mène Koh-hyuk m'a tenu en haleine du début à la fin. De plus, l'histoire s'enrichit progressivement car on a droit au point de vue d'autres personnes. Il y a aussi des retours en arrière, car chaque fois qu'on a le point de vue d'un autre personnage, cela commence quand il est indirectement impliqué dans l'affaire.
En revanche, les dernières pages m'ont paru un peu nulles. Je ne sais pas trop pourquoi, mais je les ai trouvées sans intérêt. Heureusement que ce n'est pas le cas du dénouement !
Je commence à me faire aux couleurs informatisées un peu artificielles et froides, il le faut bien si je ne veux pas passer à côté de bon scénarios comme celui-ci. Car si le dessin m'a plu les couleurs elles sont glaciales ! Le titre est moyen, pour ne pas dire… mauvais, il m'a fait penser à une bd pour adolescents à la découverte de leur corps. Voilà tout ce qui fâche est dit…, passons maintenant à l'excellence.
Oui, le scénario est excellent. Le premier tome m'a fait penser à du Morvan pour son originalité et le deuxième à Téhy pour l'action bien menée, d'autant plus que la couverture de ce dernier tome ressemble à l'une de la série Yiu. Deux maîtres de la bd ! "Ceci est mon corps" est du même niveau.
Le postulat de départ est peut-être un peu tiré par les cheveux, certes, mais tout à fait crédible. D'ailleurs c'est un bd d'anticipation, on ne peut qu'y adhérer. La façon subtile dont Damien Marie nous fait entrer dans cet univers donne à cette bd tout son réalisme. Le monde dans lequel évoluent les personnages est bien développé, tout se tient, tout reste logique et les événements s'enchaînent naturellement.
La narration est souvent caustique, parfois méchante. Les personnages sont égoïstes et égocentriques, mais beaucoup de gens ne le sont-ils pas ? Souvent cachés sous une chape de fausse modestie. J'aime ce ton réaliste et direct donné à la psychologie des personnages, qui prend ici toute sa valeur dans ce monde où les privilégiés se foutent royalement de ceux qui n'ont rien. Le tout nous est servi sans leçon de morale, superbement jouissif.
Le deuxième tome est nettement plus axé sur l'action, et nous entraîne dans une course poursuite pour la survie extrêmement palpitante. La fin de ce premier cycle m'a laissé totalement affamée, les doigts crispés sur la bd, et je vous passerai tous les vilains mots que j'ai prononcés, frustrée de ne pas avoir la suite immédiatement !
Certaines bd, nous les lisons une fois et puis, ne les regardons plus.
Oubliées dans une bibliothèque ou alors données.....
Mais il est d'autres bd que nous ne pouvons sans cesse lire maintes et maintes fois.
"Trois ombres" fait parti de ces livres que je ne me lasse guère de relire.
Je crois l'avoir lu au moins 5 fois depuis que je l'ai acheté.
Certes, le dessin de Cyril Pedrosa, auteur que je ne connaissais pas, est dynamique, fluide et très expressif mais ce qui fait la force de cet opus reste certainement le scénario.
Un regard sur la fatalité, sur le destin et la camarde....une parabole qui sur 268 pages, nous entraine vers un étrange voyage, dont nul ne peut rester indifférent.
Malgré certaines longueurs dans le récit (notamment la traversée), Pedrosa a signé là une oeuvre magistrale et poignante qui mérite vraiment le détour.
« Sept Missionnaires » est le seul album de la collection Sept que j’ai lu. La faute à son scénariste: Alain Ayroles. Après « Garulfo » et « De Cape et de Crocs », il est normal de sauter sur tout ce qui porte son nom.
J’ai été agréablement surpris par ce one-shot qui réussit le pari de présenter une histoire intéressante et des personnages attachants. On suit avec beaucoup d’intérêt les péripéties de ces 7 moines déjantés dans leur tentative d’évangéliser une tribu de Vikings. Chacun des moines incarne un des sept péchés capitaux, ce qui donne lieu à bien des situations humoristiques. Le scénario est solide et chaque page est utilisée à bon escient pour faire de ce one-shot un petit indispensable en puissance !
Les dessins collent parfaitement à l’histoire et lui donnent une dimension guillerette et légère, sentiment renforcé par les couleurs lumineuses. Je ne connaissais pas Critone, mais il a du talent, c’est certain. Les trognes de ses personnages servent à merveille l’humour du scénariste et les rendent attachants.
Au final, on a ici une histoire de qualité servie par de très beaux dessins. Idéal pour tous ceux qui recherchent de l’aventure et de l’humour, la marque de fabrique d’Ayroles ! Malgré un nombre restreint de pages, l’histoire est bien développée et réunit tout ce qu’on peut attendre d’une bonne BD.
Le premier album que je lis de Chabouté est une bien belle surprise! Ce gros pavé de plus de 300 pages sur la vie d’un pauvre homme isolé dans son phare pourrait faire peur au premier abord, mais il mérite réellement que l’on s’y attarde !
Malgré son nombre élevé de pages, « Tout seul » se lit très vite car les dialogues sont presque inexistants. Mais comment pourrait-il en être autrement de toute façon ? Le personnage principal a vécu toute sa vie dans son phare, sans aucun contact avec le monde extérieur si ce n’est grâce à un dictionnaire. L’album est superbement mis en scène par l’auteur, qui retranscrit ce sentiment de solitude de fort belle manière. Le personnage principal ainsi que celui du jeune marin sont extrêmement attachants. Nous sommes mis en position de voyeurs privilégiés pour observer la vie routinière de « Tout seul », comme les gens le surnomment. Cette routine est d’ailleurs bien explicitée dans la mise en scène elle-même. L’auteur fait toujours preuve d’une grande pudeur envers ce personnage pour le moins malchanceux, et l’empathie naît avant même qu’on ait rencontré ce dernier.
Les dessins de Chabouté sont très jolis. J’ai pris plaisir à voyager dans ses cases qui respirent le grand large. A aucun moment je n’ai ressenti de baisse de régime dans le dessin, alors que l’album a parfois dû être répétitif et long à dessiner. Le noir et blanc est superbe et bien utilisé.
« Tout seul » est donc une œuvre d’une grande finesse, dont je conseille la découverte. J’ai trouvé cet album fascinant et l’ai lu d’une traite, presque sans jamais décrocher. Malgré le sujet intimiste j’ai parfois éprouvé un sentiment de grande aventure, une invitation au voyage, ce qui est un tour de force vu que l’intégralité du bouquin se déroule dans et autour d’un phare. Malgré son prix bien trop élevé, cet album est à posséder.
Après lecture du deuxième tome d’Antarès, je dois admettre que les mondes créés par Leo me fascinent toujours autant. Sans encore atteindre le niveau d’Aldébaran ou de Bételgeuse, ce troisième cycle commence pour moi de fort belle manière.
Pas de grande surprise au niveau du dessin, c’est du Leo. On peut toujours lui reprocher un certain manque de mouvement, de dynamisme, surtout au niveau des personnages, mais cela ne m’a jamais dérangé et je trouve ses planches toujours aussi agréables à regarder. Il est un peu dommage que jusqu’à présent il n’y ait pas eu de bestiole réellement inoubliable. C’est secondaire je le sais, mais c’est un petit plaisir coupable auquel on s’attend normalement en ouvrant un tel album. Un bon point pour la colorisation très réussie.
Quant à l’histoire, j’ai lu ces deux premiers volumes avec beaucoup d’intérêt. L’histoire met du temps à démarrer (les personnages principaux n’arrivent sur Antarès qu’en cours de tome 2) et il ne se passe pas grand-chose, mais il y a un petit quelque chose que je ne saurais expliquer qui rend la lecture passionnante. Le seul défaut est que ça se lit trop vite et que l’attente sera longue pour la suite !
Au final, ce troisième cycle des mondes d’Aldébaran commence bien. Je me rends compte que j’ai énuméré pas mal de défauts mais je lui mets un 4/5, car j’ai pris beaucoup de plaisir à la lecture. Une série à suivre assurément, dont la suite sera je l’espère à la hauteur.
Quelle claque !!!
Je n'ai pas souvenir d'avoir lu une BD aussi bouleversante.
Je connaissais très mal cette page noire de l'histoire.
Il n'y a pas de mots pour décrire ces horreurs.
Ce one shot arrive pourtant à retranscrire ce qu'il s'est passé par le biais de quelques personnages.
Le lecteur n'est pas épargné par les images, la vérité devant être dite, certains passages sont difficiles.
Le dessin est agréable avec ses nuances de gris très douces. Mais la forme n'est pas la priorité contrairement au contenu.
Le seul reproche que j'ai trouvé à cette BD est le manque de fluidité à certains moments, on passe d'un personnage à un autre sans crier gare, cela m'a parfois dérouté.
Sinon c'est parfait, le prix compris : 9,50 euros.
Pour ceux qui ne cherchent que le divertissement dans une BD, il est préférable de passer son chemin, pour les autres l'achat est indispensable.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Welcome to Hope
Welcome to Hope, bienvenue à Ploucland... Ce petit village perdu au fin fond du Kansas à des dizaines de miles de la première ville à tout pour plaire. Des bons paysans du cru, des champs de maïs à perte de vue, de vrais péquenauds à tous les coins de rues, des notables (banquier, shérif...,) tous aussi véreux les uns que les autres, des jeunes filles (serveuses en général) qui rêvent de quitter ce trou perdu, et enfin, évidement, son étranger de passage dans le coin. La lente immersion dans ce décor est réussie à tous les points, les personnages font évidemment clichés mais on ne tombe pas dans le caricatural, ils sont juste "comme il faut". Le cadre est terrible, on s'y croirait. L'histoire qui si au départ à un petit air de déjà-vu (l'étranger qui se retrouve bloqué dans ce bled paumé) prend une tournure plutôt inattendue à la fin du tome 1. Excellent, ça fait même un peu froid dans le dos. La suite n'est pas si originale mais vraiment prenante et savamment dosée. L'histoire est à la fois rythmée et bien équilibrée entre les 3 tomes. On à l'impression que nos héros n'arriveront jamais à quitter ce putain de village. J'ai également beaucoup apprécié le final et le dessin. Réaliste, détaillé, précis, et aux couleurs bien agréables. Bref, que du bon, j'ai enchaîné les 3 tomes. Un grand moment de lecture, qui pourrait prétendre à une étoile de plus lors d'une relecture. J'aime ce type d'histoire et on n'est pas loin d'avoir un des must du genre.
Là où vont nos pères
Voici une lecture à laquelle je ne me serais pas risqué si l’on ne m’avait pas offert l’objet. Et j’aurais réellement manqué quelque chose. Œuvre bizarre, car bd sans paroles, sans même le moindre petit texte, « Là où vont nos Pères » traite d’un sujet international (l’émigration et la difficulté d’insertion) avec énormément d’intelligence. Postulat de départ : comment se faire comprendre de personnes totalement étrangères à notre langue et à nos coutumes ? Réponse évidente : en dessinant. Par conséquent : comment faire comprendre le désarroi d’un immigrant dans cette situation ? Réponse tout aussi évidente : en dessinant. Le résultat final est extrêmement troublant car nous sommes confrontés aux mêmes difficultés que le héros de ce récit. Certaines visions nous enchantent, d’autres nous effrayent, toutes nous intriguent. Et parfois, il nous faut l’avouer, nous ne sommes pas sûr d’avoir bien compris le message délivré malgré tout les talents d’illustrateur de l’auteur. Cette dernière situation est toutefois très rare car Shaun Tan maîtrise très bien son récit. Au niveau graphique, nous avons droit à du haut de gamme à mi-chemin entre les gravures de la fin du XIXème siècle et les tableaux de Paul Delvaux, le tout en couleurs sépia du plus bel effet. L’auteur a opté pour des « arrêts sur image ». Le dessin semble donc figé, ce qui n’en favorise pas le dynamisme mais nous incite à nous y attarder. En résumé : une œuvre atypique, intelligente et courageuse qui mérite d’être lue, mais pas vraiment le genre de récit divertissant, amusant ou dynamique dans lequel je me replongerai à la première occasion, histoire de me changer les idées, car cet objet nécessite de la part du lecteur une démarche profondément impliquante. Je n'en conseillerais donc pas l'achat, mais bien la location (et plus si affinité).
Vacances sur Vénus
Voilà un album jeunesse tout ce qu'il y a de sympathique. Relativement vite lu, il ne manque pourtant ni de charme, ni d'humour, ni d'un soupçon de poésie. Le dessin est dans un style simple qui n'aurait pas suffi à me convaincre à lui seul. Mais il est très joliment mis en couleurs et il en ressort tout à fait agréable à lire et à observer. C'est l'histoire d'un homme et de son chat qui partent en vacances en voiture. Mais face aux embouteillages sur le chemin du Lavandou, ils prennent un raccourci par une petite route qui soudainement fait un virage à 90°... vers le ciel. Et c'est ainsi que la petite voiture prend la direction de l'espace, zigzagant entre les étoiles et les planètes, avant d'arriver sur la plage de Vénus. Et là, une autre vacancière et son animal de compagnie vont passer leurs vacances avec nos deux héros. C'est mignon et souvent drôle. La bouille du chat, Georges, est très réussie. C'est lui l'élément comique du récit, tandis que le héros et sa compagne vénusienne jouent plutôt la carte du romantisme. Plaisant à parcourir, cet album m'a aussi bien fait rire par sa chute. C'est un récit jeunesse qui se lit un peu vite et qui est essentiellement destiné aux enfants, mais il est très agréable et plaira probablement aussi aux adultes.
Appartement
J'ai mis fantastique comme genre, mais le vrai genre serait un mélange d'horreur et de thriller que ne renierait pas l'auteur de Monster ! J'ai tout de suite accroché à l'histoire, alors que j'avais emprunté ces deux tomes sans trop savoir à quoi m'attendre. L'enquête que mène Koh-hyuk m'a tenu en haleine du début à la fin. De plus, l'histoire s'enrichit progressivement car on a droit au point de vue d'autres personnes. Il y a aussi des retours en arrière, car chaque fois qu'on a le point de vue d'un autre personnage, cela commence quand il est indirectement impliqué dans l'affaire. En revanche, les dernières pages m'ont paru un peu nulles. Je ne sais pas trop pourquoi, mais je les ai trouvées sans intérêt. Heureusement que ce n'est pas le cas du dénouement !
Ceci est mon corps
Je commence à me faire aux couleurs informatisées un peu artificielles et froides, il le faut bien si je ne veux pas passer à côté de bon scénarios comme celui-ci. Car si le dessin m'a plu les couleurs elles sont glaciales ! Le titre est moyen, pour ne pas dire… mauvais, il m'a fait penser à une bd pour adolescents à la découverte de leur corps. Voilà tout ce qui fâche est dit…, passons maintenant à l'excellence. Oui, le scénario est excellent. Le premier tome m'a fait penser à du Morvan pour son originalité et le deuxième à Téhy pour l'action bien menée, d'autant plus que la couverture de ce dernier tome ressemble à l'une de la série Yiu. Deux maîtres de la bd ! "Ceci est mon corps" est du même niveau. Le postulat de départ est peut-être un peu tiré par les cheveux, certes, mais tout à fait crédible. D'ailleurs c'est un bd d'anticipation, on ne peut qu'y adhérer. La façon subtile dont Damien Marie nous fait entrer dans cet univers donne à cette bd tout son réalisme. Le monde dans lequel évoluent les personnages est bien développé, tout se tient, tout reste logique et les événements s'enchaînent naturellement. La narration est souvent caustique, parfois méchante. Les personnages sont égoïstes et égocentriques, mais beaucoup de gens ne le sont-ils pas ? Souvent cachés sous une chape de fausse modestie. J'aime ce ton réaliste et direct donné à la psychologie des personnages, qui prend ici toute sa valeur dans ce monde où les privilégiés se foutent royalement de ceux qui n'ont rien. Le tout nous est servi sans leçon de morale, superbement jouissif. Le deuxième tome est nettement plus axé sur l'action, et nous entraîne dans une course poursuite pour la survie extrêmement palpitante. La fin de ce premier cycle m'a laissé totalement affamée, les doigts crispés sur la bd, et je vous passerai tous les vilains mots que j'ai prononcés, frustrée de ne pas avoir la suite immédiatement !
Trois ombres
Certaines bd, nous les lisons une fois et puis, ne les regardons plus. Oubliées dans une bibliothèque ou alors données..... Mais il est d'autres bd que nous ne pouvons sans cesse lire maintes et maintes fois. "Trois ombres" fait parti de ces livres que je ne me lasse guère de relire. Je crois l'avoir lu au moins 5 fois depuis que je l'ai acheté. Certes, le dessin de Cyril Pedrosa, auteur que je ne connaissais pas, est dynamique, fluide et très expressif mais ce qui fait la force de cet opus reste certainement le scénario. Un regard sur la fatalité, sur le destin et la camarde....une parabole qui sur 268 pages, nous entraine vers un étrange voyage, dont nul ne peut rester indifférent. Malgré certaines longueurs dans le récit (notamment la traversée), Pedrosa a signé là une oeuvre magistrale et poignante qui mérite vraiment le détour.
Sept Missionnaires
« Sept Missionnaires » est le seul album de la collection Sept que j’ai lu. La faute à son scénariste: Alain Ayroles. Après « Garulfo » et « De Cape et de Crocs », il est normal de sauter sur tout ce qui porte son nom. J’ai été agréablement surpris par ce one-shot qui réussit le pari de présenter une histoire intéressante et des personnages attachants. On suit avec beaucoup d’intérêt les péripéties de ces 7 moines déjantés dans leur tentative d’évangéliser une tribu de Vikings. Chacun des moines incarne un des sept péchés capitaux, ce qui donne lieu à bien des situations humoristiques. Le scénario est solide et chaque page est utilisée à bon escient pour faire de ce one-shot un petit indispensable en puissance ! Les dessins collent parfaitement à l’histoire et lui donnent une dimension guillerette et légère, sentiment renforcé par les couleurs lumineuses. Je ne connaissais pas Critone, mais il a du talent, c’est certain. Les trognes de ses personnages servent à merveille l’humour du scénariste et les rendent attachants. Au final, on a ici une histoire de qualité servie par de très beaux dessins. Idéal pour tous ceux qui recherchent de l’aventure et de l’humour, la marque de fabrique d’Ayroles ! Malgré un nombre restreint de pages, l’histoire est bien développée et réunit tout ce qu’on peut attendre d’une bonne BD.
Tout seul
Le premier album que je lis de Chabouté est une bien belle surprise! Ce gros pavé de plus de 300 pages sur la vie d’un pauvre homme isolé dans son phare pourrait faire peur au premier abord, mais il mérite réellement que l’on s’y attarde ! Malgré son nombre élevé de pages, « Tout seul » se lit très vite car les dialogues sont presque inexistants. Mais comment pourrait-il en être autrement de toute façon ? Le personnage principal a vécu toute sa vie dans son phare, sans aucun contact avec le monde extérieur si ce n’est grâce à un dictionnaire. L’album est superbement mis en scène par l’auteur, qui retranscrit ce sentiment de solitude de fort belle manière. Le personnage principal ainsi que celui du jeune marin sont extrêmement attachants. Nous sommes mis en position de voyeurs privilégiés pour observer la vie routinière de « Tout seul », comme les gens le surnomment. Cette routine est d’ailleurs bien explicitée dans la mise en scène elle-même. L’auteur fait toujours preuve d’une grande pudeur envers ce personnage pour le moins malchanceux, et l’empathie naît avant même qu’on ait rencontré ce dernier. Les dessins de Chabouté sont très jolis. J’ai pris plaisir à voyager dans ses cases qui respirent le grand large. A aucun moment je n’ai ressenti de baisse de régime dans le dessin, alors que l’album a parfois dû être répétitif et long à dessiner. Le noir et blanc est superbe et bien utilisé. « Tout seul » est donc une œuvre d’une grande finesse, dont je conseille la découverte. J’ai trouvé cet album fascinant et l’ai lu d’une traite, presque sans jamais décrocher. Malgré le sujet intimiste j’ai parfois éprouvé un sentiment de grande aventure, une invitation au voyage, ce qui est un tour de force vu que l’intégralité du bouquin se déroule dans et autour d’un phare. Malgré son prix bien trop élevé, cet album est à posséder.
Antarès
Après lecture du deuxième tome d’Antarès, je dois admettre que les mondes créés par Leo me fascinent toujours autant. Sans encore atteindre le niveau d’Aldébaran ou de Bételgeuse, ce troisième cycle commence pour moi de fort belle manière. Pas de grande surprise au niveau du dessin, c’est du Leo. On peut toujours lui reprocher un certain manque de mouvement, de dynamisme, surtout au niveau des personnages, mais cela ne m’a jamais dérangé et je trouve ses planches toujours aussi agréables à regarder. Il est un peu dommage que jusqu’à présent il n’y ait pas eu de bestiole réellement inoubliable. C’est secondaire je le sais, mais c’est un petit plaisir coupable auquel on s’attend normalement en ouvrant un tel album. Un bon point pour la colorisation très réussie. Quant à l’histoire, j’ai lu ces deux premiers volumes avec beaucoup d’intérêt. L’histoire met du temps à démarrer (les personnages principaux n’arrivent sur Antarès qu’en cours de tome 2) et il ne se passe pas grand-chose, mais il y a un petit quelque chose que je ne saurais expliquer qui rend la lecture passionnante. Le seul défaut est que ça se lit trop vite et que l’attente sera longue pour la suite ! Au final, ce troisième cycle des mondes d’Aldébaran commence bien. Je me rends compte que j’ai énuméré pas mal de défauts mais je lui mets un 4/5, car j’ai pris beaucoup de plaisir à la lecture. Une série à suivre assurément, dont la suite sera je l’espère à la hauteur.
Medz Yeghern - Le Grand Mal
Quelle claque !!! Je n'ai pas souvenir d'avoir lu une BD aussi bouleversante. Je connaissais très mal cette page noire de l'histoire. Il n'y a pas de mots pour décrire ces horreurs. Ce one shot arrive pourtant à retranscrire ce qu'il s'est passé par le biais de quelques personnages. Le lecteur n'est pas épargné par les images, la vérité devant être dite, certains passages sont difficiles. Le dessin est agréable avec ses nuances de gris très douces. Mais la forme n'est pas la priorité contrairement au contenu. Le seul reproche que j'ai trouvé à cette BD est le manque de fluidité à certains moments, on passe d'un personnage à un autre sans crier gare, cela m'a parfois dérouté. Sinon c'est parfait, le prix compris : 9,50 euros. Pour ceux qui ne cherchent que le divertissement dans une BD, il est préférable de passer son chemin, pour les autres l'achat est indispensable.