Les derniers avis (31877 avis)

Par JJJ
Note: 4/5
Couverture de la série Sleeper
Sleeper

Sleeper est une série qui mériterait d'être un peu plus connue qu'elle ne l'est pour un tas de bonnes raisons. Cette série se déroule dans l'univers Wildstorm tout en étant assez éloignée de la continuité de cet univers pour être accessible au plus grand nombre. Cette série est scénarisée par Ed Brubaker, un maître du polar, même quand il déroule ses sombres intrigues dans un univers SF. La preuve étant que l'on oublie bien vite les super pouvoirs et autres artifices tant l'on est absorbé par l'histoire. L'histoire de Holden Carver : un agent de l'international opérations (que l'on pourrait comparer à la CIA) infiltré dans une organisation criminelle aux ramifications qui semblent infinies. Tao est le maître de cette organisation, un esprit surhumain et retors qui n'a rien à envier à Fu Manchu. Tao est un personnage doté de facultés peu ordinaires mais il est dépourvu d'âme. Capable de lire et manipuler les esprits et doté d'une intelligence sans faille, il fait office de grand méchant charismatique et effrayant. Tao est entouré d'hommes de main fidèles et dangereux, Carver est aujourd'hui l'un d'eux. Ed Brubaker nous narre les aventures de cet homme -une taupe- obligé de commettre les pires exactions, coincé dans la souricière sans moyen d'extraction, un homme qui doute. Un agent double ? Un agent dormant comme le suggère le titre ? Qu'il est bon de lire une histoire d'espionnage de ce calibre, parfaitement ficelée mais facile à suivre, usant des meilleurs artifices pour passionner le lecteur. Et l'auteur n'épargne rien à son personnage, Holden Carver vit sur le fil du rasoir. Ce héros obscur joue à un terrible jeu du chat et de la souris. Bien d'autres personnages étonnants prennent vie dans la série Sleeper, des personnages que l'on apprécie plus pour leurs personnalités travaillées que pour leurs pouvoirs. Même ceux que l'on voit peu comme le comateux John Lynch que l'on devine être un homme presque aussi retors que Tao. Ces gens gravitent dans une histoire à leur mesure, une guerre secrète, connue de peu de monde. Actions et rebondissements sont de la partie, parfois l'histoire use de ficelles un peu visibles mais elles ne sont jamais assez grosses pour être qualifiées de facilités. Sleeper est clairement une œuvre de divertissement, bâtie comme une série TV de qualité très agréable à suivre, alternant les séquences d'action parfaitement maîtrisées et les phases de dialogues jubilatoires. A ceux qui se demandent en lisant ces lignes pourquoi par exemple Tao n'est pas capable de percer à jour le secret de Carver, ou tout simplement pourquoi Authority ne débarque pas mettre un terme aux activités de Tao, Ed Brubaker leur donnera des réponses suffisamment astucieuses pour les contenter. Les vignettes sont remplies d'images par Sean Phillips et son style est très appréciable. Le duo Phillips Brubaker fonctionne carrément très bien. Sans atteindre la qualité d'un cru comme Criminal, œuvre plus brillante mais commise plus tard par le même duo, Sleeper fait partie du haut du panier dans le genre. Sleeper est une série qui se suffit à elle même mais si cela ne suffit pas, les plus curieux pourront s'intéresser à Sleeper - Point Blank, une mini série écrite par Ed Brubaker et dessinée par Colin Wilson qui fait office de prologue luxueux et qui donne quelques informations sur Tao, qui explique pourquoi John Lynch est dans le coma et dans laquelle on aperçoit Holden Carver dans quelques cases. Pour les plus exigeants, un épisode de quelques pages est également paru dans comic box n° 56 (Coup d'état) qui met en scène les personnages de Sleeper et ceux d'Authority, c'est scénarisé par Ed Brubaker et dessiné par Jim Lee. Pour conclure de façon simple : si vous êtes fan d'espionnage, d'intrigues tortueuses, de anti héros et de rebondissements, vous pouvez lire Sleeper. JJJ

28/08/2009 (modifier)
Par Miranda
Note: 4/5
Couverture de la série Mort d'un Banquier
Mort d'un Banquier

J'étais presque sûre d'avoir trouvé ce diptyque sur le site, mais non, j'ai dû tout simplement être attirée par son graphisme dans les rayonnages de ma librairie. De belles couleurs directes valsant entre tons chauds et tons glacés. D'énormes cases où les personnages peuvent s'imposer et dont les visages très expressifs montrent tous une grande personnalité. Les décors ne sont pas en reste, l'immense bâtiment bancaire est une petite merveille d'architecture et est fort impressionnant. Je ne parlerais pas de beauté ici mais plutôt d'originalité et de caractère, un style un peu unique, celui de Matthias Gnehm. Le scénario est à la hauteur de son graphisme si ce n'est plus, il joue avec la mort de façon très inattendue. Le banquier d'affaires Charles Gubler n'est pas loin de la faillite, il est de plus atteint d'un cancer que le tuera assurément dans les trois mois qui suivent. Ayant le goût du profit dans le sang, celui-ci décide de profiter de sa mort pour justement faire des bénéfices. Sans héritiers il donnera sa suite à l'un de ses deux meilleurs collègues qu'il considère comme ses fils. Pour cela, celui qui l'assassinera sera le grand gagnant de ce jeu macabre. Ceci n'est que le tout début de l'histoire, s'ensuivront des rebondissements extraordinaires qu'on ne peut absolument pas imaginer. Il plane aussi un petit souffle de fantastique que chacun pourra interpréter comme il lui plaira. L'auteur ne joue pas seulement avec le meurtre mais aussi avec La Mort de façon très subtile. Un excellent polar que je vous recommande chaudement.

27/08/2009 (modifier)
Par Moino
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Sweety Sorcellery
Sweety Sorcellery

J'ai découvert tout récemment l'univers et le style des dessins d'Ood Serrière sur son blog, et j'ai tout de suite aimé le trait, les couleurs et l'ambiance. Au vu de la collection "Blackberry-Strawberry" dont cet album fait partie, je ne correspondais pas vraiment au public visé, mais... peu importe, car j'ai pris plaisir à admirer et lire cette histoire ! Ne connaissant pas vraiment le monde des BD "Fantastiques", le découvrir avec cet album collectif ne m'a pas du tout déçu et m'a même rendu curieux de découvrir d'autres histoires de ce genre... tout en attendant avec impatience de pouvoir feuilleter un tome 2 de "Sweety Sorcellery". Et sincèrement, pour une jeune dessinatrice autodidacte, Ood Serrière a vraiment bien travaillé et cet album est très réussi... de même pour la scénariste (Audrey Alwett), le coloriste (Cyril Vincent), et les autres auteurs qui ont participé (Aurore, Kappou, Kmixe, Nicolaci).

27/08/2009 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5
Couverture de la série La Ballade de Hambone
La Ballade de Hambone

"La Ballade de Hambone" est indéniablement une BD d'ambiance. L'histoire se situe dans les années 20 et va réunir plusieurs personnages que rien ne rapproche au départ. Les thèmes abordés sont nombreux mais pas exclusifs. (Musique, KKK, etc...) Le récit tombe en partie dans le fantastique avec Hambone qui devient invisible. L'histoire se veut simple et furtive. Elle se déroule dans un espace limité dans un temps court. La mise en image est étonnante : il s'agit d'un dessin à la carte à gratter mais pas en N&B. Ici nous avons le droit à quelques couleurs (marron, orange, beige, vert clair). Le rendu est original et agréable pour ceux qui aiment cette technique. Ce récit offre une lecture reposante malgré les sujets dramatiques. Cette BD est une belle surprise provenant encore de Futuropolis qui sait choisir ses artistes.

26/08/2009 (modifier)
Par Julchagra
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Photographe
Le Photographe

C'est une BD qui m'a scotché, d'un bout a l'autre. L'histoire est bluffante, celle du montage de la BD et de Guilbert également ; le récit est bien mené, le contexte et l'environnement sont intrigants, suffisamment haletants. J'ai aimé tout cela. Le coup de crayon peut paraitre simpliste, grossier parfois mais au fil des pages la BD prend corps, cela colle bien à l'histoire et probablement au Pakistan... Je peux comprendre que cela ne convienne pas à tout le monde, mais j'ai adoré le mariage photo/vignettes ; passionné de photos, ce n'est pas bien étonnant, il est vrai... Elle est en bonne place sur l'étagère et le restera, c'est certain !

26/08/2009 (modifier)
Par Pierig
Note: 4/5
Couverture de la série Plunk
Plunk

Plunk, c’est un délire d’auteurs qui aurait dû rester à ce stade. Le succès dans le mag Spirou aidant, c’est paru en album (youpi!). Plunk, ce sont des dessins peu élaborés pour des gags percutants. Plunk, c’est de l’humour avec un grand "H" qui passe de l’humour noir à l’absurde pour notre plus grand plaisir. Plunk, c’est une bd muette qui fait parler d’elle. Plunk, c’est bon, mangez-en !

26/08/2009 (modifier)
Par Pierig
Note: 4/5
Couverture de la série Pourquoi j'ai tué Pierre
Pourquoi j'ai tué Pierre

Pourquoi n’ai-je pas avisé plus tôt ce one shot ? La certitude que cela était fait. Un oubli maintenant comblé . . . Lu il y a quelques temps (peu après sa sortie), j’en garde un souvenir assez précis. Preuve s’il en est que ce récit autobiographique du scénariste a marqué mon esprit. Certes, les faits auraient pu être plus graves encore mais c’est déjà assez traumatisant pour un enfant de subir des attouchements. Ce témoignage est donc assez interpellant. Il met en lumière l’impact de tels abus sur le développement et l’équilibre des enfants qui en sont victimes. Souvent, le sentiment de honte domine pour en devenir un sujet tabou. C’est seulement bien des années après que l’enfant abusé devenu adulte décide de se libérer de ce silence devenu trop pesant. Le choix opéré par Olivier Ka est celui de raconter son expérience par le biais de la bande dessinée. Il est secondé au dessin par Alfred qu’on ne présente plus. Son trait est juste et accompagne bien les propos d’Olivier. Ce témoignage est donc une forme de thérapie pour l’auteur qui profite aussi au lecteur. A lire !

26/08/2009 (modifier)
Couverture de la série 3 minutes
3 minutes

C’est une histoire toute simple comme il nous en arrive, c’est l’histoire d’une rencontre. St Exupéry parlait d’apprivoiser l’autre, c’est de ça qu’il s’agit ici. Nous sommes à cet instant de vie subtil et fugace où tout peut arriver entre deux êtres. Quelque part on espère, on se dit qu’il ne faut pas gâcher cette occasion avec de la précipitation car ce peut être un grand truc. Le scénario décrit avec une émotion certaine la rencontre d’un homme et d’une femme qui ne s’aiment pas encore, mais qui vont tenter de s’aimer. Niveau dessin le trait est en noir et blanc avec quelques couleurs ponctuelles parfaitement distillées pour éclairer le message et ce par delà le texte. Poétique à souhait Alors oui, les planches sont adroites, l’avancée des sentiments est subtilement menée, l’attente et la crainte de recevoir un non sont magistralement rendues. Mais à côté de ça le quotidien dans lequel est insérée l’histoire me choque profondément par son côté militantisme bien vu du moment plaqué sournoisement. Je l’illustrerai par trois exemples. Le premier est cette façon de traiter la TV. Celle-ci va « dire » tout au long du récit à chaque fois qu’on en croise une « consomme » : original. Le second se fait sur ce second tour de présidentielle (qui décidément se retrouve dans beaucoup d’ouvrages) avec Sarkozy qui fait peur aux enfants lorsque son visage apparait sur l'écran TV. Le troisième est tout aussi fin que les deux précédents avec ce message universel : draguer les serveuses d’un café ça peut très vite être lourdingue… Super, merci pour la leçon de savoir être et savoir penser sur ces trois sujets ! Alors prenez-moi pour un Sarkosyste fervent défenseur de l’augmentation du temps de pub sur TF1 sifflant les jolies filles en sirotant ma bière avant un match de foot au café si vous voulez, mais ces propos sont tellement lourds, malvenus et faciles qu’ils tuent toute la poésie qui est dégagée par ailleurs du récit. Si ces points qui me chatouillent allaient plus loin dans le récit cette critique serait une boucherie. Oui mais voilà après le milieu du récit ce n’est plus que poésie graphique sur base de sentiment qui nait, de retenue, de questionnement, d’avenir offrant son éventail de possibles. Et là c’est sublime… Alors que dire ? Que retenir ? La souplesse du hors texte, la confusion des sentiments et cette alchimie qui voit naître l’amour est sublime. Je garde toutefois cette amertume de portes trop facilement ouvertes en début de récit qui polluent la pensée inter-planches. Je retiendrai finalement la force de l’amour qui chamboule tout une fois lancée en saupoudrant sur l’amer une dose de tendresse. Lisez cet album ! Mais la relecture souffre des défauts évoqués : cette partie devient plus pesante tandis que la poésie graphique se ternit avec l’effet du déjà vu. A lire donc mais pas à posséder pour garder en tête ce joli passage graphique sans aller fouiller pour y trouver des lourdeurs.

26/08/2009 (modifier)
Couverture de la série Shutter Island
Shutter Island

J’ai été bluffé par ce récit. Le scénario tout d’abord : on plonge dans l’île avec deux agents fédéraux on en ressort avec cette incroyable sensation d’avoir été berné pendant les 2/3 du récit de très jolie manière ! Il est difficile de décrire sans dévoiler ce qui fait la force du récit : disons que nous entrons dans un lieu avec les yeux d’un couple de Fédéraux enquêtant sur la disparition d’une femme et que petit à petit une ambiance étrange va se dessiner. Tout le personnel et même les malades semblent vouloir cacher quelque chose dans une ambiance étrange et oppressante. Des puzzles numériques à déchiffrer comme si quelqu’un cherchait à aider ces fédéraux et quelques souvenirs personnels qui ressortent et donnent un aspect encore plus intime. Et même si la fin est longue, on doute un peu puis de moins en moins. Enfin on admire le joli travail du scénariste. Le dessin vient parfaitement compléter cette ambiance glauque et moite de ces lieux. Le trouble visuel qui nous fait voir les événements flous et monochromes sauf quelques flashes back qui viennent donner des pistes au lecteur. Même dans les sombres geôles du bloc 3 pour les patients dangereux ou l’on ne voit presque rien sur l’image j’ai aimé. Bien sur on peut discuter des ressemblances entre les personnages, mais étant donné le thème tout peut se justifier. Au final un grand moment de lecture et un travail d’orfèvre pour ce sujet si difficile à aborder qu’est la schizophrénie. Ce travail est un travail d’adaptation, je n’ai senti de raideur à aucun moment du récit, excellente adaptation donc ! A lire à minima

26/08/2009 (modifier)
Par JJJ
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Brigade Chimérique
La Brigade Chimérique

J’ai eu un coup de cœur pour ce bouquin, je l'ai donc acheté et lu. Au début j'ai eu un peu peur quand j'ai aperçu des nazis dans l'histoire, leur omniprésence dans ce type d’œuvre n’est pas surprenante, mais je trouve le filon surexploité ; ils ont beau être l'incarnation du mal absolu du siècle dernier, j’aimerais parfois me passer de les voir. Fort heureusement tout prend un éclairage différent dès l'engagement de la lecture, au bout de quelques pages tournées on se rend vite compte que l’imagerie nazie n’est qu’un élément parmi d’autres. L’univers, qui semble de prime abord aussi hétéroclite que farfelu, se révèle finalement doté d’une richesse et d’une cohérence qui régale immédiatement le chaland feuilleteur. Naturellement la lecture s’en trouve facilitée, tout semble se mettre gentiment en place et coule de façon fluide d’une vignette à l’autre malgré la multitude d’éléments rapportés de différents milieux. Le monde offert à nos yeux, peuplé de personnages presque réels, confrontés à des protagonistes qui semblent issus de diverses écritures, me semble plus chimérique qu’uchronique. Qui sait, quand elle va se développer vraiment, où cette intrigue nous mènera. La Brigade Chimérique ressemble à La Ligue des Gentlemen Extraordinaires sans pour autant n’en être qu’un simple ersatz, il y a de la vie dans cette Brigade, et une identité propre et décomplexée. Découpée comme un bon feuilleton en plus d’être joliment narrée, cette BD fourmille de références en tous genres, Spooky en cite quelques-unes dans son avis, il y en a d'autres, il y en a tant que l’on se surprend à les chercher (par exemple j’ai vu Doc Savage et aperçu une délicieuse créature qui ressemble fortement à Poison Ivy... chacun sa culture les amis ;) ), on ne peut également que se réjouir du bel hommage à Fritz Lang, l'oeuvre du cinéaste imprègne le récit au travers de choses qu'il a utilisées et qui sont ici retranscrites, comme le docteur Mabuse, mais aussi la gigantesque Metropolis, une ville spectaculaire, surgie de nulle part que l’on devine à peine en ces pages, mais qui semble bien partie pour occuper une place importante dans l’histoire. J'ai également aimé certains petits clins d'œil forts à propos. Par exemple c'est bien dans cette période méconnue de notre Histoire qu'est apparu Superman, le voir dans cette BD, à ses débuts, aux côtés de personnages venus d’ailleurs comme le Passe-Muraille, n’est qu'un petit détail mais ça fait plaisir. Quant aux dessins, ils ont un côté vieux comic qui se fond parfaitement dans les cases. C’est élégant. Ce premier tome dégusté tout seul peut sembler frugal mais c’est surtout une mise en bouche alléchante qui semble augurer du meilleur pour la suite. Vivement donc… JJJ

26/08/2009 (modifier)