« Je démontre que je suis comme tout le monde, qu’il suffit d’une mauvaise journée pour rendre marteau le plus équilibré des hommes. »
Le Joker est sorti d’Arkham. Qu’a-t-il donc en tête ? Quelles sont ses effroyables intentions ? Gordon ne se pose plus la question de savoir s’il sera à nouveau attrapé ou non. Il se demande juste si ce qu’il fera ne sera pas trop atroce… Cela situe l’impuissance de la police et du héros masqué face à la folie meurtrière du Joker.
Une nouvelle fois, Moore étonne dans l’histoire qu’il a pondue. Il ne se limite pas à un traitement « classique » d’une histoire de Batman. Il offre un peu plus, dans la relation « héros-vilain », dans la construction identitaire du Joker et dans la cruauté de ses actes, dans la mise en page ou dans la chute de l’histoire.
Quant à l’aspect graphique du one-shot, que je ne connais que dans sa nouvelle version, il me semble réussi. Les couleurs paraissent parfois un peu ternes, mais elles sont habilement utilisées, surtout dans les flash-back.
Il en aura fallu du temps pour que cette histoire soit rééditée, pour le plus grand plaisir des inconditionnels de Moore! Cet album n’est sans doute pas le meilleur travail du génial inventeur de Watchmen, mais il reste néanmoins de bonne qualité, et aborde d’une manière originale, comme l’a fait Joker, la relation entre le héros chauve-souris de l’univers DC et de son ennemi juré…
Après la lecture du 1er tome.
Comment se fait-il que cette BD soit si peu connue ?
La lecture m'a bluffé. Les personnages sont naturels et vraiment passionnants à suivre.
Ils sont tous de la France profonde et ne laissent pas indifférent.
Cette BD m'a fait penser à l'émission télé " Striptease " que j'adore.
Dans ce récit, on suit trois personnages principaux engagés dans la caravane du tour de France.
Ils ont en charge le véhicule de la ville de Suresnes qui promeut son vin rouge.
En 80 pages, il leur arrive un tas d'aventures. J'ai trouvé le récit dense malgré l'apparente lenteur du rythme. J'ai vraiment hâte de connaître la suite.
Il ne faut pas se méprendre, le récit ne parle pas du Tour de France, celui ci n'est que le contexte lointain.
Le dessin est agréable mais les visages ne sont pas très réussis. Les couleurs sont basiques et fonctionnent bien pour ce type d'histoire.
L'intérêt principal de la BD réside dans le scénario et ses personnages que l'on ne connaît toujours pas bien à la fin du premier tome.
Un récit aux prémisses un peu mièvres : de charmants petits personnages, une dinette en simulacre du monde des grands, une amourette enfantine… Mais très vite, un processus morbide s’enclenche, une sauvagerie irréfléchie s’invite, les saynètes épouvantables se succèdent et la fable se révèle en une pantomime macabre qui va suivre son cours jusqu’à la curée…
Provocation maline ou gratuite ? Démarche talentueuse et audacieuse ? Ou tout simplement mauvais goût ? Que peut légitimer ce déversement de sadisme poussé parfois jusqu’à son paroxysme ? Y a-t-il un message, une morale ? Difficile de saisir les desseins réels des auteurs.
Album refermé, je demeure sur une sensation étrange, mais très agréable. Un mélange d’agacement et de jubilation, quand j’appréhende qu’à chaque nouvelle lecture tout restera à comprendre. Cet étalage de violence, de férocité insouciante ne m’a jamais vrillé les tripes. Plus dérouté que dérangé. L’oeuvre m’apparaît comme un champ d’exploration intellectuellement vivifiant, une curiosité à arpenter l’esprit ouvert, et, j’ose, un divertissement (à l’humour noir astucieusement grimé) qui se dévoilera différemment selon les sensibilités de chacun.
Un frisson me parcourt tout de même l’échine quand je perçois le plaisir ressenti à jouer les voyeurs. Mais un voyeurisme excusable, inconscient, à la fois assourdi et exhorté par la fascination visuelle, par l’esthétisme envoûtant d’un trait riche, doux et empreint de naïveté. Cette emphase graphique féérique, orchestrée par une narration savamment désintéressée, instaure un contraste extrêmement puissant et essentiel avec le propos. Le conte se drape d’une poésie froide, d’un détachement subtil qui, loin du désir d’absoudre les trop nombreuses (et injustifiées ?) effusions d’horreurs du scénario, inciterait plutôt à chercher le véritable discours ailleurs.
Transcription désenchantée du monde enfantin, de cette spontanéité insoucieuse avec tous ses excès et sa cruauté sous-jacente ?
Tableau acerbe des facettes d’une nature humaine qui puise ses germes dans l’enfance pour éclore plus sombre et outrageusement maquillée sous les traits d’une société terriblement adulte ?
Inexorable entrée dans une vie d’adulte. À partir de l’instant où Aurore embrasse son prince, son enfance commence à s’enfuir, le cadavre et « ses lutins » ne sont que les symboles de traits de caractère qui s’exacerbent et d’une innocence qui s’envole ?
Les perspectives prolifèrent. Chacun, imprégné de son vécu et de son imaginaire, pourra se risquer à ses propres interprétations. C’est là, la principale richesse d’une œuvre déconcertante, originale et de grande qualité.
Et, quoi qu’il en soit, relectures obligatoires !!!
Killing Joke n'est pas le meilleur Batman que j'ai lu, Killing Joke n'est pas le meilleur Alan Moore qu'il m'ait été donné de lire. Je trouve même certains passages peu convaincants (Gordon se remet bien trop facilement du traitement de choc qu'il subit, l'agression sur Barbara est traitée de manière trop elliptique...), pourtant, malgré ses défauts, ce Batman est un incontournable.
Comme cela a déjà été écrit, cette BD redéfinit le personnage du Joker, ce personnage gagne en charisme et en profondeur. Cette BD ouvre une voie et montre les relations entre Batman et le Joker sous un angle nouveau, finalement les deux ennemis s'en trouvent rapprochés comme jamais auparavant et la conclusion sous forme d'une « Killing Joke » entre les deux hommes est de ce point de vue remarquable.
La brièveté de cette histoire est aussi l'une de ses forces, en moins de cinquante pages, les auteurs offrent une histoire qui modifie à jamais la destinée de certains personnages et marque au fer rouge la mythologie de Batman. Le tout à un rythme effréné. Une gageure pour ce qui n'est guère plus consistant qu'un simple épisode.
Cela est bien évidemment du au talent du scénariste mais également au trop rare Brian Bolland. Quelle précision, quel talent! Le style de Bolland a une classe folle, il insuffle une vie et un caractère incroyable à ses illustrations. Le trait de Bolland associé au talent de mise en scène d'Alan Moore offre un rendu de qualité exceptionnelle. Batman et le Joker sont simplement flamboyants.
La colorisation originale est réalisée par le décrié John Higgins pour son travail sur Watchmen, le rendu est bien meilleur sur ce Batman, bien plus soigné, mais les couleurs sont tout de même criardes et peuvent en dérouter plus d'un, particulièrement ceux qui ont lu le magnifique épisode de « Batman Black & White », réalisé par Brian Bolland (que l'on trouve dans l'anthologie Batman!).
Ceux qui découvrent la version mise en couleur par Bolland lui même apprécieront le dessin à sa juste mesure, au passage ils pourront également lire l'histoire de Brian Bolland dont je parle quatre ligne au dessus car elle est présente en supplément dans la réédition Panini. Malgré la classe qu'elle donne à l'œuvre et toute élégante qu'elle soit -plus actuelle surtout- cette nouvelle colorisation peut sembler également un peu palote, un peu moins folle, plus sobre tout simplement... un comble quand la BD dont il est question traite pas mal de la folie en ses pages...
En conclusion, je conseille la lecture de Killing Joke aux fans de Batman et aux autres.
Un classique imparfait mais classique quand même. A savourer.
JJJ
Voici un flingue avec 100 balles non identifiables ; vous êtes au dessus des lois. Le tuerez-vous ou est-ce que vous lui pardonnerez ?
Voila en gros la phrase culte de cette série qui accumule bien trop souvent les phases relativement excellentes.
Le dessin est accrocheur, tout en rondeur, avec des donzelles relativement bien foutues mais sans tomber dans le cliché "manga" (gros seins et petit cul pour parler crument), mais aussi avec une mise en couleur particulièrement bien rendue. En effet, les couleurs orangées nous font ressentir cet aspect chaud, moite et tendu du milieu des gangs et des quartiers chauds américains. On ressent aussi toute la violence latente entre les flics et les voyous ainsi que les ripoux qui sont monnaie courante dans ces milieux.
Le scénario est assez bien tourné, on ressent un gros travail axé sur le passé des protagonistes, et tome après tome on désire en savoir encore plus. Ce qui est génial, c'est que l'auteur fait du nouveau avec un milieu acculé et perclus de clichés, et donc, on ressort agréablement surpris de cette lecture.
Une bien bonne surprise que ce "100 bullets" qui par bien des aspects fait penser au jeu vidéo GTA mais qui reste novateur et passionnant, donc je conseille fortement!
Cette bande dessinée n'est pas exempte de menus défauts mais je l'ai trouvée bien sympa.
Elle se place dans un univers qui me rappelle un peu celui du jeu de rôles Shadowrun, à savoir un mélange de cyberpunk et d'une dose de fantastique. Le récit mélange beaucoup d'idées et d'influences dont l'association est assez originale.
Le récit serait plutôt sombre et sérieux s'il n'était servi par un dessin nettement plus léger dans son style. Le graphisme se situe quelque part entre le franco-belge, le manga super-deformed et les dessins animés à l'américaine (et évidemment Hellboy auquel une référence directe est faite). Je n'aime pas trop son encrage, ni ses décors trop simples, mais le trait n'en reste pas moins plaisant et efficace. La colorisation est bien travaillée mais je trouve certaines associations de couleurs un peu bizarres : ça manque d'harmonie et de personnalité chromatique.
Le scénario est très dense. J'ai été agréablement surpris que l'album forme une histoire complète, même si les auteurs laissent la piste ouverte à une possible suite. Il se passe beaucoup de choses, de nombreuses pistes sont ouvertes et elles trouvent toutes une conclusion assez satisfaisante.
En résumé, c'est un bon récit d'action et de SF avec une touche de fantastique, un bon divertissement.
C'est la première série de la collection Punaise de chez Dupuis que je lis, et j'avoue que c'est une très agréable surprise !
François est un jeune garçon à qui il arrive des aventures assez fantastiques dans un monde très contemporain. Car c'est dans son quotidien, que s'insinuent rapidement des événements étranges qui le plongent inévitablement dans des aventures très mouvementées !
J'ai trouvé que la thématique du divorce était par ailleurs bien traitée. Le 3e tome, m'a même fait penser par certains points au style de Lou !
Graphiquement, c'est bien fait, très en vogue dirais-je. Un dessin bien mené et maîtrisé, une colorisation très chaude et un peu (trop ?) flashy, un découpage intelligent ; bref, ça fonctionne très bien !
Une série que je recommande donc chaudement pour vos têtes blondes !
Alors je viens d'acheter le tout dernier tome de cette série (dont le premier m'a été offert à un anniv)... je les collectionne depuis le début, et ne me lasse pas de toutes les histoires toujours plus drôles les unes que les autres.
Je trouve aussi que les dessins sont vraiment très "dynamiques", et les couleurs très belles et pleines de vie.
... ça me fait penser à du Boule et Bill, et en lisant ces BD je passe à chaque fois un bon moment de détente !
Un très bon western absurde. L'humour m'a souvent fait rigoler. J'adore les réparties entre les personnages qui sont savoureuses et bien trouvées. Les personnages sont très amusants et attachants et particulièrement Magic Child qui est très jolie. Côté suspense, c'est parfaitement maîtrisé. D'ailleurs, je n'ai lu que les deux premiers tomes et j'ai très hâte de lire le dernier afin de savoir comment se termine cette aventure.
Il y a tout de même un truc que je n'ai pas aimé. Je ne vois pas l'utilité de couper l'histoire en plusieurs séquences. C'est chiant à la longue de lire l'introduction de ces séquences.
Quelle plaisir de lire une histoire humoristique de qualité et de bon goût. Les références à notre société abondent : événements politiques, problèmes sociaux, célébrités, culture populaire, dessins animés (notez le nom du patron de EDF ;)), marques connues, détails rigolos en arrière-plan… Les anachronismes sont à mourir de rire (voir la solution contre la pollution automobile). Bref, j’ai rigolé bêtement sur de nombreuses cases et répliques, et je me suis bien amusé à les décortiquer pour trouver plus de gags… j’imagine que j’en ai ratés plein !
Bon, l’humour c’est toujours un peu subjectif, et je doute que tout le monde trouve cette BD hilarante, mais elle représente vraiment le genre d’humour que j’adore…
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Killing Joke (Batman - The Killing Joke/Rire et Mourir/Souriez !)
« Je démontre que je suis comme tout le monde, qu’il suffit d’une mauvaise journée pour rendre marteau le plus équilibré des hommes. » Le Joker est sorti d’Arkham. Qu’a-t-il donc en tête ? Quelles sont ses effroyables intentions ? Gordon ne se pose plus la question de savoir s’il sera à nouveau attrapé ou non. Il se demande juste si ce qu’il fera ne sera pas trop atroce… Cela situe l’impuissance de la police et du héros masqué face à la folie meurtrière du Joker. Une nouvelle fois, Moore étonne dans l’histoire qu’il a pondue. Il ne se limite pas à un traitement « classique » d’une histoire de Batman. Il offre un peu plus, dans la relation « héros-vilain », dans la construction identitaire du Joker et dans la cruauté de ses actes, dans la mise en page ou dans la chute de l’histoire. Quant à l’aspect graphique du one-shot, que je ne connais que dans sa nouvelle version, il me semble réussi. Les couleurs paraissent parfois un peu ternes, mais elles sont habilement utilisées, surtout dans les flash-back. Il en aura fallu du temps pour que cette histoire soit rééditée, pour le plus grand plaisir des inconditionnels de Moore! Cet album n’est sans doute pas le meilleur travail du génial inventeur de Watchmen, mais il reste néanmoins de bonne qualité, et aborde d’une manière originale, comme l’a fait Joker, la relation entre le héros chauve-souris de l’univers DC et de son ennemi juré…
Le Tour en caravane
Après la lecture du 1er tome. Comment se fait-il que cette BD soit si peu connue ? La lecture m'a bluffé. Les personnages sont naturels et vraiment passionnants à suivre. Ils sont tous de la France profonde et ne laissent pas indifférent. Cette BD m'a fait penser à l'émission télé " Striptease " que j'adore. Dans ce récit, on suit trois personnages principaux engagés dans la caravane du tour de France. Ils ont en charge le véhicule de la ville de Suresnes qui promeut son vin rouge. En 80 pages, il leur arrive un tas d'aventures. J'ai trouvé le récit dense malgré l'apparente lenteur du rythme. J'ai vraiment hâte de connaître la suite. Il ne faut pas se méprendre, le récit ne parle pas du Tour de France, celui ci n'est que le contexte lointain. Le dessin est agréable mais les visages ne sont pas très réussis. Les couleurs sont basiques et fonctionnent bien pour ce type d'histoire. L'intérêt principal de la BD réside dans le scénario et ses personnages que l'on ne connaît toujours pas bien à la fin du premier tome.
Jolies ténèbres
Un récit aux prémisses un peu mièvres : de charmants petits personnages, une dinette en simulacre du monde des grands, une amourette enfantine… Mais très vite, un processus morbide s’enclenche, une sauvagerie irréfléchie s’invite, les saynètes épouvantables se succèdent et la fable se révèle en une pantomime macabre qui va suivre son cours jusqu’à la curée… Provocation maline ou gratuite ? Démarche talentueuse et audacieuse ? Ou tout simplement mauvais goût ? Que peut légitimer ce déversement de sadisme poussé parfois jusqu’à son paroxysme ? Y a-t-il un message, une morale ? Difficile de saisir les desseins réels des auteurs. Album refermé, je demeure sur une sensation étrange, mais très agréable. Un mélange d’agacement et de jubilation, quand j’appréhende qu’à chaque nouvelle lecture tout restera à comprendre. Cet étalage de violence, de férocité insouciante ne m’a jamais vrillé les tripes. Plus dérouté que dérangé. L’oeuvre m’apparaît comme un champ d’exploration intellectuellement vivifiant, une curiosité à arpenter l’esprit ouvert, et, j’ose, un divertissement (à l’humour noir astucieusement grimé) qui se dévoilera différemment selon les sensibilités de chacun. Un frisson me parcourt tout de même l’échine quand je perçois le plaisir ressenti à jouer les voyeurs. Mais un voyeurisme excusable, inconscient, à la fois assourdi et exhorté par la fascination visuelle, par l’esthétisme envoûtant d’un trait riche, doux et empreint de naïveté. Cette emphase graphique féérique, orchestrée par une narration savamment désintéressée, instaure un contraste extrêmement puissant et essentiel avec le propos. Le conte se drape d’une poésie froide, d’un détachement subtil qui, loin du désir d’absoudre les trop nombreuses (et injustifiées ?) effusions d’horreurs du scénario, inciterait plutôt à chercher le véritable discours ailleurs. Transcription désenchantée du monde enfantin, de cette spontanéité insoucieuse avec tous ses excès et sa cruauté sous-jacente ? Tableau acerbe des facettes d’une nature humaine qui puise ses germes dans l’enfance pour éclore plus sombre et outrageusement maquillée sous les traits d’une société terriblement adulte ? Inexorable entrée dans une vie d’adulte. À partir de l’instant où Aurore embrasse son prince, son enfance commence à s’enfuir, le cadavre et « ses lutins » ne sont que les symboles de traits de caractère qui s’exacerbent et d’une innocence qui s’envole ? Les perspectives prolifèrent. Chacun, imprégné de son vécu et de son imaginaire, pourra se risquer à ses propres interprétations. C’est là, la principale richesse d’une œuvre déconcertante, originale et de grande qualité. Et, quoi qu’il en soit, relectures obligatoires !!!
Killing Joke (Batman - The Killing Joke/Rire et Mourir/Souriez !)
Killing Joke n'est pas le meilleur Batman que j'ai lu, Killing Joke n'est pas le meilleur Alan Moore qu'il m'ait été donné de lire. Je trouve même certains passages peu convaincants (Gordon se remet bien trop facilement du traitement de choc qu'il subit, l'agression sur Barbara est traitée de manière trop elliptique...), pourtant, malgré ses défauts, ce Batman est un incontournable. Comme cela a déjà été écrit, cette BD redéfinit le personnage du Joker, ce personnage gagne en charisme et en profondeur. Cette BD ouvre une voie et montre les relations entre Batman et le Joker sous un angle nouveau, finalement les deux ennemis s'en trouvent rapprochés comme jamais auparavant et la conclusion sous forme d'une « Killing Joke » entre les deux hommes est de ce point de vue remarquable. La brièveté de cette histoire est aussi l'une de ses forces, en moins de cinquante pages, les auteurs offrent une histoire qui modifie à jamais la destinée de certains personnages et marque au fer rouge la mythologie de Batman. Le tout à un rythme effréné. Une gageure pour ce qui n'est guère plus consistant qu'un simple épisode. Cela est bien évidemment du au talent du scénariste mais également au trop rare Brian Bolland. Quelle précision, quel talent! Le style de Bolland a une classe folle, il insuffle une vie et un caractère incroyable à ses illustrations. Le trait de Bolland associé au talent de mise en scène d'Alan Moore offre un rendu de qualité exceptionnelle. Batman et le Joker sont simplement flamboyants. La colorisation originale est réalisée par le décrié John Higgins pour son travail sur Watchmen, le rendu est bien meilleur sur ce Batman, bien plus soigné, mais les couleurs sont tout de même criardes et peuvent en dérouter plus d'un, particulièrement ceux qui ont lu le magnifique épisode de « Batman Black & White », réalisé par Brian Bolland (que l'on trouve dans l'anthologie Batman!). Ceux qui découvrent la version mise en couleur par Bolland lui même apprécieront le dessin à sa juste mesure, au passage ils pourront également lire l'histoire de Brian Bolland dont je parle quatre ligne au dessus car elle est présente en supplément dans la réédition Panini. Malgré la classe qu'elle donne à l'œuvre et toute élégante qu'elle soit -plus actuelle surtout- cette nouvelle colorisation peut sembler également un peu palote, un peu moins folle, plus sobre tout simplement... un comble quand la BD dont il est question traite pas mal de la folie en ses pages... En conclusion, je conseille la lecture de Killing Joke aux fans de Batman et aux autres. Un classique imparfait mais classique quand même. A savourer. JJJ
100 bullets
Voici un flingue avec 100 balles non identifiables ; vous êtes au dessus des lois. Le tuerez-vous ou est-ce que vous lui pardonnerez ? Voila en gros la phrase culte de cette série qui accumule bien trop souvent les phases relativement excellentes. Le dessin est accrocheur, tout en rondeur, avec des donzelles relativement bien foutues mais sans tomber dans le cliché "manga" (gros seins et petit cul pour parler crument), mais aussi avec une mise en couleur particulièrement bien rendue. En effet, les couleurs orangées nous font ressentir cet aspect chaud, moite et tendu du milieu des gangs et des quartiers chauds américains. On ressent aussi toute la violence latente entre les flics et les voyous ainsi que les ripoux qui sont monnaie courante dans ces milieux. Le scénario est assez bien tourné, on ressent un gros travail axé sur le passé des protagonistes, et tome après tome on désire en savoir encore plus. Ce qui est génial, c'est que l'auteur fait du nouveau avec un milieu acculé et perclus de clichés, et donc, on ressort agréablement surpris de cette lecture. Une bien bonne surprise que ce "100 bullets" qui par bien des aspects fait penser au jeu vidéo GTA mais qui reste novateur et passionnant, donc je conseille fortement!
Symbiote
Cette bande dessinée n'est pas exempte de menus défauts mais je l'ai trouvée bien sympa. Elle se place dans un univers qui me rappelle un peu celui du jeu de rôles Shadowrun, à savoir un mélange de cyberpunk et d'une dose de fantastique. Le récit mélange beaucoup d'idées et d'influences dont l'association est assez originale. Le récit serait plutôt sombre et sérieux s'il n'était servi par un dessin nettement plus léger dans son style. Le graphisme se situe quelque part entre le franco-belge, le manga super-deformed et les dessins animés à l'américaine (et évidemment Hellboy auquel une référence directe est faite). Je n'aime pas trop son encrage, ni ses décors trop simples, mais le trait n'en reste pas moins plaisant et efficace. La colorisation est bien travaillée mais je trouve certaines associations de couleurs un peu bizarres : ça manque d'harmonie et de personnalité chromatique. Le scénario est très dense. J'ai été agréablement surpris que l'album forme une histoire complète, même si les auteurs laissent la piste ouverte à une possible suite. Il se passe beaucoup de choses, de nombreuses pistes sont ouvertes et elles trouvent toutes une conclusion assez satisfaisante. En résumé, c'est un bon récit d'action et de SF avec une touche de fantastique, un bon divertissement.
Le Monde selon François
C'est la première série de la collection Punaise de chez Dupuis que je lis, et j'avoue que c'est une très agréable surprise ! François est un jeune garçon à qui il arrive des aventures assez fantastiques dans un monde très contemporain. Car c'est dans son quotidien, que s'insinuent rapidement des événements étranges qui le plongent inévitablement dans des aventures très mouvementées ! J'ai trouvé que la thématique du divorce était par ailleurs bien traitée. Le 3e tome, m'a même fait penser par certains points au style de Lou ! Graphiquement, c'est bien fait, très en vogue dirais-je. Un dessin bien mené et maîtrisé, une colorisation très chaude et un peu (trop ?) flashy, un découpage intelligent ; bref, ça fonctionne très bien ! Une série que je recommande donc chaudement pour vos têtes blondes !
Les P'tits diables (Tom et Nina)
Alors je viens d'acheter le tout dernier tome de cette série (dont le premier m'a été offert à un anniv)... je les collectionne depuis le début, et ne me lasse pas de toutes les histoires toujours plus drôles les unes que les autres. Je trouve aussi que les dessins sont vraiment très "dynamiques", et les couleurs très belles et pleines de vie. ... ça me fait penser à du Boule et Bill, et en lisant ces BD je passe à chaque fois un bon moment de détente !
Big Foot
Un très bon western absurde. L'humour m'a souvent fait rigoler. J'adore les réparties entre les personnages qui sont savoureuses et bien trouvées. Les personnages sont très amusants et attachants et particulièrement Magic Child qui est très jolie. Côté suspense, c'est parfaitement maîtrisé. D'ailleurs, je n'ai lu que les deux premiers tomes et j'ai très hâte de lire le dernier afin de savoir comment se termine cette aventure. Il y a tout de même un truc que je n'ai pas aimé. Je ne vois pas l'utilité de couper l'histoire en plusieurs séquences. C'est chiant à la longue de lire l'introduction de ces séquences.
Silex and the city
Quelle plaisir de lire une histoire humoristique de qualité et de bon goût. Les références à notre société abondent : événements politiques, problèmes sociaux, célébrités, culture populaire, dessins animés (notez le nom du patron de EDF ;)), marques connues, détails rigolos en arrière-plan… Les anachronismes sont à mourir de rire (voir la solution contre la pollution automobile). Bref, j’ai rigolé bêtement sur de nombreuses cases et répliques, et je me suis bien amusé à les décortiquer pour trouver plus de gags… j’imagine que j’en ai ratés plein ! Bon, l’humour c’est toujours un peu subjectif, et je doute que tout le monde trouve cette BD hilarante, mais elle représente vraiment le genre d’humour que j’adore…