J'ai fait la connaissance de "Garfield" il y a lontemps maintenant. Je devais avoir 12 ans mais j'ai tout de suite accroché à cette bande dessinée. J'adore ce chat orange.
Les plus grandes qualités du chat en question sont son cynisme et son mépris total pour son prochain. Il est méchant et paresseux mais ça fait rire et c'est bien le but.
Selon moi "Garfiled" est un incontournable de l'humour et du comics. À chaque lecture, je ris ouvertement. L'achat est donc vivement conseillé malgré un nombre d'albums conséquent (49 à ce jour). L'avantage est que vous pouvez toujours en acheter quelques uns sans avoir besoin de tous les posséder.
Dans "Garfield", Jim Davis fait l'apologie des lasagnes, du facteur, du cynisme, de l'égoïsme, des araignées, des chiens, des chats, etc : un pur régal !
Bonne lecture et vive le cynisme...
Depuis le 28 août dernier, il souffle un vent nouveau sur le paysage humoristique du neuvième art, un zéphire au parfum de mammouth, de silex, de fougère paléolithique et de peau de bête : « Silex and the City » !
Jul a peut-être créé la nouvelle famille Pierrafeu avec les Dotcom : Blog, URL, Web et Spam !
J’ai apprécié de suivre les aventures de la famille Dotcom sous forme d’une histoire suivie et construite sur tout un album. Ces temps-ci, l’humour en bande dessinée se résume souvent à des gags distillés en strip sans véritable histoire de fond. Ce n’est pas que ça me déplaise mais je suis content de voir un peu de changement.
Le scénario est savoureux et drôle. Pas d’humour gras et convenu. Non ! Seulement des jeux de mots et une caricature de notre belle vie moderne par une famille préhistorique. Les anachronismes sont légion et toujours hilarants. Les clins d’œil sont innombrables et bien trouvés. J’en ai d’ailleurs sûrement raté quelques uns.
Le dessin est simple mais efficace et en accord avec le thème et l’humour. Le trait souple tout en rondeur est très lisible et agréable à regarder.
J’attends la suite promise de « Silex and the City » avec une certaine impatience et me demande quelles idées farfelues Jul trouvera encore.
La lecture est recommandée, l’achat également. Un 4/5 tout à fait mérité.
Voici un comics totalement déjanté et décalé qui ne ressemble à rien d'autre et qui pourtant est composé d'une ribambelle d'éléments déjà croisés ailleurs ; on y trouve des zombies, des aliens, un fantôme, un robot, des mondes parallèles, une pointe de magie et de mythologie, ainsi qu'un personnage principal qui n'est autre qu'un cadavre dirigé par un asticot nommé Wormwood. Cet improbable mélange signé Templesmith a un goût de nouveauté et se révèle être d'une indescriptible originalité. Il faut beaucoup de talent pour assembler tous ces éléments hétéroclites et en faire une histoire accrocheuse qui tienne la route. On y respire comme un petit air de Tim Burton, un doux mélange de finesse et d'horreur.
Le début peut paraître déconcertant, mais pas de panique car l'auteur ne nous laisse pas dans l'ignorance très longtemps, les explications arrivent au fur et à mesure que l'on s'enfonce dans l'histoire et toujours à point nommé, sans précipitation. Les personnages ont de fortes personnalités et ont souvent des réactions inattendues, cela arrive aussi avec certaines scènes qui ne se déroulent ni ne finissent comme prévu. L'histoire est captivante et on ne peut qu'attendre la suite avec impatience. L'éditeur parle "d'humour débridé", je n'ai fait que sourire de temps en temps, je dirais que c'est plutôt de l'humour noir, celui qu'on savoure sans forcément rire mais qui fait autant plaisir, sinon plus.
Graphiquement Templesmith se surpasse avec ce premier tome, c'est stupéfiant. Son style est le même que dans ses autres productions, mais ses couleurs sont plus vives et beaucoup plus variées, il s'est même fait un petit plaisir en colorisant les bulles ainsi que le lettrage et chaque personnage a ses dialogues bien personnalisés qu'il garde durant tout le récit.
Une lecture à ne pas manquer.
Osamu Tezuka + one-shot + truc historique vendu comme étant "une grande fresque sur un épisode fondateur de la Chine méconnu en Occident" = j'achète. En plus une belle couverture rose wouhou.
Côté édition, c'est un gros bouquin de plus de 500 pages dans la collection Sensei, nouvelle chez Kana, avec une lecture "à la japonaise", de droite à gauche. On a parfois du mal à lire près de la reliure sans ouvrir bien grand le bouquin au risque de l'abîmer. Mais globalement, on a un très bon rapport qualité prix :-). On trouve étonnamment une petite note en fin d'ouvrage expliquant grosso modo que même si l'auteur représente certains hommes de manière caricaturale, il ne faut en aucun cas y voir une forme de racisme. Ère du politiquement correct quand tu nous tiens.
Je ne m'attarde pas sur le dessin, très Tezukien, moi j'aime bien.
L'histoire est structurée en 2 parties principales. Chacune d'elle est bien introduite par un petit texte explicatif. On suit les aventures d'une jeune chinoise qui se trouve embringuée dans la lutte des boxers au début du 20ème siècle. L'histoire est passionnante mais assez difficile à résumer ici. Il faut souvent s'accrocher, le contexte est quelque peu complexe et les noms des multiples personnages, à consonance chinoise forcément, ne facilitent pas la tâche du lecteur pour s'y retrouver. D'autant plus si la lecture est fractionnée sur plusieurs soirs par exemple. Pour le moins c'est un ouvrage qui ne souffrira pas d'une seconde lecture.
Parmi tout ce qui a pu être publié de lui en France, on tient là assurément un des tous meilleurs ouvrages de Tezuka.
Après une si plaisante lecture, il me reste à voir le très bien côté Gringo, du même auteur et dans la même collection.
Je trouve qu'on a parfois un peu la gerbe à la lecture de cet album tant les situations décrites sont trash avec cette famille de tous les vices, la fameuse Horde, où consanguinité rime avec crétinisme (ou crétinité sinon ça rime pas, ou encore stupidité, Maïté mais je m'égare). Pour autant j'ai bien aimé l'album, je trouve que les personnages même s'ils sont extrêmes et caricaturaux sont attachants. Oui j'ai bien aimé même si je ne m'identifie pas du tout à la mollesse et candeur de Colombe la petite vendeuse de pains au chocolat, une Colombe pas très fute fute qui touche au masochisme quand elle se jette d'elle-même dans les griffes de sa famille frappadingue et n'en sort pas quand l'occasion lui est présentée. La fin n'est pas non plus foncièrement très originale avec cet homme coureur de jupons qui se met au pas de la colombe blessée. Au final Simon Hureau parvient à dépeindre une fresque affreusement crédible d'une galerie de personnages qui pourrait alimenter la rubrique fait divers des colonnes du canard local. Dans la même veine mais au cinéma, on pourra se pencher sur le film italien de Scola Affreux, Sales et Méchants
Le dessin est pour sa part réussi, du moins à mon goût, les personnages sont typés et j'aime bien les couleurs, une jolie bichromie ocre.
Encore un scénario de fou de Luc Brunschwig, réglé au millimètre, qui comme celui du Pouvoir des innocents nous prend par la main et nous dévoile bien tranquillement et méthodiquement les détails fascinants d’une histoire qui commence par un simple meurtre, avant de prendre des allures fantastico-mystiques… et ce qui est fort, c’est que tout se termine logiquement, tout est expliqué de façon rationnelle.
Un seul petit détail m’a gêné lors de ma lecture… j’ai personnellement eu des problèmes de compréhension dans le 4eme tome, au point d’avoir eu à relire certains passages et même interpeler l’auteur sur le forum. A lire les autres avis je vois que je suis le seul, vous me direz donc qu’il s’agit peut-être d’un manque de concentration de ma part, mais j’attribue personnellement ces égarements au dessin, qui je trouve manque de cohérence dans la représentation d’un certain personnage clé.
Voila, tout m’a maintenant été expliqué, et je reste impressionné par l’intrigue. Mais ces petites frustrations m’empêchent de mettre la note maximale… Une sacrée série quand même !
Jul, c’est du Pétillon dans l’humour et dans le trait.
C’est la première bd que je lis de lui. Et ma foi, c’est pas mal du tout !
Jul transpose l’actualité au temps de nos ancêtres d’avant JC. Ainsi, bon nombre de sujets qui font la une des journaux sont brocardés dans une grande farce apeupréhistorique de qualité. Les références sont nombreuses et drolatiques. Mais l’auteur a réussi un tour de force, celui de proposer un récit homogène où les gags sont subtilement amenés alors qu’il aurait pu simplement se contenter de les mettre bout à bout. Le dessin est sympa, bien dans le ton du sujet de la bd. Quoi de mieux finalement qu’un dessin de presse pour illustrer l’actualité ?
A noter que cet album appelle une suite (que j’attends avec impatience).
Chaudement recommandé !
Quelle ironie ! Restituer ses émotions par de vilaines phrases quand c’est dans une admirable économie de mots que l’œuvre puise toute sa force et sa quintessence. C’est le pouvoir et la pertinence d’un dessin en noir et blanc dépouillé, corps, cœur de cases très souvent vierges de bruit et de paroles, néanmoins intensément évocatrices.
Comment, dès l’ouverture, ne pas appréhender cette cacophonie de sensations ? Entendre le tumulte des vagues qui se brisent sur les rochers et les cris de mouettes insatiables et impatientes. Ressentir l'isolement de ce phare. Encalminée au milieu de l’océan, cette nef lumineuse affiche tout de suite des allures de crypte imposante et angoissante. Et puis respirer. L’iode et les embruns, et aussi ces odeurs de poisson aux relents de gasoil.
Au-delà de l’élocution visuelle, de l’imprégnation quasi instantanée qu’elle délivre, s’impose une façon habile de raconter et de rendre réaliste une histoire qui apparaissait si fantasque au départ. Narration intime, silencieuse. Cadrages rapprochés, plans d’une même scène qui prolifèrent et en figent presque l’instant. Étirant à l’extrême la corde du temps, Christophe Chabouté enferme insidieusement le lecteur avec le héros dans sa prison de solitude, nous englue de sa souffrance muette et innocente.
Une impression d’abattement brisé par quelques moments de pure poésie, lorsque, dans un rituel quotidien, son reclus involontaire transforme un simple dictionnaire en puits à fantasmes. Errance de mots piochés au hasard dont les définitions tissent dans son imagination des tapisseries infidèles, mais empreintes de tellement de magie et de grâce. Une manière candide d’explorer les horizons, d’entrevoir une forme de liberté et de transcender sa tristesse. Cette routine salvatrice qui retarde l’irréversible, va doucement et paradoxalement inverser ses effets. Exacerbant son appétit du monde, encourageant un rapprochement de soi, elle l’emmène au-delà du miroir, au-delà du « monstre », et tout en réveillant l’homme, exhorte ce besoin du regard des autres pour exister. Plus il tentera de fuir sa solitude, plus cette compagne deviendra tangible et insoutenable.
Incroyable yoyo des sens ! Tour à tour étonné, déprimé, curieux, amusé, optimiste ou résigné, on espère de toute notre âme que quelque chose ou quelqu’un viendra dévier la marche inexorable de ce destin tragique. Mais après ces cinquante ans d’exil, de rejet par l’oubli, d’où pourrait bien venir une main secourable?...
Voilà, l’album est refermé, les émotions maladroitement retranscrites. J’ai une boule au creux de l’estomac. Je crois que je vais sortir, histoire de voir du monde, n’importe qui, je m’en fous. J’ai simplement envie de ne pas me sentir… tout seul.
Un hymne à l’imaginaire, à la liberté, à l’humanisme.
Une belle histoire, qui m’a un peu rappelé les grands classiques de Jules Verne… on y retrouve une aventure épique, l’exploration de l’inconnu, mais aussi une narration assez similaire : un peu « old school » et linéaire, mais efficace et fluide. C’est d’autant plus fascinant que l’histoire est basée sur des faits réels. Il s’agit donc plus d’un documentaire romancé, et j’ai suivi les déboires de ces « vrais » héros avec plaisir et intérêt… des documents et photos de ces derniers sont d’ailleurs inclus dans la BD.
Le dessin se fait discret et se contente de bien servir l’histoire, sans impressionner plus que ça.
Une belle BD qui ravira les fans d’Aventure avec un grand A !
Une BD pour les fans de boxe, mais pas seulement...
Je ne connaissais pas ces deux auteurs et je dois dire que j'ai été agréablement surpris par cette découverte.
L'ambiance des années 40, les voitures, les femmes plantureuses, les salles remplies de fumeurs, les buveurs de Jack Daniels, le tout sur un fond de musique Jazz... L'instant de 250 pages, je m'y suis cru...
Le dessin premièrement est tout simplement génial et colle parfaitement à ce genre de BD...
Le noir et blanc, une évidence, nous retranscrit à merveille cette époque, les flashs, les effets de lumières, la dureté de certaines scènes...
Le scénario ensuite que je trouve personnellement relativement simple, mais ce n'est en aucun cas gênant...
Un gars sur la fin qui, le soir d'un combat sans envergure, est sensé jouer le sparring face au champion montant, encaisser les coups, en distribuer de temps en temps, va avoir un sursaut d'orgueil et va décider de rendre coup pour coup... Une leçon de courage, de respect, bref de boxe...
"C'était un cauchemar dont il n'a jamais pu se réveiller et qui l'a forcé à vivre toute sa vie en se maudissant de s'être montré trop faible pour le plus exigeant des sports"
Cette phrase de FX-Toole citée en début de livre a certainement été l'élément déclencheur qui a permis aux deux auteurs de nous "pondre" cette merveille...
Pour les fans de boxe, je conseille FX-Toole, ancien boxeur et cutman, auteur, entre autres, de la nouvelle "Million dollar baby".
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Garfield
J'ai fait la connaissance de "Garfield" il y a lontemps maintenant. Je devais avoir 12 ans mais j'ai tout de suite accroché à cette bande dessinée. J'adore ce chat orange. Les plus grandes qualités du chat en question sont son cynisme et son mépris total pour son prochain. Il est méchant et paresseux mais ça fait rire et c'est bien le but. Selon moi "Garfiled" est un incontournable de l'humour et du comics. À chaque lecture, je ris ouvertement. L'achat est donc vivement conseillé malgré un nombre d'albums conséquent (49 à ce jour). L'avantage est que vous pouvez toujours en acheter quelques uns sans avoir besoin de tous les posséder. Dans "Garfield", Jim Davis fait l'apologie des lasagnes, du facteur, du cynisme, de l'égoïsme, des araignées, des chiens, des chats, etc : un pur régal ! Bonne lecture et vive le cynisme...
Silex and the city
Depuis le 28 août dernier, il souffle un vent nouveau sur le paysage humoristique du neuvième art, un zéphire au parfum de mammouth, de silex, de fougère paléolithique et de peau de bête : « Silex and the City » ! Jul a peut-être créé la nouvelle famille Pierrafeu avec les Dotcom : Blog, URL, Web et Spam ! J’ai apprécié de suivre les aventures de la famille Dotcom sous forme d’une histoire suivie et construite sur tout un album. Ces temps-ci, l’humour en bande dessinée se résume souvent à des gags distillés en strip sans véritable histoire de fond. Ce n’est pas que ça me déplaise mais je suis content de voir un peu de changement. Le scénario est savoureux et drôle. Pas d’humour gras et convenu. Non ! Seulement des jeux de mots et une caricature de notre belle vie moderne par une famille préhistorique. Les anachronismes sont légion et toujours hilarants. Les clins d’œil sont innombrables et bien trouvés. J’en ai d’ailleurs sûrement raté quelques uns. Le dessin est simple mais efficace et en accord avec le thème et l’humour. Le trait souple tout en rondeur est très lisible et agréable à regarder. J’attends la suite promise de « Silex and the City » avec une certaine impatience et me demande quelles idées farfelues Jul trouvera encore. La lecture est recommandée, l’achat également. Un 4/5 tout à fait mérité.
Wormwood
Voici un comics totalement déjanté et décalé qui ne ressemble à rien d'autre et qui pourtant est composé d'une ribambelle d'éléments déjà croisés ailleurs ; on y trouve des zombies, des aliens, un fantôme, un robot, des mondes parallèles, une pointe de magie et de mythologie, ainsi qu'un personnage principal qui n'est autre qu'un cadavre dirigé par un asticot nommé Wormwood. Cet improbable mélange signé Templesmith a un goût de nouveauté et se révèle être d'une indescriptible originalité. Il faut beaucoup de talent pour assembler tous ces éléments hétéroclites et en faire une histoire accrocheuse qui tienne la route. On y respire comme un petit air de Tim Burton, un doux mélange de finesse et d'horreur. Le début peut paraître déconcertant, mais pas de panique car l'auteur ne nous laisse pas dans l'ignorance très longtemps, les explications arrivent au fur et à mesure que l'on s'enfonce dans l'histoire et toujours à point nommé, sans précipitation. Les personnages ont de fortes personnalités et ont souvent des réactions inattendues, cela arrive aussi avec certaines scènes qui ne se déroulent ni ne finissent comme prévu. L'histoire est captivante et on ne peut qu'attendre la suite avec impatience. L'éditeur parle "d'humour débridé", je n'ai fait que sourire de temps en temps, je dirais que c'est plutôt de l'humour noir, celui qu'on savoure sans forcément rire mais qui fait autant plaisir, sinon plus. Graphiquement Templesmith se surpasse avec ce premier tome, c'est stupéfiant. Son style est le même que dans ses autres productions, mais ses couleurs sont plus vives et beaucoup plus variées, il s'est même fait un petit plaisir en colorisant les bulles ainsi que le lettrage et chaque personnage a ses dialogues bien personnalisés qu'il garde durant tout le récit. Une lecture à ne pas manquer.
Ikki Mandara
Osamu Tezuka + one-shot + truc historique vendu comme étant "une grande fresque sur un épisode fondateur de la Chine méconnu en Occident" = j'achète. En plus une belle couverture rose wouhou. Côté édition, c'est un gros bouquin de plus de 500 pages dans la collection Sensei, nouvelle chez Kana, avec une lecture "à la japonaise", de droite à gauche. On a parfois du mal à lire près de la reliure sans ouvrir bien grand le bouquin au risque de l'abîmer. Mais globalement, on a un très bon rapport qualité prix :-). On trouve étonnamment une petite note en fin d'ouvrage expliquant grosso modo que même si l'auteur représente certains hommes de manière caricaturale, il ne faut en aucun cas y voir une forme de racisme. Ère du politiquement correct quand tu nous tiens. Je ne m'attarde pas sur le dessin, très Tezukien, moi j'aime bien. L'histoire est structurée en 2 parties principales. Chacune d'elle est bien introduite par un petit texte explicatif. On suit les aventures d'une jeune chinoise qui se trouve embringuée dans la lutte des boxers au début du 20ème siècle. L'histoire est passionnante mais assez difficile à résumer ici. Il faut souvent s'accrocher, le contexte est quelque peu complexe et les noms des multiples personnages, à consonance chinoise forcément, ne facilitent pas la tâche du lecteur pour s'y retrouver. D'autant plus si la lecture est fractionnée sur plusieurs soirs par exemple. Pour le moins c'est un ouvrage qui ne souffrira pas d'une seconde lecture. Parmi tout ce qui a pu être publié de lui en France, on tient là assurément un des tous meilleurs ouvrages de Tezuka. Après une si plaisante lecture, il me reste à voir le très bien côté Gringo, du même auteur et dans la même collection.
Colombe et la Horde
Je trouve qu'on a parfois un peu la gerbe à la lecture de cet album tant les situations décrites sont trash avec cette famille de tous les vices, la fameuse Horde, où consanguinité rime avec crétinisme (ou crétinité sinon ça rime pas, ou encore stupidité, Maïté mais je m'égare). Pour autant j'ai bien aimé l'album, je trouve que les personnages même s'ils sont extrêmes et caricaturaux sont attachants. Oui j'ai bien aimé même si je ne m'identifie pas du tout à la mollesse et candeur de Colombe la petite vendeuse de pains au chocolat, une Colombe pas très fute fute qui touche au masochisme quand elle se jette d'elle-même dans les griffes de sa famille frappadingue et n'en sort pas quand l'occasion lui est présentée. La fin n'est pas non plus foncièrement très originale avec cet homme coureur de jupons qui se met au pas de la colombe blessée. Au final Simon Hureau parvient à dépeindre une fresque affreusement crédible d'une galerie de personnages qui pourrait alimenter la rubrique fait divers des colonnes du canard local. Dans la même veine mais au cinéma, on pourra se pencher sur le film italien de Scola Affreux, Sales et Méchants Le dessin est pour sa part réussi, du moins à mon goût, les personnages sont typés et j'aime bien les couleurs, une jolie bichromie ocre.
L'Esprit de Warren
Encore un scénario de fou de Luc Brunschwig, réglé au millimètre, qui comme celui du Pouvoir des innocents nous prend par la main et nous dévoile bien tranquillement et méthodiquement les détails fascinants d’une histoire qui commence par un simple meurtre, avant de prendre des allures fantastico-mystiques… et ce qui est fort, c’est que tout se termine logiquement, tout est expliqué de façon rationnelle. Un seul petit détail m’a gêné lors de ma lecture… j’ai personnellement eu des problèmes de compréhension dans le 4eme tome, au point d’avoir eu à relire certains passages et même interpeler l’auteur sur le forum. A lire les autres avis je vois que je suis le seul, vous me direz donc qu’il s’agit peut-être d’un manque de concentration de ma part, mais j’attribue personnellement ces égarements au dessin, qui je trouve manque de cohérence dans la représentation d’un certain personnage clé. Voila, tout m’a maintenant été expliqué, et je reste impressionné par l’intrigue. Mais ces petites frustrations m’empêchent de mettre la note maximale… Une sacrée série quand même !
Silex and the city
Jul, c’est du Pétillon dans l’humour et dans le trait. C’est la première bd que je lis de lui. Et ma foi, c’est pas mal du tout ! Jul transpose l’actualité au temps de nos ancêtres d’avant JC. Ainsi, bon nombre de sujets qui font la une des journaux sont brocardés dans une grande farce apeupréhistorique de qualité. Les références sont nombreuses et drolatiques. Mais l’auteur a réussi un tour de force, celui de proposer un récit homogène où les gags sont subtilement amenés alors qu’il aurait pu simplement se contenter de les mettre bout à bout. Le dessin est sympa, bien dans le ton du sujet de la bd. Quoi de mieux finalement qu’un dessin de presse pour illustrer l’actualité ? A noter que cet album appelle une suite (que j’attends avec impatience). Chaudement recommandé !
Tout seul
Quelle ironie ! Restituer ses émotions par de vilaines phrases quand c’est dans une admirable économie de mots que l’œuvre puise toute sa force et sa quintessence. C’est le pouvoir et la pertinence d’un dessin en noir et blanc dépouillé, corps, cœur de cases très souvent vierges de bruit et de paroles, néanmoins intensément évocatrices. Comment, dès l’ouverture, ne pas appréhender cette cacophonie de sensations ? Entendre le tumulte des vagues qui se brisent sur les rochers et les cris de mouettes insatiables et impatientes. Ressentir l'isolement de ce phare. Encalminée au milieu de l’océan, cette nef lumineuse affiche tout de suite des allures de crypte imposante et angoissante. Et puis respirer. L’iode et les embruns, et aussi ces odeurs de poisson aux relents de gasoil. Au-delà de l’élocution visuelle, de l’imprégnation quasi instantanée qu’elle délivre, s’impose une façon habile de raconter et de rendre réaliste une histoire qui apparaissait si fantasque au départ. Narration intime, silencieuse. Cadrages rapprochés, plans d’une même scène qui prolifèrent et en figent presque l’instant. Étirant à l’extrême la corde du temps, Christophe Chabouté enferme insidieusement le lecteur avec le héros dans sa prison de solitude, nous englue de sa souffrance muette et innocente. Une impression d’abattement brisé par quelques moments de pure poésie, lorsque, dans un rituel quotidien, son reclus involontaire transforme un simple dictionnaire en puits à fantasmes. Errance de mots piochés au hasard dont les définitions tissent dans son imagination des tapisseries infidèles, mais empreintes de tellement de magie et de grâce. Une manière candide d’explorer les horizons, d’entrevoir une forme de liberté et de transcender sa tristesse. Cette routine salvatrice qui retarde l’irréversible, va doucement et paradoxalement inverser ses effets. Exacerbant son appétit du monde, encourageant un rapprochement de soi, elle l’emmène au-delà du miroir, au-delà du « monstre », et tout en réveillant l’homme, exhorte ce besoin du regard des autres pour exister. Plus il tentera de fuir sa solitude, plus cette compagne deviendra tangible et insoutenable. Incroyable yoyo des sens ! Tour à tour étonné, déprimé, curieux, amusé, optimiste ou résigné, on espère de toute notre âme que quelque chose ou quelqu’un viendra dévier la marche inexorable de ce destin tragique. Mais après ces cinquante ans d’exil, de rejet par l’oubli, d’où pourrait bien venir une main secourable?... Voilà, l’album est refermé, les émotions maladroitement retranscrites. J’ai une boule au creux de l’estomac. Je crois que je vais sortir, histoire de voir du monde, n’importe qui, je m’en fous. J’ai simplement envie de ne pas me sentir… tout seul. Un hymne à l’imaginaire, à la liberté, à l’humanisme.
Endurance
Une belle histoire, qui m’a un peu rappelé les grands classiques de Jules Verne… on y retrouve une aventure épique, l’exploration de l’inconnu, mais aussi une narration assez similaire : un peu « old school » et linéaire, mais efficace et fluide. C’est d’autant plus fascinant que l’histoire est basée sur des faits réels. Il s’agit donc plus d’un documentaire romancé, et j’ai suivi les déboires de ces « vrais » héros avec plaisir et intérêt… des documents et photos de ces derniers sont d’ailleurs inclus dans la BD. Le dessin se fait discret et se contente de bien servir l’histoire, sans impressionner plus que ça. Une belle BD qui ravira les fans d’Aventure avec un grand A !
Petites coupures
Une BD pour les fans de boxe, mais pas seulement... Je ne connaissais pas ces deux auteurs et je dois dire que j'ai été agréablement surpris par cette découverte. L'ambiance des années 40, les voitures, les femmes plantureuses, les salles remplies de fumeurs, les buveurs de Jack Daniels, le tout sur un fond de musique Jazz... L'instant de 250 pages, je m'y suis cru... Le dessin premièrement est tout simplement génial et colle parfaitement à ce genre de BD... Le noir et blanc, une évidence, nous retranscrit à merveille cette époque, les flashs, les effets de lumières, la dureté de certaines scènes... Le scénario ensuite que je trouve personnellement relativement simple, mais ce n'est en aucun cas gênant... Un gars sur la fin qui, le soir d'un combat sans envergure, est sensé jouer le sparring face au champion montant, encaisser les coups, en distribuer de temps en temps, va avoir un sursaut d'orgueil et va décider de rendre coup pour coup... Une leçon de courage, de respect, bref de boxe... "C'était un cauchemar dont il n'a jamais pu se réveiller et qui l'a forcé à vivre toute sa vie en se maudissant de s'être montré trop faible pour le plus exigeant des sports" Cette phrase de FX-Toole citée en début de livre a certainement été l'élément déclencheur qui a permis aux deux auteurs de nous "pondre" cette merveille... Pour les fans de boxe, je conseille FX-Toole, ancien boxeur et cutman, auteur, entre autres, de la nouvelle "Million dollar baby".