Mort d'un Banquier

Note: 4/5
(4/5 pour 3 avis)

Un banquier veut profiter de sa mort pour faire des bénéfices.


Auteurs suisses Emmanuel Proust Éditions La Mort Thrillers financiers

Gravement malade, le banquier d'affaires Gubler charge ses deux dauphins de l'assassiner ! Le plus machiavélique héritera de sa fortune et de la banque. Marcel, le héros, prépare sa stratégie : laisser faire le sale boulot à son "collègue Hans", puis le dénoncer pour accéder, les mains propres, à la tête de l'organisme financier. Trop simple : il réalise qu'il a été trompé par Gubler et Hans. Comment retourner la situation?

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 19 Mars 2004
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Mort d'un Banquier © Emmanuel Proust Éditions 2004
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 3 avis)
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27/08/2009 | Miranda
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L'avatar du posteur Noirdésir

Étonnant que ce diptyque n’ait pas été davantage lu ou avisé depuis sa sortie ! En effet, j’ai trouvé l’histoire très bien construite, pleine de fausses pistes, comme il se doit, mais aussi d’une certaine réflexion autour de l’argent, du cynisme, et du sentiment de toute puissance des financiers (il n’y a qu’à voir la cathédrale gigantesque du siège de la banque, ou la sorte de pyramide de Ponzi élaborée autour d’une spéculation sur la mort). Le scénario tient en haleine le lecteur, avec une intrigue qui dès le départ pousse les principaux protagonistes à dépasser les limites de la morale : un riche banquier se sachant mourant propose à ses deux principaux collaborateurs de lui proposer la meilleure « fin », le vainqueur héritant de tout. Les entourloupes vont se succéder… Quant au dessin, il est surprenant (et la colorisation l’est encore plus, parfois criarde), mais j’ai trouvé cet habillage très bon, original. Lecture sympathique, qui ravira les amateurs de polars bien construits. Si le dessin vous rebute, passer outre vos préventions, l’histoire vaut le détour.

23/03/2022 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
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Ce qui m'a largement plu, dans cette BD, il faut bien l'avouer, c'est le scénario. Et si je souligne cela, c'est que le dessin ne m'a franchement pas attiré. En fait, ce n'est tout simplement pas ma tasse de thé. La façon de représenter les personnages, les couleurs, les têtes, ce n'est pas ce que je préfère comme façon de représenter. Cela dit, le dessin cadre très bien avec le style de l'histoire. En revanche, le scénario a été mitonné aux petits oignons ! Une véritable perle scénaristique, qui nous fait explorer la mort prochaine d'un banquier qui exige qu'elle soit rentable et donne plein pouvoir à ses deux principaux successeurs pour cela. Le gagnant pourra récupérer la banque. Outre tous les échos qu'on retrouvera à des situations actuelles, entre recherche de profit permanent et incursion de la banque dans tous les domaines qui sont possibles et imaginables, le scénariste nous propose aussi une vision intéressante de la mort et sur la mort. Il y a comme un pied de nez qui est fait à ce monde de l'ultra-finance, pour lequel tout s'achète et tout se vend (tiens, ça me rappelle une phrase de 99F ça ...). La lecture se fait très bien, avec de nombreux et successifs rebondissements qui rehaussent progressivement l'intérêt jusqu'au dénouement, assez inattendu avec un Deus Ex Machina qui intervient pour une morale plutôt intéressante. Faire des affaires avec la mort, ce n'est pas si simple ... Le scénario est vraiment très bon, inventif et surtout très proche d'une actualité qu'on connait. Aujourd'hui tout est construit autour de l'argent, sauf la mort (et encore, quand on voit les frais de croque-mort !), mais cela peut ne plus durer ... Une bonne mise en garde donc contre tout ce qui peut arriver dans quelques années. Méfiez-vous d'un monde d'argent aussi rapace. Ils chercheront toujours autre chose à vendre. La BD a le mérite de nous le rappeler.

27/03/2014 (modifier)
Par Miranda
Note: 4/5
L'avatar du posteur Miranda

J'étais presque sûre d'avoir trouvé ce diptyque sur le site, mais non, j'ai dû tout simplement être attirée par son graphisme dans les rayonnages de ma librairie. De belles couleurs directes valsant entre tons chauds et tons glacés. D'énormes cases où les personnages peuvent s'imposer et dont les visages très expressifs montrent tous une grande personnalité. Les décors ne sont pas en reste, l'immense bâtiment bancaire est une petite merveille d'architecture et est fort impressionnant. Je ne parlerais pas de beauté ici mais plutôt d'originalité et de caractère, un style un peu unique, celui de Matthias Gnehm. Le scénario est à la hauteur de son graphisme si ce n'est plus, il joue avec la mort de façon très inattendue. Le banquier d'affaires Charles Gubler n'est pas loin de la faillite, il est de plus atteint d'un cancer que le tuera assurément dans les trois mois qui suivent. Ayant le goût du profit dans le sang, celui-ci décide de profiter de sa mort pour justement faire des bénéfices. Sans héritiers il donnera sa suite à l'un de ses deux meilleurs collègues qu'il considère comme ses fils. Pour cela, celui qui l'assassinera sera le grand gagnant de ce jeu macabre. Ceci n'est que le tout début de l'histoire, s'ensuivront des rebondissements extraordinaires qu'on ne peut absolument pas imaginer. Il plane aussi un petit souffle de fantastique que chacun pourra interpréter comme il lui plaira. L'auteur ne joue pas seulement avec le meurtre mais aussi avec La Mort de façon très subtile. Un excellent polar que je vous recommande chaudement.

27/08/2009 (modifier)