Je découvre cet auteur avec ce petit album. Je ne sais pas ce qu'il a pu glisser d'autobiographique dans cette histoire, mais j'espère que sa vie est moins noire que celle de l'héroïne, Sydney.
Car cette dernière est franchement mal dans sa peau. Comme tous les adolescents sans doute, mais ici, c'est quand même très marqué, et surtout, il y a peu d'échappatoires au blues qui l'envahit. Ça se finit d'ailleurs très mal !
Forsman ne cache rien du mal être de Sydney. Le langage est assez cru, des boutons d’acné éclatés aux premières expériences (sexuelles: Sydney semble bisexuelle; drogues), nous suivons Sydney dans ses questionnements, rien ne nous est caché.
Il faut dire que cette grande gigue (qui ressemble au Gaston Lagaffe première mouture) se trouve très moche, les relations avec sa mère (seule à la maison), son petit frère (symboliquement ses traits de visage sont effacés) sont souvent tendus et/ou inexistants. L'absence du père lui pèse beaucoup. Comme l'évolution de certaines amitiés, assez chaotique: sa meilleure amie sortant avec un abruti, une caissière qui l'initie aux amours saphiques, un copain lui aussi rejeté par les autres avec lequel elle partage relations sexuelles pas toujours satisfaisantes et consommation de pétards.
Au milieu de cette souffrance qui ne dit pas toujours son nom, l'auteur affuble Sydney de pouvoirs étranges: par la pensée, elle peut, lorsqu'elle est énervée, scandalisée, agir sur les êtres, les "repousser". Elle use de ces "super pouvoirs" contre le copain de son amie, ou contre elle-même. Je ne sais comment traduire ces pouvoirs, l'aspect fantastique étant finalement peu utilisé. Je l'ai vu comme une métaphore, de la violence qui "sort" du crâne de Sydney, comme un trop plein évacué.
Au final, on a une énième version de la crise d'adolescence, mais ça se laisse quand même lire facilement, agréablement, Forsman présentant un personnage crédible, dans une version quand même noire, parfois glauque, évacuant les happy-end qui souvent atténuent artificiellement la noirceur dévoilée auparavant.
J'avais un temps à tuer, je me suis rendu à la bibliothèque et je me suis dit que c'était l'occasion de lire un album d'un auteur que je n'avais jamais lu. j'avais plusieurs fois entendu parler de Christophe Chabouté, je me suis donc dirigé vers cette bd.
Nous suivons ici un réalisateur blanc, plutôt aisé, qui vit dans un quartier chic de New York et qui, en panne d'inspiration, décide de se faire embaucher comme taximan à New York pour les besoins de l'écriture d'un scénario.
J'ai trouvé la bd assez juste, assez prenante et intéressante, mais il manque ce petit truc qui la rend vraiment passionnante. Chabouté retranscrit ici un livre, tiré de l'expérience de son auteur, et cela retranscrit la "vraie vie" d'un chauffeur de taxi. Je trouve qu'il rend bien l'ennui, l'atmosphère particulière que doit ressentir chaque chauffeur, ainsi que la répétitivité de l'activité. Ce n'est ni sensationnel ni extraordinaire mais sacrément réaliste et intéressant. Néanmoins, il manque un peu d'un évènement, de quelque chose qui fasse basculer le récit qui finit par s'endormir un peu, ai-je trouvé.
De même, l'auteur partage ses réflexions en se mettait dans la peau du personnage qu'il veut mettre à l'écran (une femme blanche) et donc au lieu de donner son ressenti à lui, donne celui de son personnage en imaginant comment les choses auraient pu tourner. j'ai trouvé cela un peu dommage dans le sens où cela m'aurait, je pense, plus intéressé d'avoir le détail de la réflexion de l'auteur, plus que ce qui est dans la bd. Car l'expérience doit être passionnante et, au final, la pensée propre de l'homme qui la vit n'est pas si détaillée que ça. J'aurais préféré une immersion pure avec une visée plus sociologique, je pense.
Reste que la bd se lit bien et est assez intéressante. En ce qui concerne le dessin, tout en noir et blanc, avec des contrastes forts, il fonctionne bien. Il ne m'estomaque pas plus que ça cela dit, et je n'ai pas trouvé qu'il apportait puls que ça une atmosphère particulière au récit, tout en restant très bon.
Deuxième BD sur la contraception masculine que je lis en quelques mois. Autant le dire de suite, il y a pas mal de redites avec « Le Cœur des zobs » que j’ai déjà avisé. Comme le sujet est assez méconnu, les deux BDs reprennent l’évolution de la contraception masculine en suivant les différentes techniques et possibilités de contraceptions masculines, dans un but essentiellement pédagogique.
Et comme dans « Le cœur des Zobs », on suit un protagoniste, ici deux, dans leur parcours contraceptif, ou en tout cas dans leur parcours de choix contraceptif. Ici, les deux auteurs font leur enquête de chaque côté autant pour eux que pour avoir une idée complète des dispositifs existants et pour faire leur livre.
J’avoue que cette BD là m’a moins plu même si elle est intéressante. Elle est plus complète que la BD de Bobika et présente plus toutes les techniques de contraception en les détaillant plus. Par contre, les auteurs se livrent beaucoup moins sur leur rapport à la contraception et à la virilité, et à tout ce que ça représente. Le fait d’avoir deux « héros »(qui sont les auteurs de la BD) aurait pu être un plus, mais le résultat est qu’au final si j’ai fini par plutôt apprécier l’un des deux (celui qui va au bout de la démarche), l’autre m’est apparu assez vite agaçant et son parcours m’a moins intéressé. De plus, j’ai trouvé dommage que la BD s’arrête au début de la période de contraception, là où Bobika raconte l’avant et le pendant. En revanche, j’ai bien aimé dans cette BD-ci le fait qu’il y ait des témoignages.
En ce qui concerne le dessin, j’avoue que je ne suis pas très fan, je ne trouve pas ça très beau et un peu brouillon, mais il faut reconnaitre que ça reste clair et les personnages restent reconnaissables.
En définitive, j’aurais surement plus apprécié cette BD si je l’avais lue avant « Le Cœur des zobs », là il y avait de la redite et j’ai moins apprécié les protagonistes. Mais cette BD est une bonne première approche du sujet, qui plus est assez complète.
Serpieri, ce n'est pas que Druuna et ses 41 avis, c'est surtout un grand nombre de westerns, dont ce - Le Monstre - qui regroupe quatre petites histoires.
Quatre histoires qui manquent cruellement de tout. Des scénarios faiblards, des personnages sans intérêts et surtout une narration ringarde. Mais bon, ça se laisse lire.
Alors pourquoi trois étoiles ?
Pour le merveilleux dessin de Serpieri, son coup de crayon est toujours aussi beau. Un trait fin, précis, détaillé et sensuel (hé oui, on aura droit à quelques demoiselles sans le moindre tissu pour les couvrir).
Petit cadeau, cet album permet de pouvoir profiter de son superbe noir et blanc tout en puissance, mais aussi de deux récits colorisés dans les tons pastels du plus bel effet.
Comme toujours avec Serpieri, la mise en page est faite de main de maître.
Du grand art.
Visuellement, rien à reprocher.
Par contre, le reste est proche du néant.
Pour les inconditionnels de Serpieri.
J’avais lu il n’y a pas longtemps Les Chasseurs de l'aube, qui m’avait plutôt déçu. Et bien je trouve ce « Lucy » bien mieux réussi, avec pourtant les mêmes matériaux de base.
En effet les auteurs sont partis des connaissances scientifiques, fragmentaires, apportées par des chercheurs comme Yves Coppens (le « découvreur » de Lucy et grand paléoanthropologue récemment disparu, qui se fend d’ailleurs d’une postface). Mais ils ne cherchent pas à « en faire trop ».
Du coup le résultat – en tout cas pour ce que je peux en juger – est tout à fait crédible. Du moins j’aimerais croire que ça aurait pu se passer comme ça. Un univers dangereux, dans une période où les hominidés sont en pleine transition (la rencontre entre Lucy et Adam illustre les possibilités alors offertes à ces espèces, qui peuvent être nos ancêtres).
J’ai aussi aimé que les auteurs partent d’une trace infime mais au combien propice à la rêverie, à titiller l’imagination des scientifiques et des auteurs : des traces de pas fossilisées qui se chevauchent.
Quant à Liberatore, je suis surpris de le retrouver dans ce genre de projet, plus habitué à la voir dans des histoires plus délirantes. Mais son dessin hyperréaliste (proche du rendu de photographies souvent) accompagne bien la reconstitution de la savane africaine d’il y a 3,5 millions d’années.
Un bel album.
Note réelle 3,5/5.
C'est la biographie de Schlitze Surtees, un des plus connus 'monstres' de l'époque des phénomènes de foires aux États-Unis.
On va suivre la vie de Surtees même si comme l'auteur le montre il y a des flous dans sa vie comme par exemple ses vraies origines. L'auteur en profite aussi pour parler des 'sideshows', le bon coté (pour certains c'était le seul moyen d'avoir un job) comme le négatif (des arnaques, des spectateurs faisant preuve de méchancetés, etc et etc) et j'ai bien aimé qu'il y ait pas un ton trop moralisant. L'auteur ne fait que montrer les faits. Il y a aussi une partie autobiographie où l'auteur raconte comment il s'est intéressé à Surtees après l'avoir vu dans le film Freaks.
C'est assez intéressant et il y a de bonnes anecdotes, notamment sur le film maudit de Tod Browning ou l'évolution de la perception des américains sur ses exhibitions de monstres. L'ennui s'est qu'à force de voir Surtees se promener de foire en foire, cela finit par moment par tourner un peu en rond. Cela reste tout de même une bonne biographie dont le sujet principal est terriblement attachant.
Le dessin est pas mal. On est dans du pur underground américain sans tomber dans l'excès de tout faire volontairement moche.
Je fais deux types d'achats.
D'abord les bd dont je suis les sorties pour "x" raisons et sur lesquelles je fonce les yeux fermés.
Et ensuite, celles qui me font de l'œil. Une couverture attirante et un feuilletage qui valide le côté graphique. Et le scénario ? Je m'en fous. A ce jeu, je suis le plus souvent gagnant.
Cette bd fait partie de la deuxième catégorie.
Je découvre Barbara Yelin, autrice allemande, elle est au scénario et au dessin.
L'histoire d'une fillette qui vient hantée tous les ans, pendant une heure à partir de minuit, le soir de Noël, une chambre du manoir d'Harrowby Hall. Les propriétaires successifs vont tout faire pour s'en débarrasser. Ils iront jusqu'à condamner cette fameuse chambre, mais rien n'y fait, elle se matérialise de ce fait auprès du propriétaire où qu'il se trouve.
Un conte avec tous les codes du genre dans une Angleterre victorienne. Ça ne révolutione pas le genre, on est plongé directement dans l'histoire et il n'y aura pas de temps mort jusqu'à la chute finale et son petit effet. La lecture rapide des 60 planches fut agréable.
Un récit qui tire sur le gothique sans le côté horreur, ça reste gentillet.
La partie graphique, qui m'avait aguiché lors du feuilletage, tient toutes ses promesses. Un noir et blanc où les gris dominent avec juste du bleu pour accompagner notre fantôme car celui-ci est un fantôme d'eau, il inonde les lieux où il apparaît.
Un trait qui ne s'embarrasse pas de fioritures avec un air de pas fini, mais il s'en dégage cette atmosphère gothique.
Du beau travail.
Une curiosité.
Ich hatte eine schöne Zeit.
J'aime beaucoup les parodies.
Je trouve ce récit parodique de pirates bien drôle mais pas spécialement destiné aux enfants comme c'est indiqué par ma bibliothèque. En effet l'humour de Thomas Estienne est bourré de second degré derrière tous les codes obligés du genre.
Galion espagnol, carte au trésor, île plus ou moins déserte, taverne ruisselante de rhum les auteurs nous proposent la panoplie complète d'une histoire classique de pirates.
Mais j'y ai retrouvé un esprit à la Muppet Show assez délirant et bien plaisant. Le graphisme colle parfaitement à l'esprit du scénario.
On est assez loin du réalisme de Barbe-Rouge et le style un peu "Crad" de Dutreix fait parfaitement ressortir le cynisme sous-jacent de cette parodie amusante.
Une lecture distrayante pour ados et adultes afin de passer un bon moment de détente.
Les personnages de Lemire sont souvent mal dans leur peau. Ici, on pourrait presque en dire autant du héros, si ce n’est qu’il ne lui reste justement plus que la peau – mais qui n’est pas la sienne, puisse seulement constituée de bandelettes !
Voilà donc une revisite de l’homme invisible. L’histoire se laisse lire agréablement, et très rapidement. Car il y a peu de texte. Et aussi parce qu’il n’y a finalement pas une intrigue très dense. C’est assez linéaire (avec un petit manque de surprise quand même). Du coup, j’ai trouvé un goût de « trop peu » à cette histoire, qui m’a laissé sur ma faim.
Mais bon, ça reste quand même une lecture sympathique, avec une ambiance étrange bien mise en place, et une chute pas si mal fichue (j’ai lu la version de chez Panini Comics, je ne sais pas si la version de Futuropolis a été modifiée).
C'est pas mal, un fan qui est dans la peau de Yamcha et tente donc de se mettre plus en avant et de survivre en s'entraînant plus que ne l'aurait fait ce dernier.
Le problème principal vient du fait que c'est baclé et que c'est très (trop) rapide.
Les dessins sont très bons, le tout se laisse lire rapidement, bref, c'est amusant si vous êtes fan de Dragon Ball.
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Pauvre Sydney !
Je découvre cet auteur avec ce petit album. Je ne sais pas ce qu'il a pu glisser d'autobiographique dans cette histoire, mais j'espère que sa vie est moins noire que celle de l'héroïne, Sydney. Car cette dernière est franchement mal dans sa peau. Comme tous les adolescents sans doute, mais ici, c'est quand même très marqué, et surtout, il y a peu d'échappatoires au blues qui l'envahit. Ça se finit d'ailleurs très mal ! Forsman ne cache rien du mal être de Sydney. Le langage est assez cru, des boutons d’acné éclatés aux premières expériences (sexuelles: Sydney semble bisexuelle; drogues), nous suivons Sydney dans ses questionnements, rien ne nous est caché. Il faut dire que cette grande gigue (qui ressemble au Gaston Lagaffe première mouture) se trouve très moche, les relations avec sa mère (seule à la maison), son petit frère (symboliquement ses traits de visage sont effacés) sont souvent tendus et/ou inexistants. L'absence du père lui pèse beaucoup. Comme l'évolution de certaines amitiés, assez chaotique: sa meilleure amie sortant avec un abruti, une caissière qui l'initie aux amours saphiques, un copain lui aussi rejeté par les autres avec lequel elle partage relations sexuelles pas toujours satisfaisantes et consommation de pétards. Au milieu de cette souffrance qui ne dit pas toujours son nom, l'auteur affuble Sydney de pouvoirs étranges: par la pensée, elle peut, lorsqu'elle est énervée, scandalisée, agir sur les êtres, les "repousser". Elle use de ces "super pouvoirs" contre le copain de son amie, ou contre elle-même. Je ne sais comment traduire ces pouvoirs, l'aspect fantastique étant finalement peu utilisé. Je l'ai vu comme une métaphore, de la violence qui "sort" du crâne de Sydney, comme un trop plein évacué. Au final, on a une énième version de la crise d'adolescence, mais ça se laisse quand même lire facilement, agréablement, Forsman présentant un personnage crédible, dans une version quand même noire, parfois glauque, évacuant les happy-end qui souvent atténuent artificiellement la noirceur dévoilée auparavant.
Yellow Cab
J'avais un temps à tuer, je me suis rendu à la bibliothèque et je me suis dit que c'était l'occasion de lire un album d'un auteur que je n'avais jamais lu. j'avais plusieurs fois entendu parler de Christophe Chabouté, je me suis donc dirigé vers cette bd. Nous suivons ici un réalisateur blanc, plutôt aisé, qui vit dans un quartier chic de New York et qui, en panne d'inspiration, décide de se faire embaucher comme taximan à New York pour les besoins de l'écriture d'un scénario. J'ai trouvé la bd assez juste, assez prenante et intéressante, mais il manque ce petit truc qui la rend vraiment passionnante. Chabouté retranscrit ici un livre, tiré de l'expérience de son auteur, et cela retranscrit la "vraie vie" d'un chauffeur de taxi. Je trouve qu'il rend bien l'ennui, l'atmosphère particulière que doit ressentir chaque chauffeur, ainsi que la répétitivité de l'activité. Ce n'est ni sensationnel ni extraordinaire mais sacrément réaliste et intéressant. Néanmoins, il manque un peu d'un évènement, de quelque chose qui fasse basculer le récit qui finit par s'endormir un peu, ai-je trouvé. De même, l'auteur partage ses réflexions en se mettait dans la peau du personnage qu'il veut mettre à l'écran (une femme blanche) et donc au lieu de donner son ressenti à lui, donne celui de son personnage en imaginant comment les choses auraient pu tourner. j'ai trouvé cela un peu dommage dans le sens où cela m'aurait, je pense, plus intéressé d'avoir le détail de la réflexion de l'auteur, plus que ce qui est dans la bd. Car l'expérience doit être passionnante et, au final, la pensée propre de l'homme qui la vit n'est pas si détaillée que ça. J'aurais préféré une immersion pure avec une visée plus sociologique, je pense. Reste que la bd se lit bien et est assez intéressante. En ce qui concerne le dessin, tout en noir et blanc, avec des contrastes forts, il fonctionne bien. Il ne m'estomaque pas plus que ça cela dit, et je n'ai pas trouvé qu'il apportait puls que ça une atmosphère particulière au récit, tout en restant très bon.
Les Contraceptés - Enquête sur le dernier tabou
Deuxième BD sur la contraception masculine que je lis en quelques mois. Autant le dire de suite, il y a pas mal de redites avec « Le Cœur des zobs » que j’ai déjà avisé. Comme le sujet est assez méconnu, les deux BDs reprennent l’évolution de la contraception masculine en suivant les différentes techniques et possibilités de contraceptions masculines, dans un but essentiellement pédagogique. Et comme dans « Le cœur des Zobs », on suit un protagoniste, ici deux, dans leur parcours contraceptif, ou en tout cas dans leur parcours de choix contraceptif. Ici, les deux auteurs font leur enquête de chaque côté autant pour eux que pour avoir une idée complète des dispositifs existants et pour faire leur livre. J’avoue que cette BD là m’a moins plu même si elle est intéressante. Elle est plus complète que la BD de Bobika et présente plus toutes les techniques de contraception en les détaillant plus. Par contre, les auteurs se livrent beaucoup moins sur leur rapport à la contraception et à la virilité, et à tout ce que ça représente. Le fait d’avoir deux « héros »(qui sont les auteurs de la BD) aurait pu être un plus, mais le résultat est qu’au final si j’ai fini par plutôt apprécier l’un des deux (celui qui va au bout de la démarche), l’autre m’est apparu assez vite agaçant et son parcours m’a moins intéressé. De plus, j’ai trouvé dommage que la BD s’arrête au début de la période de contraception, là où Bobika raconte l’avant et le pendant. En revanche, j’ai bien aimé dans cette BD-ci le fait qu’il y ait des témoignages. En ce qui concerne le dessin, j’avoue que je ne suis pas très fan, je ne trouve pas ça très beau et un peu brouillon, mais il faut reconnaitre que ça reste clair et les personnages restent reconnaissables. En définitive, j’aurais surement plus apprécié cette BD si je l’avais lue avant « Le Cœur des zobs », là il y avait de la redite et j’ai moins apprécié les protagonistes. Mais cette BD est une bonne première approche du sujet, qui plus est assez complète.
Le Monstre (Serpieri)
Serpieri, ce n'est pas que Druuna et ses 41 avis, c'est surtout un grand nombre de westerns, dont ce - Le Monstre - qui regroupe quatre petites histoires. Quatre histoires qui manquent cruellement de tout. Des scénarios faiblards, des personnages sans intérêts et surtout une narration ringarde. Mais bon, ça se laisse lire. Alors pourquoi trois étoiles ? Pour le merveilleux dessin de Serpieri, son coup de crayon est toujours aussi beau. Un trait fin, précis, détaillé et sensuel (hé oui, on aura droit à quelques demoiselles sans le moindre tissu pour les couvrir). Petit cadeau, cet album permet de pouvoir profiter de son superbe noir et blanc tout en puissance, mais aussi de deux récits colorisés dans les tons pastels du plus bel effet. Comme toujours avec Serpieri, la mise en page est faite de main de maître. Du grand art. Visuellement, rien à reprocher. Par contre, le reste est proche du néant. Pour les inconditionnels de Serpieri.
Lucy - L'Espoir
J’avais lu il n’y a pas longtemps Les Chasseurs de l'aube, qui m’avait plutôt déçu. Et bien je trouve ce « Lucy » bien mieux réussi, avec pourtant les mêmes matériaux de base. En effet les auteurs sont partis des connaissances scientifiques, fragmentaires, apportées par des chercheurs comme Yves Coppens (le « découvreur » de Lucy et grand paléoanthropologue récemment disparu, qui se fend d’ailleurs d’une postface). Mais ils ne cherchent pas à « en faire trop ». Du coup le résultat – en tout cas pour ce que je peux en juger – est tout à fait crédible. Du moins j’aimerais croire que ça aurait pu se passer comme ça. Un univers dangereux, dans une période où les hominidés sont en pleine transition (la rencontre entre Lucy et Adam illustre les possibilités alors offertes à ces espèces, qui peuvent être nos ancêtres). J’ai aussi aimé que les auteurs partent d’une trace infime mais au combien propice à la rêverie, à titiller l’imagination des scientifiques et des auteurs : des traces de pas fossilisées qui se chevauchent. Quant à Liberatore, je suis surpris de le retrouver dans ce genre de projet, plus habitué à la voir dans des histoires plus délirantes. Mais son dessin hyperréaliste (proche du rendu de photographies souvent) accompagne bien la reconstitution de la savane africaine d’il y a 3,5 millions d’années. Un bel album. Note réelle 3,5/5.
Tête d'épingle
C'est la biographie de Schlitze Surtees, un des plus connus 'monstres' de l'époque des phénomènes de foires aux États-Unis. On va suivre la vie de Surtees même si comme l'auteur le montre il y a des flous dans sa vie comme par exemple ses vraies origines. L'auteur en profite aussi pour parler des 'sideshows', le bon coté (pour certains c'était le seul moyen d'avoir un job) comme le négatif (des arnaques, des spectateurs faisant preuve de méchancetés, etc et etc) et j'ai bien aimé qu'il y ait pas un ton trop moralisant. L'auteur ne fait que montrer les faits. Il y a aussi une partie autobiographie où l'auteur raconte comment il s'est intéressé à Surtees après l'avoir vu dans le film Freaks. C'est assez intéressant et il y a de bonnes anecdotes, notamment sur le film maudit de Tod Browning ou l'évolution de la perception des américains sur ses exhibitions de monstres. L'ennui s'est qu'à force de voir Surtees se promener de foire en foire, cela finit par moment par tourner un peu en rond. Cela reste tout de même une bonne biographie dont le sujet principal est terriblement attachant. Le dessin est pas mal. On est dans du pur underground américain sans tomber dans l'excès de tout faire volontairement moche.
Le Fantôme de l'eau d'Harrowby Hall
Je fais deux types d'achats. D'abord les bd dont je suis les sorties pour "x" raisons et sur lesquelles je fonce les yeux fermés. Et ensuite, celles qui me font de l'œil. Une couverture attirante et un feuilletage qui valide le côté graphique. Et le scénario ? Je m'en fous. A ce jeu, je suis le plus souvent gagnant. Cette bd fait partie de la deuxième catégorie. Je découvre Barbara Yelin, autrice allemande, elle est au scénario et au dessin. L'histoire d'une fillette qui vient hantée tous les ans, pendant une heure à partir de minuit, le soir de Noël, une chambre du manoir d'Harrowby Hall. Les propriétaires successifs vont tout faire pour s'en débarrasser. Ils iront jusqu'à condamner cette fameuse chambre, mais rien n'y fait, elle se matérialise de ce fait auprès du propriétaire où qu'il se trouve. Un conte avec tous les codes du genre dans une Angleterre victorienne. Ça ne révolutione pas le genre, on est plongé directement dans l'histoire et il n'y aura pas de temps mort jusqu'à la chute finale et son petit effet. La lecture rapide des 60 planches fut agréable. Un récit qui tire sur le gothique sans le côté horreur, ça reste gentillet. La partie graphique, qui m'avait aguiché lors du feuilletage, tient toutes ses promesses. Un noir et blanc où les gris dominent avec juste du bleu pour accompagner notre fantôme car celui-ci est un fantôme d'eau, il inonde les lieux où il apparaît. Un trait qui ne s'embarrasse pas de fioritures avec un air de pas fini, mais il s'en dégage cette atmosphère gothique. Du beau travail. Une curiosité. Ich hatte eine schöne Zeit.
Martin l'apprenti pirate
J'aime beaucoup les parodies. Je trouve ce récit parodique de pirates bien drôle mais pas spécialement destiné aux enfants comme c'est indiqué par ma bibliothèque. En effet l'humour de Thomas Estienne est bourré de second degré derrière tous les codes obligés du genre. Galion espagnol, carte au trésor, île plus ou moins déserte, taverne ruisselante de rhum les auteurs nous proposent la panoplie complète d'une histoire classique de pirates. Mais j'y ai retrouvé un esprit à la Muppet Show assez délirant et bien plaisant. Le graphisme colle parfaitement à l'esprit du scénario. On est assez loin du réalisme de Barbe-Rouge et le style un peu "Crad" de Dutreix fait parfaitement ressortir le cynisme sous-jacent de cette parodie amusante. Une lecture distrayante pour ados et adultes afin de passer un bon moment de détente.
The Nobody (Monsieur Personne)
Les personnages de Lemire sont souvent mal dans leur peau. Ici, on pourrait presque en dire autant du héros, si ce n’est qu’il ne lui reste justement plus que la peau – mais qui n’est pas la sienne, puisse seulement constituée de bandelettes ! Voilà donc une revisite de l’homme invisible. L’histoire se laisse lire agréablement, et très rapidement. Car il y a peu de texte. Et aussi parce qu’il n’y a finalement pas une intrigue très dense. C’est assez linéaire (avec un petit manque de surprise quand même). Du coup, j’ai trouvé un goût de « trop peu » à cette histoire, qui m’a laissé sur ma faim. Mais bon, ça reste quand même une lecture sympathique, avec une ambiance étrange bien mise en place, et une chute pas si mal fichue (j’ai lu la version de chez Panini Comics, je ne sais pas si la version de Futuropolis a été modifiée).
Dragon Ball Extra - Comment je me suis réincarné en Yamcha !
C'est pas mal, un fan qui est dans la peau de Yamcha et tente donc de se mettre plus en avant et de survivre en s'entraînant plus que ne l'aurait fait ce dernier. Le problème principal vient du fait que c'est baclé et que c'est très (trop) rapide. Les dessins sont très bons, le tout se laisse lire rapidement, bref, c'est amusant si vous êtes fan de Dragon Ball.