Lucy : L'Espoir

Note: 3.6/5
(3.6/5 pour 5 avis)

La première histoire d'amour entre Lucy dont le squelette fut retouvé quelques 3,5 millions d'années plus tard et Adam, un jeune mâle nommé selon Adam et Eve.


Préhistoire

Il y a trois millions sept cent mille ans, dans la vallée de 1 Afar, en Afrique orientale, à la frontière entre la Tanzanie et le Kenya d'aujourd'hui LUCY a perdu son clan un soir d'orage. Elle est enceinte. Elle n'a pas pu suivre les siens à travers les hautes herbes pour échapper à la colère du ciel. Elle erre dans la savane arborée, perdue, apeurée, tremblante. C'est la première fois qu'elle se retrouve seule, le moindre bruit la terrifie. Dans son errance, elle croise la route de deux chasseurs Australopithèques d'un autre clan que le sien, qu'elle suit à leur insu, jusqu'à leur campement au bord du lac bleu. C'est la première fois qu'elle voit des chasseurs d'une telle audace. Ils sont plus grands, ils se déplacent mieux, plus vite, Lucy en est très impressionnée. Cachée dans un taillis, elle assiste à un combat très violent entre l'un des chasseurs et le mâle dominant du clan. A l'issue d'un affrontement incertain, le jeune chasseur est finalement vaincu et banni. Cette histoire nous conte la rencontre improbable de ces deux êtres, des liens qui peu à peu s'établissent entre eux. Une relation au début hostile, puis méfiante, parfois drôle et facétieuse, avant que ne se révèlent les premiers troubles d'une émotion pudique, porteuse d'un grand sentiment qui renverse tout, pour ce qui constitue peut-être la première histoire d'amour du monde...

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 15 Novembre 2007
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Lucy : L'Espoir © Capitol Editions 2007
Les notes
Note: 3.6/5
(3.6/5 pour 5 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

03/01/2008 | Chalybs
Modifier


L'avatar du posteur Noirdésir

J’avais lu il n’y a pas longtemps Les Chasseurs de l'aube, qui m’avait plutôt déçu. Et bien je trouve ce « Lucy » bien mieux réussi, avec pourtant les mêmes matériaux de base. En effet les auteurs sont partis des connaissances scientifiques, fragmentaires, apportées par des chercheurs comme Yves Coppens (le « découvreur » de Lucy et grand paléoanthropologue récemment disparu, qui se fend d’ailleurs d’une postface). Mais ils ne cherchent pas à « en faire trop ». Du coup le résultat – en tout cas pour ce que je peux en juger – est tout à fait crédible. Du moins j’aimerais croire que ça aurait pu se passer comme ça. Un univers dangereux, dans une période où les hominidés sont en pleine transition (la rencontre entre Lucy et Adam illustre les possibilités alors offertes à ces espèces, qui peuvent être nos ancêtres). J’ai aussi aimé que les auteurs partent d’une trace infime mais au combien propice à la rêverie, à titiller l’imagination des scientifiques et des auteurs : des traces de pas fossilisées qui se chevauchent. Quant à Liberatore, je suis surpris de le retrouver dans ce genre de projet, plus habitué à la voir dans des histoires plus délirantes. Mais son dessin hyperréaliste (proche du rendu de photographies souvent) accompagne bien la reconstitution de la savane africaine d’il y a 3,5 millions d’années. Un bel album. Note réelle 3,5/5.

15/12/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Toujours fasciné par la Préhistoire, je suis tombé par hasard sur cet album et j'en suis sorti enchanté. D'abord, l'étonnement vient du dessinateur : je n'imaginais pas Liberatore illustrer le berceau de l'humanité avec cette formidable aventure, celle de Lucy, découverte en Afrique et qui est attestée comme étant le premier hominidé connu, de forme australopithèque, qui a certes des traits simiesques mais qui se tient debout. Cette Bd est une très bonne idée, elle fait revivre ce qui a pu se passer il y a plus de 3 millions d'années. C'est par le biais de la suggestion qui éveille la rêverie et l'imaginaire du lecteur qu'est restituée de façon plausible l'aventure de Lucy, cette part de nous-mêmes, avec le décor, la végétation et les animaux qui constituent son environnement. Le scénariste parvient à faire ressentir au lecteur toute une série d'événements du quotidien de cette créature pré-humaine qui vivait en symbiose avec la nature avec les dangers multiples et les menaces de cet univers ; on voit bien que les difficultés devaient être bien plus terribles que pour les premiers néandertaliens. Et le dessin de Liberatore retranscrit tout ça dans un visuel prodigieux, même s'il est aidé par un style photographique dû à l'ordi, il offre de belles images hyperréalistes dans de grands cadrages que le très grand format d'album met en valeur. Un grand documentaire, fascinant par son côté scientifique et l'aventure humaine qu'il représente.

01/04/2016 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 4/5

Appelée « Lucy », cette pré-humaine fut réellement découverte en 1978 par Yves Coppens, paléoanthropologue reconnu. Elle est l’être le plus ancien connu à ce jour. Mais ici on la retrouve telle qu’elle était il y a… si longtemps… Le scénario ?… une histoire symbolique, hors du temps, teintée de poésie aussi. Lucy perd sa famille un soir d’orage. Enceinte, elle va errer dans la savane d’alors, faire des rencontres. Par son graphisme Liberatore arrive vraiment à exprimer les sensations de Lucy : la peur, la solitude, la violence ; ce par un trait hyperréaliste et en « travaillant » les mimiques, la gestuelle de ce qui est quand même notre arrière-arrière-arrière-etc… grand-mère à toutes et tous. Curieux aussi car Lucy est placée dans des décors créés par ordinateur ; ce qui donne ainsi l’impression de se mouvoir dans une sorte de roman-photo. Curieux… et joli à la fois. Un curieux album tout de même car il donne l’impression d’un exercice de style, avec des plans, des plongées, contre-plongées, plans larges… comme au cinéma. Une BD « audacieuse », car il fallait quand même oser. C’est fait. Et, ma foi, bien fait.

07/06/2011 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
L'avatar du posteur Erik

Lucy est la fameuse australopithèque découverte en Ethiopie en 1974 par des chercheurs. Cette découverte bouleversa la science car il s'agirait de la première espèce à l'origine de la lignée humaine. Il y aurait eu une séparation entre la lignée des grands singes et celle des êtres humains dont Lucy serait l'une des premières représentantes: notre grand-mère à tous quoi ! L'auteur nous retrace un fragment de sa vie (puisqu'elle se serait éteinte à l'âge de 20 ans victime d'une noyade d'après les scientifiques). Pour la première fois, j'ai eu l'impression de lire en bande dessinée un film animalier. On voit comment ils mangent, comment ils se battent, comment ils doivent faire face à de multiples menaces... Il ne manquerait plus que la voix-off de Frédéric Mitterrand pour que le spectacle soit complet ! Il est vrai que Lucy ressemble plus à un singe marchant sur deux pieds qu'à un humain. La différence est flagrante au niveau du visage. Pourtant, on perçoit ici et là les premiers signes d'humanité. Il est vrai qu'une récente théorie scientifique nous indiquerait que Lucie serait une cousine éloignée plutôt qu'une ancêtre du genre homo. Je ne suis pas insensible à cette remise en cause. En tout cas, cette plongée dans la Préhistoire à plus de 3 millions d'années est très intéressante. C'est un exaltant voyage que voilà car ne s'agit 'il pas de remonter aux origines de l'homme ?

30/07/2009 (modifier)
Par Chalybs
Note: 4/5

Une BD étonnante et originale sur bien des points ! Premièrement le format encore plus grand que grand, 70 pages et la première édition vendue avec une jaquette en font un livre conséquent et donne un coté costaud et crédible à l'ouvrage. Du coup, nous avons l'impression non plus de prendre en main une BD, mais un véritable ouvrage "scientifique". Cet ouvrage est une sorte d'ovni dans le monde de la BD. Premièrement, il n'y a pas une seule bulle et seule la voix off et finalement assez détachée rythme cette BD en commentant l'histoire et les dessins. L'histoire, celle de Lucy et d'Adam. Lucy, le squelette le plus mythique et célèbre trouvé en Ethiopie et daté de 3,5 millions d'année. Adam, être mythique et biblique, père de tous les humains a été choisi comme nom afin de représenter le héro masculin de cette aventure. Le scénario est une merveille d'humanité alors que pas un "humain" n'y est représenté. Les pages débordent de sentiments, de sensibilité et de fragilité. Nous avons l'impression d'être au milieu de ce monde sauvage, dangereux et "primitif". La restitution de cet univers de cette époque est une merveille. On ressent la dureté et l'hostilité de la savane, on souffre et on souffle avec Lucy. Et nous découvrons avec émerveillement l'évolution de nos ancêtres. Ajoutons qu'une préface d'Yves Coppens et un épilogue remette agréablement et scientifiquement les éléments de l'œuvre en place. Le scénario est porté par un non moins surprenant dessin ultra réaliste, entièrement informatisé, mais d'une précision telle que certains plans, certains dessins nous font demander si nous n'avons pas affaire à une photographie. Malgré les visages simiesques assez figés des protagonistes, les émotions transparaissent aisément au travers des regards. Un travail qui n'est pas celui que j'attends d'une BD, mais est ce vraiment une BD que nous avons entre les mains ? Nous nous rapprochons plus du roman historique où la recherche du détail et de la précision est le maitre mot. Un Bande dessinée en complet décalage avec tout ce que j'ai pu lire jusqu'à présent. Dans le genre, je ne serai pas loin de dire qu'il s'agit là d'un chef d'œuvre. J'ai longtemps hésité à choisir une note. Alors, je la donne non pas pour la dimension BD, mais pour la qualité de l'ensemble et son originalité. Dans le monde de la BD pure et classique, cela va surement créer la polémique.

03/01/2008 (modifier)