Une lecture qui ne paye pas de mine, pas forcément extraordinaire non plus. Mais j’en suis quand même sorti globalement satisfait.
Le dessin de Cossu va à l’essentiel. Efficace, mais aussi agréable, avec des airs de Tardi (mis à part les visages). Il utilise en tout cas très bien le Noir et Blanc.
Pour ce qui est de l’histoire concoctée par Derudder et Cauvain, elle est déconcertante au départ, mais finalement aisée à suivre. La lecture est assez rapide, car les deux premiers tiers de l’album sont quasiment muets (cette partie peut se comprendre comme une longue introduction, un décor planté, avec un amusant parallèle entre le travail d’un tueur et celui d’un chirurgien), le dernier tiers étant plus dense, avec une pirouette finale bien fichue.
Au final, une lecture sympathique, à redécouvrir à l’occasion.
Un recueil de strips et d’histoires courtes sur une trentaine de pages, puis la reprise de « Berck » (voir mon avis sur cet album en particulier), on a là un bon échantillon de ce que pouvait produire Gébé.
De petits riens, mais toujours avec un vent de liberté (voir l’histoire intitulée « Les gifles »), une poésie simple, remarques valables aussi pour le dessin.
Gébé est un auteur inclassable, une sorte de Tati libertaire, qui doit surprendre et déstabiliser les lecteurs autant aujourd’hui qu’il y a une cinquantaine d’années, au moment où ces petites choses ont été écrites.
Mais, à petite dose sans doute, j’aime lire ou relire ce genre de choses atemporelles, toujours rafraichissantes.
J’avais récemment lu « L’homme du Khyber » du même auteur, et en étais sorti déçu. « Bab El-Mandeb » me réconcilie avec lui. En effet, j’ai bien aimé cette histoire, de l’aventure vieille école, mais bien fichue, et bien accompagnée par un dessin sympathique (et cette fois la colorisation est meilleure que pour « L’homme du Khyber » – même si j’aurais peut-être préféré avoir une version en Noir et Blanc – j’ai lu la version originale de 1988).
Comme souvent Micheluzzi commente lui-même (ici via la lecture d’un « journal ») l’action et certaines pensées des personnages. Ici ça passe bien. Ce commentaire off, le dessin en partie, et le côté aventureux rapprochent forcément Micheluzzi de son compatriote Pratt : c’est je trouve l’album où il en est le plus proche.
Pour le reste, c’est de l’aventure militaire, historique, dans la seconde moitié des années 1930, dans la corne de l’Afrique et en Égypte, au moment où l’Italie fasciste s’apprête à attaquer l’Éthiopie, et où les services secrets de plusieurs pays européens (Anglais en tête) fourmillent, dans cette période « d’avant-guerre ».
On le voit l’arrière-plan est riche, cela permet à Micheluzzi de densifier son intrigue, autour d’un quatuor original : un déserteur anglais endetté, un renégat italien antifasciste, une grande bourgeoise Anglaise cherchant l’aventure – pour le coup surgit d’on ne sait où, mais j’accepte cette facilité – et une danseuse égyptienne plus ou moins liée aux services secrets anglais, doivent convoyer deux automitrailleuses volées en Égypte jusqu’aux troupes du Négus en Abyssinie.
Il y a quelques longueurs, mais globalement, c’est suffisamment rythmé pour que l’on ne s’ennuie pas. Même si Micheluzzi aurait sans doute pu alléger le texte, souvent très abondant (les dialogues, mais aussi les « commentaires » déjà évoqués).
Un bon récit d’aventure en tout cas.
Le voyage dans l'espace d'un type dans une très petite fusée avec pour seul compagnon la voix d'un ordinateur.
Le héros aime bien faire des réflexions et au fil des chapitres on va avoir un aperçu de sa vie et ce qui l'a emmené à faire ce voyage sans fin dans l'espace. J'avoue que cela m'a prit un peu de temps pour rentrer dans l'album. Les sentiments amoureux non retournés du héros envers une fille ne m'ont pas trop captivé, pour moi cela devient un peu captivant lorsqu'il parle du but de son voyage et tout ce qui lui est arrivé depuis son voyage monotone. Les dialogues entre lui et son ordinateur sont souvent savoureux et il y a des surprises dans le scénario. C'est juste qu'il y aussi plusieurs moments que je n'ai pas trop aimé et qui fait en sorte que je ne considère pas ce récit comme un incontournable.
Le dessin est vraiment très bon. En revanche, la mise en scène manque de maitrise par moment. C'est bien de faire autre chose que juste des cases qui se suivent, mais parfois c'était pas facile de comprendre l'ordre de lecture des bulles dans les grands dessins pleines de textes.
Un album pour les fans de la BD indépendante qui cherche des expériences différentes.
J'avais bien aimé la première saison (Mermaid Project) et j'ai beaucoup d'affection pour le dessin de Fred Simon... forcément je suis client de cette seconde saison. Ces bons a priori font que je suis également assez clément avec les défauts de celle-ci. La trame de fond est une nouvelle fois bien vue. Cette aventure nourrie aux changements climatiques nous entraine dans un futur où on se les gèle en Afrique du sud (l'antarctique à rejoint le continent) et surtout les espèces animales sont en pleines mutations. Ils se sont acclimatés à leur nouvel environnement et surtout les poissons se rebellent et ne se laisse plus pécher.
De bonnes idées de départ, du rythme et de l'aventure (à défaut d'un super suspens) sont au rendez vous de ce dytique.
Par contre il ne faut pas être trop exigeant sur les dialogues et sur les relations entre les personnages. Ça ne vole pas toujours très haut, et par moment on sent la patte Léo, version mauvais cotés d'Aldebaran. On se sent obligé d'insister lourdement sur la condition de l'héroïne, blanche et blonde, dans un monde gouverné par des noirs. C'est trop insistant, comme l'explique très bien Ro dans son avis. Ça finit par manquer de crédibilité tellement le cliché est poussé fort.
Au final une lecture pas désagréable, un peu moins prenante que la saison un, et un dessin qui me plait toujours autant.
Fan de JDG depuis environ dix ans, à l’époque je comprenais pas toutes les blagues assez adultes de l’émission de Fred.
Fred aka JDG ou Joueur Du Grenier, est un YouTubeur présentant des jeux-vidéos bien pourris de l’époque, et également des séries, dessins animés, pubs et émissions. Un humour bien potache et noir par moment, en fait une chaîne YouTube très marrante à voir.
La bande dessinée se focalise sur un JDG jeune, petit et à l’école avec son fidèle acolyte Seb. Abordant des choses de l’époque, étant plutôt intéressée par cette époque rétro cela m’a plu.
L’humour est par contre bien plus gentillet que l’émission et c’est dommage. La BD va rarement jusqu’à l’humour adulte et noir, elle pourrait être lue sans réel soucis par des enfants. Certains gags peuvent faire sourire mais c’est inégal.
BD sympathique tout de même mais imparfaite sur des points.
Je suis plutôt d’accord avec Tomdelapampa. En effet, si c’est inégal et si certains passages sont un peu lourdingues, pas forcément drôles, j’ai trouvé l’ensemble réussi, en tout cas suffisamment amusant pour me procurer un petit plaisir de lecture sympathique.
Alors que Bernstein m’avait souvent déçu dernièrement, cette lecture me réconcilie un peu avec lui. Ici, les auteurs jouent avec délice sur une parodie de Star Wars (en tout cas de son casting et de son tournage – avoir les références est alors clairement un plus !) et sur des malentendus de langage (Lucas croyant tourner son célèbre film SF, alors que réalisateur et producteur ayant trouvé naze son scénario, tournent en fait sans lui dire un porno). Pour corser le tout, la femme de Lucas (qui lui est franchement niaiseux ici) est féministe – ce qui accentue le décalage avec l’ambiance porno.
On peut juste reprocher aux auteurs d’avoir tiré un peu trop sur la corde, il y a quelques redites, des longueurs (certains passages avec le gourou indien auraient pu être enlevés). Mais dans l’ensemble, c’est quand même une lecture recommandable, pour ceux qui apprécient l’humour con, le second degré et la parodie.
Note réelle 3,5/5.
Un SDF amnésique surnommé « Bone » (il se balade tout le temps avec un os à la main) est soupçonné de plusieurs meurtres d’autres clochards. Au contact d’un inspecteur de police (qui le soupçonne) et d’une assistante sociale (pas insensible à son charme), notre bonhomme va se lancer dans la quête de son identité.
L’intrigue polar se laisse lire agréablement. Rien d’hyper original, mais c’est globalement bien fichu. On peut juste regretter qu’il n’y ait pas davantage de fausse-trappes, la conclusion des diverses branches de l’intrigue se laissant deviner trop facilement.
Par contre, j’ai vraiment apprécié ma lecture. En partie, voire surtout, grâce au dessin de Pontarolo, que j’aime vraiment beaucoup (remarque que je me fais à chaque fois que je lis une de ses productions). J’aime encore davantage sa colorisation, cuivrée, aux tons de rouille : le rendu est vraiment chouette.
Petit polar sans prétention, mais lecture sympathique.
Un autre roman graphique léger écrit par Tronchet.
Ici, on suit un gros amateur de foot, le type bien chiant qui prend tout trop à cœur même les matches de son gamin. Un jour, après avoir encore visionné le célèbre match France-Allemagne à Séville en 82 (qui si j'ai bien compris a failli déclencher la troisième guerre mondiale ou un truc du genre), notre héros se rend compte d'un détail qui selon lui aurait changé le match, voire même l'histoire en général ! Avec l'aide de son copain journaliste, il va rencontrer quelques participants de ce match mythique et tout le long de sa quête notre héros aura droit à des réflexions qui lui feront changer sa façon de penser.
Comme je l'ai écrit, le scénario est léger. Il se laisse lire sans problème, il y a de bons dialogues, le dessin est bon...…. Seulement c'est pas très mémorable comme lecture. Il faut dire que l'évolution psychologique du personnage principal est prévisible et que le tout est un peu convenu. J'ai passé un bon moment à lire l'album, mais il y a rien qui me donne envie de le relire un jour.
En tout cas, cela va sûrement plaire aux amateurs de ce sport, quoique je pense que la dénonciation du comportement du héros s'applique à tous les sports en général.
De Crécy est un auteur qui m’a toujours intrigué, m’a très souvent intéressé. Ce qu’il écrit sort clairement de la production mainstream, s’accoquine souvent avec une forme de surréalisme, n’hésite pas à insuffler de la poésie dans des décors ordinaires. Il m’a aussi presque à chaque fois dérouté.
Et c’est encore le cas ici. Je dirais même ici plus qu’ailleurs, tant j’ai eu du mal à appréhender cette histoire, que je subodore avoir été grandement menée par la baguette de l’improvisation.
Dessin et décor au trait très fin, un ensemble minimaliste, fragile, autour d’un personnage qui est un peu moins fin, monsieur Fruit, alias Clarque Quinte, journaliste/enquêteur plus ou moins évincé du journal Daily Planète. On le voit, cela part comme une démarque curieuse de Superman, même si l’obèse Clarque, glouton ingurgitant toutes les sucreries passant à sa portée, n’a pas l’apparence bodybuildée du super héros américain ! D’ailleurs la parodie que je m’attendais à voir développée (avec autant de curiosité que de perplexité d’ailleurs) ne s’étend pas trop.
C’est plutôt « Monsieur Fruit » qui prend le dessus, dans ce qui tourne plutôt en une sorte de critique de la société de consommation (autour du commerce des fruits et légumes seulement, même si sur la fin il semble apprécié les bons gros steaks.
Au milieu de cette intrigue un rien farfelue (j’avoue ne pas avoir toujours tout saisi !), quelques traits d’humour (instruments de torture loufoques dans le premier tome, fruits et objets animés, surtout dans le second – dans une veine surréaliste souvent présente chez de Crécy) permettent d’échapper à une histoire trop linéaire et barbante.
Je ne sais pas trop quoi penser de ces deux albums, que j’ai lu un peu amusé, parfois en sentant des longueurs. Mais je reconnais à l’auteur une claire originalité, une touche poétique touchante, même dans les passages abscons ou banals.
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Sang Anesthésie
Une lecture qui ne paye pas de mine, pas forcément extraordinaire non plus. Mais j’en suis quand même sorti globalement satisfait. Le dessin de Cossu va à l’essentiel. Efficace, mais aussi agréable, avec des airs de Tardi (mis à part les visages). Il utilise en tout cas très bien le Noir et Blanc. Pour ce qui est de l’histoire concoctée par Derudder et Cauvain, elle est déconcertante au départ, mais finalement aisée à suivre. La lecture est assez rapide, car les deux premiers tiers de l’album sont quasiment muets (cette partie peut se comprendre comme une longue introduction, un décor planté, avec un amusant parallèle entre le travail d’un tueur et celui d’un chirurgien), le dernier tiers étant plus dense, avec une pirouette finale bien fichue. Au final, une lecture sympathique, à redécouvrir à l’occasion.
Il est trop intellectuel
Un recueil de strips et d’histoires courtes sur une trentaine de pages, puis la reprise de « Berck » (voir mon avis sur cet album en particulier), on a là un bon échantillon de ce que pouvait produire Gébé. De petits riens, mais toujours avec un vent de liberté (voir l’histoire intitulée « Les gifles »), une poésie simple, remarques valables aussi pour le dessin. Gébé est un auteur inclassable, une sorte de Tati libertaire, qui doit surprendre et déstabiliser les lecteurs autant aujourd’hui qu’il y a une cinquantaine d’années, au moment où ces petites choses ont été écrites. Mais, à petite dose sans doute, j’aime lire ou relire ce genre de choses atemporelles, toujours rafraichissantes.
Bab El-Mandeb
J’avais récemment lu « L’homme du Khyber » du même auteur, et en étais sorti déçu. « Bab El-Mandeb » me réconcilie avec lui. En effet, j’ai bien aimé cette histoire, de l’aventure vieille école, mais bien fichue, et bien accompagnée par un dessin sympathique (et cette fois la colorisation est meilleure que pour « L’homme du Khyber » – même si j’aurais peut-être préféré avoir une version en Noir et Blanc – j’ai lu la version originale de 1988). Comme souvent Micheluzzi commente lui-même (ici via la lecture d’un « journal ») l’action et certaines pensées des personnages. Ici ça passe bien. Ce commentaire off, le dessin en partie, et le côté aventureux rapprochent forcément Micheluzzi de son compatriote Pratt : c’est je trouve l’album où il en est le plus proche. Pour le reste, c’est de l’aventure militaire, historique, dans la seconde moitié des années 1930, dans la corne de l’Afrique et en Égypte, au moment où l’Italie fasciste s’apprête à attaquer l’Éthiopie, et où les services secrets de plusieurs pays européens (Anglais en tête) fourmillent, dans cette période « d’avant-guerre ». On le voit l’arrière-plan est riche, cela permet à Micheluzzi de densifier son intrigue, autour d’un quatuor original : un déserteur anglais endetté, un renégat italien antifasciste, une grande bourgeoise Anglaise cherchant l’aventure – pour le coup surgit d’on ne sait où, mais j’accepte cette facilité – et une danseuse égyptienne plus ou moins liée aux services secrets anglais, doivent convoyer deux automitrailleuses volées en Égypte jusqu’aux troupes du Négus en Abyssinie. Il y a quelques longueurs, mais globalement, c’est suffisamment rythmé pour que l’on ne s’ennuie pas. Même si Micheluzzi aurait sans doute pu alléger le texte, souvent très abondant (les dialogues, mais aussi les « commentaires » déjà évoqués). Un bon récit d’aventure en tout cas.
Cosmonaute
Le voyage dans l'espace d'un type dans une très petite fusée avec pour seul compagnon la voix d'un ordinateur. Le héros aime bien faire des réflexions et au fil des chapitres on va avoir un aperçu de sa vie et ce qui l'a emmené à faire ce voyage sans fin dans l'espace. J'avoue que cela m'a prit un peu de temps pour rentrer dans l'album. Les sentiments amoureux non retournés du héros envers une fille ne m'ont pas trop captivé, pour moi cela devient un peu captivant lorsqu'il parle du but de son voyage et tout ce qui lui est arrivé depuis son voyage monotone. Les dialogues entre lui et son ordinateur sont souvent savoureux et il y a des surprises dans le scénario. C'est juste qu'il y aussi plusieurs moments que je n'ai pas trop aimé et qui fait en sorte que je ne considère pas ce récit comme un incontournable. Le dessin est vraiment très bon. En revanche, la mise en scène manque de maitrise par moment. C'est bien de faire autre chose que juste des cases qui se suivent, mais parfois c'était pas facile de comprendre l'ordre de lecture des bulles dans les grands dessins pleines de textes. Un album pour les fans de la BD indépendante qui cherche des expériences différentes.
Mutations
J'avais bien aimé la première saison (Mermaid Project) et j'ai beaucoup d'affection pour le dessin de Fred Simon... forcément je suis client de cette seconde saison. Ces bons a priori font que je suis également assez clément avec les défauts de celle-ci. La trame de fond est une nouvelle fois bien vue. Cette aventure nourrie aux changements climatiques nous entraine dans un futur où on se les gèle en Afrique du sud (l'antarctique à rejoint le continent) et surtout les espèces animales sont en pleines mutations. Ils se sont acclimatés à leur nouvel environnement et surtout les poissons se rebellent et ne se laisse plus pécher. De bonnes idées de départ, du rythme et de l'aventure (à défaut d'un super suspens) sont au rendez vous de ce dytique. Par contre il ne faut pas être trop exigeant sur les dialogues et sur les relations entre les personnages. Ça ne vole pas toujours très haut, et par moment on sent la patte Léo, version mauvais cotés d'Aldebaran. On se sent obligé d'insister lourdement sur la condition de l'héroïne, blanche et blonde, dans un monde gouverné par des noirs. C'est trop insistant, comme l'explique très bien Ro dans son avis. Ça finit par manquer de crédibilité tellement le cliché est poussé fort. Au final une lecture pas désagréable, un peu moins prenante que la saison un, et un dessin qui me plait toujours autant.
Joueur du Grenier
Fan de JDG depuis environ dix ans, à l’époque je comprenais pas toutes les blagues assez adultes de l’émission de Fred. Fred aka JDG ou Joueur Du Grenier, est un YouTubeur présentant des jeux-vidéos bien pourris de l’époque, et également des séries, dessins animés, pubs et émissions. Un humour bien potache et noir par moment, en fait une chaîne YouTube très marrante à voir. La bande dessinée se focalise sur un JDG jeune, petit et à l’école avec son fidèle acolyte Seb. Abordant des choses de l’époque, étant plutôt intéressée par cette époque rétro cela m’a plu. L’humour est par contre bien plus gentillet que l’émission et c’est dommage. La BD va rarement jusqu’à l’humour adulte et noir, elle pourrait être lue sans réel soucis par des enfants. Certains gags peuvent faire sourire mais c’est inégal. BD sympathique tout de même mais imparfaite sur des points.
Star Fixion
Je suis plutôt d’accord avec Tomdelapampa. En effet, si c’est inégal et si certains passages sont un peu lourdingues, pas forcément drôles, j’ai trouvé l’ensemble réussi, en tout cas suffisamment amusant pour me procurer un petit plaisir de lecture sympathique. Alors que Bernstein m’avait souvent déçu dernièrement, cette lecture me réconcilie un peu avec lui. Ici, les auteurs jouent avec délice sur une parodie de Star Wars (en tout cas de son casting et de son tournage – avoir les références est alors clairement un plus !) et sur des malentendus de langage (Lucas croyant tourner son célèbre film SF, alors que réalisateur et producteur ayant trouvé naze son scénario, tournent en fait sans lui dire un porno). Pour corser le tout, la femme de Lucas (qui lui est franchement niaiseux ici) est féministe – ce qui accentue le décalage avec l’ambiance porno. On peut juste reprocher aux auteurs d’avoir tiré un peu trop sur la corde, il y a quelques redites, des longueurs (certains passages avec le gourou indien auraient pu être enlevés). Mais dans l’ensemble, c’est quand même une lecture recommandable, pour ceux qui apprécient l’humour con, le second degré et la parodie. Note réelle 3,5/5.
Bone (Seiter/Pontarolo)
Un SDF amnésique surnommé « Bone » (il se balade tout le temps avec un os à la main) est soupçonné de plusieurs meurtres d’autres clochards. Au contact d’un inspecteur de police (qui le soupçonne) et d’une assistante sociale (pas insensible à son charme), notre bonhomme va se lancer dans la quête de son identité. L’intrigue polar se laisse lire agréablement. Rien d’hyper original, mais c’est globalement bien fichu. On peut juste regretter qu’il n’y ait pas davantage de fausse-trappes, la conclusion des diverses branches de l’intrigue se laissant deviner trop facilement. Par contre, j’ai vraiment apprécié ma lecture. En partie, voire surtout, grâce au dessin de Pontarolo, que j’aime vraiment beaucoup (remarque que je me fais à chaque fois que je lis une de ses productions). J’aime encore davantage sa colorisation, cuivrée, aux tons de rouille : le rendu est vraiment chouette. Petit polar sans prétention, mais lecture sympathique.
Les Fantômes de Séville
Un autre roman graphique léger écrit par Tronchet. Ici, on suit un gros amateur de foot, le type bien chiant qui prend tout trop à cœur même les matches de son gamin. Un jour, après avoir encore visionné le célèbre match France-Allemagne à Séville en 82 (qui si j'ai bien compris a failli déclencher la troisième guerre mondiale ou un truc du genre), notre héros se rend compte d'un détail qui selon lui aurait changé le match, voire même l'histoire en général ! Avec l'aide de son copain journaliste, il va rencontrer quelques participants de ce match mythique et tout le long de sa quête notre héros aura droit à des réflexions qui lui feront changer sa façon de penser. Comme je l'ai écrit, le scénario est léger. Il se laisse lire sans problème, il y a de bons dialogues, le dessin est bon...…. Seulement c'est pas très mémorable comme lecture. Il faut dire que l'évolution psychologique du personnage principal est prévisible et que le tout est un peu convenu. J'ai passé un bon moment à lire l'album, mais il y a rien qui me donne envie de le relire un jour. En tout cas, cela va sûrement plaire aux amateurs de ce sport, quoique je pense que la dénonciation du comportement du héros s'applique à tous les sports en général.
Monsieur Fruit
De Crécy est un auteur qui m’a toujours intrigué, m’a très souvent intéressé. Ce qu’il écrit sort clairement de la production mainstream, s’accoquine souvent avec une forme de surréalisme, n’hésite pas à insuffler de la poésie dans des décors ordinaires. Il m’a aussi presque à chaque fois dérouté. Et c’est encore le cas ici. Je dirais même ici plus qu’ailleurs, tant j’ai eu du mal à appréhender cette histoire, que je subodore avoir été grandement menée par la baguette de l’improvisation. Dessin et décor au trait très fin, un ensemble minimaliste, fragile, autour d’un personnage qui est un peu moins fin, monsieur Fruit, alias Clarque Quinte, journaliste/enquêteur plus ou moins évincé du journal Daily Planète. On le voit, cela part comme une démarque curieuse de Superman, même si l’obèse Clarque, glouton ingurgitant toutes les sucreries passant à sa portée, n’a pas l’apparence bodybuildée du super héros américain ! D’ailleurs la parodie que je m’attendais à voir développée (avec autant de curiosité que de perplexité d’ailleurs) ne s’étend pas trop. C’est plutôt « Monsieur Fruit » qui prend le dessus, dans ce qui tourne plutôt en une sorte de critique de la société de consommation (autour du commerce des fruits et légumes seulement, même si sur la fin il semble apprécié les bons gros steaks. Au milieu de cette intrigue un rien farfelue (j’avoue ne pas avoir toujours tout saisi !), quelques traits d’humour (instruments de torture loufoques dans le premier tome, fruits et objets animés, surtout dans le second – dans une veine surréaliste souvent présente chez de Crécy) permettent d’échapper à une histoire trop linéaire et barbante. Je ne sais pas trop quoi penser de ces deux albums, que j’ai lu un peu amusé, parfois en sentant des longueurs. Mais je reconnais à l’auteur une claire originalité, une touche poétique touchante, même dans les passages abscons ou banals.